Hype party - Ft. Night

Elle venait de trinquer avec lui, choquant les deux flûtes à champagne en offrant un délicat sourire à celui qui l’avait emmené ici. Une gorgée plus tard, qui lui rappela d’ailleurs qu’elle devrait un peu se calmer sur les festivités, le voilà qui fit tomber sa chemise pour montrer ses cicatrices, et surtout les histoires liées à ces dernières. La curiosité finissait toujours pas payer, donc.

La jolie blonde eu un regard évidemment observateur sur la plastique de cet homme. La chemise laissait deviner un physique athlétique, et elle ne fut pas déçue. Musclé, dessiné, il semblait faire beaucoup de sport, mais aussi avoir eu pas mal de soucis. Les cicatrices étaient pour la plupart assez larges, signes qu’elles n’avaient pas été recousues. Ce détail fit froncer les sourcils de la slave. C’était peut-être un bad boy, mais il n’était visiblement pas assez bien entouré pour être soigné dignement. Ou alors il n’en avait que faire, ce qui aurait été un peu étonant.

“Eh bien…”

Dit-elle avant qu’il n’explique l’une de ses cicatrices les plus impressionnantes. Au niveau du coeur, du coup. Elle se demandait même comment il avait pu survivre à un tel coup porté sur un organe vital. Elle était si intriguée qu’elle se releva pour s’approcher de lui, observant les restes d’une attaque ayant pour cause des moeurs, d’après ses dires.

“Comment avez-vous pu survivre à un tel coup… La plaie n’était pas profonde j’imagine, sinon c’est que vous êtes un ressuscité.”

Elle pose alors son index, fin et se finissant par un ongle bien limé et avec une manucure rouge parfaite, sur son torse, à côté de la cicatrice de son coeur. Un premier contact physique en soit, qui ne devait pas être désagréable pour l’homme. En effet, elle n’avait pas pris la liberté de toucher la cicatrice, ne sachant pas si cette dernière était douloureuse, ou simplement inconfortable.

“Soit ce que vous lui avez fait était vraiment horrible, soit elle était complètement hystérique. Ou les deux, dans le pire des cas.”

Elle retire sa main en pouffant de rire suite à sa remarque, avant de retourner s’asseoir sur le canapé.

“Dites m’en plus, ma curiosité n’est pas encore rassasiée ! Je parie que c'est une histoire d'adultère.”

Une raison facile, emmenant souvent vers ce genre de drame. En plus, il avait la tête de celui difficile à museler.

Malgré la taille de cette cicatrice, l’homme ne semble pas s’émouvoir plus que cela. Après tout, au vu du nombre de scarifications qui recouvrent son corps… celui-ci a eu le temps de s’y habituer. Plus encore, ce n’est pas quelqu’un de spécialement sensible. Un assassin sensible serait peu performant.

“ Oh, je ne suis pas Jon Snow. La blessure est plus large qu’elle n’est profonde, j’ai pu arrêter la lame avant qu’elle ne me tue. “

Ce qui laisse donc supposer que le brun a de bons réflexes. A mieux y regarder, la cicatrice est si vilaine qu’il est facile de s’imaginer une plaie suffisamment ouverte pour voir le coeur battre. Pourtant, Night a survécu ce jour la. Un peu de chance et de savoir faire, l’homme ayant appris à se soigner lui-même grossièrement, et le tour est joué. Quelqu’un comme lui n’a pas le temps de se rendre à l’église pour la moindre blessure. Les frais grimperaient rapidement en flèche.

En sentant son doigt, le brun sourit légèrement. Un sourire charmeur et doux. Même l’ongle de cette femme est élégant. A son contact, son pectoral gauche semble pris de légers soubresauts comme s’il percevait cela comme une intrusion. Pourtant, ce très léger contact, qui n’est qu’un effleurement, est relativement agréable. Night n’est jamais insensible au contact d’une femme. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu plusieurs blessures.

“ Oh, je ne pensais pas cela si horrible de mon point de vue. “

Dit-il avec légèreté, sous entendant donc qu’elle était surtout hystérique. Après tout, le beau visage et la carrure du brun lui valent un certain succès qui se retourne parfois contre lui. Certaines femmes le veulent tout simplement “pour lui”. Et au vu de la beauté de son interlocutrice, elle ne doit pas être étrangère à ce genre de situations non plus. Finalement, celle-ci retire bien vite son doigt.

“ Plus ou moins. En fait, je ne me suis jamais engagé auprès d’elle. J’aime m’amuser, certes, mais elle n’a pas supporté de me voir ailleurs. Quand bien même je ne lui devais rien. “

Raconte t-il alors en se replongeant dans la situation. Sa mémoire lui a toujours servi, bien que les faits datent d’il y a plusieurs années désormais. Même la sensation du couteau traversant sa peau lui est encore intact.

“ Un soir, alors que je ressortais d’un rendez-vous galant… elle m’invite chez elle. Insouciant et désireux de me reposer quelque part, je décide de la rejoindre. “

Raconte t-il en y mettant les formes, jouant de son timbre de voix pour instaurer le maigre suspens qui plâne. Oui, il lui arrive souvent de faire de l’humour.

“ Une fois chez elle, elle me donne un thé. Je ne m’en soucie pas plus que cela et me met à boire la mixture sans me rendre compte qu’elle est empoisonnée. Malheureusement pour elle, tel raspoutine, le poison ne m’abat pas et je reste bel et bien debout. Elle décide alors de s’emparer d’un couteau de cuisine, me fond dessus sans crier gare et tente de me transpercer le coeur. J’ai tout juste eu le temps de lui attraper le poignet à quelques centimètres du coeur. “

Il marque alors un temps de pause. Si le sort de la femme reste incertain, lui est bel et bien la. Ça n’aura pas été le seul jour ou il a frôlé la mort. Une fois ceci fait, le mercenaire enquille le reste de son verre sans vraiment se rhabiller, il n’y pense plus. Et peut-être a t-elle d’autres blessures en tête qui mériteraient de raconter leurs histoires.

“ Vous voulez entendre d’autres histoires ? A moins que vous n’ayez vous aussi des cicatrices cachées… “

Il lui fait un clin d’oeil.

Evidemment, la lame n’avait pas atteint son coeur. Il ne serait très probablement pas ici sinon. Malgré les avancées en matières de médecine, un coup de poignard dans le coeur restait létal. L’histoire était cependant intéressante. La lame arrêtée juste avant qu’elle ne le tue, une situation épique. Il ne manquait plus qu’une petite musique pour en faire un film.

“Quel homme ! Ironie mise à part, vous n’êtes pas passé loin d’un destin bien plus tragique. Et plus court, aussi.”

Sa réponse vis à vis de la cause de cette attaque la rendit un petit peu dubitatif. Il semblait s’amusait de cette situation passée. Pas si horrible? Il avait donc fait quelque chose pouvant être reproché visiblement. Mais elle n’avait pas besoin de lui demander deux fois pour qu’il précise un peu le fond de cette histoire. De l’adultère, comme c’était facilement prévisible. Sauf qu’il avait explicité ne pas s’être engagé auprès de cette demoiselle, et il ne lui devait donc pas fidélité.

“Certaines personnes acceptent le non engagement car ils savent qu’ils ne peuvent pas l’avoir, et par conséquent souffrent face à un comportement qui ne leur convient pas.”

Elle pousse alors un petit soupir suite à cette phrase plutôt sérieuse.

“Mais bon, vous ne pouvez pas y faire grand chose. Ce serait se brider à cause des autres.”

Dit la slave avant qu’il ne continue, racontant l’instant du drame avec bien plus de détails. Une simple invitation à boire un thé, qui s’avéra empoisonné, et ce dernier ne faisant pas effet, une tentative de meurtre à l’arme blanche. Elle semblait extrêmement déterminée en tout cas. Irina restait un peu bouche bée face à cette histoire rocambolesque, et avait subitement l’impression d’avoir une vie bien tranquille.

“Eh bien… Je suis étonnée que tout cela soit à cause d’une simple coucherie. La tromperie fait mal, certes, mais de la à empoisonner...”

Elle se lève par la suite pour montrer son absence de cicatrices cachées. Pour ce faire, elle commence par montrer ses bras, dénués de toute marque ou blessure, avant de faire un petit tour sur elle même, s’arrêtant un instant pour être de dos et montrer la peau immaculée dévoilée par sa robe au dos nu plongeant. Cette peau était assez pâle, et avait l’air douce, comme il avait pu le sentir lors du petit contact qu’elle lui avait offert en posant son index sur son torse. Enfin de face après avoir fini son petit tour sur elle même, elle lui répond.

“J’évite les soucis de ce type, voyez-vous. Cependant, dans ce même type de domaine, j’ai souvent des petits problèmes dans mon business.”

Elle se rassoit après qu’il ait eu tout le temps de l’observer sous tous ses angles, croisant à nouveau ses fines jambes tout en buvant un peu de champagne.

“J’ai ceux qui pensent qu’en étant de bon clients, ils ont un accès privilégié à ma chambre et à mon lit. En général, dans ce cas la, il faut être diplomate et ne pas les vexer pour qu’ils continuent à acheter. Il y a ceux qui me contactent via les réseaux sans aucune intention d’achat, mais juste pour faire connaissance. Quelle perte de temps ceux la en revanche…”

Elle pousse un petit soupir, exaspérée rien que d’y penser.

“Du coup, pendant les transactions, même s’ils pensent le cadre intime, je suis en fait sous surveillance. S’il y a des gestes déplacés et que je ne peux pas m’en sortir seule, quelqu’un intervient très vite. Et de temps en temps, une main sur la cuisse qui malgré les multiples retraits continue de revenir en relevant de plus en plus la robe, ça finit par m’énerver.”

Une gorgée plus tard, son regard retourne sur le balafré.

“C’est moins épique, mais je ne crois pas avoir de choses aussi alambiquées que vous à raconter.”

Le mystérieux brun était souvent la cible des dames. Son physique et le voile de mystère l’entourant les attiraient inévitablement. Et l’homme jouait de cela, en tant que coureur de jupons rien de plus naturel que de jouer de ses charmes. Malgré cela, ce genre de choses attiraient un lot de problèmes avec elles. Notamment la jalousie, la convoitise, les embrouilles diverses. Il n’était pas rare qu’il soit vu avec la mauvaise fille et qu’il soit gêné par des gangsters.

“ Il faut croire que les femmes me trouvent exceptionnel au point de me vouloir pour elles jusque dans la mort. “

Dit-il, ironique. Malgré les faits il semble prendre tout ceci avec humour. Après tout, son vécu est si chargé et semé d’embûches qu’il ne s’arrête même plus sur les fois ou la mort l’a effleuré. Après tout, la mort fait partie de la vie de chaque habitant de Decay et d’autant plus pour un tueur à gages. Sans parler du fait qu’il est l’un des plus actifs de l’île.

Ainsi la jeune femme, c’est du moins ce qu’il suppose en l’admirant car il n’a aucune idée de son âge, se lève pour qu’il puisse la détailler du regard. Chose bienvenue dont il profite pour pouvoir l’observer, s’attardant un peu plus sur son dos et sa chute de reins. Cette peau saine et pâle, semblant aussi douce que celle des mannequins de publicité. Irina fait manifestement attention à son apparence et à sa santé, chose primordiale dans le commerce. On vend certes ses produits, mais l’image renvoyée par le vendeur est tout aussi importante. Quelque part, le brun se demande s’il a droit à une sorte de traitement de faveur de sa part.

“ Vous avez une peau magnifique. “

Dit-il en posant sa jambe droite sur sa cuisse gauche, étendant ses bras sur le dossier du large canapé d’angle. Apparemment, le mercenaire en couverture est à l’aise. Et comment ne pas l’être en si bonne compagnie. Son récit confirme d’ailleurs ce qu’il pensait, cette femme a l’habitude de se faire draguer et n’est pas du genre à se laisser séduire si facilement. Peut-être même que son impression d’être en bonne voie depuis leur entrée dans cette petite salle est totalement fausse. Pourtant, la jeune femme semble davantage intéressée par les histoires qu’il pourrait lui raconter que par l’argent qu’il pourrait lui rapporter.

“ Je ne suis pas surpris de ces désagréments. “

Dit-il, sous entendant donc qu’elle est à son goût.

“ Ne vous en inquiétez pas. Grand bien vous fasse, mes histoires sont bonnes à raconter mais beaucoup moins à vivre. J’aurais sans doute préféré vivre en sécurité. “

Explique t-il sans en penser un traître mot. Ses blessures l’ont forgé et font l’homme dangereux et efficace qu’il est devenu. Night ne se verrait pas faire autre chose ni être quelqu’un d’autre à vrai dire.

“ Viendriez-vous de m’avouer que vous êtes sous surveillance en ce moment même, où ai-je droit à un traitement de faveur ? “

Dit-il, levant les yeux vers les coins de la pièce. Quelqu’un comme lui aurait eu tôt fait de remarquer le moindre moyen de les observer. Ou peut-être a-t-elle une oreillette discrète lui permettant d’appeler à l’aide à tout moment. Ou dans le meilleur des cas… peut-être a-t-il droit à un traitement spécial.

Son compliment sur sa peau fit sourire la jolie russe. Elle se doutait qu’il avait vu et apprécié bien plus que sa peau et sa teinte, mais pourtant il avait eu la décence de ne parler que ce ça. Le fond a de la valeur, mais la forme était aussi très importante. D’ailleurs, il confirma sa pensée en attestant que les désagréments dont elle lui avait fait part ne le surprenait guère. Nullement étonnée de son attirance, mais plus de sa retenue compte tenue de sa réputation de dragueur qu’il mettait en avant, et de sa dégaine de bad boy.

“Ah oui, vraiment? J’ai pourtant grand mal à vous imaginer dans une vie d’homme de bureau. Travailler de 9h à 18h, en chemise, et rentrer voir sa petite femme, exclusive évidemment, et son labrador. C’est passer d’un extrême à l’autre, certes, mais j’ai quand même un doute.”

En buvant à nouveau dans la coupe de champagne, elle pouvait sentir son esprit se faire réellement léger. La vodka d’avant en plus de ce champagne la rendait clairement pompette. Et ça devait commencer à se voir, son visage se détendant un peu, ses sourires se faisant plus fréquents aussi. D’ailleurs, elle pouffa même de rire lorsqu’il lui parlait de surveillance.

“Surveillée, ici? Voyons, je suis ce soir une personne à peu près normale. Je suis surveillée de près lors de transactions ou de rencontres sensibles. La, je suis juste sortie boire un verre. Il y a forcément une caméra qui traîne, mais elle n’est pas là spécialement pour moi.”

Dit-elle en cherchant ce fameux objet de son regard azur, avant de finalement la trouver à l’angle de deux mur et du plafond, et de la pointer du doigt.

“Voilà, ici! Si ça peut vous rassurer, avant que la sécurité débarque, il faudra en faire beaucoup. Un geste déplacé ne suffira pas.”

Pas de traitement de faveur en particulier, donc, mais elle n’était juste pas dans un moment qu’elle jugeait critique. Mais pourtant, l’alcool aidant, la russe se montrait un peu plus avenante et taquine.

“Vous posiez la question parce que vous aviez peur de quelque chose? Une idée malsaine germait peut être dans votre esprit, et dans ce cas j’aurais peut-être du me taire, qui sait.“

Elle esquisse un nouveau sourire et pointe du doigt ses escarpins noirs à la coupe radicale.

“Je n’ai peut être pas de couteau, mais au pire, j’ai des talons aiguille.”

Dit-elle avec un petit clin d’oeil provocateur.

Night met toujours la forme dans ce qu’il fait. S’il ne se gêne pas pour être plus brusque et entreprenant avec d’autres femmes faciles à se mettre dans la poche, son instinct et ses observations lui ont rapidement fait comprendre que ce n’était pas la peine d’essayer avec cette femme. Évidemment, celle-ci n’est pas dupe et doit sûrement se douter de l’effet qu’elle lui fait. Pourquoi serait-il différent des autres sur ce point ? La beauté des femmes Russes ne le laisse jamais indifférent.

“ Oh, je pense qu’avoir une telle vie vous garde dans un certain étau et empêche de réellement chercher à avoir plus. C’est le propre du monsieur tout le monde. “

Malgré sa résistance à l’alcool, le brun se sent également légèrement désinhibé. Rien de vraiment perceptible néanmoins. Mais l’état de la jeune femme ne le laisse pas dupe, et c’est tant mieux. Peut-être sera t-elle un peu plus… réceptive. D’ailleurs, en suivant du regard le doigt de la beauté, le brun trouve finalement une caméra. Mince, ce n’est plus très intime avec ces regards indiscrets. Rapidement, le mercenaire se redresse et lance sa veste dessus pour couvrir la vue de cet instrument espion.

“ Je préfères les contextes plus intimes. N’êtes-vous pas mal à l’aise avec ces paires d’yeux cachées derrière un écran ? “

Dit-il en revenant sur le canapé, sourire mutin aux lèvres. S’il était réellement un danger pour elle, elle l’aurait senti. Hors, rien n’émane de lui. Rien de menaçant du moins… car ses intentions sont de plus en plus limpides lorsqu’il pose l’index sur la cuisse de la belle blonde.

“ Oh, des idées… beaucoup peuvent germer en votre compagnie. Mais n’y voyez rien de malsain, j’y vois plutôt quelque chose de charmant. “

Accompagnant ses paroles, l’homme descend lentement son index le long de sa jambe pour finalement prendre son pied en mains avec délicatesse. Comme s’il tenait un objet de porcelaine. Le brun prend alors le temps d’observer les fameux talons, puis les jambes, et relève la tête pour regarder sa partenaire dans les yeux.

“ Puis-je vous en défaire ? Il serait dommage de blesser quelqu’un avec. “

Demande t-il, taquin. Toujours dans cette sorte de jeu auquel elle n’est pas dupe.

Le fait d’avoir pointé la caméra du doigt provoqua une réaction assez vive de la part de Tony. Laquelle fut-elle? De cacher cette dernière, comme pour pouvoir être enfin tranquille. Audacieux. Elle se demandait juste qu’elle allait être la réaction de la sécurité en remarquant qu’une de leurs caméra était devenue aveugle. En tout cas, il semblait, lui, presque soulagé. C’est avec un petit sourire qu’il revenait vers elle en lui demandant si le fait d’être observée ne la gênait pas.

“Mal à l’aise? Tout est une question d’habitude. Cependant, il est évident que dans certains contextes, je préfère que les choses restent privées.”

Dit-elle alors qu’il approchait sa main pour que ce soit cette fois lui qui vienne la toucher, d’un simple doigt sur la cuisse. Elle ne le sentait pas malsain, ou en tout cas il ne lui voulait à priori pas de mal. L’alcool l’aidait à être un peu plus détachée de cette sainte sécurité, car elle prenait tout de même un risque. Surtout qu’il était de plus en plus clair sur ses fameuses idées et intentions. Comme par réflexe, le regard azur de la russe retourna sur la caméra pour vérifier qu’elle était toujours recouverte par la veste. Son image de femme intouchable devait rester intacte.

“Beaucoup d’idées? Il parait que je suis inspirante, en effet.”

Et son inspiration semblait d’ailleurs glisser le long de sa jambe, glissant sur sa douce peau jusqu’à s’approcher de ce délicat écrin en cuir cousu main qu’il vient emballer de ses mains, délicatement. Cet accessoire indispensable à la garde robe de toute femme fatale avait plusieurs atouts. Le premier était de modifier la posture et le galbe de celle qui portait ces talons. Le second était simplement de mettre en beauté les pieds de la belle. Souvent sous estimés, ils étaient pourtant une véritable arme de séduction opérant en toute discrétion, sous une table par exemple. Ces escarpins laissaient apparaître la cambrure prononcée de son pied, qui laissait alors penser que la russe avait quelques années de danse classique derrière elle, ainsi que la naissance de ses orteils. Une véritable oeuvre d’art, signée Christian Louboutin.

“S’il n’y a pas de caméra et que l’on veut rester dans un environnement sécurisé, alors je dois être désarmée…”

Dit-elle, jouant à son petit jeu, avant qu’elle ne cambre un peu plus son pied pour que le talon sorte naturellement de son écrin, faisant alors se balancer l’escarpin sur le bout de ses orteils, n’attendant qu’à être récupéré délicatement.

Nul besoin de préciser pourquoi Night préfères également que cette entrevue reste privée. Et puisque la jeune femme ne semble pas s’en inquiéter, et approuve même à demi-mot son acte, le mercenaire sourit. Le petit jeu qui s’installe entre eux a quelque chose de grisant, l’homme s’attendant à tout moment à ce qu’elle juge aller trop loin… ou le laisse faire jusqu’à la fin. A priori, on ne laisse pas quelqu’un commencer pour l’arrêter ensuite. A moins de s’être fourvoyé sur ses intentions, intentions très claires de son côté.

“ Alors nous sommes deux. “

Finalement, le beau brun défait la jeune femme de sa chaussure comme s’il venait de déballer un paquet cadeau. Elle l’aide même en cambrant le pied pour lui faciliter la tâche. A croire qu’elle est amusée autant que lui. Une fois ceci fait, il dépose délicatement l’escarpin sur le côté du canapé pour ne pas le mettre n’importe comment et fait la même chose avec le second qu’il retire avec tout autant de délicatesse et d’attention. Une fois déchaussée et pieds nus, les jolis pieds de la beauté sont exposés.

“ Vous avez de beaux pieds. Auriez-vous fait de la danse ? “

Dit-il, son regard vif lui permettant de remarquer ce genre de choses. Puis, délicatement une fois de plus, l’homme saisit le pied de la dame en le surélevant d’une main pour le caresser du pouce de l’autre. Du doigt, il détaille son anatomie, ses orteils, bien qu’il ne soit pourtant absolument pas fétichiste des pieds. C’est même la première fois qu’il agit ainsi. A croire qu’Irina est si soignée et délicate que même ses pieds se doivent d’être admirés. Une fois ses observations terminées, Tony relâche lentement son pied pour ne pas l’inconforter et retourne s’asseoir à ses côtés.

“ Vous avez une belle anatomie en général. “

Dit-il en détaillant son visage du regard. S’il ne se montre toujours pas trop entreprenant et rustre, l’homme ne se gêne pas pour la complimenter comme il se doit. Comme pour préparer le terrain, mais aussi la pousser à l’initiative. A moins qu’elle ne préfères lui laisser les rênes de leur petite entrevue…

“ Du moins, de ce que l’on peut voir d’ici. “

Ses vêtements sont à la fois élégants et suffisamment révélateurs de son anatomie pour deviner un corps raffiné typique des femmes de l’est.

L’escarpin venait de finalement quitter son pied, révélant alors entièrement ce dernier. Il s’empara alors du second pour l’ôter lui aussi et les déposer à côté du canapé, sans les abîmer. La jolie russe en profita pour faire quelques mouvements afin de se détendre un peu les pieds, car bien qu’amoureuse de ces chaussures, elles n’étaient pas ce qu’il y a de plus confortable à porter. Les caresses qu’il fit ensuite furent d’ailleurs bienvenues. Elle appréciait ces petites attentions, et esquissa un petit sourire lorsqu’il fit une remarque à propos de cette partie de son anatomie. Il semblait apprécier la finesse de ses orteils et la cambrure naturelle de sa voûte plantaire.

“Connaisseur? J’ai fais pas mal de danse classique étant plus jeune.”

Dit-elle, avant qu’il ne retire ses mains pour venir s’assoir à côté d’elle, évidemment en restant assez proche. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il s’arrête ici, à vrai dire. Il l’avait au final juste déchaussé pour observer rapidement ses pieds, avant de revenir à ses côtés. La belle attrape alors sa flûte de champagne qu’elle finit d’une traite avant de remplir les deux récipients à nouveau, comme pour se donner un peu de courage, et à lui aussi.

“Vous avez un corps sculpté, vous aussi. Il me semble que vous vous en servez plus comme un outil qu’autre chose, vu les cicatrices.”

Elle lui sourit alors qu’il faisait référence à ce qu’il pouvait deviner de par ses vêtements. Clairement Irina était fine et élancée, un physique assez stéréotypé des belles femmes de l’est. Une poitrine assez menue, un fessier pas trop volumineux mais ferme et un ventre plat qu'elle travaillait régulièrement. Tout cela ne faisait aucun doute lorsqu’on la voyait dans cette robe de bonne facture.

“D’ailleurs je suis un peu étonnée.”

Son pied alors dénudé vient se glisser contre le mollet de cet homme. Quitte à jouer, autant le faire en conditions réelles.

“Je m’attendais à quelqu’un de plus entreprenant, de plus … brutal, presque. Je vous fait si peur que ça?”

Demande la jolie blonde en haussant un sourcil, avant de boire une gorgée de champagne avec un petit regard provoquant.

Night sourit. Un sourire toujours un tantinet charmeur, provocateur.

“ Observateur. Je remarque ce genre de choses. “

Dit-il en l’observant, devinant son étonnement et ses attentes. Le voir s’arrêter en si bon chemin doit être quelque peu imprévisible. Pourtant, tout ceci fait partie du jeu. Ne pas dépasser les bornes, faire grimper le désir et les attentes… pour finalement les combler. S’il était allé trop vite dès le début, sans doute l’aurait-elle repoussé comme tous les autres et ils n’en parleraient plus à cette heure-ci.

“ Ah oui, vous trouvez ? En effet, je m’en sers pour certaines choses… “

Dit-il, tendancieux, en se rapprochant d’elle. Si ce n’est pas assez clair, il ne sait quoi faire. Ou plutôt quoi dire. Car les mots de la slave lui donnent quelques pistes, signe qu’elle est plus ou moins ouverte à ses avances… et qu’il va pouvoir entrer dans le concret. Lentement, le brun la détaille une nouvelle fois du regard avant de lui saisir la main pour entrelacer ses doigts avec. La sienne est plus grosse et rugueuse, évidemment… mais sa poigne dégage un sentiment de sécurité.

“ Je préfères traiter une femme telle que vous avec le respect qui lui est dû. Mais sachez que… “

Lentement, l’homme approche son visage du sien. Il la sent lui faire du pied dans une ultime provocation. Apparemment, elle semble tout aussi désireuse que lui d’aller plus loin. A moins qu’il s’agisse d’une mascarade depuis le début pour gonfler son ego. Night y a déjà eu affaire. Du moins jusqu’à ce qu’elles se rendent compte de ce qu’elles ont raté.

“ … Je ne recule jamais. “

De son autre main, il saisit la coupe de champagne vide de la main de la belle slave et la dépose sur la table. Puis, accompagnant ses paroles, le brun joint ses lèvres aux siennes pour y déposer un baiser. Un baiser d’accoutumance, d’abord doux et timide, qui s’intensifie rapidement s’il la sent consentante. Celui-ci devient plus langoureux, sulfureux, jusqu’à exprimer une réelle attirance. De son autre main, le mercenaire commence d’ailleurs à lui caresser doucement la cuisse. C’est le point de non retour.