Fight! | ft. Karl [Violence]

"Ouais, vaut mieux faire gaffe, la bouffe indienne ça prend vraiment aux tripes le lendemain matin. Mais c'est super bon." Xiao arrive bientôt au terme de sa dégustation fruitée, et sa faim n'est pas vraiment apaisée. Le problème avec les fruits, ils occupent la bouche plus qu'ils ne lui calent l'estomac.

La proposition généreuse de Karl ne la convainc pas vraiment. Elle n'a pas besoin qu'on lui paie le coiffeur. Ce qu'elle voudrait, c'est pouvoir revenir en arrière et ne pas en avoir besoin, en premier lieu. Parce que c'est la preuve d'une erreur d'inattention. D'une maladresse qui ne lui ressemble pas et qui n'a pas à exister dans le comportement d'une Enfant du Mentor. "T'inquiètes. Je vais gérer pour les cheveux." Sans doute est-il temps pour un vrai changement de ce côté. Peut-être quelque chose de plus pratique, pour ne pas gêner le mouvement. Plus court encore que ça. De quoi voir venir pour un moment. Mais la question ne se posera pas avant d'être sur le fauteuil d'un vrai professionnel. Une chance que le Jacked-in-k soit dans ses destinations privilégiées depuis un bon moment.

"Le tatouage ?" Son regard passe sur son épaule aux couleurs peu à peu devenues familières, et un large sourire vient orner son visage. "C'est un tatouage de la Triade. Un truc exclusif, on est les seuls à avoir le motif et le droit de le porter. Ça veut dire que je fais partie de la famille." Et puisqu'il se laisse tomber dans les coussins, la chinoise descend du comptoir pour rejoindre le salon. "C'est une solution. Mais t'as pas peur des courbatures ?"

Sur ces bons mots, elle commence à s'étirer, les yeux fermés. D'abord les bras, qu'elle tire longuement vers le plafond - encore bien loin de sa petite taille - en montant sur la pointe des pieds. Elle se réveille lorsqu'il pointe le centre de commande de la chaîne hifi, enthousiaste à l'idée de faire ses étirements dans une ambiance un peu plus agréable. Le pas déjà plus souple, elle approche de l'objet et se met à fouiller au hasard dans les artistes suggérés. De l'index, elle finit par appuyer sur la première illustration qui lui plaît, et lance une musique électronique plutôt calme, apaisante sans manquer d'énergie et de positif. "Ah, c'est cool !"

Revenue vers Karl, elle déplace un coussin pour se faire une zone bien plate et reprendre ses étirements. Sa respiration se fait plus lente, apaisée, tandis qu'elle s'installe en tailleur. Elle étend ses jambes, saisit un de ses pieds, et se met à tirer, laissant échapper quelques courts gémissements au passage. Ne jamais négliger l'étirement, avant et après le travail. Pour cette fois, elle n'était pas payée ni masquée, mais ça n'est pas une raison pour compromettre ses prochaines interventions. "C'est confortable chez toi, quand même." Commente-t-elle à voix basse en s'allongeant sur une de ses jambes, quelques secondes. Elle compte jusqu'à dix, puis change de côté. Son affaire terminée - ou tout du moins bien engagée, elle se lève discrètement et approche du russe pour lui attraper la jambe des deux mains, par le talon. Tirant brusquement, elle la lève par surprise. "Allez ! Du nerf !" Lance-t-elle alors en éclatant de rire. "On se laisse pas aller !"

Ainsi avachi au sol, le jeune homme passe les bras derrière la tête pour être installé plus confortablement. Ah, quel instant de bonheur. La sensation des coussins, la chaleur de la pièce et la présence de Xiao. Il ne manquerait plus qu’elle soit dans ses bras pour qu’il soit au paradis. Mais le russe a bien retenu la leçon, son amie n’aime pas être manipulée comme une poupée. Il se contentera donc désormais de la regarder, quand il n’est pas explicitement invité à aller plus loin.

“ La famille… “

Murmure t-il un instant, pensif. La triade, une famille ? Karl connaît mal les individus mais les soupçonne fortement d’avoir maltraité Xiao. Son comportement est trop particulier, ses traumatismes trop profonds pour qu’elle puisse avoir grandi sainement. Le jeune homme n’oubliera jamais, jamais les menaces de son amie lorsqu’il lui a dévoilé son amour. Ce qui lui fait d’ailleurs penser qu’il n’a jamais abordé le sujet de ses activités au sein de la triade… et le jeune homme ne compte pas le faire de sitôt. L’imaginer tuer des innocents de sang froid lui donnerait envie de vomir. Ce n’est pas la Xiao qu’il aime. Enfin, le boxeur préfère balayer ces pensées d’un soupir.

“ J’ai plus de courbatures depuis un bail. Mon corps est trop habitué à l’effort je crois. “

Après toutes ces années de sport intense, ce serait même l’inaction qui lui donnerait des courbatures plutôt que l’inverse. Karl a vécu presque toute sa vie en faisant du sport. Si bien qu’il y a sûrement laissé un peu de sa croissance, faire trop d’exercice pouvant la ralentir lorsque le sujet est assez jeune. Sans doute ferait-il deux mètres s’il avait commencé à 16 ou 18 ans.

La musique le sort de sa torpeur un instant mais vient finalement le détendre davantage. Tout est parfait. L’appartement est un vrai petit coin cozy, bien loin du cliché du russe viril et bagarreur que représente le jeune homme. Enfin, ce cliché est bien vite démonté quand on se contente de venir lui parler.

“ Tant mieux si ça te plaît. J’aime bien… on peut glander tranquille. “

Dit-il, raplapla. Karl se sent mou comme un pantin désarticulé et aussi énergique qu’un junkie après une bonne dose. La retombée de ses efforts de la soirée est si violente qu’il se demande même s’il va pouvoir se redresser à un moment ou l’autre. Rien ne pourrait le motiver. Ou du moins, rien qu’il s’imagine à l’instant. Xiao arrive même à point nommé lorsqu’elle termine ses étirements pour tenter de le relever en tirant sur son pied. Le jeune homme ne bouge pas.

“ Pff… flemme… essaye toujours, je pèse plus de 100 kilos maintenant. “

Dit-il en lui faisant un clin d’oeil avant d’agiter le pied comme elle le lâche. Comme un défi. Malheureusement leur petit jeu est interrompu lorsque le livreur sonne à la porte. Rapide décidément. Le Russe regarde la jeune femme, la porte, puis à nouveau la jeune femme avant de demander.

“ Ça te gêne pas d’ouvrir Xia ? “

Malgré ses efforts, Xiao ne parvient pas à motiver Karl à faire des étirements. C'est pourtant très important, surtout pour un sportif ou tout simplement qui utilise son corps pour son gagne pain. Il lui paraît étrange qu'il aille même jusqu'à essayer de se soustraire à sa prise. mais la chinoise serre les doigts, enfonce presque ses ongles pour lever encore un peu la jambe et essayer de la plier. "Tu peux peser 8000 kilos, je m'en fous pas mal, faut t'étirer !" Il est têtu. Mais Xiao l'est autant, si ce n'est plus. Certainement plus, en fait. Ça fait partie de son éducation que de ne jamais lâcher.

C'est la sonnerie de l'appartement qui vient interrompre son initiative. Et Karl, étalé comme une loque au milieu de ses coussins, qui lui demande de jouer les portières. "C'est vraiment parce que je peux pas te forcer à te lever tout de suite que je vais le faire, feignasse." Boudeuse, elle donne un coup de pied dans un coussin, attristée de ne pas pouvoir se faire un compagnon d'exercice de ce prétendu sportif, avant de prendre la direction de l'entrée. Elle profite de ses pas pour se mettre sur la pointe des pieds et continuer ses étirements, et arrive enfin pour ouvrir.

Dans l'encadrement se trouve une femme, probablement dix ans de plus qu'elle à première vue, vêtue d'un haut similaire au sien mais bien trop petit, une jupe de cuir bleu nuit assez courte sur des bas résilles, une paire d'escarpins noirs. Elle tient à la main un sac assorti à sa jupe, dont la fermeture éclair cassée laisse une ouverture béante offrant à la vue de tous des accessoires préservatifs, échantillons de lubrifiant et autres boîtes de pilules bleues. Lorsque Xiao lève enfin les yeux vers le visage de l'inconnue, elle le découvre très maquillé - avec un certain talent mais peu de subtilité - et encadré de cheveux blonds décolorés, mi-longs et ondulés, un style tout droit sorti d'un film des années 80. Elle semble mâcher quelque chose, sans doute un chewing-gum, et détaille à son tour le petit oiseau de la Triade d'un air curieux. Laquelle ne lui laisse pas l'occasion de parler.

"Karl, t'avais payé quelqu'un pour la soirée ? T'aurais dû me dire, j'aurais fait vite, ou j'aurais trouvé une autre solution." Si Xiao n'a pas de pudeur ni de gêne, elle n'aime pas se mettre au milieu de ce genre d'histoires. Elle a un certain respect pour les travailleurs du sexe dont elle admire la vocation, et il ne lui viendrait pas à l'idée d'entraver leur professionnalisme. Elle-même n'apprécierait pas qu'on se faufile au milieu d'une de ses missions. Les yeux de la chinoise redescendent vers le sac où ils s'arrêtent sur les pilules bleues."Oh. J'savais pas que t'avais des soucis." Peut-être que tout ça est thérapeutique. Les quelques soirées sur les forums médicaux sordides du monde hors de Decay ont appris de nombreuses choses à la jeune femme.

C'est alors que l'inconnue vient enfin ajouter son grain de sel à la conversation, d'une voix forte appuyée par un accent de l'est semblant exotique aux oreilles de Xiao. "Dites, on m'avait pas prév'nue que c'était pour deux personnes. J'ai rien contre, ça fait partie d'mes prestations mais c'est pas l'même prix !" Ses yeux passent de Karl à Xiao, dans un sens puis dans l'ordre, mais elle n'a pas l'air à l'aise. "L'avance comptait qu'une personne mais si vous complétez maint'nant j'ai pas d'soucis."

La chinoise, confuse, préfère arrêter le train en route. "Non non, vous en faites pas, je suis pas là pour ça ! J'ai juste une lessive à finir, un plat à prendre, et je vous laisse tranquille. Je vais pas rester dans vos pattes ! Faites ce que vous avez à faire hein !" Elle s'écarte de l'encadrement de porte et file vers la salle de bains pour s'enquérir de l'état de la lessive. C'est peut-être un cycle rapide, mais elle n'est pas là depuis si longtemps. Le son du tambour s'entend depuis le salon. Mais, peu importe, Xiao préfère s'éclipser, et s'installe, assise en tailleur devant le hublot du lave-linge. Cette vue hypnotisante est certainement différente du voyeurisme imposé qui l'attend dans la pièce à vivre.

Karl soupire. Le jeune homme s'endormirait bien dès maintenant mais elle a raison. Les étirements sont aussi importants que ses entraînements ou ses combats, bien qu’il les fasse un peu différemment d’elle. Karl est loin d’être aussi souple et aura peut-être même besoin de son aide pour tirer sur ses membres histoire de faire tout ça correctement. Après tout, le boxeur a toujours été accompagné par son coach. Ce serait l’occasion de rigoler un peu avec elle. Cela dit, il grimace en sentant ses ongles s’enfoncer dans sa peau.

“ Waaaah arrête c’est bon c’est bon j’le fais ! “

Dit-il en se laissant retomber alors qu’elle va ouvrir. Le jeune homme se redresse, se masse la nuque et bâille en ouvrant grand la bouche. D’ici, il ne voit pas qui se trouve dans l’encadrement de la porte mais suppose bien qu’il s’agit du livreur. Qui d’autre sinon ? Karl n’est vraiment pas du genre paranoïaque et personne ne vient jamais chez lui de toute manière. Ainsi, lorsque l’instant commence à s’éterniser, le Russe s’apprête à demander ce qu’elle attend pour prendre la bouffe mais la chinoise le coupe dans son élan.

“ Hein ? De quoi tu parles ? Tu sais bien que j’te fais passer avant les autres. “

Dit-il en haussant un sourcil avant de se lever en s’étirant. Curieux et pas vraiment rassuré, le grand gaillard s’approche alors de la porte pour tomber sur ce qui semble être une escort ou une prostituée, le genre de personnes qu’il n’accueille tout simplement jamais. Encore moins avec ce style et cet âge la d’ailleurs. Le jeune homme fronce alors les sourcils, quelque peu contrarié.

“ … “

En voyant les pillules et la réaction de Xiao, Karl répond sur un ton froid et contrarié. Cette situation ne lui plait pas du tout, il fallait forcément que ça tombe la seule fois ou il se trouve avec Xiao chez lui.

“ N’importe quoi. Tu sais bien que c’est pas vrai en plus. “

A priori, elle l’a vu en action et le jeune homme n’a jamais eu de problème à ce niveau. Ce serait bien triste à son jeune âge encore plus avec la condition physique qu’il a. En entendant la gueuse se justifier, puis Xiao dire qu’elle va partir, le russe se crispe et se tourne vers l’inconnue une fois la chinoise réfugiée dans la salle de bains.

“ Je sais pas qui vous êtes et je n’emploie jamais ce genre de services. J’sais pas qui vous a envoyé ici mais c’est une erreur, merci de ne pas revenir. “

Il lui claque la porte au nez et se dirige vers les coussins pour les répartir convenablement histoire de ne pas laisser la moquette exposée. Pensif un instant, essayant de trouver qui a bien pu lui faire cette mauvaise blague, le jeune homme se dépêche d’ouvrir un tiroir afin de saisir une liasse de billets et se précipite vers la porte pour l’ouvrir et lancer les billets à la dame qui commençait à s’en aller.

“ Pour le déplacement. Mais revenez pas hein. “

Il ferme à nouveau. Manquerait plus qu’il se fasse swatter maintenant. Le boxeur reste un instant devant la porte à explorer les possibilités jusqu’à conclure qu’il s’agit sûrement d’un fan comme les autres ayant réussi à trouver son adresse. Le voila dans de beaux draps. Puis, lorsqu’il entend à nouveau frapper, le jeune homme ouvre la porte vivement, irrité. Elle ne va quand même pas insister ?

“ Bonsoir, c’est pour la nourr- “

“ Ouais, donne moi ça. “

Ce n’est que le livreur. Karl s’empare du sac et lui claque la porte au nez à nouveau avant de fermer à double tour. Le paiement s’est déjà fait a distance de toute manière. Une fois la nourriture en mains, le jeune homme la pose sur le comptoir et s’approche de la salle de bains en se penchant pour voir Xiao en position yoga devant la machine à laver.

“ Eh, viens manger. Et c’était pas pour moi hein ! “

Dit-il en référence aux services proposés par la femme arrivée plus tôt.

Le regard perdu, absorbé par le mouvement de son sweater dans le tambour de la machine à laver, Xiao n'écoute même pas ce qui se passe dans le salon. Il y a des voix, c'est bien la seule chose qui lui parvient. Des voix, et des bruits de porte. Elle ne peut s'empêcher d'imaginer ce que ça doit donner, des ébats contre la porte d'entrée. Une drôle de façon de fonctionner quand l'intégralité du sol du salon est recouvert de coussin, mais à chacun ses petits plaisirs.

Le bruit de la machine à laver a quelque chose d'apaisant, lui aussi. L'eau qui tourne et tombe, la mousse projetée contre le hublot. Un petit sourire apaisé sur le visage, la chinoise se balance de gauche à droite d'un mouvement souple, sentant la pointe de ses cheveux plus courts battre sur ses épaules. "Hmmmm." Cette salle de bains est confortable. Le sol, même, semble plus agréable pour elle que tous ces coussins, elle pourrait bien faire ses étirements ici. Elle commence alors à s'allonger sur ses jambes repliées pour étirer son dos, expirant longuement, s'autorisant comme une absence.

Sa torpeur est interrompue par la voix de Karl dans l'encadrement de la porte. "Mh ? T'as fait vite. Tu sais, t'es pas obligé de l'expédier pour moi, j'peux rentrer." Mais la faim qui la tiraille est plus forte que le peu de politesse qui la motive à laisser le champ libre à la prostituée et à Karl pour leur soirée de plaisir. Lentement, Xiao se relève, et s'étire, avant de sortir pour rejoindre le salon. En passant à côté de son ami, elle lui tapote le bras, sans un regard. "J'espère au moins que c'était bien. Elle doit être douée." Un petit rire s'échappe, trahissant son manque de sérieux.

Une fois dans la cuisine, elle prend appui sur le comptoir pour sauter dessus et s'installer en tailleur à côté des sacs de nourriture. Ils en ont vraiment commandé pas mal, mais Xiao a vraiment vu son appétit s'ouvrir  avec tous les événements de la soirée. L'odeur n'aide pas, d'ailleurs. Ce mélange d'épices a le don de la faire saliver. Assise ainsi, elle se met à déballer tout ce qui se trouve dedans, engloutissant au passage un morceau de viande épicée ou deux. Une fois tout étalé devant elle, elle laisse tomber les sacs au sol et déchire un morceau de naan. "Tiens ! C'est super bon si tu trempes dans la sauce du curry. Si tu fais pas vite, je bouffe tout, je te préviens !"

Karl est étonné qu’elle puisse encore tenir ce genre de propos après toute l’attention qu’il lui accorde. Mais bon, c’est Xiao. La jeune femme ne s’en rend sûrement pas compte, surtout qu’il se montre moins affectif en cette soirée. Et pour cause, la soirée du d’vorets s’est mal terminée à cause de son côté collant. Ça n’empêche pas le fait qu’il la considère toujours comme le centre du monde. Du sien en tout cas.

“ Rentrer ? Tu sais bien que je préfères ta compagnie en priorité, tête de linotte. “

Dit-il avant de lui emboîter le pas pour la rejoindre à la cuisine. Ses mots ont l’air d’être du second degré, tant mieux. Néanmoins, le jeune homme y voit ici une occasion de la provoquer. Un petit sourire en coin, le boxeur s’appuie contre le comptoir.

“ Ah, parce que tu laisserais une fille être plus douée que toi ? “

Petit clin d’oeil. Pour lui, Xiao est la meilleure. Mais son esprit compétitif la suit toujours. A moins qu’il ne soit plus à son goût ? Après tout, si elle commence à se mettre dans la tête qu’il a des problèmes d’érection… il n’est pas sorti de l’auberge.

Mais plutôt que de continuer à se triturer les méninges sur des futilités, place au repas. Xiao ne perd pas de temps et déballe tout en se faisant plaisir au passage. La voir si contente lui fait tellement plaisir que Karl en oublie de manger. Il peut bien tout lui laisser si elle en a envie de toute manière. Néanmoins, il se permet de prendre le morceau de naan qu’elle semble lui proposer à moins qu’il ne se fasse encore des idées, et suit ses indications en le trempant dans le curry.

“ Hm… c’est vrai qu’c’est bon. “

Dit-il en mangeant ce qui passe, prenant tout son temps exprès pour laisser plus de nourriture à Xiao. Comme une mère chat avec ses petits, bien que leur rapport n’ait rien à voir. Karl l’observe un instant, amoureux, et finit par lui demander.

“ Dis, tu veux qu’on fasse quoi après ? “

La manière dont elle a insisté sur le fait de partir pour le laisser seul avec la prostituée lui fait penser qu’elle ne tient pas plus que cela à être ici. Serait-ce de l’ennui ? Karl espère pourtant bien pouvoir dormir avec elle. Sentir son souffle chaud contre sa peau, et ses coups de pied certes, est toujours un plaisir. Attrapant un morceau de nourriture, le russe le tend vers la bouche de Xiao histoire qu’elle le gobe. Espérons qu’elle ne mange pas son doigt avec.

“ J’te dis d’avance, j’ai pas autant de matos que toi ! “

Sous entendu, trouver un sextoy ou un film porno chez lui est impensable. Enfin, il y a toujours internet pour ça.

Toute la concentration, tout l'intérêt de Xiao est obnubilé par la nourriture. Voilà longtemps qu'elle n'a pas mangé indien, pour éviter les odeurs de graillon chez elle. Et ce n'est pas comme si elle était invitée chez les autres très souvent. Alors elle est plus que ravie de pouvoir en profiter ici, au détriment peut-être de l'odeur de propre dans l'appartement de Karl. "J'ai pas dit qu'elle était plus douée que moi, juste qu'elle fait bien son boulot." Marmonne-t-elle en haussant les épaules. Le souvenir de leurs précédentes rencontres ne fait que prouver qu'elle n'a pas d'inquiétude à se faire quant à son niveau, de toute façon. Comme dans son  travail, si on vient à payer quelqu'un d'autre, ça ne prouve rien de particulier. Et Xiao n'est pas une professionnelle comme l'autre nana bien vite partie.

"Tu vois, j't'avais dit." Lance-t-elle lorsqu'il vient à goûter le naan. Pour elle, c'est une des meilleures choses au monde, juste derrière le poulet frit. Alors elle ne se prive pas, trempe du pain dans tout, déguste chaque plat avec enthousiasme, et lève à peine les yeux pour boire un coup une fois de temps en temps. Ainsi installée en tailleur sur le comptoir, elle est bien à l'aise, perchée, surplombant les victuailles comme elle n'aurait pas pu le faire depuis le sol.

La question de Karl la sort à peine de sa dégustation, elle lève tout juste les yeux, fouillant pour trouver encore un peu de naan. "Après ? J'sais pas, j'imagine que je vais te laisser une fois que mon sweater est sec. T'as quelque chose de prévu ?" Un morceau de nourriture lui passe devant le nez, morceau qu'elle attrape des dents, donnant un petit coup involontaire dans le doigt du russe. Au moins, elle ne s'est pas acharnée de la même façon qu'avec le supporter du boxeur qui, lui, a dû rentrer chez lui avec un morceau de moins. "Oups." Lâche-t-elle avant de glousser. "De quel matos tu parles ? T'as du boulot dehors ? Je croyais que tu faisais juste avec ta batte et tes poings ?"

Tout à coup bien droite pour observer l'appartement d'un peu plus haut, elle regarde tout autour d'elle, comme pour chercher quelque chose. "C'est vrai que t'as pas l'air d'avoir grand chose chez toi. Tu fais quoi quand tu t'ennuies, tu sors ? Ou tu travailles beaucoup ?" La chinoise prend encore un morceau de poulet avec les doigts, qu'elle fourre dans sa bouche. Les joues pleines, elle mâchouille un instant, dans ce silence forcé, en regardant Karl. Il en a quand même pris plein la gueule, c'est peut-être pas le moment de sortir taper du monde pour passer le temps. "Chais pas chi ch'est un bon plan de chortir dans ton état quand même." Ne peut-elle s'empêcher d'ajouter, avant d'avaler d'un coup. "T'as quand même pris cher et t'étais pas discret. Tu ferais p'tet bien de faire profil bas un p'tit temps." Xiao baisse les yeux vers ses mains couvertes de sauce, de graisse et d'épices, puis saute du comptoir pour aller les laver au premier évier qui vient.

"Merde." Chuchote-t-elle en pensant aux petits morceaux de carte mémoire restés dans la poche de son sweater. Ils sont tout petits, avec un peu de chance, ils ne feront rien à la machine à laver. Lorsqu'elle se retourne, son air est tout à coup très sérieux. "J'ai récupéré les cartes des cameramen que j'ai trouvés en partant, mais il y en avait d'autres. Il faudrait p'tet que tu les retrouves si tu veux pas avoir les organisateurs au cul. J'ai pas envie d'avoir à gérer un contrat sur ta tête." Peut-être seront-ils assez idiots pour s'en occuper eux-même. Mais dans l'éventualité où ils voudraient un travail bien fait, sans doute que Xiao verrait passer le nom de Karl dans ses prochaines cibles, s'il ne joue pas bien ses cartes.

Karl hausse les sourcils et la corrige, mieux vaut qu’il lui fasse comprendre qu’il n’a rien fait du tout avec cette femme. Fait-elle exprès de ne jamais rien comprendre ? Le jeune homme s’essuie la bouche avec une serviette à carreaux et secoue négativement la tête.

“ J’en sais rien, je l’ai renvoyée avant. C’était une erreur, on a pas baisé tu comprends ? “

Insiste t-il, doutant que même en étant clair elle trouvera quelque chose à dire. Bah, mieux vaut passer outre. Karl se penche au dessus du comptoir pour récupérer une bouteille d’eau, à laquelle il boit à même le goulot tout en s’asseyant à son tour sur le comptoir. Il garde un peu d’espace avec Xiao histoire de la laisser manger tranquillement, se contentant de la regarder.

“ J’aviserai de faire un peu plus attention à tes goûts culinaires à l’avenir. C’est vrai que c’est super bon. “

De toute manière, le boxeur n’est ni un cordon bleu ni un amateur de nourriture de manière générale. Ses habitudes alimentaires se doivent d’être strictes comme tout sportif professionnel, ses muscles et sa forme générale ne viennent pas tout seuls. Les privations culinaires qu’il suit depuis tout petit ne sont de toute manière pas bien difficiles à supporter étant donné que le jeune homme a l’impression d’avoir fait ça toute sa vie.

Les mots de Xiao le refroidissent un peu soudainement, si bien qu’il affiche une mine déconfite l’espace de quelques secondes. Partir ? Déjà ? Mais elle vient tout juste d’arriver.

“ Tu… tu vas partir ? “

Demande t-il avant de se racler la gorge, tentant de ne pas laisser transparaître sa déception.

“ Non j’ai rien de prévu mais j’aimerais bien que tu restes. On pourrait s’amuser un peu ? J’ai des jeux videos si tu veux. Et on peut monter sur le toit aussi. Je peux même essayer de venir avec toi ! “

Propose t-il, tentant tant bien que mal de trouver des raisons pour la retenir. Elle n’est pas si difficile après tout, si ? Ce serait dommage de la laisser partir comme ça alors qu’ils viennent tout juste de se retrouver après un mois sans se voir. Peut-être n’est-ce rien pour elle, mais Karl a senti passer ces quatre semaines sans elle. Ce qui lui fait d’ailleurs penser à faire ses excuses.

“ D’ailleurs, désolé pour l’autre fois. J’ai été un peu trop collant c’est vrai. J’aurais pas du m’énerver. “

Dit-il avec humilité. Elle ne lui en tient manifestement pas rigueur mais le jeune homme n’aime pas les non dits et se sent déjà plus léger maintenant qu’il lui a formulé ses excuses. Espérons qu’elle comprenne. Lorsqu’elle lui mord le doigt comme il s’y attendait, Karl émet un petit rire amusé. Tant que ce n’est que le doigt…

“ Nan, mais je comptais pas sortir. Je parle de matos pour s’amuser quoi. J’ai pas beaucoup, enfin j’suis pas sûr d’avoir de porno ou ce genre de trucs que t’aime bien. “

Explique t-il comme d’habitude à une Xiao qui comprend tout de travers. Karl sait de toute manière se montrer patient, encore plus avec celle qu’il aime. La dernière fois que sa patience a été rompue, leur rendez-vous ne s’est pas vraiment bien terminé. Mieux vaut éviter de recommencer. Son autre question le fait réfléchir un instant, histoire qu’il se retrace une journée type. Que fait-il pour s’amuser ? C’est vrai ça. Est-ce qu’il lui arrive même de s’amuser ?

“ Je suis jamais chez moi t’façon. pas le temps de m’ennuyer. “

Une fois qu’elle a terminé de manger, le jeune homme commence à débarrasser pour jeter ce qui doit être jeté, laissant Xiao libre de glander sans avoir rien à faire. Néanmoins, en entendant ses mots, Karl se crispe et s’immobilise. Un contrat sur sa tête ? Pourquoi ça arriverait de toute manière.

“ T’façon t’accepterais pas si y’en avait un, hein ? On est amis… “

Demande t-il, autant pour se rassurer que pour avoir sa réponse. De toute manière, il ne la pense pas capable de faire cela. Même si elle lui disait l’inverse, sûrement penserait-il qu’elle n’est pas sérieuse. Même le plus grand des psychopathes ne pourrait pas tuer un ami aussi proche tout de même ?

“ Enfin, y’a pas de raisons. Je bosse avec les organisateurs et j’suis membre de l’Organizatsiya je te rappelles. Qu’ils essaient donc de s’attaquer à nous, c’est sur leur tête qu’on mettra un contrat. Et puis t’façon je n’ai pas à porter la responsabilité plus que les autres, mon adversaire trichait et on voit rien sur les caméras vu le bordel ambiant. “

Dit-il en terminant de tout jeter. Une fois ceci fait, le jeune homme pose les mains sur ses hanches et attend le verdict de Xiao. A quoi veut-elle jouer, que veut-elle faire ? Rester sur cette conversation pourrait bien être aussi ennuyeux que destructeur pour lui.

Concentrée sur la situation face à laquelle ils pourraient se retrouver à faire face, Xiao a tout ignoré - ou oublié - de ce qu'il lui racontait un peu plus tôt. "Pose pas de questions." Répond-elle plutôt froidement. Ne pas parler boulot avec ceux que ça ne concerne pas. En l'occurrence, il lui rappelle tout juste qu'il fait partie d'un groupe qui n'est pas la Triade. Les bras croisés, elle caresse du bout des doigts son épaule ornée de son tout nouveau tatouage. Une fierté qui la fait frissonner. Les yeux mi-clos, elle regarde vers le sol, en réfléchissant. "Je ne connais pas bien l'Organizatsiya, mais je doute qu'ils passent l'éponge facilement et gratuitement sur un tel bordel, non ? Et t'es pas à l'abri d'un supporter friqué ou un coach vindicatif. On est jamais trop prudent." Pourquoi est-il si inconscient ? C'est quand même inconscient de ne pas vouloir prendre de précautions là-dessus. S'il n'était question que de Xiao, et qu'elle devait se soucier de sa propre discrétion suite à un tel massacre, elle aurait poursuivi les témoins, les cameramen, et se serait assurée qu'aucune trace n'est restée de l'événement. Juste au cas où. Mais peut-être n'est-ce qu'une question d'éducation. "J'pense que tu devrais prendre tes précautions, quand même." Elle hausse les épaules.

L'air soudain plus détendu, elle passe une main dans ses cheveux pour les renvoyer vers l'arrière de son crâne et coincer quelques mèches derrière son oreille. Une brève crispation passe sur son visage lorsqu'elle est surprise par leur longueur amputée, mais disparaît bien vite. "Tu disais pas qu'on pouvait jouer, ou aller sur le toit ?" Le sourire lui revient petit à petit, et elle ne se fait pas prier pour envisager la suite. "On a qu'à y aller !"

Son enthousiasme aussi, est finalement revenu. Elle veut découvrir la vue depuis les bords du toit de ce bâtiment, et peut-être escalader ceux d'à côté ? Des projets se forment dans sa tête tandis qu'elle commence déjà à chercher la sortie. Au passage, elle attrape le bras de Karl et le tire derrière elle pour le forcer à la suivre. "Allez !" Lance-t-elle sans un regard. Arrivée sur le palier, elle cherche l'escalier menant au toit. Elle ne sait pas combien d'étages restent au dessus du septième, et ne les compte même pas lorsqu'elle monte les escaliers quatre à quatre. Xiao fonce, bille en tête, convaincue que c'est ce qu'il manque à sa soirée, et qu'elle découvrira encore tant de belles choses, juste en se tenant sur le toit d'un bâtiment au hasard, dans les tréfonds de Moskva.

Quelques minutes plus tard, elle arrive la première face à la porte donnant sur le toit, qu'elle ouvre brutalement. Le bruit de métal qui claque contre la structure bétonnée fait s'envoler une dizaine d'oiseaux et fuir un chat qui bondit sur le bâtiment d'à côté. Xiao se laisse brièvement envahir par la déception - elle aime bien les chats de gouttière - mais son esprit est bien trop échauffé par l'idée de ce toit pour qu'elle ne reste dépitée bien longtemps. "Ah, enfin ! Viens voir !" S'exclame-t-elle sans vraiment vérifier que Karl est bien arrivé lui aussi.

L'air frais de la nuit vient éveiller ses sens engourdis par la digestion et l'effort de la soirée. Elle fait quelques pas sur le toit, en s'étirant, et frissonne encore. "Il fait trop bon ici !" Si Xiao aime les hauteurs, c'est aussi parce que ces courants d'air sont uniques, seuls les amateurs d'escalade les connaissent. C'est comme une autre ville qui se constitue devant ses yeux.

Quelques pas de plus, et la voilà qui se retrouve devant un marchepied, contre lequel s'accroche une sorte d'échelle, pas très longue, donnant sur une ouverture assez petite. Le petit oiseau de la Triade monte sur le rebord, et tend les bras, comme pour embrasser la vue. "Viens voir ça, Karl ! On voit plein de trucs ! Et le Dvorets là bas, tout illuminé, c'est trop beau !"

Karl tire une mine déconfite. Cette simple réponse, ou absence de réponse, lui suffit pour comprendre. Sans doute s’est-il encore fourvoyé. Sans doute s’est-il encore fait des idées ou montré trop optimiste. Il n’est qu’un instrument pour elle, sacrifiable dès que la triade le lui demandera. Avec du recul, le jeune homme se demande même comment fait-elle pour le côtoyer sans y accorder la moindre importance. Se servirait-elle de lui ? Elle pourrait pourtant avoir tellement plus si elle le voulait. Le jeune homme n’arrive pas à la cerner. Mais une chose est sûre, le simple fait d’imaginer qu’elle soit capable de le tuer sans aucun état d’âme le terrifie au plus haut point. Tellement que le boxeur s’enferme dans un mutisme immuable, les lèvres scellées par l’effroi.

“ … “

Le jeune homme n’écoute que vaguement ses prochaines paroles. Karl se fiche bien des représailles ou des conséquences. Ce n’est pas qu’un simple homme de main, mais une figure de proue de l’organiza. La coqueluche. Une célébrité qui leur rapporte argent et influence dans le domaine sportif, ce qui est toujours bon à prendre. Karl n’est pas un simple pion sacrifiable et il le sait. De toute manière, qu’ils viennent. Personne sur terre ne pourrait résister à un de ses coups de batte. Le Russe a beau être doux comme un agneau avec ceux qu’il aime, ce ne sera pas le premier crâne qu’il broie.

“ … “

Fixant le sol d’un regard translucide, Karl oublie même ses paroles un instant. Pensant brièvement à sa vie d’avant, à l’enfant qu’il était. Pourquoi est-il ici au final ? Sa soeur est toujours introuvable, son manque affectif béant et ses objectifs incertains. Au final, le boxeur a la désagréable impression de prendre le mauvais chemin. De se laisser porter par les événements en se raccrochant au bonheur factice qu’il retire de ses échanges avec Xiao. A quoi bon ? Peut-être périra t-il de sa lame un jour. Ça a déjà failli arriver. Pourtant… il lui est impossible de se résoudre à l’abandonner. Ni même à lui parler de ce qu’il ressent. Elle ne comprendrait pas et réagirait peut-être mal. Parfois, un homme doit savoir encaisser et faire des compromis. C’est de toute manière la seule solution qu’il voit pour se raccrocher au peu de bonheur qu’il en retire, en plus de pouvoir garder la jeune femme près de lui.

Une idée, saugrenue voire complètement idiote germe alors dans son esprit. Peut-être que si la triade n’existait plus, son histoire d’amour parfaite pourrait enfin se réaliser. Sans ses maîtres, sans ses obligations, Xiao ne serait plus la même. Elle serait libre. Mais qui est-il à Decay, seul ? La triade est trop puissante, ce n’est même pas du domaine du possible. A moins de se débarrasser seulement de son cercle le plus proche. Oui, peut-être devrait-il. Leur fracasser le crâne, leur faire gicler les yeux, écraser leur os à coup de batte… autant pour libérer Xiao de ses chaînes que pour leur faire payer la situation dans laquelle il se trouve.

“ Hein ? “

Alors qu’il commençait à s’énerver tout seul, Xiao lui attrape la main pour le forcer à la suivre. Décontenancé et peinant à revenir dans le monde réel, Karl se retrouve contraint de la suivre en direction du toit. Ah, c’est vrai. Il faut croire que son idée a fonctionné, espérons qu’il en trouve une autre d’ici la pour la faire rester. Ainsi, le jeune homme suit sans un mot. Sa condition physique lui permet d'enchaîner aisément les marches quatre à quatre sans forcer, et d’arriver sur le toit en même temps qu’elle. A peine a t-il posé le pied à l’extérieur qu’il regrette immédiatement d’ailleurs. Ce vent frais, les bâtiments en contrebas, tout lui évoque l’insécurité.

Karl s’approche alors lentement du bord. En voyant Xiao s’avancer si proche, le jeune homme tend le bras comme par réflexe pour la rattraper mais regrette immédiatement son geste. Tout semble si haut, la vue le terrifie. Tétanisé, il s’immobilise au bord, sentant son coeur remonter dans sa poitrine et les vertiges commencer à lui faire tourner la tête. Le boxeur a l’impression de glisser, que tout va s’effondrer sous ses pieds, et finit par reculer vivement comme dans un réflexe de survie. Pâle comme un linge, le jeune homme se tourne vers Xiao et lui dit d’une voix fébrile.

“ Ou… ouais, c’est beau… “

Il déglutit et ajoute.

“ Tu veux pas reculer ? Fin euh… je voudrais pas que tu tombes. “

En se retournant pour regarder ailleurs histoire de chasser les vertiges, le jeune homme remarque une glacière posée plus loin sur le toit. Curieux, celui-ci s’en approche et l’ouvre, se demandant bien qui a pu la laisser la. A l’intérieur, des bières et de la glace pour tenir le tout au frais. Dommage qu’il ne boive pas par principe.

“ Tiens, bizarre, y’a des bières. “