Event Hurricane - Groupe 10

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Les consignes ne lui importent guère, et il n’a pas attendu son reste pour quitter le quartier dès la première alarme, n’emportant que son arme et son téléphone. Bravant l’ouragan et les nombreux écueils que ce dernier place sur sa route, Ace parvient finalement aux docks, n’arrivant que pour constater l’ampleur de la catastrophe. Du hangar abritant son bateau, il ne reste que morceaux de murs branlants, et le toit qui couvrait l’édifice n’est plus qu’un vieux souvenir. Quant au bateau lui-même, nulle trace. Tétanisé, le japonais contemple la scène sans mot dire, les poings serrés, alors que la pluie lui gifle le visage sans discontinuer. Le danger est partout, vient du sol comme du ciel, et Ace ne tarde pas à comprendre que sa position est mauvaise lorsqu’une portière de voiture manque le renverser. Sans plus réfléchir, il se met à courir, empruntant la rue en sens inverse sans se soucier de rejoindre son propre quartier. La merde est la même partout, et si son bar lui paraît être un abri sûr, tenter de le rejoindre maintenant qu’il est arrivé là relèverait d’un exploit qu’il n’est pas prêt à accomplir. Il court, dérape, la vision brouillée par la tourmente, avise enfin un bâtiment encore debout qui pourrait servir de protection, au moins le temps que l’ouragan se calme. C’est loin d’être le premier qu’ils essuient à Decay, mais l’ampleur d’Isaac a de quoi défrayer les chroniques. Il ne remarque pas la silhouette qui s’échine contre la porte avant de l’atteindre à son tour, et joint ses efforts aux siens pour achever d’ouvrir la porte qui cède en grinçant. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur qu’il prend le temps de s’intéresser à la personne qu’il vient d’aider, repoussant les mèches sombres qui lui dégoulinent sur le front pour être en mesure de mieux la regarder. « Putain pour une tempête, on peut dire que c’est une tempête, jamais vu un truc pareil. Ça va ? Rien de cassé ? » s’enquiert-il avant de jeter un coup d’œil circulaire à l’intérieur du garage. « Y’a quelqu’un ? » demande-t-il d’une voix forte histoire de couvrir le tapage qui règne toujours à l’extérieur. Ils ne sont après tout pas à l'abri d'une nouvelle rencontre, les lieux abrités se faisant rare dans le coin.

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Il en a déjà marre de l’humidité, de ses vêtements qui lui collent à la peau, de ses cheveux trempés qui n’ont de cesse de lui dégouliner dans le cou, et de l’absence totale de mieux à venir pour l’heure. Ils sont sûrement coincés ici pour un bon moment, et la bâtisse ne lui inspire que moyennement confiance. Il se demande où sont Sae et Eiichiro, tape rapidement un message sur son téléphone à leur intention, afin de leur indiquer sa position et d’avoir des nouvelles. L’inquiétude le ronge, bien qu’il les sache tout à fait capables de se débrouiller. Son attention revient sur la jeune femme qui l’accompagne, et il lui adresse un sourire un peu forcé avant de s’adosser à son tour contre le mur. « Non ça va, j’ai l’air entier. »

Il sursaute légèrement lorsqu’une nouvelle voix vient percer la pénombre. « Ouais on est là. » jette-t-il pour la nouvelle, tout en lui indiquant leur coin en allumant la lampe de son téléphone. Il remet ensuite ce dernier dans sa poche humide, se demandant si l’appareil va tenir le coup. L’icône du réseau est barrée d’un trait qui disparait par intermittence, notant là aussi de nouvelles difficultés. Si Ace adore être injoignable, l’idée ne lui plait que lorsqu’il l’est de son propre fait. Avec un soupir, il reporte son attention sur la nana aux cheveux rouges, puis sur celle qui vient de les rejoindre. « J'm'appelle Ace, et vous ?. J’ai l’impression qu’on est dans une belle merde, alors si quelqu’un connait un coin plus sympa, avec de préférence un chauffage qui fonctionne, surtout qu’il n’hésite à nous montrer le chemin, j’me les gèle assez violemment et j’dirais pas non à un remontant.» Quelle connerie de se pointer ici, songe-t-il en repoussant au loin l’idée que son bateau n’est plus qu’un joli souvenir.

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Le bâtiment craque de partout, les murs suintent d’humidité, et le toit gémit, sans trêve, rappelant les caprices incessants du vent qui dehors poursuit ses inlassables ravages. Le garage semble soudain fragile à ses occupants, et une première bourrasque s’infiltre à l’intérieur, glaçant les visiteurs. Dehors, l’averse ne démérite pas, et les gouttes lourdes sonnent une mélodie inquiétante contre le toit de tôle qui paraît proche de l’effondrement. Un nouveau coup de vent violent fait chuinter l’abri, et le plafond s’écroule soudain dans un vacarme monumental. Les débris jonchent le sol, une poussière lourde s’élève, aussitôt bue par l’eau qui ne cesse de tomber. Ce refuge d’abord prometteur risque fort de vous servir de dernière demeure si vous ne parvenez pas à vous extirper des décombres.

D’abord concentré sur les idées venant d’un côté comme de l’autre, le yakuza ne peut s’empêcher de froncer les sourcils devant l’ingéniosité plus que discutable de ses deux compagnes. Faire du feu dans une pièce fermée dont les aérations semblent douteuses ne lui paraît vraiment pas un super plan, et il s’apprête à en faire la remarque lorsque le toit de leur abri rappelle sa présence. « Merde, on va pas pouvoir rester j’crois. » lance-t-il avec un coup d’œil inquiet vers le plafond. Un nouveau craquement se fait entendre, et il se redresse brusquement, pris par l’urgence. « Ouvrez la porte, on se tire, maintenant ! » Dure à ouvrir, s’ils restent bloqués, l’intégralité du garage peut tout aussi bien leur tomber sur le coin du nez, scénario qu’il aimerait éviter dans la mesure du possible. Sans plus réfléchir, il se jette contre la porte en question, glisse ses doigts dans l’ouverture encore présente, et commence à forcer pour l’élargir. Tout à sa tâche, il ne prend pas garde aux premières chutes de matériaux, et un morceau de parpaing lui heurte violemment le crâne avant de lui tomber contre l’épaule. A moitié assommé, il n’a que le temps de gargouiller une injure en japonais alors que le reste du toit suit le même chemin, faisant pleuvoir sur le groupe une nouvelle dose de gravats. Il a du sang plein les yeux, et son visage rincé par la pluie contemple le ciel alors qu’une douleur sourde s’étend de son épaule à son dos. Est-ce que les filles vont bien ? Il se redresse tant bien que mal, jette autour de lui des regards frénétiques afin de capter tout signe de vie capable de lui signaler la présence de Freyja et d’Alyce et lance d’une voix forte, afin de couvrir le bordel que l’ouragan continue de leur servir. « Oh hé, ça va ?! Vous êtes touchées ? » Absorbé par ses recherches, il ne se soucie pas vraiment de son propre état, bien que le sang continue de lui dégouliner sur le visage et que l'un de ses bras peine à fonctionner.

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