Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».

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Le bruit de la fontaine en chaume de bambou peuplait le silence du petit jardin aux premières heures de la nuit, chaude et calme. Ce bruit qui à la base servait à faire fuir les oiseaux était à présent le métronome d'une attente paisible, assis en seiza sur sa petite terrasse de cour intérieure. Ce soir, le Shishi-odoshi ne ferait fuir personne car Akemi attendait un invité. Il était rare que la petite résidence traditionnelle secondaire de la famille Mishima reçoive des invités à vrai dire. Dotation de feue son père, Akemi y entretenait de petits jardins traditionnels qui font le tour des deux pièces principales. Si l'endroit respirait un certain standing, il n'était pas vraiment imposant et se cachait derrière des maisons bien plus impressionnantes. Il aimait profondément le quartier où il vivait, non loin des Jardins Japonais ; S’y succédait sur environ cinq cents mètres de grands pins courbés par le poids des années et des anciennes bâtisses japonaises traditionnelles, et la sérénité irréelle y faisait son nid. Quand le soir tombait sur la ville de toutes les dépravations, il demeurait ce havre presque caché, cet endroit secret où les arbres se balancent au rythme du vent qui siffle entre leurs branches, seul bruit dansant dans la rue.

La solitude était une chose délicieuse pour Akemi : bien trop de gens négligeaient l'importance du silence entre deux conversations, du vide entre deux pleins, de la solitude entre les moments sociaux ; l'ikebana appelait ça la place du vide : tout avait une place, et le vide donnait du mouvement. De la même manière, la solitude donne du mouvement. C’est une histoire de vie et de mort, de cheminement, de vide, d’avenir et de passé… la vie, comme la voie des fleurs, était une question de prise en compte d'un grand tout. Après, c’est de la création pure. On peut utiliser tout ce que l’on veut à partir du moment où c’est cohérent. La cohérence, c’est qu’il y ait toujours le vide, l’harmonie, le respect, les couleurs, que la composition raconte une histoire. On ne peut pas partir dans tous les sens. Mais il faut laisser aller son esprit, essayer de "faire le vide", oublier les codes, les bases, le côté très rigide, très strict qu’il peut y avoir dans les compositions traditionnelles, et laisser aller l’esprit à un côté créatif. Qu'avait-il envie de créer à présent qu'il était Oyabun ? Il faudrait prendre en compte l'héritage, la responsabilité, la compassion, la colère, l'ambition, la solitude, la confiance et la méfiance. C'était une belle palette pour commencer une nouvelle composition. Pourtant, il n’oubliait pas : si le vide fait parti intégrante d'une composition pour lui donner une dynamique, la solitude fait la même chose avec la vie sociable ; c'était sa pensée la plus importante de la soirée.

Le jeune homme en était rendu à ces réflexions philosophiques pour accepter sa présente douleur avec le plus de maturité et de distance possible, refusant de laisser la flamme de la colère et de la vengeance - alimenté par le bois de la tristesse - mettre le feu à sa vie. Vidant son esprit de ses contrariétés du mieux qu'il pouvait, le yakuza savait quand il ne pouvait parvenir seul à la sérénité de l'esprit et acceptait de ne pouvoir gérer certaines choses en solitaire. Il avait appelé un de ses deux seuls amis qu'il avait et qui n'était pas lié au clan - Ryuuji était le second mais étant son subalterne, il manquerait surement de recul - un petit brasseur de saké qui avait l'air sans histoire mais dont il devinait la souffrance derrière ses sourires polis ; étaient-ils du même bois ? Peut-être, ou peut-être pas. Akemi n'avait pas la prétention de savoir lire les gens comme des livres ouverts. Ce soir, les cheveux défaits et portant un simple yukata blanc léger, il avait la mine fatiguée. L'air du soir lui faisait du bien et il se détendait en attendant son invité bien empressé - c'était adorable - en détaillant son jardin dont il était si fier. Un sarusuberi - ou lilas des Indes s'épanouissait paisiblement dans la chaleur de l'été, gratifiant le jardin de d'un gigantesque bouquet couvert de généreuses grappes de fleurs aux coloris chatoyants de nuance de rose et de pourpre. En fin de journée, les fleurs devenaient plus sombres, un petit bouquet d'étamines jaune d'or ajoutant une pointe de lumière dans le soir tombant. La belle silhouette tortueuse de l'arbre et son écorce lisse d'un cannelle mêlé de rose en faisait la plus belle pièce de la résidence à côté d'un jeune magnolia qui avait encore plusieurs années de floraison à faire avant d'atteindre ce degrés d'élégance C'était simplement beau, apaisant, offrant un instant contemplatif dans cette vie qui ne cessait se s'accélérer. Un îlot de douceur dans la violence. Un instant de sérénité dans la guerre. De ces choses simples qui vous rendent la vie moins difficile, et vous aide à relativiser.

Akemi avait dit à Usui de rentrer sans manière, car son domestique était déjà rentré chez lui et qu'il n'y aurait pas besoin de sonner ou autre pour s’annoncer puisqu'il l'attendait. Devinant le jeune homme le long d'une allé, le yakuza se releva lentement, dépliant sa longue stature avec une précaution pathologique. Il se sentait nauséeux mais se composa un sourire de contenance, fort. Son parfait petit masque. Il se rendit à sa rencontre, le pas lent, tirant sur le col de son yukata et contourna la statue de Shachihoko - un yôkai à la tête d’un dragon et le corps d’une carpe koï - pour arriver à son niveau. Akemi salua le brasseur d'une révérence traditionnelle mesurée, polie mais plus simple qu'à son habitude.

"Konbanwa, Kakei-san. Merci d'avoir accepté de venir", le salua-t-il très sobrement en redressant la tête, souriant gentiment malgré son air las, "il ne fallait cependant pas tant vous presser, je n'allais pas bouger d'ici", il lui désigna la terrasse de bois attenante u salon, s'ouvrant sur les jardins, "ma cuisinière m'a préparé un petit bentô, comme je n'avais pas très faim. J'ai pensé que nous pourrions le partager, si cela vous convient."

A vrai dire, qu'il s'était un peu fait volé dans les plumes par l'admirable vieille dame qui l'avait vu refuser la nourriture depuis la veille. Deux boîtes laquées de noire, une pour le repas, l'autre pour le dessert - trônait sur la terrasse de bois et la jeune homme désigna une place à on invité avant de les ouvrir : il y avait de l'omelette roulée, du riz blanc, quelques sashimis coups très fins, des tempura au thon et... des œufs coupés en forme de souris - idée saugrenus de la vieille dame. L'autre boite contenait simplement des dès de pastèque. Une théière fumante et deux tasse en veille cramique complétaient le tableau, embaumant le jardin d'une odeur d'hibiscus et de fruits rouges.

"Ce n'est pas grand-chose, je suis désolé. Dozo", dit Akemi qui bien qu'il fut toujours aussi poli semblait clairement moins flambiyant et loquace qu'à son habitude.
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Minuit dans le jardin du Bien et du Mal
"Akemi et Usui sont sur un bateau..."
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Etait-il trop empressé ? Usui se regarda dans le miroir, incertain tout à coup. Il n'avait eu de nouvelles d'Akemi pendant si longtemps et les échos qui avaient résonné dans le quartier l'avaient laissé en proie aux plus grandes incertitudes. Et la peur, bête et humaine, de perdre encore quelqu'un qui comptait. Une peur stupide et déplacée, qu'il avait gardé pour lui, guettant jour après jour son portable, comme s'il pouvait par la pensée pousser Akemi à lui envoyer un message, une preuve qu'il soit en vie. N'importe quoi. Les rumeurs étaient trop vagues, l'on disait tout et son contraire. S'il avait été blessé de ce silence, il n'en gardait pas de rancune. Il était réaliste : il n'était pas assez important. Pas assez essentiel. Ce n'était pas si grave, si seulement Akemi était entier. Ce n'était pas si grave, s'il n'était pas vraiment son ami. Il s'était juré de ne pas pleurer mais il avait pleuré quand même : de soulagement. Le message encore ouvert sur l'écran de son vieux téléphone tandis qu'il soufflait, les deux mains sur la faïence du lavabos, il laissait l'eau froide goutter de son visage. Verrait-il ses yeux rouges et gonflés ? Il n'en était pas question. Akemi n'avait certainement pas besoin de cela. Il n'avait pas besoin de savoir à quel point le revoir le rendait bêtement heureux, très égoïstement.

Alors il s'était mis en route, après avoir avalé ses antidouleur, refait ses bandages sans oser regarder l'avancement de sa cicatrisation. Une chemise noir et un pantalon de la même valeur. Rien d'autre que cela et sa besace en vieux cuir où dansait le porte-clé d'Ace au bout de la bandoulière. Il sourit à cette vision, comme un arc-en-ciel sous la pluie, prenant délicatement le cuir peint entre ses doigts pour le serrer et chercher un courage de faire face. Revoir Akemi seul devait compter : ses états d'âmes n'aideraient personne.

Car, juché sur son scooter démodé, Usui n'était pas dupe : pour lui demander de venir si tard, Akemi devait aller mal. S'il pouvait le distraire par sa présence, cela serait suffisant. Juste se tenir avec lui, en soutient. C'était le rôle d'un ami, pas vrai ? Et lui qui n'avait plus personne dans sa vie pouvait bien venir. Il ne pourrait dormir et personne ne l'attendrait. C'était sûrement plus facile que ce soit lui. Un sourire triste et un pincement au coeur à l'instant de se garer sur le trottoir de cette ravissante petite maison. C'était comme se retrouver au Japon en plein Decay. Un havre, un endroit caché et serein, coupé du monde. C'était drôle parce que cela collait bien à ce papillon mondain seul dans la multitude. Il le devinait dans l'attitude de cet autre homme qu'il apprenait à connaître : il était seul. Assez seul pour vouloir l'amitié d'un brasseur de saké qui n'avait rien à lui offrir d'autre que sa présence. Etait-ce vrai ce qui se disait ? Quelle rumeur croire ? Akemi était-il devenu Oyabun ? Et est-ce que cela changeait seulement quelque chose à l'instant d'hésiter devant ce ravissant jardin où s'épanouissait des arbres et fleurs auxquels il n'entendait rien... Il inspira profondément cet air parfumé, mélange de pin de fleurs suaves. Il avait mis son casque dans le coffre de son véhicule, étrangement certain que personne n'oserait venir le voler ici.

Les doigts du brasseur glissèrent dans sa besace pour y récupérer un furoshiki bleu orné de motifs de petits lapins blancs et qui abritait visiblement une bouteille. Non pas du saké mais un whisky japonais, grand cru de la maison Yamazaki, de dix-huit ans d'âge. Un grand classique beaucoup trop cher pour un humble petit commerçant et qu'il avait peiné à se procurer. Mais ce n'était pas important. Il avait enfin pu trouver le cadeau digne des présents offerts par Akemi et dont le plus informel était le plus précieux : son amitié.
Alors peu importe, oui, qu'il ne l'ait pas contacté avant. Peu importe qu'il ne sourit pas aussi largement que d'habitude en venant à sa rencontre dans son yukata dont la sobriété renforçait sa prestance. Usui, lui, lui offrit ce sourire qu'il donnait à tout le monde mais mâtiné d'une tendresse spéciale, d'une affection très différente. Il s'inclina lui aussi. Konbanwa Mishima-sama. Merci de me recevoir. Un simple échange de politesses, sous ce bel arbre qui embaumait la nuit bleue.
Un sourire qui répond à un autre, les deux un peu trop faux. Mais Usui s'en moquait : il ne voulait rien raviver. Seulement offrir une présence. peut-être pas celle rêvée, ni espérée. Peut-être pas non plus la plus essentielle. Mais une présence amicale. Une voix dans la nuit, pour soutenir et rappeler la beauté même lorsque lui-même y était devenu aveugle.

Ce serait un honneur. Il n'avait pas faim mais cela non plus n'était pas très important. Il avait simplement tendu son présent avec délicatesse, la voix rauque et fatiguée essayant de se montrer gaie. Ce n'est pas grand chose non plus, j'espère que vous l'accepterez. Son regard se déporta sur le bentô ouvert aux rayons lunaire et aux lumières tamisées de la demeure. Etait-ce des... souris ? C'était adorable. Et la pastèque qu'il avisa lui fit se douter que le repas n'était pas si fortuit que cela. Pas grand chose mais beaucoup pour lui... Et tandis qu'il s'installait en seiza de l'autre côté d'Akemi, face à ce jardin tout baigné d'une lueur paisible sur les graviers parfaitement ratissés, il réalisa l'évidence : ils étaient seuls dans un lieu privé.

Moses.

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Dans le petit jardin recouvert par la nuit, deux sourires s'offraient l'un à l'autre avec une fausseté qui dissimulait derrière la politesse une sincérité qui elle, était bien réel. Il y avait dans ces étirements de visages autant de pas chassés qu'il fut possible d'en avoir sans qu'ils n'en deviennent obséquieux car au delà des apparences, Akemi et Usui se liaient dans une amitié difficile mais sincère. Et si la franchise n'était pas leur for, c'était parce qu'ils étaient des hommes discrets, dissimulés, et très seuls. Ce soir, ils seraient seuls à deux. peut-être était-ce la solution à cette solitude qui, pour un instant fugace, devenait trop lourde pour les épaules du Yakuza. Heureux de voir le jeune homme, il le salua poliment d'une révérence consommée. Un silence le prit, sous le beau lilas des Indes. Ce soir, Akemi savait moins bien que d'habitude meubler ce silence qui n'avait pas besoin qu'on le remplisse, finalement. Il ne dit rien, son sourire comme seule parure d'un visage fatigué mais volontaire ; il ne dit rien, car c'était trop dur de faire comme si de rien n'était, pas trop demandeur de parler de ce qui le blessait. Le sourire d'Usui fut un baume pour son cœur heurté par le deuil : qu'il est bon de voir un ami venir à vous dans la tourmente. C'était rassurant.

"Merci d'avoir accepté", répondit le jeune homme sans enrobage mais remarquant tout de même : "vous avez été très prompt, j'espère que vous ne vous êtes pas dépêché. Mais je vous en prie, prenons place. Je suis désolé du manque de nouvelles, les choses se sont compliquées au sein du clan."

Le travesti ne donna pas de détails, profitant d'accepter le présent de son ami pour changer habilement mais un peu facilement de sujet. Il accepta le présent en s'inclinant respectueusement avant que sa curiosité visite les motifs du furoshiki bleu dressé avec art autour de ce qu'il devina sans peine être une bouteille. "Vous vous êtes souvenu qu j'adore les lapins, c'est une adorable attention", dit-il en élargissant son sourire de manière un peu plus sincère, s’attardant sur la forme avant de se pencher sur le fond. Il caressa le tissu et détailla la bouteille des doigts, essayant de deviner, "large tête, goulot ciré... c'est un whisky. Sans étui, donc un single malt. J'ai bon ?", il ajouta, "je l'accepte avec grand plaisir. Ce sera mon cadeau d'anniversaire. Je l'ouvrirais après le repas, avec votre accord."

Usui s'était souvenu qu'il aimait le whisky... le single malt était son préféré. Se retenant de montrer son enthousiasme, le jeune homme invita son ami à prendre place sur la terrasse en s'inclinant encore une fois pour le remercier, plus amplement cette fois, réellement touché de cette attention. Il se doutait que cette bouteille avait du coûter cher au brasseur mais il ne dit rien ; ce serait impoli de souligner les moyens de quelqu'un, et ce serait comme critiquer son cadeau : impensable. Le Yakuza s'installa alors en seiza d'un côté du bentô, laissant Usui se poser de l'autre. Deux paires de baguettes étaient posées sur des repose-baguettes et des serviettes, et Akemi déposa la bouteille sur le côté avant de se pencher sur les tasses en terre cuite. Il l'ouvrirait tout à l'heure, s'occupant du thé pour retrouver une belle contenance en s’abîmant dans ses gestes routiniers, ritualisés.

"Je n'ai que ça, je suis désolé. J'ai de l'eau sinon, si vous n'aimez pas le thé", dit-il sur un ton d'excuse avant de se saisir d'une serviette pour prendre l'anse de la théière en fonte sombre.

Il s’abîma un instant dans la contemplation presque torpide des graviers parfaitement ratissés de son jardin, à l'image de la manière dont il aurait voulu sa vie. Soulevant lentement la théière, il tira de l'autre main sur la manche de son yukata, comme il le faisait toujours, afin que de servir le thé. Le liquide d'un beau carmin - dûment infusé - avait l'odeur des fruits rouges et une note plus acidulée, plus florale. Il faisait attention aux détails, Akemi, pour oublier la grande image. Le liquide coula haut, pour s'aérer ; il servait le thé comme le faisaient les geisha pour leurs clients, avec des gestes mesurés, maints et maintes fois réalisés. Avec cette mécanique implacable d'élégance pour quelque chose d'aussi anodin aux yeux des autres. Un peu Yakuza, un peu dame de compagnie. Entre les devoirs traditionnels de l'homme et de la femme, entre les deux sexes sans être perdu. Il poussa la tasse en terre cuite vers son invité, prenant la sienne par dessous pour ne pas se brûler.

"C'est chaud, mais c'est une précaution bien inutile à vous dire, n'est-ce pas ?", demanda gentiment le jeune homme en souriant à Usui avant de cesser brutalement de sourire - chose rare - pour commencer gravement : "Kakei-san, je vous dois des excuses pour mon silence. Peut-être vous êtes vous inquiéter et il est inexcusable de ma part de ne pas vous avoir joint avant. Je suis un bien mauvais ami en définitive."

Mauvais ami, pour tout le monde. Son cœur se serra affreusement dans sa poitrine en repensant à cette amitié qu'il venait de perdre, charnière de toutes les autres car ayant été la toute première. Mauvais ami de tout le monde, ami de personne ; ses mains tremblèrent imperceptiblement sur la tasse, et il devint blanc comme un linge sans le vouloir, gardant le sourire. Ça faisait un mal de chien mais il n'ne montra rien, du moins l'espérait-il. Son aniki, disparu, envolé. parti en fumée. L'homme qu'il aimait et de ce fait, à qui il n'avait cessé de mentir. Mauvais ami amoureux, ami indigne. Akemi dut reposer sa tasse sans l'avoir touché, demeurant silencieux parce que, visiblement, il cherchait quoi dire. C'était gênant et inhabituel, mais il fit de son mieux.

"Je suis désolé, Kakei-san. C'est difficile d'avoir des amis et j'ai encore beaucoup à apprendre. Pussiez-vous me pardonner cet impair."

Comment accepter de demeurer sans Lex pour le restant de ses jours ? C'était affreux d'y penser et pour s'en prémunir, Akemi préféra se centrer sur Usui, et son manque d'empathie à son égard. Il posa ses mains sur le sol, une paire de vieilles plaques militaires cabossées qui juraient avec son apparence traditionnelle glissant hors de son col, pendant à son cou, avant de faire contrition en posant le front sur le dos de ses mains jointes en avant. S'excuser, s'abimer dans un geste rituel. Une mécanique bien huilée qui menaçait de s'enrayer à tout instant. Une machine a qui on venait de retirer un rouage central. Comment faire pour vivre, quand on a perdu l'homme qui donnait un sens à tout ce qui n'en avait pas ?

"Je suis vraiment désolé", dit-il lentement, "je suis un mauvais ami."

Le plus mauvais des amis, Akemi. A qui parlait-il, finalement ? Aux deux : celui que le destin avait mis sur sa route et celui qu'on lui avait retiré. Cacher son visage, c'était mieux. Cela masquait le fait qu'il souriait avec une larme naissante à l’œil. Ce soir, il était faible, mais peu importait. Seuls les hommes forts perdurent dans son milieu, et les larmes ne seraient pas permises. Aussi ne pleura-t-il pas, demeurant dans sa position d'excuse peut-être un peu exagérée car il ne savait pas bien quoi faire d'autre pour le moment.
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Des choses compliquées et beaucoup de silences pesaient sur leurs pas qui crissaient sur les graviers. Des fantômes, des idées noires sur fond de nuits blanches. Des chagrins et des tempêtes intérieures cachées dans leurs sourires et leurs manières pudiques. Ils se taisaient plutôt que de parler et c'était peut-être le mieux à faire. Peu importait à Usui les épreuves et les chagrins, face au plaisir simple de savoir Akemi en vie, bien qu'il s'interrogeait sur le prix à payer de cette chance... Il n'y avait rien d'enviable à être celui qui survit. Un sourire, pudique, délicat et il souffla :Ce n'est rien, je vous en prie. Il comprenait. Le temps était traître, parfois, lorsque soufflait la tempête. Il était là ici et maintenant et c'était la seule chose qui devait être importante.

Un sourire s'étira sur les traits du brasseur tandis qu'Akemi devinait rien qu'à la forme en quoi consistait son cadeau et son regard s'adoucit. Depuis le temps qu'il cherchait de quoi faire plaisir à Akemi, pour lui rendre la pareille de ses présents et du plus précieux... Il était simplement fier d'avoir tapé dans le mille et se redressa un peu, gonflé d'un innocent orgueil en sachant qu'Akemi appréciait, tant le motif de son emballage que le whisky. L'entendre parler de son anniversaire le troubla cependant : comment pouvait-il avoir ignoré une information pareille... Il aurait dû prévoir quelque chose en plus... Il aurait dû s'inquiéter de la date de naissance de ce drôle d'ami bien plus tôt... Mais il y avait plus urgent que de se fustiger. Plus urgent que de regretter tout ce qu'il n'avait pu ou su demander.
Faites comme vous préférez, bien sûr. Je suis navré de ne pas avoir su pour votre anniversaire. J'espère que cela rattrapera ma négligence... Il sourit, délicatement, installé face à ce grand arbre odorant, appréciant la sensation d'une brise un peu plus fraîche que ces dernières semaines étouffantes. Une seconde, le temps de fermer les yeux, il apprécia simplement ce moment, comme pour le graver en lui. Un instant de paix dans le tumulte. Une seconde dans l’œil du cyclone qui rugissait dans leurs deux cœurs fatigués de se briser. Un instant à deux, simplement côte à côte dans cette douce nuit parfumée de senteurs précieuses. L'ombre des grands pins bruissait dans ce gentil vent et les ombres nées des éclairages de la maison s'étiraient démesurément.

Du thé sera parfait, je vous remercie. Un pieu mensonge, glissé d'une voix douce. Il n'était pas friand de thé mais il aurait été bien impoli de le relever. Son regard se déporta du jardin aux mains fines qui servaient le breuvage foncé en une série de gestes grâcieux, si délicats et élégants... Tout ce que faisait Akemi était empreint de cette délicatesse, de cette parfaite maîtrise et de cette élégance qui lui collait à la peau. Et lui ne se lassait pas de le regarder, les yeux posés sur ce visage concentré et grave, aux traits un peu trop tirés plutôt que sur les belles mains de pianiste. Il aurait aimé savoir comment ôter de ces traits délicats tout le chagrin pudique qui s'y dessinait. Effacer du bout de ses propres doigts les cernes et les plis soucieux comme pour ôter tout fardeau de ce coeur solitaire. Mais il n'osait rien, de peur de tout perdre. Il n'avait pas d'amis, n'avait jamais réussi à s'en faire vraiment. Et il chérissait celui qui se tenait auprès de lui, figure fugace de son adolescence arrachée à ses fantasmes pudiques. Il lui sourit doucement, tendrement, prenant sa tasse dans un merci soufflé du bout des lèvres, se réchauffant agréablement le bout des doigts sur le grès.

La paix, fugace et volage, s'en fut à cette voix grave et contrite. A ces paroles pleines de contrition. Peu importe, hurlait Usui à l'intérieur. Peu importe : tu es là maintenant. Mais ils tissaient de pudeur leur belle relation, comme pour se préserver d'une douleur de plus en cet étrange jeu de miroirs. Ne vous fustigez pas, Mishima-sama. Ce n'est pas bien grave. Il essaya de le rassurer, de ramener des couleurs à ce teint livide. Et le voir en proie à tant de tourments malmenait ses résolutions, porté par des courants contraires. Il faisait plus froid de voir Akemi se prosterner le poussa à abandonner la tasse à laquelle il n'avait encore touchée. Son regard ne loupa guère ce nouveau collier qui - il aurait pu le parier - n'avait rien d'un apparat et tout d'un souvenir, au même titre que cet anneau doré qu'il conservait dans sa poche, peu importe le vêtement. Sa respiration manqua une inspiration et il ferma un bref instant les paupières sur sa propre détresse. Voir Akemi faire contrition lui broyait le coeur. Et toutes ces foutues résolutions se délitaient brutalement. Pouvait-il le laisser ainsi, balayer cela d'un mot poli, d'une banalité ? Tout son être se tendit en avant et il se rapprocha sur les genoux pour ne pas se gêner du bentô ou le renverser.

Tant pis pour ces foutues convenances et toutes les conneries qu'il avait déjà faites avec un autre. Tant pis si Akemi le congédiait ou le détestait. Ce n'était pas très important, au regard de cet appel viscéral et irrépressible. Ses mains ne tremblaient pas lorsqu'elles se déposèrent très délicatement sur les épaules d'Akemi, en un geste à la fois très sobre et paradoxalement aussi léger qu'une caresse, l'invitant d'une pression à se redresser. A ne pas rester ainsi, face contre terre, même pour y enterrer un chagrin qu'il comprenait mieux que personne... Vous n'êtes pas un mauvais ami. Excusez-moi de ne pas pouvoir vous laisser dire ça... Mishima-san. Vous êtes mon ami, mon précieux ami. Peu importe ce que vous décidiez de faire, ce que vous faites, ce que vous pensez. Je serais à vos côté, même dans la tempête. Il n'ajouta rien, la gorge nouée, des larmes cachées derrière la frange de ses cils abaissés sur la pudeur d'une expression plus tendre. Il n'avait pas le droit de pleurer, quand tant de tourments semblaient avaler Akemi. Il avait laissé ses doigts un peu plus longtemps qu'il l'aurait dû sur les épaules fines, cherchant à lui communiquer une présence mais était-ce trop ? Etait-ce déplacé ? Il aurait aimé pouvoir faire plus. Voler ce chagrin pour ramener un sourire merveilleux et sincère à ce visage paradoxal. Et tandis qu'Akemi levait la tête, Usui demeura ainsi, un peu bêtement, les deux bras tendus, avant de les ramener à lui, se raclant la gorge d'une gêne qui colorait son visage d'un rougissement.

Comment lui faire comprendre qu'il comprenait sans mal qu'Akemi faisait face à un deuil ? Quelqu'un dont il était proche sûrement ? Un ami ? Un amant ? Comment savoir ? Il aurait aimé recueillir les confidences sur le point de ces lèvres fines comme pour en chasser le chagrin, y ramener un sourire. Et il se fustigea de ses propres pensées : n'en avait-il pas assez fait ? N'avait-il pas assez mené sa vie à la ruine ? Il n'avait même pas été capable de retenir sa fiancée alors pourquoi présumer être seulement capable de consoler Akemi ? Sa vie était un fiasco... Un gâchis. Il se débattait avec une vie rendue quand il n'avait voulu que la perde... Sans un mot, il glissa ses doigts jusque dans sa poche, pour en retirer l'anneau d'or qui ne le quittait jamais, le déposant simplement entre eux, comme une évidence. Une confidence pour une autre. Dedans était gravée une date, neuf années plus tôt et deux prénoms...Silvia et Usui. La lune jouait sur l'or de la bague de fiançaille et il en détourna le regard pour fixer la voie lactée, si proche, si loin. Et chasser l'envie de pleurer. Il laissait à Akemi le temps nécessaire pour se reprendre ou lui parler. Il ne le forcerait jamais. Il le lui avait dit : il se tiendrait simplement à ses côtés.

Moses.

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Aux échanges polis sous les graviers bien ratissés s'offrait une étrange pudeur. Celle de sourires de convention avec cette pointe nécessaire de sincérité qui empêchait les deux partis d'éclater sur place. Celle, délicate et un peu hypocrite, qui maintenant les fondations fortes quand tout le reste foutait le camp, qui consolidait ce qui paraissait pour ne pas montrer ce qui était. Akemi était brisé à l'intérieur ; un cœur de verre brisé qui tenait avec de la colle, espérant qu'un jour les fissures pourraient se remplir d'or, que les faiblesses deviendraient des forces pour avancer. Mais ce soir, il était simplement dévasté malgré son calme de façade. Le cadeau d'Usui lui fit énormément plaisir mais peinant à exprimer de l’enthousiasme, il était resté simplement poli. Ce soir, les braises de son sourire se tarissaient et il peinait à exprimer quelque chose d'autre que de la fatigue malgré le fait que le présent le toucha profondément. Le travesti essaya de plaisanter mais rien ne prit et il se para d'un sourire très sobre, manquant de chaleur mais pas de franchise. Que disait-il ? Je suis fatigué. Rien de plus. L'hôte poli, un peu désincarné, mena son invité vers la terrasse en profitant du silence seulement ourlé du champ des rares grillons qui survivaient à Decay, comme tous réunis en ce lieu irréel, ce petit bout de sérénité factice volé au Japon. Un petit bout de paraître, d'illusion douce au cœur.

"Vous ne pouviez pas savoir", souffla Akemi sans plus de formalités, "ne vous fustigez pas pour ce qui n'est de votre faute. Il n'y a rien à rattraper", il eut un sourire fugace, "votre présence est présentement tout ce que je désirais ; je suis comblé."

Il ne mentait pas, très loin de là mais sa voix s'étrangla un peu sans trop de raison, et il se tut brutalement pour s'apaiser au son du vent qui chantait entre les branches des grands pins dont les ombres s'étiraient sur la route déserte succédant au jardin. Il considéra Usui en silence, hochant du chef pour commencer à servir le thé comme ce dernier avait donné son accord et s’abîmer dans un geste domestique, espérant qu'aucune pensée parasite ne viendrait le hanter durant leur échange. C'était peine perdue et le yakuza le savait bien. On ne peut combattre sans cesse cette bête affreuse qui pond dans votre âme. On ne peut demeurer seigneur solitaire au front sans devenir un Nobunaga ordinaire et brûler vif dans sa forteresse. Depuis ses errances en pensées, Akemi se sentit observé mais la politesse lui ordonna ne ne pas relever l'attention du jeune brasseur posé sur lui. Les yeux plissés, il porta le thé haut quand il le versa pour l'aérer, écoutant le bruit du liquide carmin qui emplissait les jolies tasses avant de passer la sienne à Usui. Leurs regards se croisèrent, mais Akemi demeura affreusement silencieux. Il n'avait rien à dire et préférait s'abstenir de le prouver par quelques creuses paroles sans intérêts uniquement faite pour meubler un silence qui lui était finalement salutaire. Le sourire ne venait pas, et il ne parvint à le forcer. Diaphane dans la nuit bleu, le travesti demeurait pourtant solide et paisible d'apparence ; rien que de la fatigue. Il était solide comme un roc, ainsi que se devait être l'héritier des Mishima.

"Ce n'est peut-être pas grave pour vous, Kakei-san, mais pour moi c'est un impair inacceptable. C'est cependant très aimable de votre part que de vouloir me rassurer... mais je n'en ai pas besoin."

L'instant d'après, Akemi fit contrition de la plus traditionnelle et le plus extrême des manières : en un parfait dogeza, la prosternation japonaise. Genoux, coudes et front touchaient le sol pour exprimer la profondeur de la honte mais aussi du respect qu'il avait pour son ami. Le Yakuza avait toujours été un homme de tradition, un peu excessif dans sa politesse mais ce soir la prosternation était également une échappatoire. Visage contre le sol, caché, dissimulé. Ses mains tremblèrent, parcourues d'un frisson électrique, lorsqu'il se souvint de la dernière fois où il s'était ainsi présenté. Il y avait neuf ans, Lex avait découvert son secret en même temps que le reste du clan et Akemi s'était agenouillé, face contre terre devant lui, pour s'excuser d'un mal qu'il pensait avoir commis. Il se souvint s'être soumis ce soir là, totalement et désespérément sans que son ami ne comprenne son geste. Plus la posture était impressionnante, et éventuellement douloureuse, mieux c'était. Symboliquement, le dogeza exprimait tout ce qu'Akemi ressentait pour son défunt ami, du plus noble au plus tristement humain. Parce que son amour était toujours passé par la soumission, mais Lex ne l'avait jamais compris. Pourquoi faisait-il dogeza ce soir, devant ce pauvre brasseur de saké tout écorché par la vie, qui ne tenait qu'à un fil ? Des situations-miroirs, pernicieuses et pourtant sans lien entre elles. Une souffrance silencieuse, mais pas tant que ça.

Car pouvait-il décemment avoir l'air silencieux lorsque deux mains se posèrent sur ses épaules pour l'inciter à se redresser ? Était-il si brisé en dedans que son masque parfait d'apparences se craquelait et lissait passer la vérité de son mal-être ? C'était inacceptable pour lui ; un signe de faiblesse. Mais le geste aussi léger qu'une caresse sur raison de sa colère latente envers lui-même et il releva doucement la tête pour regarder Usui dans les yeux. Un sourire triste vint naturellement ourler ses lèvres. Était-ce impossible d'enterrer son chagrin, ce soir ? Alors que le trop plein d'émotion menaçait de le briser, le travesti demeura enfermé en lui-même ; il n'y avait que comme cela qu'il parviendrait à survivre à Lex sans le suivre dans la tombe comme un vassal suis son seigneur. Il n'y avait que comme ça qu'il pourrait continuer sa route. Les paroles de son invité le touchèrent profondément et il retint un élan d'émotion visible qui fit encore plus pâlir son visage, se mordant la lèvre inférieure pour ne rien dire. C'était une si belle déclaration d'amitié, comme il en avait rarement reçu... elle le brisa totalement, alors qu'elle aurait du avoir l'effet inverse. Elle abattit son âme, ébrécha ses convictions ; blessa son cœur, disloqua les fondations même de ses forces, sapa son énergie. mais que c'était beau, et doux, et réconfortant. Que ça le rendait faible en cet instant, grand et maigre sur sa terrasse au vent du soir, infirme d'un amour avorté, mensonger, unique. Orphelin d'un lien qui fut le premier de tous, premier ami, premier amour. Premier regard sur lui, l'enfant renfermé.

"Vous..."

Il trembla alors, incapable d'articuler la moindre syllabe face à cette déclaration qui le toucha si efficacement qu'elle fit naître, pour une des rares fois de sa vie, une humidité coupable aux bords de ses yeux. Ne pas pleurer. Pleurer n'est pas permis. Pleurer est interdit. Il aurait aimé lui dire qu'il était indigne de son amitié mais rien ne vint d'autre qu'un "merci" soufflé du bout des lèvres, sincère. Être là dans la tempête... c'était le signe des vraies amitiés. Mis à qui, le travesti ne sut quoi dire et demeura silencieux de longues minutes face aux cils frangés de larmes naissantes de son vis-à-vis qu'il savait fragile et ne désirait que ménager. Il se souvint de son corps se balançant à la poutre principale de son échoppe, de cette vision qui avait marqué son esprit, trouvant son écho dans une tentative de suicide qu'il avait lui-même désiré faire il y avait quelques années, quand il pensait que sa vie était ruinée. Mais il avait promis : il avait promis à Lex de vivre, et ne pouvait se dérober à ce serment. Voir Usui rougit avait quelque chose de charmant qui ne cadrait pas vraiment avec leur scène, emplissant son cœur d'une nouvelle douleur qui ne portait pas de nom. Entre eux, l'anneau mystérieux s'annonça comme l'indice manquant au puzzle des intentions passées du brasseur et Akemi se pencha dessus, remarquant les deux prénoms à la lueur de la lune sur le métal précieux. Silva et Usui. Était-elle morte, elle aussi, ou avait-elle disparue ? Tant de questions qu'il n'osa poser par politesse, préférant saisir la main de son ami pour prendre la bague et la glisser dedans, refermant ses doigts d'une main douce mais ferme.

Peut-être auraient-ils du parler, s'ouvrir enfin, partager leurs douleurs muettes mais Akemi ne trouva présentement pas la force de formuler ses souffrances à l'oral. Il préféra un langage plus ancien que les mots, tenant les mains d'Usui dans les siennes. Il avait tant du souffrir, ce pauvre brasseur apparemment sans histoire. Alors le yakuza le prit-il dans ses bras sans un mot pour essayer de le consoler, de chasser un peu cette mélancolie qu'ils partageaient ensemble tout en étant différente. Il le serra tout contre lui sans insistance, comme le font les mères pour recueillir les craintes de leur enfant. Un geste étrangement maternel pour un homme, posant la tête d'Usui sur son épaule et la sienne sur le crâne du jeune homme, passant ses bras autour de sa taille.

Les véritables douleurs, les plus profondes, sont celles qu’on n’exprime pas... Les larmes qui coulent sont amères mais plus amères encore sont celles qui ne coulent pas.
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"Akemi et Usui sont sur un bateau..."
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Des larmes jumelles dans leurs yeux. Un sourire maladroit, qui tente de nier l'évidence de deux cœurs brisés livrés l'un à l'autre dans la quiétude du soir. Un long regard plus éloquent que les discours. Un regard qui en disait beaucoup. Et voir Akemi si vulnérable, sous l'armure en fer blanc, lui mélangeait les viscères sur un sentiment qu'il reniait sans un souffle. Et ce merci glissé entre eux, plus beau qu'un discours vide, avait une portée intense, plus forte que tout le reste. A quoi bon le remercier pour cette amitié jetée en pâture dans toute l'ironie de ceux qui n'arrivent plus à vivre autrement qu'à travers ces choses insignifiantes et creuses qui tissent le quotidien. Ils s'abîmaient tous les deux de la même subtile manière dans les choses les plus simples, comme si cela permettait d'annuler la douleur. Nier la réalité de leurs âmes brisées était peut-être le plus facile mais sentir les doigts d'Akemi sur les siens accrocha son coeur d'un battement de trop.

La bague dans sa paume était lisse, tiède, familière. Une petite bague de rien, achetée de mois d'économie de part et d'autre. Deux anneaux gravés de leurs noms comme une promesse brisée... Et ce collier au cou d'Akemi appelait au moins autant de questions qu'ils ne se posèrent pas. Le silence leur allait si bien finalement, miroir de leurs pensées hermétiques et pourtant si évidentes. Attiré par ces bras là en une étreinte délicate, la tête échouée contre cette épaule mince et délicate, il demeura un instant figé, la gorge sèche, les bras ballants, incapable de bouger, comme si cela suffirait à briser ce moment. La douceur de la joue, la soie des cheveux longs et défaits qui chatouillaient son visage creusait en lui des incertitudes mortelles. Et ce coeur pressé contre cette autre poitrine tapait, si fort, trop fort. Tais toi mon coeur... songea-t-il. Car avec ce tambour persistant qui cognait jusqu'à ses tempes, il y avait l'évidence qu'il persistait à vouloir taire. C'était trop tôt pourtant, pour l'un comme pour l'autre. Et le fiasco à vif d'une tentative de relation pesait lourd sur les épaules du brasseur...

Alors pourquoi fit-il glisser sa paume libre sur ce dos ployé vers lui. Une lente caresse qui aurait pu être celle d'un ami soucieux si elle n'avait été si douce, dispensée du bout de doigts prudents avant de devenir une paume posée sur les omoplates. Ils n'avaient pas besoin de parler, si aucun ne le voulait. Il devinait le pourquoi sans savoir qui mais ce n'était pas le plus important. C'était comme cette bague avec laquelle ses doigts jouaient machinalement, jusqu'à la passer presque sans y penser à son auriculaire, qu'elle avait ornée longtemps comme une promesse finalement bafouée... Et il ne parvenait pourtant à lui en vouloir, à la détester. C'était un chagrin impossible à défaire car il n'était causé par la faute de personne quand bien même celle qui était partie avait voulu creuser une plaie pour remplacer l'amour par la haine : pour être plus aisément oubliable. Ce n'était la faute de personne sûrement pour celui qui reposait sa joue sur la sienne. Il aurait voulu l'aider, effacer les sanglots qu'il devinait tapis dans cette poitrine au coeur emmuré et solitaire. Il aurait voulu beaucoup de choses... Mais il n'avait aucun autre pouvoir que celle d'être cette chaleur tiers, tiède et peut-être bien insignifiante.

La main parée de la bague monta doucement à cette joue dont il s'écarta à peine, assez pour pouvoir plonger dans les yeux sombres du japonais. Le bout des doigts frôlèrent si délicatement ce visage, comme s'il s'agissait d'un trésor précieux, inestimable même. Peut-être était-ce le cas. Et avant qu'Akemi le repousse ou cesse simplement de le voir, comme l'abandonnaient sans cesse ceux qui comptaient, il voulait sentir cette peau soyeuse sous la pulpe de ses doigts. Son regard chagrin ne s'éclaira pas sous son sourire qui n'existait que pour encourager cet autre homme beaucoup trop seul, soumis au ressac de ce même désespoir d'être celui qui demeure...
Usui chassa tendrement une mèche de cette longue chevelure, la replaçant derrière l'oreille de ce drôle d'ami. Il aurait aimé qu'ils ne soient si proches, que leurs visages ne se répondent si bien, miroir de deux pathétiques sourires qui ne voulaient rien dire. Ainsi enlacés, il semblaient quelque tableau bien trop romantique sous cette nuit bleue électrique, avec pour décors ce grand lilas japonais aux grappes odorantes. Les mots qui se coinçaient dans sa gorge semblaient tous superflus et creux. C'était peut-être le pire, après une déclaration d'amitié si vibrante, que de constater ce qui se faisait plus impérieux au creux de lui-même.

Le regard du brasseur de saké était porteur d'un sérieux presque douloureux, une attention entière et dédiée à cet homme. Sa paume quitta un instant le dos d'Akemi pour glisser doucement jusqu'aux doigts pâles, les saisissant lentement, avec précaution. Comme s'il allait se briser alors qu'il se voulait de roc. Comme s'ils pouvaient tous les deux nier les fêlures de leurs deux cœurs réduits en miettes si petites qu'il semblait impossible de les réunir. Et pourtant, comme il battait, ce coeur, à l'instant de se pencher sur Akemi pour lui offrir un baiser délicat. Pas sur cette bouche fine si souvent peinte d'un sourire menteur mais sur cette joue creusée de fatigue et de chagrin, peut-être un peu trop près de la commissure de ces lèvres pour être honnête. Comme deux garçons qui jouent à découvrir les premiers émois d'une adolescence dont on les avaient privés. Et pourtant, cela n'avait rien d'un jeu... ou alors bien cruel serait-il.

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Il était des soirs où le hasard mêlé à la fatigue, à quelques grammes de félicité comme de tragédies, faisait basculer les choses les plus simples dans des évidences pourtant tortueuses. Il était des histoires qui ne se disaient jamais complètement, dissimulé sous le velours pudique de l'amitié, du temps qui passe et qui ne laisse pas l'opportunité. Il était des liens qui ne se faisaient jamais, ou seulement dans les filigranes des "si" et des "si seulement". De belles histoires d'amour en toute amitié, qui mourraient dans l’œuf et renaissaient de leurs cendres ou au contraire, des passions contrariées par la vie qui s'étouffaient avant que d'avoir pu mettre le feu aux vies. Des yeux adolescents, les yeux dans les yeux comme sous cette nuit bleu qui atteignait à présent un noir d'encre de chine. Comme deux personnes si proches et si distantes à la fois, masquées de sourires et de faux-semblants ; de petits garçons solitaires, de petits soldats peut-être, quand il n'était pas tout simplement des hommes qui tentaient de survivre à la banalité. Le silence éloquent qui se distillait entre Usui et Akemi révéla ce que les mots ne savaient dire dans un langage informulé bien plus anciens que ce dernier. Le silence, et juste un peu de tendresse pour les chiens battu par l'existence. Un instant suspendu, fragile, qui aurait pu se briser au moindre éclat d'émotion.

Dans le silence, Akemi se souvint de cette voix qui demeurait dans son esprit, et qui lui disait combien il avait échoué et l'avait laissé derrière. Une voix qu'il n'entendrait plus jamais. Mais encore une fois, c'est le masque du sourire qui cacha cette abyssale douleur pour demeurer celui qui recueillait, qui consolait, qui prenait tout contre lui ; c'était le rôle qu'il désirait, sans penser plus avant. Il y avait dans sa tête bien trop de démons et d'anges qui les combattaient inlassablement, sifflant au dessus de sa tête lorsqu'il sentit ce cœur qui battait si fort contre le sien, prêt à percer la poitrine du pauvre brasseur. Le sien, fatigué, s'enflait à peine, battant une bien sereine mesure contre ses côtes. La douleur ne disparaîtrait pas - peut-être jamais - mais pour cet instant de grâce tout contre cet étrange ami, il se sentait plutôt bien. Malgré la perte et la douleur, malgré les doutes, la crainte de demain. Il avait rêvé un instant d'un monde où demain n'existerait jamais, saigné aux quatre veines de la plus traditionnelle des manières avant de se souvenir de quel destin il avait retiré Usui, sur sa poutre ; ce ne serait ni correct, ni digne de lui. Et tous ces hommes qui comptaient à présent sur lui... alors il ferait ce qu'il faisait toujours : il vivrait, pour les autres. Lex lui avait ordonné de vivre, et il vivrait. Pour tous ces lendemains obscurs et ces journées plus tendres. Demain, ça ira mieux, songea Akemi en poussant un soupir d'aise.

Il le tenait contre lui comme un inestimable compagnon de route, et l’ambiguïté qui se diffusa ensuite ne vint pas de ses gestes, ni de ses dires. C'étaient ces gestes tendres et prudents, cette main au creux de son dos, trop lente, ce regard, silencieux et éloquent à la fois. Une main sur sa joue, soudain, qui le fragilisa plus qu'il ne l'aurait voulu sans le montrer. Le Yakuza ferma profondément les yeux et se laissa aller contre cette paume chaude, le cou, gracile, doucement incliné sur le côté. Ses yeux mi-clos, frangés de longs cils qui paraient de grandes ombres ses iris noirs, exprimèrent une émotion inattendue, pudique mais bien présente. Un petit quelque chose qui changea la tournure de la scène et les firent se regarder un long instant comme autre chose que des étrangers, que des amis, peut-être. Une alchimie particulière ; au creux de la main abîmée d'Usui, Akemi se sentit précieux. Lui, la chose ces vieux messieurs devenu Oyabun à son tour, objet des convoitises, esclaves des désirs sans jamais avoir exprimé les siens. Et tout l'amour l'amour qu'il avait n'avait jamais pu se dire. A présent, il était trop tard. Mais de se sentir l'objet de l'attention précautionneuse de ce garçon qui n'avait jamais été qu'une donné anonyme de son passé - un simple gamin dans une arrière-cour - lui fit un bien fou. Son visage aux traits fins retrouva de ses couleurs progressivement et par réflexe, le travesti entrelaça ses doigts avec ceux de son ami dans un geste d'une grande tendresse.

Penser n'était plus au rendez-vous alors que le corps s'exprimait plus vite que la pensée, sans chercher ce qui est juste et qui ne l'est pas. Sentir ce chaste baiser - baiser d'ami, échoué au coin de ses lèvres, ou de sa joue - le fit se pencher avec plus d'honnêteté pour compléter ce qui avait été fait. Ses lèvres se posèrent doucement sur celle d'Usui, posant ses deux mains à plat sur le torse du jeune homme sans plus rien dire, profitant de l'instant présent. Un instant toujours trop fugace, toujours trop fuyant. Ce n'était pas un baiser d'ami, pas un baiser d'amour. C'était un baiser d'envie, parce qu'il pouvait être fait. Une embrassade qui n'avait pas besoin de réfléchir. Un baiser qui s'attarde. Qu'il l'aime ou pas, qu'il l'aime bien n'était pas la question. Il était question de deux âmes solitaires heurtées par la vie qui avaient besoin de se rejoindre un instant dans ce que la nature faisait de plus simple pour oublier, pour se reposer. Les mains d'Akemi remontèrent pour prendre le visage du brasseur en coupe, très doucement. Ces gestes, il en avait l'habitude mais il revêtaient ce soir un sens tout nouveau. Ce baiser, ce n'était pas pour aimer ou être aimé, pas pour consoler ou être consolé. Ce baiser était là parce qu'il avait une raison d'être, mais ne cherchait pas plus loin. Il était doux et très paisible, très appuyé, très long ; c'était un baiser du cœur, sur le cœur. C'était le baiser d'un homme qui avait de la tendresse à partager mais qui vivait dans un monde trop dur pour avoir le droit de l'offrir.

Alors, ce soir, il la donnerait à ce précieux ami un peu ambigu qu'il regardait droit dans les yeux avec chaleur, prenant ses mains pour les poser sur son torse pour lui faire ressentir l'émoi qui faisait accélérer son cœur. Il avait envie de se donner, de s'offrir à ce drôle de petit brasseur qui essayait de faire croire que sa vie était sans histoire, mais qui comme lui n'avait que des sourires de façade. Lui faire oublier quelques précieux instants, lui faire oublier en lui, que ce monde ne l'avait pas épargné. Leurs lèvres se séparèrent doucement et Akemi rouvrit les yeux, la gorge sèche mais les yeux secs, ses joues parées du pivoine d'une gêne pudique. Que dire qui ne gâcherait le moment ? Il garda les mains d'Usui contre son torse, les siennes posées dessus à plat. Ce soir, il laisserait parler le pauvre organe dans ce buste, et ne dirait rien d'autre. Une chose pourtant lui vint à l'esprit, pour que rien ne soit ambigu et douloureux :

"Prenez-moi, si vous êtes d'accord... créons-nous un beau souvenir rien qu'à nous, ensemble, et qui deviendra un refuge quand la vie sera trop dure. Cela ne nous fera pas oublier nos chers disparus, mais pour quelques heures, nous n'aurons plus besoin de penser que l'un à l'autre. Qu'en dites-vous... Usui-san ?"

Un prénom plutôt qu’un nom de famille pour respecter la tradition mais réduire le fossé qui les séparait. Et Akemi offrit un sourire un peu triste à son ami ambigu, mais plein de chaleur et de force, gardant ses mains tout contre sa peau tatouée, réchauffée de la promesse d'une nuit partagée à combattre ensembles les anges comme les démons, le destin d'ici bas comme celui les disparus.
Lyxiae
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"Akemi et Usui sont sur un bateau..."
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Un baiser délicat, ni vraiment d'ami ni tout à fait d'amour. Et l'évidence cruelle, à l'instant de sentir les mains pâles se déposer sur son torse, d'en avoir envie, bien trop envie et depuis bien trop longtemps. Il soupire tout bas, son regard se noit un peu dans celui qui lui est rendu. Toutes ces fêlures en eux seront-elles un jour comblées d'un or merveilleux ? Il ne sait s'il faut y croire, s'il veut y croire. La seule chose importante maintenant, c'est cet autre, pas tout à fait un étranger cette fois, dont les lèvres tendres se font cette fois pressantes sur les siennes, comme la plus évidente des réponses, la plus facile des glissades. La bouche d'Akemi sur la sienne n'est pas repoussée, leurs doigts s'emmêlent un peu plus et c'est là, comme une gêne dans la poitrine, quelque chose qui n'a rien à y faire mais qui existe malgré tout. Le temps n'a fait que déformer la réalité. A qui aurait-il pu la confier, lui qui n'avait personne d'autre que ce grand-père trop sévère ? Comment s'avouer que cet autre garçon croisé de loin en loin nous plaisait plus que pour une amitié tout aussi impossible qu'une attirance déraisonnable ?

Ce lien du passé, secret, muet, jamais exprimé est une fleur qui fleurit dans le noir. Une mauvaise herbe dont on ne veut pas mais qui est là quand même, forçant le plus épais des bétons qui emmure l'âme. Il se tait, pour simplement le regarder, sans un mot mais avec tellement de tendresse : comme si Akemi était plus fragile que ces belles tasses qui laissent refroidir des thés qu'ils ne boiront visiblement pas tout de suite. Un petit coeur de porcelaine piétiné par des forces qu'il ignore et pourtant... Les mains remontent capturer le visage du brasseur et son regard se fait étrangement intense à l'instant de recevoir un second baiser, faisant glisser ses propres doigts sur les poignets délicats, comme pour le dissuader de changer d'avis. Ce soir, il ne veut plus penser encore une fois mais il demeure en lui l'épine du fiasco avec Ace, touillant comme un mal-être diffus. Mais c'est différent. Tout est différent. L'air du soir au silence seulement crevé par les stridulations des grillons et le bruit du vent dans les pins appelle à une proximité qu'il ne peut plus empêcher. Et il ne veut pas non plus se dérober à ce baiser, qu'il rend lentement, s'adaptant étrangement facilement au rythme de son partenaire, jusqu'à ce qu'ils se séparent à peine.

Ce rosissement des joues pâles ne rendait qu'Akemi plus beau encore, ses cheveux défaits, si simple comparé à l'accoutumé. La douleur accentuait sa beauté tragique et un peu éthérée mais les couleurs de la vie qu'il ravivait sur ce visage était peut-être plus doux que le reste. Et ses doigts déposés sur le torse masculin bien que fin, goûtaient à la douceur de la peau chaude et tatouée. Encore cette évidence : celle de cette envie de lui arrachée à ses tripes. Et lui qui croyait avoir oublié... Avoir enfoui au fond, tout au fond, ce qu'il avait pu ressentir...
Vous n'avez pas besoin de me convaincre, Mishima-sama... glissa délicatement le brasseur d'une voix douce, bien que rauque, délaissant un instant le torse d'une main pour caresser délicatement la nuque gracile, à la base des petits cheveux, appréciant leur douceur. Ce soir, je vous suis tout dévoué. promit-il de nouveau, tendrement, oubliant le bentô et le thé qui n'étaient pas si importants. Rien n'était plus capital que ces lèvres dont il reprit tendrement possession pour un baiser plus profond, cherchant le point de cette autre langue de la sienne, goûtant à cette saveur qui faisait qu'Akemi était Akemi. Ses gestes demeuraient posés, étrangement calmes malgré cet électrisant échange qui, s'il ne pouvait se rapprocher du parfum fugace de Silvia, n'en était pas moins une fragrance désirée en secret. C'était peut-être stupide, peut-être qu'Akemi ne voudrait plus jamais le revoir après cela alors autant ne pas hésiter, se jeter à corps perdu dans cette sensation grisante qui remontait de ses reins en vagues de chaleur successives. Goûter une fois, une seule, à ce fruit défendu d'une adolescence compliquée, tortueuse et secrète.



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Dernière édition par Usui Kakei le Sam 29 Aoû - 14:12, édité 1 fois
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