[T1 : Speed-Dating] Caprice des dieux

« - Putain, bon dieu, faites en sorte que je me iench aujourd’hui. »

Ce fut les premiers mots qui sortirent de la bouche de monsieur Holyman au réveil, il jeta un rapidement coup d’oeil l’horloge accroché au mur avant de se lever et de faire sa routine habituelle. Prendre un petit déjeuner, faire de l’exercice, prendre une douche et finalement sortir en ville.

Au bout de deux heures de marches, on pouvait le retrouver dans un parc, entrain de fumer une cigarette, les bras écarter le long du banc.

« - Hey bah si, encore une putain de journée à rien foutre. P’t’être j’devrai aller régler mes comptes avec les russes en dehors de cette ville, au moins, si j’crève, je me ferai plus chier.»

Il soupira un grand coup avant de jeter sa clope à la poubelle la plus proche et de s’en aller du parc, continuant son escapade dans les rues. C’est au bout d’une dizaine de minutes qu’il fut accoster par deux jolies femmes lui proposant de faire de « belles-rencontres » et plus si affinité.

Autant vous le dire tout de suite. Il n’a pas fallu longtemps avant que Bruce accepte de rentrer dans le bâtiment pour participer à un speed-dating. Après tout, qui aurait refusé une demande si gentiment émise par les deux charmantes demoiselles en face des portes ? D’autant plus qu’elles lui avaient promis de rencontrer un tas de femmes plus jolies les une que les autres à l’intérieur.

A l’intérieur depuis une vingtaine de minutes, il n’avait pas réellement écouté le discours de ce qui semblait être l’organisateur de l’événement, à vrai dire, il n’en avait rien à foutre, il voulait juste rencontrer les « bonasses » qu’on lui avait promis. Bruce préféra donc siroter son verre de vin et  manger l’un des sandwichs disponibles, rêvant d’une nuit de rêves avec l’une des nymphes de la soirée. Il fut rapidement sorti de sa torpeur en entendant son nom, il leva un sourcil en l’air terminant rapidement le Sandwich qu’il avait en main avant de se frotter la bouche avant sa manche. Il se recoiffa rapidement, réajusta sa veste et partit en direction de sa table.

Il siffla un grand coup en voyant la bombasse gothique assit à sa table. Une magnifique jeune femme aux yeux bleus et habillé tout de noir. S’approchant de son point de rendez-vous, il se murmura à lui même

« - Hey bah putain Bruce, on t’a pas menti, si elle est l’entrée, tu peux avoir hâte de goûter au dessert. »

Elle avait remarqué son arrivée et lui tendit la main en se présentant.

« - Bah dit donc, ça en fait un long prénom Marie, moi c’est Bruce Holyman et… Bon, chez moi, on fait plutôt la bise pour se présenter mais si tu préfères faire comme les vieux potes, j’vais pas te brusquer.»

Il lui serra la main, un sourire charmeur aux lèvres avant de s’asseoir à la table.

« - Et donc, toi, tu fais quoi dans ta vie ?»

Notre séduisant jeune homme s’était installé sur le chaise, son pied gauche sur le siège et son bras droit à l'arrière du dossier, admirant de bas en haut la gothique en face de lui. Il jeta un rapide coup d’œil aux tables à côtés. Il semblait être l’homme le plus chanceux des environs. Malgré sa posture décontracté et son regard ailleurs, il écoutait avec attention les propos de la p’tite dame en face de lui.

« - Agent de recouvrement ? Ouaip, j’crois voir,tu refais les toitures et tout le tralala qui va avec. Ma foi, c’est un drôle de métier pour une p’tite dame comme toi, fait attention à pas tomber du toit, ça serait dommage que ton jolie minois soit abîmer à cause d’une chute. En te voyant, j’aurai jamais cru qu’un bout de femme comme toi bossait dans le bâtiment. Comme quoi, l’habit fait vraiment pas… Euh l’artisan… ? C’est bien ça l’expression ? M’enfin, j’pense qu’on s’en branle tout les deux. Donc, vu que t’m’as précisé que c’était dans le domaine sociale, j’présume que tu fais dans tous ce qui est HLMs, logement sociaux et autre joyeux bordels pour les pauvres ? M’enfin, ma p’tite, j’vais garder ton numéro ou ta carte, j’ai ma toiture qui est endommagé à cause de ces connards de SDFs qui ont squatté ma baraque avant moi. Donc si tu pourrai me la refaire au black, semblant de rien, j’te glisserai un p’tit billet pour te remercier.»

Il tourna de nouveau sa tête, la fixant dans les yeux, toujours un sourire aux lèvres. Il fallait l'avouer, quand il avait vu cette demoiselle aussi bien habillé, il l’avait directement pris pour une connasse de bourge mais non, c’était l’inverse, une fille travaillant dans l’humanitaire et prête à aider son prochain quitte à abîmer ses mains.

« - Ma carrure et moi, c’est une longue histoire. Yep, déjà, t'as raison sur un point, j’ai ma petite routine quotidienne pour garder ce corps d’athlète en bonne état mais y’a pas que ça. On peut dire que c'est mon instrument de travail !! Sinon, on fait pas long feu dans ma carrière ! T'sais quoi ? Si t’es gentil, j’te laisserai peut-être tâter la marchandise. »

Il lui fit un clin d’œil avant de continuer.

« - On peut dire que moi aussi, j’bosse dans le « social ». Bon, suis pas comme toi, j’bosse pas dans le bâtiment. On peut dire que j’aide mon « prochain » à régler ses problèmes à ma manière et mon « prochain » est souvent à la tête d’une corporation ou bien  milliardaire… M’enfin, j’te rassure, des fois, j’aide aussi les plus pauvres mais ce qui rapporte le plus est d’aider les hauts placés. Bordel de merde, si tu verrai combien juste un contrat rapporte. Vu ma thune, j’dois facilement pouvoir remplir plusieurs piscines de billets. »

Il leva la tête en l’air, le regard rêveur.

« - J’en ai vécu des choses en six ans de métier et le plus beau dans tout ça, j’ai pas un seul échec, cent pourcent de réussite, tu te rends compte ? La preuve en est, suis vivant devant toi ! Un jour, t’as un mec qui voulait me coller une balle dans le crâne, manque de chance pour lui, il était face à Bruce et c’est lui qui est reparti la queue entre les jambes. Bordel, tout ça me rappelle la fois où j’ai eu une mission dans le Sahara. On était une quinzaine sur celle-là et on avait été engagé par l’ONU ou une connerie similaire. On devait s’infiltrer dans un laboratoire clandestin qui bossait sur un virus, une bactérie ou un truc du style sauf qu’ils avaient oublié de nous prévenir qu’il y avait cent-cinquante hommes surarmée à l’intérieur. Au départ tout allait bien, on avait réussit à s’infiltrer, on avait assommé des gardes et des scientifiques pour prendre leurs tenues. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes sauf que...»

Il soupira un grand coup avant de replonger son regard dans celui de sa partenaire.

« - Il y avait un agent double dans tout ça, cette connasse de Carnage avait été payé le double pour nous trahir en plein milieu de la mission… Pas besoin de te dire que ça a finit en bain de sang… Bon, la mission a été une réussite totale mais sur le groupe de quinze, on était plus que trois survivants… J’y pense, faudra que j’prends des nouvelles de Taz et de Mistral d’ailleurs.»

Il s’étira les bras en l’air avant d’allonger ses jambes sous la table.

« - Ce que je fous ici ? On peut dire que je cherche des nouvelles rencontres et plus si affinité. Je suis pas à Decay depuis très longtemps donc j’ai pas encore eu la chance de rencontrer beaucoup de monde. On peut même dire que je me fais bien chier en c’moment. J’vais t’avouer que c’est difficile de trouver ma moitié lorsqu’on est un oiseau migrateur qui doit voyager énormément pour son taf. Donc j’ai jamais pu vraiment faire mon nid dans mon coin du paradis mais tu sais quoi ? Plus je te vois et plus je me dis que ce paradis est entre tes sei… Euh tes lèvr… Tes bras ! Haha ! Oui, entre très bras ! Et sinon, toi, tu recherches quoi ? Et pourquoi une si jolie demoiselle comme toi n'a toujours pas un homme à ses côtés ?»

Il ouvrit grand les yeux avant de taper de son poing serré sa main gauche, comme si une révélation lui était venu à l’esprit.

« - Ah mais oui, merde ! C’était donc ça ! T’es une récupératrice de dettes ! Faut mieux choisir tes mots m’a p’tite, ça peut porter à confusion ! Donc, j’présume que vu ta beauté, on t’envoie charmer les clients pour qu’ils payent ? Ou alors tu les occupes juste le temps que d’autres gars récupèrent l’argent ? Ça a l’air vachement intéressant ton boulot, j’devrai peut-être m’y mettre aussi, après tout, j’ai peut-être pas tes « beaux atouts » mais moi aussi j’ai de bons arguments pour qu’on rembourse les dettes.»

Il souffla un coup en levant la tête en l’air, puis retourna admirer les beaux yeux de la demoiselle toute vêtue de noire. Il lui fit son plus beau sourire avant de retirer sa chemise et de la placer contre le dossier de sa chaise. Il était maintenant possible de voir des pectoraux à faire rougir des athlètes mais aussi de jolies veines traversant ses bras et montrant la véracité des propos sur la « marchandise » qu’il pouvait lui offrir pour mille et une nuit si elle le voulait.

Voyant les mains de sa conquête commencer à empiéter sur son territoire, notre ami Bruce fit de même. Ses mains s’approchèrent petit à petit de celle sa partenaire avant de les effleurer tendrement du bout de ses doigts.

« - Ces mains ne sont pas que bonnes à tuer, je suis aussi très doué pour procurer des massages, qu'ils soient thaïlandais, orientales ou même « aphrodisiaques ».»

Regagnant petit à petit son territoire, il en profitant pour cette fois-ci, entremêler ses doigts avec celle de sa future amante.

« - T’as bien raison d’être exigeante, c’est pas tous les jours qu’une fille de ton calibre débarque, encore moins à une soirée comme ça. Sérieusement, le nombre de mecs qui doivent se retourner dans la rue pour te mater, tu peux même pas l’imaginer. Dans tous les cas, t’as pas à t’inquiéter pour moi car j’adore le challenge.»

Il s’arrêta quelques instants pour rapprocher son torse de la table, toujours ses petits yeux émerveillés par la beauté de la demoiselle en face de lui avant de lui murmurer des doux mots.

« - Et sinon, rapports charnels ? T'es plutôt une chien... Soumise ou Dominante ? Si tu veux savoir, j’en ai connu des cocho… Coquines qui adoraient être dominantes au lit, tu sais, et certaines ont vite changé d’avis vu les spasmes qu’elles ont eu toute la nuit. J’te parle même pas de l’état de leurs draps le lendemain.»

« - T’es donc une princesse surprotégée dans sa grande tour d’ivoire mais franchement cette « grande tour », elle ne t’ennuie pas ? Tu ne voudrai pas te faire kidnapper par un beau et viril barbare qui t’amènerai vers de nouvelles aventures et vivre des instants de débauches ? Crois moi, vivre dans le pêché, ne serait-ce que de temps en temps, ça te fait un BIEN FOU. Franchement, mes plus beaux souvenirs sont les lendemains de cuite quand je me réveille dans le lit d’une ou de plusieurs bonasses nues.»

Sentant quelque chose lui caresser le pied, il sentit comme une envie de plus en plus pressante de connaître plus en détail et surtout en profondeur la femme en face de lui. De ses deux pouces, il se mit à lui caresser le dos de ses mains et il remonta tendrement son pied libre vers la jambe de son partenaire afin de la câliner.

« - C’est étrange, en te voyant, je ne te pense pas « innocente » dans ce domaine là. Je sais pas, c’est mon petit doigt qui me semble me le dire et peut-être deux ou trois autres trucs.»

Il continua de sa main gauche à caresser la main de la gothique avant de ramener son poing droit comme appuie pour son menton. C’est toujours son sourire aux lèvres qu’il reprit la parole.

« - Tout d’abord, il y a le fait que ton pied semble pas mal baladeur. Toutes les vierges que j’ai rencontré n’étaient pas aussi tactile que toi mais tu me diras, t’es peut être la perle rare dans une mer de moules ? La deuxième chose est le fait que tu me dévores des yeux, t’as l’air de bien apprécier la marchandise, hein ? J’pense qu’une pucelle aurait détourné les yeux en rougissant devant un corps comme le mien, sans vouloir me l’ouvrir.»

Il pencha la tête sur le côté, toujours le sourire charmeur aux lèvres, il en profita même pour montrer ses jolies dents blanches et rapprocher sa main libre vers le visage de Marie-Anne afin de lui caresser affectueusement sa joue droite.

« - Ouais et la dernière chose qui me fait penser que t’es plus tout à fait pure, c’est que lorsque je t’ai parlé de tes « préférences » dans le sport de chambre, t’as eu un p’tit rire. Sans vouloir te vexer, une fille encore vierge aurait jamais ri à ma question, elle aurait rougie, détourné le regard et m’aurait sans doute insulté de pervers aussi...»

Il ferma les yeux en soufflant, avant de ramener ses deux bras croisés à l’arrière de son crane et de se balancer sur sa chaise. Il tourna son regard vers la table voisine quelques instants avant de se perdre de nouveau dans les yeux de la dulcinée en face de lui.

« - M’enfin, t’m’diras, je suis qu’un idiot qui n’est bon qu’à suivre les ordres qu’on lui donne. Donc j’dois sans doute me gourer et t’es aussi vierge que la sainte-Marie, mère de Jésus de Nazareth. Bon, dans tous les cas, c’est pas car un mec t’a pas encore repeint de l’intérieur que tu peux pas avoir de préférences ou de fantasmes. Si ma question te gêne, hésite pas à me le dire et à pas me répondre, j’comprendrai, une femme comme Toi veut peut-être se préserver de mecs comme MOI. J’espère pour toi que tu trouveras le bon parti… Mais putain, qu’est que je balance moi encore comme connerie ? Le bon parti, il est juste en face de toi !»

Sentant une odeur de cigarette lui venir aux narines, l’homme jeta des regards autour de lui. Sérieusement, Bruce aussi avait envie de s’en cramer une mais il avait accepté de se plier aux règles par respect pour le proprio mais surtout par respect pour les autres personnes autour de lui qui ne supportaient peut-être pas l’odeur ou la fumée.

V’la qu’au même moment, la princesse en face de lui se mit à tousser et à utiliser sa main comme une idiote pour avoir un peu d’air. Il serra des poings et eu une soudaine envie de se lever pour peter la gueule du ou des irrespectueux incapables de suivre les règles basiques de la vie en société.  Cela valait-il vraiment le coup Bruce ? De gâcher ta soirée et sans doute celle de ta partenaire juste pour éclater la gueule de certains merdeux ? Pas sûr, il prit une profonde respiration et repartit dans sa discutions avec sa « future » concubine.

« - En effet, les princesses sont souvent capricieuse et ça s’peut s’comprendre pas mal. Elles ont tout, de l’argent, une grande tour où vivre et même des beaux chevaliers pour les séduire et c’est là que le barbare viril entre en jeu. Sérieusement, tu penses pas que la princesse en aura ras les ovaires des poèmes qui se ressemblent tous de ces tapettes ? Tu penses pas qu’elle va vouloir de l’exotisme ou des épices dans sa vie ? Bah v’la la meilleure des épices, un putain de viking qui débarque torse nue et qui la prend avec elle pour lui montrer c’est quoi un mec, un vrai. Lui, il va pas te raconter des poèmes ou des histoires de nunuches avec une morale à la con à la fin.  Lui, tu sais ce qu’il va faire ? Il va aller prendre par la seule force de ses bras les châteaux et les terres de toutes ces tapettes en boites de conserves. Lui, il va pas te raconter une histoire pour t’endormir, il va te montrer c’est quoi être une femme au lit jusqu’à ce que tu t’endormes dans ses bras, crevé après tout ces efforts alors que le soleil se lève.»

Il s’arrêta quelques instants, laissant la jeune femme avoir droit à une pause après une telle explication. Il en profita pour regarder sa montre. Il aurait voulu que les secondes durent des heures mais il n’était malheureusement pas dans un ascenseur. Il avait pris son temps pour la draguer mais le temps, lui, ne l’avait pas attendu. C’est ainsi que l’heure continuait de tourner et que le gong final risquait de sonner à tout moment.

« -J’ai du me tromper alors, c’est vrai qu’une vierge peut être intéressée par tout ça, surtout vu l’ampleur du porno de nos jours. Donc en général, tu te touches sur quel genre de vidéo ? Perso, je suis plus POV threesome avec deux femmes donc si t’as une pote de libre, hésite pas !»

Il se mit ensuite à rire avant de terminer.

« - Pour te convaincre ? Y’a rien de plus simple, on passe aux actes ! Je ferme ma gueule, je prends ta main et on s’en va chez toi ou dans un hôtel ! »