Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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Akemi Mishima
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A l'heure où les sourires se cachent sous le verre, où le cœur des négociations s'expose, les cartes s'abattent enfin sur le tapis de jeu. Le souffle court, les joueurs, les malfrats ne s'affrontent pas vraiment. Ils se jaugent, comme dans un Grand Duel dirigé par un cinéaste de renom. Ils changent de main, ils bluffent et se mesurent. Ils s'empoignent en pensées et leur corps-à-corps se fait plus subtil. L'or est à la clef, pour les cow-boys comme pour les samurai, comme dans un vieux film démodé. Ni bons, ni brutes mais assurément truands dans leurs silences. Chacun parle, l'autre écoute. Les schémas se complexifient, les esprits s'affirment. C'est dans cette tension qu'il se sent vivant, Akemi. C'est dans ces instants de grâce comme de crainte qu'il se sent vibrer jusqu'à l'âme. Mais s'il s'amuse, il ne joue pas. Ce serait comme danser sur le fil d'un rasoir, et soudain tomber non pas d'un côté ou de l'autre, mais tout simplement sur lui-même : une pure folie. La politesse de Livia Lombardi était agréable, mais ses regards fixes montraient sa nature ombrageuse, guère patiente. Il se sentit en aise qu'elle prenne le temps de lui accorder un peu de son temps, et se dit qu'il avait ainsi l'assurance d'avoir retenu son attention. La voir froncer les sourcils n'est pas forcément bon signe, mais pas nécessairement encore un faux-pas. Il doit s'en assurer.

"J'en ai effectivement entendu parlé et c'est cela même qui a motivé mon entreprise à votre endroit", il lui rendit son sourire, contrôlant ce qu'il montrait de lui, "les idéaux sont le moteur des grandes entreprises, l'argent et la sueur son essence. J'entend bien, et je respecte cela."

Le jeune homme écouta son interlocutrice développer sa pensée avec beaucoup d'attention, se touchant les lèvres du bout des doigts comme à chaque fois qu'il était concentré sur quelque chose. Son joli minois trompeur affichait de la bonhomie, de la patience. Elle aimait s'entourer, mais quel leader n'appréciait pas cela ? Le tout était de bien choisir ses hommes et ses proches mais il la savait apte à ce choix. Elle n'était pas arrivé à ce résultat en manquant de jugeote, après tout.

"S'ouvrir est toujours compliqué lorsqu'on est un leader, c'est un geste délicat. S'ouvrir à une personne, c'est parfois prendre le risque de la dresser contre soi", il opina du chef, "je met beaucoup de soin dans mes relations."

Ce n'était pas un bavardage de plus pour lui, mais une manière voilée de dire à la donna qu'il était un homme prudent qui avait des rêves, mais qui ne les partageait qu'avec certains élus, et qui prenait soin de se mettre en sécurité. Quand elle lui dit qu'elle était curieuse, Akemi sentit que les choses s’accélérait et l'écouta attentivement. Il hocha du chef quand elle dit avoir besoin de garantis ; il ne la connaissait pas, contrairement à ce qu'elle disait mais les bons dirigeants n'acceptent pas les choses sans assurance. Il s'en sentit rassuré : le travesti ne voulait des affaires qu'avec des gens sérieux, intraitables même. Il se sentait gâté. Il posa son menton entre son pouce et son index, réfléchissant un moment à quoi lui répondre en toute franchise. Il la laisse ainsi finir, sentant bien qu'elle n'avait pas terminé de s'exprimer.

"La force réside dans un cœur honnête, est la devise de notre clan. Un plan propos de manière honnête - c'est-à-dire profitant à chaque partis - est plus enclin à être accepté. Si tout est bien ordonné, clair et profitable, refuser serait un dommage plutôt qu'une protection. Personne n'est contre l'argent", Akemi renchérit après un instant, "je vais développer, avec votre accord."

Il se fendit d'un sourire, conscient que le secret qui plainait sur les clans Yakuza et le Conseil était aussi un obstacle aux négociations dans certains cas. Le travesti soutint le regard de l'italienne avec calme et sérénité, tenant bon malgré les circonvolutions complexes de leur échange. Un instant de silence leur offrit du répit à tout deux, et il reprit :

"Mêmes les plus petites alliances sont profitables, comme vous dites. Je n'ignore pas en effet le caractère très secret de notre organisation et les difficulté que cet hermétisme ouvre. Nous sommes au contraire un parent sage de notre organisation, en accord avec les traditions et plutôt bien vu. Faites questionner les gens du coin sur notre réputation : aucun ne refusera de vous dire la vérité, vous verrez. Nous sommes en bonne forme", il eut un large sourire des plus charmants, "je comprend vos craintes, donna Lombardi. Il est vital de protéger sa famille. Ainsi, permettez-moi de vous rassurer : nous autre Minobe n'avons de différents avec aucun autre clan et entretenons des relations plus que cordiales avec nos pairs."

Il sourit comme un beau diable lorsqu'elle le perça finalement à jour, n'attendant que cela pour rebondir. Quelle sagacité cette femme avait, prouvant qu'elle avait réellement réussi à sa seule force ; une femme de pouvoir, femme intéressante. Une belle femme aussi, avec des mains à se damner mais là n'était pas le sujet.

"S'accorder est une très belle chose, se démarquer encore plus. Vous avez bien compris que nous sommes sur des négociations en poupée-gigogne : d'une chose en naîtra une autre. Je veux que mon clan soit celui qui a le premier soutien extérieur. Pour vous expliquer, l'idée est que notre association serait un exemple que je pourrais porter au Conseil : s'il est profitable et fructueux, je peux l’avancer aux autres. Je met des efforts dans tout ce qui me tient à cœur, Donna", le travesti sourit sincèrement, puis reprit, "ce que j'attend de vous est d'être cet allié extérieur qui manquera aux autres et ferait de notre clan un élément différent - indispensable est un mot fort, mais je l'aime beaucoup. Nous faisons affaire, nous brassons de l'argent, et je pourrais ainsi montrer un exemple d'échange profitable avec l'extérieur à mes pairs. Nous commençons progressivement, dans la mesure de moyens qui nous enrichissent sans être risqués : vous gagnez un bon client sur des marchandises qui ne vous sont pas les plus exigeantes, nous gagnons un partenaire commercial pour nous développer. A côté de quoi, notre partenariat me permettra d'illustrer cette ouverture dont Kabukichô a besoin pour ne pas s'enfermer dans l'immobilisme et l'autarcie."

Akemi se tut finalement, revoyant en pensées ce qu'il venait d'exprimer et scrutant une réponse verbale comme non verbale de la part de la femme qui lui faisait face ; elle était dure en affaires, mais il appréciait confusément ce fait. Batailler, argumenter était terriblement stimulant pour lui qui était arrivé à la dernière poupée gigogne de sa proposition, mettant tout à nu. Il n'avait certes rien à cacher - l’honnêteté en affaires était sa devise reine - mais prenait le temps de classer les choses et de les dévoiler petit à petit par conscience professionnelle.

"En somme rien de risqué pour nos familles respectives. Mais de cet accord simple naîtrait un exemple qui pourrait bien lever un peu de ce secret qui fait obsctacle à nombre de choses, sans le supprimer bien sûr : nous tenons à nos mystères, comme tout le monde. Qu'en dites-vous, donna Lombardi ?"
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La finesse dont fait preuve le yakuza lors de l'échange éveille tant d'émotions et réflexes contradictoires chez la Donna Lombardi qu'elle semble changer peu à peu de visage. C'est dans ces instants qu'elle regrette autant qu'elle se félicite d'avoir pris la décision de maîtriser et calibrer sa consommation d'alcool. Mais bon sang qu'une bouteille de bon vin européen lui ferait du bien.

C'est pourtant bien tout l'avantage et la récompense de longues années de travail acharné au milieu d'un univers où chaque ombre est une menace. Aujourd'hui, Livia est le gros poisson, et elle pourrait s'en satisfaire. S'amuser à regarder les plus petits danser autour d'elle dans l'océan, tenter de l'imiter, obtenir sa protection en se cachant derrière son imposante silhouette. Mais cette angoisse la prend, systématiquement. La pousse à regarder par dessus son épaule, ou bien jauger l'homme qui lui fait face, toujours le sourire aux lèvres.

Pourquoi sourit-il ? Tente-t-il de l'adoucir ? La Lombardi, elle, est parfaitement sérieuse. Elle se tient droite, ne bouge plus, et se force à maintenir un regard direct, ne trahissant rien. La politesse est une chose, mais si elle doit mettre à profit sa clairvoyance et sa capacité à jauger les individus aussi flous que le japonais, Livia n'a pas le loisir de jouer de charmes et de ronds de jambes.

Il n'y a pas assez de mise en garde pour la mettre à l'aise. Alors, elle choisit de le laisser parler, sans piper mot, préférant chercher les failles ou les incertitudes dans le discours d'Akemi. Il ne manque pas de sens, ni d'intérêt. Reste assez modeste, compte tenu des moyens mis en place pour la séduire. A côté des quelques autres habitants de cette ville, puissants ou non, venus faires leurs doléances jusque dans son restaurant à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit,ces yakuzas sembleraient bien suspects. S'ils n'avaient pas la réputation de faire les choses … presque trop bien.

Sans pour autant montrer le moindre signe de détente, la Donna se met finalement à bouger, joignant les mains devant son visage, appuyant ses coudes sur la table pour observer le yakuza déballer son discours avec beaucoup d'apparente sincérité. Lorsqu'il finit par s'en remettre à son opinion, l'italienne laisse peser un silence de quelques secondes avant de baisser brièvement les yeux, son visage affichant enfin un air détaché et faussement détendu. Après une longue et lente inspiration, elle claque de la langue une unique fois, avant de prendre enfin la parole.

" En toute honnêteté, Mishima, je suis assez agréablement surprise de constater que vous ne mettiez pas la charrue avant les boeufs. Nombre de vos homologues, dans le reste de cette ville, auraient réclamé bien plus que ça, après une telle mise en scène." Peut-être que les yakuzas ont simplement plus d'égards que les autres vis à vis de son temps, et cherchent à lui éviter toute perte de ce côté. "Je suis toujours ravie de trouver de bons clients et de bons revendeurs, soyez en sûrs, et sur le principe, votre proposition m'intéresse. Ce n'est sans doute pas une surprise."

Au delà de tout l'intérêt commercial issu de cet échange, il y a aussi une curiosité certainement répandue à Decay. Celle qui l'a partiellement poussée à accepter l'invitation de cet homme dont elle ne sait rien : l'envie de dévoiler tout un monde parallèle, celui de Kabukichô et des yakuzas qui s'y trouvent. Pour qui aime tout savoir surtout, et tout le monde, garder le contrôle et surveiller ses arrières, c'est un cadeau inestimable, offert par quelqu'un partageant une inconfortable frontière avec le territoire de Napoli. C'est avec cette idée en tête qu'elle reprend. "Considérez moi intéressée. Mais mon intérêt va au delà du simple enrichissement matériel." Drôle de phrase dans la bouche de celle qui aurait rêvé de se baigner dans l'or et les pierres précieuses si ce n'était pas si inconfortable. "Si, comme vous le dites, je peux faire confiance à votre clan, j'aimerais construire disons … Une amitié durable. Un rapport privilégié. Que nos échanges et négociations soient réguliers, et honnêtes, comme vous semblez l'être à présent. Après tout, nous sommes voisins."

Un petit sourire vient orner le visage de l'italienne. Elle penche alors légèrement la tête sur le côté, comme pour observer plus attentivement le visage du négociateur dont elle a pourtant inscrits les traits avec précision dans son esprit. "Vous êtes ambitieux, mais prudent. J'apprécie. Mais j'aimerais savoir quelque chose." Lentement, la Donna se penche sur la table, comme pour s'approcher du yakuza, et lui demander à voix légèrement plus basse. "Disons que j'accepte. Que nous nous penchons sur les détails et convenons d'accords bénéfiques pour nos deux organisations, quelques rabais par-ci, quelques avantages par là. Quelles sont les chances que vous parveniez à convaincre votre fameux Conseil de s'ouvrir à l'extérieur ? Ou tout du moins à Napoli ? Soyez parfaitement sincère, je ne suis pas une cliente à rassurer, je veux savoir où je mets les pieds." S'il y a bien quelque chose que Livia aime plus que l'argent et les bonnes opportunités d'en gagner, c'est l'idée d'avoir quelque chose que les autres ne peuvent revendiquer. Kabukichô est comme une magnifique pomme d'or, suspendue devant son nez, dansant devant ses iris.
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L'air se faisait plus dense entre eux, bien que les choses se profilaient avec l'agréable qu'il avait espéré. Que les choses ne se passent pas comme prévu ne le dérangeait pas, bien au contraire mais voir la donna réellement intéressée sans fard par ses propositions creusait dans le cœur d'Akemi un petit orgueil : on la disait fort dure en affaire et certains lui avaient rapporté qu'elle aimait essayer de tirer plus que le maximum qu'on lui proposait ; il avait bien fait de ne pas suivre les racontars. Mais qui les écoute ? Les imbéciles. Le jeune homme le sent dans ce regard qui lui fait face : l’italienne le jauge, détaille son visage, ses attitudes. S'il laisse s'échapper la moindre chose, Livia la verra. Alors il fait comme toujours : son sourire est un masque comme une parure, mais aussi un outil de communication. On est plus enclin à se mettre à l'aise avec une personne charmante, et il l'a apprit de sa mère, ancienne geisha. Il a tiré le meilleur des professions de ses deux parents : économiste implacable comme son père, comportementaliste acharné comme sa mère. Quant au reste, c'est sa petite touche personnelle. Livia comme lui ne trahissent aucune de leurs émotions, de manière très différentes. Cependant, le travesti le sent sourdre de la conversation : il se ressemblent un peu, sans qu'il sache réellement en quoi. Une nature enfouie, quelque chose de subtile. Il la laisse prendre un instant salutaire de silence - ce dernier est plus instructif que le bavardage - avant de l'écouter religieusement.

Le yakuza prit un air faussement surpris lorsqu'elle lui dit être agréablement surprise, faisant remonter le rose à ses joues pour embellir un charmant sourire, inclinant la tête sur le côté, un peu séducteur sans vraiment développer ; ce n'était qu'un geste de coquetterie de sa part, rien de plus.

"Les présomptueux font de médiocres associés, car ils essayent de monnayer ce qu'ils n'ont pas encore", il haussa des épaules, dans un sourire paisible mais qu'on pouvait deviner féroce, "c'est comme jouer de l'argent imaginaire au casino. Et pour ce qui de réclamer quelque chose, je préfère l'idée qu'un échange profitable et vrai n'ait pas besoin qu'on réclame quoi que ce soit", il releva un peu la tête, altier, sûr de ce qu'il allait dire, "personne n'aura à réclamer de moi, ce serait grossier de ma part de laisser cela se faire. Et ce n'est pas comme ça qu'on traite ses amis."

Le Yakuza utilisa ce terme à dessein, voyant comment l’échange se profilait. L'amitié était possible au sein des mafias de son humble avis, mais elle devait avoir des fondations et des principes forts, et ne jamais diverger. Il eut un nouveau sourire, discret, entendu, quand elle lui dit être intéressée sur le principes : ce n'était en effet pas une surprise. Il avait œuvré de toutes ses forces pour cette phrase, ce soir. C'était cependant un soulagement, mais il demeura silencieux et se contenta d'un hochement de tête affirmatif. La donna n'avait pas fini de parler et il ne lui coupa pas la parole, même lorsqu'elle garda le silence quelques instants. Akemi essaye de jauger cette femme qu'il a en face de lui, mais la tâche est rude. L'argent est important pour elle mais elle semble motivée par un autre motif... une femme qui a besoin de contrôler.... il réfléchit. Qui contrôle doit savoir, et qui sait a été curieux. C'est le mystère de Kabukichô qui est sa meilleure arme et il le comprend petit à petit. Si Livia veut assurer ses arrières, elle doit contrôler et pour se faire, elle doit connaitre. Au delà de l'enrichissement matériel, la donna désirait autre chose. Il admit, sans le moindre fard :

"Moi aussi, je désire plus."

Akemi aimait les doubles-sens et les ambiguïtés de discours, surtout avec les femmes. C'était un moyen pour lui de tester ces dernières mais aussi lui-même et de garder quelques plaisanteries suffisamment subtiles pour demeurer correctes dans sa poche. Il posa ses deux mains sur la table, se touchant symétriquement les doigts - sauf l'auriculaire, comme il lui manquait celui de la main gauche - dans un mouvement si parfait qu'il n'eut pas besoin de s'y reprendre pour se toucher chaque doigt du premier coup. Elle était intéressée, il était intéressé... quelque chose de durable et de privilégié ? C'était à présent elle qui lui proposait quelque chose de plus, et il se fendit d'un nouveau sourire.

"Vous m'intéressez beaucoup, donna Lombardi", dit-il avec un sourire de fouine en se touchant à nouveau le bout des doigts, "notre frontière est un peu inconfortable, il est vrai. Quant à l’honnêteté, ainsi vont les usages des Minobe : nous sommes droits avec nos alliés. Il n'y a que comme ça que nous imaginons construire des choses durables. Je serais donc plus qu'enchanté de faire grandir entre nous une alliance priviliégiée."

Ils s'observent à nouveau dans un curieux jeux de regards, miroirs entre leurs tempes, étude d'un silence ou d'un non-dit. Livia Lombardi connait son métier, s'étant hissée à sa position à sa seule force ; elle fait une alliée de choix et de poids. Akemi ne laissera pas cette chance s'envoler et la saisira au vol, en gardant autant que possible la tête froide. Il rougit à nouveau par habitude quand elle l'observe, simplement par coquetterie. Séduire n'était pas qu'une question d'attirance, d'amour ou de sexe. Séduire, c'était aussi charmer l'autre par des propositions ou une attitude. On séduisait des partenaires commerciaux ou les gros bonnets des autres clans. C'était une conquête plus subtile, plus tendue que celle de l'Eros ; il adorait cet instant suspendu où après avoir intéressé l'autre parti, il fallait maintenir l'attraction vivace tout en acceptant d'abattre ses cartes et se mettre à nu. Une bonne négociation, c'est un peu comme le sexe pour lui :  deux personnes veulent la même chose, et se cherchent un coin intime pour en parler. Elles commencent à planifier ; c'est un peu comme des préliminaires. La seule différence, c'était qu'Akemi pouvait s'envoyer en l'air sans avoir confiance en son partenaire. Mais négocier ? Jamais de la vie ; Il fallait de la confiance.

"Je vous en prie, dites-moi", ponctua le jeune homme après avoir remercié d'une inclinaison polie de la tête la donna pour ses compliments.

A nouveau, le yakuza écouta la cheffe de la famille Lombardi expliquer ses idées avec attention et respect, croisant à finalement ses doigts ensembles sur la table, l'air calme et mesuré. Il la regarda s'approcher de lui et par réflexe en fit de même, s'avançant un peu sur la banquette de cuir pour l’écouter parler à voix plus basse. Bien qu'elle ne demanda pas à être rassurée, le travesti devina encore cette appréhension dans la sa voix. Pourquoi lui demander ses chances si elle n'avait pas besoin d'être rassurée ? L'air songeur, il réfléchit posément à quoi lui répondre. Avec le Conseil, ce serait un coup de poker ou rien.

"Hmm...", il prit presque une minute entière avant de répondre réellement, faisant ses plans dans sa tête pour lui répondre le plus précisément du monde, "... et bien, nous avons un argument intéressant si notre entente fonctionne - et elle fonctionnera, parce que comme je vous ai dit, personne n'est contre l'argent. Quant aux chances de séduire le Conseil, je peux vous dire que j’ai une bonne main mais les prédictions font les gens imprudents. Nous avons un argument, vous avez du poids, j'ai les mots. Certains de mes confrères ont parfois parlé de la dureté de la fermeture, et j'oeuvre déjà à les faire signer un accord d'ouverture. Napoli est notre plus distingué voisin et ne je désire qu'une ouverture avec vous. Aussi proposer d'être un peu plus poreux - le terme leur fera moins peur qu'ouvert - sur nos frontières avec un seul quartier devrait leur sembler raisonnable. Et nous aimons ce qui est raisonnable."

Il marqua une pause, sûr de ce qu'il expliquait sans pression car il savait qu'il avait d'aussi bons arguments à donner que l'image de Livia était forte dans les jeux de pouvoirs. S'ouvrir à un seul était plus aisé qu'à plusieurs ou tous. Le travesti hocha du chef et reprit, pour se montrer transparent :

"Et pour demeurer parfaitement sincère avec vous, j'ai l'air d'un exécutant - je suis un lieutenant, pas un chef de clan - mais je vous assure que cela va changer. Je vous admet que je suis ambitieux, mais ce n'est pas pour moi-même : j'ai besoin de poids supplémentaire dans mes entreprises et je compte bien l'obtenir. Mes aînés me respectent et mes hommes m'apprécient : je vise une place dans ce fameux Conseil, et je l'obtiendrai. Dès lors, les choses seront plus aisées pour notre accord. Mais cela ne veut pas nécessairement dire que nous allons avoir du mal à soumettre notre alliance au Conseil actuel. Cela signifie simplement que j'ai un plan, l'argumentaire de ce plan, et l'exemple à ce dernier. Et la motivation pour le soutenir à ces vieux messieurs."

Il termina son explication sur un rire amusé tout en proposant un larme de whisky à son interlocutrice, désireux de boire quelques lampés de ce bon cru pour s’éclaircir la gorge mais poli et courtois, il demandait à son invitée avant de se servir. Lui offrant à nouveau un sourire - un peu plus simple et sincère que les précédents, il reprit :

"Qu'en pensez-vous, donna ?"
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Livia Lombardi & Akemi Mishima
La sensation très nette et de plus en plus prégnante de mener passivement un entretien est un plaisir pour la Donna Lombardi. On tente de la séduire, de la convaincre, l'un ou l'autre et parfois les deux en même temps. D'abord invitée de marque, elle se fait passivement dominante, place qu'elle apprécie d'autant plus qu'elle l'a attendue trop longtemps. Pour celle qui a tant l'habitude de remplir l'espace sonore de ses monologues, ses exigences, sa voix souvent poussée dans ses derniers retranchements tant elle force pour la projeter, accabler ses interlocuteurs d'une forme d'agressivité ronronnante, le puissant silence qu'elle se permet de garder est un plaisir délectable. Les mots de son interlocuteur sont choisis avec soin, de même que ses gestes - ça ne fait aucun doute - et, noyée dans l'orgueil, Livia choisit de le prendre comme le meilleur hommage à son oeuvre, mais surtout à sa personne.

Elle ne perd pas de vue ses intérêts, ni ceux de Kabukichô, et n'est jamais à l'abri de changer son fusil d'épaule à tout moment. Pour un mot mal choisi, une preuve quelconque de malhonnêteté. Mais la Lombardi se fait excellent juge du caractère d'autreui - la plupart du temps - et s'estime assez puissante pour recadrer tout égarement. Elle offre alors quelques sourires, de temps en temps, acquiesce, sans détourner le regard. Généreuse, elle offre même un petit rire entendu au double-sens avec lequel Mishima semble jouer, grande amatrice d'humour froid.

Ses doigts tapotent sur la table, tandis qu'elle se fait violence pour ne pas détourner le regard. Aussi dominatrice qu'elle tente de se faire, il y a toujours ce mauvais réflexe. Et cet Akemi semble rodé dans le domaine de la discussion prolongée, bien plus fluide. Peut-être également que son rôle est moins rigide que le sien, plus agréable. Si Livia ne fait qu'accentuer quelque chose qu'elle rêve d'incarner depuis toujours, ça ne représente pas tout à fait son naturel, et le maintenir si longtemps face à quelqu'un qui ne s'écrase pas est plus usant qu'à son habitude. Ses interlocuteurs baissent les yeux, penauds, là où le négociateur du clan Minobe rentre dans son jeu de la façon la moins soumise qui soit. Si, à première vue, il semble plonger dans la complaisance qu'elle attend, l'italienne n'est pas certaine d'être tout à fait convaincue d'avoir vraiment la main sur cette conversation. Il ne perd pas ses moyens, et tant que ça ne sera pas le cas, il restera un adversaire à prendre au sérieux.

Et tout ça, sans alcool. Bon sang, que ça lui manque déjà. La Donna ne doit surtout pas laisser ses yeux se balader sur son verre, ni sur la bouteille. Sur aucune bouteille, d'ailleurs. La décision de limiter sa consommation ne s'est jamais faite aussi douloureuse qu'en cet instant, tout autant qu'elle se justifie.

Malgré la frustration, Livia écoute. Concentre toute son attention sur les mots du Shatei-gashira comme s'ils étaient capables de lui faire oublier son envie. Chaque compliment la nourrit un peu plus, la sort de son tourment, et les idées reviennent s'installer dans son esprit, tassant la brume épaisse de l'addiction dans un coin, pour un temps.

"Ma foi." Commence-t-elle lorsqu'il vient à lui demander son avis sur ses longues explications. "J'en pense que vous avez fait vos devoirs, et que je n'en sais pas assez sur le Conseil pour ne pas vous faire confiance. Et je dois bien vous accorder que vous êtes le premier à avoir fait preuve d'égards vis à vis de ma Famille et de moi-même. Et pour ça, vous méritez au moins ma sympathie." Un nouveau sourire vient orner ses lèvres alors qu'elle baisse enfin les yeux vers ses mains en se relevant un peu, plus droite pour s'offrir cette assurance naturelle. " Vous savez, je suis bien loin de considérer les seconds comme moins dignes de mon attention. Ils sont souvent bien plus durs à la tâche et plus au fait que leurs propres dirigeants de ce qui se passe sous leur toit." Il serait bien malhonnête de sa part de le faire, au vu du récit de sa propre prise de pouvoir. "Je suis cependant plus convaincue par l'ambition personnelle dont vous semblez faire preuve que celle, éventuellement plus tiède, de dirigeants laissant les négociations à leurs bras-droits."

Inconsciemment, elle fit une pause, habitée par l'idée inconfortable de laisser Valentino ou Andrea négocier ce genre d'accords aussi influents. Malgré toute la confiance que Livia peut placer en ses deux acolytes les plus haut-placés, son besoin de contrôle est bien plus fort.

" Je vais être parfaitement sincère avec vous également. Je ne perds rien avec ce premier accord. Comme vous le dites si bien, personne n'est contre l'argent. Mais sachez que si ce que vous annoncez se vérifie, et parce que vous aurez profité de mon aura pour faire briller la vôtre, je ne serai pas prête de vous lâcher." Tout a un prix. Y compris l'image de la tête la plus stable de Decay. "Je ne suis pas le genre d'amie qui envoie une carte une fois l'an et offre un cadeau d'anniversaire peu inspiré quand l'envie me prend. Vous ne saurez pas vous défaire de moi. Que le résultat soit positif, comme négatif."

Une grande inspiration. "En un mot comme en cent, je suis très intéressée. Et même plutôt convaincue. Mais j'aime autant que vous sachiez où vous mettez les pieds : j'attends des nouvelles régulières et des promesses en contrepartie du poids évident de ma signature. Et je vous veux, vous, comme interlocuteur pour tout ça. Quelle que soit votre évolution à venir dans l'organigramme de votre Conseil. Je ne répondrai à personne d'autre." Pour l'instant. Livia n'aime simplement pas ces groupes multiples, aux branches instables, aux intérêts divisés. Elle ne comprend décidément pas leur intérêt. A bien y songer - et c'est le cas à chaque fois qu'elle est amenée à communiquer avec un représentant d'une de ces organisations - la Lombardi ne parvient pas à y voir autre chose qu'un manque de dirigeant vraiment puissant et capable. Quelqu'un qui rassemble ou tape assez fort du poing sur la table.

" Considérant tout cela, et si vous êtes prêt à m'offrir cette garantie, vous avez ma signature - sous réserve de vérifier les tenants et aboutissants de cet accord, bien sûr."
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A ces sourires offerts il en offrit d'autres, jumeaux d'attitude mais bien plus siamois que les deux protagonistes le pensaient. A ces instants entre le doute et la tension, il donnait la sérénité de ses traits qui étaient beaucoup plus détendu qu'au début de leur échange, l'estomac comprimé par une sensation indicible d'attente. Il se trouvait en face d'un des personnages les plus puissants et les plus emblématiques de Decay et voyait ses propositions et ses efforts validés et soutenus ; cette sensation était tout pour lui. Fruits d'efforts continus, couronnement d'un travail, de sa délicatesse. Il était agréable de converser mais aussi de commercer avec la donna Lombardi parce qu'elle était, de ce qu'il comprenait à présent, une alliée aussi subtile qu'intraitable. Elle centralisait son pouvoir, ce qui était une bonne et une mauvaise chose à la fois mais le yakuza ne pouvait la blâmer : lui-même désireux de la bonne marche des affaires, il aurait fait tout comme elle. Un pouvoir décroit plus il est divisé, en toute bonne logique. Il ne la comprenait que trop bien sur ce point. Il y avait chez cette femme quelque chose de fascinant, d'intriguant - cela n'avait rien à voir avec son allure. Il aurait été vulgaire de s'intéresser à la donna pour son physique quand on connaissait le personnage tout en couleurs, en nuances, et en couches. C'aurait été s'arrêter à une composition florale pour son esthétique en mettant de côté la place du vide : la place des silences de la jeune femme, de cette tension qu'il commençait à sentir poindre en elle sans la relever, en refusant d'essayer de s'engouffrer dans la faille. Le pouvait-il seulement ?

Elle était généreuse, la donna. Ses attitudes contrôlées s'autorisaient la dérision et l'humour peint sur un visage qui savait le marbre comme le sourire. Lui qui se trouvait à l'aise plus les tractations progressaient au contraire de son homologue n'eut pas l'indélicatesse de remarquer sa tension naissante, ni de croire que la partie était gagnée : Akemi ne jouait pas contre Livia, mais avec elle. Ses chatteries à présent ne sont plus là que pour la soutenir, que pour construire entre eux une atmosphère plus paisible, plus intime. Amis, pourquoi pas ? C'était un grand mot, souvent utilisé abusivement mais dans la bouche du yakuza, il était tout : Nakama. L'ami et le soutien, l'indéfectible soutien. Celui qui colle son dos au votre et surveille ceux qui vous frapperaient dans le dos. Peut-être était-ce possible... il demeura prudent, mais sincèrement capable d'aller à ce point d'amitié avec ceux qui le méritaient. La suite de la discussion lui fit comprendre qu'il ne se trompait pas sur la donna et qu'elle était de ce genre de personnes pour qui il pourrait offrir plus que des promesses sans dangers ou engagements. Le jeune home sourit, satisfait de ce constat. Elle lui plaisait. Il hocha du chef tandis qu'elle reformula - ce qu'il désirait pour voir s'ils s'étaient bien entendus - et prit la parole à son tour.

"J'aurai été ravi de vous en dire plus, mais chaque chose en son temps et distiller les informations est la base du maintien de l’intérêt de l'autre", il était franc, sans équivoque sur le fait qu'en dire trop pouvait faire que l'autre parti se lasse qu'il se taisait encore à dessein, "votre sympathie m'honore, donna, et mérite bien la mienne. J'offre ma politesse à tous, mais mon respect à peu."

Le travesti ne dit rien de plus car le reste était évident et il se fendit d'un sourire bien peu énigmatique en retour à celui de la jeune femme. Il la respectait, à l'évidence, pour ce qu'elle avait accompli et ce qu'elle maintenait. Sa force, sa richesse mais aussi sa poigne et n'avait à présent plus besoin de le dire et s’enfoncer dans des salamalecs grossiers avec elle. L'écoutant à nouveau, il ne peut que montrer sa satisfaction lorsqu'elle donna son point de vue sur les subalternes, car elle venait de cristalliser l'essence même de ses propres pensées sur le sujet et en même temps lui prouver qu'elle le considérait pour ses capacités et pas pour son rang ; un bon point pour lui, encore une fois.

"Dans notre organisation, le Shatei-Gashira est le lieutenant assigné à la gestion des hommes. Je suis plus en contact avec eux que quiconque, et je ne répond qu'à mon Oyabun. C'est une place qui me ravit, car demeurer près de ceux qui vous servent est important pour ne pas perdre de vue que l'autorité n'est pas toujours innée ; il faut du lien, travailler avec ses hommes, les connaitre. Il n'est pas utile qu'il vous apprécient - je pense - mais important qu'ils vous connaissent. Du reste, il est en effet regrettable de ne pas se présenter en personne en effet. Je préfère également me retrouver en face de Dieu plutôt que de ses saints. Notre Oyabun est cependant souffrant, et notre autre lieutenant n'a pas la fibre diplomate", il avoua sans fausse modestie, "c'est moi qui a décidé de vous rencontrer, et j'ai demandé à mon Oyabun en le convainquant. L'idée ne vient pas de lui mais de moi."

Akemi se tut ensuite car il estima en avoir bien assez dit mais voulut être parfaitement honnête avec la donna et lui signifier qu'ils étaient seuls artisans de leur accord, elle et lui. Qu'il s'agissait d'un échange de personne à personne avant de clan à mafia, bien qu’il fut mûrement réfléchi et dûment discuté. L'idée était de lui faire comprendre que le lien privilégié qu'elle recherchait et exigeait était déjà en marche avant même qu'elle ne le demande. Il se fendit d'un sourire, amusé par cette rétroaction avantageuse. Le travesti apprécia la sincérité de Livia ce cela se vit sur son visage à présent beaucoup plus mobile, moins policé. Elle n'aimait pas les choses tièdes, la donna, ni les relations peu inspirées. Soit, il lui donnerait cette amitié. Et plus encore. Hocha du chef pour la remercier, il prit la parole à sa suite, les joues rouges de plaisir en l'entendant parler avec ce mélange d'autorité et de passion, le sourire aux lèvres.

"J’aime cette mentalité, donna. Vous êtes le genre d'amie qui me plait, et je ne compte pas vous lâcher. Je n'aime pas les relations tièdes, personnellement, et ce n'est donc pas ce que je recherche. Je sais également à quoi je m'expose sur l'aspect négatif, et j'en accepterai les conséquences avec humilité", l'entendre dire être intéressée était une chose, mais convaincue en était une autre et la ligne des épaules d'Akemi se détendit progressivement malgré son sourire paisible, "une communication régulière et exclusive est la base même d'une solide amitié. J'allais vous proposer la même chose car je ne désire pas traiter avec une autre personne que vous : nos affaires ne regardent personne d'autre", il prit une bonne gorgée de son whisky avant de reprendre, "je ne répondrai à personne d'autre que vous."

Reposant son verre sur son bout de table, Akemi soutint un long moment le regard de la cheffe de famille avant de lui sourire chaleureusement, ayant cessé de l'étudier pour commencer à la dévorer de son intérêt. Ce n'était nullement séducteur ou grivois, mais plutôt un signe d'intense intérêt. Une promesse d'amitié solide, et qu'il était sous le velours policé de ses mots un homme de passion et d'engagement qui ne supportait ni la tiédeur, ni les intermèdes. En cela, ils se ressemblaient sans l'ombre d'un doute.

"Je suis prêt à vous offrir cette garantie, et bien d'autres choses si nos échanges nous profitent. Je suis un homme de parole, donna. Je choisi mes interlocuteurs avec soin, et mes amis avec dureté. Si vous êtes convaincue, je ne peux que trinquer..", il lui proposa avec politesse de remplir son verre ou pas, selon son choix, "... à une amitié durable et puissante. Entre nos familles mais aussi entre nous, en tant que personnes. J'ai préparé quelques papiers pour vous offrir la preuve écrite de nos accords, car le diable est dans les détails et cela vous assurera de mon bonne foi mais aussi de mon professionnalisme. Je peux vous les donner maintenant, ou vous laisser un peu de temps pour que nous nous détendions avant de signer. A votre guise.
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L'image que le Yakuza dessine de sa propre vision du management est séduisante pour celle qui - par manie du contrôle et paranoïa plus qu'autre chose - n'envisage jamais d'offrir sa confiance et la puissance de son nom et sa famille à un inconnu. Recruter quelqu'un sur des rumeurs, offrir des missions à un visage fondu dans la masse ne lui ressemble pas, et cette idée même l'angoisse. Si les Lombardi sont une famille, avec ou sans le nom, c'est bien parce que sa Mère se complaît dans cette relation étrange, co-dépendante, parfois toxique qui les lie tous. Ce lien qu'elle tente de tisser par différents accords avec certains puissants de l'île. Que détruire l'autre implique de s'autodétruire est sans doute l'une des plus belles garanties de loyauté qui soit. Et pour ceux qui tentent de se défiler, le sort n'est pas un secret, l'un deux en ayant fait les frais et nourri la terreur des habitants de Neo-Atlantis lors de la Semaine Rouge. Par un nouveau sourire et un regard pétillant d'une appréciation qu'elle tente de museler - la crainte, encore une fois, de la malhonnêteté d'un négociateur trop bien informé et trop parfaitement sur sa ligne de pensée - elle répond en silence.

Il y a quelque chose dans l'atmosphère et dans les manières du négociateur Yakuza qui semble annoncer la fin. S'il semble ambitieux - de par son aveu honnête ne trahissant pas tout à fait ses plans - il avait l'air tendu jusqu'alors. Pourtant, à mesure que la donna lui offre quelques sourires et bons sentiments à travers ses remarques, il a l'air presque soulagé. Il serait mentir que de dire qu'elle même ne l'est pas un peu, mais Livia ne peut s'empêcher de s'amuser de ses propres suppositions. Ainsi, il ne voulait que ça ? Si la démarche est raisonnable et n'aurait pas forcément nécessité tant de ronds de jambes, l'italienne ne pouvait qu'imaginer bien plus, et bien pire. Les manières de ces japonais sont décidément déroutantes pour celles qui voit parfois débarquer les plus indésirables des russes dans son bureau pour réclamer tant et plus. Sans doute n'est-ce alors que le résultat de sa réputation, construite sur les années, d'une véritable peau de vache intraitable et exigeante. Ce qui n'est pas pour lui déplaire. Parfois, la Donna aimerait se faire une idée du nombre de faiblards découragés par les bruits qui courent sur sa personnalité. En songeant à ses nombreux éclats de voix, elle porte sa mains à sa gorge, par réflexe, avant de la reposer, effleurant son verre du bout du doigt, jetant quelques coups d'oeil au récipient vide. Bon sang, qu'il est difficile de se défaire d'une habitude si ancrée dans sa vie.

"Vous n'êtes pas contrariant, si vous fonctionnez ainsi, vous irez loin, ça ne fait aucun doute." S'amuse-t-elle en lui adressant un sourire plus chaleureux, accompagné d'un rire discret et légèrement rauque. "Je ne demande qu'à constater votre honnêteté, et que vous puissiez vous faire une idée de la mienne. Après tout, on peut se faire toutes les promesses du monde, la vérité reste que ces accords nous sont profitables à tous les deux, et que nous avons quelque chose à perdre à ne pas les honorer. Alors, si d'aventure l'honnêteté - ou j'ai cru comprendre que l'honneur avait quelque chose à voir là-dedans aussi pour vous ? - enfin, si l'un des deux venait à nous faire défaut, nous en souffririons dans tous les cas." Les belles paroles et les beaux projets sont séduisants, mais ultimement, ce qui convainc la Donna est encore et toujours la garantie possédée dès la négociation qu'elle pourrait se rembourser, ou se venger, relativement aisément. Il est plus facile d'offrir à qui on peut reprendre sans se mouiller. Posant un regard amusé sur le travesti, Livia reprend. "Quoi qu'il en soit, je suis impatiente de voir ce lien se concrétiser, et évoluer. Après tout ce temps à gérer un quartier dans cette ville, on en viendrait presque à perdre son optimisme. Mais vous savez quoi ? Je crois bien que je le suis, et je vous le dois."

Le regard de la Donna se remet à passer du Shatei-Gashira à son verre, puis à ses mains. Les négociations à priori terminées, elle se détend enfin. "Je crois que j'aimerais signer d'abord. Pour être tout à fait honnête, voilà quelques temps que je n'ai pas vraiment bu plus d'un verre et j'ai bien l'intention d'accepter votre proposition. Votre whiskey est tout à fait remarquable. J'ai hâte d'y tremper à nouveau les lèvres, mais je préfère signer avant." Il ne fait aucun doute que les derniers mois bien difficiles n'ont eu un impact limité sur les Lombardi et leur quartier qu'en vertu de sa résolution de limiter sa consommation d'alcool. Mais tout ça est terriblement dur, en l'absence du regard plein de jugement de Valentino. C'est qu'elle regretterait presque l'absence de son oncle, elle qui ne l'a pourtant pas attendu pour reconstruire le réseau Lombardi de ses propres mains. Passant ses doigts dans le revers de sa veste, la Donna en sort une petite carte, semblable aux cartes de visite qui n'ont plus vraiment cours sur l'île. Son côté vieillot, encore et toujours. Elle sont peu nombreuses, et pour cause, les informations qui y figurent sont celles, plutôt confidentielles, de son contact direct, inscrit en lettres dorées. On ne se refait pas, la Donna est et restera éternellement faible face à tout ce qui brille. "Tenez. C'est mon contact direct, en vertu de notre lien si particulier. Il va sans dire que je ne l'offre qu'à vous." S'il y a bien une chose que Livia déteste, c'est de décrocher son téléphone personnel pour y entendre une voix inconnue.
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