Love place ✘ Xiao

Karl la serre de plus belle dans ses bras, fou amoureux. Le jeune homme ne sait pas si l’orgasme a délivré trop d’endorphine ou qu’il l’a toujours aimée à ce point, mais la petite voix de Xiao, son visage innocent, la manière qu’elle a de le serrer dans ses bras le rendent fou. La jeune femme est finalement capable de faire preuve d’affection, bien qu’elle cherche sûrement de la chaleur. Karl pourrait tout lui donner. Et c’est ce qu’il veut. Gémissant dans son cou, le russe la prend tendrement contre lui pour lui donner le plus de chaleur possible.

“ Oui mais t’es trop mignonne… “

Dit-il en la couvrant de petits baisers. Sur le front, la joue, les lèvres, le cou. Karl fond véritablement pour elle. Le jeune homme ne cherche même pas à comprendre les raisons de cet amour fou, préférant juste en profiter pleinement. Peut-être n’aurait-il pas toujours l’occasion de la tenir ainsi entre ses bras. Cette simple pensée le terrifie mais le rend encore plus attaché à elle, si bien que le russe semble tout simplement refuser de se décoller d’elle.

“ Xia… ma Xia… t’auras jamais froid avec moi. “

Karl la serre encore, caressant doucement le dos de la petite chinoise avec passion. Le boxeur ne veut pas laisser un centimètre carré de sa peau sans amour ou attention, voulant réellement qu’elle se sente comme une princesse bordée de toutes parts. Ainsi, il l’embrasse à nouveau lorsqu’elle tend sa petite langue comme un chiot assoiffé. C’est si adorable que Karl pourrait lui offrir un rein à sa seule demande. Mais plutôt que de l’embarrasser de ça, le jeune homme préfères lui donner ce dont elle a besoin sur l’instant.

“ Tu as soif ? Attends ma chérie. Tu ne vas manquer de rien. “

Le jeune homme la prend alors dans ses bras pour la porter doucement. Comme un petit bébé, plaçant une main sous ses jambes et une autre dans son dos. Ce tas de muscles n’a aucun mal à soulever le petit corps de la chinoise. Il s’avance donc vers le canapé ou il la dépose délicatement comme un petit objet de porcelaine et attrape un plaid pour la recouvrir. Une fois ceci fait, le jeune homme se dépêche de rejoindre le bar ou il prend toutes les bouteilles qu’il peut, allant de l’alcool à l’eau en passant par la boisson sucrée. Ainsi, elle ne manquera de rien.

“ Voilà ma princesse. Tu as besoin d’autre chose ? “

Il la rejoint immédiatement sous le plaid pour la serrer contre lui comme un doudou, apportant toute sa chaleur en plus de celle de la couverture de laine qui les entoure. Karl enfouit son visage dans son cou pour humer son odeur et simplement sentir sa douce peau contre la sienne, complètement gaga. Après un petit moment de silence, le jeune homme lui sourit et change la position de ses bras pour pouvoir l’enlacer entièrement.

“ Oui, tu as gagné. Tu gagneras toujours dans mon coeur. T’es ma gagnante. “

Susurre t-il suavement.

Toutes les petites intrusions affectueuses de Karl la poussent à se recroqueviller. Après ce genre d'effort, si Xiao cherche la chaleur d'un corps et un moyen de se mettre en sécurité, les marques d'affections ne sont pas vraiment les plus accueillantes. "Arrêêête." Marmonne-t-elle en se lovant contre lui, toute repliée dans une position quasi foetale, comme si se transformer en tatou la sauverait des baisers.

Son corps devient soudainement très léger, et elle met quelques secondes à réaliser qu'il est en fait en train de la porter jusqu'au canapé où il l'allonge. A peine installée, elle se recroqueville à nouveau sous la couverture qu'il lui donne. Elle est douce, pas trop épaisse, pas étouffante, mais assez chaude pour la mettre à l'aise et lui donner envie de dormir. Ses muscles se détendent encore un peu et elle s'apaise en même temps que son souffle et les battements de son coeur. Sa tête est toujours dans les nuages mais elle ouvre les yeux, le regard dans le vide tandis qu'elle entend Karl trifouiller dans le bar. "Qu'est-ce que tu …" Elle ne finit pas sa phrase, réalisant qu'elle vient à peine de réclamer à boire et qu'il lui ramène le nécessaire.

Seulement, les boissons ont beau être à portée, Karl n'a pas l'air de faire grand cas de sa liberté de mouvement. Elle le laisse l'enlacer un moment, songeant que cette chaleur n'est pas désagréable bien que le plaid commence à bien faire son travail. Son aveu d'échec - et donc concédant sa victoire du même coup - la fait sourire mais la soif assèche toujours sa bouche et sa gorge, c'est pourquoi elle commence à se tortiller hors des bras de Karl, le repoussant doucement pour ne pas trop réveiller l'éventuelle douleur dans ses muscles. La chinoise se redresse, sentant au passage la douleur à son fondement lorsqu'elle s'assied un peu plus droite, et se baisse pour ramasser la première bouteille qui passe.

Heureusement pour elle, c'est de l'eau. De quoi désaltérer son petit corps bien épuisé à la fois par la déshydratation - l'alcool n'aide vraiment pas sur ce point - et l'effort. Elle vide un peu plus de la moitié de la bouteille d'une traite, à grandes gorgées bruyantes et se renverse un peu plus d'eau sur le corps au passage. Les mains tremblantes, elle s'affaire à retirer tout ce qui la ficèle pour libérer sa peau et ses muscles, et apprécier l'aisance de la nudité qui reste encore sa tenue préférée. Il lui faut bien deux minutes pour se défaire de tout ça et le jeter d'un geste las au milieu de la pièce. Enfin libérée, elle se recouvre à nouveau du plaid et se laisse tomber contre Karl, la tête posée sur sa cuisse pour s'en servir de coussin - les canapés du Dvorets sont peut-être chics, mais pas vraiment faits pour s'allonger dessus.

Ses yeux se ferment quelques secondes, le temps pour elle de respirer profondément, et retrouver un semblant de calme. Elle finit enfin par les rouvrir pour poser son regard sur le visage de Karl, un petit sourire en coin sur le visage. "Alors, t'avais envie depuis quand ? Que je sache si t'as tant de volonté que ça." Du bout des doigts, elle relève encore le plaid pour se couvrir totalement et frissonne au contact doux de la matière inconnue qui le constitue. Elle étire un peu ses jambes en les posant sur les accoudoirs et se creuse un petit trou dans les coussins en sautillant sur place. Fatiguée, dans les nuages et partiellement déshydratée, son regard est toujours perçant et un tantinet provoquant.

Karl l’enlace amoureusement comme le gros gaga qu’il est jusqu’à ce qu’elle brise l’étreinte. Bien sûr, le jeune homme ne la lâche jamais totalement. Gardant toujours une main sur le galbe de sa hanche, sur sa main ou sa cuisse, Karl semble vouloir s’assurer qu’elle est toujours à ses côtés. Sa peau est si douce et claire qu’il ne peut que balader ses mains dessus en la caressant doucement comme s’il analysait une oeuvre d’art. Puis, enfin, le jeune homme l’aide à retirer sa tenue, avec laquelle elle semble se débattre.

“ Attends Xia, je vais t’aider. “

Une fois ceci fait, le jeune homme l’accueille contre lui. Ou plutôt sa cuisse. Cet endroit étant plutôt proche de son entrejambe, le boxeur espère qu’il n’aura aucun réflexe corporel involontaire. Sa libido a tendance à se recharger rapidement en plus d’être imprévisible. Surtout quand Xiao est la.

En l’entendant poser sa question, le jeune homme lui sourit. Lentement, il baisse la tête pour la regarder dans le sens inverse avant de déposer un baiser sur sa joue. Le jeun homme semble avoir besoin de contact, à tel point qu’il en devient envahissant. Qu’est-ce que ce serait si Xia était pareil… peut-être le paradis.

“ Depuis notre dernière rencontre. J’ai attendu depuis tout ce temps. Bon, je me suis masturbé en pensant à toi… mais ça compte pas. J’ai couché avec aucune autre fille ! “

Dit-il, sans gêne. C’est Xiao après tout, la jeune femme sera sûrement flattée. Lentement, le russe descend la main jusqu’à sa hanche, qu’il caresse avec douceur. Après un petit moment de partage, il la relève un peu plus et la porte comme un bébé à nouveau. S’il aurait pu lui demander, Karl préfères lui imposer le confort du lit. Au moins, celui-ci est grand et confortable.

“ Viens dans le lit, tu seras mieux installée comme ça. Tu veux quelque chose d’autre ? N’hésite pas ma chérie. “

Une fois devant le lit démesurément grand, le jeune homme la dépose soigneusement sur le matelas. Rapidement, il rassemble les oreillers pour lui faire un petit coin ou reposer sa tête en lui laissant le choix entre des coussins mous ou plus durs, et lui rajoute une épaisseur de couette. Enfin, il finit par la rejoindre et l’enlace comme la dernière nuit qu’ils ont passé ensemble malgré le risque de coups bas et le fait qu’il soit entièrement nu cette fois. Pourtant, Karl est rassuré et heureux.

“ Hmmmm… c’est chaud… “

Il ferme les yeux en la serrant contre lui, échangeant la chaleur de leurs corps.

“ Tu aimes bien être avec moi ? “

Demande t-il finalement, les yeux clos, souriant.

Un nouveau baiser non-sollicité que Xiao essuie d'un bout de plaid passé sur la joue. Elle est à l'aise, retrouve peut à peu les sensations de son corps et un semblant de contrôle de ses muscles qui, eux, sont moins douloureux à chaque seconde qui passe. Mais avec tout ça, elle retrouve aussi ses réflexes, ses limites, et sa conscience. La chinoise est simplement trop bien installée pour prendre ses distances.

" T'auras dû hein. C'est pas parce que je suis meilleure que les autres que tu dois t'en priver, c'est con." Elle pouffe de rire. Que c'est idiot, se priver de quelque chose comme ça. C'est comme s'empêcher de manger ce qu'on aime sous prétexte que quelque chose d'encore meilleur existe. Malgré tout l'amour que Xiao porte aux ailerons de poulet frits, elle ne fera jamais une croix sur les nouilles instantanées. Elle s'apprête à lui démontrer la bêtise de sa décision en évoquant sa propre vie sexuelle lorsqu'elle est interrompue par un nouveau geste invasif de Karl qui s'amuse à la porter jusqu'au lit pour l'installer dedans et se serrer à nouveau contre elle. La chinoise se tortille, agacée, marmonne quelque chose, lorsqu'elle l'entend se liquéfier comme le dernier des gâteux. C'est incompréhensible. Gênant. Un peu effrayant, même. "Arrête de m'appeler comme ça." Râle-t-elle d'abord en se tortillant encore, mal à l'aise.

Et puis c'est trop. Xiao finit par se dégager, sortir du lit, et faire quelques pas en arrière. "Mais j'suis pas infirme, putain !" S'exclame-t-elle. "J'aime bien passer du temps avec toi quand on s'amuse, pas quand tu me traites comme une handicapée et que tu me tripotes tout le temps !" Elle aurait pu se comparer à une gamin, si seulement son enfance était différente. Ca n'est cependant pas le cas, et le comportement de Karl ne lui évoque que deux choses : une handicapée ou une poupée de chiffon. Si le petit oiseau de la triade aime parfois le contact de ces poupées, elle ne se voit certainement pas comme l'une d'elle.

Agacée, les muscles crispés, elle revient vers le canapé où elle attrape une des bouteilles d'alcool, au hasard. Vu le quartier où ils se trouvent, probablement de la vodka. Elle avale une grande gorgée et s'essuie la bouche, retirant la dernière couche encore résistante de rouge à lèvres qui vient s'étaler sur sa joue. "Je suis pas une poupée, arrête de me balader partout, c'est chiant."

Xiao pose la bouteille sur le bar avant de rejoindre la salle de bains. Au passage, elle ramasse sa robe et s'installe devant le miroir pour se nettoyer le visage. Aucune envie de se maquiller à nouveau, ce n'est pas comme si elle allait essayer de gratter d'autres autographes dans les studios. Profitant des produits de l'hôtel, la chinoise entreprend de se rafraîchir en ronchonnant en chinois. Quelque chose à propos de ses muscles, de son corps qui lui appartient et de Karl qui ne veut pas la laisser tranquille.

Son visage enfin propre, elle se lave les mains et se peigne grossièrement les cheveux avec les doigts avant de finalement remettre sa robe. Son regard se pose alors sur la petite fenêtre en longueur de la salle de bains donnant sur tout Decay éclairée pour la nuit. Au moins, à cet étage, ils sont perchés juste comme elle aime. Elle s'avance pour mieux voir l'extérieur et s'appuyer contre le mur, et lâche un long soupir agacé. " 'sont chiants les russes."