Mission - Diochevo i serdito (Elijah)

Trente secondes ?! Cheffe en trente secondes j'ai même pas le temps d'abuser du corps d'une femme !

Le mot abuser n'était pas employé à la légère, puisqu'il faisait bel et bien allusion à un viol et non un ébat sexuel consentit. Négocier ne semblait servir à rien avec cette femme qui restait inflexible en toute circonstance, faisant bien vite capituler le Crimson. Quelque peu déçu par le court laps de temps qui lui était alloué, il dû se rabattre sur une méthode simpliste pour achever sa victime. Il lui administra un violent coup de semelle dans les dents et se jeta dessus comme un vulgaire clébard cherchant à déchiqueter le cou d'une bestiole. Ses dents se plantèrent sans difficulté dans la jugulaire du vieillard et il agita sa tête dans tous les sens comme un requin le ferait avec son repas. Ponctuant le tout de quelques cris démentiels mélangé à des grognements sourds, jusqu'à ce que le claquement de mains répété de la blonde sonne la fin de la récréation. « Si j'avais eu plus de temps j'aurai pu faire quelque chose de beaucoup plus original hein... » Il était un peu boudeur, bien que le goût du sang en bouche apaisait en grande partie sa frustration.

Se redressant, le sang dégoulinant de sa bouche, imbibant ses vêtements et souillant sa propre gorge, il remarqua que certaines des prostituées avaient assisté à la scène. Il leur tira la langue, amusé. « Alors mesdames, l'une d'entre vous est intéressée par une cession de cannibalisme ? Shi-shi-shi-shi ! » Elles semblaient horrifiées et probablement qu'elles regrettaient ne pas avoir obéi à leur maquerelle qui les avait pourtant avertit. Cette scène était classée interdit aux âmes sensibles. Ne pas laisser à la porter de vos enfants. Ils reprirent sans plus traîner la marche, empruntant les ruelles les plus étroites pour éviter de tomber sur la bande de clébards mentionné par le défunt clochard pervers. Si Elijah avait bien compris ce qu'il avait dit, les chiens et les chats se foutaient sur la gueule pas loin d'ici. La niche des chiens étant vide, l'arène serait sans doute la litière des chats. Doutes qui semblèrent se confirmer avec le foutoir qui résonnait tout proche d'eux. Elijah vérifia que son flingue ne s'était pas enrayé et lécha le sang sur ses lèvres, amusé.

Visiblement, c'est là que la fête a lieu. Cheffe, je m'avance un peu pour voir ce qui nous attend de l'autre côté.

Il s'approcha à l'angle de la rue, celle-ci donnant sur une large route où quelques bagnoles s'étaient arrêtées, garées à l'arrache au milieu du chemin. Prudent, il se faufila jusqu'à un couple de containers pour s'y planquer derrière, avant d'aller se coller contre la portière d'une voiture stationnée sur la chaussée. Une vive lumière émanée du bout de la rue, là où le rassemblement de voitures se faisait le plus important. Il s'approcha encore d'une dizaine de mètres pour mieux distinguer de quoi il s'agissait. Ses yeux s'émerveillèrent du spectacle, il y avait de l'idée chez les chats. Ils s'étaient rassemblés autour d'une grosse mascotte grotesque d'un clébard qui semblait avoir été malmené de différentes manières. La mascotte était attachée à un vaste piquet de bois, érigé atour d'un amas de bois et autres combustibles en tout genre. Les membres du gang venait d'allumer le bûcher, et regardaient le chien brûler. Leur joie manifeste résonnait aux alentours, des hurlements guerriers, de joies, de satisfaction. Vue d'ici, tout cela ressemblait à un rite à la con pour se donner de la force avant de partir en guerre.

Pour eux la meilleure solution semblait encore de contourner le bûcher, au risque de se faire prendre à partie par la bande de dégénérés. Il retourna vers Oksana par le même chemin qu'à l'aller, et lui fit un rapide résumé de ce qu'il avait pu voir.

Spoiler:

« Elijah. Mon nom c'est Elijah, répète après moi. E-li-jah. » Elle était peut-être une sacrée meneuse autoritaire, mais alors vraiment pas douée pour retenir les noms. Pas très fut fut, la russkof, le mercenaire commençait légèrement à en avoir marre de devoir lui rappeler son prénom sans arrêt. C'était à se demander comment elle connaissait le chemin du retour avec une mémoire aussi flinguée. Il écouta tout de même le plan attentivement, tentant de retenir sa partie tout en dissociant le reste. Attendre deux minutes. Tirer un coup de feu. Prendre les gonzesses et se barrer de l'autre côté du brasier. Il acquiesça la tête et au moment où Oksana se mit en marche, il consulta sa montre. « Un Mississippi, deux Mississippi, trois Mississippi... » Pourquoi avait-il ce réflexe de compter en même temps dans sa tête ? Peut-être parce que inconsciemment, il savait que sa marche ne fonctionnait plus depuis des années. Les joies de son cerveau, ses actes lui-même n'y voyait parfois pas de sens.

Trente-six quatre-vingt-douze Mississippi, trentre-six quatre-vingt dix douze Mississi-Oh et puis merde ! FIRE !

Un peu saoulé de devoir compter aussi longtemps, il préféra tirer dans les airs comme lui avait ordonné la blondasse et siffla le bétail pour se mettre en marche. « Je vous conseille pour la sécurité de vos orifices de faire profil bas. On se baisse, surtout la tête, on avance rapidement et on longe les murs. La première brebis qui s'écarte du troupeau le grand méchant patou ira lui mettre un gniac. Bratsief ? » Elles ne comprirent pas le dernier mot, lui non plus. Il avait voulu s'improviser russe l'espace d'un instant, en vain. Par contre, le flingue qui se pointe vers elles fit son effet et elles détalèrent, suivant minutieusement les instructions. De l'autre côté, on pouvait entendre la maîtresse improvisait un numéro de la parfaite petite victime, attirant tout le monde dans un piège et les éloignant d'eux. Elijah pensa qu'elle en avait vraiment dans la cervelle, lui qui voulait proposer d'arroser dans le tas.

Bordel mais vous êtes qui vous ?!

Cette vois masculine qui n'était pas celle du Crimson résonna bien étrangement dans ses oreilles. A moins qu'on ne l'ai pas prévenu de ce fait, le bétail ne dissimulait aucun transgenre dans le lot. Aussi, cette voix grave à l'intonation un peu demeurée ne pouvait être à aucun d'entre eux. Lorsque la tête du dégénéré à la peau recousue bascula sur le côté, en direction d'un coin sombre, il y remarque la chose suivante. Un type assez grand, dépassant le mètre quatre-vingt. Grassouillet, une bonne bedaine et de gros cuissots. Le pantalon tout juste relevé, en train de remonter la braguette. Petite barbe de quelques jours qui font craquer les minettes, chevelure crasseuse et longue, blonde. Sur la tronche, un masque de chat à moitié relevé sur le front, dégageant le bas de son visage, sans doute le temps de faire ses cochonneries buccales. A ses côtés, une femme. Encore toute ébouriffée, le short en bas des jambes et la culotte à mi-chemin.

C'est marrant, j'ai toujours cru qu'un chat n'avait pas de zgeg...

Sa déclaration provoqua un instant de malaise, sans que Elijah y fasse attention. Il était perdu dans ses réflexions sur l'anatomie du chat. Aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais vu un chat avec une paire de couilles et un zgeg au bout. « J'vais t'éclater la gueule toi ! » Violent et primitif, le gros lard s'était élancé sur le fou pour lui balancer une claque de cow-boy à la gueule. Le tirant immédiatement de la lune, il recula de quelques pas pour s'appuyer sur le flanc d'une voiture. Le nez saignant légèrement, la joue rougie, l'oreille droite grinçante. « Aoooutch ! » C'est qu'il avait de la force, le salopard. Il s'avança pour renouveler le geste, mais Elijah lui balança son pied dans le genou, le pliant douloureusement dans l'autre sens. Ainsi abaissé d'un cran, il lui colla sa meilleure baffe. « J'vais te niquer petit pédé ! » Choqué, les yeux grands écarquillés et la bouche ouverte, Elijah colla ses deux mains devant cette dernière, profondément touché. « TU N'AS MÊME PAS DE ZIZI ! » Il lui claqua son genou dans la mâchoire du gros matou, et termina en l'aidant à se relever pour mieux l'envoyer s'encastrer dans la vitre de la bagnole, qui céda et le gros s'y engouffra. L'infraction eut pour effet de déclencher l'alarme de la voiture qui résonna dans toute la rue.

Ah bah bravo ! J'espère que t'es fier de toi ?! Et je vais lui dire quoi à la maîtresse quand elle va vouloir me fesser pour tout ce vacarme ?! HEIN ?!

Furieux, paniqué, il lui balança son pied dans les burnes, lui faisant bien remonter dans l'estomac, et terminant de l'achever. « Oh. Flash info, les chats ont des burnes finalement. » Il se retourna vers les prostituées qui, comme de parfaites petites plantes vertes, n'avaient pas bougées. La chatte, elle, avait déjà détallée prévenir ses copains matous.

SALUT ?! Ici la fourrière de Decay, déguerpissez vos petites chates de là avant que je vous embarque !

Spoiler:

La marchandise avait détalé sans demander son reste, apeurée par la situation et les menaces du mercenaire. Il les observa d'un air satisfait, se disant qu'il avait réussi à limiter les dégâts et que la blonde autoritaire ne lui frapperait pas trop fort sur le derrière lors de la correction. Ce dont il n'avait pas réellement pensé en revanche, c'était de se faire la malle avant qu'on lui tombe dessus. Le gang des chatons en colère se rapprochait dangereusement de sa position et il n'avait toujours pas bougé, encore un peu sonné de la claque reçu par Basil le forain. Il lui accorda d'ailleurs un dernier regard, se questionnant sur l'utilité d'en profiter pour le tuer ou d'arrêter de perdre et du temps et de foutre le camp. Tiraillé entre ses pulsions sanguinaires et son instinct de survie, qui lui ne tentait compte que d'une chose, il allait sacrément se faire bolosser la gueule s'il restait ici comme un glandu. Après une profonde hésitation, il finit par renoncer à ses envie et dans un juron, se décida à partir.

Pour un homme habitué à tuer à tel point qu'il en avait fait son métier, c'était toujours frustrant de laisser échapper sa proie. « Elle a intérêt à valoir le coup cette récompense, sinon j'exigerai qu'on augmente la somme et si on me refuse, je lui braquerai les couilles avec mon flingue, ça devrait le calmer. » Un méthode pour faire pression sur les leaders de gangs très à la mode depuis quelques temps, elle ne garantissait aucun résultat, mais c'était devenu le petit challenge internet du moment. Squeeze your balls, qu'ils appelaient ça. Elijah s'était promis d'essayer ce jeu un jour, mais il n'avait pas encore décidé quelle grosse tête il irait voir pour le défi. En attendant, sa tête, il devait l'empêcher de tomber. Jetant un œil par dessus le capot de la bagnole derrière laquelle il se planquait, il les vit tous non loin de sa position. Il n'était plus qu'une question de temps avant qu'ils lui tombent dessus.

Son issue de secours se profila sous la forme d'un coup de feu dont la balle alla s'écraser contre une vitrine, provoquant suffisamment de bruit et de surprises chez les matous pour permettre à Elijah de s'éloigner de son adversaire. S'il avait pu ramper, il l'aurait fait tant il abaissa sa silhouette. Il devinait de qui venait l'initiative, et traça aussi rapidement et discrètement que possible vers le lieu de rendez-vous. Comme il s'y attendait il n'y avait déjà plus personne, il continua alors sa progression, attendant de tomber sur le groupe. L'ennui d'une telle stratégie c'était que le problème n'avait pas été écarté, mais seulement redirigé sur une autre personne, Oksana en l’occurrence. Aussi lorsque le taré à la peau recousue parvint à retrouver les donzelles en vente, ils n'étaient pas plus avancé dans leur mission. Si la maquerelle crevait ici, il n'imaginait pas toucher le pognon. Il allait falloir lui couvrir les fesses jusqu'à ce qu'elle puisse les rejoindre, sinon il l'aurait dans l'os.

Il prit le temps de vérifier son chargeur, de s'assurer que les gonzesses ne feraient pas de merde en son absence et il retourna sur ses pas. L'attention semblait focalisée sur la nouvelle tireuse, l'étau se resserrant sur sa position. Meilleur tireur qu'elle, lorsqu'il ouvrit leu dans le tas, ses balles firent mouche. Frappant le premier en plein dans la jugulaire, le second dans le genou, puis dans l'épaule. Les deux premiers à tomber furent suffisant pour calmer le reste dans leur progression, ils se mirent à l'abri, ceux ayant des flingues les braquèrent dans la direction des coups de feu, prêts à tirer. Pas apeuré pour autant, Elijah réapparut peu de temps après sur un coin de voiture et arrosa la zone, dans un échange plus destiné à faire baisser les têtes et permettre à la blonde de passer qu'à éliminer ses cibles. Évidemment, la puissance de feu n'était pas en sa faveur et il se retrouva bien rapidement à devoir se planquer derrière l'acier, sortant un nouveau chargeur de sa poche pour refaire le plein.

En espérant qu'elle en ait profité pour se secouer les miches.

Spoiler:

« Rendez-vous bande d'enculés ! Vous êtes cerné ! On a disposé des litières et des bacs de flottes partout autour du quartier, vous irez pas loin ! » Un coup de bluff magistral, orchestré d'une main de maître et utilisée pile au bon moment, cet instant si important où tu cherches à gagner du temps parce que tu sens que tu vas te faire percer la carcasse d'un nombre indécent de balles si tu fais rien. Ne rien faire et simplement attendre la mort, Elijah ne connaissait pas, ce n'était pas dans ses habitudes. Il n'était peut-être pas le meilleur des mercenaires sur le marché de Decay comme certains pouvaient se targuer de l'être, mais il était là depuis longtemps, et s'il avait survécu ce n'était pas uniquement dû au hasard. Pendant qu'il gagnait du temps en racontant des conneries à ses assaillants, il en avait profité pour recharger son arme et était prêt à repartir pour une seconde danse. Soufflant un coup, il s'allongea au sol pour observer sous le véhicule les positions approximatives de tous. Il nota un nombre affolant de pieds, beaucoup trop pour un seul tireur isolé, qu'importe qu'il soit complètement taré ou habitué à découper des gens à la hache.

Malin, il savait l'être quand il le voulait. Il glissa le canon de son arme devant son nez et tira plusieurs balles à ras le sol. Il ne toucha pas, mais d'entendre les balles fusaient à leur pieds et de les entendre ricocher aléatoirement foutu le bordel dans le groupe. Assez pour lui permettre d'amorcer une manœuvre de fuite, plus communément appelé repli tactique chez les militaires. Les chatons en colère le remarquèrent et arrosèrent sa course, qui miraculeusement se passa sans encombre. Lui qui serrait autant les dents que les fesses pour ne pas s'en prendre une dans le bide, pu se jeter à l'angle d'une ruelle en un seul morceau, sans ne goutte de sang versé. « Bah putain, un chat ça vise aussi bien qu'une femme ! » Il pouvait se permettre de faire la comparaison puisqu'il avait vu à l’œuvre sa camarade blonde. Pas le temps de traîner que sa maîtresse le siffler comme un clébard ramène aux pieds son chien. Et Elijah accourut, la langue pendant et un sourire béat aux lèvres, c'est qu'il était particulièrement heureux de cette mission, il baignait dans son élément.

En plus elle était joueuse sa maîtresse, elle s'amusait à le fuir. Chaque fois qu'il parvenait à l'avoir dans son angle de vue, elle disparaissait en courant, l'obligeant à détaler à son tour pour la rattraper. Pas assez selon elle puisqu'elle le poussait au train de par sa voix autoritaire qui le fit frissonner d'excitation, qu'est-ce qu'elle était belle sa maîtresse. Il augmenta ses foulées et fit un bond jusqu'à la fenêtre, saisissant la main tendue pour se faufiler à l'intérieur du bâtiment. « Cheffe ! Elijah Crimson au rapport ! Content que vous soyez toujours en vie, vous vous étiez mis dans une sale histoire là-bas ! Shi-shi-shi ! » Il laissa de côté qu'elle n'avait toujours pas retenu son véritable nom pour se jeter un œil derrière-lui, savoir si on les suivait. Pas besoin de réellement tendre l'oreille pour entendre les cris du gang se répercuter dans les rues, furieux d'avoir laissé échapper leur proie, ils ratissaient les lieux. « Je pense qu'on devrait pas traîner ici si on veut pas finir en pâté pour chat ! » Il en avait déjà goûté et déconseillé totalement, un goût infecte. Les croquettes pour chien en comparaison étaient bien meilleures.

« Vous voulez toujours ouvrir la voie, Cheffe ? » Qu'il demanda sérieusement, observant les deux loques humaines non loin d'eux. Une crèche à toxicos, un potentiel lieu à emmerde en gros. Ces enfoirés de drogués sont imprévisibles, il le sait bien puisqu'il consomme quotidiennement lui aussi. Il n'est pas devenu fou uniquement à cause de son accident. Elle lui fit savoir d'un signe de tête qu'aucune modification dans la formation n'était prévue, et ils se remirent en route. L'endroit était sombre, pué la pisse et la merde, mélangé à du vomi et la crases des résidents à moitié morts. Elijah retira ses lunettes et les rangea dans la poche de son pantalon, avant de tirer une grimace face à l'odeur lui piquant au nez. C'était quand même sacrément dégueulasse comme endroit.

Spoiler:

Oh bah merde alors, la surprise fut telle qu'il en resta sans voix, elle venait enfin de se souvenir de son vrai nom, quel choc. Il resta immobile, les yeux écarquillés de surprise, en se demandant s'il ne venait pas d'halluciner. Peut-être qu'il avait confondu avec un autre mot russe dont il ne comprenait rien, après tout ses oreilles sifflaient encore un peu de la fusillade de laquelle il venait de s'extraire. Dégageons d'ici qu'elle lui avait ordonné, et ferme un peu ta gueule que sa première phrase signifiait. Elijah ne se vexa pas pour si peu, lui qui avait l'habitude de se faire envoyer chier à longueur de temps. Il alla se replacer à sa position et reprit son rôle de dernier rempart, du type qui ferme la marche et assure que personne ne vient leur taper dans les fesses. Oksana était focalisée sur son objectif, son point à atteindre. Elle ne perdait pas de temps, tout en assurant un passage sûr, ne tombant pas dans la précipitation. Si le Crimson avait pris la tête du cortège, il se serait sans doute déconcentré pour un rien, lui qui avait tant de mal à se concentrer sur une tâche sans se disperser un peu partout.

Ici rien de plus simple que de suivre le mouvement, de laisser ses yeux traînaient aux alentours mais de focaliser l'attention de son cerveau sur un seul et unique point, ne pas décrocher du dernier popotin s'agitant quelques mètres plus loin. Entre l'odeur nauséabonde de ce paradis à drogués et celle de la poudre à canon qu'il pouvait encore ressentir, son odorat était un véritable foutoir lui aussi. Son soulagement se manifesta par petit cri victorieux lorsqu'il passa la tête à l'extérieur, retrouvant les joies de l'air frais. A peine avait-il eu le temps de rejoindre les autres que la blonde donnait de nouvelles instructions. C'était terminé les coups de feu, il fallait la jouer plus discret. Assassiner en traître, le cerveau du brûlé freeza quelques secondes en tentant de comprendre ce que cela voulait dire. Pour assassiner, il devait tuer sans être repéré, ou du moins au tout dernier moment. Et donc pour assassiner en traître, il fallait que la personne se sente trahit, ce qui impliquait de se faire connaître de la cible et sympathiser avec pour qu'elle se sente trahit, non ?

C'est que j'ai pas tout pigé en fait... Je peux pas juste l'égorger ?

Elle eut l'air d'avoir envie de le frapper, avant de lui faire comprendre qu'elle se foutait de comment il procédait tant qu'il n'attirait pas l'attention sur eux. Quelques bâtiments de distance suffirent à les mettre dans la sauce, lorsqu'au croisement d'une ruelle ils aperçurent un trio de Chats en chasse, armés et assoiffés de sang. Elijah s'extirpa immédiatement du groupe pour se faufiler d'obstacle en obstacle, profitant de la pénombre pour approcher sans se faire remarquer. Tuer et ne pas se faire repérer, tuer et ne pas se faire repérer, tuer et ne pas se faire repérer. Il devait littéralement se marteler la phrase mentalement pour ne pas faire foirer la mission. Ses cibles étaient trois, et il n'avait qu'un poignard qu'il passa dans sa main droite pendant qu'il gardait son pistolet dans la main gauche. Il lui fallait patienter, attendre le moment où l'un d'eux commettrait l'erreur de s'éloigner de trop, de se laisser légèrement distancer. Quand ce fut le cas, il lui tomba immédiatement dessus, entraînant le type dans son élan pour le pousser dans un coin d'ombre, la lame de son arme enfoncée dans le menton.

Le canon de son flingue posait contre sa propre bouche, Elijah lui mima de se taire, avant de lui enfoncer l'acier de son couteau au travers de la gorge à quatre reprises. Forcément avec une jugulaire comme une passoire, il la ramenait beaucoup moins. Il le laissa retomber au sol, et siffla un coup pour attirer l'attention des deux autres. Entre le sifflement et l'absence de leur camarade, ils se doutèrent qu'une couille se préparait, aussi avancèrent-ils prudemment dans la direction du bruit. Malheureusement pour eux ils furent pris de court par Elijah, qui en surgissant dans leur dos eut l'avantage. Il fit disparaître la lame de son couteau dans la nuque du type à se droite et bloqua le canon de son pistolet en fond de gorge du second lorsqu’il se retourna. « Un bruit, et c'est boum. » Il ne retira le canon de sa bouche que pour mieux lui marteler le crâne avec, frappant comme un sourd appuierait sur les touches de son piano en espérant y faire sortir un son.

Jusqu'à ce qu'un sifflement le rappel à l'ordre, maîtresse Oksana s'impatientait. Il ricana un instant en essuyant le sang sur ses yeux et retourna prendre sa place en bout de file. « Et sans un bruit hein ! Du pur assassinat en traître ! »

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