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Organizatsyia
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Prostituée de luxe
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Pas pour l'instant
Descent | Solo
Sam 7 Mar - 16:02
C'est encore tôt quand le client s'en va. Ils sont souvent comme ça, à prendre leur pied, puis s'en aller. C'est pas plus mal, finalement, t'aimes pas quand ils dorment sur place et que tu dois faire semblant d'apprécier leur compagnie, ou simplement d'arriver à dormir à leurs côtés. T'es pas comme ça, toi. T'aimes ta solitude, dans le fond. La tranquillité de l'après, quand on t'a couverte de cadeaux brillants telle une pie caractérielle. Une sangsue couverte de paillettes. Tu les regardes partir le sourire aux lèvres, et tu leur fait promettre de revenir te voir parce qu'ils vont te manquer. Ces richous bedonnants, égocentriques. Tu fais comme si tu les aimais bien, comme si tu étais attachée aux réguliers. Dans le fond, c'est un peu le cas, ils font partie de ta famille. Une famille cassée, recomposée, malsaine, gangrénée par l'argent et les relations malsaines et codépendantes. C'est bien la seule idée que tu peux te faire de ce qu'est une relation, n'est-ce pas ?
Belladone. Bella donne. Belle ah ! Donne. Triste carcasse parfaite, t'as pas l'impression de les faire verser dans la nécrophilie, vide comme tu es ? Le rose qui te monte aux joues est si factice, est-ce que ton coeur bat vraiment ? Tu es là, à nourrir tes petites habitudes, te rincer l'intérieur pour te débarasser de leur présence fluide en toi, te sentir un peu plus propre, un peu plus "toi", tu te regardes dans le miroir et tu souris en attachant le collier autour de ton cou, celui qu'il vient de t'offrir en supplément du prix de la soirée. Il n'a même pas tiré parti de la nuit qu'il a réservée avec toi. C'est quoi ton problème ? Tu sais pas le faire durer ? T'es trop contente de l'arnaquer ?
Quelqu'un frappe à la porte. On ne te dérange jamais quand tu travailles, mais, techniquement, t'as fini. Tu remets du parfum pour couvrir l'odeur de sa transpiration et tu te précipites à la porte. Peut-être qu'il a changé d'avis. Ca t'emmerde, mais c'est ton boulot, et tu es douée. C'est dur, pourtant, de se remettre dans le rôle quand tu en es sortie, avec un peu de soulagement peut-être. Quand tu ouvres la porte, c'est un grand type en costard qui te jauge de la tête aux pieds. Il semble impassible mais, toi, tu dessines un sourire par dessus ses lèvres pincées. Tu te tortilles contre le bord de la porte."Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ? Un changement de programme ?" Du bout des doigts, tu t'amuses à entortiller le collier d'or que tu portes à présent de façon ostentatoire. Ce type en costard, tu t'en doutes, c'est un gars du Dvorets. T'as aucune pudeur, alors tu restes comme ça, les sous vêtements mal ajustés, le petit kimono de soie ouvert sur ton corps encore rougi par l'effort et les coups maladroits du client sur tes fesses."Ben alors, t'as perdu ta langue ?"
" Le client est parti ?" Qu'il te demande. Tu joues les penaudes et la fausse modestie."Je crois bien qu'il a craqué trop vite. Mais je suis sûre qu'il en a eu pour son argent ! Je pensais pas le faire jouir si vite, tu sais …" Bien sûr que tu le savais. Tu as tout fait pour. Comme d'habitude. Sans un mot, sans un sourire, il t'attrape par le bras et te sort de ta suite. A l'extérieur, un autre gars attend derrière l'autre partie de la porte."Eh ! Qu'est-ce que vous foutez ! J'ai pas fini de travailler hein ?!"
Hors de ta suite, déjà, tu te sens tout de suite un peu plus à poil. C'est pas la même chose, d'être une belle plante d'intérieur, quand on te sort de ton joli pot. Tu regardes autour de toi, pas de mouvement, pas un son, rien. Bizarre, les allées et venues, même à cet étage, ton étage, sont régulières le soir. Mais là, personne. Le silence. On t'entraîne jusqu'à l'ascenseur de service."Mais merde, qu'est-ce qui se passe ?!" Pas un regard, pas une réponse. Dans l'ascenseur, on te maintient debout, les types ne lâchent pas ton bras qui commence à rougir sous la pression. Ta peau a toujours marqué de toute façon, ça plaît à certains clients d'ailleurs.
L'ascenseur descend, encore et encore, il ne s'arrête jamais. Toi, dans le Dvorets, tu ne connais que l'accueil et ta suite. Peut-être une ou deux chambres spéciales, pour les clients particuliers, mais ça s'arrête là. Tu n'as pas la moindre idée de ce qui se trouve à l'étage -3, celui où l'ascenseur s'ouvre enfin.
On te fait traverser de longs couloirs. Il fait froid, t'avais qu'à t'habiller, au lieu de traîner dans ta suite en string. C'est Moskva ici, pas les caraïbes. Tu fais tâche entre les deux grands malabars en costume bien chaud. Ils te forcent à accélérer : ils n'ont pas que ça à faire. Finalement, au bout d'un couloir aux multiples portes ils finissent par t'engouffrer dans une petite pièce où se trouve un drôle de fauteuil. On dirait une table de massage pour le dos, mais tu sais que ça n'en est pas une. On t'y colle et t'as beau te débattre, t'as pas la force. Tu l'aurais pas eue, même avant ta soirée endiablée. De toute façon, tu tires, tu tires, mais on t'attache. Continue de crier, idiote, personne t'écoute.
Ici, t'es rien.
T'entends parler mais à force de crier, tu couvres le bruit. Et vient la douleur, intense, à la base du crâne. Tu sais pas exactement ce qui se passe, mais ça fait mal, une douleur intense, accentuée par la tension des muscles de ta nuque. Tu aurais dû te méfier, quand on ta relevé les cheveux et que la brise froide des bas fonds ont effleuré ton cou. La douleur s'arrête, brièvement."Putain arrêtez, vous faites quoi ?! Lâchez moi !" Les larmes commencent à couleur. Une nouvelle source de souffrance t'interrompt, cette fois. Un truc froid, qui essaie de s'insérer en toi. Pas comme d'habitude. C'est dans la plaie à la base de ton crâne que l'on essaie de faire entrer quelque chose et ton corps tout entier crie de douleur. T'es habituée aux coups mais ça, là, c'est pas dans tes prestations. Tu essaies de crier mais t'as le souffle court.
Tu regardes à travers le trou dans lequel ta tête est enfoncé et tu vois, par terre, des sortes de puces électroniques, cassées. Leurs petites pattes détruites, tordues, triturées. C'est ça, qu'on est en train de te coller dans le crâne ? Ce truc là, qui te torture et qu'ils insistent pour faire rentrer ? La douleur est si grande que tu te sens tourner de l'oeil. On te tape sur le bras, parce que l'absence de cris est suspecte, surtout pour toi. Les larmes coulant à présent sans discontinuer sur ton visage se mettent à tomber sur les puces au sol. "C'est bon, elle est pucée, je referme." La voix, féminine, a un fort accent américain, mais parle en russe.
Pucée. Marquée. Tu perds peu à peu connaissance sur cette idée. Toi, Belladone, l'Étoile du Dovets. On te marque comme un animal. Tu pensais être un cygne, élégant, admirable. Finalement, t'es comme les autres. Du bétail.
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