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Allégeance :
Triade du Serpent.
Metier :
Assassin.
Mort du personnage :
Si le RP le veut.
Outnumbered. | Solo
Dim 2 Fév - 20:58
Chacun se tournait alors que la porte s’ouvrait sur lui. Ils se connaissaient plus ou moins tous en ces lieux. Terrain neutre depuis la nuit des temps, la création-même de Decay, le Salon Jacked-In-K était connu pour être le milieu où se réfugier en cas de besoin. Ici, la violence était interdite. Il n’existait aucun Clan, aucun Gang. Personne n’était ce qu’il était à l’extérieur. Il hochait de la tête. Quelqu’un lui tapait même l’épaule alors qu’il s’avançait. Comme d’habitude, il avait laissé ses armes à l’entrée, obligation du Chef. Personne n’entrait même armé dans son établissement. Cela avait une vilaine tendance à tendre l’atmosphère et une balle perdue était trop vite paumée dans une plante de pied.
Posant une main sur le comptoir, signalant sa présence de la sorte, une jeune femme méconnaissable, aux piercings multiples à travers le visage, apparut finalement de sous le comptoir. Comme si elle y dormait et y faisait ses affaires la plupart du temps. « J’ai rendez-vous avec Yusef, au sous-sol. Pour mes tatouages, on doit revoir ensemble la coloration et en ajouter plusieurs. », parlait-il sans même user du modulateur de voix. Tout le monde ici le connaissait et se fichait de ce qu’il était. Pas de Triade. De Cartel ou de Yakuzas. Juste des habitués qui aimaient d’une nouvelle coiffure, d’une nouvelle modification corporelle. Piercings. Tatouages. Prothèses. Tout passait depuis longtemps par le Salon. « Il t’attend déjà. Tu connais le chemin, je ne te fais plus la visite. », riait-elle alors qu’elle lui montrait, d’un signe de tête, la porte pour descendre. Comme une deuxième maison, il connaissait les lieux depuis son entrée chez les Yakuzas. Yusef, lui, était son tatoueur depuis bientôt une vingtaine d’années. Une amitié s’était finalement tissée entre les deux hommes.
Yusef, comme son nom l’indiquait, venait du Moyen-Orient. Ou plutôt, sa famille en venait. Une famille avec des fonds illimités venus directement pour peser dans le jeu des Gangs. Mais, malheureusement, cela n’avait pas exactement marché comme ils le voulaient. Aussi, le garçon avait choisi d’une reconversion pour tenter l’expérience des tatouages et autres modifications corporelles. A peine plus vieux que Khan, le tatoueur l’appréciait presque comme un frère. Excepté pour ce masque que le Mongol ne perdait jamais. « Allez. Couche-toi. Je vais vérifier le tatouage dans ton dos en premier. » Contrairement à d’autres, le Mongol aimait la douleur qu’infligeait la piqûre de l’aiguille. Ce pourquoi il n’hésitait pas à demander plusieurs tatouages en une fois, jusqu’à l’épuisement du tatoueur.
Se déshabillant, gardant uniquement son pantalon et son masque, le Mongol s’était couché sur le ventre, dévoilant, en premier lieu, le plus important de ses tatouages. Le plus ancien, aussi. Yusef se souvenait encore du travail exécuté dans le dos de celui qui devenait à peine un homme. Yakuza à l’époque, le garçon était arrivé accompagné de son Mentor. Sous l’œil attentif du vieux personnage, le dos avait maltraité par l’encre du tatoueur pour dessiner un dragon. Il était revenu plusieurs fois, ajustant les retouches avant d’ajouter, finalement, la pointe finale. La couleur. Pourtant, tout ne s’était pas exactement passé comme prévu. Yakuza durant un temps, Khan était devenu un Banni. Et se mettant au service de la Triade, qui cherchait alors des hommes de sa trempe, doté de ses compétences, le Banni fit allégeance aux trois Têtes.
Il lui demanda sûrement alors le travail le plus compliqué. Après un travail de plusieurs heures, plusieurs jours sur son dos, il lui demandait de reprendre son œuvre et de la modifier afin de créer une Hydre aux trois Têtes. Un dragon dont les têtes ne mouraient jamais. Yamato no Orochi. La bête japonaise devenue chinoise par la trahison du Mongol. « C’est parfaitement cicatrisé de ce côté-là. On ne voit plus du tout l’ancien tatouage. » Appliquant seulement de la crème sur le dos, il avait vérifié minutieusement que l’encre s’était bien imprimée dans la peau du Guerrier, s’assurant encore une fois qu’aucun rejet ne serait fait par la suite. Puis prenant finalement une nouvelle aiguille, il posait la fameuse question qui lui brûlait les lèvres. « Je dois t’ajouter combien de marques cette fois-ci ? »
Contrairement à son dos, qui représentait son allégeance à la Triade, son bras droit était entièrement d’un innombrable nombre de barres. Quatre barres verticales. Une barre horizontale qui en coupait quatre. Puis une autre série. Quatre verticales. Une horizontale pour les couper d’une fois. Le nombre de ses victimes qui s’étalait tout le long de son bras droit. Yusef soupirait pour lui-même. Il avait arrêté depuis longtemps le compte de ce massacre. « Tu sais que je n’aurai bientôt plus de place. Va falloir que tu arrêtes bientôt ta boucherie ou que tu me donnes une nouvelle place pour continuer ta tapisserie. » Il souriait au Mongol. Même s’il n’aimait pas vraiment ce besoin compulsif du personnage, il arrivait à apprécier son perfectionnisme. Il n’oubliait personne. Tous se trouvaient sur son bras. « Ajoutes-en dix-huit, s’il te plaît. » Il eut un court silence alors que le tatoueur se mettait au travail sur le corps du Guerrier. « Cela fait quoi ? Une semaine que t’es venu en faire une vingtaine ? Tu ne te reposes jamais ? »
Sous son masque, Khan en souriait. Yusef parlait facilement. Il disait toujours ce qu’il pensait. Sûrement était-ce sa plus grande qualité. On pouvait parler de tout avec lui. Il ne jugeait pas. Il exprimait seulement son avis. « Sinon, t’as réfléchi au projet que je t’ai proposé la fois passée ? », lâchait le tatoueur. En effet, la semaine passée, les deux hommes s’étaient réunis pour commencer un nouveau projet. Ce dernier devait être une nouvelle fresque sur le bras gauche du Guerrier, porteur de nombreux masques. C’est ainsi que Yusef en était venu avec une idée saugrenue, un mélange horrifique de plusieurs cultures porteuses de masques. Tantôt funéraires. Tantôt théâtraux. « Il me plaît bien. Tu veux qu’on commence cela quand ? »
_ On peut se fixer une autre date, pour ajuster le nombre de morts et commencer le tatouage. » Il hochait de la tête. « Quant à tes jambes, tu y as réfléchi ? T’en veux ? » Regardant brièvement la lumière du sous-sol, emplie des bruits des anguilles qui vibraient sur les peaux de chaque client, il souriait sous son masque. « Je compte éviter. Je ne suis pas intéressé. Mais on peut réfléchir sur un projet pour mon torse. » L’autre relevait brièvement la tête, une étincelle de plaisir dans les yeux. Il attendait cela depuis longtemps. Commencer une autre fresque. Cela faisait plusieurs fois qu’ils en parlaient sans que le Guerrier n’aie encore accepté de sauter le pas. « Mais après mon bras gauche. Même si je sais que tu en as envie depuis longtemps. » Puis tapotant sur la joue du Tatoueur qui en finissait avec les nouvelles marques, il se redressait lentement.
_ Promis, je te garde jusqu’au bout, Yusef ! T’en as pas encore fini avec moi du coup. » Reprenant ses affaires, il ne prit pas le temps de fixer un nouveau rendez-vous maintenant. Il était attendu ailleurs. La journée était encore longue. Laissant la monnaie sur la table des projets, il remontait déjà sans plus attendre.
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