Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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Dimka Orlov
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Il a arraché le masque, qui pend maintenant dans sa main, inerte et inutile. Il l’observe d’un coup d’œil agacé, puis finit par le balancer dans un buisson, avant de se dire que, peut-être, Miyu aurait préféré le récupérer. Un haussement d’épaule, une grimace, et ses remords s’évanouissent. Il n’aurait jamais dû accepter l’invitation, et l’idée même du trajet qui l’attend pour rentrer lui donne envie de se casser les poings dans un mur. Une envie de violence, de sang, qui lui traverse l’esprit, fugitive, rappel incessant de la manière dont il passe habituellement ses soirées.

La lune est haute dans le ciel, éclaire sans concession les rues désertées par les fêtards, tous regroupés au carnaval. Les rares silhouettes costumées qui s’éloignent, sûrement en quête de calme également, lui tirent un sourire froid. Il ne se sent aucune affinité avec les adeptes de ce genre de festivités, conçoit même mal qu’on puisse en retirer un quelconque plaisir. Il essaye d’ordonner ses idées, de trouver une raison à sa présence, à sa motivation. N’en voit aucune. S’agace d’autant plus en captant dans l’air du soir le bruit particulier du grelot qui tinte, presque trop joyeux pour son humeur présente. Il ne se retourne pas, même après avoir entendu, couplé au léger son de clochette, celui des pas qui le rejoignent.

Immobile, il la reçoit contre lui, serre légèrement les dents pour contenir la colère qui le lance. Sauvage. Injustifiée, surtout. Comme s’il lui en voulait à elle, d’avoir envoyé cette maudite invitation. Comme si c’était de sa faute. Sa douceur, constante. Et son incompréhension manifeste du monde dans lequel il se débat, lui, jour après jour.

Il ne bouge pas, se contente de lui offrir son allure de statue, alors que les bras minces se referment autour de sa taille. Il ne dit rien, la laisse parler, lui donne une chance, bien maigre certes, d’apaiser ce qui s’ourdit en lui. Et elle y parvient. Miraculeusement. Pour un temps, au moins. Il ne répond pas, mais les muscles raidis se détendent, sensiblement, et les traits froissés dessinent un sourire qu’elle ne peut pas voir, alors qu’il lui attrape la main d’une poigne ferme, pour la faire pivoter et la ramener face à lui.

Il l’observe quelques secondes, toujours muet, comme pour prendre la mesure de ce qu’elle a à offrir, puis secoue lentement la tête sans la quitter des yeux. Sans lui lâcher la main.  « J’sais pas c’qu’on fout Miyu. J’sais pas c’que j’fous, avec toi. On a visiblement pas les mêmes trucs en tête. Tu vois, quand tu t’agites devant moi, qu’tu m’colle d’un peu trop près, j’ai juste envie d’te sauter. C’est c’que je fais avec les meufs dont j’suis proche, tu comprends ? Ça, pas autre chose. J’sors pas avec. J’suis pas sympa avec. J’m’occupe pas d’elles, même si certaines auraient bien aimé. Ce sont des choses que j’sais pas faire. Que j’suis même pas sûr d’avoir envie d’faire. C’est pas mon monde. J’comprends pas Miyu. J’comprends pas c’que t’attends d’un mec comme moi. Faut qu’tu m’le dises, clairement, même si t’as pas les bons mots, même si ça ressemble à rien, faut qu’je sache, c’que ça veut dire, pour toi, tout ça. M’traîner à des trucs. Passer du temps avec moi. Demander ma présence. Faire des trucs ensemble. J’ai pas l’impression qu’on accorde la même importance aux mêmes trucs. Faut qu’tu m’aides à capter. »

Il se tait, s’humecte rapidement les lèvres, avant de se composer un sourire contrit. Les paroles s’écoulent d’elles-mêmes, sans qu’il n’ait à réfléchir à leur portée, et il attend maintenant d’en constater les effets. Il est clair, du moins est-il persuadé de l’être, et la suite des événements dépendra de ce qu’elle répondra en retour. Il ne lui libère la main que pour monter une paume à son visage, qu’il gratifie d’une caresse lente et précise, le long de la pommette.

« T’es trop douce pour m’supporter longtemps, tu sais ? Tu sais. Tu sais d’quoi j’suis capable quand j’pète les plombes. J’te vois pas franchement subir ça au quotidien. La violence. Le sang. La mort, aussi. L’arène. En permanence autour de toi. Les autres, aussi, qui, s’ils te voient trop à mes côtés, te prendront pour cible. Est-ce que t’as conscience de tout ça ? Toute cette merde qui nous entoure ? Ou est-ce que tu t’en fous ? Dis-moi. Parce que quand j’te vois comme ça, avec les trucs que t’as l’air d’aimer, j’te vois pas taillée pour cette vie. Peut-être… Peut-être que ce serait mieux, pour toi, d’rester dans tes ordis, dans tes trucs numériques. Compte pas sur moi pour t’chasser, c’est un choix qui t’appartient. Ici, y’a que ça qui compte. Les choix qu’on fait.»

Il s’arrête, presque étonné d’en avoir dit autant, peu habitué aux échanges à cœur ouvert, bien que celui-ci reste nimbé de l’honnêteté brutale qui le caractérise. Sa main retombe, et il recule légèrement pour s’adosser contre un muret de pierre faiblement éclairé par la lueur du lampadaire qui le surplombe. « A toi d’voir. Tu pourrais aussi bien crever que retrouver ton frère dans cette histoire. J’te file une chance, une seule, de quitter ce truc sans trop de dommage. Dans tous les cas, j'refuse d'être responsable de la façon dont tu ruineras ta vie.»


Dernière édition par Dimka Orlov le Sam 15 Aoû - 17:00, édité 1 fois
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Suite à sa tirade, Miyu demeura calme pour un bon moment, comme essoufflée. Elle l'était physiquement depuis sa course, mais l'épuisement moral ressenti après s'être ouverte de la sorte lui paraissait bien plus lourd, bien plus pesant. Elle ne se sentait pas vraiment aussi légère que les autres après une telle révélation, au contraire. La japonaise vivait à présent dans l'angoisse, dans l'attente d'une réponse de la part de Dimka. Chaque seconde de blanc, chaque instant de silence lui donnait l'impression de mourir et renaître tout ça dans l'optique de mourir à nouveau. Elle se liquéfiait, n'osait relever encore une fois la tête et se contentait de le serrer bêtement contre elle jusqu'à ce qu'une poigne se fasse ressentir et l'attire de l'autre côté de l'homme. Elle ne prit même pas la peine de résister et se laissa entraîner, suivant simplement le mouvement dans le plus religieux des silences alors que son regard continuait de se perdre sur le sol pavé de Napoli. Enfin, des mots la sortirent de cette angoisse, comme si son coeur s'arrêta de battre spécialement pour l'occasion. Elle leva doucement la tête et l'observa enfin, peut-être avec plus d'espoir qu'elle ne devrait en avoir. Sans doute ne se rendait-elle pas compte de la situation actuelle.

À maintes reprises, Miyu sentit son coeur se resserrer sans vraiment comprendre pourquoi des mots l'affectaient tant, aussi pragmatiques et distants pouvaient-ils être. Elle s'efforça de mettre de côté cette horrible sensation mais n'y parvint pas une seule fois. Victime de cette douleur pourtant imaginaire, elle dut l'écouter durant un long instant sans pouvoir en placer une, sans être en mesure de se justifier, de s'expliquer, de fuir la conversation qu'elle avait elle-même lancée. Putain, pourquoi j'ai fait ça ? se demanda-t-elle alors que les mots du russe frappèrent aux portes de sa conscience à moult reprises, comme l'écho d'un gong en pleine montagne. Encore fallait-il déterminer les effets de cet écho sur la psyché de la jeune femme qui, pour l'heure, resta silencieuse. Même lorsque Dimka s'arrêta, sans doute pour attendre une réaction de sa part, ses lèvres restèrent scellées, si bien qu'il fallut la sortir de son mutisme par une douce caresse qui fit rebattre son coeur ; un mouvement qu'elle n'aurait jamais cru recevoir de la part de son interlocuteur, un geste tendre qui l'aida à reprendre confiance en ses convictions.

Pourtant, la mention subtile d'un certain événement fut à deux doigts de la faire sombrer de nouveau. Une brève image de la gorge lacérée de Piotr traversa l'esprit de Miyu avant que la réalité, ou celle qu'on lui avait exposée, ne se mette en travers de cet horrible souvenir. Elle se rappela de sa première rencontre avec Dimka, des explications qu'il avait pu lui donner concernant ses actes. Pourquoi s'était-il justifié de la sorte alors qu'il n'avait aucun compte à rendre à Miyu ? Pourquoi, aujourd'hui encore, continuait-il à se montrer prévenant et doux malgré les faits exposés ? C'est injuste, pensa-t-elle, comment tu peux agir comme ça et essayer de me dissuader ? Ainsi voyait-elle la chose, alors que son incertitude put se lire dans son regard. Pourtant, elle laissa sa tête se reposer contre la main qui lui fut offerte, comme pour y chercher un certain réconfort. Ce ne fut que lorsqu'il lui retira cette main qu'elle se permit enfin de répondre, non pas sans peiner à trouver ses mots.

« Je... je sais pas si je vais y arriver. À tout exprimer, je veux dire. Ca fait beaucoup à encaisser. T'as expliqué comment tu voyais les choses, mais est-ce que c'est vraiment comme ça ? Tu fais des trucs qui contredisent tout ça. Si je te prends aux mots, tu donnes l'impression de t'en foutre, de juste vouloir me prendre à chaque fois qu'on se voit. Pourtant, t'agis pas vraiment comme un mec qui veut se vider. Sérieux, t'as même fait des efforts. T'es venu jusqu'ici alors qu'il allait probablement rien se passer, t'as accepté de me couvrir en cas d'ennuis, tu veux même m'aider à retrouver mon frère alors que ça te concerne absolument pas. Arrête-moi si je me trompe hein, mais à ta place, je ferais pas tout ça juste pour baiser. Et regarde, là encore tu prends la peine de parler, de prévenir, même de te montrer sympa, comme pour me ménager. Alors est-ce que toi c'est ce que tu veux, de simplement te contenter de "me sauter" et rien de plus ? »

Ses derniers mots parurent plus hésitants, moins assurés. Elle manquait de souffle mais était également surmenée par ses propres sentiments en l'instant. La peur lui nouait l'estomac. Miyu savait qu'elle aurait à s'exprimer sur son ressenti sous peu, à donner une réponse au choix laissé par Dimka. Alors elle marqua une pause, le temps de se ressaisir, et vint se placer à côté de lui en s'asseyant sur le muret. Elle déglutit, sa préparant sans doute à reprendre la parole, et rassembla ses mains devant elle pour jouer nerveusement avec des ongles, comme pour trouver un substitut sur lequel se défouler en l'absence de clavier à disposition.

« Je l'ai déjà dit, j'aime passer du temps avec toi. Et c'est même pas pour que ça finisse au lit, hein, même si j'aime quand tu fais ce genre d'offres. C'est juste que, je sais pas trop comment l'expliquer. Même si t'es pas du même monde que moi, je peux m'empêcher de vouloir te voir. Ironiquement, t'es l'une des personnes avec lesquelles je m'entends le mieux actuellement. J'ai pas beaucoup de gens comme ça, tu sais. Et j'ai l'impression que même si t'es à la tête d'une affaire pas super charmante, je peux te faire confiance. Pas comme d'une employée à un employeur, mais comme de personne à personne. C'est l'impression que tu me donnes, à toujours agir de cette façon avec moi. Je pense que, dans le fond, t'es pas le connard que tu décris aux autres. Tu me l'as déjà montré, et c'est ce qui m'attire. Je m'en fous de ton passé, de tous tes actes qui me concernent pas. Ce qui compte pour moi, c'est la façon dont t'agis quand je suis là, celle qui me fait dire que t'es pas qu'un salaud ou un tueur au sang froid, cette attitude qui me donne envie de te suivre et de me rapprocher. J'en ai rien à battre de me mêler à tes merdes, Didi. Je suis plus à ça près, je suis plus la gamine ignorante du monde qui l'entoure. J'ai perdu mon frère, vu un mec crever par ma faute, ai ordonné l'exécution d'un autre, et ai sûrement ruiné la vie de plein de gens tout ça pour faire du fric et avancer dans mes recherches. Je suis plus à ça près, c'est pas ça qui va me dissuader. Nouvelle pause. Elle souffla un bon coup et tourna la tête vers Dimka pour l'observer avec plus d'aisance, maintenant qu'elle était lancée dans son discours, lequel fut d'ailleurs repris au plus tôt. Je sais dans quoi je m'embarque, j'y ai déjà pensé. Je serais même pas venue te voir à l'Arena la dernière fois si j'hésitais. On s'est pas vus pendant des jours, tu sais. Ca m'a travaillé, ça m'a laissé le temps d'y réfléchir. Le plus dur c'était pas de trouver la réponse mais de te la donner. »

Soudain, elle s'arrêta et bondit du muret pour aller se poster devant lui et réclamer son attention. Puis, dans un élan d'assurance, Miyu se dressa sur la pointe des pieds et accrocha ses mains au col de Dimka pour l'attirer vers elle et l'embrasser, sans prévenir. Elle ne tenta toutefois rien d'entreprenant, se contentant de coller ses lèvres à celles du russe pour ensuite s'y soustraire au bout de quelques secondes. Enfin, elle profita de cette nouvelle proximité pour achever son propos tout en clignant frénétiquement des yeux pour en chasser l'humidité.

« S'il-te-plaît, laisse-moi juste profiter de ce lien. Je veux pas perdre ce qu'on a. Je veux pas qu'on s'éloigne. Je veux encore passer du temps avec toi. Peu importe les merdes que ça apporte, c'est rien. Peut-être que toi t'as pas vraiment besoin de moi pour avancer, mais moi si. Je veux pas perdre quelqu'un à qui je tiens, pas encore. Pars pas. »
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Il ne bouge plus, observe le visage de son interlocutrice avec attention. Va-t-elle partir avec la chance qu’il lui offre, ou au contraire persévérer ?

Il ne juge même pas ses choix. Se contente d’attendre, sagement pour une fois, qu’elle l’éclaire. Il ne s’est jamais vraiment soucié de relationnel, se contente la plupart du temps de prendre les choses comme elles viennent, de mettre des formes lorsque les circonstances l’impose, sans chercher à prévoir quoi que ce soit. Miyu lui paraît bien compliquée, et les premières explications qu’elle lui expose lui font hausser les sourcils.

« J’ai fait tout ça ? » l’interrompt-il grossièrement avant de se mordre les lèvres pour la laisse poursuivre. Il tourne la tête pour ne pas la quitter des yeux quand elle s’installe, sans intention de le lâcher pour l’heure. Conscient de la forcer à s’exprimer sur une chose avec laquelle il ne saurait lui-même se débrouiller. Génie, se dit-il silencieusement en recevant la suite des informations demandées. Certes, ce qu’elle décrit de son comportement ne colle pas avec ce qu’il s’oblige à lui répéter. Mais jamais la réflexion de ses propres incohérences ne lui est venue. Ne l’a frappé.

« J’suis pas … » il commence, s’interrompt encore avant de se frotter le crâne, l’air légèrement perdu. Elle dit trop de choses. Pointe trop d’éléments qui ne lui conviennent pas. Qu’il n’a aucune envie de disséquer pour leur trouver une logique ou des raisons. Et il se sent acculé, aussi. Mis face à ses largesses, qu’il ne considère pourtant pas comme telles. Au pied du mur, sans autre recours dans l’immédiat que d’écouter ce qu’elle a à dire.

Il s’allume une cigarette, fume pensivement en songeant à tout ce qui aurait pu être différent, si elle ne l’avait pas désarmé dès le départ, avec sa manie de l’approcher comme s’il était normal, de le considérer comme un être humain plutôt que comme un monstre. Il lui a montré pourtant, ce à quoi la rage pouvait le pousser. Lui a donné un aperçu sans filtre de son quotidien, rythmé par une fureur qui le dévore de l’intérieur, et par des addictions qui le consument à petit feu. Rien ne la décourage. Et c’est un demi-sourire qui nait sur les lèvres du russe, pour l’encourager à poursuivre alors qu’il crache lentement la fumée de sa clope dans l’air nocturne.

Les bruits de la fête se sont estompés, les ont livrés à un silence propice aux confidences. C’est nouveau, cette manière d’exprimer les choses, de les découvrir d’un autre point de vue, et de les recevoir, pour lui, comme un présent précieux, duquel il faut prendre soin. Parce qu’il ne se sent pas le cœur de la repousser alors qu’elle se livre toute entière, cherche à mettre des phrases sur des émotions qui les dépassent sûrement un peu tous les deux.

Doucement, il vient chercher l’une des mains de la jeune femme, la serre dans la sienne, l’assure de sa présence. Elle n’a pas l’air de mentir, de se jouer de lui, de lui balancer de quoi l’enfermer lui dans quelque chose qu’il n’a pas envie de subir. Non. L’honnêteté dont elle fait preuve suffit à le charmer, à lui montrer qu’elle sait de quoi elle parle, ou au moins pense le savoir, à défaut d’avoir déjà expérimenté les hauts et les bas d’un quotidien en dents de scie.

Il écrase sa clope d’un coup de talon, avant de relâcher la main prisonnière lorsque la japonaise abandonne son assise. Il baisse la tête pour garder le regard à hauteur du sien, et écarquille les yeux lorsque les lèvres de la jeune femme viennent le bâillonner sans prévenir, lui tirant un sursaut nerveux. Il reste figé comme un peu plus tôt, lorsqu’elle l’a rattrapé, et l’observe sans rien dire, comme en attente d’une prise de décision réelle. « Ok. » lâche-t-il un peu trop vite, les bras ballants.

« A mon tour alors, j’imagine. J’vais pas m’tirer, j’voulais juste te montrer, encore une fois, à quoi tu t’exposais en traînant avec moi. Si t’es d’accord avec ça, j’te le dis, c’est pas mon problème. J’te sauverais le cul chaque fois que j’en aurais la possibilité, parce qu’on est associés, parce que j’ai besoin de toi, que tu fasses ton taf, et qu’tu le fasses bien. J’ai qu’une parole. J’me suis engagé à t’aider pour ton frère, et j’le ferai aussi. Quant au cul…  J’vais pas t’forcer. J’passe la moitié d’mon temps raide mort à m’envoyer des meufs. J’imagine qu’tu vas faire pareil de ton côté. C’est comme ça qu’ça fonctionne. A moins qu’de c’côté-là t’attendes autre chose ? J’suis désolé ma belle, t’as beau faire tous les efforts du monde, j’nage encore en plein flou, j’suis pas sûr de c’que tu veux d’moi, ni si j’peux t’l’apporter. Mais on peut continuer d’se voir. On va continuer t’façon. Parce qu’on est censés l’faire, tu sais ? S’voir, bosser, et creuser les pistes qu’on trouve ? Ou j’ai rien compris. »

Il se passe une main sur le visage, persuadé d’être passé à deux doigts d’une compréhension profonde des choses, qui maintenant lui échappe.
« Si j’dis que j’suis un connard, c’est parce que j’le suis. J’le suis juste pas en permanence, et t’as pas encore été confrontée à mes pires penchants, tu sais. Mais tu déchanteras sûrement quand ça arrivera, et tu pourras pas dire que j’t’ai pas prévenue. J’ai jamais eu ta chance, de pouvoir douter de c’que disent les autres, tu sais. Jamais. Alors j’t’envie un peu j’pense, d’pouvoir y croire aussi facilement. On s’casse d’ici ? J’commence à m’les geler. » Termine-t-il sur une note un peu plus douce, avant de se remettre à marcher.

« J’sais pas où tu veux aller, mais j’t’épargne l’arène pour ce soir, j’ai pas envie d’voir leur gueule, j’vais juste les cogner. Tu vois, quand j’suis frustré, j’cogne des gens en général. C’pas genre un truc qui va t’faire réagir ? Ou t’faire flipper ? » demande-t-il encore en continuant d’avancer sans la regarder. Lorsqu’il songe à ce qu’il peut faire au cours d’une journée normale, il a presque envie de rire, et de la confronter directement à tout ce contre quoi il l’a mise en garde.
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Miyu se montra attentive à son tour, se reculant que d'un pas pour lui laisser l'espace nécessaire, pour ne pas qu'il se sente trop envahi. Elle craignait déjà l'avoir mis dos au mur avec ses demandes, avait peur qu'il prenne la mouche et décide soudainement de s'en aller après avoir réalisé qu'elle s'attachait progressivement à lui, bien qu'elle eût veillé à ne pas l'exprimer de façon trop explicite. Après tout, la japonaise demeurait toujours dans le doute, incertaine de ce qu'elle pouvait ressentir en l'instant. Était-ce de l'affection platonique mais égoïste ? Un attrait pour les sensations qu'il pouvait lui offrir ? Un attachement plus profond à sa personne plus qu'à ses actes ? Était-ce au moins concret ou cela s'apparentait-il plutôt à un simple coup de coeur de jeunesse ? N'ayant jamais vraiment connu de situations similaires auparavant, la pauvre n'en avait pas la moindre idée. Sans doute était-elle plus perdue que lui, se noyant dans le flot de ses propres sentiments.

Au final, ses inquiétudes furent vaines et rapidement dissipées. Dimka ne semblait pas avoir saisi l'entièreté de la chose, seulement la surface. Sa réponse fut néanmoins suffisante pour arracher un sourire à Miyu, indéniablement heureuse de ne pas le voir s'éloigner en courant, cela malgré le fait qu'il n'ait pas tout saisi. Devait-elle lui expliquer de façon plus claire ? Encore faudrait-il qu'elle parvienne à se comprendre elle-même avant cela. Ainsi se tut-elle pendant un long moment, le laissant tout d'abord terminer sa première tirade tout en ressassant les propos précédents en tête. Elle allait probablement être amenée à les répéter sous peu, à se paraphraser puis à éclairer les quelques zones d'ombre. Ou, à défaut, elle comptait au moins répondre aux quelques interrogations laissées par le russe.

« Je... Non, je peux pas te demander ça. Vois qui tu veux, envoie-toi qui tu veux. Je peux rien exiger de tel, on est pas à ce niveau de relation là. Mais t'as faux sur un point : là actuellement, je compte pas me faire qui que ce soit d'autre. J'en ressens pas le besoin et j'ai l'impression que ce serait.. sale. J'arrive pas vraiment à me l'expliquer à moi-même, donc espère pas que ce soit clair, mais j'ai pas envie de voir quelqu'un d'autre alors que je t'ai toi, même si on est pas vraiment engagés dans quoi que ce soit. »

Contrairement à lui, Miyu était sans doute moins avide de contact, moins accro au stupre. Cette pseudo limite ne relevait ainsi pas de la privation pour elle, d'autant plus qu'elle s'estimait toujours incapable d'adresser la parole à n'importe qui dans l'unique but de le mettre dans son lit. Ainsi, l'exclusivité n'était vraiment pas dure à offrir de son côté, bien que cela ne représentait sans doute rien aux yeux de l'homme qui enchaînait probablement les conquêtes et se noyait dans le sexe à ne plus savoir qu'en faire. Et dans le fond, peut-être que ça lui faisait mal de le savoir ainsi. Peut-être qu'elle allait se détruire à petit feu, à force de vouloir se rapprocher d'un individu pareil. Mais comme une mite attirée par une source de lumière, elle se sentait inlassablement attirée sans pouvoir le justifier, sans pouvoir vraiment s'arrêter. Mue par un désir invisible, indicible et incontrôlable, elle voletait autour du brasier russe en priant de ne pas s'y brûler, captivée par les flammes s'en dégageant.

« Et quand je parlais de se voir, c'était de manière générale. Pas seulement pour bosser, pas seulement pour enquêter. Se voir sans qu'il y un motif pro derrière. Un peu comme actuellement, tu vois ? Je te parle pas se tenir la main ou ce genre de trucs hein, simplement se capter pour parler, pour prendre du bon temps et pour se chamailler un peu, parce qu'avec toi, ça arrivera forcément, rajouta-t-elle comme pour alléger l'ambiance. »

Elle fit ensuite un pas sur le côté et le laissa prendre les devants, n'ayant clairement aucune idée de l'endroit où aller pour l'instant. À vrai dire, elle ne s'était même pas attendue à ce qu'il veuille bouger aussi rapidement et s'était déjà vue en train de converser avec lui, ici même, pendant encore quelques instants. Au final, elle réalisa que ce n'était peut-être pas le point fort de son interlocuteur. Sans doute préférait-il l'action à la parlotte. Alors elle le suivit sans vraiment broncher. De toute manière, pour Miyu, ce n'était clairement pas le lieu qui l'importait mais bien la compagnie à ses côtés. Bouger ou rester ici ne pouvait pas moins l'indifférer.

« Ouais, peut-être que tu l'es par moment, alors. Et alors ? Personne n'est parfait. Tu m'as pas vue quand j'envoie chier les gens pour rien, quand je ruine la vie de quelqu'un juste parce qu'on m'a payée pour. Je dis pas que c'est comparable à tes travers parce que je sais pas vraiment, je dis juste qu'on a tous nos défauts et que les tiens sont à prendre en compte quand on t'approche. Mais je suis restée, Didi. Et pourtant, rappelle-toi de ce que t'as fait à la cam alors qu'on se connaissait pas vraiment. Si ça n'a pas suffi, tu crois vraiment que je vais fuir la queue entre les jambes parce que t'aimes te battre ? Je suis peut-être pas au courant de tout ton monde, de tes histoires de gang et tout le bordel, mais ça veut pas dire que je suis naïve au point de pas me rendre compte de certaines choses. Même si j'ai pas vécu les mêmes choses que toi, j'ai aussi grandi et vécu ici, je te rappelle. Je suis probablement pas aussi dure que toi, mais je suis pas non plus une petite chose fragile, tu sais ? »

En se prenant toujours plus à la conversion, elle manqua presque d'oublier l'une des questions de son interlocuteur. Elle prit alors la peine de rectifier le tir, cependant sur le ton de la blague.

« C'est pas la destination qui compte, mais le chemin. Ce genre de proverbe, tu vois ? Bref. Je sais pas vraiment non plus. Après l'avoir avoué, Miyu leva les yeux au ciel pour l'observer en marchant et eut ainsi l'idée certes clichée mais plaisante de lui proposer une destination en rapport avec ça. Tu crois qu'on peut grimper sur un toit ou quelque chose dans le genre ? Bref, être en hauteur et un peu isolés de tout ce bazar. »
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Il l’écoute sans mot dire, se contente de mettre un pied devant l’autre, mécaniquement, sans idée précise d’un endroit vers lequel l’entraîner. Il se sent vide. Et un peu triste, aussi. Ne comprend pas les émotions qui le submergent, dont il n’a pas l’habitude. Elle le rend faible. C’est une certitude. Mais elle le rend meilleur, aussi, quelque part.

La pente est glissante. Bien trop pour qu’il accepte de l’emprunter. Mieux vaut ignorer les élans qui l’agitent, et revenir à des choses plus simples. Plus compréhensibles. Des choses qu’il peut gérer, dompter, ou étouffer au fond de lui en faisant comme si elles n’avaient jamais existé. Il hoche la tête devant la proposition, les traits figés sur une expression amorphe, rectifie sa trajectoire pour emprunter une nouvelle ruelle, laquelle compte nombre d’échelles de sécurité qui se détachent dans la pénombre. Les toits. Une bonne idée. Approcher le ciel, et quitter pour un temps cette réalité trop pesante.

Il fouille machinalement sa poche, en sort une cigarette qu’il allume mécaniquement sans cesser de marcher, le regard dans le vague, une conscience trop aiguë de la présence de la jeune femme à ses côtés. Il aime qu’elle soit là, et ne peut se l’expliquer. Sans vérifier qu’elle le suit, il attrape l’une des échelles, tire un coup dessus pour l’abaisser, commence à monter en faisant grincer les barreaux sous ses bottes lourdes. « Amène-toi. » lance-t-il pour toute invitation en poursuivant son ascension, ne s’arrêtant qu’une fois en haut pour admirer le panorama.  Le ciel est dégagé, et les rues semblent minuscules une fois la hauteur prise.

Il est content d’être là. Fait quelques pas le long du toit étroit qui ne doit pas excéder les six mètres, petite surface perdue dans l’immensité de sa ville qui, même d’en haut paraît les observer de toutes ses lueurs. Il tire sur sa clope, jette le regard vers les rares nuages qui crèvent la voute céleste de brisures argentées, sourit presque devant la lune pleine qui baigne leur petite scène d’une clarté blafarde.

« J’te savais pas si romantique. » souffle-t-il en entendant Miyu le rejoindre, les cliquetis de sa progression sur l’échelle remplacés par le murmure discret du grelot de sa tenue. Il est étonné qu’elle soit parvenue jusque-là avec une tenue pareille, mais elle semble pleine de surprises, quelle que soit la situation. Sans un bruit, il jette sa cigarette par terre, l’écrase rapidement pour s’approcher de la japonaise, l’attraper et la serre contre lui, posant le menton sur le dessus de sa tête, les yeux perdus contre les étoiles.

« On en est où, dis-moi. » marmonne-t-il dans ses cheveux. De nouveau, cette sensation de vide. De froid. En lui. Parce qu’il n’a rien à lui offrir, rien à lui promettre, et qu’il s’en veut d’ôter de ces regards qu’elle porte parfois sur lui toutes ces étincelles. Il la garde contre lui, la serre un peu plus fort, même, alors que l’idée qu’il pourrait la pousser du haut du toit le traverse. L’image fugitive d’un corps étalé au sol, baignant dans une mare de sang, lui arrache un mouvement de recul et il la relâche subitement pour reculer, le regard hanté.

« J’ai pas envie qu’tu vois quelqu’un d’autre. » le marmonnement s’échappe d’entre ses lèvres comme à regret, alors qu’une envie de rire nerveuse le tenaille. Il n’a pas d’autre aveu à lui faire, considère déjà cette confession comme superflue. Il n’a pas la moindre envie de se sentir des droits sur elle, alors qu’elle n’en possède aucun sur lui. Et sa liberté prime, sur tout le reste, peu importe d’ailleurs ce que ce reste en question peut comporter de bon.

« Fais chier. »  Il se masse les tempes, finit par s’assoir sur le rebord du toit, une jambe pendant dans le vide, la seconde ramenée contre son torse, pioche une nouvelle cigarette dans sa poche qu’il allume avec précautions. Déporte le regard sur la silhouette de la jeune femme, qu’il admire brièvement avant de se détourner, comme si elle lui brûlait les rétines. « Parfois. J’aimerais que tu meures. Que tu cesses d’exister. » lâche-t-il en revenant planter ses prunelles dans les siennes, résolu.

« D’autres fois, j’aimerais que tu sois là constamment. » Il hausse les épaules, crache paresseusement sa fumée que le vent s’empresse de chasser. « J’ai aimé une femme, une fois. » Confie-t-il sans la lâcher des yeux, comme pour tenter de superposer cette image lointaine à celle que le présent lui offre, lui impose. « Ça ne s’est pas très bien terminé. » poursuit-il d’un ton plat.

« Au point où on en est, tu peux me demander ce que tu veux. » La voix reste monocorde, seulement portée par les aléas de l’accent qui racle l’anglais, mais ses prunelles sont vives, alertes. « Si tu m’emmerdes, Miyu. Si tu te rends indispensable. Je te tue. » le verdict tombe, implacable, à peine amoindri par l’ombre de sourire qui lui ourle les lèvres. Il est sérieux. S’en sait capable, sans la moindre hésitation, si les circonstances l’y forcent. La cigarette se consume entre ses doigts. Le vent joue dans les mèches blanches qui lui strient le visage, lui donnent des allures de fantôme dans l’air frais du soir. « On est d’accord ? » demande-t-il à mi-voix, tout en détachant son regard d’elle pour fixer la nuit qui se referme sur eux.  
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Désormais un peu plus à l'aise, Miyu cessa de tergiverser et de passer quelques instants à chercher ses mots. Ne pas s'être prise de rateau devait considérablement jouer sur cette soudaine prise d'aisance, sur cet air visiblement soulagé qui adoucissait ses traits. Cependant, quelques pensées continuèrent de la tarauder pendant un long moment ; principalement des questions sur ce que Dimka pouvait ressentir à son égard. De la pitié ? De l'amour fraternel ? L'espace d'un instant, la différence d'âge entre les deux fit douter Miyu. La voyait-il réellement comme une adulte, comme quelqu'un pouvant se prétendre être au même niveau que lui ? Plus elle y pensait, plus cette nouvelle aisance s'effaçait au profit d'une mine distraite. La seule attache matérielle l'ancrant dans le monde réel s'incarnait sous la forme du bras auquel elle s'était accrochée au cours de leur marche, à la main qu'elle avait hésité à capturer avant de finalement se rétracter et se contenter du membre déjà en sa possession. Peut-être que c'est trop tôt, se répétait-elle dans son esprit. Pourtant, elle demeurait en mesure d'assurer que la présence du russe la réconfortait de bien des manières. Un constat qu'elle tut, qu'elle enterra au plus profond de sa conscience de peur de lui partager.

Une fois la destination convenue et le chemin entamé, Miyu libéra le bras de son vis-à-vis pour le laisser prendre les devants et grimper au sommet du bâtiment repéré. Elle le laissa prendre un peu d'avance et mit ces quelques secondes à profit pour desserrer quelque peu son obi et tira sur l'un des pans de son yukata tout en le repoussant doucement avec sa jambe, histoire de s'accorder un peu plus de liberté qui lui sera nécessaire si elle voulait parvenir à escalader l'échelle. Puis, une fois prête, elle n'attendit pas plus pour mimer les gestes de Dimka et se mit à prendre de la hauteur, ne laissant derrière elle que l'écho maladroit de ses okobo frappant l'acier de l'échelle et le glas apaisant de sa petite clochette à chaque fois qu'un niveau fut passé. Une fois en haut, elle prit un bref moment pour réarranger sa tenue et reserrer sa ceinture tout en lâchant un petit rire suite à la remarque de Dimka.

« Romantique hein ? Je sais pas. D'autres diraient que je suis clichée. Mais c'est pas grave. La vue me plait déjà et j'espère que c'est la même pour toi. C'est tout ce qui m'importe. »

Elle entama ensuite une marche vers lui, laquelle fut complétée par l'homme qui se chargea de réduire l'espace entre eux à néant. Puis, sans même s'y attendre, Miyu se retrouva dans les bras de Dimka. Un geste qui lui arracha un halètement de surprise tant elle ne s'était pas attendue à cela de la part du russe. Évidemment, cette entreprise ne la déçut pas, bien au contraire. Elle apporta d'ailleurs elle-même la touche finale à cette étreinte en venant encercler le buste de son partenaire de ses petits bras.

« Je sais pas vraiment mais j'aime bien. Enfin... Je me sens bien quand les choses sont comme ça, quand je peux juste passer du temps avec toi en oubliant tout ce qui me tracasse. Pas toi ? »

Doucement, elle releva la tête et chercha à croiser son regard, curieuse de l'expression qu'il pouvait bien avoir en ce moment. La sienne, elle, semblait de nouveau sereine, apaisée et exempte de toute inquiétude, si bien qu'elle n'émit pas la moindre plainte lorsque Dimka se recula soudainement. Il doit avoir ses raisons, songea-t-elle, il aurait pas dit et fait tout ça pour se rétracter tout de suite après. Elle se répéta ces quelques mots, encore et encore, comme pour se convaincre qu'il tenait réellement à elle, qu'il ne l'abandonnerait pas comme ça. Les propos tenus dans la seconde d'après ne firent que confirmer cette hypothèse, rassurant une nouvelle fois Miyu et lui arrachant un sourire des plus sincères.

« J'ai pas envie de voir quelqu'un d'autre que toi. Je peux pas m'y résoudre. Je peux plus, plutôt. J'y arriverais pas même si j'essayais, c'est trop tard maintenant, annonça-t-elle avec un ton suffisamment léger et ravi pour retirer toute consonance fataliste à son propos. Même si toi tu peux pas te résoudre à la même chose, je m'en fiche. Un mensonge bien dissimulé de sa part. Tout ce qui m'importe, c'est que je sois la seule avec qui tu partages plus qu'une simple partie de jambes en l'air. Fais-toi qui tu veux tant que tu.. que tu gardes cette place unique pour moi. »

Un aveu plus explicite que les précédents. Retenir cette vérité qui s'affirme de plus en plus devenait encore plus compliqué à mesure que le temps défilait, que les mots et les regards s'échangaient. Puis naturellement, elle se mit à suivre le mouvement entamé par Dimka et vint prudemment s'asseoir sur le rebord de la bâtisse, toutefois en laissant ses okobo de l'autre côté avant de passer ses jambes par-dessus le vide, de peur de les perdre. À présent silencieuse, elle l'écouta s'exprimer, s'ouvrir, prendre ses précautions quant à un avenir des plus incertains, des plus troubles. Elle déglutit à l'entente des derniers mots de Dimka, dévia un instant le regard mais revint le soutenir une fois certaine de sa décision. Puis, dans un élan de courage, elle tendit pour une main pour venir attraper celle du russe, la plus proche des deux, et entremêla ses doigts aux siens.

« C'est une demande sacrément égoïste, Didi. Je peux pas te promettre quelque chose comme ça, pas alors que je veux compter pour toi. Je prends le risque. Je l'ai dit, c'est trop tard maintenant. Si je laissais tomber comme ça, je me le pardonnerais jamais. Je sais pas si je pourrais vivre normalement si je prenais mes distances juste parce que tu m'as avertie. À part toi, j'ai clairement plus rien à perdre. T'es le seul qui compte, je risque pas de m'éloigner. Je veux pas perdre quelqu'un d'important, pas encore. »

Résolue, elle serra son emprise sur la main de Dimka et se traina doucement sur le côté pour se rapprocher de lui et le coller avant de venir reposer sa tête contre l'épaule à portée. Désormais pensive, elle se perdit à contempler le ciel bien qu'un certain sentiment de légéreté la gagna. Malgré les risques exposés par Dimka, Miyu restait fière de son avancée, de ce qu'elle avait réussi à s'exprimer sans pour autant avoir avoir sorti les trois mots magiques. Et pourtant, elle le voulait. En avait-elle seulement besoin pour lui faire comprendre l'étendue de ses sentiments, de ce qui se développait en elle à chaque seconde passée près de lui ? Probablement pas, plus maintenant.

« Mais il y a bien une chose que je veux te demander. Me laisse pas, c'est tout. C'est la seule chose que je veux vraiment de toi, que tu m'abandonnes pas, que tu me laisses pas en plan et sans nouvelles. S'il-te-plaît. Elle releva la tête dans sa direction, en l'attente d'une réponse, qu'elle soit verbale ou somatique. Tu peux me le promettre ? »
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La place unique qu’elle réclame ressemble bien trop à l’idée qu’il se fait d’un emprisonnement consenti. Il ne dit rien pourtant, la laisse venir à lui, perdu dans ses pensées, dans ces refus possibles qui lui défilent dans son esprit sans qu’il n’en lâche aucun à voix haute. Elle a raison, c’est trop tard, et même s’il ne se sent pas d’obligation envers elle, cet endroit, en lui, qu’elle s’est accaparée reste, solide.

Elle n’est pas Lana pourtant, elle réclame ce qu’elle ne peut avoir, et ça fonctionne, en partie du moins, puisqu’il la considère comme une partie intégrante de sa vie à laquelle il n’a pas vraiment envie de renoncer. Il baisse la tête, observe leurs mains liées avec un nouveau sourire, presque attendri. Est-ce que ça ressemble à ça, de s’engager avec quelqu’un ? Quelques moments volés, durant lesquels l’existence même semble plus douce ? Elle complique tout, pourtant, Miyu, jamais avare de mots quand lui n’aime que le silence.

Il soupire, tire une latte de cigarette, la recrache presque aussitôt avant de passer un bras autour des épaules de la jeune femme. « J’fais pas de promesse. Jamais. J’vais faire de mon mieux. On verra bien c’que ça donne. » Il reste incapable de lui donner ce qu’elle demande, oralement du moins, se sait trop proche du point de non-retour la concernant pour pousser trop en avant ses propres peurs. Elle s’en contentera, ou pas, ce n’est pas son problème.

« J’suis égoïste. C’est comme ça qu’on survit par ici. » souligne-t-il en tournant la tête vers elle. « C’est c’que tu veux, une relation, pas juste un plan où on s’envoie en l’air de temps en temps. Va falloir que tu m’apprennes, parce que c’est vraiment pas mon truc. Si t’arrives à composer avec tout l’reste, ça devrait aller. J’disparaîtrais pas sans prévenir Miyu. Mais j’peux pas m’permettre d’afficher une faiblesse pareille devant tout l’monde. Tu captes ? »

Elle ne la voit pas encore, cette cible que leur proximité dessine dans son dos, mais le moment viendra où elle ne pourra plus l’ignorer. Et il craint presque le jour où ça arrivera. « J’ai pas envie de foutre la ville à feu et à sang s’il t’arrive un truc juste parce qu’on est vus ensemble. » ajoute-t-il à voix basse, cette information à elle-seule synthétisant tout ce qu’il pense finalement du fait de s’engager réellement avec quelqu’un. Le danger est partout, en permanence, et qui l’oublie n’a pas le temps de se rendre compte de son erreur que déjà le jugement tombe. Il se penche vers la petite silhouette collée contre lui, observe un instant le visage tourné vers le sien, se défend de l’embrasser, pourtant, et se contente de laisser aller sa tête contre la sienne pour observer la nuit qui les entoure.

Avancer avec elle voudrait dire accepter de se reposer sur elle, de temps à autre, et l’idée lui paraît risible alors qu’il la sent si fragile à ses côtés. Pourtant, elle ne manque pas de ressources, il le sait. Peine seulement à la prendre en compte au même titre que ceux qui composent son quotidien. Et n’oublie pas non plus la quête qui l’anime. Une quête qui l’inquiète.

« Et si j’ai tué ton frère ? Ou que j’suis mêlé, d’une manière ou d’une autre, à sa disparition ? Qu’est-ce que tu vas faire ? » demande-t-il dans un souffle, paroles indélébiles que le vent emporte. Peut-être qu’il aurait dû lui dire dès le départ. Que le risque existait. Que la question se posait. Et puis, il n’en a pas eu le temps. Ni vraiment le courage. Alors il attend, une nouvelle fois, peut-être la première où il se sent vulnérable face à elle. Et redoute sa réaction. Les faits ne sont pas gravés, et il n’a pas la moindre idée de la réalité de ce qu’il avance. Sait seulement que la probabilité existe.
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L'impossible avait été demandé. Il ne pouvait apparemment rien promettre lui non plus. Pourtant, il ferait supposément de son mieux. Un mal pour un bien. Miyu ne douta pas de la bonne volonté de Dimka. Elle aurait pu, pas qu'une fois, mais préférait lui faire confiance. Pourtant, elle savait au fond d'elle qu'un jour viendrait, un horrible jour lors duquel sa jalousie refoulée finira par l'écraser. Elle ne voulait pas le voir dans les bras d'une autre, même sans sentiments derrière, mais taisait ce fait au plus profond de sa conscience. Prendre sur elle. Un sacrifice nécessaire pour le garder, pour être avec lui alors que cela semblait encore possible. Sans doute était-elle aussi égoïste, à ne pas tout lui dire dans l'unique but de le garder auprès d'elle. Sans doute se fichait-elle royalement de s'exposer avec lui. Que le monde le sache ! Pourtant, lui ne semblait d'accord. Une nouvelle fois victime de sa propre faiblesse, Miyu tut ses véritables envies au plus profond d'elle-même, se contentant d'acquiescer platement avant de répondre d'une voix fébrile.

« Oui, je comprends. Les apparences, tes ennemis, tout ça. Doucement, l'emprise de sa main se referma, comme pour profiter davantage de ce contact fugace susceptible de s'envoler à n'importe quel moment. Sinon, je pense pas pouvoir t'apprendre ce genre de choses, Didi. C'est un peu... Instinctif ? Y a pas vraiment de formule miracle pour ça. On vit la relation au jour le jour, on profite de chaque instant qu'on passe ensemble comme s'il pouvait être le dernier. Puis un claquement de la langue contre le palais. La dure réalité revint à la charge. Merde. On est à Decay. Chaque instant peut vraiment être le dernier. »

Elle chassa rapidement ces quelques idées noires de son esprit. Miyu se savait susceptible de perdre la vie au cours de sa quête, tout comme elle savait que Dimka avait une certaine propension à se foutre dans la merde. Et même si tout cela n'avait pas raison de l'un d'entre eux, cette partie de l'île restait particulièrement inhospitalière et dangereuse. Des gens y perdaient quotidiennement la vie. Un constat alarmant mais malheureusement réaliste qu'on ne pouvait ignorer de la sorte, juste mettre de côté pour un temps afin de ne pas sombrer dans la démence et le désespoir. Alors elle profita, comme elle l'avait dit plus tôt, comme si cet instant pouvait être le dernier. Ses yeux se fermèrent alors qu'elle prit davantage appui contre Dimka, recherchant son contact et sa chaleur, et esquissa un faible sourire lorsqu'elle sentit la tête du russe contre la sienne. Un autre contact duquel elle ne pourra jamais se passer.

La conversation vira soudainement de bord. L'espace d'un instant, Miyu retint son souffle et tenta de dissimuler sa surprise qui s'exprima sous la forme d'une main de crispant brièvement autour de celle de Dimka. Pourquoi ? Pourquoi cette question maintenant ? Était-il si curieux de le savoir ? La japonaise ne comprit pas. Elle avait beau retourner l'interrogation dans tous les sens, elle ne voyait pas pourquoi il aurait envie de parler de ça maintenant, alors que tout avait été si parfait jusque-là.

« J'ai dit qu'il n'y avait pas de formule miracle mais... Y a quand même quelques astuces qui fonctionnent pas mal pour rendre chaque instant meilleur. L'une d'entre elles, c'est d'éviter les sujets déprimants, tu vois ? Elle déglutit puis soupira, cherchant sans doute à gagner du temps pour ne pas avoir à lui répondre, espérant qu'il abandonne cette question et se montre raisonnable. Miyu ne voulait pas penser à tout ça, pas maintenant. Pourtant, c'était à présent chose faite. Elle ne pouvait plus y échapper, ne pouvait plus faire l'autruche. Elle avait envie de pester ; pourquoi fallait-il qu'il ramène ça sur le tapis ? Je... Je sais pas, mentit-elle délibérément. Je pense pas pouvoir prévoir mes réactions comme ça. Je serais triste, en colère, c'est sûr. Mais pour le reste... »

Peut-être y avait-il bien cette notion de hasard, d'improbabilité dans son éventuelle réaction face à une telle situation. Pourtant, elle se savait capable de bien des choses, lesquelles étaient sans doute extrêmes et irrationnelles. Elle avait beau ressentir quelque chose pour son vis-à-vis, son frère disparu occupait également une place importante dans son coeur, une place qui ne saurait pleinement être comblée par qui que ce soit d'autre, un lien qui ne pourrait être imité par quiconque. L'amour était une chose différente pour elle, un état qui n'appartenait pas au même plan. Liens de sang et liens de coeur ne sauraient être moins comparables qu'ils ne l'étaient déjà, selon elle.

« Bref. Je pense pas pouvoir mieux répondre. Et j'espère que c'était ta dernière question déprimante parce que là, je veux simplement passer un bon moment avec toi, un dont on se souviendra si on vit suffisamment longtemps pour devenir séniles et nostalgiques du passé. »
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Est-ce qu’elle pourrait lui faire du mal ? Sans doute, s’il lui en laisse le pouvoir. L’opportunité, aussi. Il a toujours été doué pour se créer des ennemis. Pour les conserver, entretenir leur animosité. Sans même le faire exprès. Un talent fort peu pratique. Il fouille la nuit du regard, attend la réponse, les doigts légèrement crispés autour des siens. Il appréhende. N’en montre rien de plus que cette légère tension en contrôle. Un soubresaut.  En retour de celui amené par sa question.

Ses lèvres forment un sourire désolé alors qu’il presse un peu plus fort la main dans la sienne. Il ne s’excuse pas, pourtant, ne cherche pas à rattraper l’instant, à lui rendre ses grâces, envolées, comme mouchées par la bise. Il la regarde, et les iris vairons clament leur besoin de précision. « Vraiment ? » lui susurre-t-il à l’oreille, le timbre soudain glacé, l'accent râpeux voilant sa voix.

Qu’il capte ou pas le mensonge ne fait pas la moindre différence. Et sa main se refermer sur celle de Miyu, l’emprisonne vivement, nantie d’une dureté nouvelle. Il la laisse parler encore, tenter de délier les nœuds qu’il a lui-même apportés, revient à la charge sans l’avoir lâchée, sans avoir adouci sa poigne. « Tu ne vivras pas vieille si tu ne me donnes pas de meilleure réponse. Je veux savoir à quoi m’attendre. C’est non négociable. Tu te souviens de Piotr, j’imagine. Comment l’oublier. Je n’ai aucune envie de devoir te faire subir le même sort. » Le ton est coupant, le débit mesuré, chaque mot est réfléchi, pesé, et il les décoche comme autant de flèches venant percer cet instant qui se désarticule, se désagrège autour d’eux, remplacé par une tension palpable.

Lui pourrait lui faire du mal. Comme ça. Sans plus de raison que ces soupçons qui pèsent entre eux. « Dis-moi Miyu. Ce que tu ferais si je l’avais tué. Dis-le moi, maintenant. » exige-t-il encore, proche de lui broyer la main. Pas pour l’effrayer. Pas pour la blesser. Juste pour lui faire comprendre qu’une fois entré dans la danse, on ne choisit jamais quand on en sort. Ni comment. Il a les lèvres pincées. Le regard sombre. Les muscles tendus. Bandés. Bien qu’il doute qu’elle puisse réellement se défendre, qu’elle tente quoi que ce soit pour lui échapper. Elle est à sa merci, et même cette facilité déconcertante avec laquelle il peut se jouer d’elle le dérange. Elle aurait dû le voir venir. Prévoir. Être en mesure de le contrer, sans souci des circonstances. Faiblesse. Constante.

Il plisse les paupières, jette sur la jeune femme un coup d’œil sans aménité. Il ne cédera pas. Ne lui rendra sa liberté qu’à la condition d’obtenir une réponse suffisamment construite pour le satisfaire. Des dangers qu’il côtoie quotidiennes, toujours celui des liens créés par inadvertance lui revient. Paranoïa justifiée par les embûches que sa chère ville a déjà semé sur son chemin.

Il se relève brusquement, toujours sans la lâcher. La force à suivre le mouvement, la poste face à lui, avance, de quelques pas, jusqu’au rebord du toit. « Alors ? » chuchote-t-il du même timbre froid et déconnecté. « Tu pourrais ? Essayer de me descendre ? Par vengeance ? Par chagrin ? Tu ferais ça ? » Un éclat vif lui traverse les prunelles, rend au regard intense qu’il porte sur elle quelque chose de raisonnable. Qui s’efface trop vite. « Après tout ce que tu m’as dit. Ce que tu essayes de faire… » Il laisse sa phrase en suspens, observe la ville, par-dessus l’épaule de la japonaise, étouffe un soupir avant de reporter son attention sur elle. « Un faux pas est si vite arrivé. Tu pourrais glisser. Tomber. Ne te moque pas de moi. » décoche-t-il en guise d’avertissement, desserrant légèrement sa prise, sans pour autant la relâcher, juste assez pour lui faire goûter l'attrait du vide qui s'étale sous leurs pieds.
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Pendant un instant, elle avait espéré qu'il se calme, qu'il oublie, qu'il ne persiste pas. Miyu voulait réellement profiter de l'instant, chasser les idées noires qui commençaient à poindre, là où Dimka préférait les embrasser. Un malaise. La main de la japonaise se crispa, tenta de s'échapper de l'emprise plus ferme qu'exerçait celle de l'homme. Elle n'avait vraiment pas envie d'en parler, préférait fuir la réalité pour s'isoler dans un monde exempt de toute souffrance. C'était sa forme de lâcheté à elle.

« Tu veux vraiment parler de ça ? Moi pas. Arrête, s'il-te-plaît... »

Plaintive, presque suppliante, elle tenta de lui faire entendre raison, en vain. Il se montra plus menaçant encore, jouant de sa posture comme un prédateur sur le point de bondir sur sa proie. Cette dernière, inconsciente, tenta d'abord de se soustraire à lui, sans grand succès. La différence de taille et de masse ne lui faisait pas de cadeaux, tout comme le gouffre d'expérience les séparant. Pourtant, elle ne voulait toujours pas lui répondre, aussi fébrile et hésitante parut-elle sur l'instant. Elle se pinça la lèvre inférieure, incapable d'articuler la moindre réponse alors qu'un poids se fit ressentir dans sa poitrine. Il y avait blocage. Rien ne voulait sortir.

Peu après, elle le sentit se redresser, suivit le mouvement par contrainte tout en relevant la tête vers son nouveau ravisseur, tenta de lire dans ses yeux la raison pour laquelle il faisait cela. Elle n'obtint pas de réponse, juste une menace supplémentaire alors qu'elle put bientôt sentir le béton se dérober sous ses pieds. Par réflexe, elle tendit les bras pour s'accrocher à lui, lui qui était à la fois son seul sauveur mais aussi son seul prédateur. La tétanie finit alors par s'emparer d'elle, lui arrachant de brefs tremblements. Elle se colla le plus possible à lui, cherchant naturellement à fuir le danger. Le souffle lourd et de plus en plus irrégulier, elle finit par lui murmurer.

« Je.. Je sais pas, arrête... Insiste pas. »

Puis elle sentit la prise se faire plus faible, plus lâche. Un petit couinement de surprise et de crainte lui échappa alors qu'elle resserra désespérément son emprise autour du buste de Dimka, collant à présent son front contre le thorax du russe. Allait-il vraiment en venir à de tels extrêmes ? Elle ne parvenait pas à démêler le vrai du faux, la menace en l'air du véritable avertissement. Et même si elle s'attardait à tenter de lever le voile sur la vérité, elle n'était pas sûre d'y parvenir à temps. La peur prit le pas. Sans lever les yeux, Miyu tenta d'articuler une réponse, marmonnant ses mots et les mâchant dans l'unique espoir de se tirer de ce mauvais pas.

« Je peux pas le prévoir, je l'ai dit... J'aurais sûrement envie de te faire du mal, de me.. de me venger. Mais je sais pas si j'en serais capable. Pourquoi tu veux savoir ça ? Pourquoi... »

Bientôt, son corps ne fut plus la seule chose en train de trembler. Sa voix également. Une faiblesse évidente précédant les premières larmes de la japonaise qui, de toute évidence, ne s'était pas attendue à se retrouver dans cette situation des plus angoissantes et éprouvantes. Son coeur, à la fois sollicité sur le plan physique et tiraillé sur le psychologique, lui parut de suite bien lourd, bien douloureux à porter. Un fardeau dont elle aurait bien aimé se débarrasser en l'instant.

« Tu, tu l'as pas fait, hein..? »
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