Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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So foukin close... [Pv : Lucky] 200521065133179504 47 Cartel Polvo Blanco. Chef du Cartel / Membre des Cinq. --Si logique le veut.
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--Si logique le veut.
Ça fait mal. Je savais que ça allait faire mal, mais là je pense qu'on est sur un dépassement de mes prévisions. Je suis allé foutre le nez dehors, vers dix-neuf heures, en début de soirée, c'est le meilleur moment pour plonger au cœur de l'enfer géant qu'est Decay. Je tenais à y aller moi compte tenu de la gravité de la situation. Quand ton bras-droit donne pas de signe de vie depuis plus de vingt-quatre heures, tu fous le nez dehors. Tu hésites pas une seule seconde à te plonger les deux pieds, ton corps tout entier dans les emmerdes. Parce que c'est comme ça qu'un homme fonctionne avec sa famille. J'ai déjà perdu un vieil ami à moi récemment, pas question que cette vile m'en arrache un  second sans que j'ai mon mot à dire. Alors j'y suis allé, sur le terrain. Je me suis équipé en conséquence. Le gilet par-balles sous la veste, les flingues à la ceinture, le fusil à pompe canon court dans le dos, attaché par une sangle. Les poings américain entièrement faits d'or surplombant mes phalanges, pour donner plus d'impact à mes coups, et la rage au ventre. La rage au ventre, j'y suis allé, pour retrouver la trace d'un vieil ami que de sombres connards ont cru intelligent de faire chier.

Pablito obéit à mes ordres, et uniquement les miens. Aussi, s'il est sur un coup, c'est parce que je lui en ai donné l'ordre. Du coup, quand il disparaît sans me laisser un mot, c'est que l'ordre que je lui ai donné la foutu dans la merde. Alors je sais déjà où chercher, qui aller secouer pour avoir des infos. J'ai trouvé qui j'avais besoin de trouver, et si au départ ils étaient pas bien bavards, quand j'ai commencé à faire parler les balles et fracasser quelques crânes, les langues se sont déliées. J'ai eu les informations que je voulais, la piste à suivre me menant tout droit à Pablito. Le seul hic dans l'histoire c'est que j'ai dérouillé plus que ce que je pensais. L'armement c'est bien, le surnombre encore plus. J'ai bien cogné, eux aussi. Si je suis ressorti debout, le seul d'entre tous d'ailleurs, j'ai été obligé de rentrer à la Casa. Histoire de pas me vider de mon sang avant de trouver mon second. Je fais pas tout ça pour aller crever à ses pieds. Ce qui m'amène là, aux alentours de quatre heures du matin, aux pieds du bâtiment où se trouve mon bureau, mes appartements. Au dixième étage.

Les gars surveillant les portes d'entrées m'ont vu rentrer dans un sale état, mais je leur ai dis de fermer leur gueule et de me foutre la paix s'ils voulaient encore avoir un job demain. Je me suis jeté dans l’ascenseur, appuyé sur ce putain de bouton numéroté d'un dix et je me suis écroulé, sur le cul, soufflant un peu. J'ai le regard qui décroche pas des néons au plafond, je crois que je suis à deux doigts de tomber dans les vapes. Je pense aux marches que j'aurai dû me taper sans ce foutu ascenseur, j'y serai jamais parvenu dans mon état. Pense aux pauvres employés qui doivent régulièrement descendre et monter ces marches, ça doit sacrément leur faire les jambes. Mais bon, chacun sa merde après tout. L’ascension prend fin, petite sonnerie qui m'en alerte, les portes s'ouvrent et m'offrent la vue de mes appartements. La Red Room, comme je l'appelle, est plongée dans l'obscurité. Par endroit, t'as des spots faiblement éclairés selon le coin et la façon dont j'ai voulu l'aménager.

Je me dirige instinctivement vers le coin lounge bar, besoin d'un verre. Je m'affale à moitié sur le comptoir, m'empare de la bouteille de rhum que je pourrais trouver les yeux fermés, retire le bouchon et avale plusieurs grosses gorgées. Le liquide alcoolisé me brûle l'intérieur, me fait grimacer, serrer les dents, et me procure un putain de soulagement. J'en oublie la douleur liée à mes différentes blessures. Je vais pouvoir reprendre mon chemin jusqu'à mon bureau, étape finale pour la nuit. Je sais pas si Lucky y sera, j'espère pas. Je sais déjà dans quel état elle sera en me voyant revenir comme ça. Je sais pas si je suis prêt à l'affronter maintenant. C'est pourtant sans hésitation que j'écrase la poignée de porte de ma main ensanglantée et que je pénètre à l'intérieur, claquant la porte derrière moi, avant de verrouiller de l'intérieur. Je pense pas être dérangé à cette heure, mais on sait jamais.

Encore une fois, c'est de manière automatique que ma carcasse amochée se traîne jusqu'à mon trône, mon siège royal. Je m'y laisse tomber lourdement, les bras appuyés sur les accoudoirs, la tête légèrement relevée. C'est foutrement douloureux, mais il faut encore trouver le courage de sortir ce qu'il faut pour me rafistoler et le rhum fait pas encore assez effet. Alors je bois encore, jusqu'à ne plus en vouloir, à me noyer dans le rhum. Parce que j'espère naïvement que plus je me saoulerai et plus vite mes plaies cicatriseront. Alors que pour l'instant, tout ce que j'arrive à faire, c'est de m'endormir comme une foutue merde. « Chiquita, lance Spotify. Playlist, Skillet. » Parce que là j'ai besoin de rester éveillé, sinon, c'est Pablito qui va s'éteindre et à tout jamais. Le temps que mon système d'assistance personnel mette en route l'application, et c'est un de mes titres préférés qui tarde pas à se jouer dans toute la pièce, par le biais de nombreuses enceintes bluetooth. Awake and Alive, l'ironie de la situation m'arrache un rire, bien vite calmé par la douleur. Volume pas trop fort, seulement de quoi garder les yeux ouverts.


Dernière édition par Red le Jeu 30 Avr - 4:47, édité 10 fois
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46 J'aimerais qu'on puisse en parler avant !
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J'aimerais qu'on puisse en parler avant !
Il va juste chercher quelques infos qu'il disait...
Et comme toujours, il laisse la p'tite sur le côté. Ce genre de choses salissantes, ce genre de choses dangereuses, il ne te laisse jamais y mettre les pieds... T'as juste le droit de savoir et de t'inquiéter. Attendre son retour avec la rage dans le ventre et l'impatience dans les jambes. Putain t'as plus qu'à faire les cent pas. Pourtant, tu pourrais être utile, non ? Tu pourrais venir fracasser quelques dents, tu pourrais faire deux ou trois petits trous dans quelques rotules, mais non. Tu restes là... Red, il ne veut pas que tu suives le mouvement - Tu sais tout de même que s'il te le dit c'est pour pouvoir réagir en son absence ou s'il ne pointe pas assez vite le bout de son nez... Mais en attendant les seuls trous que tu fais, c'est dans les cibles d'entraînement ou quand tu étais pas prévue dans l'équation. Car toi, la petite soeur, faut pas te mettre en danger... Quand c'est pas Red qui le dit, c'est Vratt ou Rohen, sérieusement... T'es pas aussi pure et sage que ce qu'ils s'imaginent tous... Tu comprendras jamais leurs délires chelous de vouloir te préserver de la pourriture du monde, ils sont pas captés que t'es née les deux pieds dedans ? La merde ça te colle la semelle longtemps... Mais c'est plein de bonnes intentions, c'est une manière de montrer combien tu es précieuse, combien tu es aimée... Un vrai ramassis de conneries mielleuses tout droit sorti de la bouche d'un Arthax trop sentimental. Sérieusement lui, comment tu peux leur en vouloir quand il te présente ça avec tant de tendresse ? Fais chier...

Alors tu t'es fait à l'idée...
Et tu attends le retour du Roi non loin de son trône. La soirée ne fait que commencer alors tu te fais à manger, t'en laisse une part pour Red. Peut-être que quand Monsieur se décidera à rentrer, il aura faim. Faut prévoir ce genre de choses et puis ça occupe. Ensuite tu viens regarder la belle vue. Ensuite, tu te laisses tomber sur ton lit. L'oreille attentive, t'es à l'affût du moins bruits, tu veux qu'il reveinne ! MAINTENANT ! Raaaah putain, ça t'agace encore plus ! Tu frappes le matelas et tu le relèves ! Très bien, c'est décidé, tu attrapes ton plaid, le tout doux, le rouge... hum ? Et tu vas t'installer comme souvent, sur le canapé dans son bureau, car tu aimes bien cet endroit. Tu fais ton p'tit nid, tranquillement. C'est ton quotidien, que personne ose faire la moindre remarque à ce sujet... Pour toi, c'est comme ça, un vie de famille. Même si t'es toute cassée, même si c'est un peu bancale. Faut dire que sans repère, tu ne peux pas réellement savoir ce qui est normal... Bon, tu t'allonges, les bras croisés, tu attends.... Les yeux sur le plafond, tu cherche des formes concrètes dans les ombres qui s'y dessinent. Tu soupires encore. Tu fronces les sourcils. Mais quelle idée à la con de t'avoir dit d'attendre ici.. sagement.

T'as jamais réellement été sage.
Et là, t'es trop inquiète pour espérer dormir. Tu dois te défouler. Donc tu rallumes la lumière et tu demandes à Chiquita de mettre de la musique, tu danses tout ton soul, t'es toute seule de toute manière alors t'as bien le droit, non ? Il le dit Red, quand t'as pas le droit de faire un truc... Mais t'aime vraiment pas sa Red'Room quand il est pas là. Couverture de sueur, la danse se transforme en entraînement. Tu frappes ta frustration. Tu sautes contre ton ennui. Tu esquives ton inquiétude et tu finis en étoile sur le sol... A bout de souffle. Voilà, là, t'es bien fatiguée. Tu demandes d'arrêter la musique. Une douche chaude... Tu passes par sa chambre pour lui voler des fringes trop grandes pour toi, surtout la veste. Tu retournes t’effondrer dans le canapé. Tu peux dormir comme ça le temps te paraîtra moins long...

Quelques bruits de pas...
C'est Red ! Tu ouvres un oeil. Oui, c'est lui. Il est tard, t'as encore l'esprit brumeux, t'as besoin de quelques secondes pour réellement revenir des songes, cachée dans la pénombre dans ton foutu plaid rouge. Le Roi, s'installe sur ce trône. Tu ne l'aimes pas, à cause de lui, quand tu étais plus jeune, vous vous êtes bien attrapé le nez avec Red et depuis, comme tu ne comprends pas, tu évites de t'en approcher. En vérité, quand il est dedans, tu fais même en sorte de pas réellement être présente, car quand il est là, t'aime être proche de lui. L'affection, elle passe plus par le contact que par les mots... Alors ce trône, il te dérange et là ? Red s'y installe. Il n'a certainement pas conscience que tu es là, tapie dans l'ombre. Quand la musique te lance, tu te marres, pas pour les mêmes raisons que lui c'est certain... Toi tu te dis que si tu étais pas aussi à l'affût quand tu dors seule, tu aurais fait un bond de l'autre monde avec le volume de la musique, elle te hurle dans les oreilles. Alors tu te lèves, pull de travers, tu remontes qu'une manche, cheveux en bordel, tu bailles la bouche grande ouvert sans y mettre la main en t'avançant vers Red :

- « P'tain tu fais chier je dormais... » Et là, ton regard vaseux retrouve toute sa profondeur. Attends, mais.. dans quel état il est ? Pourquoi tant de rouge sur sa face ? Sur ses fringues ? Putain. Ton visage s'assombrit, tes poings se ferment, tu fronces les sourcils, mais tu ne dis rien. Parce que tu vas lui cracher bien trop de saleté à la gueule pour cacher le fond de ta pensée. C'est qu'un con, il se met trop en danger, t'avait raison d'être inquiète. Tu lâches un simple claquement de mâchoire en détournant le visage :

Tu fais vraiment chier... J'reviens... »

Bon, la trousse de soin, en plus tu vois devenir approcher le trône. Mais quelle soirée de merde. Et cette boule dans ta gorge, et ce poids sur ta gorge. Oh tu vas lui parler un savon, il est bien mignon de toujours te protéger mais lui ? Qui le protège ? Tu n'aimes pas ça. Tu reviens dans la place, tu prends une grande inspiration et tu franchis ta propre limitation d'un mètre entre toi et le trône. Tu dois faire le constat de ses blessures. D'un geste franc tu poses l'ensemble des produits sur ses cuisses et tu croises les bras, la mine toujours aussi contrariée, Allez Lucky fait pas la gueule comme ça, il est là, c'est déjà ça. Tu gardes ta ride du front, signe de ton mécontentement. Tu chasses l'effusion d'insultes qui te brûle les lèvres tu te contentes de ce petit : « Je commence par soigner quoi ? T'as vraiment joué au con là... » Et oui, la poésie et la retenue, c'est pas forcément tes amies. Surtout que tu as beau jouer les durs Lucky, t'as juste peur...
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Je suis là, dans la pénombre, à serrer les dents pour pas faire de bruit pendant que j'essaie de retirer mes fringues. D'abord ma veste, que je balance plus loin, puis c'est au tour de mon tee-shirt. Tous les deux sont bons pour aller au feu, le sang et les déchirures ont eut raison d'eux. Ça me fait un mal de chien, je me réconforte un peu en me disant qu'ils ont plus souffert que moi, dans l'histoire. J'ai gardé ma grosse chaîne en or qui pend sur mon torse marqué par les coups, des gros bleus violacé à des entailles plus ou moins sérieuses. Je repense un instant à ce qu'il sait dérouler là-bas,, c'était pas beau à voir. J'ai un peu pété les plombs une fois sur place, ça m'a rendu fou de savoir que ces enfoirés étaient liés à la disparition de Pablito. « Lucky ? Va te recoucher, il est tard. » C'est plus un réflexe qu'autre chose que de vouloir la tenir à l'écart de moi pour le moment. Je sais que c'est pas joli à voir et ça fera que l'inquiéter pour pas grand-chose, vu que le plus moche est passé. Seulement cette petite n'écoute rien, têtue et douée pour faire le contraire de ce que je peux lui dire.

Sa réaction me surprend pas, et je préfère boire un peu plus dans la bouteille que de lui répondre immédiatement. On est deux à faire chier, je t'ai pourtant dit de rester au pieux. Voilà ce qui arrive quand on en fait qu'à sa tête. Pendant qu'elle part chercher de quoi me rafistoler, je demande à mon assistant personnel à distance de rallumer les lumières, histoire de pouvoir me faire recoudre avec un peu de sérénité. J'ai confiance en Lucky pour ce genre de choses, c'est un peu mon infirmière personnelle depuis qu'on s'est rencontré. Elle a cet air contrarié sur le visage qui risque pas de s'envoler si rapidement, celui qui te fait comprendre sans un mot qu'elle t'en veux de t'être mis dans un état pareil. C'est sa façon à elle de me montrer son affection, qu'elle s'inquiète pour moi, mais bon 'faut pas qu'elle oublie que je faisais déjà ça avant qu'on se rencontre. « Maintenant tu sais pourquoi je tenais à sortir seul, ce soir. » Je me permets un trait d'humour qui passe moyen à en juger la façon dont elle me fixe. Elle farfouille dans la trousse de soin à la recherche de désinfectant et de quoi nettoyer les plaies.

« J'ai pris une balle au niveau des côtes... » Y'a cet air de panique qui lui traverse sa bouille d'ange et qui me prend un peu au dépourvu, je me dépêche de la rassurer. « Juste une éraflure hein, la balle est pas restée, ça m'a seulement frôlé... » Je lui attrape la main pour la calmer, ou alors c'est pour moi que je le fais, je sais pas trop à cet instant. Entre les emmerdes de cette nuit, la douleur, l'alcool, et le fait que je sois en train de lutter pour ne pas sombrer, c'est un peu le foutoir à l’intérieur. « Je suis toujours en vie, ça va. Ils peuvent pas en dire autant les autres. » Oui, dans ma tête ça sonne comme une façon de se réjouir de mon malheur. Je veux dire, j'ai douillé, je douille, mais si je douille autant c'est que je respire toujours et ça, c'est foutrement bon signe. Pendant qu'elle s'attaque à ma blessure, commençant par nettoyer et désinfecter, je reprends deux gorgées de bacardi. Le tout pique un peu, mais je commence à avoir ma dose d'anesthésiant. Bientôt, elle pourra me planter les ciseaux dans la cuisse que je broncherai pas.

Tu sais, c'était important de sortir ce soir... Je peux pas rester le cul au chaud dans mon bureau alors que Pablito a disparu... J'ai envoyé des gars le cherchait déjà, ils ont pratiquement rien trouvé. J'étais au courant du détails de sa mission, c'est moi qui lui ai filé... C'est moi qui l'ai envoyé là-bas.

Traduction, c'est de ma faute s'il a des emmerdes. Ce type est mon allié le plus fidèle, celui en qui j'ai le plus confiance, il est ma Famille, la vraie. Ce gars est prêt à crever pour mener à bien ce que je lui dis, sans poser de question. Je crois que la moindre des choses, c'est que je sois prêt à en faire pareil, c'est ça la principe de famille.
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J'aimerais qu'on puisse en parler avant !
Il te dit d'aller te recoucher...
Et toi t'as encore plus envie de le frapper. Non mais sérieusement, il a vu sa gueule ou il le fait exprès ? Et voilà, il t'a encore plus retourner le bide avec ses conneries. Heureusement que tu es vite partie et vite revenue avec de quoi le soigner. A la lumière c'était encore plus déplaisant à regarder et dire qu'il se permet en plus une petite remarque, un trait d'humour mal placé. Si tu étais partie à ses côtés pour avoir les réponses, il ne serait pas revenus dans cet état. Mais c'est pas le moment pour le gronder ou le sermonner. Et puis, des années que tu essaies et le résultat reste toujours le même, il y a seul et il revient avec quelques litre de sang en moins. Des vêtements prêtes à rejoindre les flammes ou la poubelle et une gueule à faire peur.... Vraiment, tu ne l'aimes vraiment pas ce réveil. Tu attends d'avoir une réponse pour venir récupérer de quoi le soigner et quand tu entends parler d'une balle, tu écarquilles les yeux. Quoi ? Tu viens d'entendre une balle dans les côtés ? Il peut réellement le dire avec autant de calme ? Pour le coup, il a réussi à te faire réagir, bien que tes sourcils ne se défroncent pas un seul instant.

T'as plongé les mains dans la trousse de soins...
Sans réfléchir, persuadée de devoir agir vite mais il vient attraper tes doigts, kidnappant au passage toute ton attention. Tu le fixes, toujours aussi mécontente et pourtant si inquiète. Il a dit balle après tout, tu aurais presque préféré coup de couteau. Tu ne sais pas, tu ne sais plus, t'as pas envie de l'imaginer ce prendre un coup de couteau. Mais pourquoi il fait jamais attention ! Mais il te rassure, il t'explique que ce n'est qu'une éraflure et toi tu penses, sale enflure ! Tu as vraiment envie de le cogner fort là ! Putain mais il t'a fait peur... Tu ne quittes pas sa main, ni ses yeux, tu l'écoutes se réjouir d'être toujours là devant toi et tu finis par lâcher un petit sourire. Il est vraiment désespéré comme cas. Un jour, faudra que t'arrêtes de lutter, tu passeras ta vie à t'inquiéter. T'as plus qu'à te faire à l'idée. Il n'a le droit qu'à un petit « Hum » presque inaudible en guise de réponse alors que tu libères ta main. Mine de rien, t'es bien plus calme maintenant que tu dois plus réfléchir à comment lui extraire une balle. Tu peux faire les gestes dont tu as un peu trop l'habitudes, tu es venu poser un genou sur le sol comme le chevalier devant son roi. Ouais, t'es entrain de te taper ce genre de délire pour ne pas avoir à trop penser à ce que tu es entrain de faire...

Il te confie le fond de sa pensée.
Tu peux entendre toute la saveur de sa culpabilité, il ne pouvait pas rester les bras croisés, il ne pouvait pas laisser une personne aussi importante que Pablito, disparaître. C'est un membre de la famille, et la famille c'est sacré pour Red - Comme pour toi. Alors tu comprends, tu ne peux que comprendre et c'est ce qui te pousse à prendre tant soin de ses blessures. Une par une, tu ne veux plus qu'il souffre du corps car tu sens bien que son cœur lui, il est fracassé... Il se sent coupable, responsable de toute cette histoire car il est celui qui donne les ordres. Il est la main qui indique le chemin et celui-ci a peut-être mené Pablito vers le repos sans réveil... Un Silence s'installe à la suite de ses mots, car tu veux lui laisser le temps de tout digérer, car tu veux pouvoir finir de panser cette plaie comme il faut avant de relever les yeux pour le fixer. Tu l'observes et faute de pouvoir poser tes doigts sur sa joue, c'est le dos de ta main que tu viens passer pour qu'il te regarde en retour, qu'il comprenne dans tes yeux combien tu es sincère. Car c'est bien là ta plus grande force Lucky, la sincérité de ton regard, cette pureté désarmante et pourtant si tranchante quand tu lui dit simplement :

- « C'est bien que tu y sois allé, mais prendre des risques tout seul ça va pas l'aider ou le ramener... »

C'est ta manière toi de lui dire d'arrêter de se punir, car c'est ce qu'il a fait ce soir à tes yeux, plutôt que de garder les idées claires il s'est emporté et le résultat se retrouve là devant toi. Tu retires ta main, tu baisses les yeux, t'as pas encore fini de le réparer ton grand frère adoré. Faut que tu finisses de tout désinfecter. Faut que tu arrives à le soulager alors tu reprends toujours sans le regarder, sans lui avoir laisser le temps de rajouter quoique ce soit :

- « C'est pas parce que t'as donné les ordres que c'est de ta faute, on sait pas ce qui s'est passé là-bas alors arrête de te punir pour ça, s'il te plait Red, fais-le pour moi... » Tu as ce petit sourire alors que tu sautes de petites blessures en petite blessures, elles n'auront pas toutes besoin d'un pansement, tu as fait le plus gros déjà. T'as mal aux genoux d'être ainsi devant lui, tu finis par te redresser car le dernier endroit que tu sois soigner c'est son visage ravagé de culpabilité, d'inquiétudes et de fatigue. Tu remontes le coton sur les blessures, doucement, soufflant dessus pour éviter que ça pique trop, oui comme avec les enfants mais c'est important, non ? Et Tu finis par lui sourire en rajoutant :

- « Je suis contente que tu rentres encore une fois vivant, idiot... »

Et toute cette colère s'est transformer en tristesse n'est-ce-pas ? Cette étrange mélancolie sans larme qui dévore ton regard si droit.
Pourquoi font-ils tous, toujours ça..
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Oh putain... La tête appuyée contre le dossier du trône, les yeux fermées, je me perds dans mes pensées. Putain. Y'a vraiment des moments où j'ai l'impression d'avoir totalement foiré ma vie. Baron de la drogue, patron du Cartel, tu peux difficilement espérer mieux dans ce putain d'enfer qu'est Decay. Et pourtant, t'as de ces foutus instants chiants ou toute cette merde, c'est pas suffisant. Ce que tu gagnes, ce que tu retires de gratifiant comparé à la montagne de merde que tu soulèves, que tu dois déplacer, seulement pour préserver tes miches sur se siège dorée, ça vaut pas le coup. Ça vaut pas le putain de coup. Baron de la drogue, et combien de corps j'ai dû enterrer pour me hisser jusque-là ? Combien de potes, combien de proches il a fallu brûler pour venir m’asseoir sur ce foutu siège que je kiff tant. Mon trône me fait vibrer ? Devine ce qui me fait vibrer la nuit ? De revoir les autres se faire canarder par les balles, se faire laminer la gueule par une dizaine de battes, se faire casser la bouche soir après soir, la douleur.

Oh elle te fais pas que vibrer le soir, te réveiller en sursaut, trempé par ta sueur, à moitié dévoré par tes démons. Elle te secoue dans tous les sens, te retourne la tête, les tripes, le cœur, du matin au soir. Elle te lâches pas, te lâcheras pas. Pas avant que tu sois mort toi aussi. On est que des putain de condamnés, j'ai seulement le luxe de m'offrir des moyens en or pour oublier ma condition. L'alcool, la drogue, les putes, la violence, les armes, l'Arena. Autant d'exutoires qui sont devenu des addictions avec le temps, les années. Parce que c'est ça la survie à Decay, c'est comme ça que tu tiens le coup aussi longtemps. Abandonne-toi à tes démons, succombes à tes plus basses pulsions, tes plus horribles instincts, et vie. Respire, hais, nourris-toi de cette haine et vie. Bats-toi, la rage au ventre et les poings solides. Cognes, cognes si fort que tu t'en éclates la peau, t'en fais sauter les phalanges. Accepte la douleur, endure et avance. C'est comme ça qu'on devient un des Cinq Doigts du putain de Cartel de Polvo Blanco, Red.

Le contact avec le dos de la main de Lucky me ramène à l'instant présent, à ce bureau dans lequel j'ai parfois l'impression d’étouffer, et qui le reste du temps et mon petit coin de tranquillité. C'est ici que le Roi pose son cul et récupère, panse ses plaies. Bien aidé par sa reine, toujours bienveillante, aimante. Je ne réponds pas au contact, mes mains restent appuyées sur les accoudoirs, il n'y a que nos yeux qui se trouvent, se parlent. Ce qu'elle dit est vraie, c'est bien que j'y sois allé. Je continuerai d'y aller, seul ou accompagné d'une trentaine de latinos, j'en ai rien à foutre. « Lucky... » Je sais qu'elle dit ça pour mon bien, qu'elle fait ça pour moi, pour que j'arrête de me morfondre, de prendre toute la culpabilité du monde pour moi et me punir avec, mais c'est le jeu. Quand t'es le Roi, tu donnes les ordres. Tu déplaces tes pions, tu les perds ou les conserves, dans les deux cas tu as donné l'ordre. Tu es responsables. « J'arrêterai quand on aura ramené Pablito à la Casa... »

Parce que c'est ce que je suis derrière toute cette colère, cette haine, cette agressivité. J'ai réuni des membres pour en faire une famille, ma famille. Elle m'est précieuse, et pour eux, je suis prêt à tout et n'importe quoi. Ma vie passe après la leur, si je dois me détruire pour en sauver un, je fonce. Je me fous de ce poste si je me retrouve seul au sommet. La solitude, j'ai déjà trop donné, j'en veux plus. « Je rentrerai toujours vivant, idiote. » Que je lui réponds, un sourire moqueur aux coins des lèvres. Bien sûr que je suis arrogant, je suis le Roi. Mais c'est surtout une manière un peu maladroite de la protéger, la préserver. Je sais quelle se fait beaucoup de soucis quand je sors comme ça, et qu'elle se bouffe les doigts de pas savoir, d'être dans l'attente de mon retour, ou mon absence de retour. Que je revienne en vie, ou crevé. « Il est pas encore venu l'enfoiré qui me fera tomber, eh. » Je sais que je dois l'agacer à dire ça. « Surtout que j'aime beaucoup trop mon trône pour le quitter ! »

Je porte la bouteille à mes lèvres et bois un coup à ça, à moi.
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J'aimerais qu'on puisse en parler avant !
Evidemment ce n’est pas la réponse que tu espérais.
Mais avant même qu’il ouvre la bouche, tu la connaissais. Tu la connais depuis des années. C’est cette réponse qui te rend toujours si nerveuse quand il ne rentre pas tout de suite. Cette réponse, il n’est hélas pas le seul à te la donner. Tu n’arrives pourtant jamais à t’y habituée. Et tu ne veux pas qu’elle devienne une évidence. Tu continues de lutter, tu continues de t’accrocher pour espérer un jour les faire décrocher. Tous ses salauds qui savent si bien jouer avec ton cœur. Car au final toi, tu ne peux pas veiller sur tout le monde. Chaque départ te fait mal, chaque retour te soulève le cœur. Tu pourrais les maudire autant que tu espères les voir revenir. Heureusement que ce soir, il rentre encore sur ses deux jambes et pas les deux pieds devant dans un sachet sombre. Red, tu ne peux pas te résoudre à le perdre... Tu aimerais presque pouvoir le garder enfermé, tu aimerais pouvoir lui hurler d’arrêter mais il est le Roi. Il ne pourra jamais s’arrêter. C’est son rôle, sa place. Et même si tu le détestes, son trône.

Alors tu resteras juste là, à ses côtés.
Tu attendras son retour et tu le gronderas. Et vous recommencerez à te faire verser ses larmes entre inquiétudes et frustration jusqu’au jour où il ne reviendra pas… Voilà qu’il fait le fier et l’arrogant. Il essaie certainement de te rassurer mais ça ne marche pas. Tu ne peux pas encore en rire avec lui. Tu as peur ce soir encore. Tu finis de soigner tout ce qui est à ta portée. T’as les mains pleines de sang, au moins elle ne tremble plus. Ton visage n’exprime plus de douceur ou d’inquiétude. Il est devenu bien trop froid et neutre. Tu le laisses porter sa bouteille à ses lèvres. Tu as fini ce que tu avais à faire. Tu continues de fixer tes mains quelques secondes puis tu commences à rassembler les compresses à jeter, le matériel à ranger. Quand tu te sens assez organisée, tu te redresses. « J’vais me laver les mains. » Pas un regard, pas un mot de plus, juste ta démarche tête droite, tête froide. Tu ranges, tu jettes et tu rinces. Tu t’assures que tout est propre, surtout tes mains. Tu frottes à t’en rosir l’épiderme. Tu veux plus aucun souvenir de cette soirée. Une de plus à encaisser.

Quand tu reviens, tu croises les bras.
T’as plus de raison d’approcher ce foutu trône. C’est plus une urgence. Tu regardes Red dans les yeux, tu le fixes de longues secondes. Tu n’as pas envie de laisser sortir ce flot d’insultes où de colère qui agite ta langue. Celle qui tourne dans ta bouche, celle qui frotte sur tes dents serrées au point d’en grincer légèrement. Puis tu finis par souffler, tu décroises les bras. Et tu lui lances avec ton soupire le plus sincère : « Allez descends de là et viens… On va se coucher. » Tu pourrais ajouter bien des remarques, des petites attaques qui savent comment frapper mais tu es épuisée, vidée. Ton cœur oublie presque comment fonctionner. Tu détestes avoir ce poids et ce regard si froid et implacable. Tu détestes quand tu te sens si détaché de la réalité. C’est pour ça que tu as envie de retrouver les draps mais surtout ses bras. Un contact. Un repère qui te ramène à la réalité. Oui, son arrogance c’était certainement le coup de trop pour ce soir… Et tu sais qu’il sait, combien tu détestes quand tu es comme ça. Spectatrice de ta propre vie, incapable de ressentir la moindre émotion. Ça te bouffe tellement. Tu lui tends la main pour l’encourager lui aussi à décrocher de ses démons pour vous retrouver.

En vérité, tu ne lui laisses pas réellement le choix.
Et ça aussi, il le sait. Tu vas rester ici, droite comme un piquet à attendre main tendue qu’il vienne la prendre. Et ceux, même s’il te dit d’y aller avant ou sans lui. Il aura beau le répéter, le hurler, tu ne bougeras pas. Tu ne baisseras pas les yeux. Oui, tu attendras qu’il lève son cul royal de ce foutu trône pour te rejoindre. Et Là, une fois qu’il aura pris sa décision, tu pourras souffler. Tu auras cette impression de respirer à nouveau. Tu pourras laisser couler une larme sur ta joue et lui avouer en caressant sa main de ton pouce : « Tu fais chier Red, sérieux… » Mais derrière ses mots et tes larmes discrètes, il saura surtout combien tu l’aimes, non ?
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Les soins sont terminés, elle a fini de me rafistoler. 'Faut dire qu'elle commence à en avoir l'habitude, de soigner le bagarreur. Les sorties nocturnes pour aller casser des bouches, j'en suis pas à ma première. Je sais pas si je le fais parce que j'aime cette sensation, que j'en suis accro, ou parce que je me dois de faire le job. J'en suis arrivé à un stade ou je me dis que laisser les autres aller au charbon pour ma gueule ça va un temps, que le patron aussi, même Baron du Cartel, il doit savoir se salir les mains. Oh les miennes sont crades à ce niveau, c'est pas un secret bien gardé, elles ont tellement baigné dans le sang que j'aurais pas assez de dix vies pour me racheter de mes crimes. Ce que je peux faire en tout cas, c'est d'épargner certains de mal finir, comme Pablito. Ce brave gars me supporte depuis tellement de temps que ce serait une honte envers notre amitié que de le laisser crever ici, à Decay, cette vie crasseuse et pourri jusqu'aux fonds de ses égouts.

Elle va se laver les mains, qu'elle me dit froidement. Elle est pas contente, je sais bien. J'acquiesce de la tête, et continue de me battre avec la bouteille. Je la mettrai à terre avant que ce soit elle qui s'en charge, sur ça aussi je me démerde pas mal. Les années de pratique, tout ça. Je me ferai bien une chicha, là maintenant, mais je suis pas sûr que ça colle avec les points de sutures, la douleur ambiante dans le corps et le sommeil qui me guette. J'ai besoin de me reposer quelques minutes, une heure tout au plus, avant de retourner dehors. J'ai encore des choses à faire avant l'arrivée du jour. L'eau continue de couler et ses mains d'être frottées, c'est sacrément salissant le sang. Elle revient finalement vers moi, loin de moi. Y'a dans son regard qui passe tout ce que je dois savoir. Ce qu'elle aimerait me dire mais qu'elle ne fait pas, pour ne pas provoquer une dispute. Pas maintenant. Les mots vont être durs, les insultes vont voler et ricocher dans la pièce pour nous éclater en pleine gueule. D'autant qu'on sait tous les deux que c'est inutile de s'engueuler à ce sujet, je ne changerai pas.

Tout comme son opinion restera défavorable, je camperai sur mes positions. On va tourner en rond, s'embrouiller les cerveaux, se faire du mal inutilement. Qu'elle m'invite à aller nous coucher sonne comme un réconfort dans mon esprit, même si je montre rien. J'ai beau paraître solide de l'intérieur comme de l'extérieur, déterminé et insensible, j'en ai besoin. On en a tous besoin. D'endroits sûrs, à l'abri de toute la haine et la violence de cette ville, des lieux paisibles où on peut se réfugier et s'abandonner, tout mettre sur pause. Recharger les batteries, refaire le plein de motivation et d'envie, et retourner sur le terrain. Lucky aussi en a besoin, elle qui vient encore une fois de s'enfermer derrière ce masque inexpressif, barricadé par un mur hermétique à toute émotion, un rempart pour son petit cœur. C'est frustrant de la voir se comporter de cette façon, c'est douloureux d'une certaine façon. Pas un coup de poing physique en pleine poire, mais une bonne tatane dans les tripes, le genre qui remue tout à l'intérieur.

« Pas longtemps, Lucky... Je dois y retourner... Il m'attend tu sais. » J'ai finalement obtenu les informations que je voulais, je sais où devrait être Pablito. Si j'ai pas foncé le retrouver, c'est que seul dans cet état, ça risquait pas de me mener bien loin. Maintenant, je veux pas pousser ma chance trop loin et prendre le risque d'arriver trop tard. J'aurai préféré dormir là pour cette fois, sur mon trône. Juste un peu, et y retourner. Mais elle ne veut pas, Lucky. Et elle est sacrément têtue, Lucky. Elle a cette idée en tête et je lui enlèverai pas, et y'a cette façon qu'elle a de me regarder qui me fait culpabiliser. « J'arrive... » Je finis par me lever après avoir bu encore un peu de rhum, et de laisser la bouteille à mes pieds. Attends-moi sagement là ma belle, je viens te récupérer à mon réveil. Le derche hors du trône, je m'avance vers elle péniblement, grimaçant, avant de lui prendre cette foutue main tendue. « Toi aussi tu fais chier, Lucky... », que je lui murmure tandis que je la prends dans mes bras, pour la consoler. Un baiser apposé sur le front pour essuyer son chagrin, et mes bras pour réchauffer ce cœur si froid.

C'est moi qui casse la prise et la prend par la main pour l'entraîner au lit, ou je me laisse tomber de fatigue et attend qu'elle vienne à moi pour m'endormir contre elle, l'entourant de mes bras. Mon corps est avec elle mais ma tête est restée dehors, à la recherche de mon bras droit, de ce frère d'arme perdu dans Decay, que je suis bien déterminé à ramener en vie à la Casa, auprès de sa Famille...
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J'aimerais qu'on puisse en parler avant !
Oui tu sais, tu le sais même trop bien.
Mais là, il ne peut pas partir dans cet état. Tu t’es imposée une fois de plus, tu ne lui as pas laissé le choix, tu es venu fixer tes yeux sur lui, tu as tendu la main et tu as attendu qu’il vienne la prendre. Tu as toujours été d’une grande patience, heureusement quand on est aussi têtue que toi. Mais le résultat est là, il vient. Il se lève, non sans difficulté pour venir prendre ta main dans la sienne… Il te confirme que tu fais chier et il arrive à t’arracher un petit sourire. C’est encore faible, ton cœur reste toujours froid, t’as pas encore complètement remis les pieds dans la réalité de ce qui vous arriver. Mais quand il passe de la main à ses bras, quand il te prend contre lui comme ça, embrassant ton front, tu te permets de le serrer en retour. Bordel il t’a fait vraiment peur ce con. Il te fatigue, qu’est-ce qu’il va encore t’inviter la prochaine fois, hein ? Il va revenir avec un morceau en moins ? Ou alors péter ? Peut-être même brûlé ? Qu’est-ce-que tu en sais … Mais t’as beau essayé de lui faire entendre raison, il continue de se punir. Est-ce-que se dresser au sommet mérite autant de souffrance ? Pourquoi se punir à ce point ? Pourquoi s’installer seul sur un trône pour finir comme ça ? Vraiment ça te dépasse mais son étreinte, elle te ramène dans le présent, dans l’émotion alors tu peux un peu flancher et commencer à laisser trembler légèrement tes mains en lui soufflant ce simple : « Tu m’as fait peur putain… » Car c’est toujours comme ça que ça se termine ce genre d’histoires entre vous deux.

Et il guide vos pas vers le lit.
Ce matelas trop grand pour deux puisque vous y resté collés une bonne partie de la nuit… Cette fois encore tu fais attention à ne pas venir t’appuyer là où il pourrait avoir mal, tu remontes ta main dans son cou pour venir jouer avec ses cheveux. C’est ton truc à toi, tu le fais presque instinctivement, ça t’apaise… Et puis les cheveux de Red dans sa nuque sont à la bonne longueur. Oui vous vous endormez l’un contre l’autre comme si le monde acceptait de tourner pour quelques heures. Car c’est ce qu’il t’a demandé quand il a précisé pas longtemps et même si tu es têtue, tu sais écouter les autres. Alors vous ne dormirez pas longtemps. Juste assez pour qu’il puisse retrouver les forces nécessaires pour aller chercher son bras-droit. Pablito, ton ami à toi aussi. Cet homme de confiance qui ne mérite pas ce qui lui arrive. Finalement, après une heure dans ses bras, tu n’arrives pas à dormir… C’est le contrecoup de l’émotion, c’est dans tes pensées qui s’entrechoquent. Il faut laisser Red dormir mais toi, t’as déjà bien commencé ta nuit, tu peux te lever pour mettre à profit ce « Pas longtemps » dont il était question.

Et c’est ainsi que tu prépares son départ.
Evidemment, cette fois c’est non négociable, tu y vas avec lui. Tu ne sais pas réellement sur quoi vous pouvez tomber là-bas alors t’as sorti les gilets de protection, t’as étalé les armes sur le bureau, t’as déjà choisi les tiennes, de la cuisse à la ceinture en passant par le petit couteau papillon à la cheville. Oui, Lucky, t’es vraiment le genre de fille douce, hein ? T’as aussi prévenu ton escouade à toi, ceux que tu as choisi pour marcher à tes côtés avec une confiance aveugle, ceux qui t’entourent depuis des années. Ils ne peuvent pas tous répondre présents mais juste deux en plus ça pourrait suffire, non ? C’est juste une option de plus. T’as troqué ta jupe de secrétaire – Désolée Suzi c’est pas le moment d’être jolie – pour un pantalon épais, un t-shirt de coton et ta veste. Oh, t’as même acheté les cheveux en queue de cheval ? Ok, c’est le début de la fin, c’est certain… Tu viens poser ton cul sur le lit, tu viens poser ta main fraîche sur le visage de Red, tu te penches pour embrasser son front et quand il ouvre les yeux, tu lui offres ce sourire en coin qui en dit toujours long :

- « Bonjour ma jolie princesse endormie... Tu manges un bout, tu prends les antidouleurs de cheval que je t’ai ramené et on va le chercher. Fais-moi confiance j’ai déjà tout préparer sur ton bureau. »

C’est qu’il avait dit, pas longtemps. Alors tu dois déjà le réveiller pour y aller, Pablito vous attends depuis trop longtemps. Le petit déjeuner, le verre d’eau, les médocs tout est sur le plateau qui passe de tes cuisses aux siennes à même le lit, tu le fixes. Encore et toujours ses grands yeux qui ne se détournent pas. C’est toujours aussi difficile de savoir ce qui se passe derrière mais lui, il l’aime ton regard si singulier et franc. Et finalement, tu rajoutes en penchant la tête, amusée par le balancement de ta queue de cheval :

- « Juste nous deux ? Ou demande du renfort ? »

L’option, tout seul n’est pas envisageable, c’est ça que tu lui dis, derrière cette simple question, et la manière dont tu peux le fixer va lui confirmer. Oui c’est un réveil énergique. Promis t’as mis du chocolat chaud dans sa jolie tasse rose fluo, un cadeau moche de ton cru, évidemment…
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Ma jolie princesse endormie... Je lâche un grognement qui traduit bien la façon dont je prends le surnom qu'elle m’attribue. Me faire taquiner dès le réveil, c'est pas ce que je préfère, j'ai tendance à me montrer bougon dans ces cas-là. M'enfin, pas avec elle. A la place de l'envoyer chier, je tente simplement de lui coller mon épaisse main sur la gueule, pour la faire taire. Elle parle de trop seulement une trentaine de secondes après que j'ai ouvert les yeux. Je bouge délicatement, je sens encore les différentes blessures me brûler aux endroits ciblés. Le tout m'arrache une grimace mais je parviens quand même à me redresser sur les fesses, le dos appuyé contre le lit et accueille le plateau que Lucky m'a préparé. C'est bien la meilleure, même pour réussir à me faire chier dans des moments pareils. « Sympa la tasse, je voulais la même quand j'avais trois ans. Je me cherchais encore à cet âge-là tu sais. » Que je sois d'humeur à plaisanter est un bon signe, ça veut dire que j'ai bien pioncé et récupéré d'hier soir.

« Qui t'as dis que tu venais ? » Bien sûr qu'elle va venir, on le sait tous les deux, mais elle mérite bien que je l’emmerde un peu avec ça. Et puis on va pas se mentir, j'ai pas envie qu'elle soit de la partie. C'est pas un endroit pour elle, où on va aller. Si j'ai déjà failli y laisser la peau hier, 'faut s'attendre à ce que aujourd'hui soit pareil. Je lui ai lâché un sourire bien faux, bien appuyé, pour lui faire passer le message. Je suis toujours pas chaud de t'avoir à mes côtés ma petite, ne l'oublie pas. J'avale ensuite mes cachetons et bois le verre d'eau cul sec, histoire d'en être débarrassé. Connaissant Lucky, ils devraient faire effet vite et pour un bon moment. De quoi m'offrir du répit pour les choses sérieuses tout à l'heure. « Demande du renfort, autant que tu peux en faire venir. » Inutile de préciser de qui je parle, elle m'a très bien compris. Elle se doute bien aussi que si j'en veux autant à mes côtés soudainement c'est parce que je veux être certain que quelqu'un fera gaffe à ses miches lorsque ça va chier grave.

A part moi, y'a pas mieux que ces gars pour faire le taff. Je leur ferais presque autant confiance que je peux le faire à Pablito, en ce qui concerne la surveillance de ma petite sœur. On se lâche pas des yeux tandis que je commence à boire mon chocolat chaud. Je tape un croc dans mon croissant et réfléchis à la suite. « Tu sais que j'y vais pas simplement pour récupérer Pablito, hein ? » J'entends par là, que je vais pas me contenter de lui sauver les fesses puis de foutre le camp en remerciant le ciel qu'il soit toujours en vie. J'y vais pour le ramener, évidemment, mais derrière je vais foutre le feu et casser des bouches. Je vais éclater les petites gueules de tous ces enfoirés qui ont osé s'en prendre à mon bras-droit. Je vais faire un exemple, comme on dit. Montrer que parmi les plus débiles et les plus dangereuses qu'on puissent imaginer, s'en prendre au bras-droit d'un baron, le baron Red, c'est l'une de celles qui se classent au sommet. Pire que ça, il y a toucher à Lucky, ma Lucky.

« Bon, je me prépare et on se casse. Qu'ils soient prêts d'ici une vingtaine de minutes en bas de la Casa. » Je termine mon chocolat et engloutit ce qu'il reste du croissant, avant de pousser le plateau sur le côté et de me lever. Premier réflexe, aller taper une bonne gorgée de rhum, je lui avais dis de m'attendre là. Maintenant ça va beaucoup mieux. Je m'habille à mon rythme, avant de m'approcher du bureau où les armes m'attendent. Je réfléchis pas longtemps et sait déjà ce qui va m'accompagner aujourd'hui. Deux Smith et Wesson calibre 45, mes favoris pour niquer des mères. Je les glisse dans des holsters accrochés à mes cuisses. Avec ça je fourre une paire de poings américains dans mes poches, parce que ça va aussi cogner dur. Pour finir, je range un poignard dans son étui à la ceinture et en termine avec la partie armement. « Avant de partir, je m'en fais une. » Une ligne de coke, que je dépose sur un coin du bureau et sniffe par le biais de ma petite paille en or que je range ensuite dans la poche intérieur de ma veste.

« On est bons ma petite Lucky ! » Que je lui lâche sans même lui adresser un regard, je connais déjà son opinion sur la drogue et mes différentes addictions, j'ai pas envie de me prendre la tête avec ça maintenant. Je peux sentir le poids de son regard désapprobateur sur ma pomme tandis qu'on quitte la RedRoom pour se diriger vers l’ascenseur. Probablement qu'on s'engueulera pour ça plus tard, quand toute sera fini, ou que ce sera pour un sujet à la con comme ça nous arrive souvent. C'est le problème quand on met deux sales caractères ensemble, ça a tendance à faire des étincelles. « J'espère qu'ils sont pas en retard. », que je l'avertis alors que les portes de l’élévateur s'ouvrent sur le hall d'entrée, les portes de la Casa en bout de ligne. On s'aventure dehors, après avoir tapé rapidement la causette avec la sécurité aux portes. Ceux qui étaient à leur poste hier quand je suis rentré se sont inquiété de me voir dans cet état, alors je prends le temps de faire passer le message que tout est ok. Ils savent quand il faut pas insister avec moi.

On s'avance jusqu'à une voiture garée à une dizaine de mètres, laquelle attend notre arrivée pour mettre le contact et les portes latérales de s'ouvrir. La place avant côté passager m'a été réservée, je m'y affale dessus et salut les gars à l'intérieur. Mes yeux se plantent immédiatement dans le rétroviseur intérieur et fixe la blondinette à l'arrière. « Il est pas trop tard pour changer d'avis, tu sais. » J'ai peu d'espoir qu'elle saute sur la perche tendue pour me dire qu'elle préfère rester ici, que finalement tout ça c'est pas pour elle. Et je crois qu'au fond, c'est ce qui me plait tant chez elle, ce côté intrépide et qui hésite pas à se salir les mains quand il le faut. Qui n'a pas peur d'aller risquer sa peau pour sauver celle d'un proche, celle d'un membre de la Famille. Bien sûr tout ça, je lui dirais jamais. Je préfère passer pour un gros lourd et lui marteler le crâne que je serais plus rassuré de la savoir en sécurité à la Casa que sur le terrain avec moi.
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46 J'aimerais qu'on puisse en parler avant !
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J'aimerais qu'on puisse en parler avant !
Au moins, il arrive à râler, c’est bon signe.
C’est que ton grand frère n’a pas perdu son sens de l’humour. Et puis, tu savais que cette tasse était ton meilleur investissement. A chaque fois que tu lui ressors pour son chocolat du matin, il te gratifie de sa petite remarque, toujours différente, toujours délicieuse. Tu adores ça, tu adores vraiment trop ça pour t’arrêter un jour de faire des « cadeaux de qualité » à tes proches. Lui comme Sinistros, n’est-ce-pas ? C’est à se demander s’ils ne vont pas finir un jour par s’en lasser. Oui, tu pars du principe que l’un comme l’autre, ils aiment ça. Enfin la manière de le faire n’est pas la même pour les deux. Est-ce qu’on pourrait dire que l’un subit plus que l’autre ? Oui Red, sans hésitation car tu adores le voir lever le doigt et te gronder de son regard méchant. Enfin méchant, mais jamais avec toi. C’est ce qui fait toute la beauté de votre complicité. Toi, la petite sœur chérie, protégée jusqu’à la culotte par le papa ours, rouge, bling bling et pas content ! Enfin là, c’est surtout un ours qui galère à sortir de son hibernation… Il essaie de remettre en cause ta décision, comme si tu allais le laisser seul ? Tu lui fais un doigt. C’est presque un « Je t’aime » pour vous deux, non ? Et tu ricanes. C’est mort, tu viendras et il te le confirme en précisant que tu peux demander du renfort. Tu ne prendras pas énormément d’hommes, juste de quoi assurer vos arrières. Ton escouade à toi, tes amis. Ceux qui sont disponibles. Et étrangement, dans ce genre de situation, ils répondent toujours présents…

Tu le suis les mains dans les poches.
Tu lui laisses le temps de se préparer, téléphone à la main, adossée à l’un des murs de la RedRoom, tout le monde sera à l’heure. Ce n’est pas une petite affaire car justement, comme il te l’a précisé, vous n’y allez pas pour une simple mission de sauvetage secret. Faut dire qu’avec Red, c’est toujours du grand spectacle, il montre qui se tient sur le trône. C’est sa manière de faire, est-ce-que tu l’acceptes réellement ? Oui. Car il ne s’en prendra jamais à des innocents, car il n’est pas un mauvais garçon. Même quand il se prends un rail de poudreuse à lui décoller les cloisons nasales. Sérieusement… Tu ne dis rien, tu te contentes de ranger ton portable en le fixant. Tu ne dis rien, tu ne dis jamais rien. Tu n’en pas moins pour autant et il le sait. Mais dans le fond, à voir son état, il va en avoir besoin, c’est certain. Tu te contentes donc de ce regard, ce soupire et tes pas qui te guide devant lui. Toujours les mains dans les poches, vérifiant que ta petite lame si cache toujours. C’est important. Il parle encore retard et tu claques en passant devant lui :

- « Tu sais bien qu’ils ne sont jamais en retard, mes hommes. »

Et comme pour lui prouver, tu t’avances déjà vers la voiture qui vous attends. Le bruit du moteur confirme tes mots, t’as ce petit sourire. C’est donc Vick le conducteur aujourd’hui ? Oh ça va être sportif… La place devant, c’est pour Red. Toi, tu vas au milieu de Rohen, Arthax, Bowser et… Vratt. Alors il est vraiment venu lui aussi ? Et son p’tit sourire de con fier de lui, te tues à petit feu. Tu voudrais lui claquer la gueule autant que le remercier d’être là. Ton regard se pose sur Arthax, c’est toujours lui la petite balance, facile de savoir qui a prévenu Vratt, car une fois de plus ce n’est pas toi. Tu soupires et ton regard se pose sur le rétroviseur… Red cherche une dernière fois à te faire descendre et tu ricanes en lui adressant un fuck bien mérité t’étalant un peu plus sur tes potes. Comme si tu allais descendre de cette voiture, tu ajoutes même avec le même sourire moqueur : « Dommage la porte est déjà fermée hein… » Et c’est là, qu’elle claque, merci Rohen.

Concrètement, tu ne sais pas où vous aller.
Tu n’as aucune idée de la destination, tes potes non plus. Mais si tu suis, ils te suivent. C’est la chaîne de confiance que vous avez toujours eue. Si vous devez plonger, c’est tous ensemble. Alors tu t’en tapes bien de la destination, tu veux juste t’assurer que tout le monde rentre à la casa sans avoir à jouer les infirmières pendant des semaines car ton grand frère attachiant à encore fait trop pour un seul homme. Tu soupires à cette pensée, jouer avec la main de Vratt, en t’appuyant sur Rohen. Le cœur battant les oreilles qui bourdonnent, qu’est-ce que vous allez trouver là-bas ? C’est où… Là-bas ?

Episode 01 – FIN
…to be continued.
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