ERROR 404 - Lex vs Lucky

C’était une des boîtes préférées de sa bande de filles. Les furies la trainaient souvent ici, Ellone ne comprenait pas vraiment pourquoi, c’était bruyant, souvent trop plein, en plus quand elles l’accompagnaient, la dealeuse n'avait pas le droit de faire son taf. Là pour s’amuser pas vrai ? Elle soupirait lourdement. Cela faisait plusieurs heures déjà que son téléphone avait cumulé les SMS de Mia, Suzi ou Lucky. Tous lui disaient la même chose à peu près : t’es où ? Tu fous quoi ? t’es en retard !

Évidemment, la brune ne s’était pas alarmée, des fois, qu’est-ce qu’elles pouvaient la faire chier. Si elle ne crachait jamais sur de la picole gratuite, Ellone avait aussi l’obligation de ramener de la tune quotidiennement à son “manager”. Puis ce n’était pas son genre de partager ses problèmes, donc les filles ne savaient rien de ses bails. C’était très bien comme ça.

“ Putain j’ai payé l’entrée pour rien en plus. “

Réflexion faite à elle-même alors qu’elle faisait le tour de l’endroit à la recherche des délurées. De manière générale, les bombasses étaient faciles à repérer. Aussi, Ellone en concluait qu’elles avaient dû en avoir marre de l’attendre et c’était tiré. Rien à cirer. Une petite voix dans sa tête lui disait alors de partir aussi, l’autre de prendre une bière avant, quitte à être là. En s’approchant du bar, son oeil expert avait été attiré par les mains tremblantes et le nez abîmé d’un habitué aux drogues dures probablement. Son rictus naissait, ça tombait bien, il lui restait de la came.

“ Tu veux tester ? “ Lui susurrait-elle tout bas après l’avoir approché. “ Le premier shoot est gratuit. “ Elle lui souriait en lui glissant le petit papier entre les doigts. “ Vas y dis moi ce que tu en penses. “

Classique, elle donnait toujours un échantillon de la plus pure, la meilleure et vendait celle qu’elle coupait pour se faire encore plus de tunes. Sacrée Ellone. Comme toujours, les junkies n’étaient pas très durs à tenter, il ne lui avait pas fallu longtemps pour conclure une vente. Elle faisait ça depuis si longtemps après tout. Puis du coup, ça l’inspirait cette histoire, qui disait fête, disait alcool, drogue aussi. Elle allait pouvoir vider son restant de stock. Et les affaires étaient assez fluctuantes en fait. La fille était plutôt contente jusqu’à ce qu’elle se fasse attraper par une brute.

Voilà comment Ellone en était arrivée là : dans ce merdier, face à ce gars.

défi 404  - Succes :

La soirée battait son plein, comme toujours, le 99 Night a eu le succès attendu. Les gens dansent, boivent et s'amusent, les gros bonnets vident leurs poches dans les arrières salles, tout se passe bien... Ou presque. Assis derrière la console de commandes, Lex scrute avec minutie les écrans reliés aux caméras braquées sur la soirée. Toi, petite gamine aux yeux claires, tu es d'une discrétion à toutes épreuves... Ce soir, c'est ta soirée. Oh oui, il voit bien que ce n'est pas ta première fois, que tu as dû en passer des soirées à vendre ta merde, mais lui aussi, il a l'habitude des trous du cul dans ton genre. Un petit sourire indescriptible vient s'installer sur ses lèvres. Cette soirée sera peut-être bien plus attrayante que prévu.

Il se lève, sort du local technique et se faufile au travers de la foule venue passer sa soirée ici. Le bruit, la musique, les talons qui claquent, les rires et l'obscurité lui permettent de se frayer un chemin jusqu'à toi. Pauvre petite chose... Tu lui facilites la tâche en allant à la rencontre de se fêtard un peu trop éméché dans le fond de la salle, avachi sur une banquette pour se mettre à l'écart de cette soirée mouvementée. Lex en profite pour fondre sur toi, silencieux grâce à la musique tandis que tu tentes d'attirer l'attention de l'ivrogne. Trop saoule pour te répondre, tu tournes les talons avant de te heurter à un mur. Tu es si petite et misérable... Il pourrait te casser en deux tout de suite. Mais il a d'autres plan pour ta soirée.

« Tu n'aurais jamais dû venir passer ta soirée ici... »

Parce qu'elle est à présent pas prête de se terminer. Sa carrure imposante lui permet aisément de te saisir avant de plaquer un mouchoir sur ta bouche. Qu'est-ce que tu croyais ? Que t'allais finir ta soirée avec du fric plein les poches ? Tu te réveilles avec rien que ta culotte comme vêtement et tu pues l'essence, attachée de toute part sur une vieille chaise, au milieu d’une salle glauque à souhait. Tu es à l’aise là ? Tu n'entends plus du tout les bruits ambiants de la soirée, il n'y a qu'un silence de mort et le cliquetis métallique singulier du capot d'un zippo.

« Tu vas me dire ton nom et pour qui tu bosses, ou tu risques de passer une soirée plutôt... Torride. »

défi 404  - Double Succès :

Le mec avait raison sur un point, elle n’aurait jamais du venir passer la soirée ici. C’était son problème actuellement, avoir sociabilisé. La chose lui apportait plus d’emmerdes que de services jusqu’ici. La petite crevette qu’elle était n’avait rien pu faire, une odeur chatouillait ses narines à son réveil, elle était à moitié assommée en réalité. Peut-être les vapeurs du combustible combinées à l’anesthésiant qui ne faisaient pas bon ménage. Les mouvements de la fille étaient restreints, il faisait un peu froid, ce qui était normal visiblement vu sa tenue. Coup d’oeil sur ses petites mandarines à l’air libre. Ok, lui elle allait se le faire pas d’une façon qu’il pourrait aimer.

“ Putain, par une tronche de cucurbitacée quelle honte. “

C’était sa seule réponse, spontanée, dite nonchalamment, déjà elle se marrait alors qu’il jouait avec son zippo. La cucurbitacée pour ceux qui se demandaient, c’était la famille des courges. Probablement qu’elle aurait dû être inquiété, mais très franchement, la situation la gonflait plus qu’elle l’effrayait. Pourquoi ils perdaient toujours tous leur temps à lui poser des questions en se faisant menaçant ? Ellone tapait, puis discuter ensuite, elle ne comprendrait jamais ce fonctionnement anti-productif. Fallait croire qu’elle était plus méchante en réalité que ceux qui voulaient le paraître.

Voilà qu’elle baillait, quelle ironie quand même, c’était son délire à elle de faire brûler les gens qui tapaient dans ses platebandes. Voilà qui serait cocasse de mourir comme ça. Est-ce qu’il la tuerait vraiment ? Grande chance, plus grande encore si elle lui donnait tout ce qu’il voulait savoir. Ellone n’était qu’un piètre pion relié à un échiquier dont elle ne suivait pas forcément le jeu ni les règles. Autant dire qu’on la balayerait à la première occasion.

Dialogue de sourds on dirait. L’intimidation ne passerait pas vraiment, on passerait sûrement au panel suivant. Elle se demandait toutefois ce qu’elle lui avait fait à lui pour l’énerver autant. C’était dire comme sa liste de reproches possibles était longue pour qu’elle puisse être dans le doute comme ça. À quoi bon les spéculations, elle avait déjà essayé, impossible de bouger, faudrait prendre son mal en patience et trouver ce qu’il voulait vraiment. La fille en était presque sûre, par frustration au moins, il ne la ferait pas flamber avant de l’avoir fait parler au moins un peu. C’était encore une fois tiré sur la corde, tout à fait son genre.

Quand leurs regards se croisaient, elle lui souriait.

Spoiler:

Tronche de cucurbitacé ? Une expression bien surprenante pour un Yakuza. Ce n’est pas vraiment le genre de mots qu’il a pour habitude d’entendre pendant un interrogatoire. Et quel interrogatoire, digne d’un Kake traditionnel peu orthodoxe. Mais la menace du briquet et l’essence ne semble pas t’affecter. Ça se confirme au sourire que tu lui lances et qu’il te rend sans une hésitation. Une coriace… Tu n’appartiens pas à un petit gang, mais à quelque chose de plus important. C’est une hypothèse, les membres de petits gangs passent rapidement aux avœux avec ce genre d’intimidation. Il pourrait te torturer plus amplement avec son katana, mais ce serait offenser Christine. Il préfère attendre, quelque chose de bien précis, mais il s’ennuie. Alors il enclenche le zippo et le laisse “malencontreusement” tomber. L’essence s’enflamme et vient dessiner un cercle autour de toi.

« Je me suis dit que tu avais froid dans cette tenue. »

C’est léger, c’est gentil, mais ça te réchauffe bien les pieds quand même.

« Shishô ? On a réussi à déverrouiller le téléphone.
- Donnez-moi ça. »

Lex saisit le téléphone pour trouver des indices tandis que les flammes s’amoindrissent. C’est dans les messages qu’il trouve un florilège d’indices. C’est notamment sur un message provenant d’une certaine Lucky qui lui met la puce à l’oreille. “La Casa” hein ? Pauvre idiote, tu devrais être plus minutieuse. Quelle idée de laisser des messages aussi compromettants sur son téléphone ? Oh il ne s’agit peut-être que d’une expression entre colocataires ou ce genre de conneries, mais les circonstances font que Lex pencherait plutôt pour le Cartel : la vente de drogue, des noms de latinos dans les contacts, ta façon de te foutre de son intimidation comme si t’en avais l’habitude, cette histoire de “casa” qui revient dans quelques messages… C’est certainement ça.

« Mh. Coriace mais totalement stupide, je vois. »

Siffle-t-il avec le sourire aux lèvres. Il plante son regard dans le tien, indécis. Est-ce qu’il continue de s’amuser avec toi ? Il sait qu’il ne tirera rien de toi. Est-ce qu’il a besoin de connaître ton nom ? Pas vraiment. Il vient donc te lier la bouche puis lève le téléphone en te forçant à le regarder. Tu entends le clic d'une photo avant qu'il ne tapote l’adresse du club sur le clavier. Ils sont en train de fermer, la seule personne qui se présentera ici sera le propriétaire du numéro à qui il vient d'envoyer cette photo.

Défi 404:

Mais putain c’est quoi ce bordel ?
Tu fixes ton écran avec la mine contrariée. C’est quoi le pire ? L’image en elle-même ? Ellone dans cette tenue ?  Sur cette chaise, dévêtue. Tu serres les dents, tu serres les points. Putain ! Mais qu’est-ce qu’elle a ENCORE foutu ? Elle te fatigue, mais elle te fatigue cette fille. Tu vérifies l’adresse et tu comprends qu’elle est allée se frotter avec les mauvaises personnes. Vraiment ? Elle est certainement partie vendre dans ce club. Tout le monde sait qu’il fait éviter, non ? Enfin, tu t’en doutais mais maintenant tu en as la certitude. Tu te masses le crâne et tu sors du lit. Tu caresses le dos de celui qui dormait à tes côtés .Red ? Non, pas ce soir. Ce soir t’as voulu salir les draps. Alors tu le laisses dormir et tu vas attraper tes fringues. Tes lames. Ton flingue. Encore un soupire, elle va t’entendre. On peut dire qu’elle va se faire chanter Ramona, la p’tite inconsciente.

Car t’as l’espoir de réussir à la sortir de là ?
Oui, toujours. Tu veux pas que ça finisse en règlement de compte à la con. Tu attrapes ta moto, ouais t’es une fille à deux roues. Ainsi, arrivée rapidement au lieu de rendez-vous, on peut dire que t’es partie comme un pet sur une toile cirée. Tu retires ton casque, tu tapes sur le volet en fer. On vient t’ouvrir, tu lèves les mains, signe de paix. On te fouille, on te retire tes armes. Mais comme toujours on ne fouille pas partout. C’est parfait ! Tu as l’air bien sage il faut dire… Ton arme la plus redoutable ? Ta gueule de poupée. Tu suis les gros bras, tu arrives à l’arrière ? Certainement. Mais t’arrive surtout devant le spectacle qui te glace le sang.

- « Mais putain Ellone, qu’est-ce-que t’as encore foutue… »

C’est plus fort que toi, t’enlève ta veste pour venir la jeter sur elle. Elle mérite pas ça. T’es pas impressionnée ici. Tu lèves les mains à nouveau. Et t’avances vers le colosse. Celui avec le katana, c’est le boss ! Tu l’as déjà vu plusieurs fois. Tu penches la tête et lui craches au visage cette phrase grimaçante :

- « Bon, J’suis là. Maintenant on fait quoi ? »
C’est pas avec un simple pardon, elle ne recommencera pas que ça s’arrêtera, non ?

ET BOUM ! :