Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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Suzi Moore
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「 Un repas à deux 」

Tu étais posée à une terrasse, le soleil de midi faisait rosir ta peau blanche. Une citronnade remplissait ton verre perlant quelques gouttes de condensation qui mourrait en une petite flaque sur la table vernis. Tu mangeais régulièrement dans ce petit restaurant à quelques minutes de la casa, il fait selon toi les meilleures citronnades qui existent dans ce coin... de cette île ignoble. Tu avais apporté des petits sandwichs au concombre plutôt insipide, mais qui remplissait l'estomac pour ne pas te ruiner financièrement en mangeant dehors tous les midis, le patron n'étais pas trop regardant du moment que tu commandais un ou deux verres de citronnade, il te laissait manger à sa table. Tu prenais ton temps pour manger, tu n'avais jamais envie de retourner à la casa trop vite... Tu voulais passer le plus de temps possible loin de ton appartement, retourner au charbon t'assurait quelques heures encore d'une certaine tranquillité. Tu n'aimais pas ton taf, mais il te permettait de fixer ton esprit sur autre chose.

Il y a un peu de monde au restaurant aujourd'hui, tu es heureuse pour le propriétaire, ça ne pouvait qu'être bénéfique pour ces finances. Un sourire subtil étiré tes lèvres roses poudrées. Tu écoutais en fixant ton verre les clients passer commande. Tu avais inventé un petit jeu pour passer le temps, tu inventais des vies uniquement en écoutant le son des voix et ce que les gens commandaient. Arabe, juif, végétarien, il était diplômé, veuf ou coureur de jupons. Tu notais que souvent tes Casanova avaient une voix jazzy sans doute parce que tu trouvais cela sexy. En tout cas tu étais clairement dans ton petit monde quand un bruit assez proche te fit sortir de ta torpeur, un corps venait de s'échouer sur la chaise en face de toi, te faisant légèrement sursauter.

Il te fallut deux secondes pour reconnaître l'un des boss du cartel, tant tu ne t'y attendais pas et t'essuyer une goutte de mayonnaise qui s'était échappée de ton repas pour se loger au coin de tes lèvres.

- Aurais-je dépassé l'heure de pause déjeuner ? Où oublier un de vos rendez-vous ? ... Je peux faire quelque chose pour vous patron ?

Tu te redressais sur ta chaise affichant un sourire plus large, mais vide d'émotion. Dans ta tête plein de chose se bousculait... s'il t'avait suivie ? Te soupçonnait-il de quelque chose ? La justice ainsi que les lois et pseudo-loi instaurées par les habitants dans le coin sont tellement douteuses... Tu avais peut-être regardé une personne de travers lors d'un rendez-vous... Les scénarios catastrophent se succédait les uns les autres alors que ta citronnade se réchauffait.
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Ce que j'aime le plus dans ce milieu, c'est d'aller dehors régler les problèmes moi-même. Je crois que je prenais plus de plaisir avant de devenir Baron, parce que je passais mes journées et mes nuits dans les rues à m'occuper des affaires des grands. Conclure les ventes, passer des marchés, faire des démonstrations, régler le sort d'un gêneur, d'un traître, retrouver machin. Chaque fois que que fous ton cul dehors, t'as les fesses serrées parce que tu sais que à tout moment, tout est susceptible de partir en couilles. T'as beau être sur ton territoire, avec quelques potes à toi, tous armés, t'es pas à l'abri qu'un gang rival ait choisis cette nuit pour débouler avec trois caisses et vous canarder la gueule à coup de fusils automatiques, agrémentés d'une ou deux grenades. C'est du vécu, de l'expérience du terrain. Et ça en devient ta drogue, t'as besoin de ta dose d'adrénaline pour te sentir vivant. Même après avoir atteint les sommets, même une fois devenu l'un des types les plus respectés du Cartel.

Salut ma petite Suzi ! Tu m'en veux pas, je viens partager un petit repas avec ma secrétaire préférée !

Même si c'est pas mon genre de m'imposer aux autres en dehors des horaires de taff, ici je lui laisse pas vraiment le choix. Si c'est la pause déjeuner pour la belle demoiselle chargée de la paperasse, moi je suis en plein travail. « Faire quelque chose pour moi ? Absolument ! Déjeuner avec moi, c'est moi qui invite. » Je fais signe au patron du petit restaurant de venir prendre la commande, son visage semble se décompenser quand il capte qui vient de le solliciter. Avoir dans son établissement un des Cinq Doigts du Cartel, ça ne lui était jamais arrivé pour lui qui tenait un établissement plutôt modeste. Pas vraiment le genre à attirer la grosse clientèle, encore moins la pègre de Medellin. Un instant, il sembla pris de panique, avant de se ressaisir et de se fouetter psychologiquement, il savait qu'il devait assurer. Il se pressa devenir à notre encontre afin de relever nos choix.

« Bonjour Julio, content de voir que les affaires tournent bien pour toi. » Il semble perplexe, adresse un regard interrogateur à la jeune femme à ma table, cherchant une explication au fait qu'un caïd de la drogue connaisse son identité. « On va d'abord commencer par l'apéritif, si ça ne dérange pas madame de repousser son embauche de quelques minutes, j'aimerais savourer ce repas et cela commence par un bon verre. » Après tout, puisque je suis là, autant en profiter. « Je vais prendre un verre de ton meilleur rhum, sec, et pour madame ce sera ? » Sans doute une bouteille de questions et de réponses quant au fait que j'ai déboulé à sa table sans prévenir, et que je sois bien décidé à taper l'incruste jusqu'au bout. J'y répondrais plus tard, les commandes d'abord. « Pour accompagner les boissons, je vais te prendre l'assortiment de tapas. Je laisse madame compléter si besoin, c'est tout pour moi pour le moment. Merci Julio. »

J'ai bien conscience d'avoir alourdi l'ambiance, le patron est tendu et Madame Moore n'a pas l'air très heureuse de me voir ici. « Je suis désolé d'empiéter sur ton temps libre, et crois-moi tu seras dédommagé pour ça, mais là maintenant c'est important que tu fasses semblant d'être mon invitée. Seulement le temps d'un repas, gratuit en plus. » Je lui adresse un semblant de sourire sincère, c'est pas que je me force, mais que ma positon ne m'offre pas souvent l'occasion de sourire innocemment à quelqu'un, j'ai un peu oublié l'effet que ça faisait. Du coin de l’œil, j'observe le fond de la salle, deux tables à gauche. Un type y est assis, avec un autre, à discuter de tout et de rien comme de vieux potes. Des conneries. Le mec à droite, fringué comme un refourgueur de cames, vieux jean, veste à capuche, casquette qu'il a pas pris la peine de retirer en entrant, c'est Juan Ferrandez. Mal rasé, mauvaise hygiène de vie, ce petit fumier est pas de chez nous. En fait, il est de chez personne et tout le monde à la fois.

Un rat, un informateur, qui vend ce qu'il sait au plus offrant. J'ai appris sa venue sur le territoire y'a quelques jours. Croyez-moi, quand un enfoiré comme Juan déboule chez vous, c'est qu'il a quelque chose sur votre compte à gratter pour changer ça en billets. Le gars avec lui, je le connais pas. Mais à en juger son apparence propre sur lui, il vient soit de chez les ritals ou les japonais, ou de la Milice. C'est pas la première fois qu'un connard de milicien infiltré sous les traits d'un simple habitant du quartier pénètre à Medellin. J'aurais pu envoyer n'importe qui s'occuper de les surveiller, mais comme j'avais envie de me dégourdir les jambes, je m'y suis collé. Sans rien dire à personne, parce que sinon c'est pas marrant. « Ça faisait longtemps que je n'avais pas déjeuné avec quelqu'un d'autre que Lucky ou Pablito, j'avoue que ça fait du bien. Ça me change. » C'est pas histoire de meubler la conversation, c'est vraiment satisfaisant. Même si au final, tout cela n'est qu'un prétexte pour surveiller l'échange entre Juan et son petit copain.


Dernière édition par Red le Jeu 30 Avr - 18:44, édité 1 fois
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Sa petite Suzi… sa secrétaire préférée... c’est à peine si vous vous parliez au-delà d’un bonjour courtois et des usages nécessaires pour le travail. Tu gardais le sourire ayant tout de suite deviné qu’il n’était pas vraiment là pour déjeuner avec toi. Soyons réaliste tu es un point sur un échiquier dont tu ignores qui a réellement contrôle de partie. Le pauvre Julio à l’air d’aller aussi bien que toi tandis qu’il prenait la commande de ce cher Red. Tu n’es pas à l’aise mais serait-ce une bonne idée de refuser ? Il est ton patron après tout, n’ayant pas envie de le contrarier tu décides de commander toi aussi. Puis boire un coup devrait faire baisser ton anxiété.

- Je te prendrais un Kraken noir épicé, s’il te plaît, sans glace, merci.

Le kraken est un rhum cubain mélangé à de la mélasse et des épices légèrement vieillit, pas plus de deux ans. Il est de ces alcools traître, doux en bouche mais dans le volume d’alcool n’est pas négligeable. Tu n’ajoutes rien à la suite de la commande de tapas et tu le signifies d’un simple mouvement tête quand Julio tourne la tête vers toi. Après ça il est partie, il avait l’air un peu déconfit le bougre tu le plaignais, et t’auto-flagellais mentalement, tu te sentais un peu responsable de ce cinéma. Tu continuais de sourire l’air de rien. Quand Red parla de te dédommager, tu pus affirmer qu’il n’était pas arrivé là par hasard et pour te faire chier. Quoi que cela n’aurait pas grand intérêt pour lui de venir emmerder une des secrétaires, mais s’il n’était pas là pour te parler de ton taf, il y avait donc un truc pas net dans le coin. Tu n’étais pas sûre qu’au final savoir pourquoi il était là te rassurait, tu n’avais pas la moindre envie de te retrouver au milieu d’un échange de coup de feu. Néanmoins tu secouas la tête…Il était hors de question que tu reçoive plus que ce que tu recevais déjà de la part du gang, si tu n’avais pas besoin d’argent pour te nourrir tu ferais peut-être du bénévolat tant tu ne voulais rien de leur part.

- Non ! Vraiment pas besoin... pas de dédommagement patron, ça ira, vous avez besoin d’un coup de main, c’est normal que je le fasse. Par contre, je vous préviens tout de suite si quelqu’un tire il a de forte chance pour que je tourne de l’œil.


Tu essayas de finir la phrase sur une pointe d’humour. Mais l’humour cache souvent une part de vérité. Tu rangeas tes sandwichs dans leur aluminium d'emballage pour les glisser dans ton sac avant de saisir ton verre de citronnade et de le vider en deux ou trois grandes gorgée. Tu étouffas une petite remonté acide, plaçant ta main devant la bouche  avec ta serviette comme une élégante jeune fille de bonne famille presque… l’éducation de ta grand mère avait la dent dure sur certain tic de ton comportement. Tu t’excusas quand bien même aucun son n’était sortie de ta bouche. Tu avais remarqué alors que tu rangeais tes petites affaires que Red regardait fixement derrière toi. L’objet de sa visite surprise était donc dans ton dos en train de faire je ne sais quoi. Il finit par te dire qu’il apprécié changer un peu d’air tout en continuer de regarder ce qui se passer au loin. Et tu te disais simplement qu’il avait de la chance de manger régulièrement avec quelqu’un.

- Si cela vous plaît pourquoi ne pas inviter au hasard une personne différente à manger par mois.


Tu avais vu ce principe dans une vieille série que ta grand mère aimait beaucoup regarder, elle se passait dans l’espace et parlait d’explorer les galaxie. Tu avais dis ça un peu pour meubler en attendant que le serveur revienne avec les boissons et les tapas ce qui ne tardas pas d’ailleurs. Tu remercias le serveur qui demandas si vous aviez choisit la suite.

- Une Provoleta, s’il te plaît.


Tu pensais rembourser le repas que tu allais prendre d’une façon ou d’une autre, ne rien devoir restait ton impératif.
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Je pense en avoir légèrement trop fait dans ma façon de m'incruster, peut-être que quelques mots sont mal passé ou ont mal été interprété. Elle a dû penser qu'en plus de venir lui casser les ovaires en lui foutant en l'air son moment de tranquillité, j'en profitais pour me foutre de sa gueule. C'était en réalité juste un petit jeu d'acteur bien mal maîtrisé, si j'étais doué pour jouer la comédie, je me serai évité bien des problèmes dans la vie. M'enfin, à en mirer son attitude, elle n'a pas l'air de trop m'en vouloir pour ça. Ou alors c'est que contrairement à moi, elle sait masquer ses réelles émotions. « Un Kraken noir hein ? Madame a de bons goûts ! » Le rhum, c'est mon petit péché mignon. Je bois exclusivement que de ça, pas besoin de me faire chier avec des alcools irlandais ou écossais de mes couilles, ce qui se fait sur le continent américain est parfait. J'ai déjà goûté à d'autres boissons évidemment, mais jamais j'ai retrouvé autant de plaisir que dans un bon vieux rhum des familles.

Je comprends maintenant pourquoi tu as été recruté dans la famille, héhé.

Même si je suis en pleine affaire, je garde dans un coin de la tête que c'est sa pause, à elle. J'ai pas envie de lui plomber ça, autant essayer de passer un bon moment. Puis je suppose qu'avoir un Baron du Cartel en face de toi, dans un repas surprise, c'est pas évident comme situation à gérer. « Tu me rends service, je t'offre le repas. C'est comme ça que ça marche avec moi, comme ça on est quittes pour cette fois. » Je suis pas le genre à aimer profiter des autres, d'autant que je sais qu'elle bronche pas par peur de perdre son poste, ou pire. « T'en fais pas pour les coups de feu, si on se fait pas griller, on sortira tous d'ici en un seul morceau et sans un coup de feu tiré. » J'ai absolument pas l'intention de chercher la merde, ni de faire le fou à déclencher une fusillade dans un endroit bondé de monde. Je tiens à ces gens, ces personnes que je ne connais pas, mais dont j'essaie pourtant de préserver la vie. Même de l'améliorer, mais ça c'est encore un projet dans le coin de ma tête. Pas eu le temps de me pencher dessus, trop de trucs à penser...

L'espèce de petit rot ou hoquet étouffé dans sa serviette me fait revenir à l'instant présent, m'arrache un petit rire, amusé de la situation. Cette femme a plus de bonnes manières que moi, est certainement plus intelligente que moi et pourtant c'est elle qui bosse pour moi. Le monde est vachement mal foutu, putain. « Ce serait une bonne idée, mais pas pour moi. Je suis pas sociable au point de me taper la conversation avec n'importe qui... » Changer de tête pour bouffer oui, mais que ça reste des têtes que j'ai envie de voir. Pas Jean Paul Trouducul qui est pas foutu d'aligner trois mots sans se cracher dessus et qui a pas pris de bain depuis trois mois. Suzi a une certaine classe, elle. L'assortiment de tapas arrive, accompagné d'une belle surprise qui ne manque pas de m'arracher un large sourire. Le petit bijou que nous rapporte Julio, chapeau monsieur. Un Diplomatico Ambassador vieux de quatorze années, composé de vanille, différentes épices, du sirop de canne, chocolat noir, café, un soupçon de fumée et un toucher crémeux qui fait des merveilles.

Je mire le patron du resto' avec un air un peu con, surpris qu'il possède un tel article dans sa collection. J'ai même pas osé l'interrompre pendant qu'il me présentait la bouteille, et me faisait l'éloge de son histoire. Le mec y connaît quelque chose en rhum, clairement. « Bordel Julio, tu t'es pas foutu de ma gueule là ! » Il me sert un verre, pas peu fier de m'avoir mis sur le cul, et me lâche pas du regard pendant que je procède à la dégustation. Je sens le liquide dissoudre l'intégralité des organes qui trouve en moi, partout où il passe fond. J'ai rarement goûté une bouteille aussi bonne, ce que je m’envoie régulièrement est en dessous de ça, faut dire. « Je suis conquis Julio, très bonne bouteille ! » Je saurais m'en souvenir au moment de payer l'addition, tu peux me croire. « Une Asado de Tira pour moi. » Que je réponds juste après elle, concluant ainsi la suite de la commande. J'ai pas manqué de relever l'excellent choix qu'elle a fait, un plat de chez moi, de mes origines, l'Argentine. J'apprécie beaucoup, même si j'en fais pas la remarque.

Je lève mon verre en direction de ma secrétaire, afin de trinquer correctement avec elle avant de commencer à boire réellement. « A ce repas, madame Moore. » Je l'embête un peu en l'appelant par son nom, ce que je fais jamais à la Casa. Je reprends une bonne gorgée de mon Diplomatico, un pur bonheur. Plus je la fixe et plus je remarque chez elle un détail qui m'amuse. « Tu sais, quand je regarde ta couleur de cheveux et la mienne, on est pas si loin d'avoir la même couleur hein... » Cette subtilité de bleu dans sa chevelure, je sais bien que c'est pas naturel, et c'est là où je veux en venir. Ma petite Suzi, ils ont quelle teinte tes cheveux au naturel ? Sourire moqueur, je continue de taper dans l'assortiment de tapas, l'invitant d'un geste à se servir.
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Tu as un goût particulier pour les boissons épicés autant dans les alcools que dans les boissons plus basique comme ton étrange chocolat chaud ou encore les limonades au gingembre. Tu acquiesces d’un petit mouvement de tête pour accepter le compliment sans un mot. Tu n’as pas d’amour particulier pour le rhum pour le chocolat par contre, tu vendrais ton âme pour un bon chocolat. Toutes personnes à quelque chose qu’il aime par dessus tout et cette chose est propre à chacun.

Tu n’avais pas repensé à ton “recrutement” depuis au moins 3 ans, tu t’étais plus jetée de désespoir dans la gueule de la bête à vrai dire… Mais à l’époque Red n’était pas celui qu’il est aujourd’hui. Miguel était encore baron. C’était la mi-juillet, une fusillade sur les docks c’est soudainement déclenché. Luis et toi vous étiez sortie faire des courses pour votre abuela vous étiez passé par les docks pour faire un petit détour. Il a pris une balle perdu, il s’est écroulé à quelques mètres de toi. Il avait fallu des heures pour l’amener au centre de soin le plus proche. Assise sur un banc dans ce qui était supposé être une salle d’attente couverte de son sang on t’annonça sa mort le soir même. Votre grand-mère vous avez toujours dit de ne jamais approcher des gangs, Luis était innocent et il était mort pour rien. Tu as pleuré, tu n’as pas dormi correctement pendant des semaines. Tu ne te sentais plus en sécurité, ça te rendait folle et finalement tu as opté pour l’intégration au cartel au grand damne de ton aïeule. Ils veillent un minimum sur leur membre et tu avais besoin de cette pseudo sécurité et tu en as encore besoin à ce jour. Sans doute que le recruteur t’a pris en pitié, car tu n’as jamais tenu une arme, mais tu avais un petit niveau scolaire tout de même alors il t’a collé dans les pattes d’une secrétaire et voilà où tu en ai cinq plus tard. Tu as versé beaucoup de larme, tu en verse encore souvent mais pas en publique, tu te contente de prendre un air amusé à la remarque qu’il te fait.

Il tenait à payer le repas et tu fis bonne figure, tu n’avais pas envie de jouer les mal élevé en refusant avec plus de véhémence. Tu trouverais bien un moyen de rembourser le repas sans qu’il le sache après tout il ne s’occupe pas de la comptabilité. Quand il enchaîna sur le fait qu’il n’était pas très social tu ne fus guère surprise, mais tu ne l’étais à la base pas vraiment plus que lui. Ne pas t’attacher t'éviter de souffrir mais tu souffrais quand même de la solitude… l’homme est un animal sociable comme dirait l’autre. Lui avait au moins Lucky, Sinistros ou encore Pablito comme il le disait… mais toi tu étais orpheline. Il y a un mieux depuis ta rencontre avec Ellone mais tu manges toujours seule… preuve en est. La chose sèche qui te servait de cœur semblait repartir. Tu t’amusas même de son émerveillement devant l’arrivé de sa bouteille d’alcool. Tu remercias pour ta part plus calmement Julio par ton verre, que tu ne portas pas à ton nez, non, tu es de ces gens qui apprécient le goût une fois qu’il est en bouche. Lorsqu’il commanda sa viande en espagnol tu eu un vieux réflexe.

- Tienes hambre…

Luis adorait la viande au barbecue et une tiras représentait 2 kilos de viande en argentine du moins. Tu aimais lui insinuer subtilement que c’était un morfale et il te répondait toujours qu’il était un homme et qu’il en avait besoin pour être fort et des bêtises de ce genre. Tu avais fort heureusement pas ajouté son prénom à la fin de la phrase et en espagnol on a pas besoin de mettre forcément de pronom au début de la phrase alors ça pouvait aussi bien dire : vous avez faim que tu as faim. Tu repoussas tes cheveux derrière ton oreille avant de lever ton verre et de piquer un tapas pour occuper ta bouche.

Il en vient finalement à comparer vos deux coiffures qui en effet sont assez proches.

- Oui en effet, ça demande beaucoup d’entretiens de passer du brun à cette couleur, mais j’aime beaucoup. J’essayerais peut-être du rose ou du bleu un jour.

Tu affichas un sourire un peu plus niais pour te faire passer pour une de ses filles qui aiment simplement la teinture et les couleurs hors du commun. Ce qu’il ne sait pas c’est quand vrai il ne reste plus qu’une petit cinquième de tes cheveux qui sont encore brun… Tout le reste est naturellement blanc.
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J'ai un instant de flottement, un court moment où je perds l'usage de la parole et de la mobilité, le regard posé sur Suzi. C'est bien de l'espagnol que j'ai cru entendre de sa bouche, je suis pas fou. Elle a fait une remarque sur mon appétit, dans ma langue natale, ce qui me fait autant plaisir que ça me surprend. Je crois pas l'avoir déjà entendu discuter en espagnol, je pensais pas vraiment qu'elle en était capable, en fait. Elle est plus surprenante que je le pensais, ma petite secrétaire à la chevelure bleutée. « Apparemment, on a pas que la couleur de cheveux en commun, hein ? » Que je poursuis en espagnol, quitte à avoir quelqu'un qui sait y faire dans cette langue, autant en profiter. L'Anglais c'est tellement moins beau. « Des origines latines, ou simplement l'apprentissage de la langue en bossant pour le Cartel ? » C'est que je veux en savoir plus maintenant, elle va pas s'en tirer comme ça. J'ai bien l’intention de découvrir d'où elle vient et qui elle est.

« Oh, alors tu étais brune à la base ? C'est la couleur que je préfère le plus sur les cheveux d'une femme ! Je trouve que le naturel est encore ce qui leur va le mieux. » Je dis pas que je suis contre un peu de fantaisie si ça leur fait plaisir, seulement que ça m'attire moins. J'ai jamais été très emballé par tous les artifices dont peut se parer une femme. Il y a tellement de façons à leur disposition pour fausser ce qu'elles sont vraiment, je trouve ça dingue. Limite flippant, tant parfois tu peux avoir des surprises entre le modèle original et celui après les heures dans la salle de bain à prodiguer le ravalement de façade. Ça a pas trop l'air d'être le cas de Suzi, qui de ce que je vois au quotidien m'a toujours paru plutôt naturelle de ce côté, mais les femmes qui en abusent, je peux t'en trouver plein. Surtout les fameuses biatchs qui alimentent leur compte sur les réseaux sociaux par des photos fausses au possible et ridiculement retouchée à la mort. Je veux dire, quand t'en arrives à devoir embellir ta propre vie par des combines aussi pourries, c'est que t'as une sacrée vie de merde.

« Je devrais peut-être essayer le rouge, pour coller encore un peu plus à ma réputation. » Je lâche ça à voix haute sans vraiment trop savoir si je m'adresse à elle ou plus précisément à moi, que je me parle tout seul. Un peu des deux je pense, puisque le sujet la concerne aussi. « Le rose, je demande à voir quand même ! » Je suis pas certain du rendu final par contre, en général le rose suivant son intensité t'as tôt fait de ressembler à une belle pétasse des clubs de Chicago. Je pioche dans les tapas qui commencent à se vider tranquillement, on pourra bientôt passer à la suite. Une autre gorgée de rhum envoyé dans le bide et je reporte mon attention sur les deux loustics derrière. Ils discutent toujours sans avoir remarqué quoique ce soit, c'est tant mieux. « Tiens, puisqu'on a du temps pour apprendre à se connaître, dis-moi un peu comment t'es arrivés sur Decay ? Qu'est-ce qui pousse une fille comme toi à se mélanger à des pourris comme moi ? A bosser pour eux ? »

Je la sens pas très heureuse d'être ici, à barboter dans la merde, entouré de prédateurs qui pourraient la croquer à n'importe quel moment. Je sens pas non plus qu'elle est ce genre de gonzesse à cacher leur jeu, qui renferme une dangereuse psychopathe au fond d'elle. Du coup, je me doute que ça doit pas être facile tous les jours que de se lever pour venir bosser à la Casa. Pour des types comme moi qui ont connu que la violence et le sang depuis gamin, on finit par s'y habituer à ce mode de vie. Et pourtant, je viens de la belle ville, la ville propre et protégée, celle où tu crèverais sous les tirs de la milice si tu faisais un quart de ce que tu te permets ici. Mais j'ai choisi de basculer sur Decay, Néo-Atlantis me rendait fou me convenait pas. Je pense qu'une fille comme elle crèverait d'envier d'échanger sa condition pour une des gonzesses qui crèchent à Néo.
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「 Un repas à deux 」
Il a eu l’air un peu surpris de t’entendre parler en espagnol et tu ne le fais en général que pour jurer aujourd’hui, tu ne le parles plus vraiment depuis la mort de ta grand-mère. Et tu le fais normalement encore moins à la Casa ou avec les membres du cartel. Quand on te parles en espagnol tu réponds en anglais faisant bien savoir que tu le comprends et que ce n’est pas la peine de se moquer de toi dans une autre langue, qu’ils feraient donc mieux d’assumer ce qu’ils ont à te dire. Ici, ça t’a surtout échappé car tu pensais à ton frère… Tu n’as pas honte de tes origines, juste que tu réservais la chose à un cadre plus intime, celui de ta famille. Il continue donc sur sa lancé et te demande comment ça se fait que tu parles cette langue, tu avalas une gorgée de rhum avant de lui répondre en espagnol.

- Ma grand-mère et ma mère sont argentines.


Tu déduisis sans peine que lui aussi avait des origines latines compte tenu de la façon dont il avait tourné sa question. Mais il y a quelque chose de bon et de familier qui te grise un peu dans le fait de communiquer pour une fois dans cette langue qui pour toi et celle de l’amour inconditionnel que pouvait te porter ta grand-mère. Tu lui retournes donc la question avec un simple :

- Y tu ?

Après avoir engloutis les derniers tapas, il t’annonce qu’il aime bien les brunes et à cette instant tu ne sais pas comment prendre l’information… Etait-ce un : je n’aime pas ta couleur actuelle ou un : tu aurais pu m’intéresser ? Même si tu penchais plus pour la première option car il appuie sur le côté naturel de la chose, on va prendre la dernière option ne pas se casser la tête avec ça et dire ; oui parce qu’avec un oui il n’y a pas de conflit ! Tu hochas donc légèrement de la tête en souriant. De tout façon tu ne pouvais rien y faire, tu finirais avec la chevelure totalement blanche avant tes 35 ans tu en étais sûre maintenant. Quand il te parle de faire du rouge pour aller avec son surnom tu observe un moment son visage.

- Je suis pas sûr que ça irait avec vos yeux. Sans vous vexer !

Pour quelqu’un qui se trouve peu sociable il a envie d’en savoir des choses sur toi… Tu sais que tu détonne dans le paysage, que tu es beaucoup trop polie, propre sur toi et que clairement tu n’es pas heureuse ici. Ta tenue, ta coiffure sont des mensonges qui rendent ton quotidien supportable. Tu  pourrais mentir, mais ça ne t’apporterait rien de plus ! Alors tu ne vois pas l’intérêt. Contrairement à tes origines latines tu en es un peu moins fière et tu remue un peu sur ta chaise pour te replacer. Le serveur arrive avec vos plats et lorsqu’il commence à débarrasser tu lui demande de rapporter trois nouveaux d’alcool les mêmes que les précédents. Le plus embêtant restait tout de même le pourquoi tu bosses là alors que clairement tu n’as pas envie d’y être… mais tu n’avais pas encore la force de parler de Luis sans t’effondrer… tu resterais donc assez impersonnelle sur cette réponse là.

Tu réponds finalement à la question, un peu consolée à l’idée que tu auras un verre pour te réconforter après ça.

- Je suis née et j’ai grandis ici à Medellin. Ce qui me pousse à bosser pour vous c’est essentiellement la survis. Je ne sais pas tenir une arme, encore moins tuer quelqu’un, je suis une femme seule, j’ai pas envie qu’on me viole, pas envie qu’on me tue est d’être la énième clocharde qu’on aura retrouvé morte ce jour là.


Le serveur avait à peine posé les nouveaux verre sur le table que tu avalas le tien cul-sec, tu reposas doucement le verre sur la table et remercias le serveur qui s’en alla.
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Speed dating [Pv Red] 200521065133179504 47 Cartel Polvo Blanco. Chef du Cartel / Membre des Cinq. --Si logique le veut.
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--Si logique le veut.
J'ai un large sourire de satisfaction en l'écoutant évoquer ses origines argentines. Là, elle est en train d'aborder un sujet qui me tient à cœur. Grand-mère et mère argentines, je peux que être content de l'apprendre. Comme dit, j'ai mon petit côté argentin qui s'émoustille quand il a l'occasion d'en côtoyer d'autres. « Le même sang coule dans nos veines alors, ma mère aussi est argentine. » Ouais, façon de parler je sais, je veux pas dire par là que je suis son frère ou je sais pas quelle autre connerie. Ou alors je suis pas au courant. « 'Fin, t'as compris ce que je voulais dire quoi. » Je précise quand même, on sait jamais. Les malentendus ça arrive vite dans la vie. C'est comme quand t'as l'habitude de raconter plein de conneries tout le temps, les gens à force savent plus si t'es sérieux ou en train de déconner. T'as même ceux qui poussent le vice plus loin en profitant de faire semblant de déconner pour te balancer des vérités à la gueule, des petits tacles sanglants en pleine gorge, bien dissimulés derrière une hypocrisie affligeante. Le pire, c'est que t'en as qui arrivent à tomber dans le panneau.

« Perso je suis pas sûr que ça m'irait tout court ! » Je pense que ça me desservirait plus qu'autre chose, ce serait pas pire que d'être roux, ça serait l'humiliation ultime, mais ouais on serait pas loin de perdre toute crédibilité dans la rue. C'est un milieu de pute, en moins de deux tu te fais cracher dessus, descendre, et te retrouves reléguer au rang de sous-merde avec une teinture de cheveux dégueulasse. J'ai beau être un Roi, on hésitera pas à se moquer, surtout de côté de la cooccurrence. Y'a des gens qui ont peur de rien, qui hésitent pas à provoquer un baron du Cartel, ou même de lui réclamer plus de thune pour une mission. C'est comme aller à Pôle Emploi gueuler sur ton versement mensuel que tu considères trop bas, tu peux juste fermer ta gueule et encaisser ce qu'on te donne. « Je vois... » C'est pas très joyeux tout ça, et malheureusement c'est criant de vérité.

Vivre à Decay, c'est la merde. Si tu la joues solo en comptant que sur tes gros bras pour casser la tête de tout le monde, arrivera un moment où tu vas te ramasser une bande sur la gueule et tu vas déchanter. 'Faut toujours se dire que seul, t'es juste le prochain petit con sur la liste. T'es en sursis, tôt ou tard, cette ville te boufferas. C'est limite banale pour un simple civil que de se ranger sous la protection d'un gang pour assurer sa survie. Comme elle l'a si bien dit, personne n'a envie de sortir chaque fois avec la paille au cul, à attendre le moment où un psychopathe te tomberas dessus pour te faire toutes les misères du monde. « Et depuis que tu bosses pour nous, est-ce qu'on t'as agressé ? Quelqu'un t'as fais chier ? » L'envie de sourire m'est passé, mon visage s'est assombri en imaginant la galère que c'est encore pour des gens comme Suzi de tenter de survivre sur cette ville infernale. J'y travaille, j'y réfléchis sérieusement, je tente de poser mes idées, mais je veux sérieusement améliorer les conditions de vie à Medellin.

Je dis pas avoir la solution à tout Suzi, et pas que ça se fera en un claquement de doigts, mais je voudrais changer les choses ici. J'aime pas la vision qu'offre Medellin, je veux pas de ça pour nous, je pense qu'on mérite mieux que ça. Je dis pas que je vais faire de chacun des habitants du quartier des milliardaires, mais je crois pas déconnant de vouloir les sortir de la misère dans laquelle certains trempent depuis trop longtemps.

On est clairement pas de vulgaires clochards refourgueurs de drogues dépendants de l’Église, putain que non. Y'a les verres qui tombent sur la table et Suzi qui prend le sien pour se l'enquiller d'une traite, comme une vraie. Je suis surpris, mais agréablement. De mieux en mieux, de ce que je vois. Je regrette vraiment pas d'avoir posé mes miches ici. « C'est de tes racines argentines que tu tiens une descente pareille ? » Que je lui fais remarquer d'un air taquin avant de prendre mon verre et de l'imiter, ayant du mal à masquer le fait que ça m'arrache littéralement la gueule. C'est pas de l'alcool de pédés comme qui dirait l'autre beauf. Je jette un œil derrière son épaule tandis qu'on vient nous apporter les plats, servis en priorité. C'est pas forcément que ça me plaît de passer devant les gens, mais c'est la moindre des choses. Tu t'élèves pas aussi haut dans les sphères du Cartel pour recevoir ton plat après des types lambdas.

En tout cas si t'as des problèmes, n'importe quoi, tu sais que tu peux venir me trouver. On touche pas à mes gars.
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Il te sourit, il est assez content d’apprendre que vous partagiez vos origines. Tu es assez fière du sang qui est le tient et on est étrangement toujours heureux d’apprendre que quelqu’un d’autre vient du même endroit que nous ou qu’il partage quelque chose avec nous qu’on aime. Tu réponds donc à son sourire par un sourire sincère avant d’hocher la tête pour lui faire comprendre que tu as compris où il voulait en venir que c’était pas forcément la peine d’en dire plus. Pour ta part tu es assez franche, mais tu as du respect pour les personnes au-dessus de toi aussi, si jamais tu trouves un comportement malvenu tu prends sur toi ou encore tu te fais subtile à fin qu’il comprenne pas tout de suite ce que tu lui reproche et les plus stupide ne comprendront bien entendu jamais. M’enfin jusque maintenant tu n’en avais pas besoin. Tu es amusé quand il affirme que le rouge ça lui irait pas, mais tu ne renchéris pas sur le sujet imaginant juste la tête de mufasa qu’il pourrait avoir s’il osait une tel chose.

- Bien moins que si j’avais été seule et c’est tout ce que je vous demande.

Tu ne veux pas de meilleure salaire, juste vivre sans avoir de traverser la rue, quoi que tu as toujours peur mais au moins si tu mourrais on chercherait un responsable. Tu n’avais pas supporté la mort Luis pas plus que tu ne l’avais vraiment surmonté. Tu vivais juste avec son absence et celle de tout tes êtres chers souffrant en silence d’un vide que tu ne savais pas combler. En pensant à tout ceux que tu avais perdus, tu avais du coup commandé un troisième verre que tu mis le bord de la table comme si quelqu’un d’autre allé se joindre à vous. Il était pour eux, pour tous anciens et ceux partit trop tôt comme Luis. Tu trempas légèrement ton doigt dans le verre pour faire un petit signe de croix. Tu n’es pas particulièrement croyante, mais tu t’accroches solidement à certaines traditions que ton abuela t’a apprise. Tu enfouis la tristesse qui aurait pu s’installer sur ton visage derrière un nouveau sourire alors qu’il tient presque le discours d’un homme politique en face de toi.

- C’est une belle idée, il y a beaucoup de travaille par contre.

Tu n’as pas envie d’être pessimiste, mais à la base Decay devait être un endroit charmant et pas la poubelle qu’elle est aujourd’hui. La cupidité de l’homme la noircie alors comment assurer que lui aussi ses belles idées ne finissent pas dans les ordures… C’était impossible, mais sans utopie pas d’évolution ! Tu avais un peu la gorge qui brûle après ta descente rapide mais ça réveille, tu étouffes une légère toux dû à l'alcool, mais ne fait aucun grimace, un dame se doit d’être belle à tout instant. Bien entendu tu as placé ta main devant ta bouche très polie avant de répondre.

- Ça et quelque concours un peu bête de jeunesse avec des garçons mal intentionnés.


On pose enfin vos plats sur la table. L’odeur tu fromages fondu te monte au nez et ton estomac te fait bien comprendre que tu as faim et tu as presque totalement oublié la vrai raison de cette échange entre vous, tu pourrais presque réellement profité du repas. Tu te saisissais de ta fourchette et avant d’entamer ton plat tu dis tout simplement :

- Bon appétit !

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Speed dating [Pv Red] 200521065133179504 47 Cartel Polvo Blanco. Chef du Cartel / Membre des Cinq. --Si logique le veut.
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Bien moins que si elle était seule, ça veut quand même dire que y'a des tocards qui ont la bonne idée de s'en prendre à mon personnel. Que ce soit une secrétaire ou un baron, j'aime pas qu'on vienne casser les couilles à la famille. J'ai toujours été protecteur envers les gens pour qui j'ai une certaine estime ou de l'affection, et j'ai automatiquement de l'estime pour tous ceux qui bossent pour le Cartel. Que je les connaisse personnellement ou pas importe peu, on est embarqué dans la même galère, voilà ce que je retiens. J'en reste là concernant ce sujet, mais je note dans un coin de la tête de m'occuper du problème. Mettre un ou deux gars sur le coup pour surveiller la petite quelques temps, voir le genre d'emmerdes qu'elle attire et les traiter efficacement, j'en ai largement les moyens. Je peux même m'assurer de le faire sans qu'elle ne remarque rien, qu'elle s'en aperçoive pas vu que visiblement, de mon aide elle ne veut pas. Elle pas l'air de vouloir grand-chose de ma part, 'faut dire.

Je sais pas si c'est ma gueule qui lui revient pas ou qu'elle a pris en grippe les Cinq Doigts, mais entre l'addition et ça, y'a comme qui dirait une couille dans le pâté. Je sais pas trop la réputation que je peux avoir, je fais pas vraiment gaffe à ce genre de conneries. Les gens parlent sur ce qu'ils savent, ce qu'ils voient, et tirent des conclusions à partir de ça. Je m'en fous, je m'en sers même. Si je peux avoir la réputation du gros connard nerveux qui va te rentrer dedans si tu fais mal ton taff ou que tu veux jouer au con avec moi, ça me va. Une réputation, c'est facile à entretenir, tout comme ça peut vite partir en couilles et être terni. Je tape dans ma bouteille, me verse un autre verre parce que de trop parler, ça donne soif. Mes petits salopards ont pas bougé, ce qui veut dire que moi non plus. Je la vois faire son petit signe religieux dans le verre, sans vraiment comprendre à quoi ça correspond. Je suis pas croyant, je verse pas dans ces choses-là, c'est plus une source de conflits à mon goût.

« Des prières à adresser à quelqu'un ? » Je suppose que c'était sa façon de le faire, ou quelque chose dans le genre. Ma mère tenant de la sienne, elle ne rigolait pas avec la religion. Elle s'arrachait d'ailleurs les cheveux en constatant que son fils chéri rejetait tout en boucles et ça dès son plus jeune âge. « Ma mère me répétait sans arrêt que c'était important d'avoir quelqu'un là-haut qui veille sur toi, que dans ce monde de tarés il fallait bien une protection divine pour tenir un jour de plus. Ma mère n'a jamais vu Decay, mais je pense qu'elle aurait fait une crise cardiaque en y foutant les pieds. » Je pense aussi qu'elle m'aurait sacrément latté la tronche si elle avait su ce que j'étais devenu en partant de la maison. Son fils chéri qui tombe dans la délinquance. Je crois même qu'elle m'aurait renié en apprenant le nombre de types que j'ai envoyé de l'autre côté. Je dois être aujourd'hui la pire version du Diego qu'elle avait imaginé pour moi à l'époque. Ça met un petit coup derrière la tête d'y songer, mais c'est comme ça.

« Y'a énormément de travail, je pense qu'il me faudrait plus qu'une vie pour réussir. Je sais déjà pas si les autres voudraient d'un tel projet. » Les autres, ce sont les barons qui partagent la tête du Cartel avec moi. Le truc quand t'es plusieurs aux commandes, c'est que les idées et projets sont pas forcément les mêmes, y'a des propositions qui passent juste à la trappe, une fois posé sur la table durant les réunions. J'en parlerai un jour, quand j'aurais plus de moyens et de propositions sur le sujet, pour l'instant c'est qu'une envie dans un coin de ma tête. Mais comme dans cette tête il y règne un monstrueux bordel, ça peut prendre du temps avant d'y voir très clair. Les plats arrivent et donnent l'eau à la bouche, avec l'alcool qui commence à monter, le timing est parfait. « Merci, à toi aussi Suzi. » que je lui réponds simplement avant de m'emparer de mes couverts et d'entamer mon plat. Je prends le temps de déguster ma viande tout en réfléchissant à ce qu'elle a dit. Quand ma bouche est pleine, je romps le silence pour relancer la conversation.

« Donc, madame Moore faisait des choses pas très sages avec de mauvais garçons quand elle était jeune ? » Oui c'est gênant ce genre de question en plus venant du patron, et alors ? Moi j'adore mettre les gens mal à l'aise.
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