Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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Should I run away, and change my name ?
Lysandre D. Laurens
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L'ambiance de la pièce était des plus agréables. Nos respirations étaient encore saccadées se mélangeant parfaitement. L'air ambiant était emplis de l'odeur de notre sueur, mais ce n'était pas dérangeant. La chambre était le seul témoin de nos ébats charnels et nos réconciliations sous l'oreiller. Nos regards se cherchent dans un combat visuel des plus tendres.

Mon petit ami me rassure d'un petit postillon sur ma joue. Je souris alors qu'il essuie sa petite bêtise. Mais savait-il que sa salive, je la connaissais par cœur, la rencontrait avec délectation lorsqu'on s'embrassait ? Je le laissais parcourir le bas de mon visage avec des caresses presque erotiques. J'aimais ces sensations que me prodiguaient les doigts de Kentin sur n'importe quelle partie de mon corps. C'était exaltant et ses effleurements étaient pour moi, un laissé aller à la plénitude totale. Alors que son doigt vient rencontrer mes dents, j'entrouvre la barrière de crocs, y laissant s'engouffrer son annuaire. Le pinçant un peu, il m'était jamais arrivé de devenir entreprenant et je rougis alors que ma langue vint taquiner l'intrus entre mes lèvres.

Je le vois rougir un peu et me disant doucement, ne rompant pas notre duel visuel, qu'il était bien dans mes bras. S'il savait que moi aussi, ces instants parfaits animaient mon cœur de joie de vivre et égayaient mes journées.

Kentin avait toujours été dur à lever le matin. Il fallait souvent que je trouve des idées de douceurs pour qu'il ne se rendorme pas. Une main dans ses cheveux n'était souvent que très peu efficace.

Il s'accroche à moi comme un Koala s'accrocherait à son arbre, mes hanches emprisonnées entre ses jambes nues alors qu'il veut que je le porte jusqu'à la salle de bain.

- Euh... T'as deux jambes, je crois ? Demandais-je avec un rire moqueur.

Peine perdue, il était bien partit pour recommencer ses interludes et sa folie passagère que j'aimais parfois écouter. Je me redresse un peu alors que je le retiens un peu pour ne pas que son dos se brise en dix mille morceaux vu sa position.

- Tu es vraiment un enfant pourri gâté avec moi... Et la gravitation, mon ange, fait que ce n'est pas possible de vivre en l'envers.

Il boude un peu ce qui me fait sourire, j'avais beau être son petit ami, je le gronder comme le ferait un père. Je descends du lit toujours avec Kentin dans mes bras et sort de la chambre pour finir dans la salle de bain.

- Allez, maintenant, tu descends de mon corps, sinon on ne vas pas y arriver.

Je posai Kentin sur le carrelage froid en le fixant, je le vis légèrement frissonner. Bien évidemment, il était nu dans une pièce qui venait d'être aérée. Je me penchai pour mettre l'eau chaude et réchauffer la salle de bain. Je souris alors que je le sentit se coller à mon dos et commençait a me déshabiller, passant ses mains en dessous de mon t-shirt.

- Hé, mais tu es impatient, dis-je en me retournant, le gardant dans mes bras.

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ce qui a de drôle avec lysandre, c'est qu'il ressemble à ce papa poule, celui qui impose des limites mais cède dès l'approche d'un battement de cils ou d'une action qui s'impose à lui. alors fatalement, lorsque kentin se meut contre lui, ceinturant son compagnon de ses jambes, ce dernier n'a d'autre choix que de le transporter jusqu'à la salle d'eau pour l'acte deux de leurs ébats. on pourrait croire que kentin ait tout orchestré. bien souvent avec ses activités de gang, le garçon se montre méthodique et organisé mais dans d'autres circonstances et en particulier en contact avec lysandre, ses approches sont plus spontanées et authentiques. pas besoin de se donner une allure sociale ou de coordonner ses neurones pour parvenir à un résultat concret avec lui. libre mentalement, le brun garde l'équilibre contre lui et pouffe, l'air de faire comprendre que son copain colonise une autre planète.

mais un enfant gâté lui ? il accroît l'air contenu dans ses joues afin de manifester les prémices d'un mécontentement. ce n'est pas tant les paroles de lysou qui l'irrite, il a raison. c'est précisément ça. son partenaire a mis l'accent sur ce qu'il est et c'est ce qui le chiffonne. son incapacité à analyser les situations en général l'empêche de pouvoir aussi bien synthétiser les choses, c'est un véritable vent solaire de naïveté dans son encéphale. cela dit, s'il y a bien un terrain sur lequel lysandre ne pourra pas le battre, c'est bien l'espace. véritable voyage interstellaire dans l'esprit du garçon, ce dernier n'a aucun mal à le corriger.

- la gravitation ?? c'est pas la gravité que ça s'appelle ?? et puis lysou moi je te parle dans une dimension parallèle ? tu y crois ?? moi troooop. ça se voit que tu y connais pas grand-chose mais c'est pas grave hein, je t'apprendrai huhu.

c'est son domaine après tout. les étoiles, les planètes, la structure de l'univers... il aurait aimé pouvoir l'étudier à l'université, la science des astres et de la Terre. mais voilà ce n'était pas la vie que le cosmos avait tracé pour lui. et ce froid sidéral se retransmet dans son présent.

- aaah mais je suis tout gelé, j'aime pas avoir mes pieds nus sur le carrelage froid brrrrr.

kentin a toujours été frileux. faut croire que même ses heures nébuleuses passées dans les confins de l'espace ne l'avaient pas immunisé. c'était son jeu, enfant. naviguer dans sa capsule spatiale à la recherche d'une civilisation extraterrestre quand il était enfermé dans une dimension où les rayons de soleil ne pouvaient pas faire bénéficier de sa lumière rassurante. ce trou noir adsorbant parfois ses rêves et douces illusions à mesure que le temps s'égrainait inlassablement, unité de mesure choisie par le paternel. parfois il avait l'impression de réellement faire des voyages dans le temps. après tout, personne ne pouvait l'entendre hurler dans l'espace.

froid. froid. froid. il s'agite, râle encore.

- j'ai froid à mes petits pieds, archi froid, archi, archi, archi froid, je vais me transformer en statue de glace !

convaincu par ses propres paroles, il cesse de faire claquer sa voûte plantaire contre le sol en damier et fuse, destination le dos accueillant de lysandre. ah il est impatient maintenant ?

- mais jamais.

rétorque-t-il du tac au tac, voulant débusquer de nouveau, sa source de chaleur. ça ressemble à un prétexte, une mise en situation afin de pouvoir venir picorer ses lèvres. il veut se donner une raison supplémentaire de le faire en se justifiant, à l'instar de deux adolescents se bécotant dans les douches du vestiaire in extremis avant que le corps pédagogique ne se rende compte de leur disparition et fasse le lien entre eux.

envoyant une pluie de météorites contre ses lèvres, kentin est plutôt pressé, prend la fusée quand lysou lui pédale plutôt comme un cycliste, son petit coureur sous la lune rouge. lui débarrassant promptement de sa couche de vêtements, mission apollo dix-huit, ses yeux ronds comme des soucoupes dévoilent le désir prononcé par l'anneau de ses lèvres.

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- T'abuses Kentin... Dis-je en rouspétant un peu. On ne t'a pas imputé un pied depuis que tu es sorti du lit.

Mais il était déjà sur moi, et c'était comme une sangsue, ce n'était plus la peine de le reposer, il s'accrocherait. Il baille contre mon oreille alors je lui caresse doucement la nuque lors de notre traversée de la salle à la chambre.

- Qu'est-ce que t'aurais si mes forces m'avaient abandonné à cause de mon orgasme ? Rétorquai-je faussement outré. C'est toi qui aurais dû me porter cette fois-ci !

Je le laisse tomber dans le lit, mais c'est sans compter mon amant qui en avait décider autrement, me faisant tomber à mon tour au-dessus de lui. Il me fixe un moment et ma timidité reprend un peu le dessus et je rougis instantanément. Je ferme un peu les yeux pour apprécier son souffle sur mon nez et ma bouche alors qu'il me ronronne de quelques jolies paroles que j'écoute avec délectation.

Kentin avait raison, il me restait une heure tout au plus avant que le réveil ne sonne, je ne dormirais pas, il était déjà trop tard pour se reposer. Je réouvre les yeux et lui caresse un peu le visage.

- Bien sur, Kentin, que je vais m'occuper de toi le temps que tu t'endormes.

Je le faisais pratiquement tous les jours et je m'accordais le sommeil seulement lorsque lui-même l'avait trouver. Je me retire d'au-dessus de lui pour me mettre à ses côtés. Couverture au-dessus de lui, je lui remontais jusqu'à son cou, déposai un petit bisou sur son nez fin alors qu'il papillonne déjà des yeux.

- Je t'aime, murmurai-je en le fixant.

J'avais commençais des petites caresses sur son bras pour l'endormir, et ça avait marcher, sa respiration s'apaisa au fil des minutes jusqu'à légèrement ronfler. Je souris et le rapprocha un peu plus de moi, le blottissant dans mes bras. Sa respiration, une douce mélodie à mes oreilles, seule chose qui m'importait. Il était vivant, je pouvais encore l'aimer jusqu'à mourir moi-même.

Quand, je fus certain que Kentin dormait paisiblement, je me détachai progressivement et l'embrassai sur le front. Petites douceurs dans ses cheveux, je me redressai et quittai la chambre pour me préparer sans le réveiller.  Je savais que j'allais douiller aujourd'hui, ne pas avoir dormis et enchainer une matinée de travail monotone, je risquais de m'endormir.

"Je suis parti au travail,
Je reviens vers 14h,
a toute a l'heure.
Je t'aime <3
Lysou, ta planète."


Je souris avant de me lever du petit îlot qui séparait la cuisine et le salon, pris mes affaires et sortis sans un bruit de l'appartement.

***

14H30, je baille en sortant de la pâtisserie, le manque de sommeil se fait sentir depuis dix heures. Je n'avais qu'une envie c'était de retrouver mon lit. Mon lit, et Kentin. Le directeur avait bien compris que je n'avais pas dormi de la nuit, mais n'avait pas juger bon de faire de remarques. Tant mieux, je n'aurais pas été d'une très bonne conversation.

Heureusement pour moi, l'appartement que je louais n'était pas loin de la boulangerie et je sentais déjà le moelleux du matelas. Je rentre dans la cage d'escalier, monte les trois étage a pied, espérant que ça me réveille, mais ce n'était mal connaître le manque de sommeil. Pourtant, j'étais habitué à dormir seulement quelques heures et je n'avais jamais été aussi ensommeillé.

J'ouvre la porte et je fus accueilli comme d'habitude par Comète que je caresse affectueusement.

- Salut! C'est moi... Dis-je en bâillant et posant mes affaires sur l'ilot.

Kentin me rejoint et je l'embrasse doucement.

- Tu vas me détester, hein... Mais je vais me coucher.... annonçai-je en lui caressant la joue.

Je me dirigeai vers la chambre et me laissai tomber en croix sur le lit en soupirant de béatitude. Je ne fus pas surpris en voyant mon petit ami s'asseoir à ma gauche. Tournant ma tête vers lui, je lui fis un petit sourire fatigué, sans rien dire. Son odeur me délectait, sa seule présence me suffisait.
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la notion de courage évoqué provoque un sourire flatté. c'est vrai que comme ça, kentin ne paye pas de mine, mais il masque de grandes ressources internes qui voltigent au creux de sa poitrine. cela dit, s'il est capable de tels accomplissements, c'est parce que lysandre est entré dans sa vie. sans sa présence à ses côtés, la force qu'il puisse naturellement se fanerait inlassablement. son essence même est envoûtante, sa chaleur relie son esprit à une tranquillité certaine. si c'est en se fêlant qu'on fait rentrer la lumière, alors kentin veut bien revivre les pires conjonctures de son enfance s'il a la garanti de retrouver son amoureux au bout du tunnel.

continuant les papouilles galopant contre sa nuque, il acquiesce à ses plaintes factices en pouffant contre lui, son souffle s’infiltrant dans les pores de sa peau nouvellement rafraîchit par des effluves de cèdre et d'extrait de menthe.

- mais siii, j'ai trop mal aux pieds et je suis tellement mieux sur toi et puis si je deviens unijambiste, faut que tu sois habitué à me porter hihihi.

le brun part dans tous les sens. il a tendance à passer du temps à débiter des concepts aussi intrigants qu'irréalisables et c'est surement ce trait de sa personnalité qui lui donne tout son charme pour certains et agace pour d'autre. son esprit regorge de créativité et il n'y a qu'avec son beau hispanique que l'italien sait que ses propos ne seront pas tourné la dérision. lysandre prend au sérieux chacune de ses banalités verbales et même s'il lui arrive d'en pouffer de rire à sa suite, un coin de sa tête capte l'information et la conserve pour la traiter. lysou n'omet aucun détail et cette méthode leur permet de communiquer. car ce sont des rêveurs tous les deux. l'un plus réaliste avec ses pieds bien plantés dans la terre et l'autre utopiste, la tête dans les étoiles. malgré cette micro différence sur leur méthode de rêver, ils ont leur propre langage secret, un code qui parle d'univers et surtout, d'eux deux.

et dans le lit, c'est encore des farandoles de son tempérament qu'il disperse çà et là autour de sa planète, unique orbite autour de leur galaxie personnelle. celle-là n'étant que de l'amour à l'infini et n'abrite que deux astres que forment leur couple. un cosmos où la routine de leur couple leur convient car il n'y a que dans l'espace que les changements n'existent pas. ce monde sans perturbation est son idylle et y a qu'avec lysandre qu'il peut l'atteindre.

ce soir, le soleil a sommeil et ses rayons faiblissent doucement que ce sont ses paupières. mis-closes, il s'efforce de maintenir l'alignement de son regard, lui épargnant son état somnolant.

- je t'aime aussi mon cœur à moi.

ses performances physiques s'amenuisent et il se laisse considérablement bercer par les caresses de lysou.
c'est leur rituel du soir. un autre de leur moment intime, une fréquence placide de papouilles qui le concentre vers le tunnel du sommeil. enveloppé dans les bras de le lysou, là où toute la misère disparaît, là où les battements de son cœur suivent un tempo déjà défini pour eux, les grains de stress qui l'accule parfois se diffusent dans l'air. nettoyer de toutes ses mauvaises énergies, ses troubles n'existant plus, il plane désormais au sein d'un univers confiné à un bonheur à son paroxysme.

***

un sommeil sans rêve qui s'éveille péniblement pendant que le soleil dispense  ses rayons avec énergie à travers la cavité dans les stores. flaques brûlantes au sol, le brun gémit sommairement quand sa voûte plantaire rencontre le contact ardent avant de se diriger jusqu'à la cuisine pour s'abreuver de la potion énergisante qu'est la caféine. les placards presque vides, il devrait bientôt les réapprovisionner. au moins, à l'organizatsiya, le brun est sur de ne jamais tomber à court de vodka !

à mesure qu'il pose les denrées sur l'îlot central, la feuille qui se suspend à ses doigts lui arrache un sourire lumineux. lysandre a toujours été si attentionné... l'emmental, il ne l'a pas oublié. même blessé par le caractère abrasif de leur algarade, ce qu'il a réclamé a finalement été apporté. segmentant des petits carrés de fromage afin de mieux les ingurgiter, kentin en file en douce à comète sous la table, comme s'il craignait que lysou ait installé des caméras dans l'appart pour le sermonner à son retour.

cette pensée lui traversa à peine l'esprit que la clé enclenche la poignée et qu'un sourire malicieusement impatient grimpe promptement sur son visage avant qu'il ne s'élance.

- RATTRAPE-MOI !!

étreinte de retrouvailles, son nez galope contre la nuque basanée et ses doigts dépoussièrent les traces de farine qui restent harponné à travers les fibres de sa pilosité. même encore sur ce terrain lysandre le bat, c'est injuste !
il sent bon le blé et le feuilleté chaud. généralement son copain rapporte toujours une pâtisserie de là où il travaille. c'est, en quelque sorte, une reconnaissance supplémentaire des accomplissements qu'il effectue à la boutique.

-  ils sont où les croissants ?? tu as ramené des chaussons aux pommes ?? j'ai trop envie de chaussons aux pommes pour ce soir ?? il réfléchit en parlant et change de direction au milieu de sa phrase. à force de parler vite, les informations orales qu'on lui transmet arrivent en retard et créer un décalage dans sa réponse. hmm quoi déjà ??

évidemment.
lysandre n'a pas dormi.
lysandre a veillé sur lui toute la nuit.

- bien-sûr mon cœur, va t'allonger.

il descend de son perchoir et lui propose un dos que lysandre refuse. pas étonnant, si ce dernier accepte de porter le brun, l'inverse n'existe quasiment pas et ce n'est pas faute pour kentin de faire de nombreuses tentatives. lysandre a carrément plus de fierté que son amoureux mais si la testostérone de l'oiseau de nuit est plus bas, son taux d'enfantillage est intact.
en fait, kentin n'a jamais réellement grandi que par la taille.

s'installant près de lysandre, il fait courir une paume contre sa tempe pour en extraire la sueur.

- tu es beaucoup fatigué ?

même dans son vocabulaire kentin reste un enfant.

- je vais m'occuper de toi, moi.

molle affirmation qui respecte son sommeil, il se dresse d'un coup, bondissant du ressort de ses jambes et tient l'équilibre avec ses bras à l'horizontale avant de récupérer, avec nonchalance, une serviette qu'il asperge d'eau froide. tamponnant le visage d'un lysandre cédant quasiment au sommeil, il lui demande, à travers leur langage secret, de rester encore un petit peu éveillé. première étape, le rafraîchir, parce qu'il fait si lourd dehors que le ciel pourrait presque s'écraser contre leurs épaules et les broyer dans son nuage âpre de pollution. ensuite, lui retirer ses vêtements pour le mettre à l'aise et lui laver le torse afin d'éliminer les petits dépôts qui s'incrustent sur son épiderme.

kentin s'applique à chacune de ses tâches, ça lui tient à cœur.
toujours.

- raconte-moi ta journée ?? ils étaient pas chiants tes clients ??

et puis petit massage des épaules qui s'improvise. pression douce mais ferme, il débute son ascension depuis la partie inférieure de ses épaules jusqu'à ses bras.

- tu as faim aussi ou pas du tout ?? soif peut-être ? faut boire hein, c'est pas cool pour ton organisme si tu bois pas, donc je vais te donner à boire.

ça ne lui laisse pas le choix et kentin revient bientôt avec une bouteille d'eau préalablement mise au frais. pas besoin de verre, c'est des hommes, ils boivent au goulot. le brun a toujours été minimaliste avec ses affaires, alors ce n'est pas étonnant qu'il n'en propose pas.

plaçant l'annulaire, le majeur et l'index de ses doigts au niveau du point de jonction entre la base de la tête et le coude de son partenaire, il s'adapte à conserver la même charge durant tout le processus. mais c'est sans compter les obstacles qui rencontrent sa route.

- waaa, y a beaucoup de nœuds de tension dans tes épaules mon lysouchou, c'est pas bon du tout, du tout...

pression ciblée, le brun se penche contre son amoureux pour récolter un autre bisou, il a besoin de carburant pour pratiquer un massage efficace.

- je t'aaaaime.

qu'il minaude ensuite, ce roi du chantage.
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pas pour le moment
Le silence, doucement, me berce dans l'intensité du sommeil, mais c'est sans compter la voix enfantine de mon compagnon qui me fait légèrement sursauter et rouvrir mes yeux ensommeillés. D'un petit mouvement de tête, j'acquiesce à sa question. Je n'avais pas dormi de la nuit un peu à cause de lui, mais je n'avais aucune amertume envers mon soleil. Je ne regrettais rien de ce qui s'était passé. Que ce soit la dispute, les réconciliations sur l'oreiller ou la séance de la douche, pluie diluvienne de caresses et de tendresse.

- Hmm, c'est un peu la faute à nous deux, dis-je d'une voix éteinte. Mais je regrette rien. Je suis content d'avoir eu une conversation après notre dispute et de n'avoir pas dormi de la nuit.

L'accro de l'astronomie qu'est mon petit ami se relève d'un bond, me laissant dominé par le Dieu du sommeil que j'en ferme les yeux sombrant petit à petit. Je le sens s'agiter autour de moi et je rouvre les yeux subitement lorsque je devine la froideur sur mon front. Il est là, à s'occuper de moi et je souris comme un enfant qu'on cajole. D'habitude, c'est plutôt moi qui m'occupe de succomber a ses caprices, mais cette fois-ci, j’apprécie, et j'en profite. Nos regards se croisent et je refoule un long bâillement entre mes dents, alors que mon t-shirt passe au-dessus de ma tête éloignant un peu plus mon cycle sommeil de mon cerveau.

- Tu sais, ça à toujours été calme à la boulangerie, mais là ça commence vraiment à être mort. Si je vois dix clients dans la matinée, je suis content, dis-je en cachant mes yeux derrière mon bras. Je ne sais pas si je vais rester. Au départ, ce job était juste pour avoir une sécurité financière, mais maintenant...

En effet, lorsque je suis parti de l'organisation, ma situation était largement inconfortable. L'adolescent que j'avais été n'avait connu que les Russes, et je vivait avec les vivres que mon père recevait. Qu'est-ce que je devais faire ? Où devais-je aller ? Je n'avais aucune branche à laquelle m'accrocher. Je n'avais, à ce moment là, pas la moindre envie de continuer l'initiation des tueurs en gage. J'avais vu une annonce dans les rues de Decay recherchant un vendeur dans une boulangerie/pâtisserie et je n'avais pas hésité. Mais maintenant, les armes étaient devenus mon métier et j'étais plutôt bien payé.

Je soulève mon bras et fixe Kentin déjà en train de récupérer une bouteille que je n'utiliserais pas, mais il est tellement appliqué à la tâche que je m'en voudrais de lui couper l'herbe sous le pied. Je suis littéralement retourné alors qu'il s'installe sur mon fessier et je frissonne en sentant ses mains appuyer sur mes omoplates. Savait-il que c’était plutôt dangereux de se mettre dans une position telle que celle-là.

- Tu sais que ça m’éveille plus qu'autre chose, là ?

Il ne manquait plus qu'il me taquine la nuque et c’est foutu.

D’après mon petit ami, je suis assez tendu... Pas étonnant vu qu'il est en train de me toucher, c’était assez compliqué de se laisser aller alors que la personne qu'on aimait nous faisait un massage... Surtout pour moi ; le contrôle était mon mode de vie.

- hmmmm....

Mimique de plaisir, ma bouche couverte de la couette, et impossibilité de parler. J’apprécie juste ses mains sur moi, une thérapie douce et indolore sur mon corps dépendant de ses gestes. Il se penche sur moi pour réclamer un baiser et j'en profite pour le faire glisser à mes côtés, déposant un petit bécot sur ses lèvres puis mordille son menton.

- Arrêtes, tu en fais déjà beaucoup pour moi, dis-je en murmurant. J'ai juste besoin d'une sieste auprès de mon soleil.

Je remonte ma main et la pose sur son cou, les yeux reprenant le chemin de l'assoupissement.

- Et, bouges plus!! Grognai-je en fermant par intermittence mes paupières.

Rapprochant un peu plus mon visage du sien de sorte a ce que nos nez se touchent presque, mes battements de cœur se calent sur son souffle. Je résiste autant que je peux, fixant parfois mon petit ami. Inconsciemment, je remonte mes jambes dans une position fœtale.

- Je t'aime aussi mon chat...

Je ne sais pas si Kentin me répond que je sombre dans les abysses du sommeil, toujours un contact avec l'homme qui partage ma vie, cette main qui repose tendrement sur son cou.

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