Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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Should I run away, and change my name ?
Usui Kakei
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Ange et Démon
"Ace et Usui sont sur un bateau..."
Ange et démon [Ace] - Page 3 TenorAnge et démon [Ace] - Page 3 I7jo



L'eau de ses yeux n'en finit pas de couler. Il aimerait se calmer, être rationnel, aussi fort qu'il fasse semblant d'être mais il n'a plus de prises sur rien. Le réel se délite à chaque seconde un peu plus, cherchant un point d’appui. Quelque chose de tangible, de rassurant, qui puisse le retenir de basculer dans ces abysses oppressantes qui ne cessent de chuchoter à son oreille. Il pleure à gros sanglots qui agitent sa poitrine maigre de tressauts douloureux, incapable de conserver son calme. Il s'en veut tellement d'avoir tout gâché... Il voudrait se cacher, disparaître, avalé par le canapé qui n'en demandait pas tant de voir tant de drames. L'évidence le harasse : il n'aurait pas dû venir. Il aurait dû le prévoir. Venir retrouver un mec ivre, un inconnu, pour coucher avec lui, n'était décemment pas une bonne idée. Tout lui échappe et il essaye pourtant d'être cohérent dans ses paroles mais Ace ne le suit plus.

Le rire qu'il se prend en pleine face lui fait l'effet d'une gifle, demeurant un instant interdit, le souffle coupé. Il le savait ! Il est tellement ridicule qu'on se moque de lui... Dans son état de nerfs, il lui fait un moment pour démêler un rire nerveux d'un rire moqueur et il reste interdit un moment quand Ace reparle de cette "copine" qu'il était facile de lui imaginer. H...Hein ? fait bêtement le japonais, interdit, des larmes plein les joues, reniflant piteusement. Pas sa copine mais une "meuf qu'il paye pour faire chier son père ?" Quoi ? Perdu, démuni, Usui ne peut que ramener craintivement ses doigts sur son bandage qui s'est imbibé de sang à cause de sa bêtise...

l'ordre de ne pas partir le prend au dépourvu, complètement perdu à son tour, ne sachant que penser. Il s'est tellement ridiculisé ce soir... Il voudrait fuir, le plus loin possible. Oublier à tout jamais cette nuit qui l'a vu se briser devant témoin. Et à cette voix qui s'inquiète malgré l'alcool et le fou-rire nerveux, Usui ramène un peu plus son bras blessé dans son giron, comme s'il craignait qu'Ace, aussi excédé que ivre finisse par perdre patience et en vienne aux mains. Il n'est plus en état de penser rationnellement. Et l'autre non plus. Il devrait fuir, hurle sa raison encore valide, qui surnage au milieu des alarmes de la crise d'angoisse qui lui coupe le souffle sur une respiration hachée.
A la mention de sa mort, le japonais ne fait que secouer piteusement la tête, se raidissant aux bras qui l'étreignent avant de se détendre imperceptiblement. Le geste est plus chaleureux qu'il s'y attendait... Il aimerait qu'il dure un instant de plus, le temps de se rassembler, de ne plus se sentir aussi trouillard, le bide en vrac, le nez rouge et les yeux gonflés. Une vraie loque. Il ne réagit même plus à la pique sur qui encule qui, trop épuisé pour s'insurger de rien, glissant lentement dans une espèce de passivité post-crise, n'osant même plus regarder Ace qui ne cesse de rire, allongé sur le canapé, les jambes par dessus les siennes.

Les tirades d'Ace peinent à l'atteindre, réfugié en lui-même comme pour se protéger de la dureté du monde et des interactions sociales. Il serre son bras : la blessure pique à peine et dans son état, cela n'a aucune importance. La douleur le maintient présent, étrangement.
Puis, épuisé, il bascule simplement, abdique à l'idée de ne pas partir : il n'est même pas certain qu'il parviendrait à tenir debout immédiatement. Son dos glisse le long su dossier de cuir pour finalement heurter doucement le flanc d'Ace de son propre côté. Le canapé est étroit et il reste une seconde avachi ainsi, sa joue toute mouillée de larmes qui ne s'arrêtent même pas de couler sans un sanglot. Une minute... rien qu'une... s'il te plait. Il implore tout bas, se love contre Ace, cherche sa chaleur, sa présence, même si c'est un peu leur faute à tous les deux s'il est dans cet état. Le bras c'est rien... juste un peu de sang... rien du tout. essaye-t'il d'expliquer la gorge si serrée et si douloureuse qu'émettre un son semble un miracle. Son oreille collée au pectoral capte les battements du coeur de l'autre homme et il ferme les yeux, comme pour se masquer la réalité. Je suis vraiment... vraiment désolé. glisse-t-il de sa voix rauque épuisée.

Un long silence. Un très long silence. Bien plus long que cette minute implorée. Il respire tout bas, le souffle irrégulier à cause des sanglots qui ont rompu sa respiration et son souffle chaud heurte comme le ressac le rivage charnel contre lequel il est naufragé. Un moment, il semble presque endormi, ou peut-être simplement à la frontière entre conscience et inconscience, se fustigeant d'un fiasco qu'il prend sur ses seules épaules.
Et ces minutes qui passent se dissolvent dans la nuit brûlantes aux néons multicolores. Il n'ose même pas relever le museau pour voir si Ace s'est endormi à cause de l'alcool ou s'il est encore éveillé. Sa voix basse glisse finalement dans le silence assourdissant sur un murmure.
Je suis désolé... J'ai tout foutu en l'air... Je ne voulais pas le dire parce que j'avais peur que tu me trouves pathétique mais en me taisant j'ai rendu tout compliqué : j'ai essayé de me suicider il y a un mois et demi... Je... J'ai pensé que ça irait de venir, que peut-être... coucher avec quelqu'un me ferait du bien, me changerait les idées. Mais j'ai eu peur et j'ai tout foutu en l'air... Je voulais... je voulais pas gâcher ta nuit. Et finalement je l'ai gâchée quand même... Il se tut, ne laissant plus que le silence. Et si Ace dormait ? Il n'osait même pas regarder. Il inspira plus doucement, sur une inspiration saccadée et tremblante vestige de ses sanglots précédents. Son corps amaigri, affaibli, ne pesait plus grand chose tandis qu'il reposait contre cet inconnu qu'il aurait mieux fait d'apprendre à connaître avant de se lancer bile en tête... Quel idiot... Il avait vraiment tout foutu en l'air.

Moses.

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Ange et Démon
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Les autres, c’est comme nager à contre-courant, confronter deux univers différents, en sachant pertinemment dès la première main tendue, que les choses seront compliquées, difficiles, mais peut-être aussi, étonnantes, agréables. Alors, il ne cesse jamais de tenter l’aventure, de se jeter à corps perdu dans des situations qu’il se sait incapable de maîtriser, parce que la maîtrise, au fond, c’est la perte de la sensibilité et que la sensibilité, parfois, est bien la seule chose qui le maintien debout.

Il connait la mer les soirs de tempête, quand elle se gonfle de colère et se soulève, écumante et mortelle, frappe à l’aveugle, sans jamais diriger ses éclats, un peu comme Usui, dont la fureur parée de larmes salines  s’apaise en ayant triomphé du vide. Il ne sait plus vraiment quoi dire, Ace, il a l’esprit plein de jolies images et de belles métaphores, mais les mains vides de tout secours. Il l’accueille contre lui sans mot dire, bouge à peine pour lui céder la place, referme un bras autour de lui, de ce lui qu’il n’a pas d’autre envie que de protéger de lui-même, pour l’heure.

Il ne bouge pas. Ne parle pas. Et ses inspirations lentes et profondes forment un bruit de fond constant dans l’appartement surchauffé, la voix d’Usui sonnant aux oreilles du yakuza comme une fable ancienne et un peu triste. Les paupières closes, le souffle tranquille, les lèvres apaisées sur un sourire passif, il laisse ses doigts glisser dans les mèches brunes, dans un geste mécanique mais non dépourvu de chaleur. Les excuses lui glissent dessus comme les larmes roulent sur les joues du japonais.

« Arrête de te torturer Usu. » ronronne-t-il dans le silence délicat meublé des fantômes de leurs échanges. Il a les tempes qui bourdonnent et une lassitude sans pareille le cloue au canapé, le rend avare du moindre geste trop marqué. Pourtant, ses doigts ne cessent pas leur course, agile et répétitive, entérinent l’assurance qu’il lui offre d’être là, sans attente et sans condition. Il rouvre un œil paresseux, contemple le tableau qu’offre l’autre, affalé contre lui, lève un sourcil attendri, presque, de le voir aussi démuni.

« T’as rien gâché du tout, tu sais ? Ou alors, on a tout gâché ensemble. Mais c’est pas grave, Usui. C’est pas grave. Personne n’est mort. Personne ne va mourir. Toi moins qu’un autre, puisque ta chance est passée, et que la mort n’a pas voulu de toi. » Il l’enlace plus fermement, comme pour appuyer son propos, et murmure, bien plus bas, le timbre fatigué mais convaincu. « Et puis ça fait quoi, une nuit gâchée comme tu dis. Gâchée de quoi. On s’est rien promis. Et on se doit rien. J’aurais aimé que tu passes un bon moment. Mais la nuit, elle est pas finie, encore. Peut-être qu’on peut en faire quelque chose. Quitte à la laisser passer comme ça, l’un contre l’autre, à raconter des trucs. C’est pas si mal. » termine-t-il dans un léger soupir, sans cesser de lui caresser les cheveux du bout des doigts.

« J’ai pas envie de te voir pleurer. J’ai pas envie de te faire pleurer, surtout. Mais si t’en as besoin, si t’y arrives pas autrement, vas-y. Largue tout. J’ai les épaules pour. Et au pire, demain, tu pourras oublier que tu l’as fait. Tu pourras oublier ce que tu m’as dit. Si c’est plus simple pour toi. Me demande juste pas de faire pareil. J’te trouve courageux. Pas pathétique. Après tout, t’es encore là. C’est pas rien.»
La phrase s’achève dans un murmure et les caresses qu’il lui administre s’appuient, comme pour le consoler.

Il a envie de se lever, d’aller chercher de quoi s’occuper du bras d’Usui, lui donner ce verre d’eau, aussi, pour faire passer les sanglots, et peut-être démarrer une vraie conversation, comme celle qui s’amorce, et qui aurait dû servir d’introduction plutôt que de conclusion. Il pense à tout ça, et à bien d’autres choses, encore, idées abstraites qui se promènent à l’orée de sa conscience. Il se redresse légèrement, les yeux rivés sur Usui, se décale lentement pour lui rendre tout l’espace sur le canapé alors qu’il se lève avec précautions, le décor valsant terriblement.

« Bouge pas, j’vais chercher un truc. » murmure-t-il à l’intention de celui qu’il abandonne ensuite, le temps d’aller se coller la tête sous l’eau du robinet de la cuisine. De quoi lui éclaircir les idées, suffisamment pour qu’il remplisse un verre, et  retourne fouiller jusqu’à extirper d’entre les bouteilles de produit sagement alignées une petite fiole de désinfectant. Il revient près du canapé, dépose ses trouvailles sur la table basse, et revient s’installer en proposant le verre à son compagnon, les cheveux trempés et le visage encore dégoulinant. « Tiens. C’est mieux que le sky, promis. Et j’ai rien mis dedans. »

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Tout se tait, la pièce se réduit à ce minuscule espace où ils gisent tous les deux, abandonnés. Les larmes ont cessé de couler, comme ces pluies d'été, aussi brèves que torrentielles. Des perles salines s'accrochent aux cils bruns, en dernier témoin de la tempête. La chaleur étouffante pèse sur leurs deux corps et rend le contact à la fois moite et glacé. Il tremble un peu, tandis que s'élève la voix profonde. Le diminutif de son prénom lui arrache un sourire caché au creux de cet autre torse qui supporte le sien. La main monte à sa chevelure désordonnée, caresse sa tête, comme pour en balayer les chagrins. C'est doux. Il s'abîme dans le geste plus encore que les mots, jusqu'à ce que sa respiration soit bien plus profonde, bien plus calme. Ses yeux mi-clos, se ferment par instant, vaincu par la douceur paresseuse. Il n'y a plus que les contours de cet autre corps, loin des désirs évanescents. L'évidence est là : ce n'est pas tant la recherche du plaisir qu'un instant de tendresse qu'il a convoité en venant. Il est tard maintenant et la nuit n'est pourtant pas terminée. Ne fait-elle que commencer ? Si longue nuit au temps élastique : finira-t-elle même un jour ? Ce n'était pas tant de coucher ensemble que cet instant qui le comble - enfin ! - de ce qu'il espérait, de ce qui lui faisait cruellement défaut. Il voudrait dormir, plutôt que vivre encore, oublier dans ce sommeil aux allures de petite mort ce qui le torture sans relâche.

Il ne dormira pas encore, à écouter la voix qui résonne dans cette cage thoracique où demeure son oreille. Il ne veut pas se lever mais il le faudra bien pourtant. Il n'a pas envie que se finisse les cajoleries, si précieuses et pourtant vaines à lui faire oublier la solitude. Ce démon qui lui bouffe le coeur jusqu'à la raison ne connait pas de repos. Il faudra bien pourtant, qu'un jour tout s'apaise. Lentement. Petit à petit. Il ne sait quand. Un jour, dis sa raison. Un jour, c'est long. En attendant il n'y a pas de répit sur cette terre brûlée. Merci, Ace... souffle la voix brisée, fatiguée.
Merci de beaucoup de choses : de ne pas le chasser, de ne pas se fâcher, de lui laisser ce répit nécessaire, vital, sans lequel il se serait brisé irrémédiablement. Il tente un pauvre sourire quand le corps se redresse contre le sien, l'entraîne lui-même à s'asseoir de nouveau. Sa main lasse passe sur ses yeux gonflés, fatigués. Il a la bouche pâteuse et le coeur en vrac. Mais c'est mieux, indubitablement, qu'un peu plus tôt. Il pose ses deux mains sur son visage pour se le frotter, comme pour essayer de se donner encore un peu de force, retrouver un semblant d'énergie. Il demeure assis, trop fatigué pour bouger, pour s'animer; Il a peut-être bien l'air d'un pantin cassé, dont on aurait coupé les fils qui donnent l'illusion du mouvement dans un corps dépourvu d'âme. Il fait semblant, tous les jours, et cela l'épuise. Pourquoi a-t-il fallu qu'il craque maintenant ? Pourquoi pas demain, dans deux mois ou jamais ? Il tenait bien jusqu'ici, gagnant de ce jeu de dupes. Mais il a fallu d'un rien pour que tout se délite. C'est frustrant. Mais c'est ainsi.

Un verre d'eau déposé devant lui, lui fait se rendre compte qu'il avait soif. Je sais bien que tu n'as rien mis dedans.... Un sourire. C'est plus facile de faire comme si de rien n'était. De prendre ce verre pour y étancher sa soif, soulager sa gorge douloureuse. De le reposer. De suivre le fil métronomique des choses ritualisées. L'eau fraîche fait du bien. Apaise. Réveille un peu. Et Ace à côté de lui, tout dégoulinant... Il tend les doigts, ceux de sa main gauche au poignet à vif, caresse doucement le front encore trempé, les petits cheveux gorgés d'eau. Un sourire, calme et gentil mais aussi plus innocent, plus pur peut-être. Comme le soleil après la pluie, son regard nettoyé des scories de sa crise semble plus limpide. Plus clair, presque d'ambre liquide. Merci. Dit-il encore, se penchant délicatement pour un baiser gentil, sage. Un petit baiser délicat et plus doux. Une caresse du bout des lèvres, sur un souffle tiède. Puis il se recule, un peu troublé peut-être par l'échange plus sincère.
Je peux t'emprunter ta salle de bain ? demande-t-il en refermant ses doigts sur le flacon de désinfectant. Dans son sac, il se souvient avoir gardé une bande de gaze propre, qu'il extirpe de la besace sur la bride de laquelle le porte-clé d'Ace reste accroché. Il ne lui semble pas envisageable de se soigner devant un autre. Exposer ses cicatrices à nu, comme une dernière barrière, une ultime pudeur craintive. Et comme les bêtes blessées se cachent pour lécher leurs plaies, il se cache à sa manière. Ce n'est pas grand chose, juste un peu de répit.

Et quand Ace lui indique la bonne porte, il s'y engouffre pour y disparaître. L'endroit, légèrement plus frais que le salon, fait du bien. La solitude soudaine aussi. Usui prend le temps d'une inspiration, s'asseyant simplement sur le rebord de la baignoire. Son regard fatigué erre un instant sur cette pièce banale... en dehors du flingue posé sur les toilettes. Il grimace : il est facile d'oublier que Ace est un Yakuza. Les gens ne sont finalement ni noirs, ni blancs et même les gangsters ont leur faiblesses très humaines. Il soupire tout bas : l'arme le met mal à l'aise : il serait si facile de l'utiliser...
Il grimace à l'instant de défaire la bande tâchée qui accroche à la peau. La douleur ramène à une vague sensation nauséeuse pendant qu'il prend un instant pour passer son bras sous l'eau froide, nettoyant le sang séché. La plaie suturée, à vif, suinte encore. Il préfère s'abîmer dans des gestes ritualisés, à la régularité de métronome. Il désinfecte, se nettoie, en profite pour se passer aussi un bon coup d'eau fraîche sur le visage, retrouvant un peu ses esprits. Il est fatigué, réellement. mais il n'a pas envie de fuir. Et c'est bien toute l'ironie de cette envie paradoxale. Il achève de bander son bras de frais. Il s'est ridiculisé, aussi. Mais c'est comme ça.

Lorsqu'il revient finalement, à pas légers, en chaussette sur le plancher, torse nu, les cheveux un peu mouillés lui aussi de l'eau qui a chassé l'évidence des larmes sur son visage, il hésite à s'asseoir, à rejoindre Ace sur ce canapé bien maltraité ce soir... Tu veux que je parte ? Demande-t-il, encore et encore... Et dans un murmure : J'aimerais bien... dormir avec toi.

Moses.

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Ace Maeda
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La chaleur, écrasante. Elle lui pèse sur les épaules, rend tout son corps lourd et maladroit. Le jet d’eau glacé lui a aéré la tête, sans pour autant lui rendre tous ses esprits, et c’est avec lenteur qu’il tourne la tête vers Usui, s’offre à la caresse en lui rendant une part de son sourire. Les choses semblent plus claires entre eux, maintenant qu’ils ne sont plus poussés par un besoin irrépressible et déplacé, que la tête, du moins ce qu’il en reste, guide leur échange. Il sourit de plus belle en recevant le baiser, qu’il ne lui rend pas pour autant. Ce désir profondément enfoui, à sa juste place, rien ne saurait le réveiller pour l’heure, alors que le moment semble parfait, privé du spectre d’une espérance confuse. « C’est rien. » murmure-t-il un peu tardivement, sans préciser s’il parle seulement du verre ou de tout le reste.

Il hoche légèrement la tête devant la demande, montre la porte correspondante, s’étale un peu plus sur le canapé en faisant grincer le cuir. Ferme les yeux. Profite du calme de la nuit. Et, surtout, du calme revenu entre eux. « Ouep. J’t’accompagne pas, si tu trouves des trucs chelous, juge pas stp.» Il termine sa phrase dans un ricanement, se demandant finalement ce qui pourrait passer pour quelque chose de louche aux yeux d’Usui. La normalité dont laquelle il est tout entier engoncé intrigue le yakuza, qui n’a pour fréquentation que ne fréquente d’ordinaire que des gens de son milieu, n’a pour exemples sociaux que ces mêmes masques répétés à l’infini, qui parfois l’entourent jusqu’à l’étouffer. Alors, il est reposant, Usui. Et étonnant, aussi. Dans ses réactions. Dans ses paroles. Dans son attitude, aussi, qui repose et donne à la nouveauté de nouvelles dimensions.

Ace fixe le plafond, attentif aux bruits provenant de la salle de bain, l’imagine panser ses stigmates tout en se demandant de quoi ça peut avoir l’air, une résolution pareille ancré en soi. Il frissonne, repousse l’idée et tout ce qu’elle peut amener de déplaisant dans son cerveau embrumé d’alcool. Le retour d’Usui le prend presque par surprise, et il s’empresse de se décaler, de lui offrir cette place qui déjà lui appartient. « Que dalle. » lance-t-il d’une voix ne souffrant aucune réplique. Il se relève, fait le tour du canapé pour en retrouver le mécanisme, le déplie dans un grand claquement jusqu’à ce que la surface se révèle capable d’accueillir deux corps, en forçant un peu, certes.

« Si monsieur veut bien se donner la peine. » sourit-il en désignant le canapé ouvert en deux pour l’inviter à s’installer. « J’pense pas qu’on en aura besoin, mais j’vais chercher des couvertures. » Sur un dernier rictus, il s’efface, prend cette fois la direction de la chambre de Bijou dans laquelle il pénètre avec un froncement de sourcil. Il se moque bien de ses affaires, se dirige droit vers l’un des placards pour en extirper couettes et oreillers, qu’il ramène avec un air victorieux pour les balancer sur la couchette.

« Ce sera plus confortable. » Il s’occupe ensuite d’éteindre les lumières, se laisse tomber lourdement sur le canapé, avec un soupir d’aise, l’obscurité seulement teintée des lueurs de la ville reflétées dans la grande fenêtre. « Amène-toi. » glisse-t-il à voix basse en tendant une main un peu au hasard. « J’peux te le répéter jusqu’à ce que ça rentre, Usu. J’veux pas que tu t’en ailles. Encore moins que tu penses que t’es juste un foutu random que j’ai appelé comme ça pour le plaisir. T’es un foutu random  c’est sûr, mais c’est pas seulement ton cul qui m’intéresse. J’m’en fous qu’on baise pas. C’est pas vraiment important. »

Un nouveau soupir lui soulève la poitrine, profond, libérateur. Il se sent bien. Simplement bien. Et si le sommeil peine encore à venir, refuse de lui tendre facilement les bras, il laisse son esprit reposer, lentement bercé par la surprise d’entendre une autre respiration faire écho à la sienne.


@Λce

 
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