C'est pas miteux, c'est douillet [ft. Stephan]

« Vachier, tum’faischier BRO. C’pasjuste. »

Tu garoches ta manette de Cube sur le sofa assez fort. L’adaptateur de la Switch en est même tiré et par chance, la console ne tombe pas. Fuck, t’as encore pété un câble. Déjà que t’as une peine de cœur parce que ton ex t’a jeté comme une sous-merde – tu l’as mérité petit con radin –, là tu casses presque la console de Steph.  T’as de la chance qu’au moins Stephan ne te juge pas sur tes éclats, tant que c’est pas à la télévision ou à lui que tu t’en prends, mais bien aux coussins du sofa. Il est déjà assez cool t’avoir apporté alcool et switch pour votre soirée de gaming de consolation, ta PS4 ayant rendu l’âme parce que t’as essayé de hacker le système pour avoir des jeux gratuits. Adios Fallout4.  Il faut que tu remettes l’OS de base si tu veux qu’elle refonctionne et comme t’es pas pro, ce n’est pas nécessairement ta tasse de thé ni près d’arriver. T’es déjà à ton quatrième drink, sans compter le nombre de shooters que tu as dû prendre pour chaque défaite. Il t’a battu à plat de couture et là il t’emmerde à rire de toi, te regarde t’enfoncer, devenir plus pataud.

« Je… te jure! Tu me fais chier. »

Tu tangues dramatiquement en te relevant. Refusant de te faire défoncer une fois de plus dans ce jeu pour lequel tu as habituellement plus de patience. Ton état avancé te donne de la difficulté lorsque tu alignes les verres à shots pour les remplir, mais la bouteille de vodka est vide. T’as l’idée de génie de faire des shots de bière pour ton ami que tu lui apportes un à un avec minutie, n’en déversant pas une goûte. Tu lui fais tout gober même si ça n’a pas l’effet du fort, t’es juste ravi d’égaliser le score, bon enfant.

Ton jeu a cependant causé une rupture de stock d’alcool.

« J’suis clairement pas assez bou-ourré pour oublier ma peine de cœur. Donc… donc on va acheter plus. Qui m’aime me suive!! »

Steph est clairement la seule personne dans ton appart à part le chat et tu vas lui casser la gueule s’il te suit pas, du moins, tu vas essayer et ce sera drôle. T’as jamais su te battre.

Il riait.

418 riait de plus belle.

C’était probablement l’alcool qui le faisait autant rire des réactions de mauvais perdant de son ami. Il savait au fond de lui qu’il ne devrait pas, mais c’était plus fort que lui. Le pauvre, Eli l’avait appelé dans un état plus que chaotique durant la nuit de la veille en blablatant sur une supposé ex-copine qui l'avait larqué. Depuis quand il avait une copine, lui? Bref, 418 avait décidé de lui remonter le moral avec des jeux-vidéos puis de l’alcool sans trop poser de questions supplémentaire. C’était quand même son BRO et il ne pouvait pas le laisser ruminer dans son coin de l’île comme ça. Il détestait se rendre à Napoli, mais pour son meilleur copain, 418 pouvait faire n’importe quoi pour lui rendre sourire. Mais le voilà en train de battre à pleine couture son ami peiné par sa peine d’amour, mais merde qu’il se marrait bien trop fort tellement il était dramatique pour pas grand chose. On parlait quand même de 418, membre d’un gang composé majoritairement de Computer Nerds, tous aussi maniaque d’informatique et par intérim, de jeux vidéos. Il ne buvait pas souvent, donc très peu pouvait le rendre fort pompette, donc il y avait un enjeu.

Mais les voilà, tous les deux devant une rupture d’alcool. Il fallait plus de bière et/ou plus de vodka. Eli se levait pour aller en chercher d’autre à l’extérieur de l’appart. Il se leva aussi pour le suivre dans la ville. Son ami était clairement trop avancé pour y aller seul de toute façon, avec ce nombre de shooter dans le corps.

- Et tu fais quoi si je ne te suis pas?

Il souri de plus belle. C’était tellement facile de le taquiner. Il attendait une seconde ou deux avant de continuer sa phrase.

- T’inquiète, je viens avec toi.

Il pris une pause.

- Il n’est pas question que je reste seul avec ce chat. dit-il avec un ton sarcastique.

418 va chercher son perfecto en cuir noir qu’il avait déposé sur le sofa au début de la soirée. C’était probablement le morceau de vêtement qu’il préférait le plus dans sa garde-robe: Il l’avait presque toujours sur le dos.