[TERMINÉ] De Poursuite à Refuge | FT. Suzi Moore

418 venait de finir de travailler son quart de travail au PawnShop et était sur le chemin du retour vers chez lui. À bonne distance à faire à pied, il marchait tranquillement sur le trottoir afin de pouvoir bien décompresser de cette journée... plutôt mouvementée. Il y avait toujours ces clients qui posent un peu trop de questions sur l'origine des objets en vente, mais cette fois-ci, c'était une autre paire de manche. Il avait dû monter le ton vers plusieurs clients sur différent temps à propos des services de montage de pièces électronique seulement offert par le quart de nuit et bah... c'était le jour. Maintenant que la journée était bien finie, le soleil tombé et les lampadaires allumés depuis maintenant un bon moment, 418 pouvait bien respirer l'air de Chicago. Il regrettait presque d'avoir accepté de prendre le poste de jour afin de dépanner le patron qui, comme la plupart des membres des Dead Eyes qu'il connaissait, ne dort jamais la nuit pour faire le maximum d'expérience de tout genre. Il soupira juste à cette pensée. Retrouver ses collègues complètement pété sur une drogue quelconque le matin à son début de quart de travail en train de concocter soit un système informatique complètement disjoncté à moitié fonctionnel était une chose régulière. Mais bon, un peu de repos pour deux jours consécutifs allait faire du bien. Enfin... c'est ce qu'il croyait.

En réajustant son perfecto en cuir noir sur ses épaules, il tourna le regard derrière lui une fraction de seconde. Il y avait quelqu'un derrière lui et étrangement, son visage lui rappelait quelque chose, mais il ne savait pas à quel endroit qu'il l'avait croisé. 418 n'en fit pas trop un cas et continua son chemin. Mais... L'homme continuait tout de même à le suivre.

5 minutes...
10 minutes....
15 minutes passa et il était toujours loin derrière lui.

418 commença à prendre des détours afin de confirmer la poursuite de l'homme... et c'est à cet instant que l'inquiétude prenait place chez lui.

- Mais merde, il me veut quoi lui? mamonna-t-il pour lui même

C'est alors qu'il a eu un flash.

- Oh merde... c'est le client de cet aprèm'....

Celui-là était un gros coup pour le PawnShop, mais il semblait pressé d'avoir son item, mais la commande en question n'était pas prête. Vu que 418 n'était pas en mesure de terminer le travail de son collègue faute de compétence, le ton avait monté et Monsieur avait insinué une menace en montrant son flingue à sa taille.

Bref, il parti en course pour le semer.

Et lui aussi.

Des détours, puis des détours, mais le gars le suivait toujours et 418 n'avait pas le cardio d'un athlète. Il fallait prendre une pause à quelque part, n'importe quoi, mais il faut le semer ce bâtard.
Puis il se souvenait d'une boite de nuit dans le coin qu'il avait déjà fréquenté un moment pas très loin de sa localisation.

Direction boite de nuit pour sa survie.

418 avait presque contourner le portier avant de rentrer en course dans la boîte de nuit. À son heureuse surprise, il y avait quand même beaucoup de monde. L'occasion parfaite pour se faufiler dans la foule de la piste de danse. Il n'y pensa pas à deux fois avant de s'y rendre et de se fondre à la masse. Et on contourne, une, deux, trois personnes et hop! Déjà au milieu de la piste. Maintenant qu'il était là, il n'avait pas le temps de respirer: il fallait danser ou enfin, essayer. Ce n'était pas là sa première fois en boîte, mais ça faisait un bail que 418 n'avait pas danser et surtout pas sous pression comme ça. Ses mouvements étaient un peu étranges, sans vie. Un robot avait plus de fluidité que lui. Il était bien trop stressé à propos du type qui le suivait. Il pouvait bien entrer lui aussi, le re-menacer avec le flingue avec lequel il l'a menacé cet après-midi puis POW POW T'ES MORT sous le regard de tout le monde et tout est fini pour 418. Naître et mourrir en Decay était sa destinée de toute façon. Mais bon, pour l'instant, Il était encore vivant et c'était le temps de danser pour sa vie... littéralement. Dans son petit monde, il bougeait de tout sens de tout côté. Sa bulle personnelle éclata quand tout à coup, son corps incontrôlable fracassa celui d'un autre individu. Cette bousculade lui fait perdre l'équilibre sans tomber pour autant. Il allait s'excuser sur-le-champs, mais son interlocuteur, ou plutôt son interlocutrice, parla avant lui:

-Oh! Je suis navrée... Je vous ai pas fait mal!?

Il trouva à pencher la tête pour lui faire face. C'était une demoiselle au cheveux gris comme les siens portant une robe bleue avec un décolleté plongeant...
...toute mignonne en plus! 418 était deux fois plus désolé d'avoir déranger une si petite personne aussi frêle.

- C'est moi qui est désolé, je me suis laisser emporter! Et vous, ça va? dit-t-il à voix haute pour ce faire entendre à travers la musique

Son regard s'était attendrit en croisant les yeux de la dame.

Le cœur de 418 fit un bond à la demande de demoiselle. Il y a à peine quelques minutes, il fuyait pour sa survie et maintenant une jolie femme lui proposait un verre ou une danse. L’absurdité de la vie, comme on dit. Les différents états d'âme et ces sentiments confus arrivaient si soudainement qu’ils étaient difficiles à gérer pour le cœur fragile de 418. Alors que les problèmes étaient la dernière chose qu’il cherchait dans la vie, les intérêts d’une femme envers lui, c’était une autre paire de manche, surtout lorsque c’était inattendu. Il fallait refuser même si l’occasion était d’or pour flirter, il n’avait pas vraiment tête à cela. Il fallait surveiller la possible arrivée du fou furieux dans les deux prochaines heures au minimum. Le stress n’est pas du tout avantageux pour personne.

Il n'avait à peine pris le temps d'ouvrir les lèvres pour répondre que sa main était prise et son corps maintenant si près d'elle. Comment allait-il faire maintenant pour refuser? La chaleur de sa main sur la sienne lui rappelait sa solitude d’un point de vue tactile puis le rapprochement des corps l’absence d’amour charnel durant les temps qui court. Eh merde… Pourquoi ces sentiments maintenant parmi tous les moments!? Et cette femme dansait avec une telle aisance…  Toute les femmes savent danser et celle-ci était une magicienne. Il avait beau se répéter que c’était une mauvaise idée, il ne pouvait tout simplement pas refuser simplement parce que son ego lui disait de continuer et de jouer son jeu de séduction.

- Je prendrais bien un verre avec vous, ma chère. dit-t-il avec assurance et un petit sourire en coin, le regard bien perçant à travers de ses lunettes.

Il était essoufflé, il avait besoin de s'asseoir et de prendre une pause. Avec tout cette activité physique, il avait terriblement chaud et son perfecto lui collait à la peau. D’après tout, s’il arrive quelque chose de grave, autant passer un bon moment accompagné d’une belle femme. C’est encore mieux si au final, il ne se passe rien avec l’autre fou, mais il allait tout de même être aux aguets.

Il fût emporté dans la foule de la piste de danse, la main toujours dans celle de la charmante inconnue. Ça faisait changement de rencontrer une femme qui prenait les devants, mais voilà, il n’avait quand même pas l’habitude. Surpris, il l’avait suivi sans dire un mot. Elle devait bien savoir ce qu’elle fait. Mais… il vit bien que le bar était de l’autre côté… 418, ne voulant pas la vexer, ne disait toujours rien, se laissant emporter par la dame à travers cette foule qui avait bien sûre d’elle en la divisant bien en deux. Maintenant hors de la foule, il fit un petit rire lorsqu'elle avoua que c’était sa première fois ici et cette petite gêne soudaine qui la faisait rougir la rendait tellement mignonne. On aurait dit une autre personne, mais cela ne gâchait pas son charme.

418 lui fit un sourire attendri pendant qu’elle se retourne pour trouver le bar du regard. Il resta à ses côtés jusqu’à destination. Heureusement, il y avait deux places qui venait de se libérer. Elle l’invita à prendre place juste à côté d’elle. Juste avant de s’asseoir, il regarda rapidement le visage du barman pour savoir s’il ne le connaissait pas. Heureusement pour lui, ce n’était pas le cas, car si non la situation aurait été un peu gênante. Draguer une fille avec une connaissance dans les pattes n’était pas fameux.

Elle fit la commande de son cocktail. Il fallait choisir un truc aussi et puis il se souvenu de ce cocktail qu’un pote lui avait recommandé la dernière fois qu’il était venu à cette boite, il y a quelques années déjà.

- Et pour moi, un Moscow Mule, s’il vous plaît.

Avant d’enfin prendre place sur ce tabouret en cuir encore luisant de la sueur de son occupant précédent, il fallait absolument qu’il enlève ce perfecto. Il avait belle gueule avec, mais la, avec la chaleur de son corps, c’était juste une couche de vêtement en trop. Il enleva tranquillement, manche par manche son manteau de cuir noir. Il essaya de ne pas trop mettre l'emphase sur sa grande cicatrice sur son bras gauche. Allant de son coude jusqu’au poignet, il en avait grave honte, car elle n’était pas très jolie à voir. En ajustant son t-shirt ample gris avec un gros ‘’418’’ inscrit en noir dessus, il s'asseyait enfin et dirigea son regard sur son interlocutrice.

- Quel est votre nom, demoiselle? À moins que vous préférez que je vous appelle comme ça toute la soirée.

Un petit rire se dessina pour détendre l’atmosphère. Elle n’était pas tendue, mais il fallait bien faire l’entrée dans la matière.

...Su? ….Ou Sue? comme dans Mary Sue?
Il ne comprenait pas trop le surnom que la femme à côté de lui avait donné. Il se demanda tout de suite c’était le diminutif de quel prénom, mais il était trop tôt pour lui demander. Habituellement, ce n’est pas pour rien qu’on donne un surnom lorsque nous rencontrons quelqu’un. Il décida de ne pas trop s’en faire avec ça et de se la couler douce. C’était plutôt simple, comme surnom. Ça lui allait très bien. Il souri de plus belle. Elle était si mignonne...

-Enchanté, Su. Je suis Stéphan.

À ce moment, il se demanda quel âge qu’elle avait, par simple curiosité. Ce n’était pas si simple à décoder, seulement qu’elle semblait assez insouciante et jeune comparativement à la couleur de ses cheveux. Peu importe s’ils étaient teints ou naturel, il avait enfin compris pourquoi on avait tant de misère à deviner son âge exact à lui à cause qu’il possédait la même couleur, mais naturellement. Malheureusement pour lui, ses cheveux noirs avait commencé à devenir poivre et sel à l’âge de 17 ans. Maintenant, à 24 ans, les cheveux complètements gris, il essayait d’en prendre soin pour ne pas avoir l’air d’un petit vieux. Peut-être que c’est le même cas pour demoiselle Su? Il mourrait d’envie de le savoir, mais il savait que les cheveux d’une dame, c’était précieux et en parler allait probablement mettre un froid dans la conversation.

Il reçut son cocktail en même temps que celui que son interlocutrice, le prit et en pris une gorgée tout de suite. Il fallait prendre possession de son verre avant que quelqu’un d’autre n’y mette quelque chose dedans. Il l’avait appris à la dure lors d’une fête organisée par les Dead Eyes. Ces salauds l’avait drogué pour le plaisir de voir l’effet d’un booster sur lui. PLUS JAMAIS.

Il avait tout de suite tourner son regard dans le verre de son Moscow Mule lorsqu’elle lui avait demandé s’il était accompagné. En ayant seulement entré dans cette boite de nuit pour fuir un fou furieux, il ne savait pas trop quoi dire sur le moment. Il hésita un peu, pris sur le fait.

- Je suis seul, une âme solitaire, mais plus maintenant. dit-il avec un peu de solitude dans sa voix.