[Terminé] Des tas d'articles geek tombé du bateau !!

Il jetait un regard vers le miroir. Lui. Il n’aimait pas sa gueule. Trop typée. Trop reconnaissable. Son poing s’était fermé et l’envie de briser son reflet le prenait. Encore. Déjà dispersé par les multiples coups portés dessus, le miroir ressemblait dorénavant davantage à de l’art post-moderne qu’à son premier usage. Même fragmenté, il se détestait toujours autant. Soufflant, il se détournait, ramassant, sur le vieux châssis moisi, l’un des nombreux masques qu’il portait. Celui aux lentilles rouges faisait toujours bien son effet. Intégral, personne ne pouvait voir le véritable visage du Mongol. Il faisait toujours en sorte que tout le monde se souvienne que personne ne le connaissait réellement. Activant au passage le modificateur de voix, il glissait finalement sa longue veste sur ses épaules. Puis sa main droite vérifiait, comme une habitude, qu’il portait bien son arme à feu ainsi que sa lame. Il s’assurait de pouvoir autant maîtriser au corps-à-corps qu’à distance. Une autre sécurité quand on savait qu’il travaillait à Decay. Ou en tout cas, il tentait d’y survivre au quotidien.

Il quittait son vieil appartement miteux. Un trois pièces qu’i payait une véritable bouchée de pain. Pas grand-chose. Mais suffisant pour la vie qu’il menait.

Il avait récemment décroché un nouveau contrat de la Triade. Un job facile. Une surveillance sur les Docks. Rien de plus. Rien de moins. Un nouveau venu qui commençait à faire son propre marché sans payer une quelconque taxe au Gang. En somme, quelqu’un qui pensait pouvoir défier le système sans risquer une seule égratignure. L’imbécile. Il ne connaissait pas l’étendue du regard des trois visages. Personne ne passait sous leur radar sans être détecté. Et, aujourd’hui, il était l’Envoyé du Serpent. Aussi, jetant un coup d’œil sur la jetée, il voyait l’homme qui discutait avec une jeune femme. Une discussion qui ne semblait pas en faveur de la demoiselle qui, bientôt, se retrouvait entourée d’une fine équipe de criminels non-reconnus par le groupe. Quelques hommes embauchés hors des services de la Triade. Il soupirait.

_ … Putain … Surveillance de mon cul, ouais. » Délogeant de sa planque, glissant sur une rampe et descendant les derniers escaliers en quelques sauts, il ne fit aucune pitié alors qu’il s’approchait à toute vitesse pour mettre fin à l’escalade de la violence. Sa main gauche déjà sur son arme à feu, dégainant rapidement, il tira un premier coup, suivant d’une glissade pour planter sa lame dans la poitrine d’un deuxième loubard. Aussi vite qu’il avait glissé, il se relevait déjà, le pistolet brûlant d’un deuxième coup déjà porté se présentait alors sur la tempe du marchand. Sa lame dans sa main droite le séparait du dernier criminel tandis que trois corps gisaient déjà au sol. La voix mécanique du masque vint finalement à retentir. « On va descendre d’un ton de suite, marchand. Tu ne respectes pas le Code et tu vends illégalement sur le territoire, en plus d’engager des petites frappes qui ne sont pas non plus du coin. »

_ Tu connais la Sentence … » Ses lentilles ne le montraient pas, mais il avait déjà jeté un coup d’œil à la jeune femme. Représenterait-elle aussi un danger qu’il devrait éliminer ?

Hors-rp:

Même s’il le voulait, Nergüi Khan le savait mieux que personne. Le monde n’était jamais exactement blanc ou noir. Personne ne l’était. Lui-même était gris, une couleur qu’arborait chacun. Le violeur de telles femmes était peut-être le père de deux enfants. Un autre homme devait vendre quelques drogues pour arrondir ses fins de mois, s’occupant d’une épouse extrêmement malade. L’alcoolique ne trouvait peut-être aucune échappatoire dans son travail ni dans sa vie de famille, si tant est même qu’il avait les deux. Personne n’était entièrement noire … Mais personne n’était blanc non plus. Les Chevaliers Blancs n’existaient pas. Surtout pas à Decay où la corruption, vile, s’acharnait même sur la Milice. Il poussait un soupir.

La jeune femme n’était toute blanche alors que les caméras de son masque détectaient bel et bien du mouvement. Ce qu’elle avait voulu négocier et acheter, elle profitait du mouvement pour le voler. Ni noire. Ni blanche. Il l’observait s’en aller. Ce n’était pas le moment de traiter d’elle mais du marchand qui pensait encore pouvoir s’en sortir à si bon compte. Tournant sur lui-même, glissant la lame sous la gorge du marchand, il achevait d’une balle en pleine tête le dernier des loubards.

_ Il n’y a plus que nous … », laissait entendre la voix robotique venant du masque. « La Triade a trois têtes et ce n’est pas pour rien. Ton commerce s’est déjà permis trop longtemps de profiter. Il est temps que tu rendes ce que tu as volé. » La lame glissait sur l’épaule et, passant devant lui, il tira directement dans le pied de l’homme. « Tu as une semaine pour payer tes dettes. » Essuyant la lame ensanglantée sur la veste du commerçant, il passait par-dessus le corps qui se traînait. « Et je ne viserai pas ton pied la prochaine fois, soyons bien clairs. »

Il s’en allait, laissant derrière lui quatre corps inanimés, brutalement achevés pour avoir cru s’en sortir sans l’œil de la Triade. Il restait uniquement le commerçant qui devrait s’acquitter de la terrible dette qu’il venait d’obtenir. Payer ce qu’il n’avait pas payé jusqu’à maintenant. Sur une seule semaine.

Il s’approchait de la ruelle où la jeune femme s’était enfuie. Pupilles rouges se posant sur elle, la lame encore sortie de son fourreau, il l’observait avec ce qu’elle avait volé. Si l’arme à feu était bel et bien rangée, il représentait tout autant, voire plus, un danger avec son épée. « Tu sais que tu as commis un crime ? Il n’a pas voulu négocier, mais tu as volé. » Tapant sur son masque, la voix mécanique reprenait encore. « Ils sont munis de caméras. » A l’origine, il avait demandé les vidéos afin de prouver à ses mandataires qu’il assassinait bien ceux qui lui étaient demandé. Dorénavant, il éprouvait parfois un plaisir malsain à revoir ses propres crimes. Il avait bel et bien une preuve du crime de la jeune femme aujourd’hui. « Maintenant qu’il paie sa Sentence, il est protégé par la Triade. Par conséquent, tu as volé à la Triade. Et elle n’aime guère les voleurs. » laissait-il encore tomber alors qu’il calait son dos contre le mur, se laissant glisser lentement pour s’asseoir, la pointe de son épée au sol entre ses jambes.

_ On règle cela comment, jeune femme ? »

Il en avait déjà vu des choses. Decay était d’ailleurs sûrement un lieu propice pour tous les vices du monde. Les femmes les plus délurées. Les hommes les plus obscènes. Les accros. Les addicts. Les alcooliques. Les fauchés. Chacun y trouvait son compte dans une ville qui venait à promouvoir tous les vices. Ici, chaque être l’était. A sa façon. Non seulement la jeune femme était une voleuse mais en plus, elle souhaitait les faveurs du Mongol. Sous son masque, il levait un sourcil. Curieux. Amusé. Il était drôle de voir que la première réponse qu’elle offrait était donc son corps. Il laisse sa tête se poser contre le mur de la ruelle. Il n’y avait bien qu’à Decay qu’on pouvait bien voir cela.

Laissant les caméras filmer encore et toujours la scène, il laissait sa tête tomber sur la gauche. Il était quand même curieux, au fond, de découvrir jusqu’où elle pourrait bien aller. Il n’était que peu intéressé par elle-même. Surtout qu’elle agissait de façon défensive et qu’elle préparait plus sûrement un mauvais coup. « Du coup, là, ton plan, c’est de te faire baiser et te tirer ensuite ? » Il souriait sous son masque, sans qu’elle ne le sache, sans même qu’elle ne l’entende. Il s’amusait de cet étrange spectacle. « C’est aussi comme cela que tu as tenté ta négociation avec l’autre marchand, en fait ? En relevant un peu ton pantalon et découvrant ton ventre ? » La voix mécanique du casque ne le traduisait pas, mais il avait envie de rire.

Définitivement, la journée commençait comme jamais. « Parce que tu sais que tu ne me donnes pas la trique comme t’es là, quand même ? … » Il soupirait. Peut-être que c’était son plaisir à elle, de se faire prendre par le premier venu mais il ne versait guère de ce bain, excepté les soirées où la journée avait été rude.

_ Ou t’es en train de me dire que t’es prête à vendre ton corps à la Triade pour payer ton bien volé ? » Il se relevait finalement, laissant comprendre à la jeune femme qu’il avait fini de jouer à ce petit jeu. « Puis, t’as quoi ? Quatorze, quinze ans, tout au plus ? Je ne crois pas que ce soit un métier d’avenir pour toi. Rhabille-toi un peu, plutôt. » Ce n’était pas exactement par politesse qu’il disait cela. Mais comme un ordre, avant qu’un autre homme s’aperçoive de la ruse de la jeune femme et tente d’en profiter. Mais Nergüi avait trop vu cela, des femmes qui écartaient les cuisses pour le plaisir des hommes, sans en éprouver pour autant. C’est ce qu’il venait de voir. Une prostituée.

La jeune femme était … Une femme. A ne rien y comprendre. Le Mongol ne la comprenait définitivement pas. Il ne les avait jamais vraiment comprises réellement et ce depuis toujours. Haussant un sourcil sous son masque, il tentait de déchiffre le puzzle humain qu’il avait face à lui. D’abord avait-elle tenté de négocier, sans succès, avec un marchand. Suite à sa spectaculaire arrivée, abattant trois hommes de sang-froid, la jeune femme avait volé ce qu’elle avait tenté d’acheter. Une fois mise devant le fait accompli, elle avait tenté de le séduire en vendant son propre corps. Et une fois qu’elle avait lamentablement échoué, elle remettait la faute sur lui parce qu’il la voyait comme une traînée. Comportement qu’elle venait d’avoir à l’instant.

Aussi, brutalement, il lâchait un unique « … Oui … », à la première question de cette dernière.

Levant la garde de sa lame, encore inversée et le tranchant vers le bas, il contrait vaguement le vulgaire lancer de la jeune femme. Il se fichait bel et bien de la figurine. Elle parlait beaucoup. Et ne laissait même pas vraiment le temps de répondre. Heureusement qu’il portait un masque, autrement aurait-elle vu l’agacement sur son visage. Peut-être devait-il aussi l’exécuter comme l’ensemble des quelques petites frappes. Qu’elle devenait déjà si pénible à en donner des maux de tête. Levant sa main gauche, il dressait un premier doigt pour répondre.

_ D’abord. Je me fiche royalement de te faire mouiller, gamine. » Il perdait son sang-froid, même si la voix robotique cachait bel et bien la perte de son tempérament. « Ensuite, j’ai une protection. Dans le cas où je rencontrerais des gosses qui ne savent se défendre qu’en frappant les testicules. », avait-il ajouté en montrant de son deuxième doigt levé qu’il n’avait définitivement pas fini et qu’il ne comptait pas lui laisser le temps d’en placer une. « Trois, tu fais bien ce que tu veux de ton corps. Je m’en fous royalement. Va taper le tapin si tu veux, t’es pas ma responsabilité, morveuse. »

Et s’approchant sans aucune retenue d’elle, la collant contre le mur, l’épée sous la gorge. « Et quatre, je te tue quand, dis-moi ? Maintenant ou après avoir accepté ta pute de proposition ? » Et son masque à quelques centimètres de l’oreille de cette dernière, il pouvait presque en entendre le souffle rauque. Glissant son arme à feu sous son sein, il lui faisait comprendre très clairement qu’il pouvait lui refaire ce dernier sans même sourciller. « Alors, prochaine fois qu’on te sauve d’un Bukkake non-consenti, apprends à remercier la personne. »

Sous le masque d’acier et autres métaux composites, le Guerrier Mongol n’était pas vraiment à jour au propos des femmes. D’ailleurs, il ne tenait pas à l’être. Ni les femmes, ni les hommes, ne l’intéressaient. Ce qu’il avait observé était un comportement qui, essentiellement, risquait de la faire tuer si elle tombait sur un personnage bien plus intentionné qu’il ne l’était. En somme, le tout résultait d’une chance peu commune pour la jeune femme qui ne devait pas encore réaliser son pétrin. Pourtant, jusqu’au bout, elle ne comptait pas lui lâcher un seul merci. Comme si on lui avait coupé la langue à ces moments. Par contre, pour dire plus d’une connerie, elle en était largement capable.

Alors qu’il la menaçait, surtout comme une dernière leçon, elle l’avait royalement lâchée. Comme un faible petit être fragile, elle avait cédé. Son esprit avait tourné de l’œil juste à la sensation du flingue sous sa poitrine. Encore préférait-il se faire baiser que d’avoir la menace d’une arme à feu. Etrange personnage. Aussi la lâchait-il. Elle ne lui servait à rien dans cet état. Elle s’écroulait et il ne comptait pas la ramasser. Qu’elle se blesse, se cogne, peu lui importait.

Elle avait un bien sale caractère, qu’elle l’assume jusqu’au bout. Néanmoins, il n’était pas entièrement un connard aussi, plutôt que de la laisser moisir seule dans une ruelle abandonnée, où le taux de viol devait être multiplié par huit, il l’avait légèrement relevée. Qu’elle se pisse dessus. Qu’elle bave. Peu lui importait.

Il s’était assis face à elle, en attendant qu’elle se réveille. Les deux avant-bras callés sur les genoux, la lame entre ses jambes, il avait gardé son flingue dans sa main droite, scrutant le moindre soupçon d’un réveil de la jeune femme. Il poussait un soupir pour lui, désactivant temporairement le modificateur de voix et les caméras. Inutile d’user la batterie inutilement. Tête tantôt posée sur le mur, faisant tournant la garde sur la pointe de l’épée, il soupirait de temps en temps.

Définitivement une journée à la con bien gâchée par une gamine pourrie et capricieuse. Il détestait les gosses. « Putain de merde. »

Il haussait les épaules puis, redressant la tête sur la fameuse victime du jour, il l’observait se réveiller à son aise. Aussi, sans même attendre et prendre de ses nouvelles, lâchait-il encore quelques à son adresse. « T’as fini de faire ta fragile, ça va ? … » Puis montrant le reste de la ruelle d’un mouvement de sa tête vers la gauche, il reprit. « Et avant que tu ne penses à t’enfuir, je suis à peu près sûr que quelques gars qui ont déjà voulu profiter tantôt t’attendent au coin de la rue. » Se relevant finalement pour la dominer. « Juste comme ça. » Mais aussi les épaules alors qu’il rangeait son arme. « Après, vu que t’aimes encore bien faire dans le tapin, je ne peux que t’y encourager. »