Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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La bande de gopnik posés dans la cage d'escalier regardait la petite blonde monter les marches deux à deux. Elle avait louvoyé entre les sachets de graines de tournesol et les bouteilles de kvas à moitié entamées, les saluant d'un bref mouvement de tête. Ces gars-là, lui fichaient la paix parce qu'elle leur ramenait parfois des cigarettes bon marché et ne les avait simplement pas pris en grippe parce qu'ils squattaient l'immeuble. Après tout, le bâtiment était pourri, et tout le monde y était pauvre. Ils écoutaient leur merde de hardbass à fond et chahutaient parfois les gens qui passaient, mais ce n'était pas l'affaire de Tolstoï. A chaque fois qu'elle montait chercher son collègue - et pote, mais elle ne le dira jamais - Dostojewski, ils avaient pris l'habitude de lui laisser la place de passer et ce malgré son sexe et son petit gabarit ; la jeune femme s'était demandé s'ils n'étaient pas tout simplement au courant qu'elle était de l'Organizatya. Ce genre de choses se savaient vite quand on était de la famille. Tolstoï arriva finalement sur le pallier du dernier étage, où une famille encombrait le passage de cartons plein de merde, d'un petit tricycle et de vieilles fringues imprégnées d'une forte odeur de sueur. Débarrasseraient-ils un jour ? Ça n'avait pas l'air de gêner Dostojewski, mais à bien y réfléchir il n'y avait pas masse de choses qui dérangeaient ce type. C'était peut-être pour cette étrange raison qu'elle l'appréciait, sans jamais le lui dire.

Il n'y avait pas de sonnette à la porte, ni même de nom. La blondinette toqua plusieurs fois de suite suivant un rythme qu'ils avaient établi ensemble  et qui n'appartenait qu'à eux. Un signal, peut-être parfois même un safeword ; elle eut un sourire délié en s'évoquant l'idée, refermant sa pogne sur les anses du sac plastique dans lequel se trouvait une bouteille de soplica noisette qu'elle avait dégoté dans un coin de son appartement miteux, oubliée depuis plusieurs mois. Aucune réponse immédiate... Tolstoï bâilla avant se se passer la main sur le visage, appréciant la froideur du cuir de ses gants. Elle était un peu crevée, à vrai dire : ces derniers jours avaient été riches en action. Laissant un instant à l'hôte de ces lieux - elle espérait que ce trouduc soit là, finalement - la jeune femme cogna à nouveau contre a porte, de manière un peu plus appuyée.

"брат !", grogna-t-elle, commençant à s’agacer, "... ouvre, quoi."

Ce n'était pas encore l'heure d'aller ramasser les ordures et elle le savait mais à vrai dire ces derniers jours l'avaient laissé un peu perplexe et elle désirait se retrouver un peu. Quoi de mieux que de passer du temps avec le type avec lequel elle avait été élevée ? Dostojewski était assurément un mec particulièrement étrange, mais Tolstoï s'en fichait. Au contraire : elle s'épanouissait dans la fréquentation de personnes sortant tout comme elle de la norme ; même celle de Decay. Car même la ville de tous les vices avait ses codes et bien que la jeune femme obéissait aveuglement à ceux de l'Organizatya, tout le reste n'était que de la poudre aux yeux. Même ici, les gens avaient besoin d'ordre et de limites. Mais quand on passait ses journées à débiter des types en tranches, à éponger du sang et des humeurs moins nobles, à kidnapper des familles entières ou à filmer des scènes intimidantes à l'adresse de quelques mauvais payeurs, la vie avait tout de suite plus d'interlope. Tapant du pied, elle s'impatienta plus avant, se demandant s'il n'était pas tout simplement sorti. La vieille hardbass merdeuse des gopnik du bas remplissait la cage d'escalier et commençait doucement à lui courir sur les nerfs. Elle retenta une dernière fois, donnant quelques coups de pieds dans la porte avant de soupirer, hésitant à tourner les talons. Elle irait dégueuler sa soplica bon marché toute seule, ou peut-être irait-elle picoler avec les gars du bas, quand ils n'auraient plus rien à boire.

(HRP : брат = frère.)
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L'eau a été coupée y'a bien une semaine mais, chaque matin, il est assez con pour essayer de tourner l'arrivée d'eau de son couloir. Il espère entendre le ronronnement rouillé de la tuyauterie lui annoncer l'imminente averse. Rien, il jure. Quelle merde, le bâtiment est encore debout depuis plus de 10 ans, malgré les nombreuses annonces de périls et autres joyeusetés. RIen. A croire que cette ville est aussi bête qu'un chat, ça feule, ça fait le dos rond, ça menace de ses belles quenottes mais, au-delà du paraître, il n'y a pas la moindre once d'être.
Par contre, quelque chose qu'il a en quantité substantielle, c'est de la haine. Une semaine qu'il attend de prendre une putain de douche parce que sentir la sueur acide, rance et le fond de cuvette n'a rien de plaisant pour personne, surtout pour lui.

Lui, habituellement ce petit minois modèle, souriant, que l'on peut caser dans un coin en silence, se retrouve à devoir frôler les murs pour ne pas attirer les chiens errants. Bombay a ses léopards dans les rues, Moskva hérite des chiens chasseurs d'ours. Bordel qu'ils sont gros ceux-là. Chernobyl a dû en faire naître une belle chiée de ces suppots de satan.

Donc le voilà assit sur le rebord de sa baignoire, à contempler ses pieds chaussés de tongues. Le blanc de la céramique contraste étonnament avec les tâches de calcaire et de rouille. Combien de culs se sont posés à cet endroit ? Le voilà à se poser des questions sans réponses, toujours mieux que d'essayer de faire venir de l'eau dans un bâtiment à deux doigts de l'effondrement, non ?
Putain de techno de merde, ces petits branleurs sont encore à s'astiquer le poireau comme des tsars sur leurs trônes. V'là le trône qu'ils se tapent, v'là la gueule de l'empire. V'là l'illustration parfaite du bloc de l'Est depuis plus de 60 ans. Un navire coulé où les rats tentent désespérement de garder la tête hors de l'eau.

"брат !"

"Roh, va chier..." sa voix roule sur le carrelage brisé de la salle de bain. Les cafards partent en direction de la porte. Ces trucs ont le don de savoir quand il y a à bouffer dans les parages.
La porte d'entrée tremble, le plâtre du linteau tient par l'opération du Saint-Esprit, les lattes du plafond laissent d'autres cafards transpirer entre la peinture caillée. Au travers de ce Tartar des sens, son nez capte la douceur sucrée de l'enfance. De la pate à tartiner ?
Ses sourcils dessinent un arc sous la surprise, il se demande pourquoi de la pâte à tartiner. La main sur la poignée il tire d'un coup sec pour déloger le bois gonflé faisant apparaître une silhouette bien étrangère à ces paysages.

"Non sérieux, va chier." Comme un animal ses yeux se détournent du visage de Tolstoï, l'alpha inspire la crainte et le respect. Son corps se protège contractant ses muscles et une main maladroite lâche la poignée pour s'approcher timidement de ses précieuses. L'autre main passe brièvement sur son visage, replaçant maladroitement ses cheveux défaits depuis des jours.
L'odeur vient bien de là.

"Ah. Putain d'ушлёпки*" son regard trouve enfin la bouteille d'alcool, petite liqueur de vodka et de noisette. La cristallisation de plusieurs centaines d'années de rivalité entre le peuple Slave et ces foutues lopettes Polonaises. "Entre."
Quelque pas de côté, la jeune femme peut admirer l'absence de tout, sauf de la misère. En cela, il est riche au-delà de toutes conceptions.


*ушлёпки = branleurs/racaille
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La porte s'ouvrit brutalement au point que Tolstoï crut un instant qu'elle allait sortir de ses gonds. Elle sursauta sans que son visage ne marque de surprise, réflexe conditionné dont elle ne parvenait à se défaire : le corps est sincère, le visage est immuable. Son regard tomba sur l'épave en pleine avarie qu'était son compagnon d'infortune, la mèche crade et le regard fuyant. Ces yeux qui se détournent, elle les connait ; ils lui plaisent confusément sans qu'elle n'ose le dire, et son propre regard s'échoue sur la paire de tongs de Dostojewski, pour éviter de se poser trop de question. Un instant, seule la musique qui retentit dans la cage d'escalier comble le silence entre eux, une absence de paroles presque plus éloquente qu'un moindre mot. Elle ne dit rien, parce qu'il n'y a rien à dire et même quand l'humeur du jeune homme claque aussi fort que la porte, Tolstoï demeure dans son mutisme habituel. Elle n'a pas besoin de le regarder pour ressentir la pression de ses muscles en guise de protection. Quelque temps auparavant, il avait tenté de lui couper un doigt sans qu'elle sache réellement pourquoi, ce qui avait résulté en un châtiment de mesure. Il paraissait que depuis, Dostojewski avait perdu la capacité d'inonder Decay de sa dépendance. C'était peut-être mieux comme ça, à bien le regarder. A bien y regarder, pouvez-vous croire qu'elle est tant attachée à lui ? Elle-même ne s'en doute même pas.

"Davaï, davaï..." grommelle la jeune femme en passant la porte, écartant d'un geste de la main son condisciple qui était pourtant chez lui.

Son regard clair caresse l'ensemble de la pièce de l'entrée, jusque dans ses lézardes. L'endroit pue le misérabilisme d'une Union Soviétique qui n'existe depuis longtemps plus que dans les espoirs de la vieille génération, là où les grands de l'Organizatya se vautrait dans le luxe le plus insolent ; eux, ils étaient les petites mains, ceux qui épongeaient la merde et le sang des autres. Tout en bas de l'échelle, les petits poissons dans les ombres gigantesques des requins. Ils n'étaient que de la main-d'oeuvre et Tolstoï comme Dostojewski le savaient. C'était précisément ce qui les rendaient efficaces et obéissants, laissant le parfum de rébellion aux plus chanceux qu'eux, ou peut-être au plus idiots. Car personne ne baise l'Organizatya, et tout le monde le savait, ou devait le savoir.

La blondinette fit le tour de l'endroit pour déposer son sac plastique sur le plan de travail de la toute petite cuisine, regardant un instant par la seule fenêtre la rue en contrebas, encombrée d'illustres inconnus. Pas un regard à son pote, parce qu'elle ne savait pas trop comment entrer en matière. Au lieu de ça, elle vida le contenu du sac : la bouteille de soplica, et un peu de bouffe qu'elle avait pris pour lui, qui se nourrissait aussi mal qu'elle, mais moins souvent encore.

"Compote avec chebureki", dit-elle en jetant sur le plan de travail une coque comme on en trouvait partout dans les gargotes de street food du coin, d'où sortait l'odeur alléchante de chaussons croustillants frits, farcis à la viande, "... si t'as pas déjà mangé."

Ses manières étaient frusques, contrastant avec l'angélique de son visage encore demeuré poupin et qui faisait que beaucoup se trompaient sur son compte. Pas Dostojewski. Inconsciemment, elle savait qu'il valait mieux que les autres parce qu'ils avaient été élevés ensemble, mais elle ne savait globalement jamais trop quoi lui dire à part :

"On a du boulot, pour ce soir."

Alors, embarrassée de n'avoir rien à lui dire, elle ouvrit la bouteille de liqueur et en but en rasade à même le goulot, sans manière, avant de la déposer sur le plan de travail, un rot couronnant son action.
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Des yeux clairs, voilés comme le ciel d'hiver. Un regard indifférent, analyste, détaché de toute émotion. Elle fait face à un parfait reflet d'elle même, au plus profond de leurs chaires ils sont identiques. Combien de fois Dostojewski s'est imaginé avoir Tolstoï à ses côtés quand ils étaient enfants ? Combien de fois a t'il réécrit leurs histoires pour effacer les drames ? Et combien de fois ces yeux l'ont-ils soudainement arraché à ces rêves débiles ?
Putain, cette chienne était aussi froide que l'hiver slave.
Elle rentre sans cérémonies, au pire, cet appartement miteux n'en a pas vraiment à offrir. Et s'il y en avait ? La vie n'est pas un conte de fée, wake up Cendrillon.

Ses pas légers la mènent vers la kitchennette ou un truc du genre, son petit sac négligemment posé. Une odeur de sucre se révèle soudainement. Il se lèche les lèvres d'impatience. Un petit chien à l'affût de la nourriture, assez bête pour laisser l'instinct s'exprimer.
Aussi froide soit-elle pour le reste de l'humanité, elle reste douce et attentionnée envers Dostojewski. Même s'il ne s'en rend pas réellement compte il sait qu'il peut apercevoir quelque chose sous les fissures, comme une étrange douceur qui n'aurait pas sa place dans ce monde.
Ce petit ballet est typique d'une dynamique foireuse, il a physiquement peur d'elle, elle est émotionnellement incapable de comprendre quoi que ce soit, la vie est une pute et ce con n'a pas arrêté de la suivre du regard. La soumission par excellence.

-"Euh, ouais..." la voix hésite, s'efface dans les cris de la rue, ses muscles se contractent, il voit la gorge légèrement dévoilée de cette femme, un éclair de tension qui l'envoie droit dans les cordes. Beaucoup auraient envie d'y voir l'effet de l'attraction mais, la réalité est plus simple. Un alpha doit dominer ses subordonnés en permanence et quand il laisse une telle ouverture, la nature s'empresse de lui rappeler que la loi du Talion fait tourner le monde. A cet instant, cette vision est comme un signal de survie, il peut terrasser un prédateur. Il se pince les lèvres, relève la tête d'un coup sec avant de se diriger vers le canapé, ou du moins ce qu'il en reste, pour récupérer quelques fringues encore présentable.
Dans son dos il entend sa camarade l'inviter à reprendre du service :

-"C'pas comme si c'était, genre je sais pas, la première fois. T'es obligée de venir jusqu'ici pour me dire ça ?" il essaie d'avoir ce ton agressif mais, n'y parvient pas, à la place c'est plus de la gêne qui se fait entendre. Un gamin qui tente de s'imposer sans même chercher à comprendre ce qui fait des Hommes des leaders.
Entre eux une bataille de cafards fait rage, le dominant arrache la tête du dominé sans la moindre hésitation et repart avec son trophée dans une craquelure du parquet de la cuisine.

Quel petit garçon, incapable de dire à haute-voix ce qu'il pense. Il enfile une veste grise sur ses épaules et se retourne. Une tronche plus blasée que l'indifférence elle-même. Les mains se glissent dans ses poches dans pantalon, les pieds trainent au sol, lentement, lentement, jusqu'à se diriger vers la cuisine pour fouiller dans le sac et prendre un beignet. Sa main grasse enfourne le petit chausson sans précaution, pousse, pousse, mâche encore et encore, puis il se lèche les doigts négligemment :

-"Mmmh, p'tin, j'suis désolé, j'suis con j'aurai dû t'en parler avant en fait..." il se frotte le nez puis se ressert un peu dans le sac "y'a moyen que je reste chez toi ? J'peux plus vraiment gérer ici, c'est la merde et... J'sais pas. Genre, y'a moyen qu'on se trouve une solution pour voir ailleurs..."
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Le regard de Tolstoï vagabondait sans but à travers le misérable de l'appartement de cet homme qui était à la fois un frère et un collègue. Ils avaient grandi ensembles mais leur relation n'avait jamais été facile, ni même vraiment fraternelle. La jeune femme ne s'était attachée à personne en apparence et c'était pour cette raison qu'à son entré dans l'Organistazya, les têtes n'eurent personne à enlever ; un être dénué de tout n'a rien à perdre, c'était ce que Pouchkine lui avait appris. Et pour cette malice, elle avait payé le prix de la torture comme tout ceux qui n'ont rien à donner. Ce prix avait chargé d'ombres son regard clair et avait tué les derniers prémisses d'espoir qui dansaient encore dans son cœur. Miroir aux sien, celui de Dostojewski portait avec lui un mystère bien gardé : avait-il également été torturé, ou qu'avait-il perdu en entrant dans la mafia ? Ce n'était pas vraiment une question qu'elle se posait, mais ces yeux morts posés sur elle, la blonde les appréciait. Au fond d'elle, Tolstoï sait qu'ils se ressemblaient ; la question reine était simplement comment, et à quel point. Aucune d'entre eux ne désirerait étrangler les étoiles pour ce qu'elles leur auraient promis : personne ne leur avait jamais rien promis.

Elle avait senti son regard sur elle tout le long de sa balade dans la pièce principale, jusqu'à la cuisine. Mais à cette attention, la jeune femme n'offrit rien de plus que son dos quand elle fit volte-face pour tirer le tiroir où se trouvait les couverts, un peu trop brutalement. Le bruit des couteaux qui se heurtaient raisonna dans la kitchenette, comme une menace implicite. La poignée lui resta dans la main, lui tirant un grognement. Tout était pourri ici, ou quoi ? Ses doigts gantés fouillèrent un peu à l'aveuglette avant de saisir un couteau par la lame et le sortir, puis se diriger vers le frigo. Ses gestes étaient machinaux, sans gêne, et elle n'écoutait pas vraiment son condisciple parce qu'il n'avait selon elle rien d'intéressant à lui dire. Le néon du réfrigérateur clignotait dans un bruit désagréable, éclairant le maigre contenu : la fin d'un saucisson de bologne tout sec, deux pickles dans un bocal trouble, et un autre truc un peu douteux qu'elle ne parvint à identifier. Derrière elle, Dostojewski bougeait ; le ton qu'il employa lui tira un froncement de sourcils sévère tandis qu'elle se leva la tête du frigo, le fixant un instant. Putain d'ingrat, petit fils de pute, pensa la blonde. Tolstoï porta à sa bouche le bout rance de viande après en avoir coupé le bout du couteau de cuisine trop grand pour cet usage, le mâchant de manière bovine en fixant silencieusement Dostojewski.

"Ta gueule, j'ai pas b'soin de me justifier."

De toute évidence, il n'appréciait ps ses allers et venues chez lui, même en lui ramenant de la nourriture. Pourquoi prenait-elle encore le temps de nourrir ce loser ? Elle était presque sûre que le jeune homme la détestait, mai cela ne lui faisait ni chaude ni froid. En réalité, ils désiraient peut-être la même chose, mais de manière différente. Terminant sa bouche, la petite blonde laissa le temps à son compagnon de s'habiller en allant reprendre une rasade de soplica sur le plan de travail. L'alcool avait le goût du sang, et elle fouilla de la langue sur ses dents ; toujours cette molaire branlante depuis quelques jours, après une nuit agité dans une boîte. Elle cracha le contenu de sa bouche dans l'évier, le sang mêlé à la liqueur. Tournant le robinet et constatant qu'il n'y avait pas d'eau, elle fit volte-face pour fixer Dostojewski avec cet air de dire "sérieusement ?" Le bruit des pas traînant sur le sol l'agaçait sans raison, mais elle ne dit rien et préféra regarder sa montre. Il y avait encore bien trop de temps avant de prendre du service. Puis vint finalement la question, que la blonde considéra plusieurs minutes dans un parfait silence.

"D'accord", finit-elle par dire après avoir retenus a respiration presque une minute entière, "j'ai la place, tu prendras ta merde et tu t'installeras comme tu voudras."

Tolstoï soupira lourdement, mais l'idée ne l'ennuyait pas et cela se voyait : elle l'indifférait. Elle était là pour sa famille, cependant, et avait toujours été un membre fiable de cette dernière malgré son caractère. Être à plusieurs signifiait un loyer moins conséquent à payer, et plus d'argent pour d'autres choses. Quant à son intimité, elle ne s'en faisait pas vraiment, visiblement.

"Au fait..."

La jeune femme déambula encore une fois dans la pièce, passant derrière le jeune homme pour revenir après quelques secondes, lui collant le couteau qu'elle n'avait pas reposé juste sous le lobe de l'oreille. Une question la taraudait cependant, et elle voulait élucider ce mystère avant de continuer la journée.

"Pourquoi tu voulais m'couper un doigt ?", demanda-t-elle tout de go, le timbre grave, "tu voulais t'le foutre dans l'cul, peut-être ?"

Elle avait déjà pris son dû sur cette histoire, et se contenta de planter la lame du couteau dans l'accoudoir du canapé histoire de dire que le geste n'était qu'une bravache, et pas une intention. Par contre, la question cherchait une réponse, tout comme ses grands yeux fixes et froids rivés sur son collègue.
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Il mâche bruyamment son petit chausson, les miettes se collent à ses lèvres, à ses joues, tombent sur ses vêtements, sur le sol. Son attention s'est immédiatement concentrée sur ces deux lignes rosées, brillantes sous la liqueur, qui venaient de faire rouler un simple "D'accord."
Dans le bordel de ce mot il venait d'entendre son coeur battre à tout rompre dans un dernier battement, puis le silence. L'angoisse du silence. L'absence de rythme. Il plonge dans un océan glacé la tête la première. Ses yeux s'ouvrent en grand révélant une couleur, gris, troublés par l'accord de cette femme.
Il savait qu'il la détestait autant qu'il la respectait, pourquoi la détestait-elle ? Pourquoi ne pouvait-il jamais s'arrêter de penser à une vie "au-delà" des murs avec elle ?

Ce court instant vient de bouleverser son univers. La lumière revient.

Son souffle reprend, une petite toux accompagne ce réveil, quelques miettes sont soufflées dans les postillons. Il avale sa pillule rouge et fait face à la conséquence de sa demande. Le couteau sous l'oreille, il lève la tête et expose sa gorge tout en détournant le regard vers le plafond miteux. Il déglutit avec un son sordide la nourriture à peine mâchée, sa peau se tendant au passage, presque comme une invitation à laisser l'acier du couteau jouer.
Parler avec Tolstoï était l'équivalent social de la roulette Russe et plus Dostojewski y jouait plus il avait de chance de perdre. Il expire longuement par le nez, les lèvres pincées, presque blanches sous la force. Mâchoire crispée malgré l'intention claire de départ, le couteau n'était qu'un prétexte. Ses deux mains se lèvent et s'interposent entre leurs deux corps. Aucune force, aucune intention de violence, il se contente de se dégager de cette proximité non désirée, encombrante.
Pourquoi un doigt ? Il cherchait les mots juste pendant quelques secondes puis s'hasarda d'un sourire gêné :

-"Pouchkine m'avait demandé de lui prouver que je lui obéirais quel que soit l'ordre... J'avais peur de le décevoir, pas de mourir, juste de le décevoir..." L'amertume pèse sur sa voix, il aperçoit quel genre d'homme il a pu être et la vue n'a rien d'agréable "J'm'en foutais un peu d'y passer en fait." Il s'en mord les lèvres, prend une grande inspiration et hausse les épaules présentant à cet instant une tête de petit garçon modèle, les yeux rieurs "Ca, ou alors j'avais juste envie de me le foutre dans le cul... Va savoir" Ses mains se glissent dans ses poches, le visage détendu, presque serein il regarde Tolstoï mais si l'image est posée, la voix déraille toujours trahissant clairement son état d'esprit. "блять, j'suis lamentable sa race...."

L'embarras le ronge soudainement, lui qui ne pleure pas car après tout, qui irait croire qu'elles étaient sincères, il se met à sourire comme un idiot, les yeux rougis par les larmes qui montent, qui le prennent à la gorge. Tout ça pour quoi ? Juste parce qu'il n'avait plus d'eau dans son taudis ? C'était ça son ultime limite ? Nettoyer des charniers, vider des viscères pour récupérer un vieux paquet, ramasser des cervelets étalés sur le bitume, tout ça c'était facile mais, juste parce qu'il ne peut pas se laver, tout devient trop difficile ? Sa main droite se tend vers la table et saisit la bouteille de liqueur, la porte à ses lèvres et en boit une gorgée, puis deux, avant de s'arrêter et de fixer Tolstoï :

-"Tu racontes ça, j'te fais bouffer tes genoux..." dit-il d'une voix dépitée. "On va où pour ce soir ?"
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Mort du personnage :
Not today, Satan.

La manière dont mangeait Dostojewski retroussa les lèvres de Tolstoï sur ses gencives dans un grognement presque animal. Dégueulasse. Il ressemblait à tout ces mecs amorphes aux yeux ronds et aux regards éteints comme il y en avait plein dans Moskva, et qui lui donnait des envies de meurtre. Et quand ils se fixèrent un moment, la jeune femme soutint crânement le regard de son collègue en découvrant à nouveau la couleur de ses iris ternes. Elle réalisait fort bien l'avoir désarçonné de son accord, mais la vérité était qu'elle n'avait pas vraiment de raison de refuser et n'avait pas envie de s’embarrasser avec plus de réflexion. Tolstoï avait de la place et Dostojewski était sa famille. Malgré ses colères homériques, il y a avait chez elle ce besoin d'être louve. Il était comme un frère, et elle était sa sœur. La famille n'était pas toujours le plus bel assemblement de personnes, ni le plus digne. Mais il était celui qui demandait le plus de responsabilité.

La sourde menace du couteau glissa sur l'arrière de l'oreille du jeune homme avec la ferme intention de lui extirper la vérité, mais finalement sans vraiment désirer lui faire du mal ; Tolstoï n'avait pas besoin d'arme pour ça, et elle le savait. Appréciant confusément la soumission tacite du brun - cette gorge presque offerte était comme une invitation à fendre la chair - la blonde planta la lame dans le canapé, et lui laissa le temps de lui expliquer la chose qu'elle était venu chercher du bout du couteau. Son regard bleu, moins dur, s'ouvrit un peu plus avec une étrange surprise quand il la repoussa sans violence. Si elle se méfiait de Dostojewski, c'était précisément pour ça : même les animaux les plus amorphes pouvaient vous mordre à la gorge. Ses yeux se perdirent sur son sourire gêné, et elle pinça les lèvres, comme agacée.

"Pouchkine ?"

Le Père, le Maître, l'Idole de Tolstoï pour qui elle avait poignardé un autre enfant sans que personne ne l'exige, comme un sacrifice. Elle se serait volontiers ouvert les veines si Pouchkine le lui avait demandé, et fait bien pire que prendre un doigt à Dostojewski si cela avait été ordonné. L'obéissance aveugle et l'adoration la plus passionnée était les deux mamelles de la relation que la blonde avait avec l'homme qui l'avait élevée.

"Décevoir Pouchkine, c'est pire que mourir."

Elle comprenait, à vrai dire, et n'ajouta rien. Dostojewski n'avait pas peur de mourir, parce que la vie était une pute et qu'il n'en étaient pas les plus beaux enfants. Il n'avait rien et donc rien à perdre ; lui n'était personne, pas plus qu'elle. Personne ne les regretterait. Ils n'auraient surement même pas de tombes. Son air de grand garçon lui pinçait un peu le cœur sans qu'elle comprenne réellement comment cette vision misérable pouvait l'attendrir. Peut-être parce qu'il était fort et faible à la fois. Ses yeux rieurs sous la bravade l’agacent, mais elle ne dit plus rien. Peut-être aurait-elle du pour faire gager lui donner quelques coups de poings dans les côtes ; elle n'en a plus envie. La blonde lui tourne alors le dos, pour ne plus avoir à supporter son image. La froideur maussade de Tolstoï est son bouclier, son regard hautain est sa lame ; elle a de quoi se défendre contre lui, mais espère qu'il n'a rien pour se défendre face à elle. Il semble ne même pas en avoir envie, mais la petite blonde ignore si c'est une illusion ou un vrai désespoir.

"Arrête de t'plaindre", lui lança--t-elle finalement, "... c'est l'recours des lâches.”

L'entendant boire à la bouteille de liqueur, la jeune femme se retourna vers Dostojewski pour remarquer qu'il avait soudain les yeux rougis par les larmes qui montaient sas vouloir réellement couler. Elle fit alors volte-face et revint à lui en quelques foulées, lui relevant le visage en le prenant par le menton pour le fixer sans rien dire. Merde à ce qu'il venait de dire, elle lui expliquerait le plan plus tard. Tolstoï inspecta son visage en silence avant d'inspirer par le nez, d'une étrange manière.

"Pleure pas", ordonna finalement la blonde, "tout va bien, je m’occupe de toi."

Elle était sincère et cela s'entendait dans sa voix assurée, forte et si loin d'être réconfortante, elle était au moins sûre d'elle. Ils formaient une meute de corniauds charognards qui se repaissaient de la vie des autres car ils n'avaient pas le droit d'en avoir. Tolstoï était forte, comme tout les gamins éduqués par Pouchkine, mais elle agissait la plupart du temps en Alpha. On ne peut pas menacer sans protéger. On ne peut pas maltraiter sans espoir de trêve. On ne peut pas abandonner sa meute. Le regard levé vers le visage de Dostojewski, elle passa son pouce sur le bord de ses yeux pour chasser ces larmes qui tardaient. Puis, une seconde après, elle était déjà partie rechercher son trench coat qu'elle avait négligemment balancé sur le canapé.

"J'aimerai bien t'voir me casser les g'noux, Dosto'.... avec ta pauvre seule burne encore valide", elle fouilla dans son manteau, un rire mauvais coincé dans la gorge en cherchant ses clefs, "... visite de courtoisie à un commerçant qui veut plus payer pour sa protection. 'Parait qu'il a une belle maison."
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Barre-toi, étouffes-toi, t'approches pas, pense t'il à mesure où Tolstoï révèle sa nature la plus féminine. Un bien bel adjectif pour un déchet humain, soyons honnêtes. Mais, même les pires fléaux ont une part de beauté et de tendresse, à quoi bon prétendre le contraire ? Si ce n'était pas le cas, la terre ressemblerait à Moskva, la guerre serait le chant de l'humanité et Dostojewski se serait suicidé le matin même de sa merveilleuse aventure pour rejoindre la frontière Russe. Fun times, baby.
Il esquisse un mouvement de recul au contact doux du serpent, son amour propre touché au plus profond se rebelle de la plus pathétique des manières. Son bas-ventre le tire, quelques pas en arrière, quel lâche de ne pas accepter cette proximité tant souhaitée, quel lâche de la laisser être si tendre, de la pousser à le rassurer.

Il pose sa main droite sur l'épaule de la hyène, un signal d'abdication, par pitié qu'elle recule, cet élan de compassion n'était pas dans leurs habitudes. Tolstoï n'était pas faite pour ça, ni son physique ni son mental ne se prêtaient à cet exercice. De quoi filer des cauchemars à quiconque la connait.
Il attend sagement à sa place, bouteille à la main, l'amour propre en berne et la trique à la quille. Quelques seconde avaient suffit à le rendre plus véloce que jamais ceci-dit sa nature de victime lui permettait tout juste de faire mousser les honneurs mais clairement pas de les offrir à l'invitée spéciale. Il serre les dents, baisse la tête et recule d'avantage l'invitant au passage à aller copieusement se faire foutre :

"Va chier...", les mots étaient soufflés avec force, assez pour faire vibrer ses lèvres quelques instants. Un petit chat qui feule en désespoir de cause, clairement cette chienne n'allait pas l'écouter et probablement se foutre de lui pour être le tendre de la bande.
La bouteille dans son autre main il la rapproche de sa bouche à présent entrouverte. On était pas à quelques grammes d'éthanol près, autant émousser ses sens une bonne fois pour toute.
Plutôt se saouler que de croire qu'elle allait réellement le protéger de quoi que ce soit. Ils étaient naturellement dangereux l'un pour l'autre et même isolés ils représentaient une menace. Le protéger de quoi ? Du merdier dans lequel ils se sont mis tout seuls ?

Il relève les yeux vers elle, leur petite danse reprend comme à son habitude, lui regarde à bonne distance pendant que la cheffe de meute prépare ses crocs pour le prochain assaut. En bon élément de groupe il se tait quand bien même il se fait traîner verbalement. Il n'y a pas de coup déloyal quand la cible est une sous-merde, tous les coups sont permis. S'il pouvait ne dire qu'une seule chose de toute sa vie ce serait "va chier", toujours à destination de la seule âme suffisament habituée pour approcher le cloporte qu'il étiat. De cafard à cafard.
Elle remettait sa veste laissée pendue sur le zinc rouillé de la kitchenette, alors qu'elle explique le menu de ce soir, l'esprit du nuisible se focalisait sur le festin à venir.

Dans une bien jolie maison dans un bien joli quartier, avec des gens gentils bien comme il faut. Bon décor pour leur nouvelle production made in Moskva. Un soupir lui échappe, probablement un mélange de soulagement mais aussi de peur viscérale. Son gagne-pain consistait à, grosso modo, laisser ses clients avec assez de dents pour pouvoir manger ledit pain qu'il restera à la fin du mois. Le faire seul n'était pas vraiment difficile, pour peu que l'on sâche utiliser les bons outils et les bons mots. Travailler avec Tolstoï simplifiait cependant la tâche, plus vite fait, plus vite rentré. Il restait avec elle sur ce genre de coups, personne ne les y forçait, sauf le devoir de remplir les poches de l'Organizatsiya. Et bizarrement, ce devoir était absolu, même le Divin ne pouvait rien si on loupait un paiement.
Clairement, si le jeune homme avait peur de cette nénette en chapka, il était absolument terrorisé à la simple idée d'être sur la liste noire de ces "patrons" aussi généreux que sadiques. Ses yeux gris se ferment à moitié, petite bouille toute adorable, le sourire gêné d'un gosse qui aurait cafté, il lève la bouteille, avale une gorgée cul-sec avant de refaire une grimace de dégoût. L'alcool n'était clairement pas sa spécialité.

-"Tu me laisses 5 minutes, faut que je prenne mes trucs et.... 'fin j'arrive quoi..."

Cinq petites minutes, c'était tout ce qu'il lui fallait pour remettre les choses à plat et reprendre les choses là où elles en ont toujours été : Welcome to Hell.
Il lui indique vaguement la porte qui ne ferme plus, trop déformée par l'humidité. De son côté il pose la bouteille sur le coin du canapé, prend un sac de linge et fourre quelques affaires. Il n'a rien pour se défendre, rien de personnel, rien d'utile. Ses trucs n'étaient rien d'autres qu'un prétexte pour se mettre dans la peau du gentil petit larbin rêvé. Le Dostojewski que la plupart connaissent vaguement, qui ne parle pas, nettoie gentiment et fait particulièrement attention à ce que ses "clients" soient satisfaits de leurs amputations.
Il serait inconvenu qu'un client vienne à décéder avant d'avoir payé les intérêts sur ses prêts, après-tout leurs bien-être est au coeur des intentions de l'Organizatsiya, c'est bien connu.
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