Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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Néo-Atlantis. C'est marrant quand quelque chose que vous espériez depuis des années arrive enfin. Cette île m'avait toujours attiré. Le fait que ce soit un monstre bicéphale alliant le luxe et le faste pour les touristes friqués à un dépotoir où le pire de l'humanité se retrouve et se déchire est, de mon point de vue, très fun. Je veux dire, c'est typiquement le genre de contradiction poétique qui fait que notre espèce est la plus flinguée de cette foutue planète. La voix du pilote de l'avion me réveilla alors que je pionçais tranquillement la tronche contre la vitre froide. On arrivait de nuit, ce qui était du plus bel effet. Les autres passagers étaient en tout cas éblouie par cette ville étincelante. De la poudre aux yeux. Caché derrière toute cette lumière se cachait la sœur hideuse de NA, Decay. Impossible de la voir cependant au vu de l'angle prit par l'avion, dommage. Je me laisse porté par la foule sortant de l'avion et déambulant de l'aéroport. Beaucoup de touristes du monde entier venu claqué leur argent dans les casinos et autres boutiques hors de prix. Des moutons décérébrés et satisfaits grâce au luxe. Ils ne sont pas vraiment innocents. S'ils dépensaient leurs millions pour aider les habitants plutôt que pour engrosser les entreprises présentes ici cet endroit serait sans doute plus vivable.

Je reprends ma sieste dans le taxi. Je suis pas là seulement pour le plaisir de cracher sur la haute-société, mais aussi pour le taf. Outre le fait que la police du coin ait de toute évidence besoin de bras pour lutter contre la criminalité présente ici, je devais aussi m'occuper du cas de ma sœur. Qui de toute évidence prospérait dans la fange de Decay. Je ne sais pas comment sa vie a tourné une fois qu'on a été séparé, mais vu notre point de départ je ne suis pas étonné qu'elle se retrouve à travailler au sein d'un gang ici bas. Et en plus de ça j'ai aussi l'HZD a aidé. Des good guys, enfin ils essayent. Leur tentative de rendre cet enfer plus supportable est louable. Aider les autres, les victimes et oubliés qui se retrouvent un peu prisonniers de la misère...Tss, beaucoup de boulot en perspective.

Le raclement de gorge du chauffeur me réveille. J'étais arrivé à bon port, en même temps je sais qu'on a que peu de chance d'avoir des problèmes tant qu'on reste de ce côté de l'île. Et de toute façon j'ai clairement pas la gueule d'un touriste millionnaire en quête de frisson. Je le remercie sommaire, lui laissant un petit pourboire pour la peine. Armé de ma valise et d'un sac en bandoulière je fais face à mon nouveau chez moi. Un immeuble moderne et propre non loin du Checkpoint. La Milice m'avait proposé un hébergement de fonction, mais ce n'était pas trop mon truc. D'une part parce que quand je rentre d'un boulot aussi crevant qu'enquêteur ce n'est pas pour creuser la tronche de collègues. Et d'autre part parce que ça me donnait l'étrange impression d'être mit en laisse. Bref, j'ai donc cherché à me prendre un appart', mais avec les prix exercés sur l'île je me suis rabattu sur une collocation. Il y avait un site permettant de se mettre en contact avec des agences et propriétaires. Pour peu qu'on avance l'argent ils s'occupaient du reste. J'ai été surpris qu'ils ne me demandent rien de plus, comme mon métier ou autre, mais Néo-Atlantis est tout un micro-état à lui seul où les lois semblent faîtes un peu à l'arrache. Raison de plus pour y venir (et essayer d'arranger tout ça du mieux que je peux). J'ai très vite été mit en relation avec une autre personne cherchant un appartement à partager. Nos échanges par mails furent sommaires : mes seules "exigences" étaient que cet autre personne ne soit ni dérangée par le bruit ni par les rentrées ou sorties nocturnes. Ça peut en refroidir beaucoup, mais pas elle visiblement. Le site prit la suite et en moins d'un mois j'ai signé le bail en ligne et ai reçu les clés (enfin plutôt cartes, modernité oblige) avant même d'arriver sur l'île.

Du coup je me retrouve là, devant la porte de mon chez moi avec le peu d'affaire que j'ai. Enfin, le reste, quelques meubles, était censé arrivé dans les prochains jours. J'étais un peu curieux d'en apprendre plus sur cette colocataire, comme j'ai dit on ne s'est pas spécialement parlé plus que nécessaire en amont. J'espère juste que ce n'est pas une casse-pied reloue, ou autre tarée. Remarque, si je mets les choses au clair d'entrée de jeu. Marquer son territoire, les trucs du genre...Erf je suis vraiment pas taillé pour les relations humaines. Bref Wolfy, souffle un coup, aussi bien y'a personne et tu pourras t'installer pénard. Je glisse la carte dans la serrure magnétique, un petit bip m'accueille alors que je pousse lentement la porte.

Hallo...

Dis-je dans mon allemand maternel sans très grande conviction. Il est assez tard, si elle est là j'espère qu'elle pionçait pas déjà.
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Il était assez tard dans la nuit. Elisabeth restait là, vautrée dans le canapé, à regarder nonchalamment la télévision, ne portant qu'une petite culotte pour être à son aise.
Elle s'endormait à moitié, zappant de chaînes en chaînes en baillant. Il n'y avait pas grand chose d'intéressant à la télé ce soir, on dirait bien. Elle était alors resté sur une série au pif, se laissant guider par l'histoire et surtout, par son sommeil qui lui tombait doucement dessus. Une soirée banale, en somme, mais elle avait oublié un détail de taille. Cette nuit, n'était pas une nuit comme les autres. Elle était sensée accueillir son colocataire, mais ça lui était complètement sortie de la tête, pensant être seule toute la nuit comme à son habitude.

C'est alors qu'elle sursauta quand elle entendit la porte s'ouvrir, se jetant sur le couteau qui lui avait servi à couper son repas précédemment. Menaçant directement l'homme qui venait d'entrer, il venait juste de la saluer en allemand. C'était là, qu'elle se rendit compte d'une chose: Ce n'était pas n'importe qui, s'il avait la clef, c'était pour une raison très simple. C'était son colocataire. C'était quoi son nom déjà... ? Wolfgang ? Un allemand, c'était bien ça. Elle soupirait alors, reposant son couteau venant l'accueillir, ne semblant pas vraiment gênée par le fait d'être à moitié nue devant cet étranger, commençant dès à présent à lui faire des reproches.

« Bonjour, première chose: Frappe avant d'entrer, deuxième chose: parle anglais, merci. »

L’amabilité d'Elisabeth crevait les yeux ici. Elle avait été sage, évitant de l'insulter dès le premier jour, elle savait se tenir tout de même. Elle s'était alors remise dans le canapé, venant attraper le plaid pour couvrir ses seins nus des yeux de l'homme qui en avait certainement profité pour mater. Elle n'en tiendra pas rigueur, c'était la première fois qu'il voyait sa poitrine, certes, mais ce ne serait probablement pas la dernière. Elle n'était pas vraiment du genre pudique, elle s'en contrefoutait qu'il voit ses seins. Des seins, c'est innocent, ça ne fait pas de mal. Et puis, s'il était gentils avec elle, il pourrait faire autre chose que de simplement la voir à moitié nue, mais là, c'était clairement mal parti pour une relation amicale. Elle venait alors lui montrer du doigt une porte, avant de rajouter.

« C'est ta chambre. Et au fait, moi c'est Elisabeth. »

Voilà, présentations faites. Cette colocation ne pouvait pas mieux commencer, on dirait bien. Elle n'avait même presque pas dédaigner regarder l'homme plus que ça, quand elle avait comprit que c'était bel et bien le colocataire. Elle avait eu une photo de sa tête et avait même fouiné un peu pour trouver des informations croustillantes sur lui. Elle n'avait au final, pas trouvé grand chose d'intéressant, mais elle savait une chose: Ce n'était pas un criminel connu. Si ça en était un, elle n'avait vraiment trouvé aucune trace de son passé, ce qui forgeait le respect. Même elle, qui faisait attention, avait été soupçonné d'avoir tuer ses maris, malgré des alibis en béton vu qu'elle n'était jamais sur les scènes où ils ont ingurgité le poison et ils n'ont trouvé aucun indice la reliant aux meurtres. Juste des putains de soupçon qui ont suffit à la faire s'exiler à Neo-Atlantis et à se retrouver avec un allemand en colocation.
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Accueil agréable au couteau dès que je fais un pas dans mon nouveau chez moi...Inspire. Expire. Inspire. Expire. Ces pensées tournent en boucle dans ma tête, sans ça j'aurais bien volontiers été encore moins agréable que cette femme. J'ai déjà fait un effort en ayant fais attention à ne pas ouvrir la porte en grand et en saluant. Et première réponse que je reçois de cette personne avec qui j'allais en partie vivre pendant un moment me donnait déjà envie de rebrousser chemin (et foutant le feu à l'appart, parce que bon faut bien que je récupère la thune que j'y ai mit). Inspire. Expire...Attends...Mes yeux sont brusquement happés par deux voluptueuses sphères qui ballottant sur le torse de ma coloc'. Elle était seins nus. Mon regard reste coincé sur ça et sans vraiment m'en rendre compte ma bouche se retrousse en signe de dégoût. C'est que les seins, les teuchs et les zeubs, moi ça me saoule. Le sexe c'est barbant et crevant pour pas grand chose. J'ai jamais été excité par ça, en même temps dès ma naissance j'ai vu ma mère se faire tringler par moult et moult inconnus dans la camionnette qui nous servait de foyer donc j'imagine que mon aversion pour le cul vient de là.

Inspire. Expire. Elle lui montra sa chambre et se présenta. Elisabeth. C'est vrai que j'avais même oublié son nom. Comme je l'ai dit j'ai gardé la conversation via mail au minimum et j'ai rien retenu. Je me rend compte que j'aurais peut-être dû creuser un peu plus. Par exemple j'aurais bien aimé savoir à l'avance qu'elle était du genre à se balader à oualp dans l'appartement. Mais bon, vu qu'elle se couvre avec un plaid j'imagine qu'elle n'est pas non plus complètement exhibitionniste. Enfin, on va quand même voir pour poser des règles. Mon taf va déjà pas mal me prendre la tête j'ai pas très envie de me faire agresser par ses boobs me sautant à la tronche dès que je rentre. Après un dernière inspiration pour éviter de gueuler, insulter et balancer tout ce que j'ai sous la main pour calmer la rogne que cette chère Elisabeth m'inspire, je finis par répondre tranquillement en allant en direction de la chambre.

Danke.

Ouais, je suis chez moi aussi, je parle dans la langue que je veux bordel. J'aurais dû pousser le vice plus loin en disant toujours en allemand que j'étais "enchanté" (alors que pas du tout en vrai, mais ça c'est visible) et me présenter, mais bon faut pas non plus abuser. Je sens qu'elle va rapidement faire partie de la liste des gens avec lesquels moins je parle mieux je me porte. J'ouvre la porte de la pièce qui allait me servir de chambre. Vide, normal mes meubles sont censés arrivés plus tard. Je lâche la valise là, pose le sac et fouille dedans. Quelques médocs pour aider la ruine qu'est mon corps à tenir. Là dans l'immédiat j'ai besoin d'un truc pour les maux de tête, en prévention. Je gobe un petit cachet, pousse du pied le sac avant de retourner dans le salon/cuisine.

Je fais comme chez moi hein.

Lâchais-je machinalement en fouillant dans les placards de la cuisine un verre. Ses verres. Je dois avoir un carton de couverts et autres, mais comme je l'ai dit plus tôt, c'est pas encore arrivé. Je suis pas du genre regardant sur le sujet, on va vivre ensemble donc la vaisselle et dans l'absolu tout ce qui a dans les parties communes sont...Bah mise en commun. D'ailleurs je suis bien content qu'elle ait déjà installé un canapé dans le salon, ça m'évitera de dormir par terre cette nuit. Je fouille dans le frigo...Pas grand chose. Erf, tant pis, ce sera un verre d'eau donc.
Une fois ceci fait je m'assoie sur le canapé. Enfin, façon de parler. Je vais pas non plus provoquer sciemment un incident diplomatique en l'obligeant à changer de positon pour m'installer...Pas encore. Du coup j'ai juste une fesse posé sur l'accoudoir, à siroter mon verre tout en regardant ce qu'elle avait mit à la télé. Une série policière lambda...

Scheiße, quitte à se faire chier autant foutre du bon vieux Derrick...Sinon moi c'est Wolfgang.

Je reste un moment contemplatif sur le charabia pseudo professionnel des deux gusses de la télé avant de reprendre, sans détacher mon regard de l'écran.

Tu regardes vraiment ou on peut zapper ?

Si j'étais plus conscient de mon environnement et de mes rapports avec les autres je dirais que j'abuse un peu. Sauf que héhé, ce n'est pas du tout le cas, ce qu'elle laissait tourner devant nous était écrit avec les pieds, je n'aime pas ça, alors en toute logique il fallait zapper. Mais je reste
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Elisabeth continuait de bailler, laissant l'autre homme faire ce qui lui chanter. Elle n'avait plus vraiment envie de regarder la télé, ce n'était vraiment pas passionnant mais elle était las de zapper en même temps. En bref, elle s'endormait à moitié devant une série de télévision nulle, mais son colocataire ne semblait pas vouloir la laisser dormir, continuant à lui parler à commenter même ce qu'il fait. "Je fais comme chez moi". Ferme ta gueule, idiot. Elle aurait voulu bien s'entendre, faire la gentille fille, mais au fond, elle savait que c'était perdu d'avance. Faire semblant quelques heures, c'était faisable, mais au quotidien avec la même personne, encore et encore, elle finirait par l'empoisonner pour ne plus avoir à faire semblant d'être quelqu'un de bien.

Donc, du coup, elle était naturelle avec lui, de son naturel le plus incisif tel une lame de rasoir. Ce naturel qu'elle cache habituellement, gardant au fond d'elle son aversion pour le reste de l'humanité. Il jeta même un regard dans le frigo, ce qui fit sourire Elisabeth en sachant qu'elle n'avait pas encore fait les courses et que par conséquent, il était presque vide. Il avait peut-être faim, mais ce n'était clairement pas le problème de la jeune femme. Puis il était venu s'installer sur l'accoudoir. Elle devrait certainement lui laisser de la place sur le canapé, par pure politesse, mais elle ne le faisait pas immédiatement en tout cas. Puis il vient à commenter d'une manière cynique la série qu'elle regardait, la faisant lâcher un long soupire plaintif, voulant certainement dire : "Fait pas chier."

Cependant, il ne semblait pas forcément comprendre le langage corporel de la femme, puisqu'il continuait de parler, en plus de ponctuer par des mots en allemand. Il s'était aussi présenté mais elle s'était déjà souvenu de son nom, elle en savait bien plus que ce qu'il pouvait penser mais l'inverse était peut-être vrai. Elle savait qu'il n'allait pas la laisser tranquille, c'était presque sûr maintenant. Bon, il fallait faire avec, elle avait voulu un colocataire pour payer moins de loyer, il fallait assumer. Elle le regardait, avant de lui répondre à sa question.

« Non, je ne regarde pas vraiment. Mais vas-y, change de chaîne si tu veux. »

Puis elle se poussa légèrement, venant lui laisser de la place. Pas une énorme place non plus, mais juste de quoi qu'il puisse s'asseoir. Elle foutrait probablement ses pieds sur ses jambes une fois qu'il s'installerait s'il venait à le faire. Aucune gêne, elle finirait certainement par s'endormir ici sauf si le rustre venait à lui demander le canapé. Elle ne savait pas encore les limites qu'elle ne pouvait pas dépasser, parce qu'au fond, elle ne voulait pas non plus le faire fuir puisque ça serait une perte d'argent pour elle. Néanmoins, elle n'avait pas la force ni l'envie de faire des efforts pour qu'ils s'apprécient. Bien entendu, il était possible que leur relation s'améliore au fil du temps, au fur et à mesure qu'ils apprennent à se supporter mutuellement. Détester l'autre, ça peut aussi être une manière de se rapprocher, et Elisabeth fit un grand sourire moqueur à Wolfgang à cette idée.

Elle attrapa la télécommande de la télévision, venant lui tendre avant de rajouter :

« J'te laisse choisir, puisque t'es si fort. »

Et elle se vautra de nouveau dans le canapé, prenant pratiquement toute la place, lui laissant juste de quoi s'installer s'il en avait envie. Ses genoux seront les coussins pour les pieds de la belle. Elle avait tout un tas de pensées farfelues qui lui passait par la tête, toutes étaient des manières d'embêter ce nouveau colocataire sans pour autant qu'il veuille partir en courant. Non, ce ne serait ni amusant, ni rentable.
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Mon regard se déporta de l'écran de télévision à cette Elisabeth et sa main tendue avec la télécommande. Je pris mollement l'objet avant de me gratter la tête avec. C'est qu'elle me filait la migraine ma chère colocataire. Elle semblait adepte des petites piques et des soupirs pour me faire comprendre que je la fais bien chier alors que je ne suis là que depuis...Vingt minutes. Incroyable. Et je vais devoir la supporter pendant un moment. J'eus un léger frisson quand mon esprit formula "qu’heureusement" j'ai du taf. C'est bien la première fois que je suis heureux d'avoir du boulot. Mais de toute évidence ça sera une échappatoire plus que bienvenue si l'ambiance ici est aussi chaleureuse.

Quelqu'un de sensé penserait alors que la chose la plus sage à faire était donc de calmer la situation. Éviter une escalade dans les reproches et la toxicité afin de s'assurer que notre relation soit agréable ou à défaut saine. Sauf que, hé, je suis pas du tout quelqu'un de sensé, sage ou ayant la capacité à supporter les autres. C'est assez marrant que, pour quelqu'un qui chercher toujours à aider les laissés pour compte et autres personnes démunies, j'ai vraiment que très peu d'empathie. Erf, je suis pas un saint donc j'imagine que je peux pas non plus être parfait partout. J'observe encore un moment sa gestuelle, elle se décale, me laisse un peu de place sur le divan avant d'en reprendre, réduisant grandement mon "territoire".

Même ça façon de se reposer m'insupporte. Je suis de ceux qui, une fois qu'ils sont posés, restent inertes. Bordel, si ce bout ce canapé sur lequel j'étais actuellement posé était un minimum confortable je pourrais rester la nuit vissé dessus. Je suis un paresseux, un vrai, dont le corps s'éteint complètement et réduit au maximum ses efforts quand il est en "pause" (ce qui, honnêtement, est beaucoup trop longtemps sur une journée pour que je puisse avoir une hygiène de vie correcte, mais je digresse). Elle c'est de toute évidence l'inverse. Elle ne fais que bouger et gigoter. COMMENT TU PEUX TE RELAXER SI TU TE RETOURNES TOUTES LES CINQ MINUTES SUR CE FOUTU CANAPE.

J'expire longuement. Espérons qu'elle se grouille de vouloir aller pioncer que je puisse moi-même dormir dans le salon. D'ici là, il va falloir rester là, devant la télé, jusqu'à ce qu'Orphée ne fasse son office...Puis l'horreur, et si elle s'endormait là ? Je me vois mal la transporter jusqu'à son lit. Déjà parce que la toucher alors qu'elle a les eins à l'air ça m'enchante guère, ensuite parce que j'ai la flemme (oui, je sais d'avance que je vais pas avoir l'énergie de le faire) et surtout...Bah j'imagine que j'ai même pas la force de le faire. J'veux dire, je suis pas taillé pour faire grand chose d'autre que pioncer. Je suis pas spécialement grand et quasi anorexique, sans compter la maladie qui me rend constamment anémique. Ouais, si elle s'endort là, je suis foutu...Enfin, j'imagine que je pourrais simplement la faire rouler sur le côté pour qu'elle tombe et pionce par terre (si la chute et l'impact ne la réveille pas, ce qui est peu probable).

Je glisse lentement mais sûrement du bord de mon futur lit à la place que sa majesté m'offrait avec tant de bonté. Je restais toutefois prudent de ne pas la toucher directement, le contact humain m'horripile, littéralement. J'étais donc recroquevillé dans mon coin, dans une position bien moins confortable que je ne l'aurais voulu, mais bon, je peux supporter ça le temps qu'elle ne se casse. Je laisse la série se dérouler un moment, juste le temps de comprendre l'affaire qui est somme toute inintéressante, avant de fatalement zapper.

Je zappe très vite, il me suffit que d'une image pour savoir si mon attention va être happer ou non par l'écran. Parfois le son n'a même pas le temps de sortir de l'appareil qu'une autre chaîne est déjà là. Je remonte et redescend la petite liste de programmes de cette soirée avant de me fixer sur un documentaire animalier. Quitte à mettre quelque chose pour passer le temps, autant que cela soit utile. Puis j'espère également qu'elle soit de ceux qui s'ennuie dès que les choses deviennent un poil trop intellectuel. Ça la chassera peut-être.

Je ne dis rien, observant avec un peu d'attention les images défilant devant nous. Le sujet semble être les animaux venimeux, plus particulièrement le poisson-pierre. Belle bête dont le venin contenu dans ses épines entraînent beaucoup de joyeuseté : douleurs intenses, paralysie et nécrose. J'imagine que si quelqu'un veut faire souffrir grandement quelqu'un, il s'amuserait à badigeonner sa lame avec ce poison là. Quoique même une aiguille suffirait en réalité. Je commence à me ronger un ongle tandis que mon esprit s’égare sur une affaire de meurtre imaginaire où pareil poison aurait été utilisé. Marmonnant de temps à autre ce qui me passait par la tête.

Pas l'plus discret...Nein...Dans l'eau à la limite...Pour peu qu'on soit pas trop regardant...L'choc pourrait entraîner une noyade...Quoique la nécrose rendrait visible la plaie...Ingéré? Ja...Peut-être...


Je dois avoir l'air d'un sacré psychopathe à me mordiller la pouce en observant avidement ce documentaire. Mais bon, là je suis un peu trop concentrer sur mon cas d'empoisonnement imaginaire pour vraiment me soucier de l'irritation en forme de jeune femme qui se trouve à mes côtés.
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Ce nouveau colocataire commençait déjà à taper sur le système d'Elisabeth. C'était une véritable plaie, ce type. Enfin, il avait finalement changer de chaîne, à zapper à toute allures sans même prendre le temps de regarder les images. Elle se demandait bien comment il pouvait faire pour savoir que c'était de la merde avec même pas vu ne serait-ce qu'une image. Il cherchait une chaîne en particulier, peut-être... Non, elle ne savait pas ce qu'il voulait mais il avait fini par tomber sur un documentaire sur un poisson venimeux. Le poisson-pierre, sujet vaste dont Elisabeth connaissait qu'une partie le concernant, son venin. Venin qu'elle avait étudié en profondeur et même utilisé sur quelques sujets de tests.

C'était intéressant comme résultat, cependant la nécrose qu'il procurait était une piste facile pour avoir la thèse d'un assassinat avec empoisonnement. Hors, Elisabeth ne voulait pas forcément un tel résultat: Faire souffrir, pourquoi pas, mais laisser des traces, c'était mauvais dans la plupart des cas. Elle préférait ses propres poisons, ceux qui peuvent disparaître du corps de la victime peu de temps après sa mort, histoire de ne laisser aucune chance à ce qui reste des traces du poison dans l'organisme afin de faire passer la mort pour naturel si ingurgité. C'était alors souvent clos en mort "naturelle" et rarement en tant qu'affaires de meurtres, permettant à Elisabeth de s'en sortir sans efforts.

Le colocataire semblait réfléchir justement à l'utilisation de ce venin dans un crime. De quoi alimenter une conversation intéressante avec lui, mais un problème se posait dans le crâne d'Elisabeth: C'était aussi un moyen de penser qu'elle s'y connaissait en tant que poison. De plus, elle pourrait prendre peur de ses propos, pouvant penser qu'il cherchait un moyen de l'empoisonner. Elle était certes résistante à la plupart des poisons, elle n'était pas non plus immunisé à tous les poisons ni même à forte dose, tous les poisons finiraient par avoir sa peau.

Enfin, bref, elle finit par le regarder en souriant, avant de lui répondre, sans même qu'il ne lui ai parlé en réalité.

« Tu veux déjà m'empoisonner ? Oh, tu es si choupinou. »

Et elle se met à rire doucement, venant encore à sciemment le provoquer. Elle le détestait déjà, mais elle commençait à apprécier ce petit jeu, un petit jeu de l'inverse de la séduction en somme. Enfin, techniquement, s'il voulait d'elle pour une partie de jambe en l'air, elle ne serait en théorie pas contre, quoique... Désormais, pour l'emmerder, elle pourrait justement être contre l'idée de coucher avec cet énergumène insignifiant n'étant là que pour alléger le prix du loyer exorbitant.  

Au vu du fait qu'il semblait vouloir rester dans le canapé alors qu'il devait être crevé après le voyage faisait comprendre finalement à Elisabeth qu'il devait n'avoir pas pensé à comment dormir ce soir vu que sa chambre n'était pas meublé. S'il n'avait rien prévu et vu qu'il n'avait pas demandé à Elisabeth au préalable de préparer sa chambre - quand bien même elle l'aurait fait -, elle se demandait bien s'il se forçait à rester ici pour pouvoir dormir sur le canapé. Elle se mit à sourire à cette idée.

« Et du coup, en fait, tu veux le canapé pour dormir ? C'est ça, mon choupinou ? »

Mon choupinou... J'espère que ça t'irrite de m'entendre t'appeler par ce surnom ridicule. Petite merde, va.
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