Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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Akemi Mishima
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Lucyle Ydillya Akemi Mishima
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Attendre en vain n'était pas grave. Attendre tout court rendaient les choses plus intéressantes et Akemi laissait dans son esprit une part importante au vide, aux choses qui n'aboutissaient pas. Fréquenter trop jeune les vieux hommes du vieux monde lui avait appris combien ces derniers pouvaient être présomptueux et cruels quand ils en venaient aux femmes et avait forgé en lui un respect de la femme un peu particulier comme si elles et lui avaient été des compagnons de souffrance. De ces pensées secrètes, il n'en avait jamais rien dit. Son homosexualité ne venait ni d'un rejet, ni d'une crainte mais d'une habitude et la mettre à mal ce soir ne le faisait pas douter de ses goûts - ou pas encore. Il avait attendu sagement et sans se faire de plan sur la comète cette femme qui ne viendrait peut-être pas. Ils se reverraient de toute façon, alors un refus ne serait pas un bleu à l'ego trop douloureux. Une cigarette - ou peut-être deux ou trois ? - plus tard, Luce était là. Akemi lui offrit un sourire en écho au sien et écrasa son mégot dans son cendrier de poche avant de lui désigner une voiture noire garée non loin. Cette dernière n'avait rien de tapageur et était plutôt commune : il est important de demeurer discret car l'ostentation était un vice chez les Yakuza, même si ce vie était un petit plaisir pour le jeune homme. Ce dernier ne répondit pas immédiatement à son invitée, lui ouvrant galamment la porte arrière pour prendre place à ses côtés avant de demander à son chauffeur - c'était le tour de Ryuuji ce soir - de prendre la route.

"A Kabukichô, chez moi", il ajouta dans le même souffle, "si cela vous convient, bien sûr. C'est un endroit très calme. Je vous fera reconduire dès que vous le désirerez. Les règles de passage sont très strictes comme vous le savez peut-être mais je me porte garant de votre séjour aussi n'ayez aucune inquiétude."

Entrer et sortir de kabukichô était compliqué pour tous ceux qui n'ne était pas natif mais les propos d'Akemi attestèrent qu'il était quelqu'un de suffisamment important pour parvenir à négocier une entrée et une sortie sans difficulté. Par habitude, le jeune homme ne parla pas durant le voyage qui ne fut pas le plus long du monde en définitive, préférant s’abîmer dans la contemplation d'une Decay nocturne où les rues lui semblaient finalement un peu toutes les mêmes. Il avait hâte de retrouver la tranquillité de sa Kabukichô natale, avec ses trottoirs propres et ses avenues passantes. A l'entrée du quartier, la voiture fut contrôlée par quelques Yakuza mais l'arrêt fut rapide : on reconnut rapidement le Shatei-Gashira qui se porta garant de la visite de la jeune femme dans l'enceinte du quartier japonais.

"Excusez-nous, ces contrôles sont importants pour maintenir notre équilibre. J'entend bien qu'ils pourraient être anxiogènes, mais nous sommes prudents et organisés", se justifia le Yakuza alors que la voiture se remit en route.

Les valeurs qu'ils venaient d'évoquer se virent immédiatement une fois qu'ils entrèrent dans Kabukichô qui bien qu'il fut un quartier animés, aux trottoirs éclaboussés des lumières criardes des néons multicolores, avait également une étrange harmonie : propre, presque calme, sécurisé par les Yakuza comme une véritable milice. Là où l'ordre policier avait abandonné sa mission, les yakuza faisait le travail demandé. Ils passèrent les jardins japonais pour arriver dans un tout petit coin beaucoup plus tranquille que le reste, un quartier résidentiel où à cette heure la rue était complètement déserte. Pour Akemi, c'était une des plus belles rues de Decay, et une des plus sûres ; S’y succédait sur environ cinq cents mètres de grands pins courbés par le poids des années et des anciennes bâtisses japonaises traditionnelles. La voiture se stoppa devant une petite résidence traditionnelle avec de petits jardins traditionnels qui font le tour des deux pièces principales. Si l'endroit respirait un certain standing, il n'était pas vraiment imposant et se cachait derrière des maisons bien plus impressionnantes. Sortant en premier et remerciant son chauffeur, Akemi ouvrit la porte à Luce pour la conduire dans la cour principale et la mener jusque dans la maison, lui demandant poliment de se déchausser une fois sur le sol de tatami. La maison était un peu à l'image de son propriétaire : traditionnelle, calme mais bien plus modeste qu'on ne pourrait le penser de prime abord. Il ne lui proposa pas de visite - c'aurait été prétentieux - ni ne se vanta de l'endroit. En parfait hôte, il ne fit que lui demander :

"Désirez-vous boire quelque chose ?", il ajouta, en souriant tout en lissant le col de son kimono, "quelque chose vous ferai plaisir ? Nous avons le temps... à moins que vous ne désireriez pas attendre. Je suis votre serviteur, ce soir."

Il n'était pas du genre à sauter sur les gens comme un forcené, encore moins sur une femme puisqu'il avait pour elle un respect silencieux, mais pas que : si Akemi était un homme de beau verbe et de belle gueule, il se sentait un peu plus maladroit sur l'idée de comprendre les envies et les désirs d'une femme, puisque peu habitué à ces derniers. Le jeune homme demeura courtois comme toujours, dissimulant avec brio une sorte d'impatience pleine de curiosité pour sa belle invitée. Il ferait cependant selon les règles de cette dernière, car c'était ainsi qu'il appréciait les choses : avec le plus parfait des conscentements.
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    Le petit jeu de Lucyle ne semblait pas avoir dérangé Akemi. Elle s’était faite désirée, et il avait joué le jeu. C’était comme si c’était devenu une habitude entre ces deux personnages. Elle était ravie, heureuse même ! Non seulement elle allait à Kabukichô, mais en plus elle allait avoir l’honneur de passer la nuit dans une demeure traditionnellement japonaise. Kabukichô était l’une des seules parties dans Decay qu’elle n’avait pas pu visiter, les règles étant très strictes en plus de ne pas vouloir se frotter aux Yakuzas qui maintenaient la « paix » du quartier. Elle était toute excitée à l’idée d'entrer dans la demeure d’Akemi. Elle était rentrée dans la voiture sans faire chichi, remerciant d’un hochement de la tête la galanterie dont faisait preuve le yakuza. Le trajet s’était déroulé en silence, Luce aurait aimé continuer à parler de tatouages et d’art avec le jeune homme mais ce n’était pas bien grave. Elle s’était contentée de regarder le paysage de Decay défiler sous ses yeux. Elle avait accepté les conditions du japonais, ce n’était pas ce qui allait l’empêcher de passer un bon moment.

Elle avait toujours son petit sourire collé aux lèvres. Croisant les jambes, faisant balancer celle qui se trouvait au-dessus de l’autre tout en s’imaginant le décor de sa maison. Une chose était sûre, la décoration était sûrement loin de ressembler à l’appartement de Lucyle. La jeune femme avait peint sur ses murs des notes de musiques, une guitare, une batterie, signe que la musique envahissait souvent son esprit chez elle. Ses murs étaient embellis par la présence de fleur sous forme de dessins, des roses, des lys, des fleurs de cerisiers même ! Tout était noir, blanc, gris et rouge, les meubles ne firent pas exception à la règle. Certains ont même étaient customisé pour plaire à Luce, il fallait qu’elle s’y sente bien après tout. Son appartement était à son image, il était rock.

« Je ne vais pas vous cacher que j’ai hâte de voir à quoi ressemble l’endroit où vous habitez ! Je me suis permise de prendre mon petit carnet pour faire des croquis si jamais j’en ai le temps. » Fit-elle avec un brin d’excitation dans la voix. Bien sûr, elle ne comptait pas laisser Akemi et l’abandonner à son sort alors qu’ils ont convenus une soirée de plus agréable.

Une fois le contrôle terminé, Lucyle semblait émerveillée par le décor. Il n’avait rien à voir avec le reste de Decay. Les rues étaient propres, dénudés de toutes saletés humaines. Les lumières étaient en accord avec l’ambiance Nipponne qu'offrait le quartier, comme s’ils avaient traversé un portail qui les menait directement au Japon. Ça tombe bien, Lucyle rêvaient d’y aller pour y découvrir cette culture totalement différente de celle qu’elle connaissait. Elle avait souri à la petite justification d’Akemi, faisant un nouvel hochement de la tête, comprenant totalement les mesures de sécurité. Tant qu’ils ne lui prenaient pas son carnet et son chapeau, Lucyle était d’accord pour qu’ils entament leur procédure sans se soucier de là où ils pourraient toucher ou fouiller.

« Vous inquiétez pas, si je devais entretenir un endroit comme Kabukichô , j’aurai fait la même chose. Peut-être même en plus sévère ! » C’était de l’ironie bien sûr, il faudrait déjà que Lucyle réussisse à se surveiller elle-même pour éviter toute connerie capable la mettre dans de beaux draps.

Si Lucyle avait des contacts un peu partout dans Decay, Kabukichô était le seul endroit où la jeune femme ne connaissait personne. Enfin… C’était avant qu’elle ne rencontre Akemi, et elle avait le sentiment que c’était le début d’une belle amitié. La voiture s’était arrêtée, et Lucyle n’en était que plus éblouie par le décor. Et cela pouvait se voir facilement sur son visage. Ses yeux étaient remplis d’étoiles, elle admirait la beauté de la culture japonaise qui embellissait les lieux, c'était simple mais très joli, cet endroit avait son petit charme. La tatoueuse sortit de la voiture, remerciant encore une fois Akemi tout en le gratifiant d’un beau sourire.

« Wow ! Je n’avais jamais vu une résidence pareille ! Surtout aussi traditionnelle ! J’imagine que la déco doit être toute aussi belle ! Tout ceci me si… Épuré ! C'est clair que ça change du reste de Decay.» Elle avait joint ses deux mains devant elle, presque comme la gestuelle d’une prière, sauf qu’elle contemplait les lieux.

Elle avait suivi son ami à travers la cour, la menant jusqu’à l’intérieur de la maison. Luce s’était déchaussée comme l’avait demandé le yakuza. Elle avait enlevé ses bottines à talon, ainsi que des chaussettes qu’elle avait mis à l’intérieur, révélant des pieds parfaitement manucurés en noirs, avec un tatouage d'une espèce de fleur sur chacun. Un lys sur le gauche, et une rose sur le droit. Elle réfléchissait ensuite à la demande d’Akemi, aillant une petite idée en tête.  

« Eh bien… Je voudrais bien boire un peu de thé vert s’il vous plait ! Enfin, si vous en avez. C’est mon petit rituel du soir, et je suis curieuse de savoir s'il est différent ou non de celui que j'ai l’habitude de boire ! » Elle s’était ensuite rapprochée de lui, posant de nouveau son bras doucement sur l’épaule de son hôte. « Ensuite, peut-être pourrions-nous continuer notre petite discussion dans un endroit plus intime ? Nous avons toute la nuit après tout. » Elle lui avait lancé un petit sourire coquin, mais à la fois taquin. Il y avait une part de vérité, elle ne voulait pas que les choses se déroulent trop vite, il fallait qu’elle profite de chaque instant passé en la compagnie d’Akemi ainsi que dans ces lieux.

Alors qu’elle regardait ses iris, son regard avait dérivé vers son kimono, une petite idée en tête. Ce sera peut-être aussi le moment où elle allait réaliser un de ses rêves ?

« D’ailleurs, j’ai un autre service à vous demander ! » Elle s’était décollée de lui, plaçant ses mains dans son dos, prenant une voix douce et innocente, comme un enfant qui souhaite demander quelque chose à ses parents. « Est-ce que… Je pourrai essayer un kimono ? Je veux dire… Un vrai ! Mais sans toutes les couches de vêtements que j’ai pu voir lorsque vous vous êtes déshabillé au salon ! Je rêve d’en porter un vrai, de pouvoir voir comment ils sont faits, les coutures, tout ça ! Pour que je puisse m’en faire un moi-même chez moi. »
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Akemi Mishima
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Akemi s'était contenté de sourire face à l’enthousiasme de Luce, afin de ne pas tomber dans la prétention qui était selon lui le pire travers à avoir en face des autres. Lui-même était un homme plutôt pompeux et façonnier, qui vantait souvent les réalisations mais il connaissait la nuance entre le léger et le vulgaire. Se gonfler de ses possessions était une faute de goût ; il hocha positivement du chef lorsque la jeune femme parla de son carnet, ravi qu'elle le prenne avec elle car l'inspiration pouvait la saisir n'importe où. C'était le leitmotiv des vrais artistes. Il demeura silencieux dans la voiture, veillant à ce que l'excitation de Luce ne devienne pas contaminante car il désirait garder la tête froide et continuer à donner une bonne image de lui-même : policée, contrôlée, calme et attentive.Quant aux contrôles, le travesti n'eut pas grand'chose à en dire non plus, préférant demeurer silencieux et laisser son invitée s'émerveiller du décor plutôt que de tomber dans des détails triviaux. Plus sévère ? Il eut un sourire amusé : les contrôles de Kabukichô était un mal nécessaire, mais ils nuisaient parfois aux affaires. Il s'était fait parangon de l'idée de s'ouvrir un peu. Ils sortirent de la voiture et Akemi tint la porte à Luce par habitude, attrapant son joli sourire au vol en guise de remerciement puis lui laissant le temps de regarder ce qu'elle voulait, d'admirer, de croquer au besoin. Lui, il n'était qu'une figure silencieuse, bien plus qu'au salon de tatouages. Un élément un peu effacé du décor, comme une jolie plante, un beau marbre. Quelque chose de beau et de décoratif.

"C'est une belle demeure, en effet. Elle me vient de mon père. L'intérieur est simple et lumineux, vous verrez. ", dit-il, dissimulant mal son orgueil naturel, "j'y ai chassé tout le superflu pour ne garder que le minimalisme de ce qui fait la beauté japonaise. Le mobilier d'assise vous sera peut-être un peu perturbant, mais rassurez-vous je veillerai à votre confort."

Il ponctua sa phrase d'un sourire en la menant à travers le jardin traditionnel aux graviers bien ratissés pour entrer par la terrasse ouverte et non par la porte d'entrée, suivant une habitude étrange. Bien sûr que cela changeait du reste de Decay : c'était propre. L’ego d'Akemi se gonfla à nouveau, fier de ne pas vivre dans cette affreuse crasse dans laquelle certains survivaient sans parvenir à réellement vivre. L'héritage familial couplé à son sens des affaires en ayant obtenus les trois quarts des pachinko centers du quartier avaient rendu le jeune homme plutôt fortuné mais il savait que cette juste fortune pouvait aussi bien lui filer entre les doigts. Il demeurait prudent et loin d'être tapageur comme le prouvait cette belle résidence pourtant de petite taille, sans décoration superflue. De déchaussant à l'entrée, il remercia Luce d'en avoir fait de même et s’attarda un temps invariablement long sur les jolies fleurs qui ornaient ses pieds nus, Un lys sur le gauche, et une rose sur le droit.

"Lys, roi des fleurs, et sa reine la rose ?", demanda-il, curieux mais toujours aussi courtois, "cela a-t-il une signification particulière pour vous, au delà du langage des fleurs ?"

Il observa la finesse des tatouages sans se gêner, se penchant un peu sur les pieds de la jeune femme sans pour autant se ployer outre mesure ; Akemi était grand pour un japonais, et son corps avait cette étrange lenteur qui le caractérisait. Mais il était d'un naturel curieux, et aimait bien les petits détails. "Ça fait mal, à cet endroit" ; ce n'était pas une question, mais une affirmation et son ton était particulièrement assuré malgré le fait qu'il n'avait de tatouages que sur la partie supérieure de son corps. Il releva finalement la tête quand la tatoueuse reprit la parole, et hocha positivement du chef.

"J'ai quelques thés verts, de souvenir....", il frappa dans ses mains pour appeler quelqu'un qui ne vint pas immédiatement, "j'ai du Sencha et du Genmaïcha. Si j'avais su que j'aurai de la compagnie ce soir, j'aurai commandé du matcha pour vous faire une démonstration de cérémonie du thé. La prochaine fois, si vous êtes curieuse. Ha, Kiku-san. Konbanwa."

Une très vieille femme, visiblement la femme de maison, les salua un peu à la hâte. Elle l'avait pas l'air commode et regarda Luce de haut en bas avant qu'Akemi ne commence à lui parler en japonais. Elle se contenta de hocher de la tête avant de tourner les talons et de repartir dans le fond de la résidence, visiblement à la cuisine. Tirant sur le col de son kimono, Akemi prit un pair un peu penaud et se justifia.

"C'est ma femme de chambre, elle a du mal avec les non-japonais et ne sait pas parler anglais", il eut un sourire plus tendre, "c'était ma nounou quand j'étais petit. Excusez-la, "

Il avait à nouveau sourit en sentant la main de son invitée se poser sur son épaule, fermant un instant les yeux pour apprécier le contact même s'il se doutait qu'il n'était pas offert à dessein. Aller dans un endroit plus intime lui allait très bien, même encore une fois il ne savait pas si elle accepterait d'aller plus loin. Après tout Luce ne lui devait-elle pas de sexe parce qu'il l'avait ramené chez elle ; c'était la base de la courtoisie pour lui. Faire quelques plaisanteries grivoises par contre n'avait jamais tué personne et il ne se gêna pas :

"Nous avons toute la nuit en effet et j'aime prendre mon temps. J'ai beaucoup de choses à découvrir de vous et je ne voudrais pas gâcher votre présence chez moi en vous sautant dessus comme un malpropre.", il ajouta, dans un éclat de rire, "d'autant plus que je suis plutôt inexpérimenté avec le beau sexe ! Je ferais de mon mieux, cependant", Akemi conclut d'un clin d’œil taquin, "vous m’apprenez, chère amie. Je serais bon élève avec une si passionnante et belle enseignante."

Tandis qu'il la mena dans une nouvelle pièce, sobrement décorée et de taille tout à fait raisonnable malgré l'exotisme des lieux, le japonais lui proposa une place autour d'une table basse. Il partit ouvrir la terrasse pour profiter de l'air frais de la nuit et du champ des grillons - il y en avait, dans ce quartier - et lui présenta les drôles de chaises rembourrées sans pieds où lui-même prit place en seiza. Il avait fait commandé ces sièges afin d'éviter à ses invités non-japonais l'inconfort du sol ; on s'y asseyait comme on voulait, finalement. Pour le reste, il n'y avait rien. Et surtout rien qui signifiait qu'il s'agissait de l'endroit le plus intime de la maison. S'il avait remarqué ses œillades sur son kimono, il ne répondit pas tout de suite à l'attention.

"C'est ma chambre. Nous y seront tranquilles en toute intimité. Le thé ne tardera pas, j'ai demandé un sencha yakushima. J'espère que cela sera à votre gout. Bien sûr, demandez donc !", lui dit-il finalement avant de faire une pause, fixant la jeune femme, "Oh...", il se fendit d'un nouveau sourire, yeux fermés, découvrant ses dents parfaitement blanches, "Bien évidemment, vous pouvez ! Nous ferons fit de l'étiquette du port du kimono pour une fois."

Lui qui s'était montré si silencieux dans la voiture redevint le jeune homme passionné mais mesuré qu'il avait été dans le salon de tatouage, se relevant lentement pour faire signe à Luce de la suivre dans un petit dressing attenant à la chambre. Il tira une prote coulissante et dévoila une collection de vêtements traditionnels - des kimono féminins pour la plupart, mais il y avait également des yukata et des kimono masculin. La plupart étaient fait de soie ou de satin, de tissus lourds, riches et brodés à la main. Le travesti laissa son invitée regarder tout à loisir en demeurant derrière elle, les mains croisées dans le dos. Beaucoup de pièces contenaient des grues et des carpes, des chrysanthèmes et ces cerisiers, et plus de la moitié étaient noir, blanc ou bleu.

"Choisissez celui qui vous plait", lui dit-il gentiment, "Je suis curieux de vois voir en essayer un et si je puis me permettre...", il pointa quelques kimono du doigt, "essayez les furisode, les kimono à manches longues. Ils ont un tombé très esthétique d'après moi, plus que ceux à manches standards."

Le travesti n'avait jamais vraiment pu parler vêtement avec qui que ce soi, encore moins avec une femme. Sa "manie" repoussait les membres de sa famille qui voyait en lui une folle qui collectionnait les vêtements de femme sans chercher à le comprendre. Ses hommes quant à eux n'avaient nullement ce genre de passion. Il était un homme très seul, en réalité, qui n'avait jamais rein partagé avec une autre personne. Sa manière de suivre attentivement son invitée le prouvait. Parler chiffon - vulgairement dit - l’enthousiasmait incroyablement et il se maîtrisa fort bien pour ne pas avoir l'air d'un gamin qui pouvait enfin partager sa passion. Pourtant, il ne pu s’empêcher d'ajouter, petit paon tout présomptueux :

"Ma mère est une ancienne Geisha et certains de ces kimono lui ont appartenu quand elle officiait encore", il rit un peu bêtement, "j'ai toujours voulu lui ressembler... quand j'étais petit, je me cachais pour me maquiller comme elle. Je n'ai jamais pu atteindre sa qualité, même pas aujourd'hui !"

Et c'était bien vrai, malgré le fait qu'il avait appris à fort bien mettre en valeurs ses traits féminins. Il n'arriverait jamais au niveau de cette mère qui n'acceptait pas ses choix et ses passions, mais se garda bien de commencer à parler plus avant de sa vie à une personne nouvellement rencontrée. De plus, il ne voulait pas perdre le nord. Comme à chaque foi qu'il était un peu contrarié par ses propres pensées, Akemi lissa le col de son kimono en silence avant de reprendre les rênes de la conversation.

"Trouvez-vous votre bonheur ?", recadra Akemi en entendant la femme de chambre déposer le thé dans la chambre à côté, tournant un instant la tête, "Dites... pourrais-je voir vos tatouages également ? Plus tard dans la soirée, quand vous voudrez. Je suis juste curieux...", il rit de bon cœur, "et je me demande à quelle point vous êtes jolie, je ne vais pas vous mentir", il se risqua alors, la voix plus rauque, "me montreriez-vous vos mains ? C'est une requête un peu étrange, je le conçois, mais je vous expliquerais."
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Elle s’apprêtait à le suivre, à découvrir cette facette de Kabukichô qu’elle ne connaissait pas. Elle était toujours aussi excitée et détaillait chaque petit détail de la demeure. Il était clair qu’elle avait atterri dans un tout autre univers que celui qu’elle avait l’habitude de côtoyer. Ici, c’était comme si elle venait de traverser un portail qui l’avait mené en dehors de l’île. Elle avait souri à la remarque de ce cher Akemi. Si Lucyle aimait parler de tatouages, parler de ceux qu'elle avait sur le corps lui plaisait encore plus.

« Oh, oui en effet ! Un Lys noir et la rose de la passion. » Elle en profitait pour relever légèrement le pied du lys. « Voyez, le lys est symbole de pureté, d’innocence. Or, le mien est noir, et donc sa signification est tout l’inverse de ce que je viens de dire. Je suis loin d’être pure et innocente ! Si vous voyez ce que je veux dire, les tatouages parlent pour moi. » Elle lui avait lancé un énième petit clin d’œil taquin avant de reprendre sur la rose. « Quant à la rose… Symbole de passion, d’amour mais aussi d’élégance, de féminité ! Je l’ai donc choisi pour me représenter dans ma façon d’être, et également pour signifier ma passion du tatouage. Mais ouais, cette zone est assez sensible. Je me souviens que j’en avais pas mal souffert quand je les ai faits. La peau est direction en contact avec l’os. »

Elle en s’en souvenait comme si c’était hier, ils étaient dans les premiers tatouages qu’elle s’était faite. Mais avec le temps, elle avait fini par ne ressentir que de simple picotements. Mais lorsque le Yakuza parlait de thé, elle était rapidement revenue sur Terre. Enfin, sur Decay. Elle était ravie d’entendre toutes les sortes qu’il pouvait disposer. Le thé était son petit remontant du soir avant d’enchaîner son service nocturne. Après tout, il fallait bien occuper ses nuits quand on est une insomniaque comme elle ! Combien de temps n’avait-elle pas dormi d’ailleurs ? Des jours ? Si on ne compte pas les siestes d’une ou deux heures, voilà presque deux semaines qu’elle enchaîne les nuits de trois heures ou quatre lorsqu’elle était débordée. Mais à quoi ça sert de dormir quand le sommeil ne vient jamais ? Sa maladie provoquait chez elle une hyperactivité qui l’empêchait de se reposer comme tout le monde. Une petite sieste par-ci, une autre par-là… Un sommeil très irrégulier.

« C’est comme vous le sentez ! Je pense que vous vous y connaissez bien mieux que moi en la matière, donc je vous laisse choisir le thé qu’il vous plaira ! » Fit-elle, toujours avec son petit sourire avant que la femme de chambre n’arrive. Par politesse, elle s’était inclinée en se penchant simplement vers l’avant, comme pour imiter la tradition japonaise. Mais peut-être qu'elle venait de se moquer de la coutume sans s'en rendre compte ? Ce qui expliquerait le regard de la dame sur elle. Bien sûr, elle se doutait bien qu’elle n’allait pas être acceptée du jour au lendemain, surtout quand une étrangère comme elle se pointe dans une demeure comme celle-ci. « Ce n’est pas bien grave ! Prenons le temps qu’il faut pour passer une excellente soirée ! » En soit, tant qu’elle ne gâcherait pas la soirée de la tatoueuse, elle n’avait aucun inconvénient de se faire juger par les autres. Avec le temps, elle avait appris à ignorer ce genre de regard. Elle venait tout de même de claquer ses mains l’une contre l’autre, son sourire qui s’élargit encore plus. « Oh vraiment ?! Je ne suis pas vraiment une experte, mais disons que je sais certaines choses ! N’aillez surtout par honte avec moi, et n’hésitez pas si jamais quelque chose vous tracasse, ou alors si vous voulez tenter quoi que ce soit ! Après tout, c’est un honneur pour moi d’avoir un élève comme vous ! » C’est même une chance, que cette facette d’Akemi lui soit réservée pour une soirée.

Et pendant qu’elle admirait l’intérieur de la pièce, sobre et propre, simple mais très joli, elle profitait de la tranquillité des lieux. Elle écoutait d’une oreille les propos du Yakuza, et posa son sac dans un coin de la pièce. Il valait mieux éviter que ce sac fasse tâche dans le décor ! Le cuir noir en vinyle faisait plus rock que traditionnel. Même si elle ne pouvait cacher son excitation, elle s’était imaginée un lieu comme celui-ci pour vivre ou simplement y passer des vacances. Après tout, son travail lui permettait parfois de faire des folies. Etant l’une des meilleures du salon, son salaire lui rapportait tout de même une jolie somme. Mais pour le moment, cet argent était réservé pour qu’elle puisse s’acheter de nouveaux instruments. La musique était sa deuxième passion, et le fait d’être touche-à-tout aidait grandement. L’italienne s’était retournée d’un coup vers le japonais, qui lui accordait l’autorisation de pouvoir porter un vrai kimono. Un gros sourire enfantin était collé sur son visage.

« Vraiment ?! Mais c’est génial ! Oh je vous remercierai mille fois ! Je serai prête à vous sauter dessus, mais pas de suite ! » Et elle le suivait, presque en sautillant comme une petite gazelle, découvrant le dressing rempli de superbe tissu, aussi beaux les uns que les autres. Des étoiles étaient apparues à la place de ses pupilles. La blonde regardait les kimonos pendant qu’elle écoutait Akemi, elle les touchait, puis se dirigeait vers les furisode. Il fallait qu’elle en choisisse un qui pourrait lui aller à la perfection, qui irait avec son allure. Noir. Evidemment. C’était la couleur qui lui allait le mieux, et qui contrastait parfaitement avec sa peau claire et ses cheveux blancs. Elle l’avait repéré. Il était parfait ! « Je vais vous prendre celui-là ! Mais sans toutes les couches de vêtements en dessous, c’est possible ? Oh, et je peux comprendre cet engouement pour votre mère, avoir quelqu’un à admirer… Personnellement je n’ai pas connu mes parents, enfin… Juste ma mère, mais ce sont de vieille histoire tout ça. » Elle marquait une pause, comme pour essayer de ne pas se souvenir de cette affreuse femme qu’elle ne considérait même plus comme sa génitrice. « Et pour répondre à votre, question… Bien sûr que je vous montrerai mes tatouages, c'est la moindre des choses ! Bon, ils ne sont pas aussi beaux que les vôtres, mais il y a tout de même une certaine harmonie occidentale ou même Américaine ! Je serai honorée d’avoir votre avis, et me dire ce que vous en pensez ! »

Puis elle finit par tendre ses petites mains délicates et blanches. Elles étaient manucurées de la même façon que ses pieds, avec un joli vernis noir et des ongles en amande. Contrairement à ses pieds, elle n’avait pas de tatouage sur ses mains, uniquement sur ses poignets.
I'm a bitch and a boss, I'ma shine like gloss
Akemi Mishima
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Lucyle Ydillya Akemi Mishima
Kabukichô - Résidence Mishima


A l'écouter, Akemi se rendait compte qu'il ne recevait presque jamais personne chez lui, et qu'il discutait finalement assez peu avec des gens croisés au hasard de ses réalisations. Il n'était ni un homme de hasard, ni de connivence et s'il se montrait bavard c'était plus une façon d'offrir de lui une image plutôt que sa réalité, se faire passer pour superficiel, vaniteux, un peu voyeur. L'homme-piège, sans sincérité, au style plus qu'à la substance. Miroir des envies des autres, toujours à chercher à se faire bien voir. L'homme de tous les hommes, qui craignait de ne pas savoir parler aux femmes. Ses yeux clairs se posèrent sur les pieds de la jeune femme pour détailler les délicats tatouages qui les ornaient et découvrir un peu de Luce dans ces jolies arabesques fleuries qui disaient mieux la personnalité de cette dernière qu'un long discours. Un peu comme les siens, au final... les tatouages, le plus souvent, étaient nos vies gravés sur nos peaux. Il plissa les yeux, amusé, quand elle parla du lys noir et de tout ce qu'il représentait. Pas de pureté, pas d'innocence.

"Oh, je vois... très bien", répondit le Yakuza en se fendant d'un sourire énigmatique face au sourire taquin, "... des mots à fleurs de peau", il posa la main sur son cœur, "nos corps sont des journaux, où chaque tatouage signifie quelque chose, un moment précis de votre vie où vous décidez de vous marquer. La marque, comme le souvenir de la douleur, demeure à jamais."

Le jeune homme se tut, appréciant les symboles sur la peau de Luce où se côtoyaient élégance et féminité, passion, amour, débauche, rouerie, incorrection, impudicité peut-être : un mélange capiteux - tubéreuse criminelle - qu'il appréciait confusément. Son visage garda un beau sourire un peu distant, difficile à interpréter tandis que sa femme de chambre vint s'occuper du thé. Il se pencha vers la vieille dame peu amène et lui désigna la boîte de Genmaïcha sans faire plus de salamalecs comme Luce lui laissa le choix du thé. Akemi apprécia l'effort de la jeune femme pour saluer Kiku, même si cette dernière prit rapidement ses jambes à son cou face à la Gaijin. Respecter les coutumes n'était pas obligatoire, mais il était charmé qu'elle fasse cet effort pour lui, ou pour le cadre. Ce n'était pas grave, en effet, comme elle le disait. Il la remercia d'un hochement de tête à la fois entendu et très humble, l'air touché sans vraiment vouloir le montrer. La simplicité et la franchise de Luce auraient pu choquer ou contrarier les autres, mais Akemi était quelqu'un de détaché et de plutôt philosophe ; il ne s'en amusait pas, mais appréciait tout simplement cette fraîcheur nouvelle. Dans le fond, tout cela avait un aspect rassurant et son sourire s'élargit quand Luce alla jusqu'à le rasséréner sur un sujet que d'autres auraient pu trouver grossier. Peu apprécient d'assumer leur inexpérience, ou même de l'évoquer ; mais Akemi était plus humble qu'il n'en donnait l'air. S'il aimait la gloire, il ne redoutait pas la honte ; elle l’avait forgée.

"Je m'en remet à vous, Luce-san", chantonnat--il poliment en se tapotant sur la joue de l'index dans un geste très maniéré, la phrase sonnant comme une formule de politesse toute japonaise, un peu codifié malgré sa sincérité, "je n’ai jamais honte de ne pas savoir, parce que j'aime apprendre."

Akemi était un homme difficile à désarçonner, qui ne craignait pas le ridicule et ne souffrait jamais de quelconques bleus à la virilité. Il savait qu'il ne savait rien mais qu'il apprécierait chaque instant partagé avec la jeune femme, sans chercher à tout magnifier, à tout contrôler. Cette soirée étrange, à se parler, s'aider, se découvrir, s'amuser et de chercher entre les kimonos de soies précieuses avait un goût de petite éternité, de souvenir précieux à garder toute sa vie en mémoire. Le jeune home ferma les yeux et rougit sincèrement lorsque son invitée lui dit qu'il était un élève particulier. Détaillant silencieusement Luce tandis qu'elle déposa son sac à dos Akemi la suivit entre les kimonos, appréciant sa joie simple et vraie, souriant à ses phrases pétillantes, ses étoiles dans les yeux. Ce sourire enfantine st si loin des visages marmoréens et monolithiques de ses proches, et l'étonne, et le rend curieux.

"Vous ne me devez rien", affirma le Yakuza avec un gentil sourire, ses mains croisées derrière le dos, "je suis bien assez heureux de pouvoir parler chiffon avec quelqu'un."

Parce qu'il était un homme très seul, en définitive, mais refusait de l'accepter ou de le montrer. Il la suivit entre les furisode à longues manches, ne s'étonnant pas de son choix car il savait qu'elle avait bon goût et le sens de l'harmonie. Qu'elle touche ne le gêne pas : il faut ressentir pour choisir, car les kimono ne sont pas que visuels : ils sont également matières, couleurs, impressions. Il faut savoir voir avec ses mains aussi. Sans les couches de vêtements ? Il hoche la tête, comme un peu perdu dans ses pensées. Elle parle, Luce, elle se confit même un peu et il écoute religieusement. Des détails de vie, ça et là. Des parents inconnus, une vieille histoire qu'on préfère taire ; elle a sa pudeur et il la respecte, parce qu'elle lui livre sans le savoir beaucoup plus qu'on ne lui avait jamais livré. Lui, il ne disait jamais rien. Il écoutait, et réfléchissait. Ce soir était un peu particulier et il apprécia d'entendre la jeune femme lui livrer un peu d'elle-même.

"Ne dépréciez pas vos œuvres. Chaque tatouage à sa beauté, il n'est pas question de classement", il tourna un peu autour de la jeune femme, se faisant plus proche mais toujours aussi retenu, "je vous donnerai mon avis quand je vous aurais assez explorée pour vous livrer un commentaire intéressant."

Akemi eut un sourire malicieux et un peu provocateur, s'approchant de la jeune femme pour saisir doucement ses petites mains pâles dans les siennes ; douce félicité pour un fétichiste des mains. Elles avaient des mains magnifiques et son regard s'attarda dessus avec une admiration sans borne. Touchant d'abord du regard, ses yeux parcoururent la laque noire de ses ongles parfaitement manucurés.

"Oh, comme vos mains sont magnifiques ! Si petites et si pâles !", s'extasia le Yakuza en se penchant sur ces merveilles de la nature qui éveillèrent en lui un sentiment moins poli que d'accoutumée, "vos doigts ont l'air si souples ! Ha, comme vous êtes jolie, Luce-san... vous semblez en prendre grand soin, et... ça me... plait beaucoup."

Le visage d'Akemi vira soudain au rouge sous la poudre de riz, clairement séduit par les petites mains de son invitée, les massant entre ses longs doigts maigres, pâles araignées déjà toute affairées à la caresse polie mais franche. Son visage s'était orné d'un sourire moins maîtrise, trahissant un élan coupable pour cette partie du corps féminin comme masculin, bien moins maître de lui qu'auparavant tandis qu'une lueur de désir apparut sans l'ombre d'un doute dans ses grands yeux clairs...
Lyxiae
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