Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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Ces instants précieux pourraient-ils s'évanouir à tout moment ? Une paix délicate, fragile. C'est ce qui renforce la beauté de l'instant, ce caractère éphémère car à peine la beauté évoquée qu'elle s'enfuit déjà. A voir les réactions touchantes de Ryuji qui n'avait pensé qu'à son estomac - mais Usui ne lui en tiendrait pas rigueur : il n'aurait pu finir de toute façon - et les réprimandes d'Akemi, ces deux-là partageaient une complicité magnifique. Un instant, le brasseur s'attarda encore en marge de la joyeuse assemblée, spectateur de son propre corps en sursit, avec l'impression étrange que pour la première fois, il n'était pas simplement question des autres. Qu'il avait sa place dans l'action, simplement avec eux. Il avait si longtemps été celui qui admire de loin l'existence des autres et taisant la sienne. Et le voilà, au milieu de ces deux hommes, tandis qu'il hochait la tête à la suggestion de quitter les lieux pour aller manger.
Je m'en voudrais qu'Isshiki-sama tombe d'hypoglycémie ! Glissa-t-il pour rire, mais ses lèvres ne firent que s'incurver délicatement plutôt que de simplement rire. Surtout après avoir vaincu tout le clan Usagi pour nous en protéger. Il se prenait à leurs jeux, presque un peu malgré lui, dans un réflexe social stupide. Et pourtant, quel bien cela faisait-il, que d'être pour une fois celui que l'on invite... Et venez quand vous voulez, Isshiki-sama. Vous serez tous les deux bienvenue, évidemment.

Usui prit le temps de ranger le reste du melon dans un tupperware pour le placer au réfrigérateur. Son coeur s'apaisait légèrement, tout à coup, ignorant si c'était simplement le contrecoup de trop d'épuisement ou bien la simple présence de ces deux Yakuzas. Mais ce si beau sourire d'Akemi lui remit le coeur en vrac et la tête à l'envers, rosissant légèrement en croisant ce visage aux yeux de renard plissés sur une si belle expression... Akemi lui souriait et il demeura comme un idiot, les bras ballants, un air confusément niais sur le visage. Qu'un homme soit si beau devrait être interdit... Un peu perdu, Usui revint sur terre presque brutalement, sursautant comme s'il avait été piqué, se hâtant de ranger ce qu'ils avaient déranger près de l'évier. Il laverait tout cela en rentrant. Je dois aller chercher mes affaires. Pardonnez-moi un instant. balbutia-t-il, ravi d'une excuse pour s'enfuir, se précipitant à l'étage. Le contraste entre son appartement en désordre, plongé dans la pénombre, désespérément sombre et vide après l'animation le dégrisa d'un coup. C'était cela, sa réalité. Ce petit T2 vide de tout si ce n'était lui. Il s'affaira cependant à récupérer une vieille veste en cuir brun qui avait bien vécu et ses clés ainsi que sa sacoche et son portable. Son regard s'attarda une seconde sur la photo de ses parents et de son grand-père, derrière son modeste petit autel. Ses parents souriaient doucement sur le cliché un peu délavé et il leur chuchota tout bas : Merci... Merci pour avoir mis sur la route des gens bienveillants. Et il s'en fut sur ces mots de sa tour de solitude, redescendant à l'échoppe.

Merci de m'avoir attendu. Dit-il en mettant sa veste d'un geste habitué, accompagnant les deux Yakuzas à l'extérieur, verrouillant tout derrière lui. Il connaissait le chemin vers le restaurant dont avait parlé Akemi, après tout. Ces derniers le livraient parfois à la commande de clients. Dans ce petit quartier de la belle Kabukichô, tout le monde se connaissait un peu et il avait le coeur serré de comprendre que sa venue ne passeraient pas inaperçue quoi qu'il arrive. Il ne s'en plaindrait pas plus que le reste, frissonnant légèrement malgré le début de nuit chaude, aux fragrance d'asphalte surchauffé et d'essence tiède. Il marchait d'un bon pas, calquant son rythme sur celui des Yakuzas, fixant ses pieds, mal à l'aise. Les chats s'éparpillèrent un instant à leur passage en miaulant avant de réinvestir leurs poubelles. Même les yeux rivés sur le goudron, il parvint à bon port. Le petit restaurant ne payait pas plus de mine que sa propre échoppe et demeurait dans le même esprit traditionnel, bien que légèrement plus moderne. Les tables devaient lesquelles voguaient les sushis n'étaient pas combles et l'endroit était plutôt calme ce soir-là. Un peu nerveux, les doigts sur la bride de son sac - au moins aussi usé que sa vieille veste - il se sentait un peu idiot au milieu de deux hommes si élégants, séduisants. Il était le plus petit des trois - même si Ryuji ne le surplombait que de quelques centimètres, comme pour ajouter un peu à l'écart évident entre leurs mondes. Un peu effarouché par les quelques regards qui se tournèrent en leur direction, Usui sembla de nouveau s'effacer, demeurant sur le seuil une minuscule seconde de trop...


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Le grognement de son ventre avait été similaire à un gong ; tout le monde décida qu’il était temps d’y aller. Ryuuko attendit un instant avec son chef que le propriétaire revienne vers eux. Elle sentit soudain une nervosité nouvelle. La japonaise avait envie de s’exprimer davantage mais elle craignait d’être elle-même avec son patron. Aussitôt seuls elle redevint son garde du corps et se piqua droite comme un piquet, les mains dans le dos. Il n’y avait pas d’horaires pour son travail : elle bossait dès que son patron était là, et c’était tout.
Ne sachant pas où se trouvait le restaurant si ce n’était l’indication donnée, soit en bas de la rue, Ryuuko suivit les deux hommes en glissant son regard à droite et à gauche, par habitude, de crainte du danger. Les teintes roses et oranges d’un ciel endormi donnait une atmosphère mystique aux rues futuristes de Kabukichô. Ses yeux furent attirés par les mouvements brusques de chats errants.

« Oh, c’est la miaoufia ? » s’exprima-t-elle avec plus d’enthousiasme qu’elle ne l’aurait voulu, le timbre de sa voix très aigu sur la fin de son exclamation. Les félins se dispersèrent aussitôt qu’ils s’approchèrent un peu trop près. « Pas si farouches pour des délinquants. » remarqua la japonaise en gloussant.

Ses yeux se posèrent sur les fils suspendus entre les bâtiments, les cadres métalliques de fenêtres sales et les nombreuses affiches et panneaux qui encombraient les rues. Lorsqu’on lui indiqua qu’ils étaient arrivés, la japonaise détailla l’immense enseigne d’un rouge agressif qui semblait hurler ses kanjis uobei kaitenzushi. La devanture ne payait pas de mine, dans un bâtiment angulaire avec de grandes vitres froides sur lesquelles défilaient un hologramme répétant OPEN. Les portes automatiques s’ouvrirent et elle pénétra à l’intérieur.

C’était un petit restaurant avec un plateau tournant rectangulaire dont l’un des côtés était collé au mur, au milieu duquel le chef opérait avec ce qui semblait être son assistant. Le maître préparant les sushis étaient une jolie femme qui semblait avoir chaud à force de travailler, son veston ouvert sur un décolleté dans lequel le regard de Ryuuko se perdit trop longtemps avant de détourner les yeux, les joues rosies. De gros néons indiquaient sushi, probablement pour les idiots qui n’auraient pas compris où ils avaient mis les pieds. La shatei parcourut les murs, détaillant un faux aquarium (il s’agissait d’un grand écran à la luminosité trop forte), les plaques métalliques recouvrant les façades, les télévisions dégueulant leurs couleurs au-dessus des chefs. Le sol était noir et semblait molletonné ; un effet d’optique qui eut son petit effet. Ryuuko eut du mal à marcher dessus à prime abord, ayant l’impression qu’il ne serait pas palpable. Mais il était on ne pouvait plus normal.

Elle s’assit sur les tabourets pourpres et posa son regard sur ses deux compagnons qui avaient pris des teintes violacées et fuschias à cause des ampoules colorées du plafond. Les ventilateurs plafonniers faisaient virevolter quelques noren noirs suspendus affichant le nom du restaurant. Ryuuko resta silencieuse, car considérant que son rôle de garde du corps. C’était pour elle davantage un moment entre Usui et Akemi, quand bien même ils étaient venus suite à l’appel désespéré de son estomac pourtant non vide quelques instants auparavant. Elle tourna la tête et perdit son regard face à elle sur le tapis puis sur le petit écran de commandes de sa place. Il n’y avait qu’un seul client ici, de l’autre côté du tapis.

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Akemi n'eut qu'un sourire aux dires d'Usui sur l’hypothétique crise d'hypoglycémie de son glouton de garde du corps dont le ventre commençait à faire des siennes, ce dernier ayant à présent bien trop le rouge au front pour qu'il alimente plus avant son trouble ; mais c'était amusant de le taquiner et c'était devenu un véritable sacerdoce pour le shatei-gashira. Il espérait pourtant un jour que son homme se détende un peu en sa présence même s'il ne perdait pas de vue que la hiérarchie était ainsi faite et respectée qu'il doutât que Ryuuji puisse un jour le voir autrement que comme son supérieur. Car s'il s'amusait de la nervosité du shatei en sa présence, Akemi s'en attristait aussi mais réaliste, il savait où demeurait la place de chacun. Ce soir, ils prendraient peut-être un peu de temps pour eux bien que l'objectif du travesti fut plus de sortir un peu Usui et de l'entourer comme il se devait. Ryuuji était de bon contact et son calme avait l'air d'être communicatif pour le brasseur ; c'était un fort bon point.

"Tu es le héros de la soirée, Ryuuji-kun", il releva crânement la tête, imitant le port de tête altier qu'aurait pu avoir un shogun avant de déclarer sur un ton très formel et très théâtral, "je te fais donc hamamoto, porte fièrement mes couleurs jusqu'au nouveau territoire à conquérir. Uobei kaitenzushi, nous marcherons sur tes landes et dévorerons tes mets sans pitié."

Il sourit comme un petit coq de basse-cour en voyant que même Usui commençait à se prendre à leur petit jeu de samuraï en pleine guerre. Cela détendit un peu l'atmosphère et il hocha positivement du chef lorsque le brasseur l'invita un peu sous cape en même temps que Ryuuji, charmé par la perspective de revenir sans avoir besoin de demander. Guère étonné de voir que son sourire fit chavirer un instant le jeune homme - comme c'était charmant de voir ses joues se colorer et sa bouche s'ouvrir sur des mots qui ne sortiraient jamais - lui-même eut un rougissement calculé, comme s'il avait été pris sur le fait et mis au pied du mur ; et si tout était calculé de sa part, c'était tout de même agréable et très flatteur. Laissant le jeune homme ranger le reste du melon parfumé - sa fragrance puissante embaumait la pièce principale d'une délicieuse manière - Akemi le laissa prendre congés le plus simplement du monde.

"Faites donc, Kakei-san. Nous vous attendons", il s'inclina un peu, avec courtoisie et éducation avant de se tourner vers Ryuuji quand le brasseur ne fut plus là, "il est parti un peu vite, non ?", questionna Akemi avant de hausser des épaules, "bah, j'ai du le troubler", il passa la main dans ses cheveux, "mon charme me ferait presque peur, des fois."

C'était assurément une plaisanterie mais Akemi était un jeune paon présomptueux et très sur de ses appas quand il s'agissait des hommes. Il se tut cependant en fixant un long moment son garde-du-corps ; rien. C'était étrange parce que quelque chose affolait le "sixième sens gay" - comme il aimait à appeler son gaydar - d'Akemi chez le jeune homme tout en sentant clairement qu'il n'y avait pas moyen de le troubler. Ce n'était pas que Ryuuji était hétérosexuel, car parfois les frontières entre les orientations se perdent face au hasard des rencontres, des ambiances, des émotions. Il en savait quelque chose, repensant un instant à sa rencontre avec une charmante tatoueuse. Avec Ryuuji, c'était autre chose mais il ne savait pas quoi. Ce n'était pas vraiment important. Il préféra se rendre près de l'entrée, ses mains glissées dans son obi en une attitude de vieux, attendant que son homme de main le suive. Usui revint finalement et ils se mirent en route, Akemi se penchant naturellement vers lui pour lui signaler qu'il était prêt.

L'air du soir portait une chaleur agréable, qui ne faisait pas souffrir mais donnait des envies de balades nocturnes dans ce quartier où il ne faisait jamais réellement nuit. Les trois hommes marchèrent ensembles à bon rythme, sans se parler. Akemi ferma les yeux pour inspirer profondément et profiter du léger vent qui venait de lever, passant une main dans ses cheveux en espérant qu'il ne le décoifferait pas trop. Les chats du quartier défendirent mollement leurs poubelles, se dispersant sitôt qu'ils passèrent proches d'eux ; courageux mais pas téméraire, les Chakuza.

"Eux-mêmes", répondit Akemi tandis qu'Usui s'était un peu effacé, levant un index docte, "les terribles. Ne les fixez pas dans les yeux, il vous grifferaient jusqu'à la mort pour cet affront. L'oyabun n'aime pas qu'on fixe sa cicatrice."

Il rit à nouveau sous la cape de sa main posée sur ses lèvres comme le ferait les jeunes femmes de bonne famille et l'équipée arriva finalement devant un bâtiment angulaire dont ils passèrent les portes automatiques. Balayant l'assistance d'un regard préliminaire - il détaillait la pièce, l'équipe, les clients - le yakuza s'attarda tout comme Ryuuji sur le faux aquarium, remontant son attention sur la grosse enseigne lumineuse, clairement amusé. Le jeune homme, toujours à l'aise partout où il allait, louvoya jusqu'aux tabourets pour rejoindre Ryuuji, jetant un instant un coup d’œil à Usui qui serrant la bride de son sac paraissait à nouveau nerveux. Il lui sourit gentiment et posa sa main sur son épaule.

"Allons-y", murmura Akemi avec un soupçon d'autorité dans le ton, emmenant Usui à une place entre Ryuuji et lui-même, bien calculée pour l'entourer, "installez-vous ici, je vous prie."

Lui-même s'assit à coté d'Usui, laissant donc le brasseur entre eux deux, souriant à Ryuuji pour lui communiquer son plan sans avoir besoin de parler. Il prit un air malicieux, les yeux à demi clos en se frappant dans les mains pour ensuite les frotter l'une à l'autre.

"Bon... que boit-on, mes petits amis ?", claironna le Yakuza d'une voix claire, haut perchée et maniérée, sortant son fidèle éventail pour se faire un peu de vent, "oh, des gunkan aux œufs de saumon !", il attrapa l'assiette sans se faire prier, "venez donc me voir", il regarda les deux hommes en leur offrant un sourire d'ange avant de héler un des assistants du chef sans passer par le menu tactile, "faites-moi donc un temaki au crabe, s'il vous plait. Oh, et mettez moi une Hitachino Nest Red Rice Ale", il regarda ses deux amis, souriant comme un beau diable et posant la main sur son torse en un geste efféminé, "aie-je une tête à boire de la Asahi en canette ?"

Esthète et arrogant, parfois. Il leur tira la langue et prit doucement un gukan pour le mâcher lentement en tenant sa main à plat sous le hors d'oeuvre avec un geste délicat et très féminin hérité de sa mère, les yeux fermés pour profiter du goût. Ses manières étaient absolument parfaites, mais son attitude était parfois un peu trop plaisantine. Il ne dit plus rien, préférant pousser un soupir d'aise : il commençait justement à avoir faim.

(Hamamoto : samurai directement aux ordres d'un shogun, souvent son garde du corps. Place très distinguée à l’Ère Sengoku.)
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Le restaurant, bien connu, n'était pas une surprise en soi. Il en connaissait la décoration depuis longtemps. Il en connaissait les employés, la cheffe et c'était bien ces regards qui le terrifiaient. Les rumeurs sur son compte allaient si bon train... Alors le voir débarquer là, avec les deux Yakuzas qui l'avaient sauvé, cela ne ferait-il pas jaser ? Les yeux baissés, un instant désarçonné, il inspira profondément : il se devait d'être normal, le plus possible. Il ne voulait causer de tord à personne et certainement pas ennuyer Ryuuji et Akemi. Sa compagnie devait être rasoir, non ? Il déglutit, perdant un instant, voyant déjà Ryuuji conquérir l'espace - non sans s'emmêler un peu les pieds à cause du sol particulier de l'établissement. Il se souvenait que lui-même, lorsqu'il était venu pur la première fois avec son grand père, avait hésité pareillement à poser le bout de ses chaussures sur le trompe-l'oeil. Le souvenir amena une nostalgie, brisée de la sensation d'une paume délicatement posée dans son dos, l'arrachant brutalement à son immobilisme et ses souvenirs. Son regard affolé se releva et tomba sur le visage souriant d'Akemi, le coeur battant la chamade sans raison. Il préférait se dire que c'était la surprise du contact plus que la sensation elle-même. Il était sûrement resté bien trop longtemps immobile. Un peu penaud, il acquiesça d'un signe de tête, se laissant mener jusqu'à un tabouret entre Ryuuji et Akemi. Il y accrocha son sac avant de se percher dessus, n'osant trop regarder ni l'un, ni l'autre. Au personnel qui le salua d'un signe de tête - dont la cheffe qui avait fait si bien rougir Ryuuji - Usui répondit de la même façon. Est-ce que l'on allait croire qu'il avait des ennuis ? Est-ce que les rumeurs seraient pire demain ? Il l'ignorait et ce n'était pas si important : ce qui était fait l'était.

Regardant défiler les sushis, sashimis, makis et autres mets, il réalisa qu'il n'avait pas vraiment faim. La douleur de sa gorge enlevait beaucoup au simple plaisir de manger et se nourrir sans cesses de nouilles instantanées achevait de tuer son appétit d'oiseau. Un peu pensif, le regard noyé, il fut tiré de ses pensées moroses encore une fois par Akemi, qui parlait au moins pour trois. Et le voir ainsi surjouer ramena sur les joues du brasseur une roseur délicate. Bien sûr qu'il ne buvait certainement pas de la bière en canette ! Le contraire eut été étonnant et il esquissa un sourire maladroit, préférant de nouveau regarder voguer les sushis pour se distraire. Il se passa ainsi de trop longues minutes d'un total mutisme qu'il ne réalisa qu'à peine, s'étant de nouveau effacé sans même y penser. Cette fois, il n'y avait pas de comptoir pour le distancier. Il était là, au milieu, comme pour mieux marquer qu'il était pleinement leur invité. Un soupir, léger comme un zéphyr, d'une douceur infinie. Un instant plus doux, moins sombre, comme une inexplicable éclaircie. Une rougeur inexplicable avait envahi ses joues : à quoi pensait-il ce drôle de type aux yeux tristes ? Quel souvenir, quelle pensée avait-il invoqué pour se colorer ainsi ? Cela resterait un mystère et l'instant passa comme il était venu.

Usui tendit la main en voyant passer des sashimis de thon rouge, déposant l'assiette devant lui. Prenant ses baguettes, il osa lentement relever le regard : Itadakimasu ! souhaita-t'il à ses deux compagnons, prenant un premier morceau de thon du bout des baguettes pour l'avaler. C'était frais et avait le mérite de ne presque pas se mâcher. Il réalisait qu'il avait peut-être un peu faim. Depuis combien de temps n'avait-il mangé autre chose que des nouilles ? Il ne savait plus vraiment. Il s'apaisa dans ce début de repas, mutique mais mangeant doucement. Comme il faut du temps aux fleurs pour éclore, il s'épanouissait lentement, maladroitement, appréciant qu'on l'oublie un temps.
Il soupira tout bas, observant distraitement la décoration et le défilé sur les écrans des plats et boissons. Oubliant un instant que c'était lui l'invité, il prit le temps de réfléchir à ce qu'il pouvait se permettre de commander. Une bière peut-être ? Il avait beau ne pas tenir l'alcool, il ne serait pas ivre qu'avec une canette d'Asahi, quand même... Ce fut donc ainsi tout simplement ce qu'il commanda. La canette dans les mains, il fixa un instant Akemi avec un air de chaton penaud, venant de se souvenir que le Yakuza avait décrié la bière bas de gamme. Ce n'est pas si mal, vous savez... glissa-t-il en se frottant un peu l'arrière de la tête. Il but une longue gorgée - le liquide frais lui faisant comme précédemment réaliser qu'il avait eu soif. Habitué à ne pas s'écouter, il semblait chaque fois découvrir les besoins de son corps qu'à l'instant d'enfin les satisfaire.

Il soupira d'aise, prenant une autre assiette qui défilait sans même réfléchir et qui contenait... quelques dés de pastèque, les yeux soudain illuminés comme un gosse devant un sapin de noël. Oh ! Il y a de la pastèque. gloussa-t-il, les joues rosies. Sans même sourciller de mélanger le sucré, le salé, le dessert et le plat, Usui paru un instant comme quelque chat tombant par hasard sur un thon entier. De la pastèque... chantonna-t-il presque, visiblement complètement absorbé dans son propre monde. Sui-ka, suika, su-i-ka... fredonna-t-il sur un air improvisé, mordant dans l'une des petit carré, une expression de ravissement sur le visage. Son second point faible était plus qu'évident. Vous aimez ça aussi ? demanda-t-il à ses comparses, visiblement rendu loquace avec un simple fruit, semblant pareil à quelque chiot ravi. Ojiisan en prenait une chaque été pour le suika-wari. Continua-t-il en avalant un second morceau. Je n'en avait pas encore mangé cette année. il avait réalisé presque brutalement qu'il n'avait désormais plus personne avec qui briser la pastèque. Silvia... n'avait jamais comprit l'engouement de son fiancé pour la pastèque estivale mais elle s'était prêtée au jeu. Mais à présent... il n'avait plus personne avec qui partager cela.


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Comme à son habitude, Akemi était directif avec un sourire angélique. Ce n’était pas un défaut pour Ryuuko et probablement une bonne chose vis à vis d’Usui. Elle perdit ses yeux quelques instants sur l’éventail de son patron, réalisant alors tout d’un coup que le brasseur était assis entre deux. Elle sourit : cela ne l’étonnait guère venant de son boss. Elle répondit à son tour après avoir attendu poliment qu'Usui l'ait fait :

« Navrée bosu mais je rejoins Kakei-san sur ce coup là. »

Réalisant qu’elle était peut-être trop familière avec son patron, elle s’inclina rapidement et baissa les yeux en signe de soumission. Se tournant sur son petit écran pour détourner l’attention, Ryuuko utilisa religieusement le petit écran face à elle et commanda son Asahi en canette. Craignant quelque part le jugement de son boss, elle se justifia sans trop oser le regarder :

« Ces boissons de basse qualité ont le goût des choses simples. » L’air ennuyé et cherchant une approbation quelconque elle se tourna vers Usui. « Vous ne trouvez pas, Kakei-san ? »

Puis elle s’emmura dans sa gêne en suivant longuement des yeux le tapis roulant et ses différents mets. Son visage s’illumina en voyant la cheffe poser une autre assiette de sushis au thon rouge sur le tapis ; mais l’autre client attrapa la sieste, dérobant aussitôt le sourire de Ryuuko. Il n’y avait pas non plus de tairagai. La shatei se remit à pianoter sur le petit écran pour explorer les différents sushis. Ne trouvant pas ce qu’elle désirait, elle commanda un hokki-gai, un sushi à la palourde.
Son incroyable odyssée fut interrompue par le fredonnement d’Usui. La japonaise sourit avec tendresse, le fond de son regard amusé. Elle était contente de voir le brasseur se détendre davantage malgré la présence de deux yakuzas. Elle acquiesça à la question et ne dit rien, laissant le jeune homme s’exprimer. Voyant le visage rayonnant d’Usui s’assombrir de pensées que Ryuuko ne pouvait atteindre, cette dernière prit la parole pour le divertir de ses propres songes :

« Lorsque j’allais à la plage enfant, je regardais toujours les plus grands briser la pastèque en rêvant de pouvoir faire pareil. » Elle prit un air navré en songeant à la suite et détourna le regard. « Depuis mon arrivée à Neo-Atlantis, je n’en ai jamais eu l’occasion car personne n’était là pour le faire avec moi... » Appuyant sur le bouton de commande de son écran, elle ajouta d’un air distrait : « Cela me ferait plaisir de le faire avec vous, Kakei-san. » Elle leva les yeux sur Akemi et s’empourpra légèrement, ses traits inquiets. « A-Avec vous aussi, bosu, si vous le désirez. »

Elle ne voulait pas l’exclure. Pour autant, c’était une considération polie plus qu’une véritable invitation, car Ryuuko avait du mal à considérer son patron comme un ami. Cela changerait peut-être avec le temps : elle ne le détestait pas, au contraire. Les frontières personnelles et professionnelles étaient du moins dures à franchir dans ce milieu plus que dans un autre selon la travestie.
Ayant trop faim pour attendre sa commande, elle attrapa une assiette contenant deux nigiri au saumon et les boulotta aussitôt.


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Akemi était un homme qui sous ses sourires et sa patience n'était rien de moi que directif, tout de même. Il avait cette tendance à mener les autres en douceur, sans forcer, sans donner la sensation de commander et c'était bien ce qui lui avait ouvert les portes de la mafia jusqu'à son titre actuel. Guidant Usui à la place qu'il lui avait choisi pour l'encadrer, il offrit un clin d’œil à Ryuuji qui devait bien avoir compris la manœuvre qui n'était pas la plus difficile à saisir. Prenant ensuite place à la droite du brasseur, le yakuza prit un instant silencieux à observer le défiler des hors d’œuvres sur le plateau tournant afin de laisser à chacun le temps de s'installer. Goûtant aux Gukan, il gratifia ses invités d'un sobre "itadakimasu" en réponse à celui d'Usui. De parfaite éducation, le shatei-gashira joint les mains au niveau de la poitrine pour faire le signe du gasshô, petit rituel en soi pour harmoniser le corps et l'esprit mais aussi une grande forme de respect. C'était exprimer l'humilité de recevoir la vie des êtres vivants comme les animaux et les plantes. Car sans leur vie, on ne peut vivre tout seul. C'était aussi ça, l'esprit japonais. Et même plus : c'était cela, l'art d'être japonais.

Le jeune homme se fendit d'un sourire en voyant ses deux invités tomber d'accord sur la défense de la bière bon marché. C'était assez mignon en un sens et il ne s'en sentit pas offusqué le moins du monde, bien au contraire. D'un signe de la main signifiant "pas d'offense" à son garde du corps qui s'offrit en position de soumission, le shatei-gashira ne se dérangea pas de sa familiarité qu'il était activement en train de rechercher. Usui se posait, Ryuuji se détendait et ils commençaient même à lancer des conversations. C'était parfait. Songeur sur ce qu'avait dit le shatei - un goût simple - Akemi regarda le plafond en se tapotant une joue de son index, révélant à Usui le manque de son petit doigt à la même main. Oh, Ryuuji demanda son avis à Usui ! C'était très agréable à regarder, et Akemi ne répondit pas tout de suite, regardant les deux hommes interagir entre eux. Il préféra attraper au passage un couple de temaki au thon couplé à quelques brochettes de bœuf en recevant sa bière.

"Oh, pour tout vous dire, je n'en ai jamais bu. C'était une plaisanterie, parce que je suis un petit précieux", avoua le travesti en se penchant vers Usui, "mais voyons voir", chatonna-t-il, taquin, en avisant le reste de bière qui demeurait sur l'opercule, glissant son index dessus pour en récupérer un peu et le porter à ses lèvres afin d'éviter le fameux baiser indirect nippon, "je sens surtout le houblon... mais ce doit être rafraîchissant. Ce n'est pas si mauvais."

Il fixa un instant Usui, fier de sa petite irrévérence, lui tirant gentiment la langue avant de retourner à ses temaki. Il allait adorer sa réaction, pour sûr ! Constatant la déception dans le regard de son garde du corps lorsqu’il se fit piquer l'assiette de thon rouge qu'il lorgnait depuis tout à l'heure, Akemi n'eut aucune retenue à attirer l'attention de la cheffe pour commander du thon rouge à Ryuuji en le désignant, encore une fois sans utiliser la tablette ; pas besoin, il se permettait. Cette dernière ne tarda pas à être remise au shatei et Akemi lui offrit un clin d’œil, grignotant une de ses brochettes en la douchant délicatement de sa bière qu'il buvait dans un verre. Jamais au goulot, car il trouvait ça vulgaire pour lui-même. Le travesti s'attendrit en même temps que Ryuuji de l'attitude enfantine du brasseur, découvrant une nouvelle facette de lui, touchante, intimiste. Terriblement plaisante dans son coté anodin, vrai, simple. Il agita ses baguettes comme un gamin qui suivait le rythme de son copain de vacances qui inventait des chansons, comme s'ils se connaissaient depuis toujours tous les trois. C'était reposant, agréable. Précieux. Unique. Mais il ne dit rien, pour ne pas briser cette belle harmonie qui lui donnait en cette heure tant de force sans que personne ne le sache. Usui avait l'air si ravi qu'il en était adorable, et Akemi piqua un fard en souriant aux anges.

"Sui-ka, suika, su-i-ka ~♫", répéta-t-il de sa voix claire, battant une mesure imaginaire de ses deux baguettes.

Il s'amusait clairement comme un petit fou et s'autorisa un rire franc, rigolard, léger et détendu, familier. Un simple fruit rendait le brasseur si loquace ! Le temps du partage vint alors, et Akemi apprécia l'échange en terminant ses brochettes.

"J'aime beaucoup la pastèque, mais assurément moins que vous Kakei-san !"

Le Yakuza laissa la parole à Usui en cernant sans mal une ombre dans son discours ; bien sûr, son grand-père était décédé et les souvenirs des temps passés étaient douloureux. Il apprécia à nouveau la délicatesse et la promptitude de Ryuuji, le lui signifiant d'un hochement de tête entendu, laissant le shatei prendre les rênes de la conversation et essayer de reprendre l'humeur du brasseur. Il était doué, il fallait le reconnaître.  Et il y avait de forte chances que Ryuuji ne sache même pas à quel point il était bon pour apaiser les autres. Akemi découvrit un pan de l'histoire de son homme de main, parcourant en pensées les plages dont il parlait, essayant de s'imaginer l'ambiance. A quoi ressemblait le petit Ryuuji, le petit Usui ? Lui-même n'avait été qu'un triste garçon-poupée tenu à l'écart des enfants de son âge, écrasé par la discipline tant paternelle que maternelle. Il avait appris à manier le sabre, la calligraphie, la cérémonie du thé, l'ikebana, la philosophie zen, et bien d'autres choses, absorbant tout comme une éponge, petit garçonnet docile qui aurait du vivre pour l'honneur de ceux qui l'avaient précédé, mais dans la honte que ces derniers lui faisaient subir. Il s'assombrit sans vouloir le montrer, son sourire se faisant plus distant, mais toujours présent avant de se reprendre avec adresse.

"Oh, donc tu nous viens du Japon, Ryuuji-kun ?", il parut songeur, la main posée sur sa joue, le coude contre le zinc, "comme j'aimerai en savoir plus sur le berceau de notre culture d'expatriés...", il parut étonné que Ryuuji lui propose de partager une pastèque, bien qu'il savait que c'était par politesse, "... ce serait avec grand plaisir. Je n'ai personnellement jamais fait de suika-wari. Mes parents trouvaient ce genre de choses trop... populaire. Mon père était rarement avec nous sur les dernières années, et ma mère contrôlait beaucoup mon alimentation."

Il souriait, comme toujours. Mais ses yeux montraient qu'il vécut un instant dans un passé qu'il avait du mal à dépasser. Le travesti reprit une gorgée de bière pour rincer l'amertume de ses souvenirs.
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Le spectre menaçant de sa dépression pouvait-il être éloigné d'un simple fruit, d'une discussion anodine ? A cet instant précis peut-être, tout entouré des deux hommes, Usui put-il respirer. Un silence pudique parmi les confidences échangées, les passés évoqués en surface, l'intriguant plus qu'il ne l'aurait voulu. Il commençait doucement à cerner les caractères de ces deux hommes, à imaginer les vies qu'ils avaient pu avoir. Il commençait tout doucement à s'ouvrir aussi, peut-être, ne glissant que quelques courtes banalités mais parlant tout de même.
Les gestes d'Akemi avaient quelque chose de fascinant tandis qu'il glissait le bout de son doigts sur sa canette, faisant déglutir le brasseur. Pourquoi venait-il de... Non. Ce n'était qu'un geste banal, anodin, entre "amis." Alors pourquoi est-ce qu'il avait eu une seconde fragile l'envie de goûter la bière au bout de cet index..? Troublé malgré lui, le jeune homme préféra reprendre une longue gorgée de sa boisson, les joues rosies.

J'aime ce qui est simple également. Je... m'y connais un peu en alcool mais je trouve les goûts bruts plus authentiques. Ils recèlent des saveurs franches : le goût du houblon pour la bière, celui du riz pour le saké. C'est ce qui est à l'origine de la chose que l'on déguste et je trouve les autres saveurs plus artificielles et donc un peu fausses. Si l'on n'aime le houblon, pourquoi boire de la bière, et ainsi de suite... Il se coupa, conscient d'en avoir trop dit, plongeant le nez vers son assiette pour rougir violemment. En...Enfin ce n'est que mon avis. Veuillez m'excuser. Sa voix rauque mourut sur un coassement et il se força à respirer calmement. Il n'aimait pas imposer ses avis, son point de vue, les interactions avec les autres le rendaient bien trop nerveux.

La pastèque fut un agréable répit, enjoignant chacun à partager un instant, à se dévoiler légèrement, à s'offrir les uns aux autres. La voix flûtée d'Akemi qui avait reprit la sienne, les expériences de Ryuuji, tout ceci était précieux. C'était ces instants dérobés à son quotidien solitaire et morose. Quelque chose de chaleureux et de vrai. Imaginer le Japon et ses plages dont il n'avait pu admirer les rivages le faisait voyager en pensées, l'esprit autrefois bercé par les récits de son grand-père qui lui parlaient d'endroits qu'il n'avait jamais connu et ne connaîtrait sûrement jamais. Faire le suika-wari sur une vraie plage, avec des amis et pas seulement dans une impasse goudronnée avec son papi devait être formidable. Que Akemi n'ait jamais eu accès à ce genre de tradition populaire ne l'étonnait guère mais il devinait en cet autre homme une solitude similaire à la sienne. Comme une impression diffuse à toutes ces fois où leurs vies s'étaient croisées de loin : un garçon modeste et discret et l'autre aux costumes soignés déjà Yakuza, si digne et si droit... Alors oui il avait pour Akemi un intérêt secret, mâtiné d'un respect distant. L'idée de faire cette année-là le suika-wari en compagnie de deux Yakuzas avait de quoi prêter à rire. Mais rien ne pourrait lui faire plus plaisir que de partager avec eux...

Je serais honoré de le faire avec vous deux... glissa la voix basse du brasseur, dont le visage se parait des roseurs d'un plaisir simple et délicat. Il aurait pu en pleurer mais il préféra avaler sa dernière bouchée de pastèque, relevant son regard ému pour passer de l'un à l'autre. Il sembla hésiter à dire quelque chose mais s'en abstint finalement. Un sourire timide adressé à Ryuuji, il continua : Comment étaient les plages japonaises ? Je suis né ici... Ojiisan me parlait souvent du japon. Lui était originaire d'Osaka, comme l'était mon père. Je ne connais du Japon que ses histoires et Kabukichô. Il eut un sourire teinté de chagrin, un peu gêné. Il ne parlait jamais de ses parents et encore moins de sa douce mère dont il ne savait rien du tout. Savoir qu'Akemi aussi était né à Decay créait définitivement un parallèle délicat. Sa vie avait dû être stricte et dure... Le jeune homme se fendit d'un sourire délicat, aussi doux que sincère, inclinant la tête sur le côté, le front balayé de ses mèches brunes à l'instant de croiser le regard du Shatei-gashira.

J'ai hâte que nous vous fassions découvrir cette tradition, Mishima-sama. C'est comme la bière : simple. Mais cela a du charme. Une roseur s'attardait sur ses pommettes et il sursauta légèrement en découvrant qu'il avait peut-être contemplé trop longtemps les traits fins et délicats. Pour se donner une contenance, le brasseur se détourna brusquement pour attraper la première chose qui passait devant lui : des sushis à la dorade. Il en avala un presque tout rond, le forçant à passer sa trachée d'une gorgée de bière. Son coeur battait à tout rompre mais il parvint à se calmer un peu. Du courage : la soirée ne faisait que commencer.

Moses.

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Ryuuko Isshiki
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In the beauty there was purpose,
So certain, safe, and sure
I could live this life forever
But from far, far away



Ryuuko rougit pudiquement en observant son patron taquiner Usui avec la canette de bière. Elle baissa les yeux sur son assiette vide, ses mains nerveusement jointes. Elle n’avait par conséquent pas osé répondre. Pour autant Akemi ne manquait pas d’attention à son égard en commandant pour elle des maguro.

« M-Merci, bosu. » dit la japonaise en s’inclinant légèrement, sincèrement touchée du geste. Elle se tourna vers Usui. « Ne vous excusez pas. Je suis d’accord avec vous et quand bien même… Votre avis importe. »

Elle sourit et se plaça face à son écran en observant la cheffe déjà poser les sushis commandés à sa table. Elle s’étonna un instant en détaillant les assiettes roulant sur le tapis. Des sushis, des brochettes, des fruits… Quel genre de lieu était-ce ? Les yeux ronds, Ryuuko attrapa l’un de ses maguro fraîchement servis. C’était un concept assez étranger de restaurant de sushis malgré les néons posés au mur… La travestie se renfrogna silencieusement, songeant qu’elle était peut-être trop élitiste sur le sujet car présomptueusement une véritable japonaise. Bah, au moins, la nourriture était acceptable !

La bouche pleine, elle s’étonna en se tournant vers Akemi ; Ryuuko plaça sa main devant sa bouche avant de répondre :

« Je ne vous l’ai jamais dit ? » Elle mâcha un instant, déglutit puis reprit : « J’y ai passé mon enfance, oui. » Ses yeux se teintèrent d’une certaine nostalgie, les paupières demi-closes et le regard perdu sur le tapis roulant. « Mais il y a bien des choses que je n’ai pas vécu comme un Japonais. Les fêtes du sport de l’école, les clubs scolaires, les baito, l’expérience de salary man... Et bien d’autres. »

Elle avait parfois l’impression d’être un imposteur. Elle qui se révélait parfois hautaine tant par orgueil que par fierté d’être née au Japon, de symboliser la culture véritable de son pays à Decay. Et qui pourtant n’en possédait peut-être que la moitié. Elle aurait aimé porter un uniforme de lycéenne, flâner dans un club de kendo, découvrir sa première soirée entre collègues... Ses yeux se baissèrent davantage, mélancoliques. Partager un repas préparé par sa mère… Ryuuko hocha légèrement la tête pour chasser ses démons. Relevant le menton, elle habilla son visage d’un sourire doux, faussement bienheureux pour cacher sa peine.

« Les plages étaient très propres. Il y avait toujours des petits restaurants servant des spécialités propres à l’été. Le curry n’y était pas terrible pourtant, ces jours là, nous le trouvions délicieux... » La cheffe déposa sa commande ; glissant son regard sur les plats puis sur les garçons, elle poursuivit : « Du reste, je suppose que l’océan reste l’océan peu importe d’où on le regarde. »

Ryuuko attrapa la sauce soja et retourna le récipient prévu à la contenir. Elle la remplit doucement.

« J’imagine que vous avez eu une éducation très stricte, Mishima-sama. Comment dire... »

Elle cherchait ses mots car ne voulait pas paraître impolie : elle ne portait en aucun cas un jugement. Elle reposa la bouteille, attrapa son hokki-gai et chercha le regard d’Usui, ainsi que son approbation avant de regarder Akemi dans les yeux par politesse.

« Cela se ressent dans vos gestes et vos manières. Vous n’êtes peut-être pas né au Japon mais vous possédez la quintessence de notre culture juste à votre paraître. » Elle baissa les yeux. « C-C’est bizarre, ce que je dis ? »

Elle avait du mal à formuler sa pensée. Pour tromper son embarras la japonaise trempa le poisson de son sushi dans la sauce soja puis le mangea d’un seul coup. Elle fit la moue : ils n’avaient pas la même saveur que ceux de son souvenir… Pour se venger, elle attrapa une assiette de ebi et une autre de inari-sushi. Son appétit n’avait pas de limite.


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Akemi Mishima
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La petite plaisanterie d'Akemi ne passa pas inaperçu, comme il fallait s'en douter. Fier de cette dernière, le jeune hommes se fendit d'un sourire malicieux tout en dévorant la gêne d'Usui comme si elle était un met raffiné, sachant qu'il venait sûrement de mettre Ryuuji un peu mal à l'aise aussi. C'était son petit plaisir personnel, d'être un peu gentiment mesquin de temps à autre. C'était une de ses seules échappatoires dans une vie bien rangée dont les contours avaient toujours été délimités par la bienséance et la morale des autres. Il écouta le brasseur lui conter ses goûts, le plaisir d'une saveur et d'une joie simple ; le Yakuza hocha la tête, comprenant l'idée : l'ostentation n'était pas une valeur japonaise traditionnelle. Posant son menton dans le creux de sa main, le coude contre le zinc, il réfléchit avant d'admettre :

"Vous avez certes raison. La beauté réside dans la simplicité des choses, dans leur authenticité finalement. Pourquoi les gens mangent-ils ou boivent-ils ce qu'ils n'aiment pas ?", il ajouta avec un sourire un peu triste : "pour la même raison qu'ils font des choses qu'ils n'aiment pas, peut-être."

Sans qu'il ne fut obligé de le connaitre, cette phrase résonna comme un leitmotiv pour Akemi, et son sourire dissimula ses bleus à l'âme sans qu'il n'explicite rien ; ce n'était pas son genre. Il avait cessé de manger, se contentant de finir son verre. la discussion l'intéressait plus que la nourriture et comme il ne parlerait jamais la bouche pleine, il devait faire un choix par politesse.

"C'est une délicieuse attention, Kakei-san. Je serais très honoré d'avoir ma première fois avec vous", il avait encore fait un sous-entendu libidineux, mais le balaya dans l'instant, "J'ai des choses à rattraper de mon enfance, je pense... Oh, Kakei-san, votre famille est d'Osaka ? La mienne est également du Kansai, de Kyoto."

Voyant Usui rougit à nouveau, le Shatei-gashira lui offrit un nouveau sourire pour lui signifier qu'il ne trouvait pas ce dernier impoli. Tournant lentement la tête vers son subalterne pour recevoir ses remerciements, le yakuza eut un simple geste de la main, signifiant qu ce n'était pas grand-chose. Assez fin observateur, Akemi prenait soin de Ryuuji à sa manière, avec de petites attentions ça et là en ne manquant jamais de remarquer quand il avait besoin de quelque chose. Il apprécia les manières du jeune homme, le voyant finir sa bouche avant de lui parler de son enfance.

"Nous n'avons pas beaucoup parlé de nos passés", se contenta-t-il de dire avant de laisser Ryuuji continuer.

ravi d'en apprendre plus sur le jeune homme tout comme de s'imaginer en cet instant le propre des plages japonaises, Akemi parut songeur de longs instants, comme perdu entre les deux homes, seul dans la multitude, distant. L'école, la famille. Des sorties avec des amis ou des collègues. Des repas en famille... il revint à lui quand Ryuuji parla de ses expériences passées. Croisant le regard d'Usui sur lui, le jeune homme lui offrit un sourire attendri sans vraiment qu'il y ait une raison à cette tendresse sans objet. La situation l’attendrissait, visiblement.

"Tu as été salary man ?", s'étonna le shatei-gashira.

Il regarda Ryuuji être à nouveau servi, découvrant que son garde du corps était en réalité un véritable ventre sur patte. Cela lui plut : un homme avec un solide appétit est un homme fort et en bonne santé ! La discussion était à la fois légère et porteuse de secrets bien gardés, et cela plus au shatei-gashira qui regarda ses deux invités manger et prendre de leur temps pour se livrer un peu plus. Il comprit cependant qu'il serait à son tour d'offrir un peu de sa vie lorsque Ryuuji se posa sur les détails de sa bonne éducation, attesté par des gestes très codifiés, très particuliers mais également très féminin. Amusé de la perspicacité du jeune homme, le shatei-gashira savait qu'il lui faudrait parler, car chacun s'était livré. Ce ne serait pas juste s'il se défilait. Posant les bras croisés sur le comptoir, le travesti se mit un peu à l'aise comme son son histoire allait lui demander un certain effort pour être raconter ; c'était le cas. Il n'en avait jamais parlé à personne et le ton de sa voix, plus posé et plus sérieux, en attestait.

"Rassure-toi, tu n'es pas impoli mais perspicace. Mon enfance a été recluse à l'étude, et ma mère a refusé de que côtoie des enfants, alors que j'ai jamais croisé que des adultes quand j'étais jeune. J'ai pas mal étudié, avec des maîtres et des précepteurs : la lecture et l'écriture, le kenjutsu... la finance aussi - je suis un économiste avant tout - et de ma mère, l'ikebana, le komono, le chanoyu, les danses du type kyo-mai..." il marqua avant de reprendre, pour compléter, "ma mère était une geisha très prisée à Kyoto. Elle a ramené la tradition ici, à Decay. Peut-être avez vous entendu parler de Saori Mishima ?"

La mère d'Akemi était une femme très connue à Kabukichô, d'un certain âge et s'étant employée à ramener les traditions du pays natal, dont les Geisha. La plupart des vieux du quartier la connaissaient, car c'était une figure incontournable ; bien plus que son père qui avait pourtant été un yakuza gradé du clan Mishima et que son grand-père, le patriarche Sozaburô. Il paraissait même que des hommes s'étaient suicidé car Saori Mishima leur avait refusé ses faveurs...

"Ma mère m'a éduqué en m'habillant comme une petite fille comme l'exige l'ancienne tradition... ou peut-être à cause de ma maladie, je ne sais pas. Elle ne me laissait pas sortir parce que j'étais fragile", il ajouta, pour clore et donner la précision qu'il fallait, "j'ai une anomalie chromosomique, c'est la raison de mon apparence très féminine et de quelques faiblesses ça et là. Ma mère m'a beaucoup couvé de fait, mais elle ne m'épargnait rien en réalité. Vous savez presque tout, pour le reste je n'avais pas de très bons rapports avec mon père avant son décès. Navré d'avoir été si prolixe, je ne désirais rien vous cacher. Et Ryuuchin, c'est un joli compliment que tu me fais, ça n'a rien de bizarre : je suis flatté de représenter à tes yeux l'image de ton pays natal."

Et comme parler lui avait donné soif, Akemi recommanda une bière...une Asahi en canette, avec un sourire malicieux à l'adresse de ses deux comparses.
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"Ryujii, Usui et Akemi sont sur un bateau..."
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Le fil de la soirée, serein, les reliait dans cette atmosphère paisible qui les coupaient du monde. Ils s'écoutaient, se parant tour à tous de longs silences ou au contraire de tirades éloquentes. Et Usui, coincé entre eux, se surprenait à écouter. C'était agréable, plus qu'il l'aurait pensé en arrivant. Entendre Ryuuji leur narrer le japon avait mit dans son regard l'éclat de l'émerveillement. Ce pays, tant imaginé et fantasmé demeurait inaccessible. Un rêve intangible aux allures de vieille carte postale jaunie par le temps. Une admiration pudique : il aurait rêvé de connaître tout cela aussi mais ne faisait finalement que singer à Decay cette culture qu'il n'avait connu qu'au travers du biais de son éducation. Il était ironique que Ryuuji pense Akemi élevé plus strictement, aux vues des situations respectives. Mais les gestes codifiés de Mishima-sama étaient bien plus légitimes que les siens. Il sourit, sans joie, avec une pudeur délicate, écoutant simplement cet échange et ces confidences se faire d'elles-même.

Apprendre que la famille d'Akemi ait été si proche de la sienne lui arracha un soupir discret, n'osant relever à quel point définitivement ils pouvaient être liés. Ce serait aussi impoli qu'irrespectueux. N'était-ce pourtant pas la vérité ? Il préféra s'oublier dans ses derniers morceaux de pastèque et les dernières gorgées de sa bière pour mieux demeurer attentif. Sous ses dehors renfermés, son regard étudiait en silence ses deux acolytes comme pour apprivoiser leurs voix, leurs gestes et mieux les comprendre. Il avait noté la mélancolie passagère de Ryuuji mais à quoi bon la relever ? Tout comme il avait noté la soudaine gravité précédant les confidences d'Akemi. Là encore, il n'était pas utile d'intervenir. Comme il était facile, finalement, de se mettre en retrait dans cet exercice social... De n'être plus soudain qu'un élément de ce décors urbain, oubliant de manger pour mieux demeurer attentif. Il n'avait pas vraiment faim, de toute façon et seule la pastèque l'avait déridé un instant car ses traits s'étaient de nouveau parés de grandes ombres volatiles.

Que la mère d'Akemi soit une geisha célèbre n'avait rien d'étonnant mais ce qui l'était bien plus, c'était cette maladie qu'il leur confiait. Guère éduqué très longtemps, Usui n'entendait trop rien à des histoires de chromosomes mais il comprenait que de cela découlait la finesse et la délicatesse du shatei-gashira. Une maladie qui rendrait plus féminin ? Il n'avait jamais entendu parler d'une chose pareille : peut-être que Ryuuji en souffrait aussi ? Cela expliquerait bien des choses sur la délicatesse des traits de ses deux acolytes. Il demeura pensif un moment, peut-être un peu trop long, comme s'il avait simplement du mal à s'ancrer dans le présent, à revenir à lui-même et à rebondir spontanément sur les discussions. Il était heureux qu'ils soient à trois, ainsi paraissait-il peut-être moins dans la lune, moins détaché d'eux...
Les yeux posés sur le deuxième sushi à la dorade de sa petite assiette, il paraissait perdu, longtemps, dans ce monde intérieur qui était son sanctuaire jusqu'à ce qu'il en émerge, ne sachant pas vraiment à quel stade en était la conversation, cillant sous les lumières des néons et des écrans. Il sembla revenir de très loin, avalant le dernier sushi, ne sachant déjà plus trop s'il se sentait nauséeux où s'il avait encore faim. ses yeux cernés, creusés, passèrent un moment sur le décor, comme pour se forcer à s'y ancrer.

Finalement, c'est bon ? demanda-t-il par curiosité à Akemi en désignant l'Asahi du menton. Son regard perdu s'affirmait doucement tandis qu'il revenait à lui.
Je... suis né à Decay. Se sentit-il obligé de glisser, d'une voix basse et presque craintive. J'ai été élevé comme un pur japonais - enfin c'est ce que disais Ojiisan... - même si ma maman était thaïlandaise. Mais j'ai l'impression d'être un... fake ? en face de vous deux, haha. Il se frotta l'arrière de la tête, mal à l'aise, tandis que le mot ne lui venait qu'en anglais. Un faux, un fake. Une parodie de japonais pour touristes en mal d'exotisme... c'était peut-être tout ce qu'il parvenait à être. Je suis navré, Ojiisan ne parlait pas de mes parents, je n'ai pas grand chose à vous en dire... Il eut un petit sourire contrit, sans rien oser ajouter, se sentant toujours mal à l'aise dès qu'il était question de famille ou de fratrie. Il ne savait pas vraiment ce que cela procurait et puisqu'il n'était parvenu à créer sa propre famille... Les idées noires s'infiltraient en lui, cherchant la moindre faille dans sa muraille pour le harasser de pensées sordides. Il préféra faire semblant de sourire, promenant distraitement ses doigts sur le bord de sa canette, les yeux rivés sur cette dernière. Merci, cependant, de partager vos histoires avec moi... j'ai l'impression de mieux vous connaître. Il tenta un nouveau sourire : il devait garder le cap. Il n'était pas seul. Il aimait entendre leurs passés, imaginer les enfants qu'ils avaient été. Lui avait toujours été un solitaire : non par choix, l'instant prouvait à quel point il était malhabile face aux situations sociales et ce malgré l'ironique maîtrise dont il faisait preuve dans sa profession. Privé du rempart du comptoir, il n'était qu'un type paumé et mal assuré qui tentait de singer les autres...

Moses.

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