Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».

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Quand elle finira folle
Son petit plan machiavélique avait marché à merveille ! Elle en avait gloussé comme une enfant en voyant sa réaction. C’était assez gratifiant pour Lucyle. Bonne à lécher les doigts ? Peut-être bien. Elle ne fait pas ça a tout le monde, même si malgré son état, elle s’accordait quelques petites libertés.

« Hehehe… Rho ça va ! C’est pas ça qui va te faire avoir la trique n’est-ce pas ? » Fit-elle, répondant avec un petit air joueur et provocateur sur le visage. « Je m’en carre des mecs violeurs ! Qu’ils se ramènent, je vais leur faire la fête ! Leurs têtes vont partir en confettis ! T’as compris la ref’ ? Confettis ! Parce qu’à une fête y’a toujours des confettis. » Elle riait ensuite à sa propre blague, se trouvant drôle.

Elle était fatigante, désespérante même et elle le savait. Et le fait qu’elle soit torchée ne faisait que rajouter une couche à cela. Le pauvre ne savait pas sur quoi il était tombé. Lucyle étant prise d’intérêt pour lui, elle comptait bien en savoir plus sur ce curieux personnage. Il est peut-être célèbre dans son pays, mais ce n’était pas assez comme information pour elle. La curiosité la piquait à vif, même si le mot "raisonnable" ne voulait pas rentrer dans sa tête, grimaçant une deuxième fois à sa deuxième tape. Cependant, la tatoueuse restait choquée par les propos du bicolor.

« Comment ?! Tu ne t’en es même pas rendu compte ! Il faut aller consulter si tu ne te rends pas compte des gestes de ta bravoure ! Et arrête de me taper ! J’ai rien fait de mal ! » S’écriait-elle avant de croiser ses bras et prendre une mine boudeuse. « Je fais ce que je veux de ma langue d’abord ! Elle fait ce qu’elle veut, et va où elle veut ! » Et pour accompagner ses mots, elle venait lui tirer la langue, dans son éternelle provocation.

Elle se fichait un peu de tout ce qui l’environnait. Lucyle était plus concentrée sur son partenaire qu’elle avait pris le temps d’analyser et de détailler une nouvelle fois. Il s’était retourné d’un coup, la faisant sourire. Visiblement, c’était quelqu’un qui était constamment sur ses gardes, prêt à sauter sur le premier individu suspect qui lui voulait du mal. Enfin… Ça, elle l’avait remarqué lorsqu’elle était venue l’abordait pour toucher une mèche de ses cheveux. Une réaction quelque peu exagérée selon elle, puisqu’elle était loin de ressembler à quelqu’un de très dangereux.

« Mollo l’abricot ! Détends ton melon ! Pourquoi tu te crispes comme ça, c’est juste un verre cassé ! Un alcoolo qui ne sait pas tenir son verre ! Range ton cure-dent maintenant. » Elle avait lâché un petit soupire. S’il était dans un bar, c’était pour se détendre ! Ils devraient interdire les armes pour ce genre d’endroits. Puis elle reprit en haussant des épaules. « Bwarf, c’est le barman, son service se termine pas avant quelques heures ! Et c’est interdit de pioncer ici sans être déranger. DONC… » Elle s’était de nouveau interrompue pour reprendre son petit regard qui est sensé "attendrir" n’importe qui. « Ce serait hyyyyyyper cool si tu peux me ramener ! »


Il fallait espérer que ça marche, Lucyle n’avait aucune envie de passer sa nuit dans ce bar, en plus le barman n’était qu’une simple connaissance. Elle ne s’était pas liée d’amitié fusionnelle avec lui et ne le fréquentait que pour entendre les ragots qui se baladent dans les quartiers de Moskva. Mais cela dit, Lucyle avait accompli ses deux objectifs de la soirée : qu’on lui paye à boire, et qu’on la ramène chez elle. Elle avait même souri comme une enfant quand il s’était levé pour partir.

Pendant ce temps, Lucyle réfléchissait à son petit jeu pour trouver son prénom et s’était levée pour le rejoindre. Malheureusement pour elle, l’italienne n’avait pas posé le pied au bon endroit, la faisant se rétamer par terre.

« Aoutch ! Putain… Depuis quand le sol bouge maintenant ?! » Râle-t-elle avant de se relever en trouvant un appui avec les tabourets. « Un prénom qui commence par un K… Hmm… Ken ? Kentin ? Kacim ? Kader ? Kaled ? Kevin ? Killian ? Krys ? » Elle tentait tout ce qui lui passait par la tête, ne prenant pas en compte les origines de certains prénoms qu’elle venait de citer. Après tout, qui ne tentait rien n’avait rien. « Ça va, ça va ! J’arrive ! Tu pourras pas aller bien loin sans ma voiture de toute façon ! Un paiement en nature ? Si tu veux. Mais j’ai pas beaucoup de plantes chez moi ? J’ai des cactus si tu veux ! Et des roses, mais la plupart ont fini d’éclore. »

Et ainsi, elle l’avait suivi en dehors du bar, faisant un dernier coucou au barman qui s’en fichait pas mal d’elle.
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La blonde tombe a mes pieds et je soupire désespéré. Au mieux, elle se serait fait violer au pire elle aurait pris la voiture - même le lendemain -, elle aurait fini par faire un tonneau dans un ravin. Alors à choisir, autant que je n'ai pas plus de remords que ça. J'en avais déjà gros sur le cœur, mais autant que personne le sache. Imperméabilité de sortie, je lui lance un regard noir.

- Par contre, tu te portes toute seule, je ne suis pas un canapé ambulant. Dis-je en ouvrant la porte la faisant passé.

Un regard en arrière, je vois le patron du bar compatir à ma douleur avant que la vitre floutée de la porte brise le lien visuel. Je me retourne et fixe un moment la jeune fille qui tangue dangereusement. Je lui donne une tape derrière la tête.

- Ça t'arrive parfois aussi de ne pas boire jusqu'à te déchirer ? soupirai-je en allumant une cigarette.

Je remets ma capuche sur ma tignasse bicolore faisant ressortir mes yeux et quelques mèches rebelles.

- Et donc, elle est où.... commencais-je.

Je pousse la tatouée sur le côté alors que l'homme qu'on avait croisé dans le bar, se précipite sur moi arme blanche à la main. Je n'étais pas novice pour reconnaître des pas précipités, mais lui, on l'aurait entendu à des kilomètres. J'avais eu un bon pressentiment, il m'en voulait de lui avoir piqué son gibier du soir. C'était moi sa cible et non pas la blonde bourrée au sol, la fierté des hommes les rendait fous. Il me déchire ma veste et m'ouvre par la même occasion l'épaule. Ça fait mal, je ne vais pas mentir, la douleur est lancinante, mais en prison, c’était bien pire.

Déstabilisé que je ne sois pas tombé sur le sol, l'homme reste interdit, me laissant le temps de l'attraper par le cou et le plaquer sur un mur délabré de la cité. Délabré comme mon esprit à ce moment. Je serre si fort qu'il en lâche son arme qui rejoint les gouttes vermeilles palissant le goudron déjà dégueulasse.

- Je ne suis pas assez anesthésié et putain ce que je peux te dire, c'est que tu m'as fait mal ! Soufflai-je en serrant un peu plus mon index et mon pouce contre son cou.

Doucement, je me baisse et récupère l'arme au sol et lui murmure quelque chose à son oreille que seul lui et moi peuvent entendre, et au vu de ces pupilles dilatées, cela avait fait son petit effet.

- Toi, retourne à ta voiture ! dis-je en me retournant vers la blonde. Dégage, je t'ai dit !

Je ne voulais pas qu'elle assiste à ce que j'allais lui infliger, pire atrocité qu'un homme pouvait subir. Mais ma haine était à son paroxysme et mon cerveau était en train dangereusement de mal s'irriguer.
Lorsque je fus seul, un seul regard vers notre agresseur me confirma ma décision. Un cri déchirant brisa les ténèbres de la nuit.

***
J'erre dans la rue, me tenant l'épaule, en grimaçant. Autant lorsque j'avais tué notre faiseur de trouble, l'adrénaline m'avait étourdi, mais là dans le calme de la nuit, je douillais sa race. " Putain que ça fait mal ! "

Je m'assois sur le muret et me laisse tomber en arrière regardant les nuages de pollution au-dessus de ma tête. C’était sale, c’était sans émotion. C'était beaucoup plus joli en Irlande, des étoiles à perte de vue. Ma sœur, avait-elle aussi souffert lorsque sa vie l'avait abandonné? Je me redresse d'un bond, malgré la douleur, en entendant des pas s'approcher. Je n'étais pas mort, enfin pas encore, hors de question de baisser ma garde.


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Elle chancelait, traversant le bar avec un petit sourire niais collé au visage. Après sa chute, elle avait continué à marcher comme si de rien n’était, toujours en réfléchissant au prénom que pouvait avoir le bicolore. C’était assez perturbant car la plupart des prénoms qu’elle avait en tête étaient d’origines arabes ou presque américaines. Et elle savait comment reconnaître chacune des origines. Grâce à son travail et suite au maintes et maintes conversations qu’elle avait eu avec ses clients, elle avait réussi à assimiler non seulement les comportements mais également des détails physiques de chaque origine qui étaient passé dans son salon. Sauf que là, c’était différent. Sans doute une ethnie qui n’était pas encore passé au Jacked.

« Pfff… Aucune galanterie ! » Elle comptait reprendre la parole, mais le jeune homme lui avait donné une seconde tape derrière la tête. Elle avait poussé un gémissement de plainte, lui lançant un faux regard noir. « Mollo l’abricot ! Y’a pas de moustiques sur mon crâne que je sache ! » Fit-elle avant de sortir du bar et croiser les bras pour tirer la moue. Elle ressemblait à une enfant de six ans qui n’avait pas eu ce qu’elle voulait, ou alors qui n’assumait pas sa bêtise quand elle se faisait gronder. « Sans me déchirer ? Mais je suis pas une feuille de papier ! Je suis humaine, allô ! Déjà que tu me sors que je suis du pain, puis ensuite du papier… T’as déjà pensé à consulter ? C’est grave de pas reconnaître des êtres humains ! »

En voyant sa cigarette, elle avait eu envie de la lui piquer pour tirer une taffe avant de se rappeler qu’elle ne fumait plus. La tatoueuse avait arrêté de fumer par sa propre volonté, c’était soit ça, soit réfléchir à un moyen pour guérir sa petite maladie. Autant vous dire que le choix était vite fait. Alors qu’elle réfléchissait à l’emplacement de sa voiture, elle avait regardé le ciel à moitié concentrée. Où avait-elle bien pu la garer ? Elle remontait dans ses souvenirs avant qu’elle n’arrive au bar et bingo ! C’était à quelques mètres de là où ils étaient, sur un trottoir. Elle comptait lui répondre mais le bicolore venait de la pousser sur le côté. La blonde était prête à lui crier dessus pour lui demander ce qu’il lui a pris, mais il venait encore de lui couper la parole. Elle était par terre, à essayer de remettre son cerveau à l’endroit.

« Mais… Hé ! Qu’est ce qui te prends ?! C’était une blague ! » Râle-t-elle avant de se rendre compte de la situation. Un homme venait de les attaquer, et surtout il venait de blesser le bicolore. Elle s’était crispée à son ordre, sa maladie exagérant son ressenti. Elle aurait voulu lui gueuler dessus, lui dire qu’elle ne recevait d’ordres de personne. Mais sa raison avait pris le dessus sur elle, l’obligeant à se lever et à partir.

Les minutes qui ont suivi était devenues bizarres. Elle ne savait plus pourquoi elle était devant sa voiture. Par miracle elle avait retrouvé le chemin jusqu’à sa bagnole, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qui étai en train d’arriver à ce jeune homme. Il venait quand même de lui sauver la vie, et peut-être même sacrifié pour l’italienne. Elle avait beau attendre, il ne venait pas. Elle s’était donnée une vraie gifle pour repartir dans la direction opposée, malgré le petit temps d’hésitation. Elle avançait, doucement, dans la ruelle qui n’était qu’illuminé par les quelques lampadaires de la rue. La tatoueuse avait mis un certain temps avant de retrouver son camarade de buvette. Sa vision aura beau être troublée par l’alcool, sa tignasse ne passait pas inaperçu. Il était là, assis sur un petit muret. La tête dans les étoiles, c’était le cas de le dire.

Timidement et doucement, elle s’était approchée de lui, avant de s’asseoir tranquillement sur ses cuisses. C’était la seule idée qui lui était venue à l’esprit pour attirer son attention. Une fois qu’il avait compris qu’elle était là, elle s’était affalée sur lui mais doucement, posant sa tête contre son torse.

« Hum… Merci pour tout à l’heure. J’avais pas vraiment conscience de ce qu’il s’était passé. » Elle s’était redressée, une vilaine idée en tête. Mais c’était la moindre des choses pour remercier quelqu’un selon, dans son état d’ivresse. Elle passa sa jambe de l’autre côté pour se retrouver assise sur lui, une cuisse de chaque coté de sa taille, glissant ses mains tendrement vers ses joues pour ramener son visage et le pencher vers le sien. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait, elle se contentait de suivre son instinct. Puis vint le moment où elle posa ses lèvres sur celles du bicolore. Le baiser était simple, puis elle avait décidé de transformer ce simple contact en baiser langoureux. Elle était délicate, comme pour ne pas le brusquer, puis s’était retirée avant de se relever. Dire qu’elle n’a pas aimé ce serait mentir.

Elle s’était un peu plus éloignée et lui avait tournée le dos pour ne pas affronter son regard. Qui sait ce qu’il allait faire. Alors elle s’était contentée de ranger ses mains dans le dos, gardant un petit sourire victorieux. « Je me suis dit que ça pourrait te requinquer. Allez, bouge tes fesses ! Que je te soigne en arrivant. » Eh oui, elle avait bien remarqué sa blessure à l’épaule.
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La douleur me lance et je doute de sortir vivant d'une autre altercation. Avec un bras en moins, on faisait vite le compte. C'était peut-être des collègues à cet homme dont j'avais fauché la vie qui venait le venger. Il était peut-être trop tard pour reculer et j'allais surement retrouver ma soeur plus vite que prévu, sans l'avoir venger. C'était ça mon plus grand regret.


Je fronce les sourcils quand mes yeux s'habituent à la lumière basse, et une tignasse blonde. J'étais probablement assommé par la douleur, ce que j'avais devant moi était la jeune fille que j'avais laissé quelques minutes plus tôt.

- Qu'est ce que tu fous encore là, toi ?! Tonnai-je. Je t'avais dit de rentrer chez toi !

Mais elle ne répond pas et s'approche dangereusement de moi, s'asseyant sans la moindre gêne sur moi. Qu'est-ce qu'elle foutait encore ? Je n'étais pas assez shooté pour me laisser faire, d'autant plus que je le rappelle, elle était bourrée et n'était pas maître de ses actes. Il était hors de questions que je fasse quoique soit avec la blonde.

- Qu'est-ce que...

Elle m'interrompt en me remerciant de l'avoir sauvé. Je hausse les épaules et relève la tête vers le ciel. Cette façon de s'exprimer me fait penser à Eryn. Elle avait toujours eu la manie de se mettre dans des situations complexes, lorsque nous étions petits, et elle se blottissait toujours de cette manière contre moi à s'excuser pour rien. J'étais son frère après tout, je me devais de la protéger, chose que je n'ai pas su faire.

- Vous avez toujours la manie de vous mettre dans des circonstances désavantageuses, de toutes façons, murmurai-je plus pour moi que pour la tatouée.

Toujours collée contre moi, je sens ses mains remonter le long de mon torse pour finir leur course sur mes joues, ce qui me fait baisser la tête, surpris. Le visage de la blonde s'approche dangereusement du mien et instinctivement, je recule un peu, la fixant un moment. Elle était plutôt jolie même si elle n'était pas particulièrement mon type. Je grogne lorsque je fais un mouvement qui ravive la douleur. "Et puis merde, hein?", je plaque avec délicatesse mes lèvres sur les siennes. Le baiser est plutôt timide, je la laisse prendre la cadence, et elle finit par approfondir la caresse alors que mes mains effleurent son dos pour glisser le long de son cou et finir sur ses joues.

Je n'étais pas du genre à embrasser de la sorte et encore moins une parfaitement inconnue, mais j'étais faible et minable. C'était peut-être le fait de repenser à ma soeur qui me faisait perdre le contrôle de mes propre convictions? J'étais sûrement beaucoup plus sensible que je le faisais comprendre. Mais personne devait le savoir. Et ce baiser faisait plus penser à un mec en manque plus qu'autre chose, tant mieux. Une fois finie, la jeune blonde me giflerait et là se terminerait notre rencontre.

Je la sens se retirer de mes cuisses et se relever pour s'éloigner. "Tiens, j'avais eu raison", elle me tourne le dos les mains en crois dans son dos. Elle ne s'éloigne pas pourtant, et m'adresse la parole.

- Tss, c'est malpoli de parler le dos tourné ! râlai-je, on regarde les gens dans les yeux quand on leur parle !

Je ne savais pas quoi faire, accepter ? Au risque qu'il se passe ce qu'il se passe? Où refuser ? Et ne plus la revoir ? C'était surement mieux ainsi. Je relève la tête une énième fois vers le ciel, comme attiré et finis par me lever pour la rejoindre.

- Okay, j'accepte ! J'espère que tu t'y connais en soins ?! Tu ne me touches pas si tu n'es pas infirmière !

Arrivés devant sa voiture, je lui prends les clefs des mains et lui lance un regard noir.

- Je suis peut être blessé, mais toi tu es bourrée, alors autant qu'on prenne notre temps avec un blessé au volant, plutot qu'on finisse en tonneau a cause d'une inconsciente !



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Contrairement à ce qu’elle aurait cru, le bicolor s’était contenté de répondre timidement à son baiser devenu langoureux au fur et à mesure. Bwarf ! C’était loin de lui déplaire ! Elle préférait ce genre de réaction, plutôt que des injures et un couteau sous la gorge avec une menace de lui couper les lèvres qui part. Comme quoi, il pouvait simplement se laisser faire sans faire de jugeote ! D’un côté, ça voulait dire que l’acte ne lui avait pas déplut. Rien qu’avec cette pensée, Luce avait gardé son petit sourire victorieux, même après la remarque d’impolitesse de sa part.

« Ce qui est impoli, c’est m’avoir laissée seule à attendre devant la voiture ! » Et heureusement qu’elle avait décidé d’aller le chercher, au vu de l’état dans lequel elle l’avait retrouvé. A vrai dire, elle était même prête à recommencer s’il ne se décider à sa lever pour l’accompagner à sa voiture.

Vient le moment où il parle de savoir faire des soins corrects et surtout si elle était infirmière. Bien sûr que non, elle ne s’y connait pas des masses mais elle a quelques bases. Bon après, elle ne venait pas de l’Eglise, mais son travail en tant que tatoueuse lui avait appris à prendre des mesures de sécurités, notamment au niveau l’hygiène et tout ce qui concernait la désinfection d’une plaie. Après tout… Le tatouage c’était comme une sorte de grosse plaie bien faite non ? Bon en gros, elle n’était pas nulle non plus. Désinfecter et placer un pansement, c’était une routine pour elle.

« Ouais, ouais… » Elle marquait une pause, notant l’ironie de la situation. Mais pour une raison qui lui échappe, c’était le bon moment pour lâcher une petite vanne, comme pour détendre l’atmosphère. « Il paraît que dans un autre univers, je suis médecin, aide-soignante, et chirurgienne. T’inquiète pas ! Un peu de scotch, du papier toilette et ce sera bon ! » Alors qu’elle commençait à se diriger vers le chemin qui menait à sa voiture, elle s’était de nouveau retournée vers son petit chauffeur. « J’ai une trousse de soin, ça devrait aller. » Puis elle reprit la route.

Pendant les quelques minutes qui ont suivi jusqu’à la voiture, Lucyle n’a pas arrêté de sautiller comme une antilope dans la savane dans tous les sens. De quoi épuiser assez facilement n’importe qui qui devrait s’occuper d’elle. Même si elle est lucide dans ses actes, elle ne reste pas moins la jeune femme bourrée échouée comme une baleine sur le comptoir du bar dans lequel son compagnon l’avait extirpé. Elle sautillait, parlait inutilement, disait n’importe quoi et le collait même, lui attrapant par le bras à certains moments. Elle s’était même plaint qu’il n’allait pas assez vite, alors qu’il avait l’épaule en sang. Un détail dont elle ne se souvenait qu’après avoir fait sa gaffe.

« Ah la voilà ! Ma voiture chériiiiiiie ! » Fit-elle, voyant son bolide garé au même endroit où elle l’avait laissé. Et à peine avait-elle sortie les clés de sa voiture, prête à se glisser devant la portière du conducteur, qu’elles avaient disparues de ses mains. « Hein ? » Disparues ? Comment était-ce possible ? Les auraient-elles fait tomber par maladresse ? C’était ce qu’elle venait vérifier en s’agenouillant par terre pour venir vérifier le dessous de la voiture. Et pourtant rien.

Elle s’était relevée, voyant qu’en fait, c’était lui qui les avait en main. Le garnement ! Il les avait prises à se place !

« Hé ! Voleur ! Rends-moi ça ! » Faisant un pas vers lui pour récupérer ses clés, elle avait froncé des sourcils, ajoutant un argument pour que ce soit elle qui puisse conduire. C’était sa voiture après tout ! « T’as l’épaule complètement ensanglantée ! Tu comptes pas conduire quand même ? »

Puis il venait de lui répondre, sauf qu’elle ne comprenait pas. Un tonneau ? Une inconsciente ? La tatoueuse s’était mise à regarder à gauche, puis à droite en papillonnant des cils, signe qu’elle ne comprenait pas le rapport avec la voiture. « Je vois pas de tonneau. Et c’est qui l’inconsciente ? Parce que perso, je suis PAR-FAI-TE-MENT consciente et lucide ! Mais soit, puisque tu tiens tant que ça à faire la route, fais donc. » Disait-elle avec un ton légèrement boudeur. Comment pouvait-il ne pas avoir confiance en elle ?

Elle s’était donc résolue à devoir ouvrir sa portière côté passager, et se mettre à faire un caca nerveux après avoir donné l’adresse. Eh oui, quand elle buvait trop, elle perdait 20 ans mentalement.
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Elle trottine devant moi éveillant un peu plus mon mal de crâne si c’était possible. Avait-elle réellement conscience de ce qui s'est passé ? Outre le fait que je m'étais légèrement laissé aller, elle était complétement bourrée et aurait pû se faire cent fois violée et déchiquetée par les rats de cette ville ! La crédulité des femmes me perdra avec elles. On avait dû vendre du rêve à ma sœur pour qu'elle fonce tête baissée dans les terres hostiles de la drogue.

Je grogne lorsqu'elle me prend par mon bras blessé, ravivant la douleur, et lui lance un regard équivoque. Déjà qu'elle me donne le tournis, elle me fait mal.

- Tss ! Arrête de bouger ! Et en plus, tu ne sais même pas être gracieuse ! J’espère que tu es plus douce quand tu es sobre !

Si elle était aussi brute lorsqu’elle était bourrée, j'aurais dû la laisser aux griffes du pervers du bar. Elle ne me rassure pas des masses quant à ses capacités médicales. Il était peut-être plus judicieux que je me soigne moi-même, j'aurais sûrement besoin de points et elle n'était clairement pas en état de me soigner. Je jette un regard derrière moi, réflexe de tueur que j'étais, pour couvrir mes arrières et celle de ma compagne de fortune. Sait-on jamais si d'autres hommes avaient les dents aussi aiguisés qu'un loup.

Choppant les clefs de la voiture, je ne calcule pas ses remarques, de toutes façons, elle avait tort et j'avais raison, point final.

- Je préfère conduire, un point c'est tout. dis-je en montant dans la voiture. Arrête de bouder, sinon je te laisse au bord de la route comme un chiot abandonné.

Je démarre la voiture sans pour autant ne pas souffrir le martyr à chaque mouvement, après avoir eu l'information tant attendue : l'adresse. Ça ne faisait pas très longtemps que j’étais arrivé sur cette île, et même si elle était petite, je n'avais pas encore fait le tour des lieux et des endroits les plus fous de la ville.

- Est-ce que je donne vraiment l'impression de connaître tous les recoins de cette île ? demandai-je sarcastique. J'espère pour toi que tu connais ta droite et ta gauche, car j'ai passé le temps de la phrase bateau "tous les chemins mènent à Rome".

Après plusieurs mauvais chemins, et deux tentatives verbales de meurtre, nous arrivons devant son immeuble et je me gare sans ménagement, me foutant un peu si j'étais sur une place de parking ou non. De toute façon, ce que j'avais bien compris ici, c’était que tout le monde faisait ce qu'il voulait, règle d'or de Decay.

Coupant le contact, je me tourne vers elle et je n'y vais pas par quatre-chemins, j'espérais qu'elle avait assez dégorgé pour comprendre.

- Si je monte chez toi, tu as bien conscience que ce n'est pas pour faire du tricot ? Certes, je veux bien que tu me soignes, mais je pouvais largement me débrouiller seul, ici la solitude est ma signature. continuai-je en posant une main sur le volant. Tu veux toujours que je monte ?

Il était hors de question, que je ne respecte pas une femme, j'avais eu une sœur et toute femme méritait tolérance dans n'importe quel état elle soit. Elle avait encore largement de quoi partir, me frapper et me traiter de pervers, mais un homme était un homme et j'en étais un. Pas sûr que j'arrive à me contrôler, d'autant plus qu'elle m'a roulé deux pelles.    
Lyxiae
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