Ce n'était vraiment pas une bonne idée...
Rien que dans sa posture, tu comprends qu'il sait. Qu'il savait dès l'instant où tu as tapoté la place à tes côtés. Le chef est immense, massive, imposant... Impressionnant et il est installé juste à côté de toi avec son p'tit sourire. Cette posture, tu t'es vraiment faite avoir. Il est fier en plus, tu peux voir cette étincelle dans son regard. Vraiment... Et cette manière de rire devant ta gêne. C'est comme un coup de tonnerre, t'es pas plus rassurée. Tu te sens complètement dépassée par les événements. Même s'il te dit que c'est pas la peine de t'excuser, tu ne peux pas concevoir de rester là sans rien faire. Vraiment éponger la tâche c'est la moindre des choses, ça te permet vraiment de rester concentrée, de pas trop paniquer. C'est que tu viens un peu d'arroser un chef de gang, non ? Car oui, tu ne penses pas qu'un simple gérant de boîte de nuit puisse avoir autant d'homme à son compte et surtout, il ne pourrait pas les mener par le bout du nez avec tant aisance. Et puis, il a pas les traits d'un asiatique mais il a tout d'un yakuza, non ? Tu ne sais pas, tu ne sais plus... Tout ce qui compte pour toi là, c'est de finir d'éponger les dégâts et faire oublier cette phrase à jamais... Des vilaines choses... Mais enfin ! A quoi tu pensais Magnolia ?
Machinalement, quand il te demande ton prénom...
Au détour d'une phrase, tu réponds sans le regarder « Magnolia... » Tu aurais pu être plus loquace mais, faut pas trop t'en demander là... T'as déjà du mal arrêter de tamponner ta robe contre sa cuisse.Mais t'y oblige de sa grande main... Oui, elle est vraiment grande et rêche comparée à la tienne. Tu essaies de la libérer doucement mais tu comprends vite que ce n'est pas dans ses attentions... Il veut te faire mourir de gêne ou quoi ? Tu ravales ta salive.. Pourtant, tu comprends que ce geste c'est sa manière à lui de te dire qu'il faut vraiment que tu te calmes petite fleur. Oui voilà, une petite inspiration alors que la serveuse apporte un verre d'alcool fort et une serviette de tissu. Oh, oui ! ça sera mieux que ta robe, non ? Tu pourras finir ce que tu as commencé... Sauf que...
Sauf que la serviette ne sert pas à ça...
Lex vient libérer ta main pour s'attarder sur ta robe et faire la même chose que toi quelques minutes plus tôt... Tu as senti le bout de ses doigts effleurer le collant sur ta cuisse. Alors tu as un peu sursauté, comme toujours. Naturellement, tu as décalé de quelques millimètre ta jambe en la contractant pour ne plus sentir ses doigts, juste ICI ! C'est quand même assez... Intime, non ? En tout cas, pour toi, c'est intimidant. Tu le laisses faire, les yeux rivés sur ses grandes mains qui s'activent pour sauver ta robe d'un peu d'eau... Oui, ce n'est que de l'eau et pourtant tous les deux, vous lui accorder toute votre attention. Allez, vous savez pertinemment l'un comme l'autre que vous n'auriez eu qu'à la laisser sécher. Tes yeux reviennent dans les siens. Ton cœur loupe une mesure. Alors vous êtes désormais si proche l'un de l'autre ? Tu laisses ton esprit s'égarer une seconde, tu le fixes et tu réponds avec un petit sourire :
- « Votre cocktail... Avec la liqueur de pomme, l'eau gazeuse et le citron sur de la glace pilée... Il avait l'air délicieux, j'aimerais juste retirer la vodka.... »
Car tu ne désires pas en ressentir sa force, tu as besoin de douceur, de fraîcheur avec un côté acidulé, fruité. C'est vraiment celui qui tu avais commandé à la table de jeu. Enfin tu n'as pas eu le temps d'y tremper les lèvres... Tu hoches la tête comme pour te convaincre que c'est bien celui-ci que tu veux et tu le confirmes à ton bourreau devenu hôte, toujours installé à tes côtés : « L'apple Frost c'est ça ? Je serais ravie d'en boire en votre compagnie... » Tu replaces tes cheveux derrière ton oreille en détournant les yeux. C'est que même s'il a beau te rendre nerveuse, tu ne peux pas partir comme une mal-élevée. Il faut aussi avouer que tu as bien compris qu'il s'amuse de ta présence et de tes réactions, tu as attiré son attention donc tu fais en sorte que cela reste de manière positive. Une fois que tu auras quitté ces murs tu n'auras juste à ne plus jamais t'y aventurer, non ? Du moins pendant un temps, et lui il oubliera ou il ne gardera dans l'ensemble qu'un bon souvenir. Oui, voilà, c'est ça que tu dois t'assurer de créer. Un souvenir en grande partie agréable pour t'assurer de faire de lui, un allié.
Derrière le bar, les bouteilles s'entrechoquent.
La barman est entrain de te préparer le verre que tu as commandé de mi-mot. Elle exécute des ordres qu'elle n'a pas encore reçu. Elle sait donc parfaitement comment ça marche, n'est-ce-pas ? Elle prends les devants. Ce qui te laisse le temps de revenir soutenir le regard de Lex et lui sourire. Enfin, ton visage se décrispe et ton corps se détends, au diable ta jambe contre ses doigts s'il joue de ta robe, tu t'en fiches... Tu as ce petit sourire en plissant les yeux affirmant : « Evidemment que vous devez prendre la première gorgée de mon verre à chaque fois, nous ne sommes jamais trop prudent de nos jours... »
C'est dit avec légèreté mais c'est pourtant bien réel. Tu le penses sincèrement, surtout que la plus part des drogues reste à la surface. La première gorgée, c'est la plus importante. Mais la perspective de le voir goûter l'ensemble de tes verres finit par te faire pouffer de rire, poliment derrière ta main. Bien élevée, c'est important. Tu rajoutes rieuse :
- « Ce qui vous confère le titre officiel de goûteur de verre... En êtes-vous heureux Lex ? » Car toi tu trouves quand même cela vraiment cocasse comme dénouement de soirée, non ? La serveuse apporte le verre et sans le quitter des yeux, tu t'amuses à le pousser vers lui précisant avec cette nouvelle légèreté :
- « Mais ne comptez pas sur moi pour essayer vos verres, vous buvez de l'alcool beaucoup trop fort pour moi... » Palais sensible de petite fille, hein ? Le sucré plus que le corsé...
La Triche de PhinéasGambling is an act of faith, but cheating is an act of bastards.
Magnolia... Il n'oubliera pas ce prénom, c'est certain, pas quand il est apposé sur un si jolie visage. Il n'a jamais eu trop de difficulté à se souvenir des visages et des prénoms qui s'y attachent, mais pour toi c'est une certitude. Après tout il laisse ses obligations de chef et délègue son travail à son bras droit juste pour tes beaux yeux, c'est quelque chose qui ne s'oublie pas. Sa grande main sur la tienne, si douce et si petite, il garde son sourire alors que ses doigts se referment sur les tiens qui cherchaient à se dérober. Tu n'as pas d'inquiétude à avoir, il ne va pas te manger. En tout cas pas tout de suite... Il finit par relâcher ta main, s'occupant alors de la tâche sur ta robe. Il a beau avoir l'air brutal, il exécute ce tamponnage avec beaucoup de minutie et dans une certaine lenteur, juste pour profiter de ton contact. Il sent bien que tu décales ta jambe, mais il continue quand même jusqu'à ce que le gros de l'eau se soit imprégné sur la serviette, revenant très vite à tes yeux alors qu'il pose sa question.
Mh, fruité et pétillant, il avait donc vu juste. Mais sans vodka cependant, pour ça il s'était trompé. Tu veux garder les idées claires pendant que tu es en sa compagnie ? Ça ne serait pas étonnant. Ce sera donc un Apple Frost pour la jolie fleur, sans vodka. Il te fait un oui de la tête pour confirmer le nom du cocktail, se tournant vers la barmaid, satisfait de voir qu'elle s'est déjà mise à l'œuvre. Elle est toujours aussi efficace... Il se reconcentre alors sur toi, sa main toujours sur ta robe alors qu'il sent ta jambe reprendre sa place. Tu sembles te détendre enfin à ses côtés et ça lui fait grandement plaisir. Quand tu lui souffles qu'il va devoir goûter chacun de tes verres, il sourit plus franchement, avec ce petit quelque chose de plus sincère aussi, étrangement. C'est assez incongru, mais plutôt agréable comme sensation, comme si tu lui faisais confiance, comme une sorte de petit rituel qui venait de se mettre en place entre vous. Un rituel que tu confirmes en le nommant officiellement goûteur de tes verres, ce qui lui arrache un petit rire.
« Très heureux, oui... Ça me permet d'en découvrir un peu plus sur vous, ce qui est loin de me déplaire. »
C'est vrai, connaître les goûts d'une personne peut permettre de déduire beaucoup de chose sur la personnalité de celle-ci. La serveuse finit par apporter ton cocktail et un verre de whisky japonais sans glace. Toujours avec ce léger sourire, il vient saisir le verre que tu pousses doucement vers lui, le portant à ses lèvres pour en boire la première gorgée. Le verre une fois reposé devant toi, il plisse un peu les yeux en souriant.
« Et bien, c''est... particulier. Je n'avais jamais goûté l'Apple Frost. Vous me faites découvrir mes propres cocktails, c'est amusant... »
Il se met à rire gentiment, à mi-voix, attrapant son propre verre alors qu'il repose son regard dans le tien.
« C'est vrai, après la drogue, vous risqueriez de croire que je cherche à vous saouler, ce serait fâcheux... Non pas que je ne souhaite pas vous voir dans cet état, j'en serais curieux, mais je préférerai que vous gardiez un bon souvenir de moi, malgré tout. »
C'est vrai, on ne peut pas dire que vous soyez partis sur de bonnes bases tout les deux et ça le désole un peu. Mais il a fallut que tu sois si mal accompagné et que tu finisses sous sa pression pour te faire parler. Mais n'aurais-tu pas eu peur de lui quand même s'il t'avait approché alors que tu venais ici juste pour profiter d'une bonne soirée ? Tiens, c'est une bonne question ça... Il boit deux petites gorgées de son whisky, reposant son verre sur la table avant de se tourner un peu plus vers toi, une mine un tantinet plus sérieuse sur le visage, son regard plongé dans le tien.
« Dîtes-moi Magnolia, si vous étiez venue ici simplement pour vous amuser sans contrat, est-ce que je vous aurais intimidé autant que maintenant en vous approchant spontanément ? Dans l'optique de faire votre connaissance, je veux dire. »
Ça au moins, ça a le mérite d'être clair. Lui ne t'a pas quitté des yeux, très curieux de connaître ta réponse, avec une certaine lueur dans son regard qui ne semble pas le quitter.
Il te parle d’un état d’ivresse qui réveille sa curiosité.
Tu n’es pas certaine de vouloir lui offrir ce spectacle. La jeunesse coule dans tes veines et avec elle toutes les idées un peu idiotes qu’elle pourrait véhiculer. Mais heureusement ce n’est pas réellement une demande qui demande plus qu’un rire gêné de ta part. Non vraiment, tu ne voudrais pas être complètement soûle devant lui. Cette honte. Mais dans le fond, ce qui t’a le plus interpellé dans cette phrase c’est certainement sa petite remarquer. Garder un joli souvenir malgré tout ? Que veut-il dire par là ? Pourquoi voudrait-il que tu gardes un souvenir agréable de cette soirée ? Cette entrevue un peu étrange, inquiétante qui fait toujours danser tes jambes même si la pression commence vraiment retomber. Le plus simple c’est de ne pas relever, ne pas trop te questionner. Essayer aussi de ne pas trop le regarder, le fixer.
Une gorgée, puis deux. Voilà qu’il se retourne.
Tu vois bien la lueur dans son regard, tu vois la manière dont il s’installe pour te montrer que tu ne pourras pas fuir, que tu ne pourras pas réellement lui échapper. Ce n’est pas dans le sens, dangereux. Il y a ce petit écho joueur dans ses yeux, mais tu le vois, tu le remarques, ce blocage qu’il impose avec sa carrure. Appuyé sur la table, tourné vers toi, les yeux fixés dans les tiens. Il te regarde et surtout il te lâche une bombe à t’en faire presque lâcher ton verre. Vraiment, ta surprise doit avoir un côté presque enfin. Les yeux aussi ronds que ta bouche. Le silence puis le rose sur tes joues. Quoi ? Qu’est-ce-qu’il vient de te demander ? Est-ce-que ce chef de gang super dangereux vient de te demander s’il aurait pu venir te draguer dans une autre situation ? C’est donc de ça qu’il parlait quand il te précisait « voir ton état dans d’autres circonstances » ? Non mais est-ce que c’est réellement de la drague déjà ? C’est quand même vraiment franc. Tu serres un peu plus ton verre dans tes deux mains tu viens porter la paille à tes lèvres. Puis… Tu finis par pouffer de rire avant qu’elle arrive à ces dernières. Oui au début c’est un petit rire, tout petit rire, le genre un peu gêné mais après. Tu te mets à rire un peu plus. C’est clairement la gêne et surtout la surprise mais ça te permet surtout de finir de faire tomber la pression. Peut-être que dans le fond, c’était ça qu’il cherchait… Réussir à te mettre à l’aise. Alors tu ris et tu viens finalement poser ton verre sur la table. Tu le regardes encore amusée pour répondre :
- « Oui je pense que vous m’auriez intimidé également mais pas pour les mêmes raisons… »
Et tu replaces tes cheveux. Enfaîte c’était un peu gênant à avouer. Tu reviens poser ton regard sur ton verre, c’est une valeur sure lui, tu peux le fixer sans qu’il risque de te troubler comme le fait cet homme. Tu rajoutes avec douceur en glissant ton index sur la surface pleine de condensation du verre :
- « Je vous remercie pour cette… Question, elle m’a tellement surprise que j’ai réussi à me détendre… Alors, oui. J’aurais aimé faire votre connaissance dans d’autres circonstances, car c’est le genre d’intimidation qui ne sont pas déplaisante… »
Celle des hommes grands et larges, celle de ces hommes qui savent attirer ton regard facilement. Ce genre d’intimidation répondant juste à ta pudeur et ta timidité de femme, celle qui n’est pas indifférente devant le charme de ces hommes, tout simplement. Tu réalises alors que tu pourrais pousser cette confidence un peu plus loin, juste un peu plus loin. Tu te penches avec ton air confident :
- « J’ai une idée… Pourriez-vous me laisser passer s’il vous plait, Lex ? »
Oui, une fois encore tu uses de son prénom comme si vous étiez amis depuis longtemps. Tu attends qu’il puisse te laisser passer. Une fois sur tes deux pieds, bien plus stable que la première fois, tu lui lances un regard amusé et doux avant de tourner les talons, tu as volontairement laissé ton verre sur la table car tu as cette petite malice dans les yeux, l’idée dans la tête. Tu reviens donc au niveau du bar, tu admires la charmante serveuse et ses longs cheveux de jais, un visage fin. Elle est ravissante. Tu lui offres un sourire très poli et très doux. Evidemment, tu ne commandes rien, tu te contentes de t’installer sur l'un des tabourets puis tu te tournes vers Lex, avec ton sourire et ton petit doigt posé sur tes lèvres après t’être appuyée sur le comptoir : « Voilà, nous avons juste à recommencer, non ? Je vous laisse me rencontrer par le plus grand des hasards… » Et tu pouffes de rire, le contraste doit être beau entre la femme insouciante et celle qui pouvait plaider la cause de son client en tremblant pour sa vie. Mais n’a-t-il pas dit qu’il désirait te découvrir dans d’autres circonstances ? Pourquoi attendre plus longtemps…