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Rotting away [POPPY]
Jeu 6 Fév - 22:21
« Iris. »
Déposant une pile de documents bien trop grande pour être portée sur une longue distance, la cadette se tourna en direction de la voix qui s’adressait à elle. Assis à une table, café à la main, l’homme qui représentait qu’un infime pourcentage de ses supérieurs hiérarchiques ne lui revenait pas. L’odeur de tabac froid, mêlée à celle de café, était une chose ; mais son ton désobligeant, mêlé à sa nonchalance, faisaient de lui un de ces êtres pourris peuplant la milice.
« Oui ?, se contenta-t-elle de répondre, cachant difficilement son irritation d’être appelée ainsi.
— Rends-toi à la morgue.
— ... Pardon ? »
Telle fut la réaction, surprise et consternée, que la cadette eut peu après ses débuts dans la milice.
Si cet ordre sonnait étrange hors de son contexte, celui-ci prenait tout son sens une fois les documents donnés. Des rapports d’autopsie, voilà ce que dont le brigadier avait besoin. Un dossier avait été ouvert sur deux corps retrouvés à la frontière entre Néo-Atlantis et Napoli —un couple, très probablement. En tout cas, une petite enquête avait été ouverte, avec ce boug— ce milicien à la tête. Et la tâche ingrate qui incombait l’androgyne consistait à aller voir ces mêmes cadavres. Ahahahahah.
Il ne fallut pas longtemps pour que la “semi-borgne” se retrouve au milieu des couloirs. Les murs se ressemblaient tous, de même pour les visages. Tous plus décrépis et fatigués, les uns que les autres. L’enfant ne s’y retrouvait pas vraiment, avec sa chemise repassée et ses cheveux peignés. Quant à la salle qu’elle recherchait, elle n’était pas difficile à trouver : à l’écart des autres, elle dégageait comme un froid. À moins que la température soit réellement basse ?
Shion toqua à la porte par politesse, avant d’ouvrir. Une étrange odeur envahit ses narines, tandis que l’atmosphère austère la fit se recroqueviller, inconsciemment, sur elle-même.
« ... Y a-t-il quelqu’un ? »
Rassemblant le peu de courage qu’elle pouvait en cet instant, la cadette s’adressa aux murs. Évidemment, aucune réponse ne lui revenait. C’est dans cette solitude qu’elle se redressa, s’aventurant un peu plus loin dans ces lieux inconnus à ses yeux naïfs.
Est-ce que je viens de me tromper de salle ? : c’est au fil de cette question qu’elle ne se douta pas que l’on venait s’approcher d’elle.
Déposant une pile de documents bien trop grande pour être portée sur une longue distance, la cadette se tourna en direction de la voix qui s’adressait à elle. Assis à une table, café à la main, l’homme qui représentait qu’un infime pourcentage de ses supérieurs hiérarchiques ne lui revenait pas. L’odeur de tabac froid, mêlée à celle de café, était une chose ; mais son ton désobligeant, mêlé à sa nonchalance, faisaient de lui un de ces êtres pourris peuplant la milice.
« Oui ?, se contenta-t-elle de répondre, cachant difficilement son irritation d’être appelée ainsi.
— Rends-toi à la morgue.
— ... Pardon ? »
Telle fut la réaction, surprise et consternée, que la cadette eut peu après ses débuts dans la milice.
Si cet ordre sonnait étrange hors de son contexte, celui-ci prenait tout son sens une fois les documents donnés. Des rapports d’autopsie, voilà ce que dont le brigadier avait besoin. Un dossier avait été ouvert sur deux corps retrouvés à la frontière entre Néo-Atlantis et Napoli —un couple, très probablement. En tout cas, une petite enquête avait été ouverte, avec ce boug— ce milicien à la tête. Et la tâche ingrate qui incombait l’androgyne consistait à aller voir ces mêmes cadavres. Ahahahahah.
Il ne fallut pas longtemps pour que la “semi-borgne” se retrouve au milieu des couloirs. Les murs se ressemblaient tous, de même pour les visages. Tous plus décrépis et fatigués, les uns que les autres. L’enfant ne s’y retrouvait pas vraiment, avec sa chemise repassée et ses cheveux peignés. Quant à la salle qu’elle recherchait, elle n’était pas difficile à trouver : à l’écart des autres, elle dégageait comme un froid. À moins que la température soit réellement basse ?
Shion toqua à la porte par politesse, avant d’ouvrir. Une étrange odeur envahit ses narines, tandis que l’atmosphère austère la fit se recroqueviller, inconsciemment, sur elle-même.
« ... Y a-t-il quelqu’un ? »
Rassemblant le peu de courage qu’elle pouvait en cet instant, la cadette s’adressa aux murs. Évidemment, aucune réponse ne lui revenait. C’est dans cette solitude qu’elle se redressa, s’aventurant un peu plus loin dans ces lieux inconnus à ses yeux naïfs.
Est-ce que je viens de me tromper de salle ? : c’est au fil de cette question qu’elle ne se douta pas que l’on venait s’approcher d’elle.
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Re: Rotting away [POPPY]
Ven 7 Fév - 11:21
il arrivait fréquemment à poppy, depuis son emménagement à neo-atlantis, de collaborer avec le service de la milice de l'île dans certaines affaires criminelles.
de petites envergures généralement, la milice ayant son propre contingent de personnels qualifiés pour effectuer ce genre de tâches, elle n'était qu'une consultante. cependant, elle appréciait ce travail, différent de celui qu'elle occupait au service hospitalier. moins répétitif, plus intéressant, il la sortait un peu de sa zone de confort.
habituée des lieux désormais, elle se dirigeait sans hésitation dans le bâtiment, croisant en chemin quelques uns des travailleurs administratifs, les hommes et les femmes de l'ombre de la milice. ( quoi que d'après son appréciation, beaucoup de choses se passaient dans l'ombre ici....)
saluant à l'entrée, montrant son badge avec un sourire amusée, elle finit par passer au vestiaire et enfiler sa tenue de travail. les yeux sur son téléphone, se dirigeant vers la salle d'autopsie, la jeune femme entendit au loin quelqu'un s'enquérir d'une présence possible au niveau de ladite salle - elle ne releva pourtant pas les yeux, ni ne répondit, mais ralentit le pas pour se rendre indécelable.
arrivée au niveau de la porte, elle avisa quelqu'un, debout, visiblement hésitant.
« bouh. » souffla-t-elle dans un murmure juste derrière l'envahisseur.
elle glissa son téléphone dans sa poche, ravie de sa propre facétie.
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Re: Rotting away [POPPY]
Sam 8 Fév - 13:05
Un sursaut, accompagné d’un petit cri étranglé. Un cœur qui faillit exploser, au point de sortir de sa cage. Son temps en tant que milicienne aurait été court : qu’un mois seulement, durant lequel elle n’aurait fait que ses preuves dans les bureaux et aux côtés de la machine à café. Et voilà que sa vie, dont elle ne s’était encore complètement souvenue, défila sous les yeux d’Aster. Un kaléidoscope qui dura une, deux, trois secondes … Avant de cesser, lorsqu’elle réalisa que le mal qu’elle a pu subir ne se résumait qu’à un murmure, s’échappant dans son dos. Un simple “bouh”, qui n’avait pour but que de lui causer une frayeur. Probablement pas une aussi grande.
L’animal apeuré, froissant sa cravate avec sa poigne, tourna son regard vers la source de ses peurs. Sa tête dû se relever très légèrement pour croiser des yeux ambrés, encadrés par une masse de cheveux à la couleur … passant difficilement inaperçue. Mais ses cheveux n’étaient pas le plus important : sur ses épaules reposaient, indéniablement, une blouse et un badge. Ce que seul un expert en médecine porterait.
« B-Bonjour, réussit-elle à prononcer dans un bégaiement, l’embarras prenant le dessus sur l’effroi. Dans une politesse aussi naturelle que craintive, elle continua : Mon nom est Aster. Aster Iris. Je viens pour des rapports d’autopsie … »
Ne sachant quoi dire de plus, la plus petite se décala, laissant la voie libre vers l’intérieur de la pièce. Dans ce mouvement, et même par la suite, elle ne put s’empêcher de fixer du regard, tel un enfant curieux — et peureux — la nouvelle venue durant son installation. Au-delà de son sens de l’humour qui dépassait l’innocente, comme son style extravagant, la médecin dégageait une certaine prestance. Elle était belle, il fallait l’avouer : mais cette beauté ne venait pas d’un quelconque artifice, ni de la simplicité de sa tenue … Il y a ce quelque chose … Sur lequel, même en pensant ainsi, la milicienne ne put mettre le doigt dessus, même en tapotant sur son dossier.
Un dossier qui, à vrai dire, ne devait pas rester aussi longtemps dans ses mains.
« Ah, oui ! Tenez ! Mon supérieur m’a dit de vous donner ceci … »
D’un geste carré, la jeune femme tendit, de ses deux mains, une pochette simple, sans annotation, aussi épaisse qu’un cahier. Un document qu’elle se traînait depuis sa conversation avec son supérieur, et dont elle s’était habituée au toucher à force de chercher sa destination.
De quoi pouvait-il s’agir ? Aster n’en avait aucune idée. Elle n’avait pas pris le temps de regarder, ni même songé à cela. Et si elle pensait à des formalités, avec lui, il pouvait s’agir de tout …
L’animal apeuré, froissant sa cravate avec sa poigne, tourna son regard vers la source de ses peurs. Sa tête dû se relever très légèrement pour croiser des yeux ambrés, encadrés par une masse de cheveux à la couleur … passant difficilement inaperçue. Mais ses cheveux n’étaient pas le plus important : sur ses épaules reposaient, indéniablement, une blouse et un badge. Ce que seul un expert en médecine porterait.
« B-Bonjour, réussit-elle à prononcer dans un bégaiement, l’embarras prenant le dessus sur l’effroi. Dans une politesse aussi naturelle que craintive, elle continua : Mon nom est Aster. Aster Iris. Je viens pour des rapports d’autopsie … »
Ne sachant quoi dire de plus, la plus petite se décala, laissant la voie libre vers l’intérieur de la pièce. Dans ce mouvement, et même par la suite, elle ne put s’empêcher de fixer du regard, tel un enfant curieux — et peureux — la nouvelle venue durant son installation. Au-delà de son sens de l’humour qui dépassait l’innocente, comme son style extravagant, la médecin dégageait une certaine prestance. Elle était belle, il fallait l’avouer : mais cette beauté ne venait pas d’un quelconque artifice, ni de la simplicité de sa tenue … Il y a ce quelque chose … Sur lequel, même en pensant ainsi, la milicienne ne put mettre le doigt dessus, même en tapotant sur son dossier.
Un dossier qui, à vrai dire, ne devait pas rester aussi longtemps dans ses mains.
« Ah, oui ! Tenez ! Mon supérieur m’a dit de vous donner ceci … »
D’un geste carré, la jeune femme tendit, de ses deux mains, une pochette simple, sans annotation, aussi épaisse qu’un cahier. Un document qu’elle se traînait depuis sa conversation avec son supérieur, et dont elle s’était habituée au toucher à force de chercher sa destination.
De quoi pouvait-il s’agir ? Aster n’en avait aucune idée. Elle n’avait pas pris le temps de regarder, ni même songé à cela. Et si elle pensait à des formalités, avec lui, il pouvait s’agir de tout …
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Re: Rotting away [POPPY]
Lun 10 Fév - 12:45
son méfait avait eu l'effet escompté, et elle s'en amusait non sans afficher un plaisir certain. elle porta attention au visage et à l'allure de son visiteur inattendu, notant chaque détail dans une liste fictive, comme elle le faisait avec tout le monde. déformation professionnelle ou réflexe originel, poppy observait chaque nouvel individu qui se présentait à elle avec un soin presque chirurgical. les détails anatomiques, les imperceptibles traits qui lui offrait des détails sur la vie, la personnalité de la victi-
elle pouffa. cette sale manie lui faisait oublier que tout ceux qui passait sa porte n'était pas forcément mort. elle replaça une mèche rebelle, et remercia d'un geste de la tête son interlocuteur qui s'était déplacé pour la laisser passer.
« bonjour » dit-elle sur un ton doux. « je suis le docteur mooney. »
poppy avait toujours eu un léger accent, quelque chose de vaguement britannique, difficilement identifiable, improbable en sachant où elle avait grandi. mais ça ajoutait une sorte de flegme, de lenteur dans sa voix. quelque chose d'agréable à l'oreille et qui mettait étrangement en confiance. elle alluma la lampe de bureau et récupéra le dossier qu'on lui tendait - jetant au passage un bref coup d’œil au contenu. « merci. » dit-elle tandis qu'elle parcourait les feuillets.
son visage n'exprima rien de particulier, elle maintenait avec brio un faciès détendu, un brin amusé. le lourd dossier fit un bruit tout aussi lourd en atterrissant sur son bureau.
« avez-vous déjà assisté à un autopsie, mademoiselle aster ? » lança poppy, enfilant des gants après s'être minutieusement nettoyé les mains.
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Re: Rotting away [POPPY]
Lun 17 Fév - 18:29
Quelle utilité avait ce dossier ? Cette question faillit tirer un rictus de dégoût chez la milicienne. Chaque jour depuis son arrivée, soit très exactement vingt-sept jours —le vingt-huitième ne faisant que commencer, quelque chose d’inattendu survient. Le premier jour, il s’agissait de l’état des locaux, qu’elle a vainement essayé de ranger au cours de la semaine suivante. Au fil de cette même semaine, elle était confrontée à la mauvaise foi de ses pairs. Sans compter toutes les horreurs qui se sont ensuivies sur le terrain —et pourtant, loin de là avait-elle vu le pire.
Mais à voir l’expression détendue sur le visage de la femme aux origines possiblement britanniques, la jeune ne put s’empêcher de se détendre elle-même. Peut-être que cette journée, au moins la matinée, ne serait pas si terrible, finalement.
« Avez-vous déjà assisté à une autopsie, mademoiselle Aster ? »
L’interpellée leva le nez de ses chaussures, intriguée. Son expression redevint un peu plus neutre lorsqu’elle descendit de ses pensées. Il faut dire aussi qu’être appelée Aster au lieu de Shion, ou encore Iris sur un ton dédaigneux, n’était plus vraiment habituel. Mais cette familiarité ne la dérangeait pas, surtout au vu de la différence d’âge, de hiérarchie, et … le fait qu’elle s’était présentée par son nom entier, qui lui a échappé dans son embarras.
Mais là n’était pas la question. Une autopsie, hein ? Elle avait que le concept en tête —forcément, après des années en Droit, qu’elle y savait quelque chose. Mais y assister …
« Ce serait vous mentir si je venais à vous dire que oui, répondit-elle. Aussi simple que cela. Étudier d’arrache-pied ne l’avait pas rapprochée de personnes vivantes, alors mortes ? Certainement pas. Mais la médecin n’avait pas besoin de le savoir. Ceci étant dit, voir le déroulement d’une autopsie n’était pas quelque chose qu’elle avait envisagé. L’idée ne la déplasait pas, même, elle se voyait intriguée. Elle ne connaissait pas cet aspect de son travail : en apprendre plus ne serait pas de refus. Cela ne vous dérange pas que je reste pendant que vous travaillez ? Ah, si vous avez besoin d’aide, je pourrai également vous aider. »
Mais à voir l’expression détendue sur le visage de la femme aux origines possiblement britanniques, la jeune ne put s’empêcher de se détendre elle-même. Peut-être que cette journée, au moins la matinée, ne serait pas si terrible, finalement.
« Avez-vous déjà assisté à une autopsie, mademoiselle Aster ? »
L’interpellée leva le nez de ses chaussures, intriguée. Son expression redevint un peu plus neutre lorsqu’elle descendit de ses pensées. Il faut dire aussi qu’être appelée Aster au lieu de Shion, ou encore Iris sur un ton dédaigneux, n’était plus vraiment habituel. Mais cette familiarité ne la dérangeait pas, surtout au vu de la différence d’âge, de hiérarchie, et … le fait qu’elle s’était présentée par son nom entier, qui lui a échappé dans son embarras.
Mais là n’était pas la question. Une autopsie, hein ? Elle avait que le concept en tête —forcément, après des années en Droit, qu’elle y savait quelque chose. Mais y assister …
« Ce serait vous mentir si je venais à vous dire que oui, répondit-elle. Aussi simple que cela. Étudier d’arrache-pied ne l’avait pas rapprochée de personnes vivantes, alors mortes ? Certainement pas. Mais la médecin n’avait pas besoin de le savoir. Ceci étant dit, voir le déroulement d’une autopsie n’était pas quelque chose qu’elle avait envisagé. L’idée ne la déplasait pas, même, elle se voyait intriguée. Elle ne connaissait pas cet aspect de son travail : en apprendre plus ne serait pas de refus. Cela ne vous dérange pas que je reste pendant que vous travaillez ? Ah, si vous avez besoin d’aide, je pourrai également vous aider. »
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