La confession n'est pas forcement religieux [ Gabrielle ]

Tu avais proposé ton aide pour transporter quelques affaires, quelle bonne idée. Tu apprécies être bien vue mais sérieusement ta poitrine pèse bien assez lourd à elle seule pour que tu te passe de ce genre d’exercice physique, non ? Le poids des cartons se faisaient boiter légèrement, désagréable de mettre du poids en plus sur ta prothèse. Puis un membre artificiel n’en est pas un vrai, la répartition du poids se fait différemment et ça entraîne forcément une douleur sur la durée. En plus de ta douleur causé par la prothèse tu commençais à avoir mal au dos, peut-être qu’un jour tu envisagerais sérieusement une réduction mammaire. Tu transportais une énième carton quand une voix se fit entendre dans l’église tu passas la tête par une porte qui faisait la jonction entre l’arrière du bâtiment et l’avant. Un homme venait de se poser sur l’un des banc, tu préviens un collègue que tu allais avoir ce qu’il voulait. Tu pris un sourire angélique face à son regard mauvais, il sentait peut-être que tu voulais échapper de là.

Tu t’avanças vers l’homme, toujours le carton dans les mains. Tu espérais avoir un échange assez long avec ce monsieur pour n’avoir finalement que ce dernier carton à ramener et que les autres auraient fini le reste.

- Bonjour, je crois ne vous avoir jamais vu ! Vous avez besoin de quelque chose ? Un renseignement ? Un repas ?

Tu posas le carton sur le banc soulageant ton dos et déplaçant ton poids sur ta jambe valide pour laisser reposer la seconde. Tu te retiens de soupirer, ça faisait du bien de poser tout ça et de s’arrêter un peu. Tu souriais de la même manière angélique à ton interlocuteur qu’à ton collègue suspicieux de l'honnêteté de tes agissements. Tout le monde à un intérêt quelque part, pour le coup là tout de suite c’était de pouvoir poser tes fesses quelques minutes, rien de bien fou.

Tu te posas à une distance respectable du brun, tu ne souhaites pas envahir son espace vital. Inclinant légèrement la tête pour l’inviter à te parler tu attends sagement qu’il te donne l’objet de sa venu.

Il se leva alors que tu t’avançais vers lui, un homme propre sur lui et polie. Des choses rares à Decay. Il avait une canne, un détail sur lequel tu ne tardas pas toi même handicapé. Tu t’assois et l’invite à faire de même, vous êtes dans un lieu de culte mais il est ouvert à tous alors qu’il s'assoit pour se reposer un peu n'est en rien un problème. C’est un endroit fait pour ça. Ton sourire se voulait rassurant et aimable afin de l’inviter à te dire ce qu’il voulait sans crainte. Vous recevez beaucoup de personne craintive, alors ce sourire tient presque de la déformation professionnelle. Il ne semblait pas dés plus craintif en plus néanmoins être agréable ne pouvait qu’être bon pour l’image de l’église.

Il te demande s’il y aurait un groupe de parole pour les anciens combats. Tu réfléchis un instant en répondant.

- Nous avons en effet des groupes de soutien et de parole, mais pour les anciens combats je ne suis pas sûre.

Tu ouvre ton carton qui est rempli de petit livret prêchant la pour votre philosophie de vie, mais qui contenait aussi quelque information sur la soupe populaire organisé par l’église et tout le reste. Tu parcours rapidement “l’emploie du temps” mais n’en tire rien de concret c’est presque bizarre.

- Je ne vois rien ici hélas, tout n’y est pas forcément détaillé là. Faut parfois mettre à la trappe les groupes les moins fréquentés pour faire tout entrer sur ce genre de support. Venez avec moi, je vais voir la matriarche qui s’occupe de l’organisation des groupes. Sauf si vous préférez attendre ici à cause de votre jambe ?

Ça se voulait totalement bienveillant, tu ne voulais pas lui imposer une marche qui lui serait compliqué après tout tu ne sais pas s’il est venu ici à pied et depuis quel partie de l’île. Tu te redresse d’une façon particulière à cause de ta jambe mais rien de très choquant, quoi qu'on sent une certaine rigidité dans le mouvement. Tu donnes le petite fascicule que tu as sortie du carton à l’homme s’il avait besoin d’autre chose sait-on jamais il aurait quelques réponses là-dedans. Puis tu soulevas la boîte pour t’éloigner vers là d’où tu venais, ta pause aura été de courte durée, dommage.

Il avait pris le petit fascicule sans broncher, les gens font toujours la moue en général quand on leur tend une brochure, genre comme si accepter de le prendre c’était adhérer aux idées qui si trouvent. C’est vraiment ridicule ! Ce n’est pas parce qu’on lit la bible qu’on devient forcément chrétien ou quelque chose du genre, la spiritualité n’est pas une maladie qui s’attrape.

Te mettre debout était ce qu’il y avait de moins simple pour le reste tu te débrouillais presque comme si tu avais toujours ta jambe. Le “pied” n’était qu’un bout de plastique très rudimentaire la répartition du poids y était toute singulière. On ne s’y fait jamais totalement, oublier qu’il manque une partie physique de soi ça n’arrive que quand on dort. Le port de la prothèse génère une forme de léger inconfort qui fait qu’on peut pas l’oublier, en tout cas toi en presque un an tu n’as jamais oublié la présence de l’objet. Par contre y'a des matins où tu étais mal réveillée et tu essayais de te lever sans mettre le substitut de ton pieds… tu as fini par terre… La sensation de chute, bien plus efficace que tous les cafés ou boissons énergétiques !

Tu glissas un petit regard derrière toi en entendant les bruits de pas, l’homme avait décidé de te suivre. Tu lui souris aimablement en croisant son regard. Tu ralentis un peu le pas pour qu’il n’est pas de peine à te suivre. Vous passez le couloir par lequel tu es arrivée, tu déposes ta caisse sur un meuble à fin que quelqu’un d’autre puisse le ranger pendant que tu t’accompagnes l’ancien combattant chez la supérieure.

- Depuis un peu plus d’un an, mais je dirais que je n’y travaille vraiment que depuis six mois.

Ta démarches de faisait toute de suite plus souple sans la charge en plus. Tu ralentissait le pas pour te retrouver à sa hauteur et discuter un peu.

- Vous venez de loin ? On a des dispensaires un peu partout dans l’île, peut-être qu’on pourra trouver quelque chose de proche de chez vous.

Il ne paye pas de mine ce bâtiment de l’extérieur, l’intérieur est un peu austère mais il est plus grand qu’il n’y paraît. Tu marches tranquillement près de l’homme, petit sourire aux lèvres qui rend bien. Il venait donc de Napoli, tu espérais qu’il n’était pas venu à pied jusqu’ici ce serait un peu longtemps surtout avec un membre blessé. Comme lui quand tu avais répondu à sa question précédente tu acquiesça de la tête pour lui signifier que tu l’avais entendu et noté dans un coin de ta tête l’information suivante. Tu ne te départissais pas de ton sourire, la conversation était totalement banale, mais toutes les rencontres commence ainsi. Un petit obstacle s’approchait devant vous, il allait falloir le monter et il n’avait pas été bâtit en respectant les normes de sécurité… Donc en plus de pas avoir de rambarde, des marches de hauteur aléatoire, il était assez raide. Une petite varappe semblait parfois moins risqué. Il ne fallait vraiment pas le descendre si on est fatigué.

- Je suis éducatrice pour les enfants de l’orphelinat. Mais comme tout le monde ici, je donne un coup de main un peu partout quand je ne suis pas avec les enfants. Je distribue des repas, distribue des tracts et renseigne les personnes qui passent la porte de l’église si je le peux !

Et oui dans ce genre d’endroit on est un peu tous aux fours et aux moulins, bien que vous ayez des métiers bien définis pour toi éducatrice, vous ne chômez jamais. Pour sauver le monde il faut beaucoup de travail et de temps, si on ne se donne pas à fond ce n’est pas la peine les choses n’avancerons jamais.

Vous êtes aux pieds de l’escalier.

- Je peux vous aider si vous le souhaitez, comme il n’y a pas de rambarde pour aider. Autrement passé devant je suis, il n’y a qu’un étage à monter.

Tu lui tendais poliment la main si jamais il acceptait ton aide. Tu ne faisais pas de forcing, on sentait dans le geste une simple bienveillance.