Laisse-moi la dernière part [ft. Sam]

Encore un matin, un matin pour rien... Euh... Oui, bon. Il est huit heures et les choses habituelles se produisent. Petit-déjeuner, douche, habillement. Les réflexes à la con qu'on n'évite pas quoi qu'il en soit. Hier, c'était la même. Et bien que ce soit le week-end, il n'y a pas le temps de chaumer, surtout lorsqu'elle a proposé à son frère de déjeuner ensemble, la veille pour le lendemain. A peine croisé dans un couloir du boulot, elle lui avait glissé deux ou trois mots avant de repartir chacun de leur côté. Et... Vu la gueule qu'il avait, nul doute qu'il aura des choses à lui raconter. D'ailleurs, elle-même, aimerait lui dire plus que trois mots. Alors, lorsqu'il sera midi, ils vont manger une bonne pizza et se charrier l'un l'autre. Rockwell junior va sûrement se faire remonter le bretelles aussi, par ce dernier. Mais peu importe.

Un blue jean, un tee-shirt manche longue dans un style baseball et des bonnes pompes. De quoi passer une journée détente dans des habits confortables. Elle n'aura même pas à débouter le pantalon lorsque son ventre enflera avec le repas, et la boisson également. La seule chose à espérer, c'est qu'il n'y ai pas d'imprévu, de contretemps... De casse en plein milieu d'eux ou, causés par eux. En réalité, elle veut juste le revoir, savoir ce qu'il devient... Ce qu'il risque. Même si elle dira plus souvent "Rooh c'est bon, sur un malentendu, ça passe" que "fait attention à toi, crétin !". Mais y a-t-il au moins un des deux qui écoute l'autre ? C'est peu sûr. Néanmoins, des deux, c'est bien lui le plus maternant. Elle, elle a horreur des mioches alors bon... Jouer la daronne vis-à-vis de son frère... Elle est plus du genre à l'encourager à faire n'importe quoi, parce que "ça peut être fun".

...Peut-être que c'est juste une femme enfant, au fond.

Arrivant un peu en retard, entre cinq et dix minutes de trop, son estomac gronde déjà. Son regard cherche la chevelure brune de son frangin.

Qu'il arrive vite parce que j'ai la dalle ! Se murmure-t-elle.

Le reveil sonne et la radio s'allume:

Enfin le week-end ! Enfin, ce fut les premiers élans de joie qui apparu dans le crâne de Sam, mais qui disparurent bien vite étant donné que ces choses-là n'existaient presque plus désormais avec son " nouveau job ". Habillé encore difficilement et toujours ses fichus pansements à changer, les préparations matinales prenait beaucoup plus de temps qu'avant et il avait hâte de se débarrasser de ses points de suture.

Il allait quand même devoir partir bosser ce matin et comme d'habitude, dut se débrouiller pour y aller.

Une fois au boulot, il put croiser le seul petit rayon d'amusement dans ce commissariat, sa sœur. Toujours prêt à entendre de nouvelles bêtises de sa bouche, il souriait déjà en la voyant. Mais cette fois le sourire ne fut pas exagéré par une nouvelle blague stupide de sa part, mais par une invitation à diner ensemble. Bon elle avait choisi un resto dans Néo ce qui voulait dire que ça allait coûter cher, ce qui, faisait légèrement grimacer Sam, mais bon, ce n'est pas tous les jours et au moins les risques d'avoir des imprévus pendant leur repas étaient quasi nuls.

Mais la matinée était d'une lenteur pour lui ! si lente, si amplis de paperasse inutile, de fichu formulaire avec annexe et triple exemplaire à remplir à la main. De temps en temps Sam désespérait, laissant sa tête retomber contre son bureau couvert de papier, soupirant et grognant en ayant qu'une envie, foutre un petit pain de c4 sur son bureau et s'en aller pour le faire péter. Qu'est-ce qu'il avait hâte d’être à nouveau apte à être sur le terrain.

Mais alors qu'il était coincé le dedans, il avait oublié de faire attention à l'heure et, relevant la tète, celui-ci sursauta sur sa chaise avant d'avoir mal en voyant qu'il était déjà super tard. C'est donc dans ce qui se rapprochait le plus d'un pas de course avec des béquilles qu'il fonçait se changer, remettant rapidement des vêtements civil pour rentrer chez lui le plus vite possible, en espérant qu'Hana n'ait pas fait de connerie ou autre dans l'immeuble.

Le lendemain fut une énorme grâce mâtiné où Sam se réveilla difficilement, puis, prit tranquillement le temps de se doucher. Là, en faisant ses soins, il put voir avec plaisir que certain de ses points commençait à se détacher, se disant qu'il en serait bientôt débarrasser et que, il n'aurait plus qu'a morfler encore un peu pour récupérer sa motricité. Un peu de télé tranquille dans son appartement, il failli oublier l'heure et fonça pour recuperer ses béquilles, n'ayant pas vu le temps passer, il allait surement se faire engueuler par sa sœur d’être en retard. mais Une fois enfin arrivé sur place, il se mit à la chercher dans l'établissement, ses béquilles cliquetant sur le carrelage du restaurant, puis put reconnaître sa chevelure dans un coin de la salle. L'observant en arrivant, il avait bien l'impression qu'elle était encore en train de se plaindre et pour la devancer arriva devant elle en disant

" T'a rien commandé pour que ce soit prêt quand j'arrive ? "

Petite pique sur l'impatience et la faim légendaire de Bobbie, se posant rapidement sur une chaise en face d'elle, un sourire de troll sur le visage tandis qu'il posait ses béquilles contre le mur collé à la table.

" Alors cette semaine ? Bien passé ? "

Être ponctuel ne fait pas partit du gène Rockwell car lorsqu'ils sont les premiers sur un lieu, c'est souvent contre leur gré. Au mauvais endroit, au mauvais moment. C'est peu de le dire. Et puis, même s'ils le faisaient exprès, ils n'y arriveraient probablement pas. Mais peu importe... Rockwell a l'estomac dans les talons, étant donné qu'elle déjeuner souvent sur le pouce. Quant à son frère, elle ne sait jamais, et encore plus depuis qu'ils sont ici. C'est seulement lorsqu'il débarque enfin, encore plus en retard qu'elle, qu'il s'amuse déjà à la contrarier sur le sujet.

T'a rien commandé pour que ce soit prêt quand j'arrive ?
Si j'avais fait ça, je ne t'aurais rien laissé. Se contente-t-elle de répondre en croisant les bras.

Bien qu'elle soit du genre casse-couilles, elle garde un semblant de politesse, ce qui explique qu'elle préfère attendre son frère pour choisir le repas. Plutôt que de prendre les devants, au risque de lui déplaire... Et puis, c'est difficile de choisir en attendant ce crétin, surtout avec un estomac aussi affamé. L'odeur chaude des aliments d'une pizza, et même, le nom de celle-ci sur une carte suffisait à la faire râler d'envie. Elle favorise cette torture en présence de ce dernier, histoire qu'il se doit de supporter ses plaintes. Après tout, ça fait un petit moment maintenant qu'ils n'ont pas passé du temps ensemble.

Alors cette semaine ? Bien passé ?
Passée surtout, c'est tout ce qui compte.

La jeune femme serre un peu des dents parce qu'elle a faim, et s'assoit alors pour consulter la carte.

Je me fais chier en réalité, mais... Je n'ai pas l'impression que c’est ton cas. Un sourire s'affiche sur son visage tandis que ses yeux s'orientent vers les béquilles de son frangin.

Évidemment, il a plus de chance de finir en lambeau qu'elle, à moins que quelqu'un ne piège son ordinateur. Alors, le voir dans un tel état n'a rien d'étonnant, bien qu'elle soit un peu jalouse de ne pas être celle qu'on peut plaindre. Sa vie à la milice n'étant pas aussi palpitante, elle n'a pas réellement grand-chose à lui raconter, c'est pourquoi elle l’accommode de quelques questions.

Tu en as pour combien de temps ? Tu as rencontré du monde ici, pour passer le temps ? Son regard est dans celui de son interlocuteur avant qu'elle le dirige sur son choix de pizza. Oh oui, celle-ci est parfaite ! Et hors de question de ne pas prendre de suppléments.

" Ça n'aurait pas changé de d'habitude."

Lui répondit-il en s'asseyant, posant ses béquilles sur le côté. Sam jetait ensuite un coup d'oeil sur sa sœur, cherchant une trace d'une éventuelle mise en situation stupide de sa part, tel un bleu, une coupure ou autres, mais, de ce qu'il en voyait, elle avait l'air en bonne santé. C'est donc naturellement qu'il enchaina en lui demandant de ses nouvelles, savoir si sa semaine c'était bien passé.

La première réponse fut assez neutre, mais bien vite elle se laissa aller et lui avoua s’être fait " chier" comme elle le disait si bien. Pour Sam, il était sur qu'elle allait forcément s'ennuyer derrière un bureau, mais bon, la connaissant, il savait qu'elle ne pouvait surement pas s’empêcher de mettre son nez un peu partout, un vrai renard qu'elle était. Elle lui demanda ensuite pour combien de temps il en avait encore à devoir se balader avec des béquilles et s'il avait rencontré du monde pour passer le temps.

Oh ça oui il en avait rencontré du monde, peux être même trop à son gout au vu de son nouvel emploi du temps. C'est donc avec un léger sourire et lui aussi le nez sur la carte des pizzas qu'il lui répondit petit à petit.

" J'en ai pour au minimum un mois et après c'est surtout de la rééducation."

Il sentait d'ailleurs que cette période allait être longue, car il n'aurait surement pas les moyens de se payer. Il enchaina ensuite sur sa seconde question " et bien entre mon changement d'unité d'intervention où je me retrouve avec des anciennes anciennes forces spéciales et dont le chef, enfin maintenant ma chef est une vraie machine de guerre."

Il leva un instant le regard vers elle pour continuer

" Ma petite descente qui a fait que je me suis retrouvé aux frais quelques jours comme tu le sais si bien et ... "

Il ne put s'empêcher de rire autant sur la situation que par ridicule " Tu sais celle que l'ont à arrêter à ce moment-là ? Celle qui est apparemment la chef d'un gang de Chicago."

Il laissa un petit temps de pause pour la laisser répondre, puis enchaina en jetant de nouveau ses yeux sur le menu.

" Et bien le commissariat à décidé, grâce à son père, que je sois son agent de probation, donc maintenant elle vit l'appartement à côté de chez moi."

Ah ha ! Il venait enfin de trouver tout ce qu'il allait commander et enchaina donc sur le reste de sa réponse pour passer rapidement à la commande.

" Donc je fais deux boulots en un. Je m'occupe de ma ...... paperasse pendant ma convalescence et je surveille Hana. Heureusement que j'ai des collègues qui m'aident aussi sinon je pense que j'aurais beaucoup de mal à faire tout ça."

Soupir après soupir, qu'elle dissimule... Elle s'estime toujours chanceuse qu'il soit encore vivant, et là aujourd'hui. Il pouvait bien dire d'elle, mais, finalement, le problème ne venait pas d'elle. Plutôt de la famille Rockwell en elle-même. Toujours poursuivi par la malchance, enfin... Toujours en train de s'y frotter contre gré. Sauf que des deux, c'est elle qui s'en sort indemne à chaque fois alors que lui... Pipe et jambe de bois. On dirait un vieux clochard, sans vouloir l'offenser. Elle a envie de rire, mais, elle lui en veut surtout de jouer la carte du "fait ce que je dis, mais ne fais pas ce que je fais". Comment veut-il qu'elle l'écoute, s'il lui-même est poursuivi par les démons du casse. On n'y échappe pas lorsqu'on est un Rockwell. Il faut croire...

[...] Ma petite descente qui a fait que je me suis retrouvé aux frais quelques jours comme tu le sais si bien et ...

La tête plongée sur le menu, elle l'écoute attentivement et voit même un léger rictus se faire arracher par son frère. L'entendre rire de tout ça, ok... C'est cool. Mais elle ne va pas pour autant s’esclaffer de joie. La jeune femme a le sourire nerveux, colérique même. En plus d'avoir la dalle.

[...] donc maintenant elle vit l'appartement à côté de chez moi. Donc je fais deux boulots en un. Je m'occupe de ma ...... paperasse pendant ma convalescence et je surveille Hana. Heureusement que j'ai des collègues qui m'aident aussi sinon je pense que j'aurais beaucoup de mal à faire tout ça.
Hana ? Songe-t-elle.

Sa mémoire et elle, ça fait dix. Pourquoi il ne lui dit pas clairement les choses ? C'est sa sœur après tout. Elle aussi peut bien se mêler de ses histoires, s'il faut.

Je n'ai pas souvenir que jouer les baby-sitters soit ton truc. Enfin... Les bombes n'ont plus, à moins qu'elles aient de belles jambes... Sous-entend-elle alors, laissant un petit rire sortir finalement.

Dans un même temps, ils prennent enfin les commandes, et Rockwell fille ne se prive pas. Plus il y a de fromages, meilleur c'est. Cela dit, pour en revenir rapidement à leur discussion, cette dernière poursuit ses propos.

Tu ne peux pas dire que c'est de ma faute cette fois, si tu te retrouves dans une situation pareil. Et tu n'as rien de joyeux à me raconter avec ça ? Là, elle prend une mine quelque peu déçue et attend de voir...

Jouer les babys sitter ? lui ? C'est sure que ça n'avait jamais été son truc, même s'il avait bien dû le faire avec Bobbie. Devoir gamin, emmener sa petite soeur jouer avec soi parce qu'elle a envie et parce que les parents ont dit qu'il le devait. La petite blagounette de sa soeur n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd et il en sourit donc, riant légèrement à bouche fermée.

" Ce n'est pas mon truc non, mais est-ce que j'ai le choix ? pas vraiment. C'est quand même elle qui s'en sort le mieux. Elle était accompagnée quand ont l'appréhender et ses amies ont malheureusement fini entre les mauvaises mains."

S'il avait été un poil morbide ou sadique, il aurait surement, comme certains autres à la milice, parié sur combien de temps elles seraient resté vivantes, mais il n'avait pas que cela à faire. Cela le rebutait et n'aidait vraiment pas. Ce n'était pas comme ça que la milice allait se mettre le peuple de Decay de leur côté, ce n'était pas comme ça qu'ils allaient réussir à reprendre le contrôle.

Juste après cette réponse et ayant fait son choix, ce fut Bobbie qui commença à poser sa liste de commande au serveur. Une fois qu'elle eut fini, lui aussi fit de même, mais prit quelque chose de plus léger. S'il pouvait encore faire du sport avec l'intensité qui le faisait avant son accident, il se serait bien permis de prendre la même chose qu'elle, mais là.

La commande passé, elle lui dit que cette fois il ne pouvait rien lui dire, car elle n'était pas dans le coin lors de cette descente quelque peu foireuse, puis, telle une actrice professionnelle, elle prit un visage déçu en lui demandant s'il n'avait rien de joyeux à lui raconter.

" Eh bien ... on me prête une très jolie voiture, qui je pense te plairait beaucoup et Oh ! J'avais oublié de te le dire, j'ai refait mon tatouage au bras aussi."

Les boissons arrivèrent d'abord en premier, et Sam se versa donc sa Bière dans son verre puis retourna la question.

" Et toi ? Rien d’intéressant ? "