Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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First Chapter
Le voleur ne vole pas toujours, mais prends-y toujours garde.
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La drogue a des avantages si indéniables qu’ils seraient hypocrites de discuter. Et parmi la montagne d’avantage d’opportunité qu’elle permet, il y a la fuite de la réalité. Puisque chacun à sa propre manière malsaine de fuir ce qui le dérange, la drogue n’est ni pire ni meilleure que la café, l’alcool, la cigarette, ou le cul. Bon. Dans mon cas j’utilisais toutes ses armes dans ma vaine tentative d’oublier ma vie, mais là n’était pas la question, je vous parlais de drogues. Restez concentrer.

Mais dans sa grande générosité la drogue présente aussi, des inconvénients. Et j’étais en pleins dans l’un d’eux. Le Bad Trip.

Bad trip : Nom masculin, invariable, se dit d’un moment où la drogue consommé dépasse ce que le corps d’une personne est capable de supporter ce qui le fait agir, voir, sentir, baiser, d’une façon différente de la norme. Oups.
Et j’étais en plein dedans. Je peinais à me rappeler la quantité d’héroïne que j’avais injecté dans mes veines, ni combien de temps s’était écoulé depuis la dose. Tout ce que je savais c’est que là, je n’étais pas dans mon état normal. Comment je le savais ? Well, c’était simple. Je voyais mon reflet. Rien de spécial ? D’accord. Je voyais mon reflet me parler. Rien de spécial ? D’accord. Je voyais mon reflet me parler sans que je n’ouvre ma putain de bouche.
Putain je savais qu’un jour mon train de vie finirait par me rattraper, mais de là à finir dans un mauvais film de David Lynch s’en était trop. Le corps vaseux, j’émergeais d’un rêve érotique qui incluait, de mémoire, une petite blonde aux cheveux courts, et aux formes généreuses. A chaque réveil c’était la même chose. Peu importe le nombres de nuits, le nombre de rêves et de cauchemars, c’était toujours pareil au fond.
J’avais vécu une infinité de vie. J’étais mort, et j’étais revenu tant de fois, toujours pour finir à la putain de case départ, la case « survit ». Je me sentais comme la mer morte. Et je ne disais pas cela à cause du corps de la quadragénaire sans vie qui traînait sur le sol, je me sentais comme la mer morte puisque rien ne pouvait jamais survivre dans mes flots. C’était triste et poétique en un sens.

« Ce qui ne fait pas de toi quelqu’un de poétique. Triste je te l’accorde volontiers ceci dit. »

La voix me surprit, et si elle était familière, je ne discernais pas d’où elle venait. Je déambulais alors les pieds nus, sur des tessons de la veille, à la recherche de quelqu’un. N’importe qui. Pour faire n’importe quoi.

« Pas de chance de vouloir éviter la réalité quand c’est tout ce tu peux te vanter de posséder. »

Derrière moi ? Je courus, jusqu’à la salle de bain, pour le chercher. Et puis je le vis dans le miroir. Ce bellâtre aux cheveux blancs qui riaient. Ils riaient et pourtant moi, je pouvais sentir de flots salés remplir mes yeux. Et là mon reflet s’est mis à me parler.

[color=#993366]« Regarde toi tu fais pitié, t’as beau frimé, au fond de toi tu sens toujours comme un déchet, peu importe les rimes et les baises, les alcools et les drogues, tu sais que rien ne va changer. »[/color]

« Tais-toi … S’il te plait. » répondis-je fébrilement.

« Oh pourquoi, tu vas te mettre à chialer ? Qu’est-ce qui a tu vas fondre sur moi et me frapper ? Pas de chance je suis dans ta tête donc tu ne pourrais rien y faire … Si ce n’est peut-être te pendre, ou te tailler, après tout se serait pas la première fois que t’y penserais. »

Sa voix stridente, son sourire perçant, et ce regard malheureux, je le haissais. Je balançais mon poing contre le miroir qui s’éclata dans une dizaine d’éclat. J’eus la paix. Le poing saignant, mais l’âme sereine, je n’en demandais pas plus.

Et le voix revint.

Maintenant elle résonnait de partout, comme si chaque copeau de verre avait pris vie, et je l’entendais résonner au plus profond de mon cœur.

« Tu ne peux pas me fuir. Partout où tu te verras j’y serais. Tapie. Et je t’attendrais. »

Et je le savais. Alors je faisais un bandage de fortune autour de mon poing pour arrêter le saignement, j’en filais une longue tenue noire uniforme de Louis Vuitton, et sans regarder derrière je m’enfuyais dans les rues peu accueillantes. Je m’empressai de prendre une cigarette bien méritée, avant de vagabonder. Tout ceux qui vagabondent ne sont pas forcément perdus ? Belle connerie ça Tolkien. T’aurais dû t’en tenir à écrire des soap avec des elfes.

Religieusement j’évitais chaque miroir par peur de ne m’entendre à nouveau, en espérant que cette crise dû aux opiacés disparaisse … Bon Dieu faîtes qu’elle disparaisse. On pouvait finir par aimer une certaine forme de souffrance, mais pas celle-là. S’il vous plait. Pas celle-là.

Le regard des passants me permettaient cependant d’apaiser mon esprit, leur jugement était si doux, leurs messes basses si douces, tant il n’y avait rien qu’ils puissent me dire que je ne m’étais pas déjà dit. Mais il me fallait changer d’air. Ou pour être exact. Il me fallait oublier.

Par habitude je venais à tâter mes poches en espérant trouver des piécettes ou des billets abandonnés dans mes poches. Rien de cela. Et j’étais sûr que dans mon appartement miteux il devait rester quelques drogues, mais je ne voulais pas aggraver ma condition. Alors, il me restait une dernière option. Le vol à l’étalage. Et je n’étais pas digne d’Arsène Lupin ou Steve Jobs, mais j’avais développé au fil des années, des arrestations, et des matraques dans les fesses, un certain doigté vis-à-vis de cet art qu’est la kleptomancie .

Ni une ni deux, je courais vers Napoli, le seul endroit pouvant égaler mon sens improbable pour le luxe. Ce quartier à lui seul donnait une explication sur pourquoi le diable s’habillait en Prada. C’était le minimum qu’il lui fallait pour se démarquer des psychopathes qui constituaient le gang des Lombardi. C’était dangereux pour un petit cloporte comme moi d’y aller foutre les pieds, et si on me prenait la main dans le sac je risquais gros. Sans nul doute. Mais qu’est-ce que je pouvais perdre de toute façon ? La vie ? Alala. XD comme disent les jeunes.

C’était perdu dans mes pensées que j’arrivais finalement dans ces ruelles richissimes. Ici je ne passais plus pour un croque-mort, au contraire, j’étais salué et on me souriait, ici les gens avaient idée du prix de ma putain de tenue, et ne me manquait plus de respect. Si seulement ils savaient que je l’avais récupéré sur le cadavre de l’un des leur, il ferait moins de mièvrerie. Mais je ne disais rien. Rien. Rien de plus qu’un sourire provocateur et charmeur. Je lançais un simple regard vers le ciel, un clin d’œil envers le créateur. Je ne savais pas s’il viendrait à mon secours, mais dans le cas contraire je comptais bien rendre mes derniers instants. Que les gens m’adorent ou me haïssent, je serais exactement là où je devais être.
J’étais confiant. Et la confiance c’était le secret d’un vol réussit.

Je souriais, je serrais la main de passant un peu trop niais feignant de les connaître, tout en profitant de leurs confusion pour dérober sous leurs yeux leurs montres, ou leurs portefeuilles. Je visitais chaque magasin de vêtements faisant les poches de mari infidèle qui n’était venu que pour se faire pardonner de leurs affaires, acheter des vêtements à l’heure femme. C’était amusant pour sûr, mais pas si dramatique … Pas si théâtral … Non. Il m’en fallait plus.
Alors je me dirigeais maintenant vers les bijouteries. La musique rock pop convenait parfaitement à la situation de tous ces gens insipide.
Des bijoux je n’en portais pas tant … Des bagues de temps en temps, mais l’or, le diamant, le rubis, tout cela ce n’était que des cailloux à mes yeux. Mais il fallait reconnaître qu’ici il y avait une sécurité, et que tout ne pouvait pas se risquer à voler. Alors je repérais les lieux, j’étudiais ma cible. Il y avait des bijoux par dizaine, et rien qui ne savait attirer mon regard. Il n’y avait que de la prétention et de la vanité, aucune matière, tout était vide et superficiel. Jusqu’à que mon regard se posait sur quelque chose qui en valait la peine. Quelqu’un en réalité.

Parmi ses fantômes insipides, ses pauvres âmes qui s’agitaient comme des idiots, il y en avait une qui ne leur ressemblait pas. Elle était charmante, attrayante. Je sais pas ce qui m’attirait vraiment chez elle, si c’était ses cheveux de blé, ou sa main agile pour dérober des bijoux hors-de-prix à la vue de tous. Elle s’y prenait avec une telle aisance, une telle agilité qu’on aurait pu sans mal confondre cela avec de la danse. Alors je la suivais. Je me faisais discret. On aurait dit un chien qui traquait sa proie, mais en réalité c’était de la pure admiration. Elle était doué dans ce qu’elle faisait, pas seulement doué, elle aimait ce qu’elle faisait ; il n’y avait rien de plus charmant qu’une femme qui exerce sa passion.

Alors je ne comptais pas l’interrompre trop vite, mais j’étais trop joueur pour ne pas intervenir. C’est pour cela qu’après quelques instants où je l’avais laissé à son petit manège je passa derrière, elle et passa ma main dans sa poche. Le plan était parfait.

Ou presque.

Sous l’euphorie, et trop fier de ma connerie, mes pieds s’emmêlèrent et je tombais la tête de la première contre son épaule. Je me frottais le front contre elle, avant de me rendre compte dans quel embarras je venais de me mettre. Je reculais d’abord d’un pas, avant de lancer mon regard dans tous les sens. Puis finalement quand je compris qu’il n’y aurait pas d’échappatoire je baissais la tête, l’air coupable, comme un chien battu.

« Je … Vous … Tu … Il y avait … Une mouche dans votre poche … Et j’ai essayé de vous voler … Je … J’aime beaucoup vos cheveux ceci dit ! »

Un des membre de la sécurité remarqua mon incident désastreux, et porta son attention sur moi. Lorsque je le vis je me retournais de nouveaux vers la jolie blonde, avant d’enchaîner un rire nerveux. Par réflexe je posais mes longs ongles sur mes lèvres avant de les mordiller.
Honnêtement de loin, en clignant des yeux et sous alcool, j’avais le profil typique de n’importe qui, alors j’espérais que la voleuse était une petite taupe et qu’elle couvre mes arrières. Je méritais bien cela avec ma journée de merde non ?


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J’avais cherché dans ma mémoire, aussi loin que j’avais pu à quand remonter ce vice. C’était que j’avais l’impression réellement d’avoir fait ça toute ma vie. C’était même devenu plus fort que moi au fil des années, comme d’accumuler toutes ces choses inutiles que je ne regardais même plus une fois ramenées dans mon antre.  Une énième fois, presque machinalement, mais sans pour autant y perdre du plaisir, j’oeuvrais dans cette boutique de luxe. Ma petite robe était bien ajustée, ma veste de la griffe d’un couturier, j’étais si bien apprêtée, tirée à quatre épingles. Tout était fait pour être parfaite, comme le jour où je l’avais rencontré.

Quelle ironie quand même, quand en définitive, c’était dans mon vieux jean et mes baskets que je me sentais le mieux. Mais pour se fondre dans le décor d’un poulailler, mieux valait avoir les allures des poules de luxe.  Mes hanches tortillaient au rythme des douleurs que me donnaient mes talons de quinze centimètres, si haut perchée, est-ce que j’avais plus d’allure ? On m’avait que oui quand j’étais plus jeune et mes heures de gymnastique me laissaient une démarche gracieuse alors qu’au final, je ne déambulais que sur la pointe de mes pieds, comme la danseuse ballerine sur le plancher de son théâtre.

Oui ce monde n’était en définitive qu’une scène immense où le public était particulièrement dur à satisfaire, où la critique n'entachait pas votre nom avec de l'encre, mais plantait directement sa plume dans votre cœur. Et quand ce dernier s’arrêtait de battre à force d’avoir été trop estropié, vous n’étiez plus que le patin mécanique d’une boite à musique offerte à une petite fille. Insignifiant, mais beau. Pathétique, mais admirée. Tragique et pourtant inspirateur.

Un beau mensonge, un parfait poison en somme.

Mes doigts glissaient sur le magnifique collier  que la vendeuse me présentait. C’était que j’aurais pu très certainement l’acheter oui, mais dans son reflet doré si parfaitement poli, tout ce que je voyais, c’était ce reflet faux, radieux et pourtant si abimé que j’offrais en guise de prestation. Et quand la gelure de son métal se mêlait à mes doigts, c’était la froideur de celui qui m’avait enchainé jadis aux prix de toutes ces belles choses que je sentais à nouveau. C’était aussi détestable, que réconfortant comme sentiment. Comme si j’avais besoin de me convaincre, encore et encore que j’avais fait le bon choix en le trahissant et fuyant de là… de lui.

Elle m’offrait son baratin de vendeuse et j’étais à peine intéressée, pour cause, il y avait toujours ce flot de pensées en moi qui se bousculaient, m’étreignaient, le plus souvent m’étouffaient, seulement pour mieux me laisser respirer une fois la lutte achevée. Jamais personne n’aurait pu prétendre savoir ce qui se passait dans cette tête trop fournie. Je pavanais, je gloussais, et dans ses tonnes de chichis, de tout ce qu’elle avait sorti pour me convaincre, un élément disparaissait. Puis j’en achetais un autre bien moins cher, pour faire genre, mais aussi pour me démontrer que je n’avais besoin de plus personne pour prendre soin de moi au point que… j’en étais arrivée à être capable de dilapider mon argent pour des futilités.

C’était comme le temps où j’étais encore la fille pourrie et chérie de parents aimants, aisés et prêts à tout pour la satisfaire. Quelle putain d’ingrate que j’avais été quand je repensais à comment je les avais quittés. Et chaque jour après la naissance de mon fils, je n’avais pu que subir ma traitrise en imaginant la douleur de ma mère à chaque fois qu’il me punissait en me privant de mon enfant. L’angoisse de ne pas savoir où il était, s’il allait bien, s’il était bien traité et surtout, si un jour je le reverrais. J’avais été prête à tout pour le retrouver, le revoir et combien même après les pires bassesses et abandons de ma dignité j’avais compris son chantage… je n’avais su m’en défaire tellement ce sentiment était puissant au final.

J’aurais juste voulu l’appeler une seule fois, dire à ma mère à quel point je l’aimais, à mon père à quel point j’étais effrayée et tous deux que j’étais si désolée à en crever. Même si mes choix avaient été mauvais, j’aurais voulu qu’il pardonnent à cet enfant d’être né, qu’importe le père que je lui avais donné. Et parfois je me disais qu’ils l’avaient probablement fait et que de toute façon je ne le saurais jamais. Dans tous les cas, chaque jour, je souriais, à cette vie, à ce monde, à ma scène, à ce décor maudit qui avait sauvé mon fils. Et à chaque larcin je me rappelais de la première fois où j’avais cessé d’être lâche et j’avais planqué cet argent, puis cette bague, puis cette pierre… Tout ce magot qui m’avait ouvert un jour les portes de notre liberté actuelle.

Et parce sinon je m’écroulerais, j’avais besoin d’assouvir cette addiction, aux limites d’une forme de passion. De me jouer de la chance et des vigilances et de voler les autres, leur arrachant peut-être un jour quelque chose d’aussi précieux que ce qu’on m’avait retiré. Gratuitement comme ça, leur faire du mal juste parce que je l'avais décidé, comme la fois où  je lui avais demandé pourquoi moi ? Il avait seulement dit que j’étais jolie et souriante, qu’il avait aimé ce rideau de blé qui flottait dans l’air chaud de cet été maudit. Pauvre idiote naïve. Et c’était devant le même collier d'esclave de luxe que le mien que je m’étais arrêté sous cette pensée. Un souvenir de ma vie passée.

Quelque chose ou quelqu’un percutait mon dos alors que je sentais cet océan salé prêt à déborder. On aurait dit qu’il tombait à pic et quand je réalisais que la voleuse allait se faire voler sans cette maladresse, la cocacité de la chose dérobait les idées sombres de mon esprit. De quoi essayait-il de se sauver celui-là ? Les voleurs de nécessité capturaient de la nourriture pour survivre, les emprunteurs d’objet de luxe avaient de plus grandes ambitions, mais aussi une plus grande affiliation avec l’idée de tout perdre parallèlement. Se servir chez les mafieux italiens était dangereux, irraisonnable, et pourtant. C’était ma façon de me venger silencieusement et discrètement de tout ce que leurs homologues français m’avaient fait.

“ Mes cheveux ?... “

Se fut mon tour de baisser la tête pour cacher la honte, non pas celle du compliment qui venait de m’être fait, ni celle d’avoir manqué de me faire détrousser comme une bleue, mais plus celle d’éprouver de la nostalgie pour ce temps révolu, d’avoir à me mentir à moi-même en sachant pertinemment que bourreau ou pas… il me manquait. Je pensais bien que je le haïssais autant que je l’aimais. Après c’était le premier amour, lui irraisonné, irraisonnable, impossible  le seul que je n’avais jamais connu. Mon regard remontait sur l’inconnu quand il riait nerveusement, puis tout autour et cette silhouette de la sécurité pertucait mon attention.

“ Pourquoi les aimes-tu ? Ou alors tu as juste dit ça comme ça ? “

Qu’importe, je l’avais déjà attrapé par le bras comme si on s’était connu depuis toujours, comme si je l’attendais. Peut-être que sans le savoir c’était un peu le cas, c’était lui qui devrait me donner la réplique dans ce monde étrange, dans cet opéra morose et qui sait, peut-être saurions nous jouer ensemble une divine comédie dans l’antichambre de cet enfer de la dernière chance.

“ Tu es en retard, arrête de me surprendre idiot, j’ai cru que c’était un voleur ah ah ah ah ! “

Le rire était bruyant, le jeu d’actrice surjoué, mais suffisant pour capter le sourire du molosse qui appréciait qu’une cliente se montre tout aussi charmante avec lui en lui rendant la politesse.

“ Sortons.” Avais-je suggéré à ma prise fautive.

Et mes yeux pétillants appréciaient la douce chaleur solaire les aidant à se sécher. Accrochée à ce bras comme une vieille amie, j’étais en réalité en train de faire une véritable prise d’otage. Je le retenais plus de force que de grès, l’éloignant silencieusement en profitant simplement du bruit de mes talons sur le sol bétonné.

“ Tu m’as vu n’est-ce pas ? “

Une question bien ciblée, mais imprécise volontairement. Tandis que nous marchions à travers les ruelles luxueuses où trônaient toutes sortes de boutiques, je lui avais longuement laissé le temps de méditer à sa réponse et de la donner au nom. Le hasard plus que ma volonté avait voulu mettre une terrasse d’un café sur notre chemin et je pris cela comme une invitation salutaire pour reposer mes jambes tout en tirant au clair les intentions du personnage à l’allure ne collant tout autant pas à l’aura. À mon image ainsi donc.

“ Tu es le premier qui réalise et ça fait au moins dix ans que je suis arrivée ici. “

D’un geste, je l’invitais à se joindre à moi sur une table à l’ombre, alors que je l’avais libéré pour m’asseoir comme une actrice de vieux cinéma. Ici la représentation d’un personnage était constante après tout.

“ Comment cela se fait-il… ? “

Il avait ainsi une faille, une jamais découverte, ou une récemment née. Dans tous les cas, j’étais trop prudente pour ignorer cet élément, comme l’incident.

“ Qui es-tu ? “

Glissait plus de mes lèvres de lui-même que par une réelle volonté, il fallait dire que l’homme aux allures de poupée gothique avait éveillé mon intérêt comme jamais personne ici ne l’avait fait. Probablement qu’il réveillait des démons enfouis depuis top longtemps dans ma conscience ou faisait revenir ce sentiment d’insécurité, cette peur de faillir à nouveau alors que je me contemplais dans cette fausse “parfaite” perfection. J’avais ce besoin de contrôle dans ma vie qu’on ne pouvait plus me retirer, c’était vital désormais… Comprendrais-tu étranger ?  

Mon regard inquisiteur se faisait alors plus parlant que mes mots et delà de menaces ou dureté, y avait-il un fond de supplication semblable aux deux brebis égarées que nous étions se cachant sous la peau volée d’un loup. La sonde de son âme dans le blanc de ses yeux prenait une pause quand le garçon de café nous interrompait pour prendre commande. Café chantilly et viennoiserie pour ma part, et comme pour lui signaler poliment qu’il pouvait se le permettre, j’avais ajouté en prenant de court le serveur sur sa demande envers mon “otage”.

“ Mon invité aura peut-être plus d’appétit. J’aimerais que mon café soit servi tout de suite dans tous les cas. “


Et les laissant s’arranger entre eux par la suite, je restais là à le scruter, patiente et attentive à ce qu’il aurait à me dire ou non d’ailleurs...
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Second Chapter
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“ Mes cheveux ?... “
C’est tout ce qu’elle me répondit. Je m’attendais à un bien pire, des cris, du drame, une façon pour elle de s’extirper de sa propre galère. Mais elle sembla troubler par ma confidence. En tout cas, c’était ma manière de voir les choses alors qu’elle baissait la tête. C’était adorable. Un réflexe presque canin m’envahit alors que ma canine s’enfonça dans ma lèvre inférieur. Adorable vous dis-je. Mais là tout de suite c’était la dernière chose dont j’avais besoin. Qu’elle soit mignonne. J’avais besoin qu’elle soit salvatrice, plus que jamais. Cette pensée me fit sourire. J’étais tombé bien bas, au point de confier ma vie dans les mains d’une pure inconnue. Mais c’était ma seule chance, donc j’espérais qu’elle le comprendrait assez tôt. Elle enchaîna bien assez vite en me demanda pourquoi je les aimais ou si je ne le pensais pas, et ça aurait été bien mal me connaître de penser que je disais des paroles en l’air.

Mais je n’eus le temps de répondre, et bien vite elle m’attrapait par le bras avant de jouer le jeu stupide que j’avais mis en place. Elle se mit dans le rôle comme si elle l’avait toujours joué, nous étions amis, de vieux amis, et … Honnêtement ? Cela m’apeurait un petit peu. C’était comme ça que devait se comporter les vieux amis ? Je ne le savais pas … J’avais vécu tout ce temps seul, et mes amis les plus proches étaient plus taciturnes et solitaires que je ne pourrais jamais me vanter d’être. J’avais toujours voulu devenir un roi … C’était un accomplissement si solitaire … Et pour la première fois, alors qu’elle feignait de m’apprécier, j’en oubliais ma couronne. Les rires. C’étaient mieux.

Elle cessa son surjeu et m’ordonna de sortir. Je ne pus m’empêcher de rire, d’un rire véritable, je me sentais comme Dante, et se serait ma Virgile attitré dans ce vaudeville sordide. A savoir si elle m’emmènerait jusqu’au Paradis ou en Enfer, ça aurait dû être ma préoccupation première. Mais je voyais ses yeux. Tels qu’ils étaient. Et cet éclat me rassurait, que peu importe la destination le voyage serait hilarant. Alors je me laissais traîner par sa poigne et son ardeur.

“ Tu m’as vu n’est-ce pas ? “

Je pris un temps pour réfléchir. Je voulais la laisser s’inquiéter. Peut-être pensait-elle que je voulais l’extorquer, ou la dénoncer ? Mais ça n’en valait simplement pas la peine. L’extorquer reviendrait à me mettre en danger, alors je n’avais ni protection, ni argent, ni pouvoir. Tout au plus je savais faire des pâtes carbonaras à faire pleurer Gordon Ramsey. La dénoncer ? Hell no. Les mouchards se font vites crucifier là où je vivais. Et le catholicisme était so 2012.

« Eh bien … Oui … Enfin je suis pas aveugle donc forcément, je vois les objets qui sont face à moi et qui sont éclairés par la lumière ! Tu me prends pour un abruti … » Je ponctuais cette phrase d’un ricanement d’hyène avant de reprendre « Ou alors tu parles de ton vol répété et chorégraphié ? Aussi … Mais. »

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’elle me força le bras un peu plus avant de reprendre. Comme quoi j’étais le premier à l’avoir vu depuis dix ans… Mon Dieu. Le premier ? Je lui avais pris sa virginité de la main dans le sac. Il y avait quelque chose de torride là-dedans, mais alors qu’elle m’invitait à m’asseoir, je prenais un soudain intérêt à ne pas finir cette escapade totalement sobre.

J’aurai reculé sa chaise, si seulement elle m’avait laissé, mais l’intrigue ci-présente n’était pas à la rigolade, tout du moins pas pour elle … Tout du moins pas pour le moment. Alors je reculais la mienne, et je m’asseyais, levant haut ma jambe avant de les croiser. Elle avait un goût pour le théâtral qui ne me déplaisait pas, mais je ne serais pas en reste dans cette bataille d’improvisation.

« Comment cela se fait-il ? Eh bien ça me paraît évident non ? Ou bien j’étais trop attentif à trouver un véritable humain dans cette mascarade de bijouterie, ou bien tu étais trop distraite. Se serait présomptueux pour moi te répondre, ceci dit il reste une toute autre alternative… » je m’approchai d’elle, plongeant mon regard « Ou peut-être simplement, il fallait qu’on se croise. Dieu a une façon bien à lui d’agir, et s’il joue à jeu dont seul lui connait les règles rien ne nous empêche de croire qu’il se plait à faire se rencontrer des vies. »

Je reculais amusé de ma prestation, observant les alentours innocemment. Est-ce que je pensais ? Bien sûr. Est-ce que ça m’aidait aussi à la distraire du fait que moi aussi j’étais un voleur ? Sans aucun putain de doute. Puis tomba la question maudite, plus maudite que le sarcophage de Toutankhamon, bien moins maudite que l’haleine de nos profs qui adoraient nous parler de trop près.
Qui suis-je ?
Eh bien, il y avait autant de réponses à cette question que de personnes sur cette planète, tantôt amant, tantôt ennemi, tantôt frère, tantôt félon, génie ou bien plus grand des con. Je m’apprêtais à toutes les énumérés dans un verbiage linguistique à en faire pâlir un cunnilingus quand nos regards se croisèrent de nouveau.
C’est là que je la vis. Cette froideur, cette dureté dans son regard. Il y avait quelque chose de froid et tranchant dans ses yeux, mais derrière cela, il y avait encore plus. Il y avait une … Qu’était-ce vraiment ? Une mélancolie ? Une tristesse ? Une peur ? Je n’en savais rien, vraiment. Mais alors que je me plongeais dans ses yeux profond comme l’abysse, je me demandais, je me demandais simplement qui, de la plus vieille des étoiles de l’univers, ou de son regard humide aurait la plus triste des histoires à me raconter ?

Cette pensée eut le don de me laisser muet. Et pour un beau parleur comme moi, ce n’était pas peu. J’aurai pu sortir la plus stupide, ou la plus raffiné des tirades, elles auraient pali à la simple comparaison de ses prunelles. Alors, parfois … Rarement … Presque jamais … Bon okay, jamais sauf dans ce genre d’exception, le silence valait mieux. En cette journée je n’étais visiblement pas le seul à avoir des problèmes à gérer. Et quand je la voyais, rien ne semblait si intéressant.

Vous pouvez appeler ça un syndrome de Stockholm, j’optais plus pour le syndrome de Stendhal, ce sentiment de débordement face à une beauté trop grande … Trop imperceptible. Mais j’étais joueur. Et je comptais putain de bien de cerner mon adversaire.
Un adversaire qui avait tout de même de bonne manière. Pas celle qui invoquait de donner son nom avant de demander celle d’un autre, mais, elle avait la bonne manière de toujours invité son otage à consommer.

Je me retournais vers le garçon avant de prendre ma commande, avec une telle confiance qu’on aurait pu penser que c’était moi qui payait.

« Un Chivas Regal 62 Gun salut. Sans glaçon s’il vous plaît. »

Un whisky à cette heure-ci ? Le serveur fit une moue qui en disait long avant d’acquiescer et de chercher nos verres. Et même si son avis ne m’importait que peu, je me retournais vers ma charmante kidnappeuse avant d’entonner.

« Avant de juger, sache qu’il est toujours midi quelque part. » je sortais de ma poche la montre que j’avais volé plutôt avant de regarder. « Midi quarante  quatre dans ce cas précis. »

Je venais rire à ma propre connerie, mais bien rapidement je tenais à répondre à toutes ces questions qu’elle avait laissé en suspens. Après tout je lui devais bien ça, si j’allais faire un trou dans son porte-monnaie.

« Qui suis-je ? Mon nom c’est Heathcliff, mais appelle moi Heath, c’est comme ça que mes amis m’appellent. »

Au mot « amis », ma voix s’enrailla. Je me rappelai de plutôt comment elle s’était comportée, et si c’était ça, être ami, alors je venais à douter d’en avoir jamais eu … J’effaçai tout soupçon de doute qui se créait sur mon visage en accentuant mon sourire. Il n’y avait rien de mal à se mentir à soi-même, et le meilleur moyen que tout aille bien s’était d’y croire. Même si ce n’était qu’un mensonge. Et de se le répéter. Après tout comment pouvait-on jamais transformer les mensonges en réalité si on cessait de les dire ?

Le garçon revint bien vite avec nos boissons, et alors que je me plongeais dans mon verre mon reflet revint.

« Bah c’est bien. C’est important de penser qu’on peut signifier quoique se soit pour quelqu’un. Mais tu le sais bien pas vrai ? On le mérite pas. On l’a jamais mérité. »

Foutu reflet… Pour le faire taire je bus d’une traite la moitié du verre de whisky net, passant pour un alcoolique dans le procédé, mais j’étais à court d’option. Je reportais mon regard sur elle, et je lui fis un petit sourire. Celui-ci n’était pas forcé. Il venait du fond du cœur. Il était simple, mais vrai, et parfois un peu de sincérité ce n’était pas trop demandé.

« J’aime tes cheveux. Je le pensais vraiment, et je le pense toujours. Ils ont une couleur de blé … » je réfléchis pas plus d’un instant avant de reprendre « J’espère que ça sonne pas dégradant, je pense vraiment que c’est une splendide couleur. Je préfère dire blé à or, l’or tu sais tout le monde aime ça, ça demande pas de personnalité, ou d’honnêteté pour porter de l’or. Alors que le blé, c’est raffiné. C’est simple. C’est joli. Et donc oui. J’aime tes cheveux. »

Cet instant de sincérité, il était offert. J’en avais pas forcément l’habitude, mais elle semblait en avoir besoin. Je le sentais. C’était peut-être ce regard mouillé. Mais je n’y pouvais rien moi, tout ce que je pouvais faire c’était dire la vérité. Et parfois, la vérité elle est bonne à entendre.

« Mais j’imagine que ce n’est pas pour cela que tu m’as invité ici, n’est-ce pas ? Si par ta question qui es-tu, tu voulais savoir qui j’étais réellement, alors la réponse est encore plus simple que mon prénom. Je ne suis personne. Rien de plus qu’un simple amateur de bonne musique, et de jolis choses qui ont bon goût. J’espère ne pas trop te décevoir. Je suis qu’un simple petit vagabond. Qui veut un jour trouver sa couronne. »

Eh bien … Je m’étais confié. Cette fois je sentais que je ne pouvais blâmer que les yeux de la belle, peut-être que moi aussi j’avais besoin de parler. Mais parler c’est vite redondant, et il ne sert à rien parfois de remuer le couteau dans les plaies. Alors je lançais un regard furtif autour de nous. Et rapidement je vis une victime potentielle. Je me relevais alors, l’air innocent, avant de me pencher sur l’épaule de la charmante.

« Olala, qu’est-ce que tu m’as manquais » riais-je dans un éclat bruyant « On devrait se faire ça plus souvent, toi et ton accent étaient trop loin, trop longtemps. »

Je tapotais son épaule doucement avant de me rasseoir. Aux yeux de tout le monde ce n’était que deux bons amis qui se retrouvaient, mais ce que le couple à la table derrière nous n’avait pas vu c’est que j’avais subtilisé les lunettes du mari. Je regagnais ma place l’air fier avant de mettre les lunettes de soleil sur mon nez. Les descendants juste assez pour qu’elle puisse voir mes yeux je lui fis un clin d’œil. Une invitation. Elle était clairement plus doué à ce jeu que moi, mais ce n’était pas une raison pour faire taire mon esprit compétitif.

Et à peine eussé-je posé mon royal derrière sur la chaise, je reprenais. C’était à mon tour de lancer l’interrogatoire.

« Eh bien … Depuis dix ans que tu fais ça ? C’est ton seul boulot ? Ou bien tu tiens aussi un salon de coiffure pour avoir une crinière si parfaite ? »

Je repris une gorgée, évitant méticuleusement mon verre du regard

« Oh d’ailleurs … T’as un nom ? Ou un surnom ? Je suis pas fouineur, tout m’ira, même un numéro de carte bancaire. »

Encore une fois je venais rire à ma propre connerie. Mais cette fois-ci, je trinquais mon verre contre son café. Je ne dis rien. Je n’avais pas besoin de porter de toast. Simplement je la remerciais. Elle, ou Dieu, ou le destin, ou peu importe nous avait fait nous rencontrer. Aujourd’hui j’avais juste besoin de quelqu’un. Et il se trouve qu’elle avait des cheveux de blé.



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Il avait joué le jeu et je l’avais emporté sous mon aile, à l’abri, loin des tourments qui auraient pu l’attendre aux détours de son larcin raté. Le dicton voudrait que les voleurs avaient toujours peur eux-mêmes de se faire voler, il sous-entendait sûrement qu’ils étaient si conscients de la rapidité à laquelle cela pouvait arriver, qu’il en devenait méfiant de tout et vis-à-vis de tous. Aussi étions-nous de vrais larrons, alors que nous évoluions bras dessus, bras dessous ? Étais-je une vraie chapardeuse alors que je sauvais la mise spontanément à mon concurrent, non pas par peur qu’il ne me dénonce, quel crédit lui aurait-on donné… mais par ce simple désir qu’il puisse aller au bout de la pensée du moment où il m’avait abordé. Qu’il me dévoile à quel instant il avait compris mon manège, qu’il me montre un autre monde que celui de la scène et ses acteurs. Qu’il m’apprenne  sans même peut-être le savoir, cette fonction de metteur en scène qu’il avait eu lors de notre rencontre, lui qui avait le pouvoir de couper court à ma prestation et ne rendre la représentation que meilleure encore en essayant quelque chose de nouveau.

Son premier essai d’humour froissait mes sourcils, plissait mon regard dans ses yeux clairs, eux qui me rendaient un reflet d’une nuance plus claire que les miens. Comme le vert pouvait avoir bien des facettes et pourtant la même désignation globales, il en était de même pour nous, vauriens, naviguant dans les eaux claires d’un océan de luxe sans ne rien avoir d’un bateau de croisière. Naufragés de la vie battant des bras et des jambes pour survivre. Dans d’autres circonstances, il m’aurait sûrement fait rire, mais dans l’instanté, l’heure était trop grave pour moi pour lui sourire le coeur léger. Heureusement, il avait eu tôt fait de rebondir, appuyant sur la problématique avec sadisme, se jouant ou se délectant de mon impatience grandissante. Mais qu’à cela ne tienne, il en fallait bien plus pour me décontenancer.

“ Quel rire si charmant. ”

Même si cela transpirait l’ironie, il était vrai que ce n’était pas déplaisant de le voir s’époumoner sans réelle raison, de s’amuser seul de son sort ou du mien peut-être ? Ma tête s’était simplement secouée doucement à la suite de cette pensée. Une intuition me disait que je n’allais pas m’ennuyer avec celui-ci à mes côtés et rien que cela, était déjà en soi, plutôt une bonne nouvelle. Et cela se confirmait quand au fur et à mesure qu’il en faisait des tonnes, mon inquiétude s’estompait au profit d’un sourire difficile à réfréner. Quel étrange personnage qui en faisait trop, et pourtant juste ce qu’il fallait pour lui correspondre. Et j’avais ce sentiment alors que je ne le connaissais qu’à peine, voir pas du tout. La démonstration de quoi au juste était-il en train de me faire ?

Dans tous les cas, je nous découvrais un point commun pour l’amour du jeu.

“ Alors si c’est le destin qui t’envoie me donner la réplique, dans quel genre de casting nous aura-t-il embarqués ? “

En disant cela j’avais laissé ma main s’enfonçait dans ma joue. Le coude posé sur la table, il soutenait aussi ma tête blonde penchée de côté, qui un rictus s’étirant sur un coin était empressée de découvrir la suite de la prestation de cet individu hors normes. Il y avait beaucoup de vérités dans le début de ses explications, et il me sembla que nous en étions tous deux suffisamment conscients pour ne pas avoir le besoin de nous y attarder. À quoi bon ? La thèse d'une main divine guidant les pas était tout de même plus poétique, plus beau à penser que de se référer à cette réalité si sale. Il me semblait bien avoir ri alors, mais c'était la spontanéité qui avait parlé au-delà de ma volonté et maintenant qu'il avait mon attention tout acquise, j'espérais qu'il m'offrirait autant de rebondissements que je ne m'étais mise à l'espérer.

“ Cela ne pas être un simple hasard… “ Mon regard se perdait dans le vide de la ruelle pavée en poursuivant cette phrase. “ Ils nous incomberait de découvrir la raison maintenant n’est-ce pas ? “

C’était alors que du coin de l’oeil je l’avais remarqué en train de se mouvoir, reprenant ainsi mon attention avec un brio de professionnel.  L’éclat de nos émeraudes se retrouvait alors que je lui demandais qui il pouvait bien être. Non pas que je me sentais tant que cela l’âme inquisitrice, plus que j’avais envie de connaître un nom à coller sur le souvenir de cette rencontre, réel ou non.  Espérant qu’aux bonnes heures, elle m’aiderait à en chasser une autre de ma tête.

Et le silence qui régna alors que nos âmes se sondaient n’avait rien de malaisant, bien au contraire, c’était incroyablement reposant. Toute une conversation avait alors dû se faire là se passant de tous mots, même de gestes pour comprendre quel genre de poids écrasé ces épaules-là.  Fallait-il être intelligent, empathique ou simplement connaisseur de cet état d’âme pour le reconnaître ? Car c’était bien ce que je crus apercevoir dans l’éclat de son regard, dans l’expression de son visage, ce que j’en concluais dans son mutisme lourd de sens et son incapacité à hauteur de la mienne de se défaire de l'hameçonnage de nos âmes.

Simplement à nouveau un sourire alors que je le sentais tout aussi désarmé que moi face à notre entrevue, c’était que le garçon était venu nous interrompre et j’avouerais sans mal que j’aurais été bien curieuse de savoir combien de temps on n’aurait pu rester ainsi à simplement s’observer perdus dans nos pensées invitant sûrement l’autre dans notre monde secret. Et cette fois, sa commande m’amusait réellement, finissant de descendre la pression qui m’avait envahie après avoir été découverte. Puis tandis que je ricanais plus pour moi que lui, il était là, se justifiant avec malice et brio. Pauvre diable, si tu savais. Fut un temps où dès le matin, au réveil, c’était la bouteille que j’aurais pu supplier de m’enivrer pour supporter cette nouvelle journée.

“ Vraiment ? Et à quelle partie du monde appartient cette heure ? “  Réplique donnée après avoir ri avec lui.

C’était que de plus en plus, les essais de complicités achevés, nos échanges se faisaient naturellement amicaux. Il se présentait avec le même panache qu’il l’avait amené à rebondir après que je le prenne la main dans mon sac… enfin ma poche. Ou plutôt avoir que je ne l’ai trainé et sans trop réfléchir, probablement parce qu’il m’avait sortie de la bulle du temps. Son nom sonnait bohème, mais aussi ne pouvait qu’interpeller la littéraire que j’étais, les Hauts de Hurlevent . J’osais espérer qu’il avait rencontré la Catherine et esquiver la présence de Hindley dans son histoire… réflexion qui me donnait malgré moi un regard plus tendre sur lui, ce parfait inconnu au nom chanceux.  Force, courage et fidélité étaient les premiers mots qui me revenaient en pensant au personnage à la peau basanée du roman de mes jeunes années, mais d’un autre côté, il était si torturé. Soit on l’aimait, soit on le détestait de tout.

“ Enchantée Heathcliff, permets-moi d’utiliser ton nom entier, sans que tu y voies une forme de distance que j’essaierais de nous donner.  C’est seulement qu'il m’est trop plaisant pour que l’envie ne me vienne de l’écorcher ou le raccourcir. C’est que c’est aussi celui d’un de mes personnages préférés. “

Surprise aux primes abords, je le constatais avaler d’une traite une si grande quantité de liquide, que je ne pus que me demander ce qu’il cherchait donc tant  à noyer. Peut-être avait-il lu dans mon regard cette inquiétude à ce sujet, car il illuminait son faciès d’un sourire doux et chaleureux comme je n’en avais plus profité depuis longtemps dans ce monde de faux semblants.  Par tous les saints, que le diable m’emporte si c’était là le prix à payer pour profiter de sa présence si elle était là pour me dérober l’âme.  Mes lèvres se tordaient dans un ravissement en retour et le rictus ne fit que croître, alors que toujours ma tête supporter par mon appui sur cette table je l’écoutais répondre à mes questions.

Il utilisait des mots qui sonnaient fort bien, des métaphores parlantes dans mon coeur et il y avait ce déjà vu à la fois terrifiant, mais aussi salvateur dans ses aveux, ses affirmations, ses compliments. Et longtemps encore après ce moment, probablement que je me questionnerais sur l’utilité de lui avoir posé une pareille interrogation au milieu de notre conversation… Non c’était en fait même ainsi que je l’avais ouverte. Était-ce au fond si important que cela pour moi ? Mais voilà que c’était déjà son tour de vouloir des réponses et c’était bien évidemment plus que légitime que cela ne se passe ainsi.

“ En toute réalité, si en partie,  c’était pour cela. “ Ma main libre touillait mon café qui n’avait pas encore été touché. “ Mais une petite voix au fond de moi m'a conseillée de m'intéresser davantage et puis voilà, voilà que je nous découvre un point commun… celui de n’être personne et pourtant de courir après le poids d’une couronne qui sera trop lourde à porter. “

Mes yeux se détournaient vers le décor en finissant ma phrase, non pas par gêne, mais juste que mon regard était tout aussi vide que mon âme en cet instant. Et peut-être encore qu’il avait su lire en moi, ou hasard faisant bien les choses, il volait mon attention en reprenant les feux de notre scène. Il lança sa tirade, surjoua sa prestation, fit révérence à son public crédule et d’une certaine façon, m’invitait à lui donner la réplique. Ainsi j'eus l’impression qu’il avait tendu une main vers moi, me saisissant pour m’aider à traverser la porte séparant nos théâtres respectifs, me sortant de la tragédie pour laquelle j’avais signé afin de me faire goûter aux joies d’une douce comédie sans restrictions. Ma main se tendait vers lui pour faire cela correctement alors que j’allais enfin  me présenter en retour.  Je lui donnais un nom que plus personne n’utilisait pour me nommer depuis fort longtemps.

“ Annabelle Cross pour ma part. Mes amis, comme mes ennemis m’appellent Hana’. “ Confidence qui n’allait amuser que moi, bien évidemment qu’ils faisaient ça, Hana était le seul nom qu’ils me connaissaient… Hormis lui et maintenant mon inconnu sur lequel je pouvais poser un sobriquet si littéraire, que notre rencontre en devenait définitivement une oeuvre d’art s’écrivant à chaque seconde, à chaque échange.

Il me semblait alors que même mon fils ne devait plus se rappelait qu’un jour nos noms avaient eu une sonorité particulièrement française. Hana avait donnée Annabelle et Cross avait traduit De la Croix. Peut-être que j’avais voulu me fondre dans le décor sans pour autant abandonner totalement mon identité et me rendant compte de cela, je m’interpelais de son nom unique. Était-il lui aussi emprunté ?  Qu’importe, je n’avais pas besoin de plus et si c’était le cas, son choix désignait son bon goût.  Aussi je m’étais penchée sur cette table, vers lui, l’invitant à en faire autant pour nous donner des airs et une impression de confidence.

“ Je suis masseuse aux dernières nouvelles. “ Ma main glissait dans mon sac à main pour lui offrir une carte de ce dernier et son bon gratuit. “ Une honnête commerçante aux doigts de fée gérant sa boutique… “ Jeux de mots faits avec mes capacités et le nom de mon enseigne. “ Peut-être que je devrais t’embaucher vu tes talents évidents…”  Glissais-je en jetant mes cheveux dans le vent d’une main pour relever sa tirade sur leur entretien et surtout détourner l’attention pour lui réquisitionnait les lunettes qu’il venait lui-même de voler pour les poser sur mon nez et afficher un air amusé. “ Comme ça tu m’aiderais à entretenir mon champ de blé. “

Sur cette douce invitation j’avais fini mon café, puis déposé assez de liquide pour payer les frais et laisser un pourboire au serveur, puis je m’étais relevé avec toute la grâce de la ballerine, j’avais tortillé avec habileté entre ses chaises nous séparant de la ruelle qui nous conduirait vers un nouveau chapitre et tandis que je lui faisais signe de me rejoindre alors que je l’avais abandonné sans un mot de plus à cette table..; dans le creux de ma main, le pendentif de la femme dont il avait lésé l’époux brillait au reflet du jour.  C’était ma façon de lui montrer que j’avais répondu favorablement à son invitation.
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Third Chapter
La danse est l'une des formes les plus parfaites de communication.
ft. Hana Montana
J’aimais ces manières hasardeuses et sa façon de jouer avec les mots. Elle avait ce brin de je ne sais quoi qui me faisait comprendre que nous étions deux face d’une même pièce. Maintenant il nous restait plus à savoir qu’elle serait la pièce que nous allions jouer. Et puisqu’elle me l’avait si gentiment proposé je me sentais d’humeur à découvrir pour quoi on nous avait mis sur le chemin de l’autre.
On avait le même regard ; la couleur dans un premier temps, mais aussi dans ce que nos yeux faisaient. Nous cherchions. Nous cherchions pourquoi nous, pourquoi jusqu’à maintenant, plus important encore qu’est-ce qu’on faisait ici ? Tout ce qui se passait en cet instant était une parfaite caricature d’intimité, ou une imparfaite vraie relation. On en savait rien. Mais je pouvais juger à ses rires qu’en cet instant ce n’était pas ce qui importait. Non. Pas ce qui m’importait tout du moins, moi je me contentais d’être là, et c’était déjà beaucoup.

Après que j’eusse commandé le whisky elle s’amusa avec moi, et son rire franc me fit sourire de plus belle. Avait-elle l’habitude de ce genre de rencontre improbable ? Ce n’était clairement pas mon cas, j’avais du mal ne serait-ce qu’à m’habituer aux rencontres probables, mais ce changement dans mon quotidien était le bienvenue. Elle sortait de l’ordinaire pour sûr. Elle sortait de l’ordinaire jusqu’à son cœur littéraire, elle qui connait les origines de mon prénom … J’étais né avec, et pourtant depuis plus de deux décennies personne n’y avait vraiment prêté attention, et personne n’avait jamais dit qu’il était plaisant. Décidément je me demandais si elle cesserait de me surprendre, et j’espérais que ce ne serait pas le cas. La vie était déjà assez terne, pleine d’apriori et d’ennui pour les gens le soient aussi. Pas elle du moins.

Chacune de ses expressions, même les plus infimes, valaient la peine d’être disséqué, d’être observé, mon regard aussi méticuleux que la lame d’un chirurgien je me délectais de ce cirque splendide et ensoleillé de myriades d’émotions. Ses lèvres, son sourire, la mélodie de son rire, ses yeux sulfureux. De l’attirance ? Une forme dirons nous. De la curiosité. De la curiosité de voir une femme si vraie dans ce monde si faux, de la curiosité, mais aussi de la certitude. J’en étais sûr, maintenant qu’elle avait souffert. Je ne savais ni comment, ni pourquoi, mais je le savais puisque dans ce monde de papier et de verre, les personnes comme elle sont destinés à se consumer. Pour se sentir vivre, ou pour illuminer la voie, ce choix était le leur, mais le chemin serait le même.

Puis elle rembraya, et m’avoua qu’effectivement, elle voulait savoir ce que je pensais de ses cheveux … Eh bien, voilà qui était une première. Tant de grabuge pour une telle question ? Etrange … Il devait y avoir anguille sous roche, que dis-je, baleine sous coquillage pour qu’une telle remarque suscite, un tel intérêt, mais alors que je m’apprêtais à demander ce qui expliquait un tel intérêt, elle m’expliqua que tout cela était la faute d’une petite voix.
Je me rassurais immédiatement de ne pas être le seul à entendre des voix, sans doute quelque chose dans l’air ou dans l’eau, nous rendait plus bizarre qu’à l’habitude … Elle l’était, elle sans aucun doute. Son parler théâtral, ses lèvres de satins qui clamaient prose et vers, sans oublier ce sourire. Oui cette femme était bizarre, mais les meilleures personnes le sont, n’est-il pas ? Et puis, moi je me délectais de cette performance, et par respect pour l’actrice je savais me rendre muet, puisque le silence était l’interprète le plus éloquent de la joie.

Annabelle Cross. Mais tout le monde l’appelait Hana ? Ennemi comme ami. Et l’angoisse me prit à la gorge, je ne savais plus quoi faire … Comment pourrait-elle me différencier d’un ennemi ? Comme pouvais-je ne pas laisser une terrible impression sur elle, si je venais à l’appeler Hana, peut-être comprendrait-elle mal mon intention, et me haïrait, et si je venais à l’appeler Annabelle, alors peut-être qu’elle assumerait que je ne la considère pas digne d’être une ami, et m’en voudrait … C’était là tout le fardeau de ne pas assez souvent côtoyer mes confrères humains, maintenant je ne savais pas comment agir … Moi, tout ce que je savais faire c’était être honnête. Et peut-être que cela suffirait.

La voix bien plus crispée, presque tremblante, je répondais alors « Anna … Je t’appellerai Anna. »

J’avais marqué subtilement les n en espérant qu’elle remarque la subtilité. A l’oreille personne ne verrait la différence, mais moi je le savais, et elle le saurait aussi. Je ne voulais pas être un ennemi ou un ami, la simplicité me repousser tout simplement. Je voulais être honnête. Et rendre les choses spéciales. Alors j’avais choisi ma propre voie. Anna.

Annabelle Cross. Je me rappellerais de ce nom.

Elle me fit signe de m’approcher, comme pour me dévoiler un secret interdit, mon dieu, qu’allait-elle m’avouer. Etait-elle une pornstar ? Une magnat du pétrole ? Ou pire … Une mafieuse ? Cette idée là me donna des frissons, je ne pouvais le concevoir, comment une telle douceur pouvait être une criminelle … Et voilà … C’était la fin … Depuis le début c’était une grande psychopathe, et maintenant qu’elle avait pris un intérêt dans ce fessier musclé, et pourtant rebondi, j’allais finir à la casserole. Ou dans son lit, puis dans la casserole. Bref, j’allais finir à la casserole.

“ Je suis masseuse aux dernières nouvelles.“

Et elle ponctua sa phrase d’une carte de visite … J’affichais alors un simple sourire niais, avant de me mordre la lèvre. Décidément, elle était trop craquante. Je voulais tirer ses joues, et cela demandait la plus grande volonté de ne pas me mettre à caresser ses cheveux. Puis elle m’offrit un … Elle m’offrit un emploi ? Je n’en revenais pas, je me figeais quelques instants jusqu’à ce que d’un air amusé elle me fit comprendre que c’était une blague … Je crois ? Je recevais des messages mixtes par centaines, mais avant que j’eus le temps de retrouver mes esprits, qu’elle était déjà parti, avec mes lunettes qui plus est.  

Anna avait décampé, et dans un acte confus, je cherchais tout autour de moi pour retrouver ses yeux de jade. Et elle m’attendait. D’un signe elle demanda que je l’accompagne, et tout aussi joueuse que j’avais pu l’être elle afficha le trophée qu’elle avait subtilisé. Le parfait Pendentif. J’ignorais comment elle avait même pu accomplir une telle prouesse.

J’éclatai alors de rire, je t’entais de l’étouffer en me mordillant les lèvres, mais rien n’y faisait, la situation était trop pour moi, elle avait gagné sans aucun putain de doute. Et je riais de plus belle, les larmes montant jusqu’aux yeux. Les clients commencèrent à se retourner vers moi. Alors, avant que le couple ne comprenne ce qui venait de se tramer, je me contentais de faire une courbette dans la direction de Maîtresse Renard avant de rapidement la rejoindre, je la pris doucement par le bras pour mieux courir dans une ruelle qui nous offrirait plus de discrétion.
Une fois que nous étions cachés des regards indiscrets, je sortis une clope de mon paquet avant de lui en proposer une. Lucky Strike. J’étais d’humeur chanceuse, alors c’était les cigarettes appropriés pas vrai ? Et puis quitte à avoir un cancer, autant qu’il nous offre des souvenirs que l’on pouvait chérir. Alors je l’allumais, et mettant un pas devant l’autre je jouais au funambule sur le trottoir, toujours à ses côtés.  
Je me rendais vite compte que si j’avais comparé notre dynamique à Dante et Virgile, il semblait maintenant évident qu’il s’agissait plus de Faust et Méphistophélès. Il ne restait plus qu’à savoir qui pervertirait qui.  

« Elle ressemblerait à quoi ta couronne ? Moi ... Moi je crois que j’en veux une parce qu’une couronne, ça veut dire avoir un royaume. Je veux mon royaume. Je le vois colorés, vêtus de néons roses et rouges, où chaque nuit il y aurait de la fureur, des orgasmes, et des gens heureux. Des pauvres, des riches, des gens bons, et des gens qui font de leur mieux. Un Moulin Rouge. Avec de la musique. Beaucoup de musiques. Mais surtout que les gens comme moi, est un endroit où ils se sentent chez eux. N’importe qui. »

C’était stupide pas vrai ? Sans aucun doute que ça l’était. C’est juste des rêve de gosse, un petit mensonge répété. On en avait tous pas vrai ? C’était ces petits mensonges qui nous permettaient sur le long terme de croire dans les plus gros. La liberté. L’amour. Vous ne me croyez pas ? Très bien. Prenez la Terre, le Soleil, l’Univers, maintenant réduisez tout cela en une fine poussière. Trouverez-vous, un grain, un seul atome de liberté, de justice, de bonheur ? Sûrement pas. Mais je ne voulais pas embêter ma partenaire avec mes idées noires, alors je détournais la conversation vers un sujet qui me passionnait tout autant. Anna.

« Anna … Anna … » Il me fallut quelques instants avant de m’élancer, tant l’exercice était compliqué, « Admirable Anna, assez avons-nous parlé de moi. Alors, attention, avec délicatesse, laissez-moi m’interroger.  Depuis quand une masseuse amasse tant d’argent ? Vos doigts de fée sont-ils comparables à Titania que vous charmez tous ceux qui ont la chance d’être, par vos talent, gracié. Ô Anna.»

Je conclus ma phrase d’un rire et d’un soupire, ce n’était pas chose aisé d’improvisé une assonance en A, mais nous étions tous deux tant porté par les ailes de géants du poète, que cela me m’apparut presque évident.

C’était agréable. Je continuais à graver ses courbes, son visage, ses traits, et chaque mèche rebelle dans mon esprit. Je voulais pouvoir m’en souvenir longtemps. Et si tout cela n’était qu’un mirage, que Dieu me foudroie, car je ne voulais jamais m’éveiller. J’étais … Simplement bien ? Et puis nos pas se suivaient, et se jouaient, mais alors qu’une musique retentissait je sentais que le deuxième acte se préparait.

Comme un animal intrigué, mon regard distrait chercha l’origine de la musique. Et quand je compris, je pris Anna de nouveau par le bras avant de courir pour l’y emmener. Bien sûr je freinais le pas de sorte à ce qu’elle puisse marcher avec ses talons, et plus important encore je ne l’attrapais que par le tissu. Nous n’étions pas encore familier au point de se frôler, et si une beauté comme elle venait à caresser un crapaud comme moi … Oh je n’osais l’imaginer. Je me sentir rougir, et baisser mon regard quand nous courions pour ne pas qu’elle voit la gêne, ou qu’elle ne se concentre sur l’infâme cicatrice qui me définissait.
Bien vite nous arrivions devant un grand … Bar ? Salle de fête ? Je ne savais pas. Je remarquais simplement que l’établissement avait été arrangé pour organiser un concours de Rock. De la danse.
Mes yeux pétillèrent comme un gamin accro au coca, et je me mis à balbutier comme un vieillard accro aux amphét’.
Il y avait des jeunes, des vieux, des riches et … Non, il n’y avait que des riches. Et appelez ça comme vous voulez, de la fierté mal placé, ou un orgueil démesuré, mais le gamin de la rue qui vivait en moi tenait en point d’honneur à donner une bonne leçon aux 1%.

Alors je me tournais vers Anna, plongeait mes yeux de gazon dans ses yeux d’émeraude, avant de mettre un genou sur le sol. Mon sourire s’emplissait de malice, et je venais tendre ma main vers elle dans une posture aussi Shakesperienne qu’embarrassante. J’espérais qu’elle le serait un peu tout du moins.

« Très chère, Anna » dis-je dans un murmure, romantique si on en oublié que l’intention était de la mettre dans l’embarras, « Acceptez-vous, en cette journée, et jusqu’à que ce que nous ayons vaincu, pour le meilleur et pour le pire, dans les cloques et les crampes, dans arythmies et les tachycardies, comme cavalier ? »

Un clin d’œil plus tard, la balle était dans son cas. Et même si je lui en avais déjà beaucoup demandé, je ne comptais pas m’arrêter là. Pourvu qu’elle ne m’en veuille pas.

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Il avait l’air aussi sociable, qu’il n’était aussi asocial que moi. Je le ressentais au plus profond de moi comme une évidence, comme une abeille sachant l’importance de ramener son butin vers sa ruche. Un mécanisme social propre à une espèce à part entière, celle de bons acteurs qui se préservaient autant eux-mêmes par égoïsme, qu’ils protégeaient les autres d’eux-mêmes par altruisme.  Ainsi, parce qu’il était un reflet déguisé de ma propre folie à sa façon, je devais me sentir familière et à mes aises avec lui. C’était un moment imprévu, tout aussi improbable qui ne tombait sur le nez de quelqu’un probablement qu’une fois dans toute une vie. Il fallait monter à bord maintenant ou abandonner l’idée à jamais.

Et mon ange gardien était témoin, que je n’avais jamais été du genre à attendre sagement à la gare. Un goût pour l’aventure peut-être.

Aussi de loin, je l’observais plus attentive, l’oiseau bleu avait le choix, celui de déployer ses ailes au loin, de remonter très haut vers ses nuages. J’aurais su me convaincre que chaque ombre sur le sol venant des cieux serait la sienne  offrant un salut. Pour me mentir à moi-même, j’avais acquis une certaine expertise. Mais il pouvait aussi, s’étirer simplement, peut-être même juste bondir sur ça bras que je lui avais tendu, prête à l'accueillir au prix d’un jeu d'équilibriste. Il n’aurait eu alors qu’à se laisser emporter là où mes pas nous conduiraient.

À aucun moment je n’avais été certaine que la belle histoire se poursuivait alors qu’il se relevait, me rendait mes déformations faciales amicales et observer son public. J’attendais après le héros de  Wuthering Heights revisité, curieuse de savoir de ce qu’il avait hérité de son inspirateur nominatif, attends les hauts, comme les bas des conséquences en l’appelant en hurlant dans le vent. Pour être sûre qu’il entend, qu’il m’indique, avec la même subtilité qu’à cette table, en prononçant mon nouveau sobriquet où le retrouver. Cette Anna-là me plaisait. Et fort probable que nous serions seuls à en connaître sa particularité. Cela avait un côté complice ce faux secret, cet aménagement qui pourrait paraître rien, mais qui était beaucoup. Cet instant au final, où il dévoilait une intelligence rare de sa voix hésitante, dans une gêne qui même si elle ne faisait partie que de l’acte, ne perdrait jamais de son charme.

Il riait et ce faisant, en oublier de cacher les mystères de ce visage que j’avais eu l’impression qu’il n’avait pas très envie de m’exposer. Le soleil dévoilait ses stigmates, mais mes iris ne sut s’y attarder très longtemps, préférant l’ensemble du portrait offrant le résultat estompait pour mes méfaits. Presque il pleurait de joie et même si mon sourire était triomphant, bien que  timide, j’en éprouvais plus de plaisir qu’il n’aurait paru simplement en le voyant joyeux un instant. Peut-être aurait-il relâché le poids écrasant de son monde sur ses épaules ainsi. Peut-être aussi que je lui aurais ainsi rendu le bienfait, ma reconnaissance pour ce choix qu’il avait fait, en me prenant pour cible, en échouant son larcin et nous permettant de nous rencontrer et pour quelques heures qui sait, rêver un peu ensemble.

“ Il semblerait que je sois plus proche du titre de reine des vauriens que toi. Mais si je t’enseigne, te voilà sauf quand on sait que l’élève devra toujours dépasser le maître. “

Du moins, c’était ainsi que cela devrait se passait. Il me parlait de couronne et de songe, me dévoiler un bout de son âme d’enfant, celle qui nous restait à tous nous permettant d’être parfois si léger. Et je n’osais pas l’interrompre pour lui dire que la mienne serait faite de fleurs fraîches, qui éphémères, devraient être mises à sécher pour la postérité une fois mon règne passé. Il m’interpellait à nouveau avec une troublante référence parlante et de plus en plus, malgré toute ma rationalité, je voulais croire à ses histoires de signes du destin au fur et à mesure qu’il se livrait.

“ Un moulin rouge… Comme le célèbre établissement de ma France natale ? “

Difficile de dire pourquoi je lui avais offert un pareil renseignement. Pour qu’il comprenne à quel point le délire de son royaume me paraissait une réalité tout à fait envisageable. Et il me tenait à peine en m’emportant avec lui dans un courant invisible qui semblait lui donnait son itinéraire.  Il sembla soucieux un instant, glissant mon sobriquet plusieurs fois comme s’il était en train de m’invoquer. La pensée me fit lui donnait un sourire attendri sans aucun doute. Il avait l’air un peu perdu, mais de toute son âme, de tout son corps, il se démenait pour paraître et garder la tête hors de l’eau. Son attention se centra sur sa personnalité étrange, malgré tous mes efforts, j’eus du mal à en décrypter quoi que ce soit. Alors songeuse, je remplaçais ses verbes dans ma tête, puis amusée de ses tirades, je capitulais sans regret sous sa perspicacité qui il relevait un point évident. Mes capacités financières relevant plus de la voleuse, que de la masseuse.

“ Ô mon cher Heathcliff.  J'ai fait dans ma vie des rêves dont le souvenir ne m'a plus jamais quittée et qui ont changé mes idées : ils se sont infiltrés en moi, comme le vin dans l'eau, et ont altéré la couleur de mon esprit. Je ne sais de quoi l'âme est faite, mais la tienne et la mienne sont pareilles, de la même nuance, regarde pour preuve le vert de nos yeux. “

La citation avait été aménagée, elle avait filé, c’était inspiré d’elle-même et déposée entre nous, confortable, dans notre position devenue acquise, complice, entre parfaits étrangers pourtant si on s’en tenait aux normes courantes.  Un son nouveau nous berçait, plus chantant que celui de nos voix, de la musique et il était possible que nous avions lâché notre attrait l’un pour l’autre un instant pour en traquer sa source avec une synchronisation une fois de plus fort amusante. Bien qu’il se révélait, l’esprit le plus vif de nos deux, puisqu’il m’entraina sans hésitation vers elle, avec précision nous y présenta. L’endroit me paraissait fort banal, de moi-même je ne m’y serais jamais aventuré, probablement arrêté pour profiter de la musique qui en émanait toutefois.

Me sentant épiée, j’avais rendu mon attention au dramaturge, plonger mes yeux dans les siens, patiente, y découvrant cette lueur, ce pétillement qui me laissait curieuse quant à la surprise imminente qui allait s’en venir. Car oui, cela ne pouvait être que ça, car je ne cherchai pas à deviner, juste prête à être spectatrice de ce nouveau levé de rideau. Et quelle entrée en matière il m’offrait en se courbant, posant genou à terre.  D’un rire nerveux je canalisais ma gêne, jeu ou non, quelle dame ne se sentirait pas charmer d’une telle attention? Quelle petite fille n’en avait jamais rêvé de jouer cette pièce, même pour de faux. Aussi, je cachais la moitié de mon  visage d’une main alors que je glissais l’autre dans celle qu’il me tendait et de cet acte, toute l’attention du public dont le souffle sembla s’être coupé s’était capturée. Son murmure fit monter le feu à mes joues, pourtant je n’attendais aucune réplique particulière, l’échange en lui-même s’était suffi. C’était bien la première fois que l’on m’offrait un instant si doux. Bien que l’intention fut satyrique.

Qu’importe, cela ne lui ôtait nullement sa saveur.

“ Oui… “ Simplement lui glissais-je en réponse en le tirant vers moi pour l’inviter à se relever, mimant un trop plein d’émotion qui laissait confus l’auditoire le plus proche ayant saisi les paroles et tout émoustillé celui qui n’avait profité que du visuel.

Mon rire ne put être retenu trop longtemps face à autant de fantaisie et voilà comment, je m’étais retrouvée embarquée là. Dans cette robe hors de prix, dans ses talons totalement inadaptés à relever le défi de la conquête d’un royaume sous la forme d’un concours de pas de danse.

“ Mon cher ami, vous avez tiré le bon numéro sur ce coup-là. “

Affirmation faite en remuant le bassin dans le bon rythme de fond. En effet, il n’avait pas affaire à une amatrice. Mon métier exigeait une certaine forme physique, ma psyché de l’amusement à l’excès et la danse avait toujours été un exécutoire ayant tout pour lui. On aurait bien dit qu’on ne nous laisserait pas de temps pour nous accorder, il faudrait que le même instinct nous porte, alors que le destin se jouait encore de nous. Derniers arrivés, à la limite de la clôture et pourtant le premier numéro tiré au sort pour ouvrir le bal. Le cocasse de cette situation était à la fois excitant et risible, c’était le coeur léger qu’à mon tour, j’attrapais fermement sa main dans la mienne pour le traîner en piste.  À reculons, mes deux dans les siennes, je ne fis face qu’à lui et dos à jury, lui offrant mon meilleur jour. Un arrière-train sculpté pour damner les saints. Quelques remous d’épaules pour lui transmettre les vibrations qui devaient nous gardaient coordonnés et c’était à mon bel ami de mener ce genre de danse et malmener ma tranquillité pour mon plus grand plaisir.

Peut-être avait-il déjà repéré l’agilité de la ballerine mécanique, dans tous les cas, il était tant d’assumer ses actes, les siens comme les miens. Qu’importe le style, je ne me fiais qu’au rythme, aux envies et ses mains ou ses pieds qui devaient me guider, je me savais bonne à ce jeu-là, mais l’enfant sauvage avait-il appris à danser dans cette version du roman ?

Le moment fatidique, sous les néons bleutés et les spots blanchâtres. C’était presque comme le décor de son rêve et donc une façon de visiter ce dernier ? Comme de l’inviter a rencontré un côté plus léger et vivant que la poupée de cire qu’il osait à peine effleurer. Je ne savais pas très bien comment, ni pourquoi, ni même exactement ce que nous étions en train de faire, mais il était évident que je n’étais pas pressé que cela s’arrête et m’impatienter de voir si le beau parleur aurait un ramage se rapportant à son plumage féerique. C’était ainsi qu’il s’était dessiné dans mon esprit en définitive, comme un être fantastique, trop beau pour être vrai. L’essence d’un rêve léger qui disparaîtrait au réveil ne laissant que cette humeur adoucie.

Mais pour combien de temps ? Dans un rire, je me disais qu’il était temps d’arrêter de penser, au pire, il suffirait de dormir à nouveau pour le rencontrer non ?
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Forth Chapter
La danse est l'une des formes les plus parfaites de communication.
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La charmante m’avait avoué qu’elle était d’origine française. Ah. Le pays du bon goût, et de l’alcoolisme « sociable », du luxe, et de la prétention. Décidément, elle s’arrêterait de me surprendre. C’était donc ça le destin ? Ou ça, ou alors nous n’étions tous deux que des personnages entre les doigts cruels d’écrivain, mais la deuxième option semblait si folle que je ne l’évoqua pas. Si folle n’est-ce pas ?
Il y avait quelque chose, de paranormal, de magique qui se produisait quand je la regardais, deux siamois qui faisaient la paire, que Dieu me soit témoin si cette magie se tourne en horreur, et si mes rêves se transformaient en comas, alors j’aurais tout du moins la chance d’avoir connu Anna. Et j’aurai pu m’immoler au son de son rire tant maintenant il m’était évident que je ne serais plus apprécié la chaleur du soleil. Ce rire. Si je devais me faire châtier pour avoir trépassé les volontés du gars dans le ciel, alors je voulais prier, juste pas aujourd’hui, juste pas maintenant. Damné moi s’il le fallait, mais le paradis pouvait bien attendre que je souffre de ce bonheur simple.

Quand elle m’avait avoué que sa vie avait altéré son essence, qu’aurais-je du comprendre à travers ses belles tournures de phrases ? Sans doute j’aurais du comprendre que la vie ne l’avait pas épargné, peut-être que j’aurais du apprendre mes leçons, et savoir que les gens honnêtes ne cachent pas leurs actions, ou simple aurais-je dû caresser ses cheveux dans une tentative aussi stupide que futile de lui faire oublier ses soucis. Et pourtant tout ce qu’on m’esprit engourdi arriver à se rappeler c’était cette phrase. Je ne sais de quoi l'âme est faite, mais la tienne et la mienne sont pareilles. Cette citation résonnait au plus profond de mon être. L’avait-elle oublié ? Ou était-ce un jeu auquel elle jouait ? Après tout cette citation était une déclaration d’amour, et je ne pouvais m’empêcher de rougir rien qu’à l’idée qu’elle me soit clamait. C’était cela qui expliquait le pourpre sur mes joues quand Anna vint récupérer ma main acceptant ma demande.
Tel était pris celui qui croyait prendre, et même si mon jeu avait eu plus d’effet que je n’aurais pu l’imaginer, il me fallait me rendre à l’évidence, qu’une fois de plus j’avais été battu à mon propre jeu. Echec, et mat. Alors m’appuyant légèrement sur sa main, je me relevais, devant une foule ébahi pour des raisons diverses.

“ Mon cher ami, vous avez tiré le bon numéro sur ce coup-là. “
« Euphémisme de l’année. »

Dans un même réflexe je me mordis l’intérieur de la joue, pour me faire taire et rester discret. Pourquoi l’avais-je dis si naturellement ? L’instinct sans doute, ou alors juste une vérité que mon corps n’était capable de cacher … J’étais incapable de mentir, mais je n’avais jamais été du genre à tout dire pour autant. Après tout là où je vivais les mouchards se font planter, et ça ne m’avait jamais semblé une issue favorable.
Elle avait ponctué sa phrase d’un mouvement de bassin des plus sexy, mais pour le peu de crédibilité qu’il me restait j’espérais que cette phrase reste entre moi et Saint Pierre.
Notre numéro ne tarda pas et bien vite, je croisais son regard, d’un œil qui disait « j’espère qu’on a ce qui faut ». Voulais-je vraiment gagner ? Oui. Mais les moments passés valaient bien mieux qu’un trophée en toque, à cinq euros. Comme je le disais toujours, pourvu que nous n’allions jamais en enfer, mais que nous soyons toujours sur sa route. Elle attrapait ma main, me traînant comme un enfant discipliné au milieu de la piste, avant de se reconcentrer sur moi.

Les néons nous éblouirent et bien assez tôt les yeux étaient rivés sur nous, sur cet étrange phénomène qui avait posé son genou au sol pour demander une danse, et sur celle assez folle pour accepter de le suivre dans une pareille tenue. C’était une sacrée paire. La foule n’avait d’yeux que pour nous, et je n’avais d’yeux que pour elle.

J’allais donc devoir mener la danse … Et c’était loin d’être une si terrible nouvelle pour ma partenaire si elle pouvait l’encaisser. Je me souciais de ses talons, plus que de ses aptitudes physiques si je devais être tout a fait franc, elle ne semblait pas le genre de personne à dire non à quelques secousses, mais puisqu’elle m’avait invité sur cette piste elle voulait tout autant que moi partager ces instants de folie.
J’étais le parfait mixte entre le Bon, la Brute, et la Diva quand il s’agissait de danser … Vous savez avec le temps, on apprend tout type de choses plus ou moins utile avec le temps lorsqu’on est forcé à être un rat des rues. Et par chance l’une d’entre elle fut la danse. Alors bien sûr, je n’avais aucune formation professionnel, je n’avais jamais eu de professeur, tout ce que j’avais eu c’était des plusieurs dizaines d’heures de pratique dans des bars douteux, mais plus important encore, j’avais de la passion. A revendre. Et puis c’était un duo. Alors, j’espérais simplement ce que je ne pouvais palier par la passion, ma partenaire pourrait le combler. Par sa folie, par sa générosité, par sa personne. Je ne savais pas tant comment elle y arriverait, mais je lui faisais confiance. Et dans un duo, c’est déjà beaucoup.

Le batteur commença à taper le rythme, ici ce ne serait pas des simples enregistrements, non, c’était un véritable groupe qui jouerait pour nous. Bientôt la guitare jouait son rythme le plus endiablé. Et la parade rock commençait alors.
Une main sur sa hanche, l’autre dans la sienne levé un peu, nous battions la mesure, suivant le rythme de la musique, je la faisais tournoyer doucement, dans les premiers temps, patientant, échauffant quelque peu son corps, avant de la ramener vers mon torse contre son dos.

« Si tout venait à disparaître mais qu’elle, »

Et je reprenais, plus vite, j’utilisais la piste comme si nous étions seul, comme si notre royaume se trouvait là depuis le début, ici nous étions Roi et Reine, ou Reine et Valet, cela me suffisait. Je la lançais d’un geste délicat, avant de la récupérer d’une autre main, la ramenant vers moi, pour reprendre.

«  Restait, mon monde serait le même. »

La musique reprenait de plus belle, j’espérais qu’Anna tiendrait le coup, mais je ne comptais pas ralentir, mes pas se faisait plus chaotique, mais plus amples, je me fichais désormais des jurés, des autres, des riches, de l’univers, il n’y avait que cette musique, et nos pas. Alors je la pris par la hanche, d’un mouvement sec, je ne retournais d’un demi-tour, et d’un mouvement précis je la lançais, en l’air, de quelques centimètres, et soucieux de lui éviter une mauvaise chute, ou qu’elle se brise la jambe sur ses talons, je la rattrapais, avant l’impact sur le sol. Moins impressionnant sans doute, mais elle m’avait appelé son cher ami, et les amis ne se brisent pas les jambes. Je crois.

« Mais si le monde restait le même, »

C’était là les derniers temps, il y avait maintenant une fureur ardente dans mes reins, une passions brûlantes qui me faisait tournoyer à mesure que je la faisais danser, mes pas s’avançaient et reculaient l’invitant à me suivre, tandis que mon pouls battait jusqu’à n’en plus pouvoir suivre le rythme, et pourtant je continuais. Je continuais, le souffle court, les corps fatigués, mes poumons de fumeurs usés. Je dansais. Je dansais. Alors que les dernières notes se jouèrent je passais derrière elle, et la faisant tourner une dernière fois, de mes deux mains cette fois, je la ramenais contre moi, et mes deux mains sur hanches, quand la musique s’arrêtait je prononçais.

« Sans elle, l’univers ne serait qu’un parfait étranger. »

Il n’y avait plus de musiques. Je ne sentais plus mes muscles. Je ne voyais pas la foule, et je n’entendais pas le moindre bruit. Je pouvais sentir son souffle sur ma peau, et ses lèvres si près. Je ne pouvais en ôter mon regard. Cet instant dura une seconde, sans doute moins, et pourtant cela me semblait durer une vie. Peut-être plus. Je me demandais simplement, si en cet instant j’avais eu la chance de goûter ses lèvres aurait-elle eu le goût de cannelle ou de regret ? Mes joues se coloraient d’un pourpre criminel, mais je savais que le ciel ne m’en voudrait pas, si juste une fois, je posais mes yeux sur les lèvres d’Anna. Elle aurait pu tout aussi bien s’appeler Poison Ivy tant ses lèvres m’intoxiquaient. Mon cœur battait plus fort encore, ce n’était plus l’adrénaline, non, c’était pire. Plus fort. Plus agréable à mon cœur, plus irrésistible pour mon esprit.

Mais alors pour ne pas y céder, alors qu’à ses lèvres mes désirs brutaux s’accrochaient, je venais rompre la proximité d’un pas. Puis me replongeant dans ses yeux, je souris. Et le temps reprit son cours. Les gens applaudissaient, visiblement nous avions laissé une forte impression. D’un geste théâtral je m’inclinais face au jury pour les remercier de nous avoir offert ce moment. Les applaudissements, et la reconnaissance étaient ternes, de trop comparé à ce que je venais de vivre.  Et laissant à ma partenaire quelques moments pour elle je l’emmenais pour quitter la scène. Prenant sa main cette fois. Après tout nous y avons déjà dansé, cela ne me semblait plus tabou maintenant.

Reprenant mon souffle, je lui offris un sourire candide, et dans une voix mesquine teinté d’interdit, je disais simplement.

« Tu veux attendre les résultats ? »

Le soleil se faisait timide, et elle aurait pu vouloir profiter du coucher de soleil … De qui je me moquais ? Je me fichais du coucher de soleil, c’est juste que j’étais venu pour gagner, mais maintenant je me rendais compte, que j’avais déjà eu plus que je n’en avais demandé. Plus que j’en avais pu espérer.


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Il n’y avait aucun doute sur l’effet qui avait été fait n’est-ce pas ? Le  feu sur ses joues en disait si long, lui donnait ce côté mignon, dévoilait aussi qu’il connaissait réellement d’où était tirée la citation. Sa signification. Il n’était là que jeu de tirades n’est-ce pas ?  La douce déclaration que j’aurais bien toujours avoir l’occasion de sortir, mais pas le partenaire adéquat pour la recevoir. Un instant, un peu attristée, je m’étais dit qu’il était fort dommage que se soit bien des années après que mon coeur soit si brisé au point de ne savoir par où commencer sa reconstruction… que nous nous soyons rencontrés. Il était évident, par son charisme, sa répartie,  sa façon d’être parfaitement imparfaite que même ne le connaissant qu’à peine, en quelques minutes il aurait pu embraser mon coeur d’antan avec un brasier bien plus ardent qu’une résonance théâtralisée.

Le destin était un être si cruel.  Non seulement il me narguait, mais en plus, voulait que je réalise parfaitement ce que j’étais en train de manquer. C’était peut-être là le châtiment divin, le moment d'expirer ou plutôt payer tous les péchés passés… ou même présents. Étions-nous pêcheurs en cet instant ?

Je me ravissais de ma prise si tel était le cas, qu’importe ce que j’avais dû sacrifier en appât.

Il se mordait la chair en dévoilant sa pensée trop vite à travers ses lèvres, manquant de temps pour la méditer. Et sa spontanéité me donnait un regard aussi tendre que le sourire qui s’échangeait. Damne, je m’étais que jamais plus et pourtant je partais faillir le sourire aux lèvres le temps d’une danse. Du moins, voulais-je me convaincre que le temps de cette parenthèse étrange de ma vie serait maîtrisé.

Aussi, je ne relevais point sa bourde. Tant et plus est, qu’elle en avait été une. Le rythme avait déjà de toute façon possédé nos corps. Main dans la main, la sienne sur ma hanche; la mienne sur son épaule, les pas s’épousant  avec synchronisation, la même que l’ardeur donnée à la représentation sous l’influence musicale. Bientôt il me conduisait parfaitement au milieu de cette aventure et docile je suivais son improvisation, ponctuant de nuance balançant mon bassin pour créer le détail. Bien danser ne suffirait pas ici, il faudrait en mettre plein la vue.

Mais alors que je pensais que toute mon attention n’avait besoin de n’être livrée qu'ici, il glissait des mots à l'intention de mon ouïe. Volant ma concentration offerte pour épater le public et ainsi, j’avais pensé que mes gestes se feraient mécaniques, mais ils devenaient plutôt instinctifs. Je t’entends l’oreille, me laissait pousser, glisser et ramener sur cette piste, guettant du coin de l’oeil ce qu’il aurait à offrir ensuite, car ceci ne pouvait être que les prémices d’un chapitre, dans le chapitre lui-même. Le son en lui-même n’était plus très important, peut-être en avais-je même oublié que souriait bêtement, baissant garder et bon sens au profit de ses bras me faisant virevolter dans un autre monde. Le sien, le mien ? Oserais-je le nommer le nôtre ?

Et je riais déjà, comme si j’avais compris l’audace qui l’habitait alors qu’il saisissait mes hanches et m’élevait vers les cieux, même que de quelques centimètres, alors qu’il n’y avait plus aucune prise, avec le sol, la terre, ses mains, les hommes… un instant je n’eus aucune peur de retomber avec fracas que plaisir à me sentir le corps et le coeur si léger. Mais finalement mon subconscient décidait pour moi du meilleur pour nous… il décidait de ne garder que l’allégresse et faire confiance à sa folie pour avoir la force et la dextérité de me quérir dans cette fausse apesanteur et de me ramener là où nos pieds pourraient fouler la poussière ensemble.  Car l’univers était définitivement bien meilleur et vivant poisseux que trop parfait. Il m’avait dans la performance  gardée aussi suspendue à ses lèvres qu’à ses bras. Malgré la fatigue, je me sentais tout sauf soulagée ou comblée quand la dernière note résonnait.

Le boucan des hommes en fond, le jugement des anges en amont et il avait cloué mon bec, gagnait la dernière manche de notre partie étrange. Un instant je me demandais qu’elle était l’enjeux et qu’est-ce qu’au final nous nous disputons. Il n’avait pas l’air de le savoir plus que moi, mais dans le reflet de ses yeux quand nous étions s’y près, j’apperçevais ma propre frustration. Et le rouge de gêne  de mes joues était mêlé à celui de l'effort de façon. Je maudissais un long moment dans ma tête ces dieux aussi taquins que cruels en le laissant s’écarter d’un pas. Il offrait la révérence au public conquis et j’en fis de même en souriant à ce jury pour finir d’assumer une conquête qui n’était au final que secondaire.

“ Attendre ? “ Lui sussurais-je plus machinalement qu’autre chose.

Est-ce que je voulais attendre. Mais patienter après quoi ? N’était ce pas déjà ce que je faisais depuis si longtemps. Attendre que ça vienne, attendre que ça passe, attendre l’heure et la fin. Et si j’étais devenue lasse de ma passivité à l’instant où j’avais réalisé ce que je voulais et décider de m’en priver.  J’avais tiré sur sa main tenant la mienne pour le ramener par ici, comme pour remonter le temps à l’instant où j’avais failli, ratant le coche spectatrice de cette vie plus qu’actrice en définitive. C’était juste encore à temps pour notre show toujours sur les devants de scène et cette fois s’était le tour aux spectateurs de se pendre à nos lèvres et nos mots, attendant l’acte qui irait avec rendant le tout d’n tableau si parfait qu’improbable.

“ Oh.. Dieu. “ Lui murmurais-je alors. “ C'est indicible..  Je ne peux pas vivre sans ma vie. “ La tonalité s’était abaissée malgré moi, nos yeux dans les yeux. “ Je ne peux pas vivre sans mon âme. “

Affirmation chaotique qui mourrait dans le rebond de ses lèvres qui avaient si belle répartie quand il s’agissait de faire vibrer ses mots avec les miens. Si mère nature m’avait faite si grande c’était peut-être pour me faciliter ce moment où le face à face était parfait, où mon visage pouvait s’effacer sous le rideau d’un pan de ses cheveux. Quand ma main libre glissait sur ta taille voulant rejoindre son dos et me rapprocher de son torse, quand ma main prise serrait plus fort pour ne pas qu’il ne file entre les doigts. Et s’il me repoussait à peine j’aurais pu m’éffondrer en arrière tellement j’en devenais frêle, comme si la raison avait foutu le camp. Comme si dans cette atmosphère étrange, j’avais ingurgité une drogue puissante. Ou alors le voile de la réalité qui avait pris feu laissant la pluie de ses cendres caressait nos peaux pour un petit moment de plaisir si doux.

Il m'avait semblé, qu’il  l’avait voulu autant que moi, et quelque part, si mon interprétation avait été fausse, je ne m’en voudrais pas d’avoir été vérifié tellement je mourrais d’envie de capturer ce moment dans un souvenir ponctuant la danse improvisée avec une apothéose si délicieuse, je goûtais un restant de goût alcoolisé qui se dégageait, non en réalité je le devinais à l’odorat et je me demandais quel genre de réponse cela allait donner en me hissant la pointe de mes pieds pour surplomber l’acte en véritable inquisitrice.
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“ Attendre ? “


Voilà ce qu’elle me répéta. Je ne me doutais pas un seul instant de l’impact que mes mots avaient pu avoir, je ne savais pas comment ils avaient raisonné, merde, je ne savais même pas ce qui l’avait fait tiquer. On est responsable de ce que l’on dit, pas de la façon dont les gens vont réagir, pas vrai ? Connerie ! On est responsable de tout, sans équivoque et sans demi-mesure. Chaque humain portait sur ses épaules la responsabilité des mers, du ciel et de la terre, et je ressentis ce poids-là, et bien plus encore quand mes yeux se plongèrent dans les siens. Avais-je seulement le droit d’espérer plus que des regards tendres, et des rêves à en faire crever Morphée ?

La musique s’était arrêtée il y a longtemps maintenant, mais je pouvais entendre une mélodie pourtant. La symphonie que nos jouaient sur cette scène pleine de tendresse et de désir. C’était déconcertant à tel point que je pouvais sentir les papillons dans mon estomac se déchiraient entre eux. La passion. Quel crime j’aurais pu commettre pour sentir ma peau sur la sienne ? J’aurais envahi la Pologne, et brûlé des sorcières, j’aurais étranglé des enfants, et tuer des dodos. Sans doute je n’aurai pas noyé de chiots, mais il aurait fallu d’un battement de cil pour faire vaciller mes convictions. C’était inconcevable, et peu mérité. J’avais bataillé jusque-là, convaincu d’avoir épuisé toute ma chance, convaincu d’avoir joué toutes mes cartes. Alors … Pourquoi ? Pourquoi elle, pourquoi moi, pourquoi maintenant, simplement pourquoi ? Quels jeux tordus nous réservaient le destin ?
Le destin sans nul doute. Je le sus lorsqu’elle reprit les mots d’Emily, elle connaissait l’œuvre sur le bout des doigts, moi je voulais passer le bout des miens dans ses cheveux et me laissait bercer par ses mots.

Tout avait été écrit pour cette instant n’est-ce pas ? Ses mains jouaient avec mon corps dans une grâce qui rendait honneur au nom de son institut, et je me rendis compte qu’elle avait plus en commun avec Titania que nos débuts ne m’avaient laissé imaginer. Peut-être que tout ça n’était qu’un rêve, peut-être ce n’était rien de plus qu’un songe d’une nuit d’été, sans doute alors que j’étais comparable en tout point à Bottom, un simple acteur tombé amoureux d’une déesse espérant que le songe ne vienne jamais prendre fin.

Ah, mais voilà, toute la tragédie. On m’avait dit : Tomber amoureux d’une déesse, voilà un accomplissement bien funeste, et alors que je pouvais jurer sentir mes ailes de cire fondre alors que mon corps se tenait s’y près du sien.


Je l’embrassa. Je n’y réfléchis pas plus. Je l’avais déjà trop fait. Ses lèvres sur lesquels toutes mes pulsions s’étaient accrochés, dans un acte aussi criminel qu’enfantin, je l’embrassais. D’un baiser suave, oubliez les comtes de fées, ou les baisers violents, rien de tout cela. C’était plus une caresse. Plus une invitation. Une grande jolie histoire à raconter à des enfants, faites par des grands enfants, sur une petite scène, entouré de gens de petites importances.
D’un mouvement subtil, je reculais. Je me rendais compte de l’acte que j’avais commis. Des ignominies indicibles qui me valaient d’être blâmé. D’être damné. Mais la damnation avait un goût fruité, de liberté, et sur ses lèvres j’avais laissé un bout de mon âme, que j’espérais ne jamais récupérer.
C’était chaotique. Les cheveux. Les cœurs. La vie. Mais c’était si terrifiant, et magnifique, que je savais que je devais le faire.
Alors pour m’en assurer, je vins l’embrasser de nouveau. Cette fois, avec moins de romance, plus féroces, mes mains jouaient avec ses hanches tandis que mes lèvres se consumaient dans un brasier de passion. Il n’y avait que nous sur cette scène. Plus rien n’en valait vraiment plus la peine après cela.

Cela me rappelait ce vieux dicton que je me répétais chaque jour, « Trouve quelque chose que tu aimes assez pour te laisser te tuer. », et si le premier baiser n’était qu’une invitation, le deuxième lui était une bénédiction. Elle m’avait tué. Elle avait gagné la partie. Peut-être pas demain, mais ce soir, elle avait vaincu.
Et j’aimais ça.
J’aimais cela comme l’infortune aime les orphelins, comme les flammes aiment l’innocence, comme les champs de batailles aiment les jeunes hommes. Je l’aimais elle comme cela je crois. Et elle m’avait tué. D’une façon romantique. Alors, je brisais le baiser en mordillant sa lèvre inférieure, et posant mon front contre le sien, tandis que mes cheveux en bataille retombaient dans un désastre poétique, je susurrais

« Je promets de te hanter. »

C’était macabre, et romantique. C’était peut-être, alors, la phrase qui me définissait le mieux. Nous avions cité ce livre toute la journée, il semblait juste de lui rendre hommage sous cette forme. Non ?

Je me relevais, avant de glisser mes doigts entre les siens, pour l’inviter à m’accompagner. Ce que je comptais faire ? Eh bien c’était stupide, ringard, et vieux-jeu. Je l’emmenais un peu plus loin. Assez pour ne plus subir la chaleur étouffante qui s’émanait des corps transpirants de cette compétition de danse. Je vins trifouiller ma poche, cherchant désespérément de l’espoir comme Pandore. Et c’est là que je trouvais la montre que j’avais volé plutôt.
Je la fis tomber au sol, puis d’un coup de talon sec j’éclata le cadran. Une fissure qui se divisait en trois petites fissures plus ou moins net était apparu. Puis je récupérais la montre, avant de le lui offrir.

« C’est quoi déjà le proverbe ? Même une montre cassée donne deux fois la bonne heure, c’est ça ? » Je glissais la montre dans sa main avant de reprendre, « Eh bien, je crois que nous sommes la preuve que même deux âmes cassés peuvent se retrouver une fois à la bonne seconde. »

C’était ringard, vieux jeux, et stupide, je l’admets. Mais c’était honnête. Et puis la vie était trop terne, pour ne pas se permettre de l’être. C’était une manière de graver ce moment dans le temps. C’était ma manière. Et puisque je n’avais rien de personnel à lui offrir, ni quoique se soit de valeur, alors je m’offrais entièrement.
Le ciel se faisait obscur, et je me plongeais dans ses yeux, je ne comprenais, que maintenant, que toute la ténèbre tapit dans mon âme ne me servait qu’à mieux admirer les étoiles.  



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C’était presque comme un effleurement. Comme une sensation réelle venue pourtant de l’irréel. La première fois du moins, car au second lever du rideau la passion avait remplacé l’allégresse. La vigueur la légèreté et jamais, non jamais, cet instant je ne le regretterais qu’importe toutes les promesses que j’avais pu faire aux cieux et au diable. Car il n’en fit alors une nouvelle pour chasser toutes les autres et malgré moi, je ne pus qu'acquiescer qu’en ce jour béni ou maudit, il resterait dans ma mémoire, comme son goût sur mes lèvres à chaque fois qu’on les effleurait. Comme jusque là le pire m’avait tourmenté, j'espérais cette fois ne gardait le souvenir que du meilleur. Pour contrebalancer ?

Mais oui, venez donc cher ami rééquilibrer ce désastre qu’avait été ma vie. Ce chaos qui avait germé dans mon coeur, troublant l’intelligence d’un esprit qu’on m’avait pourtant acclamé, dit brillant et c’était là le pire des poisons qu’avaient injecté dans mon âme toutes ces maudites sirènes étouffantes d’admiration. Ainsi je m’étais lassé pour toujours des compliments, félicitations et toutes formes d’admiration. J’aimais simplement que des moments se capturent, sans plus être commentés et laissés à la passion ou rage de chacun, un songe tabou dans leur jardin secret.

Car après tout, n’était pas une belle histoire que nous étions en train de citer, autant que réécrire.

“  Sois toujours avec moi...prends n'importe quelle forme....rends-moi donc mon esprit fou. “

Sonnait comme la dernière tirade de l’oeuvre célèbre et ainsi je laissais à sa mémoire le loisir de finir le contenu si doux de la citation qu’au final, nous serions des rares à comprendre le sens. Puis il m’emportait loin de là, loin d’eux tout aussi charmés qu’envieux par l’étrange scène. Il me guidait vers un écart avec volupté et tandis qu’il fouillait de sa main libre sa poche, je m’étais refusé à lâcher celle qu’il m’avait glissée de peur de le voir disparaître dans un courant d’air. Avec une attention mitigée, je l’avais regardé sortir l’étrange objet qui nous avait donné l’heure plus tôt, façon de parler. Il captait assez ma curiosité bien encore en le laissant tomber au sol. Geste qui n’avait pas du tout l’air d’une maladresse.  Son talon frappait et l’instant d’après l’objet brisé était entre mes doigts et pas un instant je n’avais douté qu’il viendrait avec encore la beauté de quelques mots inspirés.

Mon sourire se fit tendre et simplement, sans pouvoir expliquer pourquoi, je n’avais eu qu’une envie, me glissait contre lui, déposant ainsi ma tête alourdie sur son épaule, reposant le poids des épaules fatiguées bien plus par la vie que la danse. Et même s’il avait été vrai que la seconde était bonne, l’année quant à elle faisait que la date de péremption était dépassée depuis longtemps. Tout avait pourri à l’intérieur de cette boite musique qui jouer encore sa mélodieux, mais n’arrivait plus à s’ouvrir pour offrir la danse répétitive d’une danseuse en bois. Et en levant mes yeux vers lui, il était évident que je ne voulais pas briser l’éclat de son regard en cet instant. Alors simplement j’enterrais au fond de mon être cette mélancolie, pour ne profiter que de la chaleur qu’il m’offrait durant cette journée se mourant.

“ Quel genre de folie plaiderons-nous ce soir à nos esprits une fois seul dans le noir mon cher ami ?... “

Je plaiderais coupable pour ma part, avec fierté et probablement que s’il fallait recommencer, je le ferais. Et glissant mon précieux souvenir matérialisé dans ma poche, je tenais également à lui en laisser un peut-être moins poétique aux primes abords. Discrètement entre ses doigts, c'était une arme que je glissais, la seule que je possédais sur moi ou même tout court en fait de façon personnel. C’était un glock vieux de bien des années. Lui qui m’avait libéré depuis le jour où je l’avais confisqué à la ceinture de mon bourreau de l’époque. Ma main refermait la sienne dessus sans avoir l’instant de doute qu’il pourrait le retourner contre moi et comme cette action-là était encore plus stupide que toutes les autres réunies… Parce que j’avais décidé de croire en sa sincérité, y croire encore une fois et je voulais peut-être lui prouver par là que le temps n’avait rien affaire avec la naissance de la confiance et que ce qui avait des allures de mascarades, m’avait prise à mon propre jeu.

“ Cette “Anna”-là brise les cœurs. Utilise-la sur tous ceux qui en auront après le bien-être du tien. “ Mon visage se perdait dans son cou pour quérir un peu de repos avant le retour vers le monde réel. “ Je t’offre l’entité qui m’a hanté jusque là avec elle. “

Quelques secondes et je m’écartais  un sourire en coin pour l’observer, lui, puis le ciel qui virait vers des teintes plus sombres.

“ Et si les cieux ne sont pas trop fâchés de nos excès… Peut-être nous feront-ils nous croiser une fois de plus Heathcliff. “ Ma main quittait la sienne dans le pas de recul de plus que j’avais fait. “ Et peut-être tout ceci ne restera pas éternellement que le doux songe d’un rêve éveillé.”

Et quand la chaleur de sa peau n’était plus sur la mienne, ma main semblait se gênait alors que je l’avais relevé pour le saluer comme une reine. Théâtral et ridicule un peu sur les bords pour les non-initiés.   Mais c’était là les notes de notre journée, celle d’Anna la masseuse aux gestes doux et leste, à l’esprit cultivé et romantique.  Loin très loin de la réalité de Decay qui l’avait dévoré toute entière en arrivant. Et tandis que je me retournais pour lui tourner le dos et m’éloigner, je tentais surement de me convaincre que c’était pour le mieux, car après tout…

Après tout j’étais la cheffe d’un gang il paraît. Ses mains glissaient dans mes poches pour se réchauffer et ma main gauche y trouvait les formes de la montre cassée. La sensation était alors aussi douce que triste, mais n’était-ce pas ainsi que c’était écrit toute ma vie ?

Au bout de quelques pas, je n’avais pas pu m’empêcher de me retourner pour observer ses traits et son allure étrange une dernière fois. Lui offrir ce sourire niais et ce regard doux avant de le quitter cette fois… dans la dernière pirouette d’une danseuse de ballet… d’une boîte à musique défaillante à souhait.
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