Drug and stuff

ils revenaient d'expédition. une longue mission de deux éveils de lune dans laquelle était impliquée un sérieux règlement de comptes contre des pauvres types d'un gang lambda à chicago. l'organizatsiya, on ne lui cherche pas des noises. alors forcément, quand blackbird avait appris le pot aux roses, il avait été immédiatement impliqué dans la quête d'en faire de la chair à canon. l'équipe était constituée de jupiter, plus grosse planète de la galaxie russe, des tonnes de muscles et de gros bras pour se battre, mercenaire pour le compte de moskva, puis de saturne, la touche de féminité à l'expédition. elle est la logique, le goût de l’effort et de la persévérance. et enfin de neptune, celui qui sème la confusion, la nébulosité, précis et imprévisible à la fois, à la lame qui ne loupe jamais une artère.

la voie lactée était prête
à voyager dans la navette de leur vengeance.

ce fut une véritable boucherie à l'intérieur d'un des hangars reculé, laissé pour compte d'un des côtés de l'archipel.

dans l’image des préjugés populaire, si jupiter est la fête et le faste, saturne sonne la fin de la récré et irina s'est avérée utile en réceptionnant les deux hommes dans la porche blanche fondant dans la nuit à l'instar d'une comète sillonnant l'épaisse couche de l'espace. mafia russe foulant l'asphalte, l'as du volant a pris les devants, trimbalant les passagers dans des virages à vitesse vertigineuse. kentin a lancé une playlist de rap russe et n'a pas hésité à exprimer sa voix hurlant leur victoire collective, poings brandit dans l'opacité sombre de la nuit.  

cette mission, dangereuse et risquée, il y a pris goût. l'honneur n'a pas de prix quand il s'agit de le défendre.

et maintenant le voilà qu'il déambule dans la rue, chacun de ses pas se réverbérant contre les pavés qui s'allongent dans la rue de moskva. ça fait plus d'une demi-heure qu'il le cherche et enfin, devant lui, la silhouette familière s'esquisse entre les gouttes de pluies tranchantes, fouettant son visage à mesure qu'il hurle.  

- kaaaaaaaaaaaaaarl, kaaaaaaaaaaaaaarl

le hale t-il en courant dans sa direction. membre de la même faction, kentin et lui semblait avoir les mêmes valeurs lorsqu'ils bossaient ensemble. loyal et protecteur tous les deux, ces derniers ont un sens inné de la famille, celle de l'organizatsiya l'étant pour le brun. blackbird reprend son souffle, respiration devenue erratique, en enveloppant un bras autour de lui, s'en servant de lui comme d'un appui avant de plisser les yeux et lui mimer de s'approcher comme s'il voulait lui confier un secret.

- eh, ça te dit de te changer les idées ??? j'ai quelque chose qui pourrait te plaire.

discrètement, il sort de la poche de son blouson en cuir des petits sachets de poudre immaculée et cristalline. un second est dans un compartiment, c'est la même version cachet. pour ce soir, kentin a besoin d'aller chercher une illusion dans des paradis artificiels. ça rend ses imaginations encore plus réelles puisque son cerveau cassé n'arrive parfois plus à le faire. toutefois, ses actions ont une autre vérité cachée. au cours de ses deux jours, les liens entre lui et ses coéquipiers s'étaient raffermis et lui est toujours agréable de passer du temps avec eux. tout à commencer avec anton ici, devenu daddy sugar pour son aspect gros ours ainsi que son attitude paternelle envers lui. et comme un oiseau volage, son cœur grand comme le vent laisse rentrer encore plus de peuple. cette fois-ci, il s'agit de karl et irina. jupiter et saturne.

le système solaire est de retour.

- je l'ai échangé avec un mec de la casa contre un rein, pas le mien hein tihihi.

pouffe-t-il en détestant secrètement son rire, bien trop féminin à son goût. cependant, son coup de coude est des plus virils, bien qu'il ne fasse pas le poids contre le boxer poids lourd dont la masse musculaire peut presque enrober son bras et certainement toute la galaxie entière. sur jupiter aussi l'atmosphère est lourde.

- hé on devrait demander à irina de venir, tu en penses quoi ?? ça serait en hommage au bon vieux temps, alala je suis trop nostalgique.

surtout qu'il avait fini leur mission depuis la veille, mais blackbird est convaincu qu'ils méritent du bon temps. tous ensemble. dans le tiroir de tissu que renferme son cuir, il y a tout un arsenal. seringues, papier d'aluminium destiné à consommer la mdma en parachute, briquet, cuillère. toutes les preuves démontrent que le brun a réellement orchestré leur soirée, que ce n'est pas qu'un simple coup de tête comme l'aurait suggéré un véritable épicurien.

- y a un des bars dans les rues de la soif où on peut faire ça tranquillement.

sa question présente ressemble plus à un ordre maintenant. kentin a besoin d'oublié qui il est. mais il ne peut pas s'oublier tout seul, ce serait vraiment trop triste, c'est un oiseau social malgré tout.

- mais tu lui demandes hein hein hein, moi j'suis timide.

c'est une fausse excuse, parce que ça fait un moment qu'il n'a pas répondu à son amoureux et lui faut une occasion pour pouvoir envoyer tranquillement son message. il n'a rien à cacher mais rien à montrer non plus. ses échanges avec lysou est son rituel, intime et précieux. il mérite pleinement sa concentration, même pour une simple petite salutation vespérale.

Si les coups avaient parlé, ce n’était pas le cas de Karl. En mission, le jeune homme était silencieux et concentré, espérant expédier au plus vite le sale travail. Aussi costaud soit-il, le jeune homme n’aime pas tant que ça éclater des crânes et tuer de pauvres gars, aussi mauvais soient-ils. Pourtant, l’Organizatsiya est sa famille et nul ne peut s’y opposer. Ainsi, malgré la gentillesse et la bonhomie du russe, celui-ci se fait bras armé de l’orga quand celle-ci en a besoin. Et cette bande de malfrats cachés dans leur hangar en a fait les frais plus que nécessaire.

Le retour se fait en grande pompe, Irina venant les chercher. Karl n’a jamais vraiment roulé lentement dans les rues de Decay mais la Russe est à un tout autre niveau, prenant des virages assassins comme s’ils étaient poursuivis par la milice. Chaque coup de volant fait d’ailleurs balancer le colosse qui manque d’écraser son camarade contre la portière s’il ne se tenait pas comme il pouvait. Le boxeur est plus concentré sur sa survie que sur la victoire en cet instant.

Une fois dehors, le jeune homme s’était éclipsé rapidement histoire d’aller nettoyer ses chaussures pleines de sang. De toute manière, chacun faisait sa petite vie dans la bande et Karl ne s’attendait pas spécialement à les revoir tout de suite. Pourtant, alors qu’il revint sur les lieux le lendemain histoire de chercher quelque chose à faire, le russe fut pris par surprise. Kentin, ce gamin hyperactif - Bien qu’il n’ait qu’un an et 2cm de moins que lui - venait de l’alpaguer à l’épaule. Le jeune homme sursauta par réflexe, surpris. D’ou est-ce qu’il venait ? Il n’avait donc pas bougé depuis qu’ils avaient quitté la voiture ?

“ Hein ? “

Fait-il, regardant le jeune homme sortir de petits sachets de sa poche. Et merde, ce genre de trucs ne sont clairement pas sa came. Surtout que son camarade a déjà l’air high, ou c’est peut-être son comportement normal ? Il ne l’a pas vraiment côtoyé souvent bien qu’il l’apprécie jusqu’ici.

“ T’es sûr que tu t’es pas déjà un peu chargé avant ? “

Demande t-il en passant sa batte, qu’il ne quitte presque jamais, dans son autre main. Si Karl aime s’amuser parfois, la drogue le dégoûte et n’est pas né celui qui arrivera à lui en faire prendre. Avec son consentement du moins. Après tout, le jeune homme est connu au sein du groupe pour être clean et relativement sage, il n’est pas simple de le faire sortir des rails. C’est d’ailleurs en partie pour cela qu’il est apprécié, son côté nounours contrastant avec son physique de colosse hargneux.

“ Désolé mais moi j’touche pas à ça. J’ai pas envie de rester bloqué. “

Dit-il, catégorique. Pourtant, le jeune homme n’a pas envie de gâcher la bonne ambiance et le projet de son camarade. Ainsi, sans doute peut-il faire un compromis.

“ Mais je veux bien déconner quand même, pas besoin de me faire prendre tes trucs pour ça. “

Dit-il en s’extirpant de son emprise, préférant être libre de ses mouvements. Fouillant dans ses poches, le russe sort alors son téléphone et commence à chercher Irina dans ses contacts. Espérons qu’il l’a, il n’en est même pas sûr. Après tout, la belle blonde n’a pas l’air de passer beaucoup de temps avec ses camarades de L’organiza, préférant sans doute gérer ses affaires tranquillement.

“ Attends, j’lui envoie un message mais pas sûr qu’elle réponde. “

Heureusement, il la retrouve finalement et lui envoie un bref sms l’invitant à les rejoindre sur place pour passer une soirée sympa. S’il ne parle pas de la drogue, nul besoin d’être un génie pour deviner qu’il y en aura. Surtout dans la rue de la soif.

“ Tu nous trouves un bar ? Je sors pas trop ici j’connais pas. “

Demande t-il à Kentin.

Irina était un membre un peu à part de l’Organizatsiya. En effet, elle avait les mains plutôt propres, et s’occupait de son propre business lié à la mode. Montres de luxe, vêtements haut de gamme et autres accessoires onéreux, elle ne faisait que dans l’exclusif. Les moyens d’obtention de ces marchandises n’étaient pas toujours très légaux, mais elle ne vendait que des produits authentiques.

Cependant, elle ne restait pas moins qu’un membre de cette organisation, et pour une fois, ils avaient eu besoin d’elle pour un coup un peu moins propre. Impossible pour elle de montrer son visage sur une telle opération, mais elle pouvait néanmoins rester cachée dans un véhicule et aller récupérer les hommes de terrains pour les évacuer au plus vite de la zone sensible. Même si après leur passage elle serait calme un long moment…

Cette affaire ne la regardait pas plus que ça, mais elle se devait de les aider. Elle emprunta une Porsche blanche à l’hôtel, car elle ne voulait pas que sa voiture personnelle soit impliquée évidemment. Une panamera pour pouvoir avoir 4 places, et surtout sans plaques d’immatriculation afin d’être, certes dans l’illégalité, mais au moins incognito. Vitres surteintées noires, robe noire… escarpins noirs. Tout était fait pour rester discrets, et une fois l’opération finie, la voilà qui déboula dans la rue avant de s’arrêter juste devant ses amis qui se jetèrent au plus vite dans la voiture.

Irina aimait bien les belles choses, et les voitures étaient dans cette catégorie. Cependant, son coup volant ne provenait pas d’une passion mais d’un simple besoin: ne pas perdre de temps. Du coup, elle avait au fur et à mesure appris à piloter de façon assez agressive. Escarpins mis de côtés pour pouvoir mieux sentir les pédales, la belle russe s’enfuyait de la zone du crime via une conduite tout aussi criminelle. S’ils s’attendaient à une conduite de sénateur, ici on avait plutôt une conduite de fugitif. Chaque gémissement de ses passagers la faisait rire, eux qui venait de faire un massacre se retrouvaient apeurés par un petit peu de vitesse. Les pneus crissaient à chaque virage et l’échappement laissait exploser des gazs imbrûlés à chaque rétrogradage, provoquant ainsi une petite explosion bien caractéristique des voitures de sport. En seulement quelques petites minutes, les voilà arrivés à bon port. Irina était la seule dont le teint n’avait pas pâli, et elle était sortie de la Porsche après avoir rechaussé ses escarpins, comme si de rien n’était.

“A bientôt.”

Dit-elle simplement, comme si elle venait d’aller faire ses courses, avant de rentrer à l’hôtel en jetant les clés du véhicule à l’accueil.

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Le lendemain, alors qu’elle répondait à ses divers messages sur les réseaux sociaux liés à son business ou à sa propre image, une notification apparut sur le haut de son écran. C’était Karl, le grand baraqué qu’elle avait été cherché la veille. Apparemment il était avec la même équipe qu’hier, mais dans une optique beaucoup plus festive. Elle hésita un moment à répondre, mais vu qu’elle n’était déjà pas souvent impliquée dans les affaires de l’organisation, elle se disait que tisser quelques liens ne ferait pas de mal. Rendez-vous rue de la soif, donc. Une destination assez floue, mais suffisante. Et puis un tel gabarit se reconnaissait assez facilement.

“J’arrive d’ici 15 minutes, attendez moi devant le bar où vous voulez aller.”

La réponse envoyée par message, elle devait juste se changer pour une tenue plus adaptée à une soirée, et à faire venir un chauffeur pour qu’elle n’ait pas à se garer et autre.

C’est donc comme prévu une quinzaines de minutes plus tard que la jolie russe descendit d’une grosse berline noire, côté passager évidemment. Petite robe noire et escarpins à semelle rouge étaient comme bien souvent ses alliés pour une soirée à la rue de la soif. Ayant repéré le petit groupe grâce à l’imposant gabarit de Karl, elle s’en approche et leur fait un petit signe de la main, son regard azur et glacial s’assurant tout de même qu’il s’agissait bien d’eux.

“Bien le bonsoir.”

Une formule simple, bien qu’un peu austère. Elle n’était pas du genre exubérante, et surtout pas en public.

- pffft moi chargé ?? mais pas du tout rohlalala. pour qui est-ce que tu me prends huhn ??

fausses protestations noyées dans une joie apparente, il balaye l'air d'un revers de main. en réalité il n'est pas vexé, bien que sa susceptibilité atteint promptement son paroxysme. cependant, le poison qui grignote son encéphale commence à lui ronger le cerveau, à devenir complètement corrosif. jamais l'organizatsiya ne doit savoir, alors il se cache derrière de ses sautes d'humeur et justifie par son caractère lunatique. ce qui n'est pas totalement un mensonge. il est son pire ennemi et à la fois, kentin est piégé avec lui-même quand les autres peuvent juste l'éviter. et sans traitement adapté, ses cycles d'humeurs varient aléatoirement. parfois même, dans un cycle maussade, le garçon agit comme dans un épisode maniaque, alors la drogue, ce soir, peut l'aider à tromper son cerveau, même pour quelques minutes. ses nerfs à fleur de peau pourront se noyer dans un paradis cancéreux de douces illusions.
juste histoire de se rassurer un peu.

- pfffft t'es coincé karl, ça va pas te tuer hein ??

pas question d'être tout seul à s'amuser. cette soirée est aussi l'occasion d'un partage, alors s'il n'y a que lui qui consommait, tous ses plans pour s'unir de nouveau volaient en éclats dans un amas de copeau de verre, broyant ses espoirs d'aller un peu mieux. puis progressivement, les tâches dans son cosmos se dissipent lorsque son interlocuteur utilise un juste arbitrage lui faisant retrouver les étoiles dans les yeux.

- ah aah aaaah, tu es pas totalement contre alors ??

un sourire s'érige sur la commissure de ses lèvres.
avec le temps, le brun est parvenu à contrarier partiellement la malédiction qui s'était abattue sur lui. la prise de drogue, notamment celles psychoactives, a un effet immédiat, comme un majeur victorieux qui se dresse pour se battre contre ce facteur de la sélection naturelle. sa joie de vivre naturelle ainsi que sa pseudo innocence sont également ses armes les plus puissantes lui permettant de narguer cette malédiction. c'est un véritable bras de fer qu'il se livre en secret, mais garde toujours le sourire et le sens du professionnalisme avec le gang.

il sait que karl est un gars honnête et respectueux, mais il ne le voyait pas aussi prévenant envers lui-même. au fond, son interlocuteur veut passer du bon temps sans se ruiner la santé. c'est un parcours bien honnête mais à triste connotation. pour gagner, faut savoir prendre des risques et l'échelle sociale ne se gravit pas en restant dans son coin ou enfermer dans sa petite sécurité en béton. peut-être que jupiter a besoin qu'on lui montre comment on s'amuse. après tout, sur la grosse planète, une journée dure dix heures, autant les utiliser à bon escient.

kentin fureteur vient ensuite regarder par-dessus l'épaule de son camarade de l'orga, menton sur l'épaule, pointe des pieds en péril dans un vide pas trop profond. le message galope à destination pendant qu'il croise mentalement les doigts pour que la demoiselle accepte. peut-être qu'elle pourrait inciter karl à se rejoindre à la joyeuse réunion puisque le brun n'a pas su se montrer convaincant. la blonde sait vendre des voitures de luxe volée, alors persuader un membre de son équipe, ce ne serait pas la mer à boire, il se disait.

- hein ?? une seconde d'inattention pendant qu'il envoie lui-même son message, aussi à l'aise sur lui que s'il était sur son canapé. ah oui oui je t'ai dit que j'avais déjà un endroit.

dirigeant gros bras jusqu'à destination, le ciel amorce une nuit plutôt paisible. c'est agréable de s'adonner à de telles activités lorsque le temps est favorable. kentin est cyclique, alors fatalement, un beau temps favorise son humeur. pas de velours trempant dans une nuit comme les autres ayant accueilli de la pluie sale depuis plus d'une semaine, l’asphalte est encore trempé et la fange des égouts remontent à la surface. une rumeur raconte une industrie souterraine en une faction de taille plutôt moyenne. en regardant la mare boueuse flotter, baigner dans son propre jus, kentin ne sait pas trop si y croire. comment ça se fait que jamais personne n'est entendu parler d'eux avant ? comment vivent-ils en dessous, sans jamais voir la lune ou n'en percevoir que des éclats ?

les deux hommes échanges un peu, blackbird n'est jamais à court de conversations. tel l'insigne dont on l'a affilié dés les premiers mois de son adhésion à la section russe, il croisse et il croisse sans jamais faire connaître à son gosier le repos. bien qu'on ne l'ai pas particulièrement nommé comme ça pour cette raison, le corbeau reste un oiseau bavard.

quand irina dit quinze minutes, ce n'est pas quinze minutes une, ou quatorze minutes et cinquante-neuf secondes, non. elle est la ponctualité et l'esprit scrupuleux. ce n'est pour rien qu'elle a été leur chauffeur durant leur mission de la veille. et encore une fois, dans son transport colossal, elle fait encore bonne impression. contrairement à lui, irina est matérialiste. quand elle aime le luxe et les objets brillants, kentin se contente plutôt des relations qu'il peut nouer avec les gens. c'est authentique et durable, alors qu'elle choisit la voie du goût matériel, de la somptuosité et de la faste opulence. mais il promet que si elle s'envole à travers la voie lactée avant lui, sa stèle sera la plus superflue et la plus brillante de tout decay.

- whow whow la caisse.

siffle-t-il bruyamment. ce n'est pas tant qu'il est impressionné, des caisses comme ça, il en vole des tas pour son compte et ainsi permettre à la blonde de les revendre. là simplement, kentin veut se faire remarquer, approuver, se rassurer à travers ses interactions avec ses compagnons. surtout avec la blonde avec laquelle la froideur apparente lui fait toujours froid dans le dos.

- yoo-hoo ~ tu as réussi à nous trouver du coup, c'est cool !

formule de politesse également, mais la sienne avec verve, il vient lui serrer la main, sa jumelle se perchant sur le dos de celle déjà prise dans sa pince de chair. deux petits mouvements doux puis un relâchement, ne pas trop garder une dextre inconnue dans la sienne, en général, ça met mal à l'aise les gens, surtout une femme avec autant de prestance qu'irina.

- bon on entre où on attend de prendre racine dehors ??

question rhétorique, kentin pousse la porte d'un bar dans la venelle de la rue de la soif. isolé au fond de l'allée, c'est un endroit spécial à ne pas manquer lorsqu'on commence dés la pointe de l'avenue.

saluant le proprio d'un bref signe de la main, paume tournée vers ce dernier, le brun achemine ses compagnons russes jusqu'à une table au fond de la salle. baignée dans une faible luminosité, la pièce dans une ambiance vieux bar des années antiques offre un climat apaisant, loin de celle d'un bar ambiance classique. les teintes bordeaux des sièges en cuir s'accordent parfaitement au bois du parquet et des murs. une légère odeur de cigarette embaume les différents animaux empaillés qui font office de décoration dans cette ambiance western.

- vodka s'il vous plait ! allez les amis, je paye ma tournée !

les prémices s'effectuent avec indulgence. kentin tente de les habituer en douceur. après tout, ils avaient accepté de venir alors le brun voulait prendre soin d'eux. c'est d'ailleurs l'une de ses plus grandes qualités, le garçon a toujours su faire preuve d'une écoute attentive et d'une prévenance sans failles.

- vous voulez manger un petit bout aussi ??

pas besoin de leur dire qu'il offre également.

Karl ne sait pas vraiment comment agir avec Kentin, la soirée ne fait que commencer et il est loin d’être aussi extraverti que lui pour le moment. Peut-être l’euphorie le rendra t-elle un peu plus jovial, non pas qu’il soit froid, mais l'excitation abusive de son camarade le laisse perplexe quant à la manière dont il doit réagir. De toute manière, malgré ses protestations, le jeune homme est persuadé d’avoir affaire à un Kentin drogué. Karl n’est pas né de la dernière pluie, on reconnaît facilement quelqu’un sous drogue. Espérons qu’il reste seulement enjoué et ne commence pas à avoir un comportement dangereux pour lui-même ou pour les autres.

“ Oui oui oui. “

Répond t-il, las, à toutes les questions qui s'enchaînent sans pause. Bien qu’ils ne se connaissent pas beaucoup, Karl apprécie le jeune homme -il est rare de le voir détester quelqu’un- et ne voudrait pas l’emmener trop loin dans ses délires. Mieux vaut le canaliser, au risque de paraître las. Le boxeur a déjà vu des amis commettre des actes irraisonnés sous l’influence de substances, comme Grzegorz, un ami, qu’il a vu se jeter sous une voiture en marche pour se cacher de bombardements fictifs. L’état de son cadavre n’était pas beau à voir…

“ Tu t’éloignes pas trop de nous hein ? On pourrait se… perdre de vue. “

Dit-il à Kentin en attendant Irina devant le bar, comptant sa grande carrure pour qu’elle le reconnaisse. Non pas qu’il veuille jouer au papa poule mais mieux vaut le garder dans son champ de vision pour éviter toutes conséquences regrettables. Car le jeune homme n’est pas du tout dans l’optique de finir la soirée bourré ou drogué, ce qui devrait le garder responsable de ses actes. Ou du moins, c’est ce qu’il pense. Les choses ne se passent pas toujours comme on le prévoit.

Mais Irina sauve finalement la donne en arrivant. Evidemment, c’est à bord d’une belle voiture conduite par un chauffeur. Il ne faudrait pas briser sa prestance. La voir arriver au volant d’une twingo aurait quelque peu entaché l’image précieuse de la belle slave. Bien que sa conduite criminelle de la veille ait déjà quelque peu changé la vision qu’il a d’elle. Lui qui l’imaginait raffinée… elle peut parfois faire preuve d’un peu plus de folie visiblement.

“ Salut Irina. “

Dit-il plus sobrement que son camarade en lui adressant un simple signe de main. Sa prestance l’intimide légèrement, surtout qu’il n’a aucune idée de la manière dont il doit agir avec elle. Un baise mains serait un peu too much, surtout qu’ils sont collègues.

“ Ouais, on entre. “

Répondit-il en entrant en dernier, laissant Irina et Kentin passer devant. Un léger coup d’oeil à l’enseigne et à l’intérieur lui permet de remarquer qu’il n’y a pas de videur. Ça promet. Au moins, ils ne seront peut-être pas virés si Kentin fait n’importe quoi… mais une soirée la dedans pourrait aussi rapidement dégénérer. Surtout s’ils ne sont pas les seuls à avoir décidé de passer un bon moment. La rue de la soif est connue pour sa débauche extrême, ce n’est pas vraiment l’endroit le plus recommandable de Decay. Au moins, le bar choisi semble être relativement sobre. Le Russe se bouche le nez un moment pour ne pas sentir la fumée de cigarette, les émanation lui donnant envie de vomir, avant de rejoindre le bout de la pièce. Tant mieux, l’odeur y sera moins forte.

“ Vraiment ? “

Demande t-il lorsqu’il propose de payer. Pourquoi pas, mais il risque de le regretter rapidement s’ils consomment trop.

“ Moi je prends une limonade. J’bois pas, je te l’ai dit. “

Affirme t-il, campé sur ses positions. On ne brise pas une règle de vie au nom de l’amusement que peut apporter une soirée. De toute manière, Karl sait très bien s’amuser sans ça.

“ Nan, moi ça ira. Enfin, un apéro pourquoi pas ? “

Karl n’a pas très faim mais les chips et les cacahuètes sont toujours les bienvenues. Et lorsque leurs verres sont servis, le jeune homme quitte le sien des yeux quelques instants pour regarder un client plus loin. Un grand brun, assis sur une chaise, contrastant quelque peu avec les autres clients du bar. Premièrement, celui-ci est seul, et il semble relativement… différent de la clientèle habituelle. Aucun signe apparent d’ébriété, vêtements noirs, gestuelle simple, comme s’il n’était pas la pour s’amuser.

Son arrivée provoqua deux réactions bien différentes. Kentin était très extravagant et fit tout de suite une remarque sur la voiture avec laquelle elle s’était faite emmener. Cependant, et heureusement, sa poignée de main fut un peu plus sobre que ses paroles, se contentant d’enfermer sa main entre les siennes. Karl, pourtant un grand gaillard au physique impressionnant, se fit plutôt distant. Un petit mot, un signe de main et voilà. Soit il la snobait, soit il était timide. Une question à laquelle elle aimerait vite trouver la réponse.

“Oui, ce n’est pas bien compliqué, Karl se remarque d’assez loin à vrai dire.”

Dit la jolie blonde en faisant référence à sa taille plutôt hors norme qui le fait aisément dépasser de la foule. En tout cas, le petit groupe n’était visiblement pas ici pour attendre à discuter dehors, car à peine arrivée, Kentin leur fit comprendre qu’il fallait rentrer assez vite. Pas par obligation, mais parce qu’ils étaient ici pour ça, et pas pour autre chose.

“D’accord, allons-y.”

La slave lui emboita le pas après que Karl lui ait fait signe de passer devant. Comme quoi, il avait un côté gentleman. Mais en rentrant dans le bar, elle fut un peu surprise par l’ambiance de ce dernier. Elle était certes habituée à la rue de la soif, mais elle n’avait pas pratiqué tous ses bars quand même. Et pour le coup, celui-ci était bien plus underground que ceux qu’elle côtoyait d’habitude. D’ailleurs, une femme comme elle passait pour un OVNI dans ce lieu. Si elle avait su, elle se serait peut-être habillée un brin différemment, car clairement elle ne se fondait pas dans la masse -même si c’était rarement le cas- et elle se sentait pour le moins observée, comme s’il y avait des prédateurs tout autour. Mais fort heureusement, il y avait derrière elle quelqu’un d’assez costaud pour intimider toute tentative désespérée.

“C’est … original comme endroit.”

Dit-elle en observant la pièce dans laquelle ils s’étaient installés, à la décoration résolument rétro. Mais alors que le regard glacial de la russe parcouraient la pièce, elle ne vit pas le serveur arriver, et fut prise de court par Kentin qui commanda de la vodka. Irina était presque un peu gênée de commander un cocktail alors qu’eux avaient fait des commandes bien plus classiques et sobres. Mais peu importe, il fallait bien donner un peu de travail aux barmen.

“Un cosmo s’il vous plaît.”

Un grand classique des cocktails à base de vodka. Cependant, ça commençait assez fort, et elle savait sa résistance à l’alcool très faible, malgré ce que pourraient penser les gens avec ses origines de l’est.

“Oui, des amuses bouche seraient vraiment bien!”

Dit-elle lorsqu’il proposa de prendre à manger, sachant que c’était aussi un très bon moyen d’éponger l’alcool. Après la commande, elle avait observé quelques secondes ce grand sportif qui l’intriguait tant. Limonade, pas d’alcool, un peu sur les freins quand il s’agissait de commander à manger… Il semblait se tenir à une hygiène de vie très stricte. Mais alors qu’elle l’observait, lui semblait aussi observer quelqu’un d’autre, ce qui attira donc son regard vers cet homme qui se démarquait en effet de la foule un peu plus extravagante. Sauf qu’Irina avait reconnu cet homme qu’elle connaissait. Enfin, au final, elle n’en savait pas tant que ça sur lui, notamment sur ses activités, mais elle savait au moins que c’était un bourreau des coeurs.

“Tu le connais? Je te vois le regarder… Il s’appelle Tony il me semble...”

En tout cas, c’était le nom qu’il lui avait donné la dernière fois. S’il ne donnait pas le même nom à tout le monde, elle passerait pour une belle conne...

Encore une nuit sans intérêt. Le temps est aussi soluble que le sucre de son café froid, auquel il n’a pas touché. Le brun déteste ça. On lui a pourtant dit que cet établissement le faisait bien et le mercenaire avait voulu tester. Mais la simple odeur amer de la mixture noirâtre suffit à lui rappeler à quel point il déteste cette boisson. Quelle idée que d’en boire aussi tard en même temps. Ses petites lubies ne mènent jamais bien loin. Pire encore, c’est une perte de temps. Et dieu sait-il à quel point le temps lui manque pour tout.

“ … “

Le brun relève la tête vers le plafond. Le ventilateur tourne sans rien aérer. L’air reste chaud et collant, la fumée de cigarette stagne dans le bar comme dans un aquarium. Le barman est affairé à nettoyer ses verres, tirant une moue déconfite traduisant à quel point les jours se ressemblent. Et ses voisins de comptoir ne sont pas mieux. Une femme à la robe rayée, sûrement une mère de famille trompée par son mari nostalgique de ses courbes d’antan. De l’autre, un homme d’affaires rentrant sûrement du boulot à la chemise ouverte. L’archétype du père de famille ne parvenant plus à satisfaire sa connasse de femme et dont la vie se terminera sûrement au bout d’une corde.

“ … “

Night hait le quotidien. Cette sensation de vacuité, de répétition vaine et interminable. Les gueules déconfites des clients entre deux bières tièdes et entamées éclairées par une lumière jaunâtre dont l’ampoule collée à la graisse mal nettoyée du bar lui donnent un sentiment d’échec. Il vaut pourtant mieux que cela. Selon sa propre analyse bien entendu. Pourquoi est-il venu se fourrer là dedans ? Cet endroit représente tout ce qu’il hait mais ses pas indécis l’ont guidé ici par la force des choses. A la recherche d’un foutu café qu’il ne compte pas toucher. Comme s’il cherchait le moindre élément pouvant briser sa routine bien trop installée depuis quelques semaines. En d’autres mots, Night s’ennuie. Et son ennui ne tardera pas à devenir mortel.

“ Votre café doit être froid. “

Dit le serveur en tendant la main pour le récupérer. L’homme ne réagit pas et ne risque pas de se montrer possessif avec cette merde.

“ Je n’aime pas le café. “

Fait-il, répondant sans relever les yeux. Fixer le comptoir mal lustré s’avère visiblement bien plus intéressant. Pour peu qu’il ne finisse pas rongé par les termites un de ces jours. Le mercenaire a la fâcheuse tendance à ne voir que le mal, occultant totalement le positif.

“ Pourquoi qu’vous avez commandé alors ? “

Le mercenaire vêtu de noir sans pour autant se fondre dans le décor continue de fixer ce bar.

“ On m’a dit qu’il était bon. “

Laissant la réponse du barman se perdre dans les méandres de l’inaudible, l’homme tourne lentement la tête vers la droite. Sa vision périphérique a détecté un élément attirant son attention. Une robe, des cheveux blonds, une silhouette féminine. En bon satyre, ses yeux ne peuvent être qu’attirés par la féminité. Mais lorsqu’il peut la détailler avec plus de précision, il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour reconnaître Irina. Quel drôle de hasard. Elle semble accompagnée d’inconnus dans cet endroit aussi inadapté pour elle que pour lui. Pourtant, l’homme ne fait rien pour se manifester. Non, Night tourne à nouveau la tête vers le bar. Il n’a aucune envie de se mêler à un groupe d’inconnus pour ce soir.

entouré des siens, kentin relâche la pression et se permet d'être lui-même. il capte rapidement que ses potes russes sont bien plus tolérants que les autres vis-à-vis de sa personnalité lunatique, susceptible, extravertie et à double facette. ce n'est pas pour rien qu'il s'entoure des meilleurs, même s'il est plus réservé concernant d'irina. une mosaïque d'émotions gouverne son instinct. elle fait partie de sa faction et il lui fait confiance, par définition. cela dit, sa froideur palpable lui donne une couverture socialement intimidante, mieux vaut l'avoir en amie qu'en ennemie. alors parfois, le brun hésite, tâte le terrain et réussit à comprendre que derrière sa rigidité, irina est une femme fascinante qui ne juge pas au premier abord. le plus jeune a beaucoup à apprendre de son aînée, ne serait-ce que par la politesse qu'elle utilise. ni rudimentaire, ni à outrance, elle est l'exemple même de la nuance et de la simplicité élégante.

écoutant leurs envies s'impliquant dans leur commande de denrées, kentin prend note mentale. il n'en a pas l'allure, mais le brun possède une excellente mémoire. qu'elle soit auditive ou environnementale, rare sont les détails qui lui échappent et c'est notamment pour ses capacités naturelles qu'il grossit les rangs des patrouilles qui partent en reconnaissance afin d'agrandir le territoire de moskva. bon analytique et bon chef de patrouille, fait pour diriger lorsqu'il entrait en épisode maniaque, on pourrait lui reprocher ses sauts d'humeur et son tempérament bien trop émotif. cela dit, ce sont des éléments qu'il garde sous contrôle afin de donner un aspect de lui saint et assuré, par pure professionnalisme. l'organizatsiya lui a donné une chance d'être quelqu'un et il ne compte pas ruiner les espoirs qu'on a placés en lui.

soudain, il déniche une conversation à la volée après qu'il ait énuméré la commande au serveur. de quelle nature qu'elle soit, kentin veut faire parti de la conférence auditive qui concerne, à priori, un client du bar.

- tony ???? le mec là-bas ??

kentin pivote des hanches pour voir le mec derrière son dos et le pointe du doigt pour le désigner. le pseudo russe parle si naturellement, comme un enfant qui explore le monde, que son attitude le rend particulièrement maladroit. pas besoin d'être un bon observateur pour comprendre que kentin a du mal à se tenir. son comportement n'est ni mesuré, ni orchestré. le fait est qu'il vit au gré de ce qu'il ressent et se prend rarement le chou pour des phénomènes sociaux qu'il ne comprend pas toujours.

- vous le connaissez ? partagez-les bails ??

feignant d'être offensé qu'on ne l'ait pas tenu au courant outre mesure de ce qui se passe sur le territoire russe, le brun rapproche son corps en le collant contre la table teck, coudes pointant vers le plafond, afin de diriger son ouïe vers la source sonore et de mieux entendre les potentiels ragots que ses comparses avaient à partager sur ce fameux inconnu.

- il est bizarre non ???

chuchota-t-il en mettant sa main à la verticale devant sa bouche.

le battant mobile de la porte cogne contre le mur qui accueille la poignée dans un craquement sourd. interpellé par ce bruit sourd, kentin fonce les sourcils tandis qu'il gonfle les joues. qui ose les interrompre ?? la petite silhouette semble fondre vers eux et une fois que la lumière tamisée de la pièce laisse pénétrer de fins rayons artificiels sur son visage, le brun réussi à déterminer l'identité de l'inconnu et de l’assimiler à un nom. teint fraîchement regagné, il clame joyeusement.

- heeeeey cecil ! mon pote !

puis lui fait mine de se rapprocher d'eux. fier d'exhiber son groupe, celui appartenant à l'organizatsiya, l'une de ses spécialités est de réunir les gens. en fait, kentin aime créer des connexions entre les gens qu'il apprécie. en revanche, dans le cadre du travail, son mode opératoire se traduit par une vigilance plus prononcée puisqu'en aucun cas, sa faction ne doit couvrir un quelconque danger. il aime les métiers le mettant en contact avec les autres et c'est précisément pour cette raison qu'il a invité cecil ici et avec lui, aucun risque d'imprévu. petite main du cartel qui écoule pas mal de drogues dans les quartiers du cartel, l'avoir ce soir leur permettront d'étendre leur trip sur la durée.

- ouais mon gars bien-sûr que tu peux ! fais comme chez toi pffft.

tenant à maintenir une atmosphère positive au sein du groupe, kentin choisit d'abord de prendre soin de ses compagnons de fortune sur le plan psychologique et spirituel. et ce phénomène commence par les formalités de politesse incluant l'identification des membres.

- cecil, je te présente, irina, karl et bah moi tu me connais pffft hihi. les copains, je vous présente cecil, mon dealer. il est venu nous apporter de quoi nous amuser encore plus.

joie de vivre contagieuse, kentin érige un large sourire et se resserre vers irina pour tapoter la banquette près de lui afin que cecil prenne place à côté de lui.

- mdma, c'est ça qu'il m'a vendu ! mais on peut composer non ??

se tournant vers chacun de ses comparses pour obtenir de leur approbation, il ajoute en se collant contre le dossier de la banquette en velours, poignet se fusionnant presque auprès du front.

- enfin moi j'y connais rien, je me suis déjà drogué avec du cannabis mais pas à l'ecstasy et je veux tenter de nouvelles choses et qui de mieux que cecil pour nous montrer.

très gestuel, il fait légèrement tourner sa dextre sans la décoller de son angle facial pour se concentrer sur ce qu'il relate. puis, il se tourne vers l'intéressé et amorce un mouvement du poignet contre son épaule. le geste est lymphatique, il ne veut pas lui déboîter les os mais simplement se montrer amical.

- tu vas nous faire planer hein mon gars ??? j'ai grave envie de me relaxer là. et je pense qu'irina aussi. pas vrai irina ??

Irina avait continué d’observer cet homme ainsi que plus globalement la salle de ses yeux d’un bleu glacial. D’ailleurs, Kentin semblait intéressé par cette information, et épris de curiosité il se retourna avant de le pointer du doigt. La slave posa délicatement et sans aucun geste brusque sa main sur celle de Kentin pour la remettre à sa place. La douceur de sa main contrastait avec le mouvement qui, bien que délicat, restait une sorte de sanction.

“Oui, lui. Mais ne le pointe pas du doigt, ce n’est pas très discret...”

Elle était sûre de l’avoir reconnu, et alors qu’il s’était levé pour semble t’il s’en aller, elle fut un peu frustrée de ne pas avoir eu sa confirmation. La voilà alors qui sort son smartphone hors de prix greffé d’une pomme croquée en son dos pour se balader sur les réseaux sociaux. Un cliché, certes, mais elle cherchait en réalité cet homme. Elle ne se rappelait plus si elle l’avait ajouté sur ces réseau où s’il lui avait simplement laissé un numéro de téléphone.

Distraite, son regard décrocha de son téléphone lorsqu’un nouvel arrivant montra le bout de son nez. Ses yeux se posèrent sur lui un moment, détaillant son visage et son physique sans aucune gêne. Petit, frêle, cheveux mi-longs. Il ne respirait pas la virilité, c’était le moins qu’on puisse dire. Mais la jolie blonde fut surprise en cherchant ses “amis” dont il venait de parler. Il montrait son sac et la belle haussa un sourcil, avant de simplement lui répondre, avec son air un peu froid.

“Bonsoir. Irina, enchantée.”

Elle n’avait pas du tout compris le parallèle avec les drogues, car elle ne pensait pas que ces dernières étaient attendues à cette soirée. En tout cas, elle semblait s’agacer sur son téléphone car elle ne trouvait pas de trace de ce fameux tony sur les réseaux sociaux. Réagissant plus ou moins machinalement, elle se décala sur le canapé pour faire de la place. L’avantage c’est qu’elle n’avait pas un gabarit très large, et qu’il en était de même pour le nouvel arrivant.

Du coup, elle n’était pas très attentive vis à vis de la conversation sur les drogues qui se déroulait juste à côté d’elle. Mais alors qu’elle atteignait le point de non retour à propos de ses recherches, elle verrouilla son téléphone avant de le poser au niveau de ses hanches sur le canapé, par flemme de le ranger dans son sac. Sauf qu’elle avait raté un gros morceau de la conversation, et qu’il parlait de se détendre avant de lui demander si elle en avait aussi envie que lui. Ne voulant ni passer pour une ingrate ne l’écoutant pas, ni pour une conne n’ayant pas compris, elle hocha la tête avec un petit sourire.

“Oui oui, bien sur.”

Elle était loin d’imaginer ce qu’elle venait d’accepter. En attendant, le serveur venait d’arriver avec leurs boissons, et c’est avec plaisir qu’elle réceptionna son cocktail bien coloré, se tenant prête à prendre la première gorgée d’une soirée … festive.