Chapitre 2 : La Corporation
Decay
Decay, destination de tous les possibles, terre en friche où fourmillent les possibilités et l'argent facile, où chaque vice est accessible, chaque désir libre d'être comblé. L'île prospère, se vautre dans sa propre réussite, quand l'ouragan Isaac survint, balayant sur son passage les installations des gangs comme leurs prétentions. Et un nouveau groupe émerge des brisures laissées par la tempête, la Corporation. Forte de son budget, celle-ci s'invite en sauveuse, promet à tous une aide financière et humaine, des avancées conséquentes, pour une vie meilleure. Avides de pouvoir ou simples fantoches, qui sont vraiment les acteurs de cette entité inédite qui prétend étendre son influence à tout Decay.
11/10/2020 HRP
La Newsletter est sortie ! Beaucoup de changements au programme, par ici
11/10/2020 RP
Quelques semaines après la fin de l'ouragan, la Corporation dévoile son visage ! A lire par ici
12/09/2020 RP
L'ouragan Isaac s'abat sur l'île ! Pour en savoir plus, par ici
12/09/2020 HRP
L'event Hurricane est lancé ! Vous pouvez toujours le rejoindre par ici.
27/08/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
05/07/2020 HRP
Nouvelle newsletter et nombreux changements ! La lire ici.
30/05/2020 HRP
Nouvelle newsletter en cette fin de mai ! La lire ici.
30/05/2020 RP
Un nouveau système de réalité augmentée sort au Space Station Bar ! Participer ici
5/04/2020 RP
Le Carnaval de Napoli est lancé ! Extravaganza
8/04/2020 HRP
Nouvelle newsletter ! La lire ici.
18/03/2020 HRP
Ajout des missions et petite update de l'index !
28/02/2020 HRP
Deuxième newsletter ! La lire ici.
28/02/2020 RP
La Milice redouble de violence et est plus présente sur le territoire de Decay !
31/01/2020 HRP
Première Newsletter, bébé forum deviendra grand ! La lire ici.
31/01/2020 RP
L'intrigue "Paranoïa" a été lancée ! Par ici.
17/01/2020 HRP
Ouverture du forum ! N'hésitez pas à rejoindre le Discord !
Il parait qu'une jeune fille a été aperçue allant dans les égouts. Depuis, elle n'a plus donné aucune nouvelle d'elle. Une nouvelle victime des monstres vivant dans les égouts ?Une vingtaine de serpents en liberté auraient été aperçus sur les Docks. La Triade en sueur.On déplorerait trois morts suite au dernier barathon de la rue de la soif.À Kabukicho, des rumeurs sur l'affaiblissement des effectifs du clan Oni commencent à poindre. L'absence de Yokai se fait-elle enfin ressentir ou cela n'est-il que le fruit de l'imagination de quelques résidents ?Une certaine Shrimpette serait en train d'écrire une fan-fiction sur certains membres de Decay.On dit que l'ensemble du corps d'un certain mercenaire travaillant pour la Triade serait entièrement recouverts de ses nombreux crimes. Une dizaine de cadavres auraient été découverts, au cours du mois de Janvier, sur les Docks. Certains évoquent un règlement de comptes. Un tout nouveau malware parcourrait la toile, déguisé sous la forme d'un logiciel à première vue inoffensif. Il installerait une backdoor sur les machines infectées. Pour quelle raison ? Cela reste un mystère. Une femme vagabonde à la chevelure d'un noir profond et aux yeux écarlates prendrait en charge des malades et blessés au travers de Decay pour une misère, offrant une alternative médicale à celle dispensée par l'Église. Fin Janvier/Début Février, une course de rue, en pleine nuit, aurait conduit certains hommes hors des pistes. Plusieurs voitures seraient sorties de la route suite à un « conducteur fantôme ».
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Nuit blanche. Nuit noire. Une nuit comme une autre. Il n’avait pas dormi. Tenu éveillé par les aboiements du chien d’à-côté. Les engueulades, les cris. De jour, mais surtout lorsque la lune se levait, l’immeuble reprenait vie. Les enfants jouaient dans les couloirs. Les hommes attendaient de leur femme qu’elles préparent leur repas. Puis il y avait parfois un coup de feu. Ici. Ou là-bas. Puis le silence. Chacun écoutait. Juste à attendre qu’un corps tombe. Puis, de plus belle, la vie reprenait. Comme si le rideau de la mort s’était, pendant un court instant, étendu sur le bâtiment. Pour mieux reprendre.

Ses démons le maintenaient éveillé. Le visage de tous ces morts. Ces gens assassinés. Ceux qui l’avaient cherché. Ceux qui n’avaient rien demandé. Tantôt, c’était la surprise dans leur regard. La stupeur, parfois. Finalement, il lui était arrivé de voir la peur. Peur de mourir alors que, déjà, la Faux les aspirait. Peur de réaliser, trop brutalement, qu’ils quittaient ce monde. Trop vite. Trop tôt. Sans réaliser toutes leurs ambitions. Trop tard, aussi, pour supplier. C’était déjà fini.

Excepté sa nuit, qui durait encore et toujours.

Il regardait le plafond en silence. Il n’écoutait pas vraiment ce qui se passait. Il soufflait. Sa main au-dessus de son visage, il l’analysait. Il tuait si aisément, avec une telle aisance. Une telle précision. Pourtant, à cet instant, elle tremblait. Cette fragilité qu’il taisait. Qu’il tuait. Les drogues l’aidaient à éteindre ce feu, à en faire abstraction alors qu’il abattait son gagne-pain. Il tremblait et, dans le silence de ses propres cauchemars, il avait peur. Il déglutinait.

La nuit allait être longue. Puis le jour était apparu. A nouveau. Sans même que le sommeil n’ait eu le temps de faire son travail réparateur. Il n’avait même pas eu le temps de dormir en réalité. Sa main s’était finalement posée sur son visage qu’il caressait. Les blessures. Cicatrices. Brûlures. Visage décomposé par l’entraînement. Par les coups et dégâts subis. Il n’avait même pas besoin de se voir pour savoir. De tous les standards, son visage abîme était laid.

Il s’était levé. Machinalement. Par habitude. Prendre son masque. Le fermer. S’observer vaguement dans le miroir. Journée pourrie. Il n’avait même pas dormi. Heureusement, personne ne le saurait. Encore une fois, comme un rituel quotidien, il avait frappé dans le mur à côté du miroir. Il ne s’aimait pas. Il ne voulait jamais voir son visage. Il ne voulait que jamais personne ne voit son visage. Après un court soupir, délaissant sa salle de bain délabrée, il avait jeté un coup d’œil à son device. Aucune nouvelle. Personne ne le réclamait.

Il devait aller voir Doc. Il ne l’avait plus vue depuis plusieurs semaines et, vu qu’elle ne répondait pas à ses appels et ne lui répondait pas, il se demandait surtout s’il ne devrait pas uniquement penser à la remplacer. Après tout, ce n’était pas exactement dans ses habitudes de ne pas répondre à ses habitués. Surtout pour l’un de ceux qui payait le mieux. Compte tenu des dettes que certains accumulaient aisément auprès de la Médecin ou ailleurs.

Il avait besoin d’une nouvelle prescription. Pour dormir. Pour mieux se sentir. Pour calmer le tremblement de ses mains. Si cela continuait, il ne saurait ni tenir une arme à feu -et viser correctement-, ni sa lame. Déambulant dans les rues de Chicago, en direction de la dernière localisation connue de Doc, il s’arrêtait finalement bien avant, reconnaissant un visage familier. « Doc ? C’est bien vous ? » Il s’approchait de sa voix mécanique, modifiant volontairement sa voix à travers son masque. « Qu’est-ce que vous faites là alors ? », lâchait-il encore alors qu’il levait la tête vers l’enseigne. « Vous attendez quelqu’un peut-être ? », disait-il en se tournant sur lui-même à la recherche d'un visage qui s'approcherait de la Docteure.
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Dans cet état, cela devenait compulsif. Clope au bec, canette au contenu douteux à la main, Theo était mal coiffée, peinant à tolérer le soleil matinal sur sa peau hâlée. La fumée emplit son champ de vision, des vagues de cris assaillirent ses oreilles et elle se mit à taper nerveusement du pied sur le sol. Il lui fallait quelque chose, n’importe quoi, tout pour oublier cette nuit cauchemardesque.

“ Ha ! J’ai une tête horrible, n’est-ce pas ? s’exclama-t-elle en tirant sur sa cigarette plus que de raison.”

Seule dans cette pièce vide, cela en était ridicule. Theo quitta la couche sommaire et partit se donner un coup d’eau. Combien de temps encore ? Le sommeil la rattrapait, mais ses mauvais rêves également et avec eux la culpabilité de sa vie passée. À cause de cela, son regard n’effleura même pas le miroir lorsqu’elle écrasa le mégot sur le bord de l’évier autrefois blanc. L’eau glacée lui arrangea les idées et elle s’accorda le temps de refaire sa sempiternelle queue de cheval.

“Docteur ? Encore là ? gueula une voix masculine à travers la porte.

- Cela dépend pour quoi, répondit-elle en ouvrant la porte.

Indolente, appuyée au chambranle usé tandis qu’une nouvelle cigarette laissait son foyer briller dans l’obscurité du couloir. Elle portait un jean élimé et un débardeur blanc laissant peu de place à l’imagination, mais celui l’ayant dérangée surveillait ses mains, habitué qu’il était à la violence sévissant en ces lieux.

- Il y a une femme à la réception qui demande si vous pouvez ausculter sa fille, la petite a de la fièvre et tousse. ”

Ce n’était pas la première fois que le docteur faisait halte ici et chaque fois, comme à chacun de ses points de passage, les patients se faisaient plus nombreux. Un regard au fond du regard du gérant, une seconde de réflexion, puis Theo s’en alla chercher sa sacoche avant de suivre l’homme à travers les escaliers de l’établissement.

Ainsi commença sa journée et ainsi s’enchaînèrent les consultations. Répétitives, gratifiantes, ces tâches faisaient passer les âfres de la nuit alors qu’elle passait d’une rue à l’autre, s’accordant quelques pauses à l’ombre des porches. Ce fut au cours de l’une d’elles, revenue au pied de son hôtel, qu’une voix connue lui fit lever les yeux de la flammèche dansant au bout de sa cigarette.

“ Oh, Khan, s’étonna-t-elle en soufflant sa fumée de côté sans décoller son regard du mercenaire. Ce serait plutôt à moi de te demander ça, continua-t-elle en se redressant légèrement.

Que pouvait-elle faire d’autre que consulter sous le serment d’Hippocrate ? Des passes ? Elle y songea en suivant la tête de Nergüi passant de l’enseigne aux environs.

- Je n’attends personne en particulier, ne t’inquiète pas, rassura la brune en le regardant avec bienveillance. Premier arrivé, premier servi, comme on dit, poursuivit-elle sur un sourire.

Pas particulièrement dure à trouver, il était rare de la voir procrastiner qu’importait où elle pouvait décider de se présenter. Ses yeux se perdirent sur la ruelle et l’ex-militaire laissa son regard s’étrécir, prise d’un instinct qu’elle n’expliquait pas. Nouvelle bouffée de fumée, nouvelle oeillade, elle fit un signe de tête à son interlocuteur pour lui intimer de la suivre.

Le gérant la regarda faire et ne pipa pas mot en apercevant le masqué à sa suite, mais il dut ressentir la même prémonition qu’eux, car elle entendit la porte de l’établissement se fermer tandis qu’elle s’engageait dans l’escalier. On ne restait pas en vie sans un minimum de paranoïa et la médecin gagna le quatrième étage avec aisance avant d’ouvrir sa porte au mercenaire.

- Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? demanda-t-elle finalement à l’homme derrière qui elle ferma précautionneusement le panneau de bois.

Restant attentive, elle alla jeta un coup d’oeil à la rue par les volets qu’elle avait volontairement laissés entrebâillés. Theo ferma les fenêtres, tant pis pour l’odeur de tabac perceptible dans son antre. Elle était aux aguêts et aimait finalement cette excitation qui la ramenait à ses fondamentaux, en témoignait l’organisation de la chambre soigneusement rectifiée. L’on pouvait voir encore la trace des meubles à leur ancienne position et la femme désigna le lit à son invité. Celui-là était passé de sous les fenêtres au mur opposé et elle tira négligemment une chaise usée qui grinça sous son poids tandis qu’elle prenait place face à son patient, ou presqu’ami.

- Retire-moi ça, ordonna-t-elle presque avec agacement. ”

Porte fermée, volets presque clos, elle-même dans l’alignement des rares angles de vue, personne à par elle ne pouvait apercevoir ce que cachait l’homme. Il devait s’en être aperçu, rien n’était innocent dans sa manière de faire et aucun hasard n’en était un, pas même son absence de réponse ces derniers temps. Enfin, si, peut-être la rixe à venir dehors. Mais il était des choses qu’elle voulait vérifier et elle garda sa cigarette basse pour ne pas que la fumée n’entre dans son champ de vision. Pour elle, chaque détail faisait partie de l’examen.
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Il fronçait les sourcils. Comme régulièrement. Juste que personne ne pouvait réellement le deviner car il portait constamment un masque. Se protégeant. Lui. Son identité. Ses cicatrices. Il restait un bridé et, dans ces quartiers, il était souvent mal perçu. Surtout qu’il ne ressemblait pas exactement aux Chinois ou aux Yakuzas. Mais, surtout, devant lui, se trouvait Doc, la médecin du Guerrier, ancienne militaire de formation, elle se retrouvait à Decay sans que le Mongol ne comprenne encore exactement pourquoi. Sûrement une situation troublante de son histoire passée. Il n’avait jamais posé la question.

Il l’avait silencieusement suivie jusque dans le hall dans l’hôtel, laissant uniquement la voix synthétique traduire ses mots. « Tu fais bien là ce que tu veux, Doc. Cela ne me concerne pas. », avait-il lâché dans sa langue natale, traduite ensuite en anglais. Puis il l’avait suivie à l’étage, reconnaissant bien le système très militaire de la jeune femme. La poussière dans le coin droit de la pièce signalait que des meubles avaient été récemment bougé. Les volets fermés, tentures et fenêtres, l’obscurité régnait sur les lieux. Une étrange atmosphère, mêlée à l’odeur cendrée de la clope mal finie, lui donnait l’envie de remettre. Il se croyait presque dans un vieux bar miteux de la Moskva. Qu’est-ce qu’il détestait cela.

Puis, alors qu’il s’était assis face à elle, il avait reculé son visage. Un geste défensif avant même qu’elle tente de lancer son bras vers lui. Non. « Non, Doc. Pas le masque. » Il ne l’enlevait pour personne, même pas pour elle, laissant ses propres cicatrices le faire souffrir. Sa propre rédemption. Sa douleur. Ses séquelles. « C’est la règle. Je te laisse ausculter le reste, mais tu ne vois pas mon visage. » Puis il s’était relevé sans même attendre qu’elle puisse tenter de le lui enlever. Ce n’était pas le moment. Il n’était même pas là pour cela.

_ Je … Elles ont recommencé. Mes insomnies, je veux dire. J’aurais besoin que tu me prescrives quelque chose de bien fort, comme la dernière fois, histoire de pouvoir me ravitailler. » Elle n’avait pas repéré sa main gauche tremblante qu’il venait de cacher dans sa veste. Il perdait lentement le contrôle. Puis, alors que le silence pesait sur les lieux, quelqu’un tambourina à la porte. Sans même attendre, se collant contre le mur derrière la porte, son arme à feu dégainée dans sa main droite, il prenait une longue inspiration. « Tu attends quelqu’un ? Ou tu viens de me vendre ? … »

Il n’avait jamais confiance. Surtout pas en elle qu’il connaissait toujours aussi mal après tous ces soins. Elle pouvait le connaître par cœur physiquement, il n’en connaissait rien. Juste que du jour au lendemain, elle était arrivée. Ses soins s’étaient révélés des plus importants, toujours en portant son propre masque. Sa punition. Sa rédemption.
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Son pouce tapota la cigarette pour en faire tomber la cendre et l’ex-militaire porta l’objet à sa bouche. Elle retint un instant la fumée, observant l’homme entre ses paupières mi-closes. Khan n’était pas aussi facile qu’il y paraissait, mais elle l’aimait bien, à sa façon. Pas de questions, pas de chichi, elle aurait pu l’apprécier comme collègue à une époque lui paraissant lointaine et elle continuait de l’analyser dans cette presque pénombre.

“ Je me moque de ton visage, déclara-t-elle en croisant les jambes. Ce que je veux, c’est voir tes yeux.

L’air blanchâtre lui échappa comme elle poursuivait, le regardant se lever dans un bruissement lourd. Pas bien grand, mais pas inoffensif pour autant, elle cherchait à lire ce langage corporel formaté pour tirer les bonnes conclusions quant au mal le rongeant.

- C’est non, asséna le docteur en se levant à son tour.

Ecrasant le mégot sur le dos de la chaise, elle prit une longue inspiration avant de tenter de faire se rasseoir Khan. Elle détestait quand ses patients lui disaient quoi faire et ce genre de demande lui rappelait les suppliques de vulgaires junkie en manque. De quoi le faire baisser dans son estime, mais elle ne voulait pas se battre contre lui et songeait tristement que si elle cédait aujourd’hui, ce serait peut-être la dernière occasion qu’elle aurait de voir cet homme en vie.

- Ces médicaments ne doivent pas être utilisés sur le long terme, Khan. Tu vas bousiller tes reins, ensuite ce sera l’arrêt cardiaque et le sommeil éternel, énonça la médecin qui tentait d’augmenter l’espérance de vie du jeune homme.

Quand on frappa à la porte, elle n’était qu’à un pas de lui. Tournant la tête vers le panneau de bois, elle sentit plus qu’elle ne vit le mercenaire se décaller stratégiquement. Normalement, il n’y avait que le gérant pour venir la déranger de la sorte, mais il se présentait toujours dans la foulée. Répondant par la négative en secouant la tête, puis en lui lançant un regard agressif pour ses soupçons, elle attendit un peu avant d’entendre les mêmes coups.

- Qui est-ce ?

- Un vieil ami, tonna une voix masculine en frappant une nouvelle fois.

Des amis, Theo n’en avait pas beaucoup, mais elle prit la peine d’adresser un signe d’apaisement à Khan. Fronçant les sourcils, elle porta la main à son dos avant de réaliser qu’elle avait laissé son holster. Elle jura entre ses dents et approcha de la porte en croisant les doigts derrière la nuque, jouant avec ses cervicales pour s’accorder une détente relative. Il n’y avait pas de judas ici, les serrures étaient magnétiques et la médecin ne savait pas à quoi elle avait affaire.

- Dépêche, merde ! ”

Des voix dans une langue lui paraissant étrangère bruissèrent derrière cette personne. La tension était perceptible chez son interlocuteur anonyme, mais cet agacement permettait de révéler un accent vaguement familier. Un ancien patient ? Quelqu’un qu’elle avait vu il y a un moment ? Le visage d’un homme métissé se dessina dans son esprit, mais impossible de remettre un nom dessus.

Après une nouvelle hésitation, Theo ouvrit la porte et se décalla de l’entrebaillement dans l’objectif hypothétique d’éviter une balle perdue. La même voix si pressante transpirait le soulagement lorsqu’elle articula des sons qu’elle ne connaissait pas. Du japonais peut-être ? Ou du swahili ? Elle ne faisait pas franchement la différence, mais elle sut reconnaîtrre le bruit d’un corps chutant de tout son poids.

Le trépassé enfonça la porte dans sa chute, dévoilant deux personnes derrière lui et réveillant la mémoire de l’Américaine. Cette dernière sentit l’adrénaline emplir ses muscles comme elle avisait l’angle inhabituel qui avait mis fin à la vie du gamin. Comment l’appeler autrement ? Pour Theo, il devait avoir la vingtaine à peine sonnée et son regard se leva sur les deux autres protagonistes devant lesquelles elle dressa les mains, puis recula docilement, sourire nerveux aux lèvres.

Elle recula et ils entrèrent dans la chambre, le premier en tout cas, arme de poing en évidence, le deuxième désirant sûrement fermer la porte et pousser le corps à l’intérieur pour profiter d’un peu d’intimité. Khan ? Elle ne le voyait plus, mais si elle-même n’y faisait pas attention, peut-être que les deux autres étaient incapables de le remarquer. Cela aurait été coquasse qu’il l’abandonnât dans cette situation, mais, étrangement, cette pensée la faisait rire jaune. Son arme la plus proche était sous son oreiller, l’autre dans son sac remisé au fond de la salle de bain. Dans sa sacoche médicale, elle avait quelques petites choses intéressantes, mais ainsi braquée, elle avait besoin d’une diversion.
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Il poussait définitivement un soupir. Evidemment. Doc n’en faisait qu’à sa tête. Prévisible. Il avait brièvement fermé les yeux sous son masque, alors qu’il avait entendu ses répliques. Comme toujours, elle voulait voir ses yeux, ausculter son visage pour vérifier que tout aille bien. Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Aussi, dans le silence de son masque, il avait poussé un soupir. Il aurait aimé lui dire. Qu’elle comprenne. Mais il ne pouvait pas. Encore aujourd’hui, avant même de se laisser injecter quoi que ce soit, il demandait qu’elle se l’injecte. Il ne comptait pas s’endormir aussi aisément devant elle.

Comme toujours, elle refusait de lui donner son traitement. Puis un sermon de plus sur sa vie. Trop courte s’il abusait. Il ne disait rien alors qu’il s’était collé derrière la porte. Quelqu’un était là. Un vieil ami à la Doc’. En avait-elle seulement ? Sur ses gardes, attentif aux réactions de la Médecin, il ne comprenait pas trop ce qui se passait. Il doutait même être en présence de véritables amis. Restait à se poser une question. Pour qui était-il là ?

Elle ne vivait pas dans son monde. Elle ne vivait pas avec la Mort, il le sentait bien. A peine avait-elle entrouvert la porte qu’un corps tombait déjà chez elle, la renversant et ouvrant, en grand, la porte. Il était caché mais, il le sentait déjà, les choses ne pouvaient que dégénérer. Ses instincts hurlaient déjà.

Il ne prit pas plus d’une seconde pour, d’un mouvement de bras, attraper la garde de sa lame et la caler sous la gorge de celui qui était désireux de fermer la porte. Puis de deux mouvements, glissant son bras par-dessus l’épaule du premier, il posait son pistolet sur son crâne. « Tu tentes quoi que ce soit, non seulement, ta gorge est tranchée mais je tire dans la tête de ton ami. Doc n’aura pas le temps de vous soigner, je peux vous le promettre. », lâchait la voix mécanique qui traduisait en simultané les paroles japonaises du Mongol. « Je pose les questions, vous parlez et répondez. Pas d’autres négociations. » Il n’était pas là pour faire affaire.

Brièvement, il analysait la situation de Theo. Elle vivait. C’était le principal. « Qui vous a envoyés ? » D’une même voix, ils lâchèrent en même temps. « … Personne … » Khan en perdait déjà son sang-froid. Mon cul ouais, pensait-il. Aucune chance qu’ils soient les bras et le cerveau de cette opération. « Vous êtes là pour qui ? » Celui devant lui désignait de la tête. « Elle. Mais le Boss sera plus que content d’apprendre qu’on a aussi chopé le Mongol. » Ils riaient déjà tous les deux. « Le Boss, hein ? Je pensais que personne ne vous avait envoyés. » Ils se taisaient à nouveau. Il prit une longue inspiration. « Je coupe la langue de l’un, l’autre répondra pour deux. »

Puis assommant de son pistolet le premier, il attrapa à la gorge celui qu’il gardait à l’épée depuis tout à l’heure. « T'as de la chance, tu es l’heureux élu. » Et, alors qu’il hurlait, il l’assomma à son tour. Sans même écouter la Doc’, prenant la langue du deuxième homme, devenant dorénavant le muet du groupe, il la coupa sans aucune hésitation. « T’as de la corde pour moi, Doc’ ? », lâchait-il sans même la regarder.
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Un pas. C’était tout ce qu’elle avait eu le temps de faire avant que Khan ne lui vînt en aide. Le calme inquiétant s’était fait chaos. Theo perdit son emprise sur son corps et se sentit devenir spectatrice de la scène. Son sourire nerveux se fâna, ses bras pacifistes retombèrent le long de ses flancs, ses yeux doux se tintèrent de tristesse en contemplant ce à quoi servaient les mains du mercenaire.

Il était une expérience commune que l’on faisait avec les enfants. On leur racontait des histoires simplement affreuses, puis venait un jour où ils voyaient le loup dévorer les cochons… Dans cet instant, la désillusion frappait la médecin. Comme pour beaucoup de choses, “savoir” n’avait rien à voir avec “voir” et elle sentait une certaine peine lui étreindre le coeur comme il exécutait des gestes trop souvent répétés.

“ Khan, arrête, s’il te plaît, pria-t-elle en comprenant l’action plus que les mots.

Le sang coula et la peur de l’homme lui vrilla les tympans. Même quand elle portait encore l’uniforme de son pays et accompagnait ses compatriotes, Theo se sentait comme happée hors d’elle lorsque ce genre de cri l’atteignait. Aujourd’hui, comme autrefois, son regard se vidait alors et elle prenait sur elle, attendant une ouverture pour faire ce à quoi on l’avait formée. C’était cruel, mais nécessaire, le seul moyen de ne pas perdre la raison quand elle sauvait des vies au milieu d’hommes semant la mort.

Une inspiration douloureuse souleva sa poitrine. Elle laissa l’asiatique à son opération pour fermer la porte de sa chambre, activant le verrou magnétique qui isolait le reste de l’établissement de ce qu’il se passait ici. Ses pas étaient crispés, son corps la tirait presque pour la ramener à elle-même et il lui fallut quelques secondes de plus pour retrouver sa souplesse. Alors, son regard professionnel analysa les trois corps au sol et elle se pencha sur le plus jeune, le cadavre dont elle ferma les yeux avant de l’observer un peu plus. Il avait l’âge d’être son gamin.

- Des sangles, contra la médecin. Dans mon sac, poche de gauche, derrière la douche, répondit-elle. Ramène-le, précisa-t-elle ensuite sans être sûre qu’il l’écoutât.

Quand elle passa sur les deux autres, ses agresseurs finalement, elle eut le réflexe de positionner le mutilé de telle sorte qu’il ne s’étouffât pas avec ses fluides. Dans la continuité des premiers soins, elle lui arracha une bande de son haut pour presser l’appendice mutilé dans un semblant de pansement compressif.

- Si tu voulais lui faire peur, commença-t-elle en désignant l’autre, pourquoi ne pas l’avoir laissé assister à la mutilation ?

Theo ne portait pas de gants et sentait le sang et la salive lui tâcher les doigts à travers ce qui était devenu un chiffon. Pas de dégoût dans sa tenue, juste le calme tandis qu’elle se concentrait sur ce qu’elle savait faire et elle se permit de relever la tête vers Khan qu’elle détailla un peu plus attentivement. Il était hors de question qu’il prît son matériel pour exercer quelque torture, vu comme il était, mais elle se faisait une autre réflexion.

- Tu as été blessé ? ”
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Le mercenaire faisait ce qu’il savait le mieux faire. Ses pupilles observaient. Dilatées par l’excitation, il reprenait doucement son souffle et, dans le même temps, sentait le tremblement de sa main lui revenir. Pour le même prix, il lâchait son épée. La glissant son autre main, il cacha sa main tremblante dans sa poche. Il grogna. Pour lui-même. Elle n’avait rien entendu. Il était parti de lui-même vers la salle de bain. De toute façon, toutes les chambres d’hôtel se ressemblaient, à quelques différences près. Il laissait Theo à ce qu’elle savait faire. Soigner ce qu’elle pouvait. Il s’en était allé sans même regarder les trois hommes à terre. Il se fichait de leur état, elle ferait le nécessaire pour qu’il continue son travail.

S’avançant dans la salle de bain, il avait soufflé. Encore. Sa main tremblante en était même douloureuse. Retirant néanmoins son masque, il s’observait. Qu’il était laid dans le miroir dégueulasse de cet hôtel. Comme toujours. Il approchait sa main. La regardait de ses propres yeux, sans les filtres d’un masque qui analysait constamment. Il eut un bruit, pas loin de lui, et, se tournant directement pour pointer son épée, il découvrait un chat errant, sautant par la fenêtre, effrayé, aussi, par l’homme. Il soupirait. Remettant son masque, rangeant brièvement son épée, il frappa de son poing dans le mur, désireux d’arrêter le tremblement. Puis glissant derrière la douche, il prit le sac à dos de Doc.

Il fit peu cas du regard de la Médecin alors qu’il revenait dans la pièce. Négativement, de la tête, il laissait comprendre qu’il n’était pas blessé. Ils n’avaient même pas eu le temps de comprendre ce qui s’était exactement passé. « Tout va bien. Ils n’étaient que deux de toute façon, pas de quoi vraiment m’atteindre. » Mettant un genou au sol, sortant les sangles du sac à dos, sans même poser une question ni relever la tête sur les goûts de cette dernière, il attachait celui qui avait encore sa langue. Puis il s’occupait déjà du deuxième, les attachant face à face. Puis se posant sur le divan, sans même en demander l’autorisation, la pointe de son épée au sol, les deux mains sur la garde, il attendait le réveil des deux hommes.

_ Quand ils se réveilleront, ils ne comprendront pas trop ce qu’il va se passer. », lâcha le modulateur de voix. « Tu peux partir si tu souhaites, je ne te retiendrai pas. Mais j’aurai les réponses que je recherche. » Sa tête s’était finalement relevée vers la jeune femme. « Ils vont assister à bien pire que la mutilation d’une langue. Quand il comprendra qu’il est le seul à pouvoir parler, qu’il comprendra que je suis capable de bien pire, il parlera tout seul. » Sous son masque, un sourire funèbre était apparu. Elle ne savait pas. « Quand il comprendra que sans ses tendons, il ne peut plus marcher et qu’il a besoin de son camarade en vie, il fera tout pour qu’ils survivent. »

S’approchant finalement d’elle pour arriver à sa hauteur, il posa une main presque tendre sur son épaule. « Tu peux encore partir si tu le veux … », laissait-il tomber par sa voix mécanique, alors qu’il passait finalement à côté d’elle, allant dans la miteuse cuisine pour prendre deux verres d’eau afin de les réveiller.


Dernière édition par Nergüi Khan le Mar 4 Fév - 21:58, édité 1 fois
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Dans les derniers mois de sa formation, une confidence avait été faite à la jeune médecin. C’était là quelque chose que l’Etat dissimulait pour protéger ses exécutants, une chose qui l’avait fait rentrer chez elle avec des doutes plein la tête et des larmes plein les yeux. Aujourd’hui, se relevant face au mercenaire, Theo ressentait quelque chose de similaire et se rappelait qu’il était des secrets à garder comme tels. Inactive, elle le regarda faire. Il préparait ses actes, puis s’assit et elle imagina l’air qu’il pouvait dissimuler sous son masque. Ressemblait-il à ses collègues la veille d’une opération délicate ou à un sadique de film thriller particulièrement stimulé ? Elle n’en avait aucune idée et fut surprise lorsqu’il établit un contact physique avec elle. C’était fugace, impromptu, un rare éclat de chaleur entre les outils froids du mercenaire qui la dépassait déjà pour s’approcher de la kitchenette.

“ Et eux, les laisseras-tu partir ? ” faillit demander la docteure.

Theo soupira pour elle-même en regardant les malheureux. Peut-être était-elle trop tendre, pourtant une pensée sombre dansait dans son esprit. Ce souvenir que Khan avait indirectement éveillé la ramenait à un sauf conduit sournois dont elle avait bénéficié autrefois. Quelque chose que la plupart des gens oubliaient lorsqu’ils houspillaient ses collègues et ses étudiants ; un médecin sachant se battre contre la mort avait légitimement appris à la donner. Etudiante, elle n’avait pas compris le poids de ces paroles jusqu’à l’initiation dans un couloir bien mal connu où régnait le chiffre trois et le secret. Mise à mort ou euthanasie… Theo avait déjà abusé de ses compétences et s’en mordait l’intérieur de la joue comme elle allait résolument s’asseoir sur le divan précédemment occupé par son incorrigible patient.

“ Nous n’avons pas terminé, Khan, affirma-t-elle en croisant les jambes et les bras. Après tes appels et tes aveux, ce ne sont pas des manières que de se soustraire ainsi à ton examen. ”

Rationnaliser, c’était tout ce qu’elle pouvait faire en attendant le début de cette vivisection improvisée. Theo ne comptait pas partir et partitionnait les faits pour surmonter l’émotion entravant parfois son jugement. Elle était médecin, pas Dieu. Elle devait toujours faire des choix, car elle ne pouvait pas sauver tout le monde et, souvent, son rôle avait été de sélectionner ceux ayant une chance de survivre pour laisser les autres à leur sort… Comme lors de ses déploiements, ces deux petites frappes avaient les probabilités contre eux et Khan possédait ce minimum requis pour qu’elle se concentrât dessus. Ce fut ce qu’elle fit, jusqu’à ce qu’il ait fini, redevenant un instant ce robot calculateur qu’on lui avait appris à être à grand renfort de gavage intellectuel. En cet état, chaque blessure devenait une donnée, chaque éclat de sang faisait baisser le pourcentage qu’elle avait calqué sur les corps devenus des silhouettes anonymes. Dans cet état, les sons se perdaient dans ce qui était utile et ne l’était pas, puis Theo assimilait les mouvements de son patient, celui qu’elle avait décidé de prendre en charge. Un squelette théorique calcait les mouvements de l’homme, y cherchant une anomalie dans un axe, un tremblement, une hésitation. Le corps était un grand traître et elle-même avait appris à accepter ses vérités dissimulées.

Inconsciemment, elle s’était fermée à cette démonstration chaotique. Sagement assise, les paupières s’abattant avec régularité sur les iris à la pupille curieusement en état de mydriase, sa poitrine se soulevait et s’abaissait avec une lenteur trompeuse. Ses sens analysaient ce qu’ils percevaient et la médecin établissait peu à peu son diagnostique, impassible, implacable tandis que les données s’entrecroisaient pour démêler un fil savamment tissé jusqu’à être tirée de ses calculs par l’humain qu’elle avait cerné.
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Imaginary Monster. | Pv. Theo X9ua 193 Triade du Serpent. Assassin. Si le RP le veut.
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Il haussait les épaules alors qu’il déposait les deux verres sur la petite table de salon. Il n’y avait pas une bonne ou mauvaise réponse à lui offrir. Que voulait-elle entendre ? De sa voix mécanique, traduction automatisée de sa langue natale, il lui avait répondu platement. « S’ils me donnent les réponses que je veux entendre. » Quoi qu’il en soit, ils partiront. Soit vivants, rejoindre, bredouille, ceux qui les avaient envoyés. Morts, ils rejoindraient de meilleures côtes que celles de Decay. Peut-être même le Mongol leur ferait-il une fleur de les achever. Il n’avait pas vraiment envie de la regarder. Il savait déjà qu’elle le jugeait.

[***]

_ Tout d’abord, N., tu dois apprendre à infliger le plus de douleurs en blessant le moins possible. Plus tu ouvres la chair, plus tu risques de perdre ta victime. Tu dois la garder consciente le plus longtemps possible. », lâchait le vieux Mentor alors qu’il mettait une véritable gifle dans la mâchoire de l’homme qui traînait sur une chaise usée et ensanglantée, traces des anciennes tortures. On avait déjà arraché deux ongles à cet homme. Son front était ouvert. Et une bassine d’eau venait d’être amenée par le Mongol. Il le savait déjà, mais l’homme ne s’en sortirait sûrement pas vivant. Silencieusement, il lui souhaitait presque de perdre conscience maintenant avant que cela ne soit trop tard. Avant qu’il souffre plus encore.

_ Le mieux est d’avoir deux proies, davantage et cela compliqué à gérer. Car il existe deux types de violence. Celle, physique, que tu infliges directement sur le corps. Mais aussi la psychologie, celle que tu infliges indirectement à l’esprit. Quand l’un voit ce qui arrive à l’autre, il panique. Son corps ne réagit plus du tout de la même façon. Il souffre plus. Il a peur de ce qui va lui arriver. Prends deux hommes, fais souffrir l’un et l’autre parlera toujours. » Et alors qu’il regardait encore Nergüi, le Mentor avait plongé la tête de l’homme dans la bassine. Plusieurs secondes. Un nombre de bulles important. Il avait dû se retenir de grimacer, s’imaginant trop bien la place du jeune garçon. Puis sa tête était sortie, en transe. Son cœur devait battre comme jamais. Il cherchait son souffle.

_ Ne pose pas tes questions, au début. Attends qu’ils soient effrayés. Ils voudront toujours comprendre pourquoi tu leur fais cela ? C’est dans la nature humaine. Vouloir comprendre. » Il souriait nonchalamment alors que la tête s’effondrait une nouvelle fois dans la bassine. « C’est à ce moment précis qu’ils se mettront à parler. Ils te diront tout ce qu’ils peuvent pour sauver leur vie. C’est le propre de l’humain. Survivre. »

Survivre.

Le corps ne bougeait plus. Trop tard pour lui.

[***]

Il avait une longue inspiration. « Ce n’est pas le moment, Doc’. » Elle tentait d’oublier l’incident, ce qui n’était définitivement pas son genre. Prenant un verre à la fois, évitant soigneusement de montrer sa main tremblante et légèrement ensanglantée par son coup dans le mur, il réveillait l’un après l’autre les deux hommes. Il était temps de les interroger.

Ligotés qu’ils étaient, ils n’iraient pas très loin. L’arme à feu sur la table devant lui, l’un des hommes gémissait déjà, montrant sa langue coupée à son camarade. Et déjà, l’effroi dans son regard. Il comprenait. « Bien. Que nous soyons clairs. », il s’arrêtait brièvement tandis que les deux hommes, effarés, l’observaient dorénavant. « Vous vous êtes attaqués à Doc. Par conséquent, vous vous êtes attaqués à moi. »

La montrant d’un mouvement de la tête, il continuait sa tirade. « Elle est médecin, je ne le suis pas. Plus vite tu parleras … », disait-il à celui qui avait encore une langue, « moins longtemps cela devrait durer. » Et se levant finalement, sans même poser une question, il s’approcha de celui qui pouvait encore parler. Il allait comprendre qu’ils n’avaient guère le temps avant que leur Enfer ne s’abatte définitivement sur Decay. Se mettant à genoux, il coupa les premiers tendons. Une coupure fine. Parfaite. Celle d’un geste habitué à exécuter le mouvement. Et des cris qui explosaient déjà dans le petit appartement.
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