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Bad Company
Lun 20 Jan - 17:20
Situé dans le ventre de l’arène, le QG des Vory V Zakone fait office de lieu de rencontre comme de salle de dressage pour les putes en attente d’être vendues. Des détritus jonchent le sol, les murs sont suintants d’humidité et la décoration globale se résume aux tapisseries mitées qui exposent lamentablement leur gloire défraîchie aux quatre coins de la pièce. Et pourtant, malgré le décor sordide sur lequel il règne, Dimka se sent comme un roi en ces lieux. Un roi sans couronne dont l’influence s’étend pourtant sous la ville. Petit à petit. Comme une maladie. Comme une gangrène.
Un soir comme les autres. Morne. Solitaire, malgré les présences, en haut, dans l’arène. La foule constante qui vagit sans discontinuer. L’alcool lui brûle déjà les veines, endort sa méfiance, l’emporte, lui, loin du brouhaha ambiant, fatiguant, pesant qui rythme son quotidien. Vautré dans un large fauteuil, il contemple les taches qui maculent le plafond alors que des mains féminines lui massent les épaules. Il tient une bouteille presque vide d’une main, une cigarette de l’autre, et alterne tranquillement entre les deux tout en se demandant pourquoi le massage n’a toujours pas l’effet relaxant escompté. Il n’a pas la moindre idée de l’heure, a perdu le fil du temps, comme cela lui arrive de plus en plus souvent. Son corps qui le trahit, en raison des merdes qu’il s’envoie, jour après jour, sans faiblir. Et la lucidité qui le frappe, parfois, avec le tranchant d’une lame. Ils fuient tous quelque chose, ici-bas. Et si la ville l’a pris dans ses bras, enlacé, entraîné dans ses jeux, il se sait sur la mauvaise pente. Une descente inexorable, qu’il n’a pas la force d’arrêter. Le danger l’attire, irrésistiblement.
« Dégage. » L’ordre fuse. Bref. Sec. Comme un aboiement mâtiné d’accent russe. Et la fille ne se fait pas prier pour décamper, trop consciente sûrement des risques auxquels elle s’expose en contrariant la volonté de Treize. Il la regarde partir sans sourciller, s’accorde une nouvelle gorgée de vodka qu’il relève d’une taffe. La salle pue la fumé, la sueur, et d’autres relents non répertoriés. Il fait sombre. Trop chaud. L’atmosphère moite lui colle à la peau, dessine les muscles tendus sous l’étoffe légère qu’il porte. Il étend ses jambes devant lui, ferme les yeux quelques minutes en tentant de faire le vide dans son esprit. En vain. Les coups violents frappés à la porte le tirent de sa léthargie, lui arrachent un grognement mécontent. « Ouais ? » lance-t-il en se rencognant dans le fauteuil pour lâcher un soupir en même temps qu’une épaisse volute de fumée. Ils sont deux. Nouvelles recrues, sans doute, il ne se souvient pas de leur visage. Empressés, fébriles, ils s’avancent sans pour autant oser l’approcher, roulent des yeux paniqués vers le trône improvisé. « Treize. Treize, une femme, à l’entrée. Elle dit qu’elle veut te voir. On fait quoi ? Tu la veux ? C'est pas une cliente ! »
Dimka plisse les yeux, soupçonneux. Les seules filles qui viennent ici sont celles qu’ils ramènent afin de leur apprendre à bien se comporter. Aucune n’est assez désespérée pour se livrer volontairement. Pourtant. Son visage se fige, une pointe d’envie fait luire ses prunelles. Un brin d’intérêt, une espérance, aussi, peut-être, que la soirée s’avère finalement intéressante. Il veut la voir. Il veut savoir. Avec un demi-sourire, il leur fait signe de repartir. « Amenez-la-moi. » jette-t-il en guise d’indication, avant de se redresser sur son siège en s’envoyant la fin de la bouteille. Elle se brise sur le sol dans une pluie d’éclats cristallins que le balafré contemple avec envie. Il ne porte pas son masque, et ses traits nus accusent un âge qu’il n’a pas encore atteint. Des griffures fraîches lui ornent les joues. Il a refusé de les faire soigner. S’en préoccupe peu, alors que les plaies ne cessent de le lancer. Profondes. Peut-être s’infecteront-elles. Il n’en a cure. L’attente l’insupporte. Et son regard, hanté, injecté de sang, reste fixé sur la porte restée entrouverte. Ses hommes l'accompagneront sûrement, pas fous au point de laisser une inconnue vadrouiller dans les tunnels. Pour autant, ils risquent fort de lui désigner l'entrée sans la suivre plus en avant. Et de la laisser se débrouiller seule, une fois arrivée.
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Re: Bad Company
Lun 20 Jan - 23:25
Véhémente...
Tu avais braqué ton flingue directement sur le front de l'homme qui gardait les portes du QG. Ton expérience parmi les deux camps te permettaient de connaitre la position de la plupart des acteurs de cette guerre intestine. De ton coté tu ne faisais pas de différence entre les origines, russe, hispanique, italien... Ils étaient tous des putains de sale race qui méritaient de crever la bouche ouverte mais tu savais aussi choisir des combats. Comme tu avais pu l'apprendre durant tes moments sur le terrain au moyen orient, on ne pouvait gagner une guérilla sur le long terme sans l'aide de la population locale. Et à défaut d'en avoir une unie sous une même bannière, tu t'étais dirigée vers celle des russes.
- Amène moi à ton boss, j'ai à faire avec lui.
Ta gueule de chien de chasse te donnait un crédit presque légendaire au sein des rues de l'ile. Comment soupçonner une pareille folle de la gâchette comme étant une milicienne ? Évidemment, avec plus de temps, tu aurais pu préparer un plan pour pénétrer les lieux, abattre un nombre optimal de garde avant d'accéder jusqu'au bureau du grand caïd. Mais ce n'était pas pour arranger les négociations qui auraient suivi. Non... Tu avais besoin d'une alliance, bien que temporaire et totalement intéressée pour faire tomber le cartel.
Dans la milice tu le savais, hormis quelques hommes, tes agissements étaient épiés et depuis qu'un traitre avait causé ton exfiltration, tu ne faisais quasiment plus confiance à personne. La paranoïa était terrible en temps de paix, mais heureusement pour toi, c'était la guerre que tu préparais. Une guerre ouverte ne pouvant s'arrêter qu'à la destruction totale du cartel.
Après quelques minutes, on daigna accepter ta requête, d'un regard méthodique, tu comptais le nombre d'homme de main que tu avais rencontré jusqu'ici. Tu analysais leurs artilleries, leurs corpulences, leurs tic de comportement, tous ce qui étaient susceptible de pouvoir t'aider en cas de fuite imminente. Évidemment, tu ne t'étais pas jetée dans la gueule du loup sans quelques plans d'urgences auparavant. La paranoïa étant en réalité ta seule et unique alliée.
Te dirigeant vers la porte entre-ouverte, tu fixais l'individu qui se tenait de l'autre coté. La puanteur qui émanait de ces lieux aurait pu tuer un âne mais tu ne t'y attardais guère. Tu te contentais d'examiner la pièce pour la rajouter à ta carte mentale que tu t'étais faite de cet endroit. Les tunnels étaient en soient semblable aux artères d'un dédale infernal. Heureusement que tu avais une plutôt bonne mémoire.
- Je viens négocier.
Tu t'approchais lentement avec une confiance qui lui était certainement inconnu chez ses semblables. Il semblait être le genre de boss à s'exprimer par la peur et la violence. Il aurait pu t'intimider lorsque tu avais six ans, mais depuis tu avais connu tellement plus effroyable.
Ton regard quant à lui ne l'avait pas quitté des yeux une seule seconde. C'était celui d'une âme damnée par les affrontements continus, qui ne pouvait s'exprimer à présent qu'à travers eux. C'était un regard semblable à quelqu'un ayant affronté la faucheuse des centaines de fois durant sa petite vie.
Sortant ton insigne, tu vins à lui faire comprendre ce que tu étais réellement. Évidemment, s'il venait à s'exciter subitement tu lui aurais fiché une balle entre les deux yeux avant même qu'il ne prononce un mot. Mais ce genre de despote savait comprendre bien souvent l'avantage d'avoir des alliés inattendus.
Après tout, si tu étais en guerre contre le monde, combien d'allié pouvait-il se targuer de véritablement avoir ?
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Re: Bad Company
Mer 22 Jan - 1:23
Il la laisse venir, l’observe du coin de l’œil, sans faire un geste, sans montrer la moindre bonne volonté. Parce qu’il ne sait pas à qui il a affaire, qu’il est encore en pleine phase de découverte de celle qui s’avance maintenant lentement dans la pièce. Il ne la connait pas. Et les quelques mots qu’elle présente en guise d’explication arrache au balafré un sourire de joker, qui luit dans la pénombre, comme une énième cicatrice.« Voyez-vous ça. » répond-t-il sans se lever de son siège. S’il se sent menacé, il n’en montre rien, ne jette qu’un coup d’œil désintéressé à la mise de la femme, puis à l’insigne qu’elle lui colle sous le nez. Un haussement de sourcil, le sourire qui s’élargit, et les prunelles du russe qui s’animent d’une lueur d’intérêt.
Dimka ne donne pas dans le sensationnel, ne fait pas le moindre effort pour se rendre effrayant. La crainte crée les esclaves, mais engendre les rébellions, et il a besoin de savoir sur quel pied danser en permanence. D'être assuré qu'on le suit, non pas pour ce qu'il inspire, mais bien pour ce qu'il propose.
Il se redresse légèrement, sans quitter l’autre des yeux, avant de demander avec nonchalance, à peine surpris semble-t-il par la plaque qu’elle lui a montré :« Et qu’est-ce que tu as à me proposer, mh ? Je doute d’être dans le collimateur de la Milice, j’suis pas assez gros pour ça, alors quoi ? Un accord ? Dans quel but ? Qu’est-ce que ça m’apporterait ? Et surtout… qu’est-ce que ça t’apporterait, à toi, mis à part le risque de ne jamais ressortir d’ici ? Ou de te griller, de l'autre côté. »
Il a la voix éraillée, abîmée, mais pas menaçante. Son débit est lent, posé, son timbre assuré. Et il attend tranquillement la réponse, en piochant dans sa poche un paquet de cigarettes froissé. Il en prélève une, se la fiche entre les lèvres, et l’allume avec la même lenteur précise et affectée. Il n’a aucune arme sur lui, aucun répondant à opposer à l’intrusion, mais il n’en a cure. Elle n’est pas la première à venir ainsi, étendard d’une discorde naissante. Ne sera pas la dernière, non plus. La Ville a besoin de proies. La Ville a besoin de sang.
Il lui faut vraiment éduquer ses gardes. Les endurcir. Et rendre l’entrée de son antre moins… accessible. L’idée le fait sourire de plus belle, alors qu’il examine la visiteuse, lui trouvant, outre cette aura quelque peu inquiétante qui semble lui coller à la peau, des airs de soldat. En est-elle un ? Peut-être à la retraite. Il se lasse vite des conjonctures, préfère de loin les faits aux énigmes, les certitudes aux devinettes.
Il secoue lentement la tête, tire une longue bouffée de sa cigarette qu’il libère ensuite paresseusement, lèvres à peine entrouvertes. Et la fumée monte, opaque, dessin entre eux des formes imprécises aux étranges contours.« Tu sais que si tu reviens ici, tu trouveras la place vide, abandonnée, comme si jamais personne n’y avait mis les pieds. Ne te fatigue donc pas à prendre des mesures, des notes, sur ce que tu pourrais trouver. » Il hausse une épaule, comme si l’idée même qu’elle se donne la peine de mémoriser quoi que ce soit lui semblait ridicule.« Les filles. C’est ça mon business. Principalement. Mais t’as pas l’air du genre à vouloir t’payer une pute. Alors parle maintenant. Déballe-moi les raisons de ta venue, et on verra si on peut s’arranger. »
Le calme qu’il affiche semble inaltérable. « Vodka ? » Il tend une bouteille, attrapée près d’un des pieds du fauteuil, accompagne son invitation d’un léger mouvement de menton pour la convier à s’approcher encore. «J’ai du mal à parler affaire avec la gorge sèche. » Encore ce haussement d’épaule. Comme un tic. Une ponctuation. Alors que déjà, l’impatience le gagne. Le frustre.
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