Jeu de piste ft Thomas & Tolia

C’était proche de six ou sept heures le matin, peut-être plus, Ellone était fatiguée, elle ne se souvenait plus quand et combien de temps elle avait dormi pour la dernière fois. Ses affaires lui prenaient beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps ces derniers jours. C’était que la dette grossissait à chaque minutes limite.  Un gouffre sans fin, ils la rongeraient jusqu'à l'os. Quelque chose vibrait dans sa poche, la fille y tirait son cellulaire, ça allait  lui changer les idées.  

Avec Suzi, elle craignait le pire en lisant le message. Pourtant elle irait sans se faire prier, va savoir…

Ce simple détail avait suffi à lui voler toute son attention, tête baissée, elle souriait bêtement en tapotant sur son écran pour répondre à la secrétaire du Cartel...

Awful phone

7:41 AM

Messages

Suzi chupps <3

Details

Beaucoup de rhum alors !!  
Passe à la maison dès que tu peux, j’ai une surprise <3
Si c’est encore cette histoire de lingerie Sucrette x_X Abandonne.

Message

Si bien, qu’elle n’avait pas remarqué une connaissance qui venait par là alors qu’elle attendait son tour pour récupérer un café dans un distributeur automatique. Au passage, elle hésitait à texter une tête de mule dans son genre… puis renonça rapidement, elle avait trop mauvais caractère pour ça. Aucune importance. Elle allait lever la tête quand une image d’un déshabillé  la happait encore vers son téléphone, le contenu la laissait quelque peu dubitative et elle sursauta quand une détonation retentissait.

En quelques instants, elle était dans une mer de fumée nauséabonde et celle-là, la fille ne l'avait pas vu venir, elle craignait déjà le pire. Et elle avait raison de le faire. Ellone tentait tant bien que mal de couvrir ses voies respiratoires avec du tissu, mais il était trop tard, elle avait inhalé trop de fumée/gaz et tousser en s’étouffant limite. Le supplice durait un moment, un durant lequel elle essayait de s’extirper de ça en percutant quelqu’un dans sa tentative.

Quelque chose tombait alors des poches des la dealeuse, mais elle ne sembla pas s'en rendre compte, du moins pour le moment. Elle  s’agrippait à lui par réflexe pour l’empêcher de partir, ne sait-on jamais qu’il soit le responsable de cette mascarade et qu’elle devait étriper. Quand le gaz, car c’était ce que cela semblait être, commençait à se dissiper, elle put apercevoir sa prise. Une qui la laissait pour le moins perplexe.

Avant de dire quoi que ce soit, Ellone devait finir de cracher ses poumons et peut-être n’aurait-elle pas le temps de râler ou faire les présentations.

“ C’est quoi ce bordel ? “

Une attaque ? Oui, mais de qui ? Et pourquoi ?

Elle avait l'air encore entière.

33…32…31… Plus que 30 minutes avant mon rendez-vous avec ce connard de client qui me force à me lever à SIX HEURES du putain de matin. J’aurais mieux fait de pas dormir, tant qu’à sommeiller une heure dans le sofa. Sérieux... J’suis claqué. J’ai perfectionné son arme jusqu’à la dernière minute, ça aura pas été facile entre la salope qui a explosé mon ancien appartement et mon imbécile d’ami qui m’a prêté l’un des siens en échange de mon âme. J’ai pris sacrément du retard, en deux jours.

Contrairement à mon dernier rendez-vous qui a tourné en braquage amateur de trafic de drogue, cette fois-ci, je suis prêt.  Apparemment, j’étais loin d’avoir fini mon apprentissage dans cette ville de merde. J’avais commencé à baisser ma garde, à me laisser bercer dans l’illusion que rien ne m’arrivera. Faut que j’sois con quand même pour avoir cru que tout irait bien. Plus jamais. On me le fait une fois, pas deux.

Avant de me diriger vers Chicago, j’enfile mon habit semi-militaire avec ma veste pare-balles, mon pistolet rangé à ma ceinture et mon couteau de chasse. Quelques fonctionnalités dissimulées ici et là, pour complémenter le tout. La discrétion, c’est pas mon fort. Ma sale gueule aide pas non plus. Mais bon. À Decay, les habitants sont habitués de voir des gens blindés d’armes. Ça leur fera pas changement.

Une valise noire contenant la marchandise à la main, je me balade dans un quartier auquel je n’ai pas l’habitude de fréquenter. Sigh. J’suis pas de mauvaise humeur, j’suis juste découragé de la situation. C’est un de ces jours gris, où t’es fatigué, que tout est monotone et que tu dois rencontrer un p’ti con qui a de l’argent, au lieu de t’amuser et profiter. P’t’être qu’un café me remontera le moral ? J’ai pas envie de me présenter devant le client, de rien enregistrer de ce qu’il me dit, trop fatigué, et d’acquiescer.

Ça tombe bien, y’en a au coin de la ruelle, des distributrices automatiques. Je pouvais pas mieux tomber, ça c’est sur ! J’observe les gens autour de moi, en sortant une clope et l’allumant pendant que je fais la file. C’est une habitude, chez moi. J’aimerais bien être collé à mon téléphone pour envoyer des memes à mon cher Lucius, mais …Oh fuck, c’est quoi ça?

Une boite métallique provenant du deuxième étage chute à pleine vitesse avant de s’éclater au sol, à quelques mètres seulement de moi. Un produit brumeux, annonciateur de mauvaises nouvelles se propulse dans toutes les directions de la rose des vents, nous immergeant dans son poison mortel. À la seconde près où j’ai entendu le son, j’ai tenté de prendre refuge, mais une poigne hargneuse me retient. L’odeur nauséabonde me contamine immédiatement les poumons, pour se rendre dans mes veines. Ma cigarette tombe de ma bouche, incapable de reprendre mon souffle. Je le cherche, pourtant. Ma respiration se fait sifflante, j’en échappe ma valise au sol et crache du sang au sol en toussant.
Une voix distordue retentit de la petite boîte métallique, est-ce une hallucination? J’ai de la difficulté à dire, je suis sur le point de m’évanouir, mais j’y survis. Quelques personnes autour de nous n’ont pas tenu le choc, leurs corps tombent sans vie, évanouis ou morts, après avoir ingéré trop de poison et vomi jusqu’au sang.

« Amusant… Savez … 24 heures… Poison … Bon jeu.. !»

J’entends vaguement quelques mots, j’essaie de comprendre ce que la voix robotique dit. Les nuages se dissipent, puis dans un élan d’adrénaline, j’entraîne l’inconnue par-dessus mon épaule, en me servant de mon dos pour la faire tomber contre le sol. Le poison m’a affaibli, mais mon instinct de survie me pousse à utiliser d’autres réserves d’énergie bien cachées. Merde! Quelle journée de merde!

« … Qu’est-ce que t’as foutu à me retenir ?! On t’a payé ? C’était quoi ? Qu’est-ce tu me veux ? Répond ! »

Le stresse m’envahis, j’ai pas de temps à perdre. J’ai encore des nausées, c’est pas bon signe. Si elle me répond pas tout de suite, j’vais lui égorger sa petite gorge de truie, on verra bien qui fait le malin. Mais ça m’avancera pas…

J’étais préparé, mais pas à ça…