Des larmes de rhum pour la Llorona • Ft Sam

Les derniers jours qui sont passés ont été très compliqués pour toi… Tu fais cauchemar sur cauchemar, tu es épuisée et tu te sens seule. Puis l’appartement de ta grand mère a à moitié cramé, ton patron te donne envie de lui crever les yeux. Bref, rien ne va ! Enfin si… mais tu as du mal à voir le bon en ce moment. Ellone a été déclaré morte, Lucky a perdu son frère… Pour fuir un peu ta vie tu as pris quelque jours de congé. Tu as dansé, bu, dansé, bu sans jamais quitter Medellin étrange façon de fuir… Tu n’as pas vraiment les moyens de prendre une chambre d’hôtel pour quelques jour, puis ici tu risques moins de chose si tu te met la tête à l’envers ce qui le seul bon point de travailler avec Father.

Tu es assise seule au bar comme tous les soirs depuis presque une semaine, sirotant un cuba libré sous le regard intrigué du barman. Il a bien essayé de te parler, il a pas l’air méchant comme type, mais tu as du mal à pas éclater en sanglot quand on vient te parler. Ce qui a tendance à mettre mal à l’aise beaucoup de personne. Genre ils ont jamais pleuré de leur vie eux ? Comme dit le dicton : il vaut mieux être seul que mal accompagné.

Tu buvais donc verre sur verre essayant vainement de provoquer un coma éthylique peut-être, tout du moins c’est ce que devait penser le barman. Tu cherches à noyer tes souvenirs, tes problèmes... et surtout cette sensation d’être une personne ignoble qui te serre le cœur. Tu t’en veux d’être en vie et d’oublier doucement les traits de son visage, son sourire, le son de sa voix… Il se sera bientôt dans tes souvenirs qu’une ombre informe. Tu as des photos mais tu ne peux toujours pas les regarder sans t’écrouler.

Tu fais tourner les glaçons qui commencent à fondre dans le fond de ton verre vide, le regard absent. Tu te lèves finalement pour aller au toilette et évacuer un peu tout ce que tu as déjà bu. Quand tu reviens au bar tu reprends la même place, juste à côté de toi quelqu’un c’est assit juste à côté de toi, tu pourrais changer de tabouret pour lui laisser de l’espace, mais tu as un peu la flemme. Tu recommandes un cuba libré, le barman te demande si tu es sûre si tu n’as pas déjà trop bu et en guise de réponse tu écarte les bras et tu viens toucher ton nez à plusieurs reprise pour lui montrer que tu tiens le coup. Il s’en va donc préparer ton verre tandis que tu le remercie d’un signe de tête.

Sans le vouloir tu échanges un regard avec ton voisin, brun cheveux mi-long qui aurait été ton genre ton cœur dans ta poitrine se réchauffa en pensant à Nikola et tu te dis que tu devrais lui envoyer un texto. Tu affiches un petit sourire et le salue poliment alors que vos regards se croisent.

Spoiler:

Le barman te ramène ton verre et débarrasse le précédent. Tu serres doucement le contenant dans tes deux mains, croisant les doigts autour de lui. L’homme à côté de toi après votre échange de regard te parle, tu ne pensais pas qu’il oserait. Tu supposais qu’après votre échange de regarde gêné vous remettriez le nez dans vos verre respectif oubliant le reste du monde jusqu’au petite heure du jour quand le barman décidera qu’il veut rentrer chez lui et qu’il en a marre de faire la nounou. Ça lui prend au environs de 5h du matin et il est gentil enfin bon en même quand il te dit qu’il va fermer tu fais un la moue deux minutes puis tu t’en vas sans faire d'esclandre… Ce qui le change sans doute des autres ivrognes qui râlent et avec qui il doit souvent se bagarrer pour les mettre à la porte. Puis tu es quand même plus mignonne qu’un ivrogne lambda, enfin tu l’espères.

Tu rapproches ton verre et te tourne légèrement vers l’inconnu, un sourire un peu maussade étire tes lèvres.

- La soirée n’est pas là meilleure, mais c’est surtout que j’accumule les choses dernièrement et vous ?

Comme à ton habitude tu es polie. Hélas, ton nez finit tombe dans ton verre alors que tu te retiens de pleurer heureusement que le peu de maquillage que tu portes ce soir est waterproof autrement tu aurais l’air encore plus misérable. Après quelques seconde redresse la tête en prenant une grande inspiration pour calmer ses émotions qui bouillonnent en toi. Au bout d’une semaine en buvant assez peu d’eau tu pensais que les larmes se tariraient mais rien n’y fait.

Tu prends une longue gorgée de ton cuba libré espérant noyer un peu tout ça une énième fois. Ça n’a pas une grande efficacité, mais ça arrive à détourner un peu ton attention. Tu sors tout de même un mouchoir en tissu de ta pochette verte et dorée au cas où. Qui utilise encore ce genre de mouchoir à part toi ? Tout le monde préfère le mouchoir en papier de nos jours ça évite de le nettoyer, ça fait un peu vieux jeu. Mais c’est tellement plus élégant, celui-ci est brodé de initial de ta grand-mère et il y a un liserer en dentelle sur les bords. Tu joues un peu avec le tissu dans ta main pour détourner ton attention, tout et bon pour ne pas penser à lui et à tout le reste…

Tu toujours légèrement tourné vers ton voisin et tu l’écoute, ça aussi c’est un bon moyen de ne pas penser à son nombril… s’occuper des autres !

Qu’il est bon de se dire qu’on est pas seul ! Ce n’est pas très sympa pour ton interlocuteur de te “satisfaire” de son malheur. Tu acquiesces pour lui montrer une certaine empathie avant de prendre une nouvelle gorgée de ta boisson, vous êtes sur un pied d’égalité. Tu avais quand même de la chance ce soir, l’homme n’était pas lourd. Il ne te disait pas non plus des phrase bateau de beau parleur ridicule comme : une jolie fille comme vous ne devrez pas pleurer. Tu en as soupé depuis le début de la semaine des mecs du genre et franchement lourd. La dentelle glisse entre tes doigts, tu chiffonnes le bout de tissu dans tes mains il te serre d’anti-stresse. Tu viens parfois préventivement tapoter le coin interne de tes yeux pour éviter toute fuite incontrôlé. Il est très prévenant et tu lui souris en espérant être rassurante quand il te dit que ton verre ne te donnerait pas de réponse et que se serait sans doute bien d’en parler.

- Je ne suis pas dans cette état en permanence, heureusement d’ailleurs.

Ou plutôt tu caches très bien ton mal-être. Car tu n’es pas bien sûre que depuis presque cinq ans tu ais tant souris d’un bonheur réel ! Tu arrives juste à bien cacher ta peine en temps normal. Une peine que peu de gens peuvent comprendre à ton sens...

Tu as une sensation au fond de toi presque permanente, de vide. Tu n’avais jamais eu personne à qui en parler. Ta grand-mère quand Luis était mort avait eu l’impression d’avoir failli à sa mission une fois de plus, elle s’était donc réfugié dans le mutisme… Tu n’avais que Luis en “ami” tu n’avais jamais ressenti le besoin de te lier à quelqu’un d’autre comme il était toujours là… Tu avais donc fini seule au monde et il faut reconnaître qu’avant cette année, tu n’avais pas fait d’effort pour te sortir de ta solitude. Pour le coup tu ne sais pas bien ce qui avait changé au début de cette année pour que tu te lie d’amitié avec une dealeuse et future ancienne bras-droit du cartel et cerise sur le gâteau tomber raide dingue d’un armurier blond… BLOND ! C’est sans doute ce qui te choquait le plus toi qui adore les bruns ! M’enfin ça ne s’explique pas les attirances, puis c’est pas si important sa couleur de cheveux mais ça t’amuse ce détail.

- Je suis du genre à sortir pour danser plus que pour boire. Je suis d’ailleurs habillée pour...

Tu baissais les yeux sur ta tenue, tu ne danserais surement pas ce soir... Tu as vraiment l'impression de toucher le fond quand tu sens que tu n'as même pas le cœur à danser.

Ta robe était d’un fort menthe satinée, elle t’arrive au-dessus du genou mais assise elle remonte jusqu'à mi-cuisse. Elle n’a pas de décolleté mais le dos totalement ouvert jusqu’au rein, les bretelles sont tellement fine dans ton dos qu’on se demande comment elle tient. A l’idée de danser, tu te mis un peu à remuer légèrement sur ta chaise. Difficile de t’empêcher, ça doit être écrit quelque part dans ton code génétique que tu es faites pour ça. la mélodie est plus dans ta tête que dans le bar, celui-ci est assez “calme” on entend les gens bavarder mais pas de fond musical, hélas. Le barman gardé un oeil sur vous, il constatait que le type n’était pas relou mais bon sait-on jamais il vaut mieux être trop prudent que pas assez. Ton rythme de consommation a du fait de la compagnie agréable bien diminué. Quand on est seul face à son verre il est plus facile de le finir en moins de dix minutes. Puis vous avez la grosseur des glaçons dans ses verres… c’est un peu de l’arnaque quand même. Tu faisais tourner les bouts de glace avec ta paille. Ton voisin s’intéresse et te demande si tu as un style particulier un large sourire né sur ton visage, tu aimes tant en parler.

- Je sors beaucoup en boîte parce qu’il y assez peu de piste et d'évènement autour du Tango. J’aime beaucoup danser, mais ce que j’adore c’est le tango… on fait avec ce qu’on a.

L’alcool t’ouvre un peu aux autres faut croire, tu parles rarement de tes passions autour de toi. Tu essayes très franchement de ne pas trop t’enraciner dans le cartel… Tu n’as plus qu’une seule amie un peu proche… Lucky. Te lier aux gens n’est vraiment pas bon pour toi… La preuve Ellone est morte. Tu as du offenser dieu dans une autre vie pour qu’il soit aussi mauvais avec toi aujourd’hui. C’est vraiment l’ascenseur émotionnelle, à se demander si tu n’es pas en pleine dépression.

- Vous… Vous dansez ?

Tu posais la question pour occuper ton esprit, le focus sur autre chose que le mauvais.

Le tango est la danse de l’amour par excellence à ton avis. Rien n’est de plus sensuel ou de plus beau que deux âmes qui se laissent aller dans un tango. Il faut remettre les choses un peu à leur place, sans doute que si tu n’avais pas était à moitié latine et surtout élevé là dedans tu serais pas aussi fanatique. Tu jouais tranquillement avec ta pailles et les glaçons de ton verre les faisant danser dans le liquide brun. Tu souriais amusée quand il te dit qu’il serait sans doute une catastrophe s’il dansait.

- Tout le monde sait danser ! Danser ses remuer très basiquement sur une rythme donné. Sans parler tango ou danse spécifique… Surtout pour les hommes ce n’est pas compliqué. Il suffit de tanguer d’un pied à l’autre. Et même le tango et très simple si on prend la peine, les grands mouvements et pirouette son de la simple… décoration ? Il y a en vrai que 4 pattes à retenir… c’est d’une simplicité enfantine !

Tu étais tellement plus à l’aise que tu te mis à rire avec légèreté, quoique ton regarde était toujours teinté de tristesse. Tu regardas un instant ton verre dans lequel tournait les glaçons dans un petit tourbillon provoqué par ta paille que tu agitait dans le contenant translucide.

- J’ai du apprendre à danser à 5 ans si ce n’est pas plus jeune… en vrai mon Abuela si elle avait pu m’aurait surement apprise à danser avant de m’apprendre à marcher si elle le pouvait.

Tu affichas un petit sourire triste à l’évocation de la femme qui t’avait élevé. Elle te manquait chaque seconde, comme Luis te manquait... Que penserait-elle de toi si elle t’observait de là où elle était !? L’idée qu’elle puisse être déçue te fendait le cœur… Et pensait à Luis était encore pire. Tu pris une petite gorgée de ta boisson qui n’était plus très bonne à cause de l’eau qu’avait fait les glaçons. Les petits soucis qu’engendre une conversation intéressante.