Bái shé zhùan

« Vous me dîtes que la milice à fait quoi ? » Dans une section reculée du Rong Yuan, Wenli interroge ses hommes. Des familles spécialisés dans la piraterie travaillent depuis le commencement pour la Triade du Serpent. Et de toute évidence, ils entretiennent un lien particulier avec la tête de l'Est, en charge de la gestion du Marché Est. Ici, toutes les armes sont autorisées, à la différence du Lu Xia, son propre QG. Celle qu’on surnomme le Dragon de Métal, d’un claquement de doigts, ordonne a ses hommes de main de s’exécuter. La tête des incompétents est écrasée contre la ferraille de la table, leurs figures déformées par la peur. Milice ou pas, ils ont fait perdre de gros bénéfices à Wenli et quelqu’un doit la dédommagé. Déjà surendettés auprès de la mafia chinoise, Jin entend bien se rembourser une partie immédiatement.

« Tu n’as pas besoin de ça. » A commencé par la première phalange de son auriculaire. Wenli tranche le doigt du malheureux avec un de ses innombrables couteaux papillon et le fait virevolter devant le second infortuné, comme un avertissement de la sentence funeste qui pourrait lui coûter cher à lui aussi. « Je vous demande de travailler correctement et de ne pas me faire perdre mon argent. Ni mon temps. » De marbre, elle essuie la lame sur le chiffon que lui tend l’homme de main à sa gauche. Wenli n’a que faire de régler ce différent en public, puisqu’elle est au Rong Yuan comme chez elle. Pourtant, ils sont dans un coin à l’abri des regards des autres clients. « Hors de ma vue. » Les armoires à glaces relâchèrent les deux malheureux qui ne se firent pas prier pour quitter les lieux en vitesse.

Sans parler de milice, Jin met un point d’honneur à se tenir au courant de ce qu’il se passe à Decay. Géographiquement, la Triade encercle tous les autres gangs, c’est un avantage comme un inconvénient. D’abord parce que des attaques peuvent venir des terres comme de la mer, mais aussi parce qu’il est impossible à la dragonne de fermé à proprement parlé le territoire comme pourrait le faire les yakuzas par exemple. Elle se doit d’opter pour une autre forme de contrôle. C’est en cela qu’elle a décidé de faire appelle au clan des Serpents à plumes. Wenli n’avait malheureusement pas pu entrer en contact avec leur chef directement. S’entretenir avec les seconds est néanmoins aussi un bon moyen d’obtenir ce que l’on souhaite. L’homme en question fini par arrivé. Elle le laissa prendre place et commander s’il le souhaitait.

« Je suis la tête de dragon de l’Est, Jin. » Elle s’inclina brièvement et laissa le Cho Hai exposer la situation.

« Salutations. La dragonne de métal souhaiterait utiliser vos services pour renforcer la sécurité de son territoire. Savez-vous qu’un groupuscule sévit en Decay depuis peu ? Sans parler de la semaine Rouge, nous avons entendu que d’autres victimes et actes terroriste avait été commis notamment à Chicago et Medellin. » Sans parler non plus de la tête du Nord et jusqu’à quel point sa corruption avait endigué l’organisation. Aujourd’hui, il était primordiale pour la dragonne de se préparer.

D’un geste, Wenli intima au Cho Hai de poursuivre. Elle ne prit visiblement pas la peine d’inviter l’homme en question à s’asseoir face à elle. Quelque chose dans sa figure la mettais mal à l’aise. Elle aimait les belles choses, et même si elle devait faire appel à lui, elle ne voulait pas supporter la vision de ce visage disgracieux. Avait-il même le rang adéquat pour oser s’approcher d’elle si près ? Si la dragonne faisait entorse à multiples reprises pour les occidentaux qui ne connaissaient que trop mal les usages et sa culture, elle ne permettrait pas que cela se produire parmi ceux qui la connaissait mieux. Sans surprise, elle avait clairement remarquer qu’il ne devait certainement pas être un natif. Son mandarin laissait à désirer, mais elle n’avait pas besoin de ça pour l’engager.

« Nous aurions besoin d’assez d’hommes pour couvrir l’intégralité du marché Est et des chiens entrainés à détecter à l’odorat les armes. Nous voulons interdire tout port d’armes sur ce territoire. »

En retrait, Jin observait cet homme envoyé par son clan. Quel était sa position exactement ? Le serpent mange le coq. Mais à la moindre imprudence, un coup de bec peut sonné et les griffes des pattes lacérer la chaire du reptile. C’est plongé dans cette comparaison animalière que Wenli esquissa un sourire froid tandis qu’elle attendait une réponse de l’homme en question. A bien y réfléchir, elle n’était pas certaine de vouloir les chiens de cet homme dans son précieux Lu Xia. Mais elle était convaincu que leur odorat lui sera d’une grande aide pour repérer les armes dissimulées. Malgré les fouilles, elle voulait être sûr que les seules armes qui circuleraient sur ces lieux, seront les siennes et celles de ses propres hommes.

Wenli n’avait jamais été proche du clan des serpents à plumes. Des serpents à plumes, un nom qu’elle trouvait bien ridicule.